Violaine Démaret : du palais des papes au palais de l’Elysée
Avant de céder sa place à Thierry Suquet, son successeur qui devrait prendre ses fonctions le 4 mars prochain, Violaine Démaret, la préfète de Vaucluse a dit ‘au revoir’ à ses nombreux interlocuteurs vauclusiens.
« Qu’il est difficile de quitter le Vaucluse après 18 mois seulement ». Devant des centaines d’invités dans les salons de la rue Viala, la préfète a évoqué la prématurité de son départ à l’occasion de son cocktail d’adieu aux corps constitués, aux élus ainsi qu’aux représentants du monde économique, associatif et culturel du département.
« Quand on aime le Vaucluse comme je l’aime, j’aurais aimé confirmer avec vous. Quel bonheur et quelle émotion de vous voir, de voir tous ces cadeaux que vous m’avez apportés. J’ai la gorge nouée, le cœur serré et un sentiment de frustration, de déchirement de quitter si vite tous ces hommes et toutes ces femmes. Même si certains d’entre vous ont été plus difficiles à apprivoiser, on peut quand même parler de coup de foudre, de liens d’amitié. »
« Je suis arrivée ici le 22 août 2022, merci à votre accueil chaleureux en plein été, je regrette de n’avoir pas pu fouler l’ensemble des 151 communes du département, je n’en ai pas eu le temps. Mais j’ai pu nouer des relations de franchise, de proximité, de convivialité. Avec Cécile Helle, la maire d’Avignon que j’ai vue dès le 1er jour, nous avons échangé pendant plus de 3h sur cette ville d’exception. Et je suis très vite devenue une avignonnaise, une vauclusienne, une mère de famille comblée avec mon mari et mes 3 enfants. A faire des promenades sur la Barthelasse, dans le Colorado provençal ou sur le Ventoux, à visiter la forteresse de Mornas. »
« Il n’y a pas de petit maire. »
Violaine Démaret, préfète de Vaucluse
Violaine Démaret évoque « La cohésion des territoires, le bras de fer contre la délinquance, le narcotrafic Il n’y a pas de petit maire » martèle-t-elle. « Le structurant ne se mesure pas depuis Paris ». Elle rappelle les 2 parcs naturels régionaux (Luberon et Ventoux), les 12 présidents d’EPCI (Etablissements publics de coopération communale) avec qui elle a travaillé dans l’intérêt général, le projet d’irrigation HPR (Hauts de Provence rhodanienne dans le nord Vaucluse et le sud de la Drôme), les excellentes relations avec le Conseil départemental et sa présidente Dominique Santoni.
« Deux femmes qui ont les mêmes convergences de vue, le même pragmatisme, on a même adressé nos vœux à la population ensemble, l’an dernier. C’est un vrai ‘Girl Power’ avec aussi des procureures de la République à Avignon et Carpentras, une Présidente de la Chambre d’Agriculture (Georgia Lambertin), une autre (Sophie Vache) à la tête de la FDSEA (Fédération des Syndicats d’Exploitants Agricoles) et une autre chez les JA (Audrey Piazza pour les Jeunes agriculteurs) et une vice-présidente du Conseil régional, Bénédicte Martin.
« Je pars le cœur gros après avoir passé 3 ans et demi dans cette région où je suis née, entre les Alpes de Haute-Provence et le Vaucluse, j’ai été d’une disponibilité totale, avec des inaugurations, des assemblées générales, des intronisations dans les Confréries de la truffe, de la fraise, à l’Echansonnerie des Papes, des manifestations week-ends compris. Vous allez me manquer, merci pour tous vos sourires. L’emploi, la pauvreté, le logement, l’agriculture, l’exception culturelle du Vaucluse, le courage des paysans, le dévouement des forces de l’ordre – alors que se déroule en ce moment-même le procès des meurtriers présumés d’Eric Masson – tous ces sujets m’ont occupée avec passion. J’ai tout donné au Vaucluse. Partir pour l’Elysée comme serviteur de l’Etat est un honneur et je vais me confronter au parisianisme après 3 ans et demi de bonheur dans ma région. Je vais priver mes 3 enfants d’un cadre de vie éblouissant, Achille 14 ans, Tristan 11 ans et Morgane 4 ans. »
« Nous les préfets, nous sommes des nomades, pas des robots. »
Notre Préfète sur le départ ajoute « C’est un vrai arrachement de partir. Nous, les préfets, nous sommes des nomades nommés le mercredi en Conseil des Ministres, pas des robots. Et nous avons aussi des racines comme les chênes et les oliviers. En partant, je n’assisterai pas au joyeux bazar qu’est le festival d’Avignon, je ne verrai pas la flamme olympique traverser le département le 19 juin, je ne serai pas là pour l’inauguration de Memento le pôle des patrimoines et des archives départementales à Agroparc. »
L’hommage du préfet de région Et elle remercie toutes les équipes qui participent au bon fonctionnement de la préfecture, donc de l’Etat : les agents, les chauffeurs, les équipes techniques, les assistants, les sous-préfets, tous à la tâche, une équipe de choc robuste qui travaille sans relâche, un vrai service public en action et en mode solution. Venu de Marseille, le préfet de région, Christophe Mirmand souligne « La chaleur de ce moment, l’affection intense qui lie Violaine Démaret aux Vauclusiens depuis 18 mois. Eux qui, à l’unanimité, lui vouent du fond du cœur, reconnaissance et gratitude. « Tu quittes le soleil pour l’ombre comme conseiller. Mais, Chère Violaine, tu resteras toujours dans notre cœur, solaire et rayonnante ».
Violaine Démaret : du palais des papes au palais de l’Elysée
En 2023, le Vaucluse a enregistré une nouvelle année de hausse de la délinquance. Des chiffres en augmentation en raison tout particulièrement du développement des activités liées aux narcotrafiquants. Point positif cependant, cet accroissement est aussi dû à l’intensification et aux renforcements des opérations des forces de l’ordre afin de lutter contre les trafiquants de drogue locaux. Une mobilisation, remarquée en haut lieu, qui semble porter ses fruits puisque la préfète de Vaucluse va rejoindre l’Élysée en tant que conseillère sécurité et Intérieur auprès du président de la République après être seulement restée en poste un 1 an et demi dans le département.
En 2023, le département de Vaucluse a totalisé 35 981 faits de délinquance générale. Un bilan en augmentation 7,06% par rapport à 2022 (33 441 faits). Il s’agit du chiffre le plus élevé sur les 10 dernières années. Cette hausse masque cependant des chiffres très disparates selon les catégories de délits. Ainsi, si la majorité des indicateurs de la délinquance enregistrés dans le Vaucluse par les services de police et de gendarmerie sont à la hausse avec +6,3% pour les violences physiques non crapuleuses, +9,6% pour les menaces et chantages, +8,9% pour les vols liés à l’automobile et +24% pour les cambriolages hors résidences, d’autres types sont à la baisse comme les violences crapuleuses (-6%) et les cambriolages de résidences principales et secondaires (-12,1%). Entre 2022 et 2023, c’est surtout les infractions à la législation sur les stupéfiants dans le Vaucluse qui ont très fortement augmenté. Ainsi, en zone gendarmerie 2 224 infractions ont été relevées, soit +53,5%. Bien que moins importante, l’augmentation (+16,62%) est aussi significative en zone police avec 1 852 infractions relevées.
Un taux points de deal équivalent à Marseille Avec 16 points de deal estimés en zone de gendarmerie et 37 estimés en secteur police, le vaucluse affiche des taux de points de deal par habitant proche de ceux de Marseille. « Une nouvelle fois, le trafic de stupéfiants constitue l’enjeu majeur de notre département », constate Violaine Démaret, la préfète de Vaucluse en partance à la fin du mois de février pour l’Élysée en tant que conseillère sécurité et Intérieur auprès du président de la République. C’est donc sur ce point de la lutte contre les narcotrafiquants que les forces de l’ordre se sont montrées particulièrement actives en 2023 dans le département grâce notamment à l’opération Tempête. Ce nouveau mode opératoire, mis en place l’an dernier par le ministère de l’Intérieur, consiste à réunir sur plusieurs jours de très nombreux effectifs de gendarmerie dans un département sensiblement touché par la délinquance et de mener simultanément plusieurs opérations sur le territoire. Dans ce cadre, le Vaucluse a fait partie de la 2e vague de départements bénéficiaires. Ainsi, du 27 novembre au 1er décembre dernier, ce sont 1 500 gendarmes qui ont participé à 13 enquêtes judiciaires ainsi qu’à de très nombreuses opérations de police administrative (lutte contre l’immigration irrégulière, contrôle de zones et de flux ou encore sécurisation des transports publics). Si le dispositif s’attaque à la délinquance générale, Tempête 84 a produit d’importants résultats, dont des saisies de drogues (25,9kg de cannabis et 650g de cocaïne) et de 18 armes, mais également 73 interpellations et 59 gardes à vue. « Grâce à cette opération, les gendarmes ont pu déstabiliser les réseaux, créer de l’insécurité chez les délinquants et surtout rassurer leurs concitoyens par une saturation de l’espace », explique la préfète.
Harceler les narcotrafiquants En complément de ces mobilisations ponctuelles, le Vaucluse a aussi reçu des renforts pour ses effectifs permanents (12 postes nets pour le commissariat d’Avignon, 2 pour celui de Carpentras et 7 pour celui de Cavaillon). A cela s’ajoute une Cellule de renseignements opérationnels sur les stupéfiants (CROSS). Animée par le service de police judiciaire d’Avignon, en présence du groupement de gendarmerie départementale et de la direction départementale de la sécurité publique et des chefs de services d’investigation du département, cette structure d’échanges permet d’optimiser le partage de renseignements inter-services afin de renforcer la coordination en matière de lutte contre le trafic de stupéfiants dans le département. De quoi accentuer encore davantage la pression sur les différents réseaux et donner des résultats probants.
+41% des saisies de drogues Ce travail de fond a notamment permis la saisie exceptionnelle en juin dernier de 1,9 tonne de cannabis à Remoulins, en lien avec le démantèlement d’un vaste réseau irriguant le Vaucluse, les Bouches-du-Rhône et la Drôme. Dans le même temps, les saisies cumulées de la police et de la gendarmerie se sont élevées à 795,38kg de résine de cannabis en 2023 contre 516,06kg en 2022, à 114 kg d’herbe de cannabis en 2023 (100kg en 2022) et à 33,8kg de cocaïne (36,2 kg l’année précédente). Au total, sans compter la saisie record de 1,9 tonne, la direction interdépartementale de la police nationale, le groupement de gendarmerie départementale et la brigade des douanes d’Avignon ont saisi sur le département près de 960kg de produits stupéfiants en 2023 contre 679kg en 2022, soit une augmentation de 41%.
Plus de 10M€ d’avoir criminels saisis Par ailleurs en 2023 ce sont 5,625M€ (+92 %) d’avoirs criminels qui ont été saisis par la DIPN (Direction interdépartementale de la police nationale – anciennement DDSP) et plus de 5,46M€ par la gendarmerie (+91%). Au cours de l’année, 240 armes à feux ont été aussi saisies par la gendarmerie (+83%) et 90 par la DIPN (+34,3%). Des saisies d’armes (où figure une trentaine d’arme de guerres de type ‘kalachnikov’ ou ‘Uzi’) souvent en lien avec les trafics de stupéfiants, mais également dans d’autres cadres tels que les interventions pour violences intra-familiales.
Le consommateur : « Celui qui est à l’origine de tout »
« La lutte contre les trafics de stupéfiants nécessite également de s’attaquer aux consommateurs, celui qui est à l’origine de tout » insiste la préfète. Depuis le 1er septembre 2020, les infractions à la législation sur les stupéfiants peuvent désormais être relevées vis-à-vis des consommateurs par l’amende forfaitaire délictuelle. Leur nombre a très fortement progressé passant de 1291 en 2022 à 2481 en 2023 (846 en zone police et 1635 en zone gendarmerie), soit une progression de 92%. »
Continuer la lutte contre les ‘cartels’ « Le trafic de stupéfiants reste un fléau à l’échelle du département et à ce titre, la lutte contre le narco-trafic restera la priorité de 2024, » poursuit la représentante de l’Etat dans le département. Un combat contre cette criminalité organisée qui va s’intensifier en matière de lutte contre les consommateurs tout particulièrement, en continuant à démultiplier les amendes forfaitaires délictuelles et en alertant sur les effets sur la santé. « Nous allons également continuer à harceler les dealers sur les points de distribution et restaurer le cadre de vie pour les habitants grâce à des opérations coups de poing coordonnées. Nous allons encore davantage maîtriser les flux en continuant à renforcer la présence des policiers sur le terrain : contrôles des flux de personnes et stupéfiants, contrôles dans les transports… Pour cela, nous disposons notamment de renfort avec la mise en œuvre en zone police d’une brigade de sécurisation des transports en commun d’une dizaine d’agents. Elle est opérationnelle depuis le 4 décembre 2023. La BSTC a déjà effectué deux missions sur la gare SNCF Gare Centre en collaboration avec la sûreté ferroviaire. Enfin nous poursuivre le ciblage de l’organisation et la logistique des stupéfiants, grâce à l’action au long cours de la police judiciaire, et démanteler les cartels. »
Plus de violences, moins de vols Le bilan sécurité annuel du Vaucluse fait apparaître une hausse de +6% des Atteintes volontaires à l’intégrité physique (AVIP) en 2023. Cela est surtout dû à l’augmentation des violences physiques non crapuleuses (violences gratuites, qui ne sont pas liées à l’atteinte aux biens, +6,3%), les menaces et chantages (+9,6%) ainsi que les violences sexuelles (+3,2%). A l’inverse, les violences physiques crapuleuses (violences qui ont pour but le vol, l’appropriation d’un bien : braquage, vol à main armée, vol avec violences) baissent de -6%.
Les violences contre les femmes continuent malheureusement d’augmenter avec 27 plaintes supplémentaires pour atteindre 2 856 en 2023. Après les 4 féminicides de 2022, le Vaucluse n’en a eu aucun à déplorer l’an dernier, même s’il y a eu 4 tentatives d’homicide. Une grande majorité de ces violences dont sont victimes les Vauclusiennes se déroulent dans un contexte familial. Par ailleurs, si les plaintes pour violences à caractère sexuel sont numériquement moins importantes (-27 plaintes), notamment dans la catégorie des agressions sexuelles, les forces de l’ordre vauclusienne constate une augmentation des viols (+25% en un an). Là encore, dans une très grande majorité des cas, la victime connaît l’auteur des faits.
Moins de cambriolages dans les résidences principales Au cours de l’année 2023, police et gendarmerie ont dénombrés : 4 665 vols liés à l’automobile (+8,9%), 5 197 vols sans violences contre des personnes (-0,32%) et 956 autres vols sans violence contre des entreprises ou des établissements (-26,2%). Concernant les cambriolages, où le Vaucluse apparaît en 4e position des départements français les plus touché, le nombre de cambriolage est à la baisse (-5%) et tout particulièrement celui des résidences (-12,1%). Par contre, les cambriolages hors résidence, dans les entreprises ou les locaux commerciaux (du fait souvent de bandes organisées) est en hausse de +24%. Enfin, les escroqueries et infractions économiques et financières sont, elles aussi, en augmentation de 6,2% en 2023.
Intensification des actions contre l’immigration irrégulière Le nombre d’interpellations a progressé, avec 942 interpellations pour vérifications du droit au séjour en 2023, contre 630 en 2022. Concomitamment, le nombre de mesures administratives liées à des décisions d’éloignement est également en hausse, avec 1 328 mesures prises, contre 930 en 2022, soit une augmentation de 42,8%. Ces 1 328 mesures se décomposent en 1 091 décisions d’éloignement proprement dites (obligations de quitter le territoire français ou arrêtés d’expulsion), et 237 mesures administratives complémentaires à des décisions d’éloignement (assignations à résidences, interdictions de retour sur le territoire français). Parmi ces 1 328 mesures, 319 sont liées à des troubles à l’ordre public, soit 24%, contre 28.4% en 2022. Par ailleurs, les étrangers en situation irrégulière sortant de prison font systématiquement l’objet d’un éloignement du territoire national. 44 interpellations concernant des sortants de prisons ont ainsi été effectuées en 2023, comme en 2022.
La lutte contre l’immigration irrégulière implique également des contrôles fréquents au sein des entreprises afin de vérifier les droits au travail des employés de nationalités étrangères. Ainsi, les services de l’office de lutte contre le trafic illicite de migrants (OLTIM) ont procédé en 2023 dans le Vaucluse au contrôle de 393 personnes, dont 213 dans le secteur du BTP, 54 dans le secteur de l’agriculture, 48 dans les hôtels, cafés et restaurants (HCR) et 78 dans d’autres secteurs. 102 procédures ont été diligentées contre des employeurs et 152 personnes interpellées.
Sécurité routière : une année contrastée « 2023 est une année contrastée pour la sécurité routière dans le Vaucluse, observe la préfète de Vaucluse. Si l’année passée poursuit la baisse de la mortalité entamée en 2022 avec 28 morts, soit 9 de moins (-24-%) que l’année précédente (-33% par rapport à la période de référence 2017/2019), les autres indicateurs sont en revanche à la hausse alors même qu’au niveau national la tendance est à la baisse. Ainsi, le nombre d’accident et le nombre de blessés sont tous deux en augmentation : 265 accidents en 2022 contre 332 cette année (+25% par rapport à l’année dernière et +20% par rapport à la période 2017/2019) et augmentation du nombre de blessés de 38% par rapport à l’année dernière (438 blessés en 2023) et de 28% par rapport à la période de référence 2017/2019. »
Piétons et cyclistes en première ligne « La répartition des personnes tuées par catégories d’usagers interpelle : on constate une baisse importante de la mortalité routière pour les deux-roues motorisés (21 % cette année, ce qui est comparable aux chiffres 2017/2021 contre 30 % l’année dernière) et les véhicules de tourisme alors que la mortalité routière augmente pour les piétons et surtout les cyclistes à l’inverse de la tendance nationale (4 cette année contre 3 en 2022 et 2 en 2021). » « On constate également, contrairement à la tendance nationale, une augmentation du nombre de tués de plus de 65 ans en 2023 : 11 contre 8 l’année dernière alors même que la mortalité routière a baissé. Les mois les plus meurtriers en 2023 ont été avril et septembre qui concentrent à eux seuls 46% des tués de l’année. Les accidents mortels ont lieu hors agglomération dans 60% des cas (62% sur la période 2018/2022) et en agglomération dans 35 % des cas (27% sur la période 2018/2022). En revanche, 2023 se démarque aussi par une forte baisse de la mortalité sur l’autoroute avec 1 mort contre 4 l’année dernière. S’agissant des accidents les trois derniers mois de l’année ont été particulièrement accidentogènes puisqu’ils concentrent à eux seuls 43% des accidents et 41% des blessés de l’année alors même que l’année 2022 et la période 2017/2019 étaient très homogènes sur le nombre d’accidents par mois.
1 650 suspensions de permis En 2023, ce sont 1 650 mesures de suspension de permis de conduire qui ont été prises (1 677 en 2022) : dont 628 pour alcoolémie, 632 pour stupéfiants et 363 pour excès de vitesse. Cette situation a motivé un durcissement du barème des règles de suspension du permis de conduire en mai 2023. Ainsi, les suspensions pour usage de stupéfiants sont passées de 6 à 12 mois, celles pour cumul d’infractions de 6 à 8 mois et celles pour usage du téléphone portable concomitant à une infraction de 1 à 2 mois.
« Les délinquants agissent fortement, nous répondons très fortement. »
« Les délinquants agissent fortement, nous répondons très fortement », martèle Violaine Démaret en conclusion de la présentation de ce bilan 2023 de la délinquance en Vaucluse. Et même si les chiffres sont à la hausse elle souligne aussi qu’ils sont en augmentation parce que de nombreux moyens ont été déployés afin de faire la chasse aux Infractions révélées par l’activité des services (IRAS). Des infractions qui ne peuvent pas être constatées autrement que par l’action des policiers et des gendarmes car elles ne font pas de victimes directes. « En 2023, nous avons obtenu des résultats historiques avec une hausse des Iras de +36% en zone police et +44% en zone gendarmerie. »
Thierry Suquet vient d’être nommé au conseil des ministres de ce mercredi 14 février préfet de Vaucluse et ceci à compter du lundi 4 mars. Il succède à Violaine Démaret (promotion Aristide Briand de l’Ena) qui avait pris ses fonctions dans le département en août 2022. Cette dernière quittera son poste à la fin du mois de février pour rejoindre le palais de l’Elysée en tant que conseillère intérieur et sécurité auprès du président de la République où elle prendra le relais de Frédéric Rose, nommé nouveau préfet des Yvelines.
Préfet de Mayotte depuis près de 3 ans Nommé depuis juin 2021, Thierry Suquet est l’actuel préfet de Mayotte où la situation est particulièrement tendue actuellement en raison d’un mouvement social contre l’insécurité et l’immigration clandestine. Né le 10 avril 1960 à Constantine en Algérie, le nouveau préfet de Vaucluse est titulaire du Diplôme d’études supérieures d’administration municipale (DESAM) et d’un diplôme d’études supérieures spécialisées de gestion des collectivités territoriales. Plus tard, il fera notamment parti de la promotion Valmy de l’Ena entre 1996 et 1998.
Ancien délégué pour la défense et la sécurité Thierry Suquet a notamment été aussi tour à tour secrétaire général de la préfecture de l’Aveyron en 2002, sous-préfet de Lannion de 2004, secrétaire général de la préfecture de l’Eure en 2007, secrétaire général du haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie en 2009, secrétaire général de la préfecture du Puy-de-Dôme en 2013 et secrétaire général de la préfecture de la Gironde à partir de 2015. Enfin, avant de prendre ses fonctions à Mayotte, il a été délégué pour la défense et la sécurité auprès du préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes, préfet de la zone de défense et de sécurité Sud-Est, préfet du Rhône à partir de 2020.
Laurent Garcia & David Pellet
Violaine Démaret : du palais des papes au palais de l’Elysée
Bien que son identité n’ait pas été précisée, c’est un homme qui devrait très certainement lui succéder. Sa nomination comme préfet de Vaucluse devrait d’ailleurs être effective mercredi 14 février, lors du prochain conseil des ministres.
Violaine Démaret : du palais des papes au palais de l’Elysée
En poste depuis août 2022, Violaine Démaret, la préfète de Vaucluse, va quitter ses fonctions à la tête des services de l’Etat dans le département. La décision vient d’être prise lors du conseil des ministres de ce matin, mercredi 7 janvier.
« Il est mis fin aux fonctions de préfète de Vaucluse exercées par Mme Violaine Démaret » est-il précisé dans le compte-rendu de la réunion interministérielle.
Première femme à occuper ce poste dans le département, elle a eu la lourde tâche de succéder à Bertand Gaume, préfet particulièrement apprécié par les élus locaux. Un défi qu’elle aura su relever avec succès selon la grande majorité de ses interlocuteurs Vauclusiens.
Si son successeur n’est pas encore connu, selon nos confères du quotidien La Marseillaise, Violaine Démaret rejoindrait l’Élysée en tant que conseillère sécurité et Intérieur auprès du président de la République.
L.G.
Violaine Démaret : du palais des papes au palais de l’Elysée
Mercredi 24 janvier. 18h30. Salle du grand Tinel au Palais des papes à Avignon. Alors que la RN7 est encore bloquée par la manifestation paysanne, les convives arrivent par petits groupes dans une nuit plutôt douce. 19h. La salle est déjà bien remplie. L’estrade habillée de noir capte la lumière des projecteurs. 450 personnes se massent devant l’orateur. La présentation des voeux du BTP demeure The place to be.
Daniel Léonard, le président de l’interprofessionnelle prend la parole. Puis ce sera au tour de la présidente du Département, Dominique Santoni avant que la conclusion ne revienne à la préfète, Violaine Démaret. Concert d’applaudissements pour chacun. On jette un coup d’œil à l’entrée, le flot de convives ne cesse d’affluer. Il est 20h passées. Les retardataires étaient aux vœux de Cécile Helle aux paroles cette fois dévolues aux personnalités de la culture.
Les sujets évoqués Le président de l’interprofessionnelle a évoqué une année 2023 agitée, inégale et décousue avec des entreprises qui réussissent à maintenir le cap, leurs emplois et continuent de soutenir le tissu économique du territoire, même si la rencontre entre les besoins de construction et les contraintes financières se révèle très compliquée. Pour 2024, le patron du BTP craint une année tout aussi fluctuante et surtout contrastée. Côté Travaux publics après une année hachée mais stable en 2023, l’activité pourrait se contracter en 2024. Voilà pour l’essentiel. Dans le détail c’est maintenant.
Ce qu’ils ont dit
Daniel Léonard,Président de la fédé BTP 84 «Nous observons une inflation autour de 4%, une hausse des coûts de construction, des taux d’intérêts qui ont bouleversé et fragilisé la demande, détaille le président de l’interprofessionnelle. La situation du logement neuf est alarmante et la chute des réservations se diffuse progressivement à l’ensemble de la chaîne du Btp. Nous notons l’effondrement des permis de construire, des mise en chantier, des obtentions de prêts bancaires, la fin du dispositif de défiscalisation Pinel, la réduction du Prêt à taux zéro… Tout l’appareil est bloqué. Les petites et moyennes entreprises sont acculées au bord du précipice. Le secteur compte sur un plan d’urgence si l’Etat veut éviter la Bérézina.»
Toute la filière de la construction est menacée «Toute la filière est menacée qui compte des constructeurs, promoteurs, aménageurs, bailleurs sociaux, agents immobiliers et même les notaires. La simplification réglementaire et financière pourrait encourager les maires bâtisseurs. Enfin, plus de 80% de nos concitoyens continuent à plébisciter la maison individuelle. C’est un droit et une liberté de pouvoir choisir son habitat, au risque d’aggraver la fracture sociale,» prévient Daniel Léonard
Une politique du logement pérenne «Notre pays a besoin d’une politique pérenne du logement. La rénovation représente un gisement économique certain, notamment lorsque le parc locatif de Vaucluse est à 42% classé en diagnostic énergétique F et G. Si ‘MaPrimeRénov’ est une bonne idée, le dispositif est congestionné par des délais de paiement et de longs dossiers administratifs à renseigner. Les entreprises voient leur trésorerie pénalisée et leurs clients renoncer.»
Côté Travaux publics «Après une année hachée mais stable, grâce aux investissements dynamiques des collectivités locales, les coûts de productions ont pu être maitrisés, cependant le secteur anticipe une contraction de son activité en 2024.»
Au plan de la Cité «Faute de grand programme structurant, du report du tram et des parkings relais et de la voie Léo, nous demandons au bloc communal de maintenir l’activité des travaux publics sur l’entretien des réseaux et leurs infrastructures routières. Idem dans le domaine de l’énergie avec le marché des bornes électriques, le renforcement des réseaux pour Enedis et des raccordements côté RTE (Réseau de transport d’électricité). Quant à nous ? Nous avons donc quitté l’hôtel particulier de l’intramuros d’Avignon pour nous installer à Agroparc. Le permis de construire du nouveau siège de la Fédération du Bâtiment et des Travaux publics a été délivré il y a quelques semaines. Les travaux vont débuter au premier trimestre de cette année et la réception de la nouvelle maison du BTP 84 avant l’été 2025, pour un édifice plus sobre en énergie, plus proche des entreprises et plus à l’image de nos métiers.»
Félicitationset nouveau départ «Félicitations à l’entreprise Laugier à Jonquières qui fêtera l’an prochain ses 50 ans et aux Menuiseries Vincent à Carpentras qui ont été créées en 1830. Nous en profitons pour remercier Pierre Vincent, tout jeune retraité, qui a tellement œuvré pour notre fédération.»
La résistance est engagée Enfin, Daniel Léonard a conclu son intervention sur «On ne s’appuie que sur ce qui résiste. Madame la préfète, mesdames et messieurs les élus, vous pouvez vous appuyer sans crainte sur chacun d’entre nous parce que faites moi confiance, en 2024, vous allez beaucoup nous voir parce que nous allons beaucoup résister !»
Dominique Santoni, Présidente du Département de Vaucluse «Malgré les difficultés actuelles, il est de plus en plus urgent de faire exister des synergies et des coopérations entre les collectivités et les acteurs locaux. Au cœur de ces difficultés, la crise de l’immobilier nous touche directement. Je comprends vos préoccupations quant au logement, vos inquiétudes quant aux emplois menacés, notamment en 2025, dans votre secteur avec, pour conséquence, un impact très fort sur l’ensemble des métiers liés au bâtiment et aux travaux publics.»
Electro-encéphalogramme plat côté DMTO «Au Département de Vaucluse nous subissons de plein fouet les conséquences de cette crise puisque nous avons perdu, en 2022, 45M€ liés aux droits de mutation à titre onéreux (DMTO). Grâce à une gestion rigoureuse, nous avons cependant investi tout autant en 2024, soit 120M€ par an, et ce jusqu’à la fin de la mandature, en 2028. En plus des chantiers d’envergure en cours (cf Echo du mardi spécial Fédé BTP, pages 4 & 5 en bas de cet article).»
Les autres projets «Nous continuons la restauration et la valorisation du Palais des papes, le Château de la Tour d’Aigues. Nous serons présents, partout, en Vaucluse. Soutenir l’économie locale c’est développer le territoire, accompagner les communes et les intercommunalités et les soutenir dans leurs projets avec 5M€ investis sur 3 ans. Pour aider les communes et les intercos nous renforçons l’intervention de Vaucluse ingénierie qui se transforme en agence départementale pour aider les collectivités à concrétiser leurs projets. L’action du Département est aussi de préserver l’unité du Vaucluse. Nous avons la chance d’avoir un département à taille humaine et je serai le garant de cet équilibre.»
Les routes et véloroutes «Nous continuerons d’investir massivement sur nos routes avec 41M€ pour l’entretien de nos réseaux et 2,8M€ pour le développement de nos vélo routes. Investir est un moyen puissant de vous soutenir et d’aider ainsi, toute notre économie locale. Vous êtes un acteur de premier plan : 400 adhérents et plus de 5 000 emplois. Vous êtes les forces vives du département et interlocutrice privilégiée du Département de Vaucluse.»
La transition écologique «Investir c’est aussi s’impliquer dans la transition écologique : gestion intelligente, économie d’énergie, chauffage, béton bas carbone, métiers du bois, et à ce sujet, vous êtes un partenaire indispensable. Nous avons quelques collèges équipés de panneaux photovoltaïques mais il faudra aller plus loin et systématiser ces installations sur nos bâtiments comme cela a été le cas avec l’Edes (Espace départemental des solidarités) à Apt. Nous avons prévu de le faire sur Mémento, sur la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées), sur le service Livres et lectures à Sorgues, sur chaque opération structurante. Notre idée ? Que d’ici 3 ans nous produisions un tiers de nos besoins électriques,» a détaillé la présidente du Département de Vaucluse.
Violaine Démaret, préfète de Vaucluse «14 000, c’est le nombre d’emplois que vous représentez dans le département en incluant l’intérim. Cet emploi est en recul depuis quelques mois. Cela vous préoccupe et c’est également le cas pour moi. Neuf métiers parmi les vôtres sont classés dans les métiers en tension. Nous avons commencé à construire, avec vous, un dispositif avec le Conseil départemental, le Conseil régional et France emploi (ancien Pôle emploi) que vous avez baptisé ‘Form Innov BTP 84’ une formation courte.»
Il y a aussi des difficultés très conjoncturelles «La spéculation, l’inflation, des comportements d’acteurs qui ne sont pas toujours des partenaires. Face à ces difficultés, il y a la réhabilitation, les donneurs d’ordre que sont les bailleurs sociaux. C’est une dynamique qu’il nous faut entretenir et développer. Nous accompagnons financièrement les collectivités qui représentent trois quarts de l’investissement public : Les Départements, les Conseils régionaux, les EPCI (Etablissements publics de coopération intercommunale) et les maires qui bâtissent le département. L’aide de l’Etat envers les collectivités locales en 2023 a été historique avec plus de 26M€, grâce au fonds vert venu booster et reverdir le Vaucluse.»
La transition écologique «Nous disposons d’outils financiers pour la transition écologique, la réhabilitation thermique, la rénovation de logements, la Loi Zan (Zéro artificialisation nette), le fonds friches, des terrains que nous ne regardions même pas avant parce qu’ils étaient pollués, avaient une histoire économique industrielle compliquée. Désormais, l’on subventionne les projets pour qu’ils se concrétisent. Ainsi, nous accompagnons les projets des élus qui en sont les porteurs. Nous devons aussi être exemplaires et, en cela, portons le projet de la réhabilitation de la Cité administrative en y investissant, sur deux ans, 17M€ dont 14M€ de travaux dont 70% vont à des entreprises vauclusiennes et 90% à des entreprises de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Nous avons cherché pendant la conception de ce projet, avec les lots, à favoriser la commande publique de l’Etat au niveau du Vaucluse. Là encore, c’est une façon de vous soutenir.»
‘Maprimrenov’ «J’ai parfaitement entendu les limites du dispositif que vous avez soulignées, besoin de simplification, vous n’êtes pas le seul. Tout le secteur économique demande la simplification. Les services de l’Etat, au niveau local, sont aussi preneurs. Encore faut-il que le législateur le permette. ‘MaPrimeRénov’ est renforcée cette année avec une prise en compte jusqu’à 90% du coût des travaux à hauteur de 70 000€. ‘Maprimadapt’ arrive également pour adapter les logements aux personnes dépendantes, ce qui est un vrai sujet pour le pays qui vieillit. Il y a aussi ‘Ma prime logement décent’, le dispositif permet de rénover des logements indignes ou dégradés. L’Etat continuera à vous soutenir, à vous aider, à échanger, et je formule le vœu d’une année qui vous permette de renflouer le carnet de commande et que tout aille mieux,» a conclu la préfète de Vaucluse.
Violaine Démaret : du palais des papes au palais de l’Elysée
Voeux interconsulaires en Vaucluse avec la CCI, la Chambre d’agriculture et la Chambre de métiers et de l’artisanat : 3 voix pour un même souhait ardent, être agiles, pragmatiques et réactifs
Jeudi 18 janvier après-midi, à la CCI de Vaucluse, rue Jean-Jaurès, le gratin politique, économique, judiciaire était réuni pour la cérémonie des vœux 2024. C’est Gilbert Marcelli qui, en bon hôte a entamé la séance. Aux côtés de ses homologues, la présidente de la Chambre d’agriculture, Georgia Lambertin et de la présidente de la Chambre des métiers et de l’Artisanat, Valérie Coissieux, il a rappelé « Nous avons tenu à nous unir pour ces vœux, en témoignage de notre solidarité ». Il poursuit ; « Bien sûr, nous avons des spécificités et des compétences catégorielles, mais dans le respect des attributions de chacun, nous sommes tous mus par un même désir ardent, une même conviction intime d’être, plus que jamais au service de nos ressortissants, des territoires et des collectivités. Face à l’accélération des circuits économiques, aux incessants bouleversements des besoins de nos chefs d’entreprises, et face aux incertitudes qui pèsent sur nos institutions en termes de ressources, nous nous devons d’être agiles, de nous adapter et d’être pragmatiques et réactifs ».
« Nous nous devons d’être agiles, de nous adapter et d’être pragmatiques et réactifs. »
Gilbert Marcelli, président de la CCI de Vaucluse
Gilbert Marcelli poursuit : « L’interconsulaire est une des solutions qui permet de faire face à ce besoin exponentiel de questions et d’expertise de la part des entrepreneurs. Aussi, permettez-moi de me féliciter d’avoir pu en 2023, entreprendre le dépoussiérage, la réorganisation et la revitalisation de notre association ». Une évolution réalisée avec la complicité du directeur général, Tomas Redondo, des 33 élus, des 7 membres du Bureau et des 165 salariés de la CCI 84. « Nous travaillons toutes et tous à la réussite de nos territoires et entreprises. Par exemple, avec la maire d’Avignon et Cécile Helle, nous avons entamé une phase de développement à l’international en ouvrant une maison de la Provence en Chine. Sur près de 400m2, les entreprises françaises désireuses de s’implanter là-bas, dans la ville de Shenzhen où vivent près de 20 millions d’habitants, pourront y trouver des réponses à leurs questions. »
De la parole aux ‘ACTE’ Le discours volontaire et enthousiaste du président de la Chambre de commerce et d’industrie de Vaucluse se poursuit. « Nous avons un nouveau magazine dénommé ACTE – Agir au cœur des territoires et des entreprises – un trimestriel dédié aux entrepreneurs et aux entreprises de Vaucluse ». Des actes, plutôt que des ‘Paroles, paroles, paroles…’ comme l’aurait chanté Dalida, c’est l’ADN du président de la CCI et de toutes ses équipes. Finie la période où on était élu au ‘bénéfice’ de l’âge (comme si la vieillesse était un bénéfice…). Désormais, la CCI 84 est en ordre de marche et elle fonce ! Enfin, Gilbert Marcelli évoque le succès récent remporté par la CCI, la gestion d’un restaurant sur le nouveau parvis de la gare d’Avignon Centre. « Ce sera le prolongement direct de notre Ecole hôtelière qui mettra en valeur l’enseignement de notre établissement de formation des Fenaisons qui existe depuis 55 ans. Baptisé ‘Le Quai des saveurs’, ce restaurant d’application sera dirigé par 2 jeunes lauréats des Worldskills (Championnats du monde des Métiers). Il mettra en lumière le savoir-faire de l’Ecole et proposera une gamme variée et innovante de mets et de produits d’ici (fruits et légumes de Vaucluse, vins des Côtes-du-Rhône, du Ventoux et du Luberon) mêlant savoir-faire culinaire et savoir-faire locaux ». Il insiste : « Ce sera une vitrine de l’excellence des produits locaux, qui favorisera l’économie par le circuit court avec nos paysans et nos viticulteurs, avec un faible bilan carbone et une chaîne logistique respectueuse de l’environnement. Ce restaurant sera un lieu de travail inclusif où chaque collaborateur, chaque apprenti sera mis en avant. Enfin l’établissement garantira une exploitation de ses déchets ».
Deuxième intervention, celle de la présidente de la Chambre d’Agriculture de Vaucluse avec un sujet majeur : l’eau. « Par aspersion, gravitaire ou avec du goutte à goutte, nous optimisons au maximum cette ressource en eau et nos agriculteurs sont soumis à un cadre règlementaire strict. Nous modernisons nos canaux, mais nous n’oublions pas ceux d’entre nous qui souhaitent avoir accès à l’eau. » Georgia Lambertin évoque alors l’histoire avec le premier canal de Provence, celui de Saint-Julien à Cavaillon conçu en 1171 ; puis elle donne des chiffres-clés : « 21% des terres agricoles sont irriguées, nous avons 45 gestionnaires des réseaux, une centaine de projets d’irrigations sont identifiés d’ici 2028, comme le HPR (Hauts de Provence Rhodanienne). 58% de l’eau est utilisée par l’agriculture, 26% comme eau potable, 12% par les centrales, 4% par l’industrie, l’agro-alimentaire et le tourisme ».
« Je pense que nous allons faire de grandes choses ensemble. »
Georgia Lambertin, présidente de la Chambre d’Agriculture de Vaucluse
La présidente qui conclut que « 11% de la surface des terres sont occupés par l’agriculture qui, au passage utilise 70% de l’eau des ressources aquifères. Mais cette eau que nous captons, parce qu’elle est indispensable à la croissance de la végétation, nous vous la restituons à 40% sous forme de fruits et de légumes. Nous sommes tous liés par un sens des responsabilités, d’entraide et d’échanges de bonnes pratiques ». Revenant sur la dynamique interconsulaire, Georgia Lambertin a aussi estimé que « je pense que nous allons faire de grandes choses ensemble. Nous allons faire du concret qui soit efficace pour tous nos ressortissants. »
Enfin, c’est au tour de Valérie Coissieux d’intervenir comme présidente de la Chambre des métiers et de l’artisanat de Vaucluse. « A l’image de la Flamme olympique qui traversera notre département le 19 juin, je récupère le flambeau pour vous souhaiter des vœux de bonheur, sérénité, santé et prospérité. Je veux rendre hommage aux artisans qui portent haut le dynamisme et le développement économique de Vaucluse. Et être un artisan, c’est quoi ? Avoir envie de liberté, de créer, de fabriquer. Comme un athlète de haut niveau, avoir une forte dose de courage pour prendre des risques et surtout, viser l’excellence ».
« Nous sommes tous liés. »
Valérie Coissieux, présidente de la Chambre des métiers et de l’artisanat de Vaucluse
Forte de 26 000 entreprises, 1 300 prestations d’accompagnement en 2023 en Vaucluse, la Chambre des métiers de l’artisanat se doit de faciliter la transmission des entreprises pour qu’elles ne meurent pas, pour que le commerce survive dans le rural, qu’il n’y pas autant de rideaux baissés dans certaines rues des centres-villes. Et Valérie Coissieux de conclure « Consommez local, consommez artisanal » puisque, selon cet ancien slogan : « Vos emplettes sont nos emplois ». « Nous sommes tous liés, confirme également Valérie Coissieux au moment d’évoquer cette nouvelle dynamique interconsulaire. Que ce soit l’agriculture, que ce soit l’artisanat ou le commerce. Avec Gilbert et Georgia, nous sommes des purs produits du territoire (…) et la chose qui nous lie tous les trois : on est simple, on est nature, on est des vrais artisans tous les trois.
« Trois présidents de chambres consulaires qui s’unissent, je ne l’ai jamais vu dans aucun autre département. »
Violaine Démaret, préfète de Vaucluse
Une complicité interconsulaire qui ne passe inaperçue auprès des différents décideurs publics présents comme Cécile Helle, maire d’Avignon : « C’est un symbole qui est porteur de sens et qui se traduit concrètement dans l’action que peuvent conduire ces trois présidents à la tête des chambres consulaires. » « On peut dire bravo, s’enthousiasme pour sa part Violaine Démaret, préfète de Vaucluse. On peut dire merci. Et on peut dire qu’il faut continuer et que tout le monde s’en inspire. Quand on voit trois présidents de chambres consulaires qui s’unissent, en fait c’est simple, je ne l’ai jamais vu dans aucun autre département et j’en ai fait quelques-uns depuis 16 ans. »
Violaine Démaret : du palais des papes au palais de l’Elysée
« Plus vite, plus loin, plus fort, ensemble » : pour ses vœux 2024, la Préfète de Vaucluse fait sienne la formule de Pierre de Coubertin.
« Quel plaisir, quel honneur de pouvoir, pour la première fois depuis 4 ans (à cause du Covid), vous accueillir ici, en cet Hôtel de Forbin-de-Sainte-Croix pour les vœux de l’Etat » martèle Violaine Démaret, devant des centaines d’invités représentant les forces vives du département. Elle poursuit : « Alors que les désordres du monde fracassent le quotidien de tant de pays, sachons savourer avec humilité et en lucidité la chance que nous avons de pouvoir partager ce moment ».
Sécurité et transition écologique La Préfète est revenue sur ses derniers vœux : « Je soulignais alors la nécessité d’être optimistes face au désarroi d’une partie de nos concitoyens, chefs d’entreprises, salariés, associations, agriculteurs en particulier face à l’explosion du coût de l’énergie. Souvenez-vous de comment nous nous sommes démenés pour sauver nos boulangers. Je vous invitais à fuir la morosité, malgré nos problèmes de sécurité, les risques de délestage et le triste reclassement de notre département du 6e au 5e département le plus pauvre de France. Je vous disais que pour 2023, l’Etat s’attacherait 5 priorités : Renforcer notre sécurité publique comme civile, déployer les dispositifs de solidarité envers les plus vulnérables, aménager le territoire tout en le préservant, enfin répondre à l’urgence énergétique, climatique et environnementale en bâtissant un Vaucluse vert. »
Violaine Démaret ajoute : « Trois maîtres-mots pour 2024 : action, solution, passion, avec 2 grandes priorités sécurité et transition écologique et 5 champs prioritaires : soutien à l’agriculture et à la culture qui constituent l’ADN de ce département, plein emploi, lutte contre la paurvreté, politique de la ville et soutien à la ruralité».
JO, Festival, Chorégies… Une année chargée pour les forces de l’ordre « Côté solution, si l’Etat peut beaucoup, mais il ne peut rien seul. Elle ne peut être que collective et locale, au plus près des citoyens. Enfin 2024 sera l’année de la passion, il nous faudra organiser les élections européennes du 9 juin et être à la hauteur de cet évènement planétaire unique que notre pays accueillera : les Jeux Olympiques et Paralympiques. Le paroxysme de ce rendez-vous sera atteint le 19 juin, avec le passage de la flamme à Apt, Rustrel, au Ventoux, à Sorgues, l’Isle-sur la-Sorgue, au Théâtre Antique d’Orange et à Avignon, déjà ville d’exception qui sera alors ville de célébration. Il nous faudra assumer un Festival d’Avignon maintenu qui démarrera le 29 juin et des Chorégies qui débuteront plus tôt ».
C’est alors que la Préfète de Vaucluse est revenue sur les mots de Pierre de Coubertin, dans leur intégralité : « Le plus important aux JO n’est pas de gagner mais de participer, car l’important dans la vie, ce n’est point le triomphe mais le combat, l’essentiel ce n’est pas d’avoir vaincu mais de s’être bien battu et je voudrais citer le credo olympique : ‘Citius, Altius, Fortius, Communiter’ ce qui, traduit du latin, donne : Plus vite, plus haut, plus fort, ensemble. »
Patrick Bruel en invité surprise La cérémonie s’est poursuivie dans les salons de la Rue Viala avec l’ensemble du corps préfectoral, des autorités judiciaire et militaire, du monde économique, agricole, syndical, associatif, culturel, de la santé… Et la Préfète a alors salué la présence de son invité-surprise, Patrick Bruel, chanteur, compositeur, mais aussi vigneron et oléiculteur à l’Isle-sur-la-Sorgue, avec son Domaine de Léos (en honneur à ses 2 fils, Léon et Oscar) qui s’investit depuis 2007 pour valoriser le terroir et conforter l’attractivité du Vaucluse.
Violaine Démaret : du palais des papes au palais de l’Elysée
Christian Guyard, secrétaire-général de la préfecture de Vaucluse et sous-préfet de l’arrondissement d’Avignon depuis mars 2020 est nommé sous-préfet de Compiègne par décret du Président de la République du 11 octobre 2023 paru, ce jour, au Journal officiel.
Violaine Démaret préfète de Vaucluse le remercie chaleureusement pour son engagement au service du Vaucluse et lui souhaite une excellente installation dans ses nouvelles fonctions. Le nom de son successeur n’est pas encore connu. Mireille Hurlin