Opération séduction pour Intervins Sud-Est et leur rosé Méditerranée
A l’occasion de sa traditionnelle AG annuelle, Intervins Sud-Est, a dévoilé la nouvelle identité de la dénomination IGP Méditerranée, essentiellement ‘rosé’, qui représente la moitié de la production IGP de son territoire de production.
Chargée de promouvoir les vins de la dénomination IGP (Indication géographique protégée) Méditerranée qui a vu le jour en 2009, Intervins Sud-Est, l’interprofession des vins à IGP du Sud-Est*, vient de dévoiler la nouvelle identité de cette production de 650 000 hl (70% de rosé), soit près de la moitié de la production IGP de son territoire de récolte. En tout, Intervins Sud-Est ce sont 24 000 hectares de vignobles et 1 404 219 hectolitres de vins (58% rosé, 29% rouge, 12% blanc) pour des producteurs des Alpilles, d’Ardèche, de la Vallée du Rhône, des Baronnies, de Méditerranée, des Bouches-du-Rhône et du Vaucluse. Il concerne une dizaine de départements de Provence-Alpes-Côte d’Azur, de Rhône-Alpes et de Corse à travers 1 530 caves particulières, 130 coopératives, 197 négociants vinificateurs et 150 maisons de négoce.
Augmentation des ventes en grande distribution La récolte et les sorties de chais 2020 sont en hausse avec une évolution du marché portée par le rosé, mais la crise induite par la pandémie a perturbé les ventes, sans parler du Brexit au Royaume-Uni et des taxes Trump aux Etats-Unis. Malgré tout, les ventes en grande distribution ont augmenté (près de 37 millions de bouteilles), ce qui a rééquilibré le marché, 48% en hyper et 35% en super qui sont devenus les circuits de distribution privilégiés des IGP (+36% pendant le 1er confinement). Quant aux ventes à l’export, elles ont carrément explosé : +64% en volume, + 84% en valeur (44% USA, 10% Canada, 7% Allemagne), ce qui conforte la rémunération des vignerons, même si le prix de la bouteille oscille entre 3,10€ et 4,40€. Pour préserver la confiance des consommateurs et leur garantir une qualité égale quels que soient les cépages (majoritairement Grenache, Syrah, Viognier, Merlot, Cabernet Sauvignon, Roussanne, Marsanne), a été instauré un ‘Suivi aval qualité’ avec prélèvement d’échantillons, dégustation à l’aveugle et transmission des résultats pour offrir aux clients des vins dignes de leur label qualité. 86% des vins ont été jugés conformes, 14% qui ne répondaient pas aux préconisations IGP ont été écartés. Lors de l’assemblée générale d’Intervins Sud-Est à l’auberge de Cassagne, vendredi au Pontet, le président sortant, Roger Ravoire a insisté : « N’oublions jamais le consommateur, c’est lui qui décide. Chacun d’entre nous, producteurs et metteurs en marché, constituons les éléments indispensables de la filière, c’est ensemble que nous gagnerons. Avec cette campagne de communication, un nouveau logo frais et lumineux, des affiches 4×3, des spots radio et TV, nous déclinons une identité visuelle forte, une visibilité accrue, un positionnement solidement ancré dans le Sud-Est » et une mise en lumière de la couleur-phare, le rosé, pour séduire en priorité les jeunes urbains néophytes sans oublier les connaisseurs.
Objectif 1 million d’hectolitres Il va céder sa place à la présidence à Jean-Claude Pellegrin, vigneron à ‘La cave des vignes du roi’ à Lambesc’. Qui a rappelé lors de l’AG que « L’épisode de gel du 8 avril 2021 nous démontre la précarité de notre situation. Nous devons donc réfléchir à la mise en place de la gestion du potentiel de production pour fournir un approvisionnement régulier et qualitatif au fil des ans, faire coïncider au plus près l’offre et la demande et trouver des outils partagés adaptés à notre segment leader, le rosé. » Roger Ravoir a conclu en préconisant « d’atteindre l’objectif d’un million d’hectolitres d’IGP Méditerranéed’ici 2028 », en développent la superficie des vignobles IGP de 150 hectares par an, l’irrigation et en améliorant constamment la qualité grâce à la collaboration avec scientifiques des centres techniques et des laboratoires pour que le label IGP rime avec qualité.
*L’Interprofession des vins à Indication Géographique Protégée du Sud Est est composée de 9 dénominations IGP dont 2 dénominations régionales: IGP Méditerranée & IGP Comtés Rhodaniens.
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Comme chaque année, la Chambre d’agriculture de Vaucluse ouvre les portes de son vignoble expérimental situé à Piolenc. A l’occasion de ces portes ouvertes, les visiteurs pourront découvrir les différents essais menées sur la vigne à travers différents ateliers. De nouvelles expérimentations 2021 seront présentées comme des démonstrations de robot travaillant le sol ou bien encore de ‘l’agrivoltaïsme dynamique’.
Cette matinée sera aussi le moment d’en apprendre davantage sur les différents essais pour accompagner les agriculteurs vers un mode de production alliant rentabilité, respect de l’environnement, adaptation au changement climatique, protection des cultures et préserve de la typicité des vins de la vallée du Rhône.
Opération séduction pour Intervins Sud-Est et leur rosé Méditerranée
Demain et après-demain les vignerons de Vacqueyras proposent la 48e édition de leur fête des vins. Toujours organisé dans les ruelles du village des Côtes-du-Rhône situé aux pieds des dentelles de Montmirail, l’événement présentera un format inédit à l’occasion de cette nouvelle édition. Durant ces 2 jours de fête célébrant les vins de l’appellation, les participants pourront profiter de l’art de vivre provençal lors de dégustations itinérantes du Cru Vacqueyras ponctuées de stands de gastronomie et de groupes de musique qui se succèdent tout au long des festivités.. L’occasion surtout de rencontrer les vignerons de la trentaine de domaines présents et profiter de la soirée’ bar à vins et gourmandises’ du 13 juillet.
Demandez le programme !
Mardi 13 juillet De 16h30 à minuit : Dégustation itinérante gratuite du Cru Vacqueyras dans les ruelles du vieux village, avec une trentaine de domaines présents. Ambiance assurée par plusieurs groupes musicaux. 18h00 : Rendez-vous sur la place de l’Église pour une soirée bar à vin et gourmandise en musique.
Mercredi 14 juillet De 16h à 20h : dégustation itinérante gratuite du Cru Vacqueyras dans les ruelles du vieux village, avec une trentaine de domaines présents. Ambiance assurée par plusieurs groupes musicaux. 20h : rendez-vous au camping municipal pour une soirée avec repas et feu d‘artifice organisé par la mairie de Vacqueyras. Ambiance pop/rock assurée avec le groupe ‘The Peackers’»
Cru officiel du Festival d’Avignon N’oublions pas que Vacqueyras est aussi le cru officiel du Festival d’Avignon depuis 1998. Chaque année, un Vacqueyras rouge, un Vacqueyras blanc et un Vacqueyras rosé sont ainsi soigneusement sélectionnés à l’aveugle par un jury d’experts parmi plus d’une cinquantaine, mi-mai au sein du Château de Vacqueyras en présence des représentants du Festival. L’appellation a ensuite l’honneur de faire déguster ces vins aux artistes, metteurs en scène, mécènes, journalistes,invités VIP du Festival et à tous les festivaliers. Cette année, les trois lauréats sont le Domaine Les Ondines avec sa cuvée ‘Passion’ 2019 pour le Vacqueyras blanc, Le Domaine de La Ligière avec se cuvée ‘Le Mourre de la Caille’ 2018 pour le rouge et le Domaine de la Monardière avec sa cuvée ‘Le Rosé’ 2020.
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Au pied des Dentelles de Montmirail ,qui protègent des rafales de mistral, et aux côtés d’appellations de prestige comme Gigondas, Vacqueyras et Châteauneuf-du-Pape, les vins de Beaumes-de-Venise proviennent de vignes éparpillées sur 4 communes, Beaumes, Lafare, La Roque-Alric et Suzette. Sur 650 hectares pour le Beaumes rouge et 400 pour le vin doux naturel. Et une production de 22 000hl pour le premier et 6 000hl pour le second.
Classé ‘cru’ depuis 2005 Le rouge Beaumes de Venise est composé majoritairement de Grenache et de Syrah et de quelques grappes de raisin de Mourvèdre, de Cinsault, de Carignan ou de Marsanne. Classé ‘cru’ depuis 2005, il réunit environ 140 vignerons représentés par Jean-Paul Anrès, président du Conservatoire des AOC (appellations d’origine contrôlée) de Beaumes. « En 2020, la pandémie a modifié les habitudes des consommateurs. Les restaurants étaient fermés, l’exportation bloquée, du coup les ventes ont connu un bond chez les cavistes et dans les grandes surfaces. Cette année, on va digérer le Covid, reprendre les exportations, notamment aux Etats-Unis où le nouveau président, Jo Biden a supprimé la taxe de 25% imposée par d’administration Trump. »
Plutôt épargné par le gel Autre souci, le gel du 8 avril dernier. « Heureusement, nous n’avons pas trop été touchés, même si nos vignobles s’étagent jusqu’à 600 mètres d’altitude, sur restanques et côteaux. On est confiant, pour l’instant, il n’y a pas de ruée, mais on attend les touristes dans les caveaux pour leur proposer des dégustations cet été et remplir le coffre de leurs voitures avec nos cuvées » poursuit-il. Jean-Pierre Valade, propriétaire du Château La Croix des Pins, est tombé amoureux de ce terroir. Ce Saint-Cyrien salue le Beaumes à sa façon : « Il est l’élégance même, la douceur, avec un superbe nez de sous-bois, de cassis, de romarin, c’est un vin tendre en bouche, souple, structuré, féminin ». Xavier Vignon de la cave éponyme ‘Xavier Vins’, marche dans ses pas : « Sur des sols de trias calcaires et argileux, nos vignes s’étagent entre 100 et 600 mètres, ce qui leur donne une certaine acidité ». Et côté accord mets-vins, si le muscat accompagne le melon, le foie gras, le chocolat, la fourme d’Ambert et le Roquefort, le rouge convient à merveille aux civets, daubes, viandes rouges et rôtis, quelles que soient les appellations, ‘Durban’, ‘Pigeade’, ‘Bernardins’, ‘Piéblanc’, ‘Garances’ ou ‘Bonpas’, maison fondée en 1318.
Opération séduction pour Intervins Sud-Est et leur rosé Méditerranée
Gel, sécheresse, taxe Trump, crise du Covid, Brexit… les motifs d’inquiétudes se sont multipliés pour les vins de la Vallée du Rhône ces derniers mois. Pourtant, le vignoble rhodanien a su faire preuve de résilience en limitant la ‘casse’ sur le millésime 2020. Malgré ces aléas, Philippe Pellaton, président d’Inter-Rhône, reste optimiste pour l’avenir et estime que la profession a su anticiper et s’adapter à ces difficultés.
« Malgré une année particulièrement compliquée et chahutée avec le Covid, la taxe Airbus ou bien encore le Brexit, les AOC des Vignobles de la Vallée du Rhône ont bien résisté, en limitant à -8% la baisse de leurs sorties sur la campagne 2019/2020. On s’en sort pas si mal avec une commercialisation honorable dans un contexte bouleversé », constate soulagé Philippe Pellaton, qui a succédé en novembre dernier à Michel Chapoutier à la présidence d’Inter-Rhône, l’interprofession des vins de la Vallée du Rhône.
Ce recul est essentiellement concentré sur la France, où la grande distribution a bien fonctionné lors du premier confinement (35% des ventes contre 33% l’année précédente), mais n’a pas compensé le repli important des circuits traditionnels, notamment le secteur des CHR (Café, hôtel, restaurant) où le recul a été « assez violent » avec une chute de -28%. Au final, en 2020 les ventes des AOC de vignobles de la Vallée du Rhône ont été répartis ainsi : 35% dans la grande distribution (113 millions de bouteilles), 22% dans les réseaux traditionnels et la vente directe (72 millions de bouteilles), 8% dans les enseignes de hard-discount (26 millions de bouteilles) et 35% à l’export (116 millions de bouteilles). Un secteur international où « la bonne dynamique des marchés proches a permis de couvrir les retraits important du grand export », constate le président d’Inter-Rhône.
Redistribution des cartes à l’export En effet, même si le volume des exportations (-1%) et le montant du chiffre d’affaires (-4%) sont en léger recul, « le potentiel export a été maintenu, se félicite Philippe Pellaton. On a cependant assisté à une redistribution des cartes. » La Belgique (+13%) détrône ainsi les Etats-Unis (-16%) de la première place des exportations en volume des vins de la Vallée du Rhône. Au global, les baisses sur certains marchés stratégiques à l’export comme les Etats-Unis (qui reste cependant 1er en valeur), la Chine (-36% en volume et -29% en valeur) ou bien encore le Japon (-26% en volume et 21% en valeur) ont été compensées par une augmentation des exportations dans la plupart des pays européens : Royaume-Uni (+6%), Allemagne (+1%), Pays-Bas (+9%). La palme revenant aux pays scandinave : Norvège (+55%), Suède (+9%), Danemark (+6%). Seul bémol pour le marché européen, qui représente 66% des exportations des vins de la Vallée du Rhône, la Suisse affiche un recul de -11% en volume et -4% en valeur.
Optimisme aux Etats-Unis, prudence pour la Chine Victimes des tensions internationales, nées du conflit qui oppose l’Union européenne aux Etats-Unis concernant l’aéronautique, avec l’instauration d’une taxe de 25% à l’importation pour les vins européens, Inter-Rhône espère toutefois que cette situation conjoncturelle ne durera pas. « Nous sommes optimistes sur un rebond du marché américain », assure le président de l’interprofession des vins de la Vallée du Rhône. Pour la Chine, autre grand marché à l’export, la situation est plus mitigée puisqu’en 2 ans les ventes de vins de la Vallée du Rhône ont chuté des près de 50%. « La crise de la Covid-19, qui a explosé au moment du nouvel an chinois et provoqué la fermeture des lieux de restauration, a accentué une situation déjà difficile, reconnaît Philippe Pellaton. En effet, à la suite d’une décennie de forte croissance, les importations de vins ont ralenti depuis près de 2 ans. Toutefois, la Chine reste un marché important pour le vin sur lequel la Vallée du Rhône dispose de nombreux atouts pour reprendre une dynamique de croissance. » Dans cette logique, Inter-Rhône entend renforcer sa présence et envisage une éventuelle présence permanente.
Rosés et blancs : les nouvelles tendances de consommation La crise sanitaire a été aussi l’occasion de mettre en lumière de nouvelles habitudes de consommation. Dans la grande distribution, Inter-Rhône a ainsi constaté un recul des ventes de vins rouges (-1,43%) alors que dans le même temps les vins blancs connaissent une progression de +7% et que les vins rosés affichent une bonne stabilité (+0,18%). Une tendance confirmée par l’étude de Kantar menée auprès des consommateurs des AOC des Vignobles de la Vallée du Rhône qui montre une évolution dans la consommation des couleurs : les blancs (de +2,3% à +2,8%) et les rosés (de +9,2% à +9,7%) ont recruté des acheteurs alors que les foyers acheteurs de rouges sont en recul (de -25% à -24,4%). Cette diminution de la consommation de vin rouge serait notamment due à la baisse des quantités achetées par les 50-64 ans. La consommation progresse toutefois chez les moins de 50 ans. De nouveaux mode de consommation qui incite Inter-Rhône à ‘pousser’ les vignerons à produite davantage de rosés ou de blancs. Actuellement, les vins rouges représentent 76% des sorties de chais contre 15% pour les rosés et 9% pour les blancs. « L’objectif est de porter la part des rosées à 25% de la production et celle des blancs à 15% », espère le président d’Inter-Rhône.
Le bio c’est bon A l’image de l’ensemble du vignoble français, la part du bio dans la région ne cesse également de progresser depuis 10 ans, que ce soit dans les volumes commercialisés ou dans la production. Ainsi, dans la Vallée du Rhône où les champions du poids de la récolte en bio sont respectivement la Clairette de Bellegarde (55%), les vins doux naturels de Rasteau (33%) et Vinsobres (20%) le bio représente 12% des volumes et 13% des récolte en 2020. Autre signe de cet engouement, en 2010 on dénombrait 123 producteurs commercialisant leur vin au négoce sous un label bio. Dix en plus tard, en 2020, leur nombre a quasiment été multiplié par 3 (312). « Les pratiques vertueuses se développent chaque année davantage en Vallée du Rhône, explique Philippe Pellaton. La logique bio va se poursuivre. » Preuve en est encore, la Vallée du Rhône affiche une progression des ventes en bio supérieure à la moyenne des AOC françaises. Cette hausse des ventes en bio s’élève à +6.5% en volumes (+ 4,2% au niveau national). En valeur, les AOC de la Vallée du Rhône progressent dans le même temps de +10.3% (+6.45% pour la moyenne des AOC françaises).
Quelles perspectives pour 2021 ? « Les conséquences des gelées de ce printemps occasionnent des pertes que l’on ne sera capable de mesurer qu’au moment des vendanges, constate le président d’Inter-Rhône. Cela étant, les vignobles de la Vallée du Rhône possèdent de formidables atouts pour poursuivre un approvisionnement serein des marchés. En effet, les projections permettent d’estimer un stock global Vallée du Rhône en fin de campagne 2020/2021 représentant environ 12 mois de sorties de chai. » Un niveau qui permettra de couvrir une partie de la perte de récolte liée au gel prévisible pour 2021. Le stock devrait alors représenter environ 7 mois quand arrivera la fin de campagne 2021/2022. « En France, il est à penser que dès la réouverture des restaurants et autres lieux de convivialité, associée à une reprise normale du tourisme, les consommateurs auront à cœur de reprendre leurs habitudes autour d’un verre de vin issu des vignobles de la Vallée du Rhône », poursuit Philippe Pellaton. Pour cela, le vignoble régional pourra disposer d’un coup de pouce de l’interprofession dont les budgets de promotion ont rééquilibré pendant le confinement, passant de 70% destinés à l’export et 30% pour la France, à 50/50 aujourd’hui. Une répartition qui perdurera encore cette année avec une enveloppe qui bénéficiera aussi des budgets qui n’ont pas été entièrement utilisés l’an dernier en raison des mesures sanitaires. Par ailleurs, dès que l’occasion se présentera (certainement en 2022), Inter-Rhône prévoit toujours l’organisation d’événements festifs majeurs à Avignon, capitale des Côtes-du-Rhône, et Lyon notamment.
Autre majeur pour l’avenir, un renforcement de la maîtrise des techniques des producteurs et la prise en compte des enjeux environnementaux dans une période où le réchauffement climatique a entrainé l’un des millésimes les plus précoces de ces 10 dernières années pour les vignobles de la Vallée du Rhône méridionale. « L’interprofession n’a pas attendu la traversée de cette période compliquée pour intégrer un nouveau pôle de compétences et d’expertise du vignoble avec l’Institut Rhodanien, insiste le président d’Inter-Rhône. Ce nouvel outil, véritable pôle de recherche appliquée, participera aussi à la mise en œuvre de projets d’envergure pluri-régionale voire nationale, grâce à l’appui nécessaire de partenaires historiques tels que les Chambres d’agriculture, les laboratoires d’œnologie, l’Université du vin ou le lycée viticole d’Orange. Les attentes sociétales sur les enjeux environnementaux au vignoble, la nécessaire orientation sur les vins à faibles résidus, le travail sur la permanente adaptation des vins rouges au marché et la définition précise des profils des vins blancs et rosés seront autant de thèmes à porter urgemment et sur lesquels il faut accompagner les opérateurs. »
Opération séduction pour Intervins Sud-Est et leur rosé Méditerranée
La nuit du mercredi 7 au jeudi 8 avril dernier a été particulière difficile pour les vignes de la vallée du Rhône. Des températures négatives ont été relevées sur tout le territoire : de -2° à -5° degrés en moyenne sur la grande majorité du vignoble et jusqu’à -9° degrés dans les vignobles du Diois et du Ventoux et même -10,1° degrés à Sault. Comme bon nombre d’agriculteurs de la région (ce qui explique les odeurs de fumée senties jeudi matin dans le département), les vignerons ont dû allumer toute la nuit des braseros, des feux de pailles et des bougies dans leurs vignes pour épargner les bourgeons déjà éclos.
Conséquences cataclysmique pour la récolte 2021 Peine perdue manifestement puisque selon Philippe Pellaton, le nouveau président d’Inter-Rhône « les gelées n’ont épargné personne et toutes les AOC (Appellation d’origine contrôlée) de la vallée du Rhône sont touchées sans exception. » Ce dernier semble ainsi particulièrement inquiet « des conséquences de ce cataclysme sur la récolte 2021, dans un contexte déjà rendu compliqué par la situation sanitaire que nous connaissons depuis plus d’un an ». L’an dernier, les 66 571 hectares de vignes de la Vallée du Rhône avait permis de récolter 2,7 millions d’hectolitres du Millésime 2020.
Froid exceptionnel et aide d’urgence de la région Ce froid tardif exceptionnel a également gravement touché les arboriculteurs de Vaucluse. La récolte de pommes, cerises et abricots devrait ainsi être largement réduite à cause du gel. Une situation qui a notamment poussé le Conseil régionale de Provence-Alpes-Côte d’Azur a octroyé une aide exceptionnelle de 500 000€ destinées à soutenir les agriculteurs de Vaucluse, des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence. « En complément des aides de l’Etat, la Région débloque immédiatement une enveloppe de 500 000€ pour venir en aide aux agriculteurs les plus touchés, dans le cadre de son Fonds d’urgence d’aide face aux calamités agricoles, annonce Renaud Muselier, président de la Région Sud. Ces montants financiers devront permettre de venir en aide à tous ceux qui ne seront ni concernés pleinement par les aides d’État, ni par les dispositifs d’assurances classiques. »
Opération séduction pour Intervins Sud-Est et leur rosé Méditerranée
Michel Chapoutier, producteur et négociant en vins de la Maison éponyme de Tain-l’Hermitage, est le nouveau président de la Fédération nationales vignobles et découvertes (FNVD). L’ancien président d’Inter-Rhône, l’interprofession des vins de la Vallée du Rhône, de 2014 à fin 2020 succède au président fondateur, Jean-Luc Monteillet, qui a exprimé le souhait se concentrer sur le développement de son Domaine de Montine à Grignan-les-Adhémar. Il reste cependant membre du bureau. L’objet de cette fédération, créée le 9 mars 2019, est de représenter « toutes les destinations et leurs composantes, promouvoir le label afin de faire connaître au public ses exigences qualitatives, et lui donner ainsi une meilleure lisibilité ».
Développer l’œnotourisme dans les régions viticoles Créé en 2009, le label ‘Vignobles et découvertes’ a été mis en œuvre par Atout France afin de développer l’œnotourisme dans les régions viticoles et touristiques. Son objectif : que vignerons, hébergeurs, restaurants, musées, sites touristiques, acteurs du tourisme et acteurs économiques territoriaux se mettent ensemble au service de l’œnotourisme pour proposer des offres de qualité aux visiteurs de leur région, et en faire ainsi de véritables destinations œnotouristiques pour les visiteurs. Ce label a été attribué à 70 destinations, réparties sur tout le territoire et dans tous les vignobles, et permis la structuration d’une offre qualifiée de nature à répondre aux attentes des œnotouristes.
Opération séduction pour Intervins Sud-Est et leur rosé Méditerranée
Depuis une dizaine d’années, les carrières du Lampourdier (Lafarge Granulats et Delorme) grignotent le terroir de l’un des vins les plus réputés de la planète : le Châteauneuf-du-Pape (3 200 hectares de terroir entre safres, galets et sables, 320 exploitants et près de 100 000 hl de vin classés AOC – Appellation d’origine contrôlée).
Ce qui a mis le feu aux poudres ? C’est la demande d’extension de la superficie, de la durée et du volume d’extraction, au-delà de l’exploitation actuelle par la société Delorme pour une durée supplémentaire de 30 ans. « L’enquête d’utilité publique s’est déroulée en pleines vendanges (17 août-16 octobre 2020) quand les vignerons sont débordés. Le commissaire enquêteur a donné un avis favorable » dénonce Michel Blanc, directeur du Syndicat des producteurs de Châteauneuf-du-Pape. « En 15 ans, le volume de calcaire extrait du Lampourdier a été multiplié par deux avec une montée en puissance de la pollution, des nuisances sonores induites par les tirs de mine, la circulation ininterrompue de poids-lourds, les vibrations, la poussière et l’impact sur la biodiversité, la faune, la flore et nos vignobles. »
Une Paix des braves en 2017 Pourtant, en 2017, le préfet de Vaucluse d’alors, Bernard Gonzalez, se félicitait d’une ‘Paix des braves’ entre carriers et vignerons : « ils ont enterré la hache de guerre ». Un accord avait été trouvé pour transporter les granulats par péniche sur le Rhône et non accumuler les camions sur la route : deux silos étanches de stockage avaient été aménagés, 1 600 mètres de convoyeurs à bande implantés pour maîtriser les émissions de poussière, une aspersion des pistes et des brumisateurs avaient été installés, les camions devaient être bâchés… Mais au fil du temps, les bonnes habitudes se sont relâchées, trafic fluvial trop onéreux, camions sans bâche dont on renifle les poussières quand on les suit avec les vitres ouvertes de son véhicule… Christine Freslard, directrice de l’ODG. (Organisation de défense et de gestion) de l’AOC Châteauneuf-du-Pape suppose que la demande de matériaux de construction est en augmentation. « Mais ce n’est pas une raison pour donner libre court à une extension totale dans le temps, la superficie et le volume. »
Avis défavorable de la commune Plus d’un millier de vignerons, riverains et défenseurs de l’environnement ont déjà signé la pétition mise en ligne sur change.org afin d’interpeller la ministre de la Transition écologique afin qu’elle stoppe l’appétit insatiable des carriers du Lampourdier. Le conseil municipal de Châteauneuf a voté un avis défavorable lors de la séance publique du 4 décembre dernier, alors que celui d’Orange a émis un avis positif.
La balle est dans le camp du préfet La balle est désormais dans le camp du préfet de Vaucluse qui a jusqu’au 19 avril au plus tard pour publier un arrêté. Espérons que l’environnement et le bon sens l’emporteront, contrairement à ce qui se passe dans les Bouches-du-Rhône, où depuis des décennies, les boues rouges de la mine de bauxite de Gardanne se déversent matin, midi et soir, nuit et jour en pleine mer Méditerranée, dans un site classé, donc théoriquement protégé, du Parc naturel régional des Calanques entre Marseille et Cassis… Tout cela pour préserver l’emploi et les intérêts économiques aux dépens de la biodiversité et de la nature.