4 juillet 2025 |

Ecrit par le 4 juillet 2025

Le Domaine Le Vallon à Aubignan, un écrin de verdure pour vibrer à l’unisson avec la nature  

Leur nom? Halbgewachs. Mais ils préfèrent qu’on les appelle par leur prénom, Laurence et Laurent. Après une vie professionnelle dans le secteur de la finance au Luxembourg, ils ont mis le cap au Sud et en 2018, ils ont acquis les 5 hectares du Domaine Le Vallon où cyprès et platanes multicentenaires, mais aussi oliviers, vignes, lavandes et garrigues coexistent. Le tout confié à Stan Guillaume, le concepteur du Jardin du MUCEM (Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée) sur le Vieux-Port à Marseille, en phase avec l’architecte frondeur Rudy Ricciotti. 

« On est resté humble. On n’est que de passage », explique modestement Laurent, le propriétaire, en faisant le tour du jardin et en décrivant, pas après pas, ‘Le bois des oiseaux’ et ‘Le Ru foisonnant’. « On a réduit l’espace de la pelouse trop gourmand en eau pour privilégier les essences méditerranéennes olfactives et économes en arrosage, on a permis le retour de la biodiversité avec des insectes pollinisateurs et des grenouilles. » Tout dans la déambulation, dans ce parcours initiatique, incite au rêve, au lâcher prise.

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Une propriété avec une demeure de caractère du XVIIIe siècle restaurée à l’ancienne avec peintures à la chaux, un bassin de pierre, une calade restaurée par des tailleurs de pierres et des muraillers du Pays d’Apt dans les règles de l’art.

Et après des années de travaux, ce site d’exception entre Dentelles de Montmirail et Ventoux est prêt à accueillir des évènements, des soirées, des manifestations sur mesure. Pour une expérience authentique et unique, où dominent le calme, la nature, le bon goût et le luxe discret. Entre vignes bio depuis 2024 et vin Appellation d’origine protégée Ventoux, le Domaine du Vallon produit également son huile d’olive AOP. 


Le Domaine Le Vallon à Aubignan, un écrin de verdure pour vibrer à l’unisson avec la nature  

La commune de Suzette a célébré le centenaire de l’Appellation Beaumes-de-Venise ce samedi 14 juin. Les prochains rendez-vous sont donnés le 12 juillet à Lafare et le 8 août à Beaumes-de-Venise.

Seulement 110 habitants pour cette commune blottie à 425m d’altitude au pied des Dentelles de Montmirail. Une carte postale avec vue à 360° à couper le souffle.

Malgré la crise vinicole, la déconsommation de vin (passée de 100 litres / an en 1975 à 40 litres aujourd’hui), le recul du rouge en particulier, les vignerons débordent d’idées pour résister et vendre leurs bouteilles. Ateliers d’assemblages de cépages, dégustations à l’aveugle, repas avec accords mets-vins…

Dans l’AOC Beaumes-de-Venise et sa mosaïque de terroirs (terre rouge du trias, grise du jurassique, blanche du crétacé et blonde du miocène) en altitude, où le Vin Doux Naturel, le fameux Muscat petit grain est le cépage-roi, ce samedi 14 juin était organisée une soirée vigneronne avec le duo de choc Eloïse et Florence qui se sont mises en 4 pour accueillir les centaines de visiteurs et de touristes et les guider aux côtés de Jean-Paul Anrès, le Président du Conservatoire des AOC de l’appellation.

Le président Jean-Paul Anrès (à droite). ©Andrée Brunetti / L’Echo du Mardi

Dans les rues escarpées du village on a croisé Alain Ignace, l’ancien président de la cave de Beaumes, pionnier du bio mais aussi producteur de vinaigre balsamique. Parmi les domaines qui avaient un stand de dégustation, Durban, Saint-Roch et MathiFlo dont l’héritier des 40 hectares de vignobles, Florian Grangeon proposait du Muscat mais aussi de l’AOP dans les trois couleurs, blanc (avec 50% de marsanne et de 50% de roussanne) rouge et rosé. Une cave familiale qui commercialise environ 200 000 bouteilles par an.

Prochains rendez-vous pour les 100 ans de ce « Terroir aux deux visages », à Lafare (125 habitants) le 12 juillet et à Beaumes (2 389 habitants) le 8 août. 

Contact : aocbeaumesdevenise@wanadoo.fr


Le Domaine Le Vallon à Aubignan, un écrin de verdure pour vibrer à l’unisson avec la nature  

Cette Appellation d’origine contrôlée décrochée en 2005 inclut les vignobles de 4 communes : Camaret-sur-Aygues, Jonquières, Violès et Travaillan. Un territoire enserré dans les bras des rivières Aygues et Ouvèze qui descendent des Baronnies en emportant alluvions, galets roulés et safres.

Au cœur de son rouge intense et long en bouche, le trio de cépages Grenache – Syrah – Mourvèdre qui lui donne cette couleur pourpre. Vendredi 13 juin, l’anniversaire était organisé au Château Le Grand Retour, où les deux co-présidents de l’AOC, Alain Aubert et Michel Brès ont reçu les négociants, courtiers, cavistes et prescripteurs mais aussi leurs confrères vignerons.

Notamment les Domaines Rigot, Durieu, Martin, Bois des Damesl’Espigouette, Vieux Chêne. Plan de Dieu ce sont environ 40 000 hl, soit 25% de la production totale des Côtes du Rhône. « Merci de participer à cette fête vigneronne, a dit Alain Aubert, lors de son discours. Ici nous respectons la biodiversité, elle est donc préservée avec une centaine d’hectares dédiés aux arbres, arbustes, bosquets et garrigues où nichent oiseaux et insectes pollinisateurs. »

Plan de Dieu qui tire son nom des religieuses de l’ordre des Chartreux de « Prébayon ». Au VIIe siècle, elles avaient quitté les Dentelles de Montmirail pour descendre vers la « Plaine de Dieu », terroir à vignes plus accueillant.

©Andrée Brunetti / L’Echo du Mardi

Le Domaine Le Vallon à Aubignan, un écrin de verdure pour vibrer à l’unisson avec la nature  

Sinnae était le prénom de l’épouse de Jules César, le conquérant qui avait installé son camp romain de 18 hectares sur les hauteurs de la commune de Laudun, au-dessus des Vallées de la Cèze et de la Tave. D’une superficie de 2 350 hectares, dont 1 800 classés en AOC (ce qui en fait le 18ème cru des Côtes-du-Rhône), le vignoble de la Maison Sinnae regroupe depuis 2019 les deux caves de Laudun et Chusclan. Hommes et caves ne font qu’un, 100 ans de passion, de savoir-faire et d’aventure collective pour 140 familles vigneronnes. 

Entre coteaux calcaires et galets roulés, le cru Laudun ce sont 90 hectares de blanc soit 2 715 hl produits et 150 ha en rouge, soit 4 450hl commercialisés. Après la rénovation du caveau, un nouvel espace a été ouvert en face, un écrin dédié au vin, à la vente comme aux réceptions conviviales et aux soirées privées festives le jeudi.

« Depuis 2014, un grand plan d’investissement a été lancé pour mettre en valeur le travail des vignerons », explique Philippe Pellaton, le président de la coopérative. 16M€ à la clé en tout. D’un côté de la route, un chai flambant-neuf, dédié au pôle logistique et à l’embouteillage, de l’autre, dans une ancienne maison cossue de notaires, un caveau de commercialisation des cuvées ‘Genêts’, ‘Dolia’, ‘Monticauts’ et ‘Ribières’ ou ‘Aurélien’, une vinothèque et un espace où peuvent aussi être organisés des ateliers de dégustation et des séminaires d’associations ou d’entreprises, des soirées festives.

L’œnotourisme pour mettre en lumière les terroirs

Parallèlement, pour prolonger cette immersion, Philippe Pellaton fourmille d’idées pour booster les finances des vignerons, face à la crise et à la déconsommation de vin grâce à l’œnotourisme. « Des terroirs, une âme », c’est l’axe de communication de la cave, avec des activités ludiques comme des escape games, des randonnées en VTT à assistance électrique à travers les vignobles avec pauses-dégustation dans les caveaux, initiation à l’oenologie. Maison Sinnae propose aussi un hébergement sur mesure dans des gîtes, des lodges en bois et des maisons de caractère en pleine nature mis à disposition par les viticulteurs.

Le 100e anniversaire

Pour marquer ce centenaire, des vendanges participatives seront organisées à l’automne avec la création d’une cuvée spéciale 1925-2025. Une affiche signée Gaël Dimitri a été imprimée pour marquer « ce siècle de vin, de lien et d’émotion », a insisté Philippe Pellaton. Ils étaient près de 300 invités, pour l’inauguration de la Maison Sinnae. Le 13 juin, place à la Soirée des Enfants terribles. Pour le 14 juillet on attend autour de 1 200 convives pour la Feria organisée avec le club taurin. Et en octobre, les 11 & 12, se dérouleront, comme d’habitude les vendanges historiques de Chusclan avec messe en provençal, défilé de voitures anciennes, foulage et pressée des raisins à l’ancienne.

La professionnalisation des vignerons

« Nous travaillons tous ensemble pour ajouter de la valorisation et de la visibilité à nos vin, ajoute le Président Pellaton. Entre 2020, 2022 et 2024, à cause des phénomènes climatiques comme le gel, la grêle et la sècheresse, nous récoltes ont reculé de 40%. L’an dernier on a mieux résisté. Désormais, nos vignerons se professionnalisent. Quand ils reçoivent des touristes étrangers dans leur cave, ils soignent davantage l’accueil, certains parlent anglais, italien, espagnol ou allemand. Du personnel formé est dédié aux visites et dégustations. Même si je suis un peu inquiet parce que certains ont du mal à s’en sortir, les courtiers, négociants, grossistes, cavistes et restaurateurs nous aident. On ne mesure pas encore les conséquences de la reconnaissance du Laudun en AOC, mais ça va venir dans les prochaines années et donner un sacré coup d’accélérateur à nos ventes. »

Contact : contact@sinnae / 04 66 90 11 03


Le Domaine Le Vallon à Aubignan, un écrin de verdure pour vibrer à l’unisson avec la nature  

Domaine André Brunel“, les lettres rouges se détachent sur les murs de pierre de l’imposante bâtisse familiale. « Cette maison existe depuis 1750, et après Lucien Brunel mon grand-père, c’est mon père André qui en a pris les rênes en 1971, il nous a quittés en 2022 et je lui ai succédé. Au départ, nous avions une vingtaine d’hectares, aujourd’hui on en recense 90. 20 hectares de vignes en AOC Châteauneuf-du-Pape, 50ha en Côtes-du-Rhône et CDR Villages à Uchaux et Travaillan, 5ha en Lirac sur la commune de Saint-Génièes-de-Comolas et une quinzaine en « Vin de Pays », explique Fabrice Brunel, le patron de la cave qui emploie une douzaine de salariés.

Parmi la dizaine de cuvées André Brunel, les plus réputées sont ‘Les Cailloux’, en rouge élevés en fûts inox pendant 18mois avec le trio de cépages 70%. Pour ‘Les Cailloux’ blancs, les vignes sont plus jeunes, 30 ans en moyenne, assemblage majoritairement à base de Roussanne (80%), qui apporte arômes, finesse et élégance, plus 15% de Clairette et 5% de Grenache. Cuvée de prestige, celle du ‘Centenaire’ issue de vignes de 120 ans, vendangées à la main et assemblée avec un dosage de 70% de Grenache, 20% de Mourvèdre et 10% de Syrah, ce qui lui donne des notes de garrigue et de fruits rouges.

« Nous produisons en tout 400 000 bouteilles par an, 90% de rouge et nous en exportons 85%, au Japon, au Royaume-Uni, en Australie et en Europe et 15% aux Etats-Unis qui posent problème en ce moment avec les tarifs douaniers, explique Fabrice Brunel. Après le Covid et la flambée du prix des matières premières (verre, palettes, colle, étiquettes), de l’ énergie et des transports, on a été un peu impactés, je n’ai pas pu répercuter toutes les hausses, mais 4€ ou 5€ sur les cuvées les plus réputées comme par exemple, 39€ ‘Les Cailloux’. Mais nous commercialisons aussi des CDR à 12€ et 19€ et des vins-plaisir comme ‘L’Instant Rosé’ à 9€. »

Comme, dans une autre vie il a été consultant et qu’il fourmille d’idées, notre jeune vigneron a aussi lancé un gin maison. « C’est plus classe que la bière, plus spiritueux, en lien avec le vin puisque nous utilisons les rafles de nos vignes que nous assemblons avec des baies et des plantes aromatiques. C’est une forme de filiation naturelle. Certes, c’est une niche de 2 000 cols millésimés chaque année, mais ça plaît aux jeunes qui, après, peuvent aussi s’essayer aux AOC de notre cave. »

Fabrice Brunel vit avec son temps. Il a un projet agrivoltaïque en cours de construction. Sur une parcelle de 5 hectares de cépages blancs. « C’est Sun’Agri qui installe des persiennes solaires sur mes rangs de vignes, je ne paie ni loyer, ni investissement et à terme, ces écrans protègeront les feuilles et les grains de raisin de la canicule, du gel et de la grêle, donc du stress thermique et hydrique et, en plus, produiront de l’électricité verte dès le mois de septembre prochain. » Un vigneron innovant et engagé dans un domaine qui date d’avant la Révolution française.

Fabrice Brunel avec son papa André, décédé en 2022. ©Domaine André Brunel

Contact : 04 90 83 72 62


Le Domaine Le Vallon à Aubignan, un écrin de verdure pour vibrer à l’unisson avec la nature  

La préfecture de Vaucluse annonce le déploiement par le gouvernement d’un fonds d’urgence doté de 9M€ au niveau national pour accompagner les exploitations des jeunes viticulteurs. Ces derniers ont jusqu’au lundi 2 juin pour déposer leur demande d’aide.

Le fonds d’urgence de 9M€ déployé par le gouvernement sera décliné en Vaucluse afin d’aider les exploitations du département les plus fragilisées depuis leur installation. Les jeunes agriculteurs installés entre 2020 et 2024, ayant moins de 40 ans révolus à l’installation, sont éligibles et pourront percevoir jusqu’à 20 000€ d’aide.

L’aide sera attribuée aux viticulteurs, pour la vigne de cuve (à l’exclusion du raisin double fin) :

  • qui connaissent des pertes de 20% minimum de chiffre d’affaires ou d’excédent brut d’exploitation supérieures à l’issue de la récolte 2024 par rapport à une année de référence (comprise en 2020 et 2023), justifiées par un document comptable (extrait de liasse fiscale, attestation comptable, déclaration TVA pour les exploitants au micro-BA).
  • qui connaissent des difficultés financières prévisionnelles liées à des pertes de récolte constatées supérieures ou égales à 20% dans les déclarations de récolte 2024 par comparaison au dernier millésime normal en récolte identifié (niveau départemental), compris entre 2020 et 2023.
  • qui ont des difficultés financières liées à des pertes de récoltes répétées au cours des cinq dernières années, dont au moins une supérieure ou égale à 20%.

Le dépôt des demandes d’aide se fait via la plateforme ‘Mes démarches simplifiées’ jusqu’au lundi 2 juin 2025 inclus. Plus d’informations sur le site de la préfecture de Vaucluse (rubrique Actions de l’État/Agriculture/Aides conjoncturelles (climatiques et économiques), par téléphone au 04 88 17 85 12 ou par mail à l’adresse ddt-iac@vaucluse.gouv.fr


Le Domaine Le Vallon à Aubignan, un écrin de verdure pour vibrer à l’unisson avec la nature  

Le Château Maucoil est un domaine de l’appellation Châteauneuf-du-Pape qui tient ses lettres de noblesse de la famille royale Orange-Nassau des Pays-Bas.

« Ici, huit siècles nous contemplent, de Charlemagne à Louis XIV », explique tranquillement et dans un large sourire, Bernard Duseigneur, heureux copropriétaire du site depuis 2022. Proche de la Via Agrippa, ce domaine a d’abord accueilli des légions romaines dans l’antiquité. Puis, la Principauté d’Orange où il est situé, s’est retrouvée enclavée dans le Comtat Venaissin. Et c’est Joseph de la Pise, greffier au Parlement d’Orange qui a hérité de ce Château Maucoil construit en 1624, quand il était archiviste de la famille royale des Pays-Bas.

©Andrée Brunetti / L’Echo du Mardi

Sont entre les mains de Bernard Duseigneur, ces cyprès, ces pins, ces oliviers, ces platanes et ces vignes centenaires, soit 25 hectares en appellation d’origine contrôlée Châteauneuf-du-Pape et 18 hectares en Côtes-du-Rhône Village. Avec trois types de sous-sol, l’argile, les calcaires et les galets roulés et des cuvées de blanc et de rouge ‘Esprit’, ‘Le pin’, ‘Privilège’ et ‘Tradition’. Et en particulier, la plus vieille parcelle d’un seul petit hectare, qui porte son année de naissance en bandoulière, ‘1895’ que Bernard Duseigneur bichonne avec Katell, sommelière et responsable de l’activité d’œnotourisme .

Le propriétaire Bernard Duseigneur et Katell. ©Andrée Brunetti / L’Echo du Mardi

« Nous souhaitons réveiller cette belle endormie qu’est Maucoil »

« Nous souhaitons réveiller cette belle endormie qu’est Maucoil, précise le propriétaire. Ce lieu a une histoire, une âme, un patrimoine, une culture, nous souhaitons les mettre en valeur, les partager, accueillir des visiteurs pour qu’ils vivent cette expérience unique. »

Son fils, François, a posé ses valises dans le domaine familial en 2021, après avoir bourlingué et fait des études scientifiques et environnementales à Londres, Leeds et au Mexique pour observer les volcans. « Ici, je m’occupe des ventes, de l’administration, de la gestion, mais aussi du travail de la vigne (taille – débourrement – traitements contre le mildiou et l’oïdium – ébourgeonnage). Je participe aussi à des salons en France et à l’étranger, comme Vinexpo à Singapour. » Et comme oncle Donald (Trump) a un peu chamboulé le jeu… « Plutôt qu’exporter vers les USA, nous allons tout faire pour attirer les Américains chez nous, les accueillir agréablement, les héberger, leur montrer notre patrimoine et leur vendre nos bouteilles de blanc et de rouge », conclut-il.

Le fils, François Duseigneur. ©Andrée Brunetti / L’Echo du Mardi

50% d’exportation

Le papa, Bernard, revient sur la production de Château Maucoil. « Nous jouons avec les 13 cépages de l’AOC Châteauneuf, mais surtout avec le Grenache, la Syrah, le Mourvèdre et le Cinsault. Le reste ce sont des traces. Nous exportons 50% de nos 150 000 bouteilles, dont 6% de blanc vers 25 pays d’Asie, d’Europe et d’Amérique du Nord. Et comme les tarifs douaniers risquent de brouiller les pistes, il vaut mieux inverser le modèle. Au lieu d’exporter, nous avons comme projet de construire un hôtel avec une trentaine de chambres d’hôte, pour accueillir chez nous les touristes (notamment US) qui aiment la Provence, son climat, son art de vivre, son bien-être, ses festivals, ses espaces nature préservés ».

Et aussi sa gastronomie avec ses produits locaux de qualité, ses fraises de Carpentras, son agneau de Sisteron, son taureau des Alpilles, ses fromages du Ventoux, son  épeautre de Sault, tous ces produits labellisés que le talentueux chef cuisinier Jean-Claude Altmayer, qui a veillé longtemps sur les cuisines du cinq étoiles La Mirande à Avignon, sait désormais sublimer à Maucoil pour émoustiller les papillles.

Le chef Jean-Claude Altmeyer et Bernard Duseigneur. ©Andrée Brunetti / L’Echo du Mardi

Contact : reservations@chateau-maucoil.com / 07 85 14 71 93


Le Domaine Le Vallon à Aubignan, un écrin de verdure pour vibrer à l’unisson avec la nature  

La 40e édition du concours des vins d’Avignon s’est déroulée à la Salle polyvalente de Montfavet ce samedi 29 mars, attribuant 132 récompenses. L’événement anniversaire rappelle cependant, au regard du contexte actuel, la grande nécessité d’accompagner les professionnels de la vigne. 

C’est dans une ambiance sérieuse et impliquée que le jury de 150 personnes s’attelle à tester les 445 échantillons de vins en compétition. L’éclat sec du bouchon retiré, le versement rythmé du vin, le choquement des verres et le claquement des langues au palais constituent le protocole des évaluations successives du concours. Une démarche née à Avignon il y a 40 ans, qui ne visait qu’à aider les agriculteurs dans la durée après un millésime 1985 marqué. 

« Les médailles sont là pour attirer et rassurer. »

José Gonzalvez, président du Concours des vins d’Avignon

Le concours de 2025 fait sens plus que jamais dans ce cadre économique flou, où le secteur traverse une crise aggravée. « Nous subissons une période difficile, mais les médailles sont là pour attirer et rassurer, chaque acheteur étant ainsi sûr d’avoir un vin sans défaut », avance José Gonzalvez, président du Concours des vins d’Avignon. Depuis 2020, une baisse mondiale de 20% des rendements accentue la détresse des professionnels. Et malgré les médailles des concours des vins, « le décrochage du prix ne couvre plus le coût de production du vin, qui en 2024 a diminué de 30 à 40% pour les Côtes du Rhône », souligne le président. 

« Si vous allez mal, on va mal. »

Gilbert Marcelli, Président de la CCI Vaucluse

L’appellation Côtes du Rhône est particulièrement impactée par cette crise, que la situation diplomatique internationale affecte. Intronisé à la Commanderie des Costes du Rhône durant cette édition, le Président de la CCI de Vaucluse Gilbert Marcelli évoque en ce sens « les mesures farfelues venant des États-Unis à l’encontre de (leurs) valeurs », insistant sur le soutien des partenaires du concours. « Nous sommes à vos côtés. Merci d’exister, de vous battre, car vous représentez beaucoup pour notre territoire », commente-t-il auprès de l’organisation, avant d’ajouter « Si vous allez mal, nous allons mal ». D’autant que la particularité du territoire des Côtes du Rhône tient de sa dimension interdépartementale et interrégionale. Gilbert Marcelli admet qu’il serait « plus simple en étant une unité » face aux contraintes qui s’accumulent, pourtant les appellations Côtes du Rhône tentent de tenir bon. 

« Il n’y a eu que 70 % de rendement à Laudun. »

Luc Pélaquié, président du syndicat des vignerons de l’AOC Laudun

« Localement, ce n’est pas la joie, il y a beaucoup d’arrachages », constate amèrement Luc Pélaquié, président du syndicat des vignerons de l’AOC Laudun. Le territoire est à l’honneur cette année dans le cadre du concours des vins d’Avignon. Une mise en lumière en contraste avec la réalité crue du terrain. « Il n’y a eu que 70% de rendement en 2024 dans l’appellation Laudun », précise le président du syndicat. Il rejoint le président de la CCI de Vaucluse sur la « situation délicate avec les États Unis » et évoque l’augmentation d’une « concurrence rude entre (eux), avec un prix plus rémunérateur pour les ventes directes en domaine. » Sur ce point, José Gonzalvez, le président du concours des vins d’Avignon, confirme la tendance avec l’exemple du vrac. « Des négociants achètent le raisin des viticulteurs et le mettent en bouteille, créant une concurrence sur les prix pratiqués, ce qui fait baisser le vrac pour créer plus de marge sur les bouteilles », explique José Gonzalvez. 

Pas de visibilité

Selon le président, les aides à la distillation et à l’arrachage ne couvrent pas les frais des agriculteurs, ou du moins imposent des contraintes supplémentaires dans un contexte indéfiniment complexe : « sans visibilité, nous nous demandons quels efforts faut-il faire pour investir. » Les difficultés du terrain se répercutent plus loin dans la filière, avec des concours de vins disparaissant depuis 2020 : Pertuis, Piolenc, Tulette, Vinsobres… « On ne sait pas où l’on va et on peut s’attendre au pire », envisage José Gonzalvez. Il faut anticiper l’évolution du marché en se tournant par exemple vers la Chine où la consommation de vins se développe. 

« Les coopératives sont nécessaires au viticulteur qui n’a pas de cave à gros volume ni les moyens d’exporter », rappelle le président du concours. Cependant, les maillons de la chaîne du vin restent fragilisés. José Gonzalvez souligne que « le jeune agriculteur amenant sa vendange à la coopérative est soumis aux aléas du marché, car si sa production se vend mal, il va devoir mettre la clé sous la porte. » Sans compter les familles qui, de génération en génération, œuvrent depuis des décennies pour le développement de ce patrimoine agricole mis en péril par les enjeux économiques et climatiques. 

De gauche à droite : Emmanuel Lopez, président des Disciples d’Escoffier Languedoc – Provence ; Rita Caron Barlerin ; Michel Gontard, président et co-fondateur du Concours des vins de la Foire d’Avignon ;  José Gonzalvez, président du concours des vins d’Avignon ; Luc Pélaquié, président du Syndicat des vignerons de l’AOC Laudun.

Amy Rouméjon Cros


Le Domaine Le Vallon à Aubignan, un écrin de verdure pour vibrer à l’unisson avec la nature  

La 13e édition de Découvertes en Vallée du Rhône, qui a lieu tous les 2 ans à Avignon, capitale des Côtes-du-Rhône, s’est tenue au coeur du Palais des Papes ce mardi 1er avril. Un évènement qui concerne l’ensemble de la filière viti-vinicole de l’AOC, d’Ampuis à Nîmes, de Tain l’Hermitage au Duché d’Uzès.

Entouré par Damien Gilles, président du Syndicat des Vignerons des Côtes du Rhône et par Samuel Montgermont, président de l’UMVR (Union des maisons de vins du Rhône), Philippe Pellaton, président d’Inter Rhône évoque la situation actuelle prise en étau entre la forte déconsommation et les tarifs douaniers que menace d’appliquer le président Trump à nos vins. « Après le Covid, nous avions décidé de consacrer 60% de notre budget promotion à l’export. Mais dans la conjoncture actuelle, nous allons changer notre fusil d’épaule et mettre le paquet sur la France. La Vallée du Rhône, ce sont quand même 45 000 emplois, dont 19 000 directs et nous sommes la 2ème AOC de France derrière Bordeaux avec 2,2M hl en 2024 sur une superficie du vignoble de 63 307 ha. »

Philippe Pellaton poursuit : « Le volume est en forte baisse : -11% par rapport à 2023 (2,43Mhl) et -17% en moyenne sur les 5 dernières récoltes, la plus petite production depuis 40 ans ». Damien Gilles enfonce le clou : « Chaque année, elle recule, mais la qualité demeure, grâce à nos vignerons résilients qui s’adaptent au changement climatique comme aux habitudes des consommateurs. Le rouge reste en tête avec 75%, le rosé est 2ème avec 13% et le blanc progresse à 12%. La répartition en volume est composée à 45% d’AOC Côtes-du-Rhône, 12% de CDR-Village et 10% à parts égales pour les crus méridionaux de Vin doux naturel et de Ventoux. Trois appellations accusent une baisse importante : la Clairette de Die, les Costières de Nîmes et Grignan-les-Adhémar ». Il est aussi question de la part du bio qui progresse de 19% en 2023 à 22% l’an dernier et 60% des vignobles qui s’inscrivent dans une démarche environnementale. 

Samuel Montgermont, Philippe Pellaton et Damien Gilles. ©Andrée Brunetti / L’Echo du Mardi

Mais en dehors de ces sujets de satisfaction, le gros caillou dans la chaussure des vignerons de la Vallée du Rhône, en plus de la déconsommation, c’est l’exportation qui est suspendue à un fil du côté du 1er marché d’exportation des vins français, les USA qui représentent quand même 98M€ et 13% des volumes. Mais il n’est pas le seul. Le marché s’effondre aussi en Chine -36% (12M€), au Japon -23% (9M€), en Norvège (-6%) et au Danemark (-11%).  Heureusement dans le Top 5 on retrouve la Belgique, le Royaume-Uni, le Canada, l’Allemagne et la Suède. Les exportations représentent 106 millions de bouteilles pour une valeur de 509M€ avec des pays où nos vins sont de plus en plus appréciés, même si le volume est modeste. +15% en Australie (7500hl), +22% en Corée du Sud (5700hl), +64% au Brésil (2900hl).

En tout, les vignerons de l’AOC exportent vers une quinzaine de pays (36% de leur production) et en interne, en France, 38% des vins sont commercialisés en grandes surfaces et 26% dans les réseaux de cavistes et grossistes. « Sur 20M€ de budget, nous allons en consacrer la moitié à la promotion intèrieure avec des salons, un rapprochement avec les consommateurs, une communicqation plus marquée sur les 18 crus de l’appellation, une stratégie sur l’oeno-tourisme. Il nous faut absolument ‘innover pour rester’ donc survivre, insiste le président d’Inter Rhône. C’est à dire expérimenter de nouveaux cépages résistants à la canicule, aux maladies, avec un taux d’alcool moins élevé, des vins plus frais, plus légers, plus festifs, plus fruités pour attirer les jeunes générations. Apparemment les vins sans alcool n’ont pas le vent en poupe dans la Vallée du Rhône.

En attendant, l’épée de Damoclès des tarifs douaniers américains plane sur la tête de l’un des atouts majeurs de la Vallée du Rhône : la viticulture.

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