22 juillet 2024 |

Ecrit par le 22 juillet 2024

L’œnotourisme pour partir à la reconquête des consommateurs

C’est une réalité difficile à entendre et à comprendre. Dans notre pays, la consommation de vin ne cesse de décroître depuis de nombreuses années. Dans ce domaine, les vins des Côtes-du-Rhône ne sont pas les mieux protégés. En réponse, la filière vinicole de la vallée du Rhône déploie de multiples actions et parmi elles, le soutien au développement de l’œnotourisme. Une stratégie des petits pas qui pourrait à long terme s’avérer payante.

Le vin n’est vraiment pas un breuvage comme les autres. Il est chargé d’histoire et de symboles. Pas moins de trois dieux (un égyptien : Osiris et deux grecques : Bacchus et Dionysos) l’ont consacré. Qui dit mieux ? Dans les religions judéo chrétiennes le vin est un symbole important : « le sang du christ », « le vin, fruit de la terre et du travail des hommes… ».

Le vignoble présente aussi cette spécificité d’avoir redessiné, et plutôt de belle manière, les paysages de nos campagnes. Mais, surtout le vin est une activité qui crée de la richesse et porte économiquement beaucoup de régions. Que serait la Champagne sans son vin qui lui a emprunté son nom ? On pourrait presque en dire autant pour la vallée du Rhône. Mais ce n’est pas tout. Depuis quelques années, le vin est aussi devenu un objet de tourisme avec toute une activité économique qui s’y rattache.

Tourisme viticole, Route des Vins, juillet 2009 © Christophe Grilhe

Les Côtes-du-rhône revendiquent d’en avoir été les pionniers en France

Chaque année, en France, ils sont plus de 10 millions à venir visiter un vignoble, un caveau, ou à assister à des fêtes ou manifestations liées au vin. Née en Californie, dans les années 70, l’œnotourisme débarque en Europe dans les années 80. Les Côtes-du-rhône revendiquent d’ailleurs d’en avoir été les pionniers en France. Soit. Dans notre pays, plus de 11 000 caves sont ouvertes à la visite. On estime le CA généré à 5,2 milliards d’euros. Les choses sont sérieuses. Un Conseil Supérieur de l’Œnotourisme a été créé en 2009. Atout France, l’agence d’attractivité touristique nationale, développe un plan d’actions à l’international. Normal, 42 % des 10 millions de visiteurs sont étrangers. Une chair universitaire a été créée, des formations spécifiques ont été mises en œuvre. Un label a été créé : « Vignobles et découvertes »… Bref, un vrai secteur économique à lui tout seul.

Cave de Clairmont © Jeff HABOURDIN L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.

Avant, il y avait les fêtes votives, maintenant il y a les fêtes du vin

Partout en France, le nombre d’événements organisés autour du vin se développe de manière exponentielle. Dans la vallée du Rhône, 475 domaines viticoles et 310 structures accueillantes s’ouvrent à l’œnotourisme et 11 destinations ont été labélisées. Dans un premier temps, ce sont les ventes dans les domaines qui se sont développées. Assez stables, elle représentent, dans la vallée du Rhône, environ 10 % du CA des ventes de vins. Ensuite des activités annexes ont été créées, comme l’organisation d’événements festifs dans les domaines. Certains sont même allés plus loin avec la création de lieux de restauration, d’hébergement, de salles de séminaires… L’association Inter Rhône, qui impulse au développement de cette nouvelle forme de tourisme, a recensé à plus de 300 le nombre des manifestations organisées pendant l’année. Durant les mois d’été, on passe la vitesse supérieure.

CAVE DE TAIN © Terres de Syrah

Portes-ouvertes, week-end dégustations, randonnées gourmandes, BBQ géants, concerts d’opéra ou de jazz, balades en gyropode, expositions artistiques, brunchs dansants, visites culturelles… l’offre est aussi large que les appellations. Et c’est sans compter avec les manifestations de villages, où l’on fête l’arrivée de l’été, du rosé, des vendanges…

Tous les prétextes sont bons et le public est au rendez-vous. Avant, il y avait les fêtes votives, maintenant il y a les fêtes du vin ! Elles se sont inscrites dans le calendrier des manifestations culturelles au même titre que certains festivals. Incontournables autant pour les touristes que les résidents. Ces événements se sont imposés comme culturels et patrimoniaux. Trop fort !

Philippe Pellaton, Président d’Inter Rhone ©Clement Puig

Philippe Pellaton, Président de l’association Inter Rhône : « nous avons le vin, les paysages, nous devons aussi proposer des expériences à vivre… »

Pour Philippe Pellaton, Président de l’association Inter Rhône, « l’œnotourisme est avant tout un moyen de communication, un outil de proximité avec les consommateurs ». Mais faire découvrir les vins (et les faire acheter), n’est pas la seule fonction de l’œnotourisme, c’est aussi un outil marketing plus qu’intéressant. En effet, si 90 % de la vente de vin est concédé à des tiers : distributeurs, cavistes, restaurateurs…. l’œnotourisme est une occasion unique pour les producteurs de rencontrer les consommateurs et de pouvoir mieux comprendre leurs goûts et leurs évolutions. Le contact direct ça vaut bien des études de marché.

© Jeff Habourdin

« Mais l’œnotourisme doit se traduire d’avantage en termes économiques, nous en avons aujourd’hui la capacité et nos structures d’accueil  sont à niveau » précise Philippe Pellaton. « Nous avons le vin, les paysages, nous devons aussi proposer des expériences à vivre… nous devons savoir capter tous ces touristes qui viennent chez nous » ajoute-t-il. Philippe Pellaton observe, par ailleurs que les œnotouristes sont beaucoup plus jeunes que les traditionnels acheteurs de vin. Un constat plus qu’encourageant à un moment où la filière doit impérativement rajeunir l’âge moyen de ses consommateurs. Cette année, Inter Rhône consacrera 450 K€ pour communiquer autour des activités d’œnotourisme sur un budget total de 12 M€ de communication. Cette part consacrée à l’œnotourisme pourrait paraître faible, mais il convient d’y ajouter ceux des organisateurs d’évènements, et ils sont nombreux localement à communiquer. « Avec l’œnotourisme on sème des petits cailloux, mais c’est une stratégie au long court » conclue Philippe Pellaton.

Les vins de la vallée du Rhône
66 402 hectares de vignoble, répartis sur 6 départements et 3 régions
2,6 millions d’hectolitres récoltés par an
34 cépages
76 % en rouge, 14 % en rosé et 10 % en blanc
31 appellations et 17 crus (8 au nord et 9 au sud)
Plus de 5 000 exploitations viticoles

Distribution :
Export  33 %
Grande distribution  33%
Ventes traditionnelles (cavistes, restaurants, ventes directes) 28%
Hard discount  6 %

Pour aller plus loin
Sur les vins de la vallée du Rhône : www.vins-rhone.com/ et www.syndicat-cotesdurhone.com/
La carte des vins de la vallée du Rhône en réalité augmenté : www.vins-rhone.com/actualites/blog/la-carte-en-realite-augmentee-des-vignobles-de-la-vallee-du-rhone

L’agenda des manifestations :
www.vins-rhone-tourisme.fr/l-offre-oenotouristique
www.syndicat-cotesdurhone.com/agenda/


L’œnotourisme pour partir à la reconquête des consommateurs

« Vivez l’œnotourisme autrement ! » avec l’AOC Ventoux. L’appellation s’est enrichie de 2 communes supplémentaires qui s’ajoutent aux 51 précédentes : Velleron et l’Isle-sur-la-Sorgue. Et c’est justement là où est né René Char qu’a été présenté le programme de l’été 2024.

De la randonnée en trottinette électrique à la soirée brasero, en passant par l’expérience bivouac, le pique-nique vigneron, l’apéro étoilé, la soirée vino-salsa, la table des cheffes, l’assiette truffée d’été, la guinguette d’août et le ban des vendanges, vous avez le choix avec l’AOC Ventoux, notamment du fameux Grand rendez-vous du 29 juin à l’Hôtel-Dieu Carpentras.

Samuel Montgermont, à la tête du Syndicat Professionnel des Négociants de la Vallée du Rhône précise : « La raison d’être de l’AOC Ventoux, c’est de développer un juste équilibre entre l’Homme et la nature, protéger le vivant, réduire l’impact sur l’environnement, s’adapter au changement climatique et cultiver la vie locale. Nous avons reçu le label ‘Vignobles et Découverte’  pour trois ans, ce qui est un signe de reconnaissance pour notre patrimoine naturel, notre gastronomie et nos paysages et nous devons additionner tous ces atouts pour être encore plus attractifs au niveau bien-être, santé, culture, cuisine, sport et œnotourisme. » Environ 95 professionnels adhèrent à ce label, 39 caves, 20 restaurateurs, 18 hébergements de qualité ainsi que des clubs sportifs.

L’œnotourisme, un élément clé de l’attractivité du Vaucluse

Eric Bruxelle, président d’Isle sur la Sorgue Tourisme, l’office du tourisme inter-communal du Pays des Sorgues-Monts de Vaucluse, ajoute : « 10 millions de touristes viennent en France chaque année, attirés par la découverte des vins et des vignobles, ce qui représente 5,2 milliards d’euros de retombées économiques, selon Atouts France. L’œnotourisme, c’est un potentiel de 50 millions de visiteurs et l’an dernier, la moitié environ (48%) ont découvert les régions vitivinicoles en couples, ce qui en dit long sur l’attrait romantique de ces escapades dans les vignes. Les voyages entre amis (25%) et en famille (24%) sont, eux aussi, importants. Quant aux aventuriers en solo, ils sont plus rares, mais témoignent de la diversité des expériences possibles. »

L’élu de la mairie de l’Isle-sur-la-Sorgue ajoute : « En Vaucluse, nous comptons 2732 exploitations viticoles qui génèrent 5 700 emplois à plein temps, c’est dire si l’offre est riche. Et nous devons avoir une stratégie de meilleure répartition sur l’année. Heureusement, depuis 2021, nous sommes passés à 47% de nuitées l’été et 53% pour les trois autres saisons, c’est dire le fort potentiel de l’œnotourisme dans notre secteur. D’ailleurs, depuis le 1ᵉʳ janvier, la fréquentation touristique a grimpé de +25% à l’Isle-sur-la-Sorgue. »

Frédéric Chaudière, le président de l’AOC Ventoux, carte à la main précise : « Notre appellation s’étire sur le piémont du Ventoux, souvent en altitude, jusqu’à Loriol-du-Comtat à l’Ouest, Viens à l’Est, Entrechaux au Nord et Goult au Sud. C’est un terroir à forte identité de gastronomie, de terroir et de festivités. »

Carte de l’AOC Ventoux.

Une centaine de rendez-vous entre mai et octobre

Effectivement, pas moins d’une centaine de rendez-vous sont au programme jusqu’en octobre sur ce territoire, pour les touristes comme pour les Vauclusiens. La période de mai à octobre est particulièrement propice à ces évènements festifs, en synergie avec les restaurateurs et hôteliers, qu’il s’agisse d’ateliers d’assemblages de cépages, de soirées gastronomiques, de concerts à la nuit tombée, de balades dans les vignes à cheval, vélo ou trottinette.

« La raison d’être du Ventoux, c’est d’être un pionnier du développement durable, de s’impliquer dans la vie locale et de contribuer à l’attractivité de ces paysages façonnés par l’homme. »

Parmi les temps forts, Grand rendez-vous des AOC du Ventoux le 29 juin à Carpentras (Hôtel-Dieu) en partenariat avec le Kolorz Festival et en présence de la star du disco des années 80, le batteur Marc Cerrone. Et pour clore cette saison 2024, le ‘Fascinant week-end’ est prévu du 17 au 20 octobre avec le fameux ‘Banquet des Géants’ où s’attableront plus de 200 convives.

Contact : promotion@aoc-ventoux.com / 04 90 63 36 50


L’œnotourisme pour partir à la reconquête des consommateurs

« Nous avons une stratégie qui fait la part belle à l’export et à la diversification entre les trois couleurs, rouge, blanc et rosé, explique Philippe Pellaton, Président d’Inter Rhône. Mais surtout, la France est pionnière en œnotourisme. Ici en particulier, nous déployons depuis longtemps une démarche pour la qualité de l’accueil dans les domaines, caves et caveaux, avec des paysages et des sites remarquables classés par l’UNESCO, une charte paysagère et nous avons l’ambition d’être une authentique destination pour les touristes. »

Il poursuit : « Les vignobles de la Vallée du Rhône, c’est une marque. Nous avons 477 caveaux labellisés, 85 distinctions, 296 activités répertoriées en œnotourisme d’après notre dernier audit. » Il est vrai qu’entre les dégustations, les concerts et les expositions dans les caves, les balades au milieu des vignes, à vélo à assistance électrique, en 2 CV ou en Solex, les pique-niques, l’interprofession est engagée sur un immense territoire de l’appellation Côtes-du-Rhône. Il s’étend du Nord au Sud, de la Côte-Rôtie jusqu’aux Costières, et d’Ouest en Est, du Duché d’Uzès jusqu’au Luberon et ici coexiste une kyrielle de micro-terroirs pour les Côtes-du-Rhône, les Côtes-du-Rhône Villages, les Crus et les Vins doux naturels. Tous peuvent être une destination touristique, mais aussi commerciale et engagée avec le label HVE (Haute valeur environnementale) ou la Charte Paysagère. « Nous nous préoccupons de la formation des vignerons pour qu’ils sachent accueillir les clients potentiels avec le sourire et un réel professionnalisme. »

Philippe Pellaton poursuit : « Nous travaillons aux côtés des offices de tourisme et des tour-opérators dans les salons pour attirer les touristes français et étrangers chez nous, mettre en valeur nos appellations. Avec le mois de mai, les ponts vont se succéder, ce serait une bonne occasion de mettre en valeur nos châteaux et domaines. » 

Inter Rhône va abonder 450 000€ pour un plan média digital, une campagne de publicité. « Les Côtes-du-Rhône s’étendent sur six départements (Vaucluse, Gard, Ardèche, Drôme, Rhône, Loire), sur trois régions (Provence-Alpes-Côte d’Azur, Auvergne-Rhône-Alpes, Occitanie), c’est une large mosaïque, mais chaque appellation est différente et a ses spécificités qui apportent une richesse en goûts et en saveurs. En plus des cuvées de Beaumes-de-Venise, Cairanne, Sablet, Sainte-Cécile-les-Vignes, Vacqueyras, Tavel ou Saint-Joseph, ce territoire offre des sites remarquables (Théâtres Antiques d’Orange et de Vaison-la-Romaine, Pont-du-Gard, Maison Carrée de Nîmes, tous classés par l’UNESCO), des destinations connues du monde entier comme le Mont-Ventoux, Gordes, le Colorado Provençal ou Lacoste », explique Philippe Pellaton.

Avec Inter-Rhône, il va donc s’appuyer sur les réseaux sociaux puisque la France est à la fois la 1ʳᵉ destination touristique du monde (90 millions de visiteurs) et le 1ᵉʳ exportateur de vins du monde (avec un chiffre d’affaires de 5,2 milliards €). Et l’œnotourisme permet aux vignerons de travailler leur image, de parler de leur passion et de leur expérience aux visiteurs, d’augmenter leurs ventes, de renouveler leur fichier et de fidéliser leur clientèle, ce qui n’est pas négligeable en ces temps de crise.  

Cette campagne de communication sera donc « source de belles rencontres » pour faire rayonner les vins des Côtes-du-Rhône, pour qu’ils montent en puissance et soient adaptés aux attentes des consommateurs. « Nous avons un savoir-faire, nous devons le faire savoir, martèle Philippe Pellaton. N’importe quel vigneron voit la courbe de consommation de vins décroître en France, il lui faut donc, pour compenser partiellement ses revenus, un complément avec des chambres d’hôtes, un gîte ou un restaurant. Une offre pas seulement en juillet et août, mais étalée sur toute l’année. C’est une nouvelle opportunité, une stratégie pour s’en sortir. 2023 a été la plus mauvaise année à l’exportation pour tous les vignerons de l’Hexagone, il faut absolument trouver des solutions pour qu’ils sortent la tête de l’eau. »


L’œnotourisme pour partir à la reconquête des consommateurs

C’est un cru, la Côte-Rôtie (Rhône) qui est en pôle-position : 1 250 000€ pour un hectare planté sur des terrasses plein sud, exclusivement en cépage Syrah. L’appellation, reconnue depuis 1940, est la plus prestigieuse de l’AOC, près de Vienne.

2èmes ex-aequo : Châteauneuf-du-Pape (Vaucluse) et Cornas (Ardèche) avec une estimation moyenne de l’hectare à 500 000€. 4ème Gigondas à 215 000€, 5ème Crozes-Hermitage (Drôme) à 150 000€, 6ème Saint-Joseph (Ardèche) à 120 000€. On trouve ensuite Vacqueyras à 100 000€, 8èmes ex-aequo Rasteau et Beaumes-de-Venise rouges à 80 000€ et enfin, 10ème, un cru gradois : Tavel à 71 000€ l’hectare. Quant aux vins sans IGP (Indication géographique protégée), ils stagnent entre 9 000 et 12 000€ l’hectare.

Quand on compare les Côtes du Rhône par rapport aux autres bassins de production de vins en France, on constate que c’est le Val de Loire qui progresse le plus en valeur +11,1% tiré par le Sancerre (+24%) mais la valeur de l’hectare côte à 39 200€ seulement. Les vignobles de Bourgogne suivent : +9,4% (220 900€/ha), puis le Champagne (+ 2,4%) à 1 065 700€ l’hectare, nos voisins du Languedoc-Roussillon +1,4% (13 000€ ha) et la Vallée du Rhône + 0,8% à 51 800€ en moyenne l’hectare mais avec des disparités puisque la Clairette de Die recule alors que Châteauneuf gagne +4% en valeur de son terroir. Et pour que les vignerons retrouvent des couleurs, le Syndicat Général a recommandé une baisse des rendements à 41 hl / ha pour le rouge et le rosé et 51 hl / ha pour le blanc ainsi qu’une distillation possible de 300 000 hl.

Il ne faut pas oublier qu’il y a aussi des vignobles qui perdent de la valeur : -7,7% en Corse, – 3% dans le Bordelais, mais quand on détaille le baromètre du site iDealwine on constate aussi qu’en un an, le prix moyen des AOC Côtes du Rhône est passé de 110,75€ / ha à 64,57€, le Lirac de 202,17€ à 134,78€ et le Tavel de 271,38€ à 180,92€. Et avec tous les efforts d’adaptation que font les vignerons, face au réchauffement climatique, au gel, à la sècheresse, à la concurrence déloyale, au mildiou, à la flavescence dorée et à l’empilement d’injonctions contradictoires, une plaisanterie circule dans le monde viti-vinicole : « Pour devenir un vigneron millionnaire, il faut commencer milliardaire… »

www.vendresesvins.net
www.syndicat-cotesdurhone.com


L’œnotourisme pour partir à la reconquête des consommateurs

A l’occasion du salon ‘Wine Paris 2024’ qui vient de se tenir dans la capitale, le site du guide Star wine list a dressé le classement des 100 producteurs de vin apparaissant le plus dans les cartes des plus grands établissements gastronomiques au monde. S’appuyant sur une liste de plus de 2 700 cartes de vins dans 40 pays, ce guide des grands bars à vin et restaurants à vin créé à Stockholm en 2017 par Krister Bengtsson a classé le Château de Beaucastel à Châteauneuf-du-Pape en 15e position de ce top 100.

Le domaine vauclusien de la famille Perrin est le seul des Côtes-du-Rhône méridionaux à figurer dans ce prestigieux classement largement dominé par les champagnes (5 parmi les 6 premiers). La France se taille d’ailleurs la part du lion avec 74 % des domaines répresentés. D’autres vins de la Vallée du Rhône apparaissent dans cette liste, mais ils se situent tous dans les zones septentrionales de l’appellation : la Maison E.Guigal à Ampuis (11e), le Domaine Jean-Louis Chave (23e) à Mauves en Ardèche, la Maison Chapoutier (26e) à Tain-l’Hermitage, les domaines Paul Jaboulet (74e) à la Roche-de-Glun dans la Drôme et le domaine Auguste Clape (77e) à Cornas.

« Il ne faut peut-être pas s’étonner que les trois premiers soient tous des marques champenoises bien connues, a expliqué Krister Bengtsson lors de la présentation du classement. La région est depuis très longtemps un leader non seulement dans la production de grands vins, mais aussi dans leur promotion et leur distribution dans le monde entier. »

Krister Bengtsson, fondateur du guide Star wine list, lors de la divulgation durant le Wine Paris 2024 du top 100 producteurs de vin apparaissant le plus dans les cartes des plus grands établissements gastronomiques au monde. DR

L’œnotourisme pour partir à la reconquête des consommateurs

Pour sa 16ᵉ édition, Millévin, la fête des Côtes du Rhône et du nouveau Millésime a réuni de nombreux passionnés et amateurs de vins au cœur de la capitale des Côtes du Rhône, Avignon. En tout, 3 033 verres ont été distribués lors de l’évènement qui a eu lieu le jeudi 16 novembre.

De nombreux vignerons, représentant diverses appellations de la Vallée du Rhône, étaient présents pour célébrer le nouveau Millésime dans l’Église des Célestins, Rue des 3 Faucons, ou encore sur la Place Saint-Didier.

V.A.


L’œnotourisme pour partir à la reconquête des consommateurs

Déjà élu en novembre 2020, Philippe Pellaton vient d’être réélu président d’Inter-Rhône. Il est ainsi désigné pour un second mandat de 3 ans suite à l’assemblée générale de l’interprofession des vins AOC Côtes-du-Rhône et de la Vallée du Rhône qui vient de se tenir ce vendredi 3 novembre.
Le vigneron de 54 ans, président de la Maison Sinnae issue de la fusion des caves gardoises de Laudun et de Chusclan, entend poursuivre le plan stratégique de diversification, de développement et de hiérarchisation déjà entamé sous sa mandature précédente.
Pour cela, Philippe Pellaton souhaite que l’interprofession accélère la croissance des vins blancs tranquilles et des vins rosés pour répondre à l’évolution de la consommation mondiale sur ces 2 catégories et faire face à une décroissance globale de la consommation des vins rouges. Les volumes ciblés à 2031 sont de 300 000 hectolitres pour les blancs et 470 000 Hl pour les rosés, dont 200 000 Hl de Côtes-du-Rhône.

Blanc et rosé sont les couleurs qu’Inter-Rhône souhaitent particulièrement développer en terme de volume. ©Thomas O’Brien Inter-Rhône

Priorité à l’export
Cette initiative baptisée ‘Plan d’ambition collective des vignobles de la Vallée du Rhône’ a débuté en 2023 et doit se poursuivre jusqu’en 2026. Après un an, ce sont 138 évènements qui se sont déjà déployés, sur 11 pays dont la France, pour toucher plus de 7 400 professionnels avec près de 3 000 cuvées dégustées. L’export est un réseau prioritaire de ce plan, qui œuvre à maximiser la diffusion des vins rhodanien au grand export, pour atteindre la part de 50% des volumes commercialisés en 2035.

« Affirmer la région comme référente nationale en vins rouges auprès des consommateurs. »

Elaboré en concertation entre les 2 familles de la production et du négoce, le plan prévoit également communication d’envergure à destination des consommateurs afin d’affirmer notamment la région comme référente nationale en vins rouges, grâce à leur diversité.
En parallèle de cette diversification de la production, Philippe Pellaton réaffirme sa volonté de valoriser par la hiérarchisation et la montée en puissance des Côtes-du-Rhône Villages avec indication géographique et des Crus. A ce titre, le président  envisage une belle marge de progression puisque certaines appellations des Côtes-du-Rhône ne revendiquent pas encore tout leur potentiel de production.

La préservation de l’environnement fait aujourd’hui partie des axes majeurs de la politique d’Inter-Rhône.©David Z Inter-Rhône

Favoriser les démarches environnementales et RSE
Celui qui est titulaire d’un diplôme d’ingénieur en agriculture de l’Isara de Lyon encourage également tous les acteurs des vignobles des Côtes-du-Rhône et de la Vallée du Rhône à adopter un comportement responsable et à entreprendre une démarche environnementale (bio, HVE, labels environnementaux).
« Au-delà de la source de valorisation que ces certifications et labellisations apportent, il s’agit d’un véritable engagement visant à intégrer les enjeux du développement durable, à moyen et long terme », explique l’interprofession.

« Maintenir un équilibre entre efficacité économique, le respect de l’environnement et le progrès social. »

« Depuis plusieurs années, les pratiques vertueuses d’un engagement RSE sur les plans économiques, sociaux et environnementaux sont reconnues par les acteurs du vignoble, vignerons, caves coopératives et négociants, poursuit Inter-Rhône. L’objectif est de maintenir l’équilibre entre l’efficacité économique, le respect de l’environnement et le progrès social. »
Et pour mieux montrer l’exemple, Inter-Rhône, qui s’était engagée dans une démarche RSE en 2021, a été labellisée ‘Engagée RSE’ en juin 2022.

Plusieurs outils à disposition
Pour mener à bien l’ensemble de ces objectifs, l’interprofession, dont le siège se trouve à Avignon, peut s’appuyer sur plusieurs outils répartis en plusieurs pôles.
Le pôle technique développé avec l’Institut Rhodanien situé à Orange qui constitue ‘le bras armé’ technique de l’interprofession pour accompagner notamment les opérateurs dans la définition des profils des vins rhodaniens pour les vins blancs et rosés. L’Institut Rhodanien est également partie prenante du plan d’action de la filière face au changement climatique, piloté par l’IFV (Institut français de la vigne et du vin), qui consiste à mettre en place des démonstrateurs dans les différentes régions viticoles pour bâtir des modèles locaux résilients et innovants pour s’adapter au changement climatique et en atténuer les effets.

« Être sources de belles rencontres. »

L’interprofession porte une ambition forte en matière d’œnotourisme.©Camille Meffre Inter-Rhône

Inter-Rhône dispose également d’un pôle économique qui s’est doté nouveaux indicateurs économiques, indexés sur des données de commercialisation déclarées par les opérateurs afin de permettre d’affiner la mesure des exportations et des ventes. Objectif : de piloter les orientations stratégiques sur les marchés de la filière de façon plus pertinente et efficace.
Enfin, le pôle promotion va poursuivre sa mission d’organisation, en France et à l’étranger, de la promotion des vins AOC de la Vallée du Rhône.
Le président rappelle « la place centrale qu’occupe le consommateur dans chaque action menée par l’interprofession. Et dans ce cadre, il porte une ambition forte pour l’œnotourisme : que ce soit pour générer des revenus complémentaires ou uniquement un moyen de promouvoir le vin, celle de voir la filière rhodanienne émerger comme destination oenotouristique engagée à l’horizon 2026. L’enjeu est celui d’une offre œnotourisme responsable, plus concrètement la promotion d’offres d’écotourisme et ‘slow tourisme’. Une ambition parfaitement illustrée par la nouvelle plateforme de marque ‘Vignobles de la Vallée du Rhône’ qui vise à faire rayonner les vins et faire vivre les territoires rhodaniens, promettre le goût de l’accueil, être sources de belles rencontres. »


L’œnotourisme pour partir à la reconquête des consommateurs

Le festival Ciné’Vignes, organisé par les vignobles de la Vallée du Rhône, est de retour depuis le 27 juillet pour une troisième édition. Profitez d’une séance de cinéma au milieu des vignes, ainsi qu’une dégustation de vin, tous les soirs jusqu’au mercredi 9 août.

Chaque soir, vous avez rendez-vous chez un vigneron de la Vallée du Rhône pour assister à une séance de cinéma, tout en profitant d’une dégustation de ses cuvées. Des food-trucks de spécialités locales sont également sur place afin de se restaurer. Le tout dans une ambiance conviviale.

Les participants peuvent se rendre chez le vigneron dès 19h30. La séance de cinéma, quant à elle, commence à la tombée de la nuit, à 21h45. La soirée est au prix de 15€ et gratuite pour les moins de 18 ans. Pour assister à l’une ou plusieurs d’entre elles, il faut réserver sa place sur la billetterie en ligne.

Les projections

  • Ce lundi 31 juillet le Domaine de Lucéna, situé à Visan, projettera la comédie Alibi.com
  • Le mardi 1er août, le Château Boucarut, situé à Roquemaure, projettera En corps
  • Le mercredi 2 août, le Château de Mille, situé à Apt, projettera le film primé aux Oscars The Artist
  • Le jeudi 3 août, le Mas Carlot, situé à Bellegarde, projettera OSS 117 : Alerte Rouge en Afrique Noire
  • Le vendredi 4 août, le Château Juvenal, situé à Saint-Hyppolyte-le-Graveyron, projettera Le Prénom
  • Le samedi 5 août, le Domaine de Couron, situé à Saint-Marcel-d’Ardèche, projettera La Vache
  • Le dimanche 6 août, le Domaine de Chantegut, situé à Sarrians, projettera Prête-moi ta main
  • Le lundi 7 août, le Domaine Deleuze Rochetin, situé à Arpaillargues, projettera La Belle Epoque
  • Le mardi 8 août, le Domaine de Roquevignan, situé à Rochegude, projettera 9 mois ferme
  • Le mercredi 9 août, le Domaine de Laurens, situé à Roaix, projettera En attendant Bojangles

V.A.


L’œnotourisme pour partir à la reconquête des consommateurs

Ce jeudi 20 juillet, le Syndicat des vins du Luberon organise la 7ème édition de l’événement Wine & Dine face au Château de Lourmarin. Plus d’une trentaine de vignerons de l’appellation seront au rendez-vous pour vous faire déguster leurs cuvées.

Les visiteurs pour également échanger avec les vignerons et profiter d’une soirée conviviale en musique. Sur place, une cuisine locale sera proposée par La Cave à Aimé à Lauris, le traiteur Felicina à Lourmarin, le restaurant MatCha à Cucuron, et les glaces Scaramouche à La Brillanne. Deux activités, sur réservation, feront leur apparition pour la première fois lors de cette nouvelle édition : trois sessions d’initiation à la dégustation (déjà complètes), et un concours de pétanque.

L’entrée est au prix de 12€. Il est d’ores et déjà possible de réserver son billet d’entrée et une place au concours de pétanque sur la billetterie en ligne.

Jeudi 20 juillet. De 19h à 22h30. Boulevard du Rayol. Lourmarin.

V.A.

https://echodumardi.com/tag/vallee-du-rhone/   1/1