22 juillet 2024 |

Ecrit par le 22 juillet 2024

La bière plus populaire que le vin ?

Selon une étude publiée en janvier par Santé publique France, la part des consommateurs hebdomadaires d’alcool en France est passée de 62,6 % en 2000 à 39 % en 2021. Cette tendance s’observe également à l’échelle européenne : d’après l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la consommation annuelle totale d’alcool par habitant en Europe a diminué de 21 % entre 2000 et 2019. Malgré tout, l’OMS souligne que l’Europe reste la région du monde dans laquelle la consommation d’alcool reste la plus élevée, et neuf des dix pays qui boivent le plus au monde font partie de l’Union européenne, dont l’Allemagne, l’Espagne, l’Irlande ou encore la République tchèque. De plus, en France, si la consommation d’alcool est devenue moins régulière chez les plus jeunes, ils sont plus nombreux qu’avant à s’adonner au « binge drinking », ou alcoolisation ponctuelle importante, qui consiste à boire une grande quantité d’alcool dans un temps très court. Comme l’indique l’OMS, « aucun niveau de consommation d’alcool n’est sans danger pour la santé ».

À l’échelle mondiale, de nombreuses personnes consomment de l’alcool de façon régulière. Comme le montre notre graphique, basé sur les résultats d’une étude menée par Statista dans le cadre des Consumer Insights, la bière est la boisson alcoolisée la plus fréquemment consommée dans presque tous les marchés étudiés : le vin n’est plus populaire qu’en Suisse, en Afrique du Sud et en Suède, et la bière arrivait même en tête en France. 

En ce qui concerne les boissons consommées régulièrement par le plus grand nombre de participants à l’enquête, le café arrivait en tête dans 15 des 20 pays analysés, atteignant 80 % des répondants au Brésil ou 78 % en Pologne. En Chine (51 %), aux États-Unis (61 %) et en Italie (75 %), l’eau en bouteille était la principale boisson consommée, tandis que 69 % des Indiens interrogés disaient boire régulièrement du thé et 72 % des personnes interrogées en Afrique du Sud préféraient les jus de fruits.

De Valentine Fourreau pour Statista


La bière plus populaire que le vin ?

Environ 70 professionnels, vignerons, sommeliers, œnologues, se sont réunis au Domaine de Vaudieu, à Châteauneuf-du-Pape, le 27 mars dernier, à l’invitation d’Amorim, leader mondial du bouchon de liège avec 6 milliards d’unités vendus chaque année, soit 35% du marché, pour une masterclass et des dégustations.

« Nous, ‘Amorim France’, nous faisons partie des 35 usines du groupe ‘Amorim Cork’, explique Franck Autard, le patron du site installé en Gironde. 16 sont basés au Portugal, là où existe naturellement le plus grand nombre de forêts de chêne-liège. Et nous faisons un tour de France à la rencontre des vignerons pour leur faire connaître nos produits qui innovent. Nous avons commencé dans le Médoc, aujourd’hui, nous sommes dans le Vaucluse, nous continuerons avec l’Alsace, la Bourgogne, le Chablis et la Champagne. »

Malgré sa simplicité apparente, le bouchon utilisé par les Grecs dès le Vᵉ siècle avant J-C pour boucher les amphores, remis au goût du jour par Dom Pérignon au XVIIᵉ pour empêcher l’oxygène de pénétrer dans la bouteille et donc d’emprisonner les bulles de Champagne, il est en fait un concentré de qualités. Par nature, il est imperméable, durable, écologique et isolant. Mais avec Amorim, il devient également technique : colmaté, microgranulé, gravé aux armes du domaine vitivinicole et traité en surface à la cire d’abeille pour une étanchéité maximale.

« Nous sommes venus ici pour partager la richesse de notre travail, explique Franck Autard, ingénieur agronome de formation. Nos partenaires et invités vont goûter 2 par 2 des vins assemblés le même jour, avec les mêmes cépages par le même vigneron, mais avec deux types de bouchons, l’un naturel, l’autre technique et ils vont constater que le résultat est différent. »

Le problème, quand on débouche une bouteille, c’est le fameux « goût du bouchon », une odeur de moisissure qui provient d’un champignon qui se développe et libère de la trichloroanisole, plus connue sous l’acronyme de TCA. Paolo Lopes, docteur en œnologie et responsable Recherche et Développement d’Amorim explique, PowerPoint à l’appui, le travail qui est réalisé dès que le liège est découpé sur le chêne, désinfecté à la vapeur, découpé et traité avec un mélange de colle et de poudre de liège pour le compacter de façon 100% végétale.

« Avec notre bouchon ‘NDtech’ nous éliminons totalement les risques de TCA en contrôlant un à un chaque bouchon et garantissons une protection organoleptique du goût du vin. Avec ‘Naturity’, nous neutralisons les TCA et d’autres composants volatils sans affecter les propriétés du vin. Avec ‘Xpür’ nous proposons le liège technique le plus naturel du marché à base végétale qui n’impacte ni l’intensité aromatique du vin, ni son goût, si son équilibre, ni son astringence. » PowerPoint à l’appui, on voit des courbes sur les alcools plus ou moins herbacés ou sur les esters, les corps gras qui donnent au vin ses arômes. Le liège participe de l’identité du vin pendant le vieillissement qui peut durer des décennies, chaque obturateur a des qualités intrinsèques. Ce qui n’est le cas ni des bouchons en PVC et en verre ou des capsules en métal.

John Meyrueix, responsable commercial d’Amorim dans le Gard, au Pic Saint-Loup (Hérault) et à Châteauneuf-du-Pape, explique : « Nous fabriquons des bouchons en liège naturel qui coûtent entre 200 et 400€ le millier d’unités et des bouchons techniques qui sont vendus moins cher puisqu’on se sert des tombées de liège, 100 à 200€ le millier. C’est au vigneron de choisir, selon le vin qu’il produit, le liège qu’il préfère. Nous, nous sommes à sa disposition avec une large gamme de propositions pour le goût qu’il souhaite apporter au dégustateur ».

Après tout, le poète Jim Harrison, influencé par Rimbaud, Rilke et le vauclusien René Char, ne disait-il pas : « Le goût est un mystère qui trouve sa meilleure expression dans le vin » ? Avec un allié de taille pour les vignerons et maîtres de chais : le bouchon de liège, par nature, inséparable du vin.

Coup de gueule de Franck Autard n° 1 d’Amorim France a propos d’ecobouchon :
« Nous avons créé Ecobouchon il y a 14 ans, pour un recyclage éco-citoyen du bouchon de liège. Ce qui a permis d’en récolter 2 000 tonnes et de les recycler. Avec le liège, rien ne se perd, tout se transforme en revêtements muraux, thermiques et phoniques, en semelles de chaussures, en objets de mobilier design, en planches de surf et même en composants de TGV et d’avions. Ca a permis, surtout, de redistribuer 600 000€ à des associations d’aides à la recherche sur le cancer, l’an dernier, par exemple, 380 tonnes ont été collectées. Le liège est 100% naturel et biodégradable et il absorbe le CO2. Or, Citeo qui est une entreprise financée par les entreprises pour collecter le verre, le papier et le liège ne collecte que 30% des bouchons de liège du territoire. Tout le reste, capsules en plastique notamment, est incinéré dans les déchetteries, un vrai gâchis qui pollue et anéantit les efforts des écocitoyens. Aujourd’hui, nous faisons appel au bon sens et à la solidarité pour attirer vers nous des partenaires pour financer des dons pour la recherche. Les cavistes ‘Nicolas’ y participent. C ‘est un une façon de s’engager pour la planète et l’environnement, alors n’oubliez pas de trier vos bouchons ».
Contact : Amorim 05 56 34 17 45 – www.ecobouchon.com


La bière plus populaire que le vin ?

1ʳᵉ Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) historique de France, reconnue en 1936 grâce à la combativité du Baron Pierre Le Roy de Boiseaumarié et de ses homologues vignerons érigés en syndicat de défense, Châteauneuf-du-Pape fêtait son Printemps ce week-end, du vendredi 5 au dimanche 7 avril, dans l’ensemble du village avec une centaine de caves et vignobles réputés dans le monde entier. Le soleil était au rendez-vous ainsi que les visiteurs.

La Salle du Docteur Philippe Dufays, bondée, bruissait de centaines de visiteurs venus déguster les meilleures bouteilles composées de Grenache, Syrah, mais aussi Mourvèdre, ainsi que d’une dizaine d’autres cépages autorisés dans la charte d’assemblage des rouges (94%) et des blancs (6%). 

Parmi les exposants, le Domaine des 3 Cellier, sans « s » puisque c’est le nom de famille des trois frères : Ludovic l’aîné, Julien le cadet et Benoît le benjamin. Leur vignoble date de 1650, mais il est entre les mains de leur famille depuis 8 générations. « Nous avons une vingtaine d’hectares, 14 en Châteauneuf, 3 en Côtes-du-Rhône et 3 en vin de table », précise Benoît. « En tout, nous commercialisons 60 000 bouteilles par an, 60% à l’export notamment les USA, le Royaume-Uni, l’Europe, mais aussi Taïwan, Singapour et le Japon, ajoute Julien. L’état sanitaire de la vigne à ce jour est magnifique. Nous sommes ravis, la nappe phréatique est pleine, les grappes commencent à apparaître sur les ceps, pourvu qu’il ne gèle pas. » Leur chiffre d’affaires a grimpé de 7% l’an dernier.

Benoît et Julien du Domaine des 3 Cellier.

Autre stand, celui du Château de Vaudieu, l’un des plus anciens de l’AOC puisqu’il date de 1767. Il est tenu par Elise Bréchet, la plus jeune de la famille, qui se démène pour faire face à la demande, expliquer comment ses vins vieillissent, notamment dans des cuves en béton et en forme de tulipe. On continue avec le Château de La Gardine, autre site historique et patrimonial de Châteauneuf, puisque la famille Brunel y est enracinée depuis 1670. Un vignoble de 54 hectares en un seul tenant. Mais aussi Brunel La Gardine et le Lirac, Château Saint-Roch, en tout 1 million de cols sont produits sur les 3 sites, 40% exportés dans le monde avec des bouteilles au design unique de 75cl, 1,5 litre et 3 litres.

DR

L’un des partenaires de ce 13ᵉ Printemps de Châteauneuf, c’est Sébastien Cuscusa, vigneron d’origine sarde et patron du Domaine de la Consonnière, mais aussi président du Site Remarquable du Goût. « À ce titre, je participe à une vingtaine de salons en France, avec les producteurs d’huîtres de Cancale, les fromagers de Salers dans le Cantal, les éleveurs d’escargots de Bourgogne. On est devenus copains, du coup, je les ai invités ici pour que les visiteurs puissent manger des produits de qualité, en plus de la brouillade à la truffe du Ventoux. Pour la 1ʳᵉ édition, il y avait à peine 40 exposants et 800 entrées… Aujourd’hui, environ 8000 visiteurs par jour, donc 16 000 ce week-end avec ce superbe soleil. »

Sébastien Cuscusa

Il conclut : « Châteauneuf-du-Pape, c’est un village d’à peine 2 000 habitants connu dans le monde entier, un savoir-faire, un sous-sol de galets roulés, de cailloutis et de sable, un paysage unique. En plus, depuis 2019, il est inscrit au Patrimoine culturel immatériel de la France grâce à l’UNESCO. »


La bière plus populaire que le vin ?

La Cave de Bonnieux, plus ancienne cave coopérative de Vaucluse qui a vu le jour en 1920, va se renouveler en proposant une nouvelle version de sa gamme phare ‘Les Safres’ dans des bouteilles consignées dès le vendredi 19 avril.

Ces bouteilles consignées au design renouvelé, optant pour une sérigraphie et une nouvelle forme élégantes, ont surtout un objectif écologique puisqu’elles seront réemployables plus d’une dizaine de fois. Conçues pour réduire l’empreinte écologique, elles offriront à la clientèle de la Cave une option plus respectueuse de l’environnement. « Une bouteille en verre représente à elle seule une grande part de l’impact carbone global de la Cave, rappelle Laurent Bouet, directeur de la Cave depuis 1999. En une vie, une seule bouteille en verre génère 345 g de CO2. Nous devons changer les mentalités concernant le verre et cela passe par la réutilisation. »

En échange de la restitution des bouteilles, les clients recevront un bon d’achat d’une valeur de trente centimes par bouteille. Elles seront ensuite lavées avant d’être de nouveau remplies et réutilisées. « En plus de faire une action écologique, ce sont des économies certaines sur les coûts des matières sèches », ajoute Laurent Bouet.

D’autres gammes de vin pourraient, elles aussi, avoir leurs bouteilles consignées à l’avenir. Avec cette nouveauté, la Cave de Bonnieux affirme une nouvelle fois sa position concernant les enjeux environnementaux actuels. La cave coopérative avait notamment installé 3000 m² de toitures photovoltaïques en 2011, qui avaient permis, dès la première année, une production en électricité supérieure à 570 000 kwh, soit plus de deux fois la consommation annuelle de la Cave.

Première dégustation de la nouvelle version de la gamme ‘Les Safres’ le vendredi 19 avril à 19h. 4290 Route de la Gare. Bonnieux.


La bière plus populaire que le vin ?

« Nous avons une stratégie qui fait la part belle à l’export et à la diversification entre les trois couleurs, rouge, blanc et rosé, explique Philippe Pellaton, Président d’Inter Rhône. Mais surtout, la France est pionnière en œnotourisme. Ici en particulier, nous déployons depuis longtemps une démarche pour la qualité de l’accueil dans les domaines, caves et caveaux, avec des paysages et des sites remarquables classés par l’UNESCO, une charte paysagère et nous avons l’ambition d’être une authentique destination pour les touristes. »

Il poursuit : « Les vignobles de la Vallée du Rhône, c’est une marque. Nous avons 477 caveaux labellisés, 85 distinctions, 296 activités répertoriées en œnotourisme d’après notre dernier audit. » Il est vrai qu’entre les dégustations, les concerts et les expositions dans les caves, les balades au milieu des vignes, à vélo à assistance électrique, en 2 CV ou en Solex, les pique-niques, l’interprofession est engagée sur un immense territoire de l’appellation Côtes-du-Rhône. Il s’étend du Nord au Sud, de la Côte-Rôtie jusqu’aux Costières, et d’Ouest en Est, du Duché d’Uzès jusqu’au Luberon et ici coexiste une kyrielle de micro-terroirs pour les Côtes-du-Rhône, les Côtes-du-Rhône Villages, les Crus et les Vins doux naturels. Tous peuvent être une destination touristique, mais aussi commerciale et engagée avec le label HVE (Haute valeur environnementale) ou la Charte Paysagère. « Nous nous préoccupons de la formation des vignerons pour qu’ils sachent accueillir les clients potentiels avec le sourire et un réel professionnalisme. »

Philippe Pellaton poursuit : « Nous travaillons aux côtés des offices de tourisme et des tour-opérators dans les salons pour attirer les touristes français et étrangers chez nous, mettre en valeur nos appellations. Avec le mois de mai, les ponts vont se succéder, ce serait une bonne occasion de mettre en valeur nos châteaux et domaines. » 

Inter Rhône va abonder 450 000€ pour un plan média digital, une campagne de publicité. « Les Côtes-du-Rhône s’étendent sur six départements (Vaucluse, Gard, Ardèche, Drôme, Rhône, Loire), sur trois régions (Provence-Alpes-Côte d’Azur, Auvergne-Rhône-Alpes, Occitanie), c’est une large mosaïque, mais chaque appellation est différente et a ses spécificités qui apportent une richesse en goûts et en saveurs. En plus des cuvées de Beaumes-de-Venise, Cairanne, Sablet, Sainte-Cécile-les-Vignes, Vacqueyras, Tavel ou Saint-Joseph, ce territoire offre des sites remarquables (Théâtres Antiques d’Orange et de Vaison-la-Romaine, Pont-du-Gard, Maison Carrée de Nîmes, tous classés par l’UNESCO), des destinations connues du monde entier comme le Mont-Ventoux, Gordes, le Colorado Provençal ou Lacoste », explique Philippe Pellaton.

Avec Inter-Rhône, il va donc s’appuyer sur les réseaux sociaux puisque la France est à la fois la 1ʳᵉ destination touristique du monde (90 millions de visiteurs) et le 1ᵉʳ exportateur de vins du monde (avec un chiffre d’affaires de 5,2 milliards €). Et l’œnotourisme permet aux vignerons de travailler leur image, de parler de leur passion et de leur expérience aux visiteurs, d’augmenter leurs ventes, de renouveler leur fichier et de fidéliser leur clientèle, ce qui n’est pas négligeable en ces temps de crise.  

Cette campagne de communication sera donc « source de belles rencontres » pour faire rayonner les vins des Côtes-du-Rhône, pour qu’ils montent en puissance et soient adaptés aux attentes des consommateurs. « Nous avons un savoir-faire, nous devons le faire savoir, martèle Philippe Pellaton. N’importe quel vigneron voit la courbe de consommation de vins décroître en France, il lui faut donc, pour compenser partiellement ses revenus, un complément avec des chambres d’hôtes, un gîte ou un restaurant. Une offre pas seulement en juillet et août, mais étalée sur toute l’année. C’est une nouvelle opportunité, une stratégie pour s’en sortir. 2023 a été la plus mauvaise année à l’exportation pour tous les vignerons de l’Hexagone, il faut absolument trouver des solutions pour qu’ils sortent la tête de l’eau. »


La bière plus populaire que le vin ?

En 2023, l’Orchestre national Avignon-Provence (Onap) et la coopérative Rhonéa avaient collaboré en créant une cuvée Orchestre afin de soutenir le rayonnement local de leurs activités et affirmer leur ancrage territorial fort. Ce partenariat se poursuit en 2024 avec l’élaboration d’une seconde cuvée Orchestre.

La nouvelle cuvée Orchestre est une IGP (Indication Géographique Protégée) Méditerranée cultivée selon les principes de la biodynamie en millésime 2021. Ce vin est issu d’une rencontre entre deux vignerons : Michel, installé sur le domaine familial à Vacqueyras depuis trois générations, et Olivier, qui a repris un domaine voisin en 2014.

Cette cuvée de l’Orchestre est le fruit d’un partenariat créé en 2023 entre l’Onap et Rhonéa qui montre l’attachement des deux structures vauclusiennes à leur territoire et au développement de son attractivité. Cette cuvée est mise à disposition de l’Onap et est proposée à la vente dans les boutiques de Rhonéa à Beaumes-de-Venise, Rasteau, Sarrians, Visan et Vacqueyras.


La bière plus populaire que le vin ?

Le Concours des vins d’Avignon a eu lieu le samedi 30 mars à la salle polyvalente de Montfavet où 210 médailles ont été décernées. Durant l’événement, comme il est de coutume depuis 2017, la Commanderie des Costes du Rhône, fondée en 1973, a procédé aux intronisations après la dégustation.

Cette année, ce sont Dominique Santoni, présidente du Conseil départemental de Vaucluse, et Christian Bonnell, ancien trésorier de la foire d’Avignon et membre de l’association du Concours des vins, qui ont été intronisés par le Chancelier Andéol Pommier.

La Commanderie sera présente l’année prochaine lors d’une nouvelle édition du Concours qui fêtera ses 40 ans.


La bière plus populaire que le vin ?

Les Rencontres Rhodaniennes ont eu lieu ce mardi 26 mars à Orange. L’occasion de faire un diagnostic et d’évoquer le maintien de la productivité en Vallée du Rhône, ainsi que les orientations possibles pour les vins blancs et rosés rhodaniens.

Vignerons et vigneronnes, mais aussi techniciens des Chambres d’Agriculture de Vaucluse, du Gard et de la Drôme, représentants de l’Institut de la Vigne et du Vin, œnologues, négociants et metteurs en marchés étaient nombreux au sein de la Salle Daudet pour cette matinée studieuse retransmise sur Youtube grâce à David Bérard qui animait les débats et son équipe qui les relayait sur internet.

Première partie : ‘Dépérissement, diagnostic et maintien de la productivité en Vallée du Rhône’, après quelques mots d’accueil du président d’Inter Rhône Philippe Pellaton. « Nous devons avoir une réflexion sur les différents profils de vins qu’on met sur la table, donner un impulsion pour les vendre, grâce à la technique et au marketing. Leur apport sont l’avenir de notre vignoble, nous devons nous adapter aux goûts et attentes du consommateur pour répondre aux enjeux du commerce de demain. »

Changement climatique, maladies et rendement

Marion Claverie de l’Institut Français du Vin a pris la parole pour rappeler que « Le Plan contre le Dépérissement a débuté chez nous en 2010 avant d’être repris dans toute la France, avec ce constat partagé sur des rendements trop bas. C’est ainsi qu’est né le ‘Projet Longue Vie’ pour analyser les causes et organiser un plan d’action. Il n’y a pas que l’azote, il y a aussi le cep improductif, le court-noué, une maladie de la vigne qui jaunit et se rabougrit, un virus insidieux qu’on ne détecte pas forcément, également le mildiou, l’oïdium, la coulure, le climat qui change, le manque d’eau, la canicule, le gel et la grêle. »

De son côté, Manon Tobias de l’Institut Rhôdanien d’Orange a évoqué l’alimentation hydrique : « 2022 et 2023 ont été des années sèches avec un moindre cumul en eau. Du coup, en plus de l’irrigation ou du goutte-à-goutte, on se demande s’il ne faut pas avoir d’autres pratiques végétales et culturales, avec de l’herbe ou des plantes entre les rangs de vigne pour couvrir le sol et la protéger du rayonnement solaire et du stress hydrique. Des sondes ont été placées pour caractériser l’impact de la météo, la fréquence de la pluie, les doses d’intrants à apporter pour, à terme, garantir un rendement stable. » 

Autre intervention, celle d’Isabelle Méjean de la Chambre d’Agriculture de la Drôme. « Entre 1990 et 2000 on a enherbé entre les ceps, mais le problème, c’est que l’été, herbe et vigne se faisaient de la concurrence, elles n’avaient pas assez d’eau pour se développer correctement. Du coup, on a procédé à un enherbement temporaire de l’automne au printemps pour que la pluie pénètre bien dans le sol, humidifie les pieds des vignes, que des racines se forment, structurent le sous-sol et l’irriguent et on enlève ce couvert végétal l’été. On a aussi ajouté dans les vignes des légumineuses qui captent l’azote, des céréales et des légumes crucifères (brocoli, chou-fleur, chou-rave) qui enrichissent la vigne sans avoir recours à la chimie. »

Son homologue de la Chambre d’Agriculture de Vaucluse, François Bérud a évoqué : « Cette bombe à retardement qu’est la flavescence dorée. L’État met moins de moyens à disposition des vignerons, des solutions sont envisagées en dehors de l’arrachage, avec des surgreffes, des replantations d’autres cépages, mais combien cela va-t-il coûter ? Quand le rendement sera-t-il à nouveau rentable ? Il est encore trop tôt pour le dire. »

Il a aussi été question de laisser le sol reposer pendant une dizaine d’années pour qu’il se régénère, mais les vignerons, face à la crise qu’ils traversent, à la déconsommation de vin, aux stocks qui s’accumulent dans leurs chais et bloquent leur trésorerie, ne voient pas cela forcément d’un bon œil, ils ont besoin d’autres solutions plus rapides pour sortir la tête de l’eau et gagner leur vie. De son côté, Anne Sandré de la Chambre d’Agriculture du Gard est revenue sur les calamités agricoles. « On en a eu cinq récemment. Échaudage en 2019, gros gel en 2021, grêle en 2023 avec certaines parcelles détruites à 80%. Chaque année, l’impact de la météo grimpe en flèche et le rendement baisse drastiquement. Ensuite, on se demande comment réparer la vigne, quand elle va cicatriser. Il vaut mieux réfléchir, attendre, garder les bourgeons secondaires qui vont reprendre vie et booster les ceps. Et pas forcément fertiliser davantage. La solution des filets existe, mais elle est coûteuse : 8 000€ par hectare. Celle des canons n’a pas été démontrée. Et l’été, il vaut mieux ne pas trop effeuiller la vigne, de sorte que les grains de raisin profitent de l’ombre et souffrent moins des rayons brûlants du soleil. »

Quel avenir pour le blanc, rosé et rouge ?

Après cette longue première partie, place à une présentation de profils différents de blancs et de rosés et à une dégustation pour envisager les orientations possibles des futurs vins de la Vallée du Rhône. C’est l’œnologue Stéphanie Bégrand qui l’a carrément annoncé : « Le rouge trinque face à la déconsommation. Donc pour pallier ce reflux, il nous faut compenser par les blancs et les rosés. Un groupe de travail d’une vingtaine d’opérateurs est en train de faire un état des lieux sur la stratégie à adopter pour la Vallée du Rhône, étudier les échantillons de ce qui se vend le mieux comme cépages, exotiques ou pas, le type de travail à effectuer de la vigne au chai pour parvenir à avoir des vins plus frais et plus fruités. Savoir au fond s’il faut une sous-maturité ou une maturité tardive, définir la température optimale de fermentation et se demander s’il y a une entité rhodanienne avec ses spécificités du nord au sud de l’appellation, avec ses terroirs, ses micro-climats et ses sous-sols différents de la Côte-Rôtie au Duché d’Uzès. »

Elle a dessiné trois profils pour les blancs : « Généreux et complexes » avec des notes boisées, toastées, une complexité aromatique entre fruits, épices et minéralité, une structure en bouche et un équilibre. Ils pourraient évoluer en vins de garde. Comme ceux à base de Viognier, Grenache blancs, Bourboulenc ou Roussanne. Puis les « Fruités et ronds » avec saveur de fruits jaunes (pêche, abricot) compensés par de l’acidité et qui peuvent servir d’apéritifs ou accompagner un repas comme le Floréal ou le Rolle. Enfin les « Vifs & frais » à arômes d’agrumes (pamplemousse) et de fleurs et comme le Bourboulenc ou le Piquepoul.

Après les blancs, dégustation de deux rosés : le 1ᵉʳ « Frais, fruité et délicat » avec un profil thiol (molécules soufrées), vif en bouche, pâle couleur avec des cépages de Cinsault, Carignan, Clairette, Muscardin. Le 2ᵉ « Fruité, épicé et généreux », plus vineux, plus épicé, avec des arômes de fruits rouges et une couleur plus soutenue. Il est conseillé pour les repas gastronomiques, mais pas comme vin de garde. Avec un assemblage de Grenache, Carignan, mais aussi un zeste de Mourvèdre qui fait toute la différence.

Avant de conclure au micro de David Bérard, Philippe Pellaton a rappelé que « 76% des Côtes du Rhône sont des rouges, 13% des rosés et 11% des blancs et effervescents. La déconsommation est une réalité mondiale. On est passé de 250 millions d’hectolitres en 2007 à 232 en 2022. Entre 2002 et 2021, la Vallée du Rhône aussi, a reculé de -900 000 hl. Nous devons avoir un plan d’action transversal, nous adapter tous ensemble et peut-être modifier le cahier des charges, les dates de vendanges. Et surtout, faire preuve de bons sens et garder notre identité rhodanienne. » Pour garder le moral, ne pas oublier que chaque seconde dans le monde, huit bouteilles des Côtes du Rhône sont dégustées.


La bière plus populaire que le vin ?

Retenez la date de cet évènement : du vendredi 5 au dimanche 7 avril. Des barnums, des stands d’exposition avec des vignerons et des producteurs de foie-gras, huîtres de Cancale, Truffe du Ventoux vous attendent à Châteauneuf-du-Pape.

Partout dans les rues, sur les places, dans la Salle Dufays et même, en sortant à gauche, dans la Chapelle Saint-Théodorit où le samedi à 11h et 15h est prévue une initiation à la dégustation. Devant le Bénédetti Caffé, samedi 14h30 est invité Georges Truc, spécialiste de géologie qui a passé sa longue vie à étudier les terroirs de vignobles. « Tout change en fonction du sous-sol, de la vigne, du vin et de leur inter-action avec le climat, le vent, le soleil et le drainage du sol, dit-il. Selon que le sol est constitué de sable, de cailloutis ou de galets, la saveur du vin est différente. Les galets que l’on caresse donnent des cuvées de velours, le sable qui file entre nos doigts des bouteilles fines et élégantes. »

Autre invité de marque, le chef Eric Sapet qui évoquera les accords mets-vins le dimanche à 11h30 dans la cour de l’école communale de Châteauneuf. L’ancien chef de ‘La Tour d’Argent’ et des ‘Herbes blanches’ a installé sa ‘Petite Maison’ à Cucuron depuis plus de 10 ans. A l’ombre de platanes bi-centenaires, il propose des menus de saison de Provence et s’épanouit avec des recettes à la truffe ou du lièvre à la royale.

Parmi la centaine de vignerons qui représentent les caves les plus prestigieuses, Xavier Rollin à la tête du Domaine Roger Perrin, propriété de sa famille depuis 1880, et nouveau président de l’Association des Jeunes Vignerons de l’appellation. A la rencontre des visiteurs également, Sébastien Cuscusa, président de La Consonnière, un domaine historique de Châteauneuf de 8 hectares sans oublier 5 autres hectares en Lirac. Il a été élu à la tête des « Sites remarquables du Goût » de Châteauneuf et c’est lui qui a été choisi pour gérer le Marché Gastronomique de ce week-end des 5 au 7 avril.

L’Appellation d’origine contrôlée (AOC) Châteauneuf-du-Pape date de 1936. C’est le baron Pierre Le Roy de Boiseaumarie qui s’est battu bec et ongle avec le syndicat de défense des vignerons pour être le tout 1er en France à décrocher cette AOC, avant l’Alsace, le Bordeaux ou la Bourgogne. Elle s’étend sur 3 200 hectares et 5 communes, Châteauneuf, évidemment, Bédarrides, Courthézon, Orange et Sorgues. Elle produit environ 110 000hl par an, surtout du rouge et 6% de blanc, dont 66% s’exportent dans le monde entier.

www.lesprintempsdechateauneuf.com

Vendredi 5 avril : 16h – 22h
Samedi 6 avril : 10h – 19h
Dimanche 7 avril :10h – 18h

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