24 novembre 2024 |

Ecrit par le 24 novembre 2024

Saint-Jean-de-Maurienne : L’éloge de la diversité

Saint-Jean-de-Maurienne n’est pas spontanément la première destination qui vient à l’esprit lorsqu’on veut s’échapper en vacances en Savoie Mont Blanc ! Pourtant ce territoire, qui vient d’être labellisé Rando Gravel par la Fédération française de cyclisme, gagne à être connu pour qui aime conjuguer nature et activités sportives sur fond d’histoire.

Mixer judicieusement passé industriel et viticole avec activités nature est sans aucun doute l’un des points forts de Montagnicimes, instance touristique qui réunit Saint-Jean-de-Maurienne, Albiez et un chapelet de villages authentiques alentours.  Plutôt connu des cyclosportifs car situé au carrefour des grands cols alpins (Galibier, Télégraphe…), ce territoire savoyard s’affirme aujourd’hui comme une destination touristique à part entière, à même de satisfaire les amateurs de patrimoine, de randonnées pédestres ludiques ou cyclo-touristiques pittoresques.

En vélo sur les traces de l’opinel
En témoigne La Route de l’Opinel, 15 km entre Saint-Jean-de-Maurienne et Albiez-Montrond dont on peut parcourir tranquillement les 13 lacets en vélo ou VAE (elle affiche quand même 900 m D+) en s’accordant au passage une petite pause pédestre au hameau de Géboulaz.
« Jacques Opinel, mon père, a créé en 1989 le musée de l’Opinel à Saint-Jean-de-Maurienne, dans un ancien atelier familial. C’est tout près d’ici, au hameau de Géboulaz, que Joseph, le frère de mon arrière-grand-père, a mis au point son couteau de poche en 1890 », explique Maxime Opinel, directeur du musée. Comme les visiteurs souhaitaient découvrir aussi les lieux de naissance du couteau, l’idée de les mettre en valeur a fait son chemin. « Nous avons ainsi tracé un vrai parcours, qui n’est en rien une réplique du musée, plutôt une alternative à vivre en extérieur. »

Le Volcano Opinel, une œuvre d’art skateable installée au sein du skatepark Versus.©Alban Pernet

Le musée est seulement le point de départ de l’itinéraire qui s’est étoffé au fil des ans. Au tout premier atelier, à la maison de Joseph et à la toute première usine de fabrication sont venues s’ajouter des répliques artistiques du célèbre canif comme ce modèle géant, planté au cœur du beau skate-parc de Saint-Jean-de-Maurienne. Des lieux de vie de la famille et des habitants de cette vallée pauvre de l’Arvan, comme la chapelle Saint-Grat ou le four à pain, sont également venus enrichir cette route. Chacune des haltes étant dûment documentées.

En gravel à l’assaut des grands cols
Un itinéraire que l’on peut bien sûr aussi parcourir en gravel, ce deux-roues synthèse entre vélo-route, vélo-voyage et vélo-tout chemin. Le territoire vient par ailleurs d’être labellisé Rando Gravel par la Fédération française de cyclisme cet été. Une première !  De sport de niche, cette discipline monte en puissance. Elle est devenue l’expression d’une sorte de renouveau du vélo-liberté, avec un vaste champ des possibles. « Le gravel permet d’offrir des itinéraires “bis” pour rejoindre nos plus beaux cols (Mollard, Confrérie, le Chaussy, Madeleine, Croix de Fer…) et parcourir le pied des Aiguilles d’Arves en dehors des routes sur fréquentées d’été. On emprunte des itinéraires exceptionnels, où l’on peut s’ouvrir à la rencontre et découvrir, avec humilité, le patrimoine naturel et historique confidentiel », résume le directeur de Montagnicimes, Pascal Favier.
Dix itinéraires de tous niveaux ont notamment été imaginés au départ de Saint-Jean-de-Maurienne et d’Albiez et sont dûment détaillés dans un topo-guide disponible à l’office de tourisme ou sur Internet.

Le Refuge Princens à Saint-Jean-de-Maurienne. © Tilby Vattard

A pied dans les pas des ardoisiers…
Si Opinel est mondialement connu, il n’en est pas de même de la tradition ardoisière du territoire. Or cet or noir a largement contribué à l’essor de la vallée de la Maurienne aux XIXe et XXe siècles.  Pour s’immerger dans ce passé, rien de tel que la balade tranquille des ardoisiers.  Au départ de Saint-Julien-Mont-Denis et sur 2,9 km, elle retrace l’histoire de ces ouvriers, traverse plusieurs sites emblématiques témoignant de leur dur labeur. Et propose divers aménagements explicatifs et ludiques. Depuis cet été, le parcours est même scénarisé, avec la complicité de la vache Beaunie, pour séduire les enfants. 

Le sentier des ardoisiers, un “hommage” à cet or noir qui a contribué à l’essor de la Maurienne.@Montagnicimes

…ou au cœur du vignoble
Quant au vignoble de Maurienne, il a lui aussi eu son heure de gloire autour de Saint-Jean jusqu’au début du XXe siècle.  « Cette notoriété s’appuyait essentiellement sur un cépage local, le Persan ou Princens, qui produisait un très bon vin comparable aux grands crus de Bourgogne », explique Julien-Gabriel Perbellini. Lui est né ici. Il se souvient que gamin, son grand-père aimait l’emmener jusqu’à la chapelle Bonne Nouvelle (XVIIe siècle), par un petit chemin ponctué d’oratoires qui serpente au milieu des vignes. Un chemin toujours bien tracé au départ de Saint-Jean et qu’il fait bon parcourir (compter une heure aller-retour) pour admirer aussi la vue sur les nombreux sommets alentours…

Une vraie madeleine de Proust pour ce Saint-Jeannais qui vient de réaliser son rêve d’enfant : créer, au pied de ce site, “Le refuge de Princens”, un mini-gite joliment aménagé dans une petite maison de vignes, en préservant l’esprit du lieu.

Par Hélène Vermare – Eco Savoie Mont Blanc pour Réso hebdo éco

Pour en savoir + :
– montagnicimes.com
– Application 3D Pays des Aiguilles d’Arves
– Attitude Maurienne : conscient que les touristes deviennent des acteurs de la destination, Montagnicimes lance cet été Attitude Maurienne, une charte du visiteur qui s’appuie sur quatre engagements : prendre soin de l’environnement, découvrir avec humilité, s’ouvrir à la rencontre et savourer les richesses locales, une autre façon de “nourrir” son voyage. Un magazine, disponible en ligne, présente cet esprit du voyage au pays des aiguilles d’Arves ; activités, portraits et autres spots incontournables à l’appui.


Saint-Jean-de-Maurienne : L’éloge de la diversité

Niché à Bourg-des-Comptes en Bretagne, le Château du Boschet est un livre ouvert où chaque pierre raconte une histoire et chaque détail porte le témoignage du passé. Ici, l’élégance du XVIIe siècle n’est pas figé dans le temps, mais s’associe à un vent de modernité insufflé par ses propriétaires. Le Boschet invite les visiteurs à plonger dans un voyage qui marie le charme immuable de son histoire à l’énergie du monde contemporain.

Ce joyau architectural a conquis le cœur de Bénédicte Truchard et de son mari, qui en sont les fiers propriétaires depuis 1 an. Une acquisition « coup de foudre » pour la maitresse des lieux, éperdument tombée sous le charme du Boschet. Dotée d’une grande sensibilité artistique, cette esthète passionnée du XVIIe siècle exerce le métier de doreuse et se délecte des arts. Au départ, c’était surtout son mari qui nourrissait le désir d’acquérir un tel bien. Pour elle, sa vie ne pouvait être bouleversée que pour une bâtisse : « le château du Boschet », car il incarne tout ce qu’elle chérit – le XVIIe siècle, la dorure, l’art de vivre de cette époque, la langue française, la musique de Lully…  « Ces aspects me touchent profondément. Et puis, ce jardin à la française, une pure merveille ! Le château est splendide, mais le jardin, lui, est à couper le souffle… » confie-t-elle avec émotion.

Un écho du Versailles de Louis XIV
Le Château du Boschet, édifié entre 1660 et 1680, partage un héritage commun avec le château de Versailles, dont la construction coïncide avec la sienne. Il a été commandité par le vicomte Pierre de Lescouët, un courtisan de Louis XIV en charge des chiens de chasse du roi et grand chambellan de Philippe d’Orléans, frère du roi. L’architecte qui a supervisé les travaux reste inconnu. Érigé sur les ruines d’un manoir, le château du Boschet est l’œuvre d’un seul homme, ce qui explique son harmonie architecturale et son témoignage précieux de l’art de vivre au XVIIe siècle.

©Studio Carlito

« Le château est splendide, mais le jardin, lui, est à couper le souffle. »

La disposition intérieure du château du Boschet, fidèle à l’architecture de l’époque de Louis XIV, offre une vision parfaite des pièces en enfilade typiques de l’époque, similaires à celles de Versailles. En effet, pour des raisons de sécurité, le Roi Soleil avait choisi d’éliminer les couloirs dans ses résidences pour empêcher d’éventuels assassins de s’y cacher. Au Boschet cependant, la taille plus modeste du château a conduit à l’adoption d’une configuration particulière. Ici, le design architectural est centré autour d’un grand escalier situé au cœur du château, à partir duquel se déploient de vastes vestibules. Des espaces destinés à faciliter l’accès à toutes les pièces, autrefois appelées appartements. Il fut un temps question de restructurer les pièces, ce qui ne vit jamais le jour à cause de la Révolution française. Opportunité finalement, puisque les appartements visibles aujourd’hui sont d’origine. Les parquets Versailles, les boiseries Louis XV, les cheminées, les portes et les poignées n’ont pas bougé depuis le milieu du XVIIIe siècle.

Une esthétique inspirée du Val de Loire
Contrairement aux constructions bretonnes environnantes, le château ressemble à une construction du Val de Loire, avec l’usage notable de pierre de tuffeau, un signe extérieur de richesse à cette époque. Cette pierre rappelle également l’héritage protestant de Monsieur de Lescouët, faisant référence au panache blanc du roi Henri IV. Les larges fenêtres, un trait commun aux constructions de l’époque du Roi Soleil, et d’autres caractéristiques architecturales, comme les fenêtres à guillotine et les gonds autour des fenêtres (indicatifs de grilles de protection autrefois présentes) confèrent à ce château sa singularité. La Chapelle qui jouxte la bâtisse est consacrée et des messes peuvent donc s’y dérouler.

©Studio Carlito

Une nuit au château
3 chambres sont ouvertes au public pour séjourner au château. « Depuis le lancement de cette offre, les réservations affluent. Les clients sont ravis. Nous ne proposons pas de tables d’hôtes, en revanche un très beau petit déjeuner est servi. »  Une des chambres porte le nom de Françoise Thérèse de la Roche, petite-fille de Pierre de Lescouët, bâtisseur du Boschet. Malgré un destin tragique marqué par un emprisonnement à la Bastille et un exil à Moulin suite à une accusation de complot contre Louis XV, la Marquise de la Roche reste une figure romantique, à la mode et éminemment élégante.

Une rénovation complète de la chambre du cardinal
La Chambre du Cardinal, baptisée ainsi en hommage au premier Cardinal Archevêque de Rennes dont la lignée a résidé au Boschet au cours du XIXe siècle, se présente comme une perle architecturale du château. Elle se caractérise par ses boiseries raffinées de style Louis XV qui sont actuellement en cours de restauration. La chambre, préalablement revêtue de peinture dorée, est en passe de retrouver son lustre d’antan grâce à un processus de dorure à la feuille d’or, un travail minutieux supervisé par la propriétaire actuelle, elle-même doreuse ornemaniste. Ce projet ambitieux comprend plusieurs phases délicates, allant du ponçage à l’application de la feuille d’or, en passant par l’apprêt et l’adoucissage. Il est à noter que c’est cette chambre, par sa singularité et sa beauté, qui a permis au château du Boschet d’être classé monument historique.

©Studio Carlito

« L’ambition du Boschet est d’accueillir des artistes. »

Des jardins à la française
Ce château a traversé deux guerres et malgré tout, les Jardins à la française ont été conservés. Alors que beaucoup d’autres parcs ont été abandonnés ou transformés en Jardins à l’anglaise, plus simple d’entretien. Benjamin Boisseau paysagiste à temps plein du château, médaille d’or de meilleur apprenti de Bretagne 2022, « est une pépite pour le jardin, avec toujours plein d’idées. Il dorlote particulièrement la partie potager, dont nous sommes très fiers. »

©Studio Carlito

« Je veux faire rentrer le Boschet dans le monde moderne »

Musique !
Faisant écho au célèbre château d’Hérouville, premier studio résidentiel en France qui a accueilli des légendes du rock comme Pink Floyd, David Bowie, Iggy Pop et Elton John pour enregistrer leurs albums, le Château du Boschet s’ouvre lui aussi à la musique.« L’ambition du Boschet est d’accueillir des artistes pour l’enregistrement de leurs créations, à l’instar de Bruno Helstroffer, un ancien guitariste rock, et aujourd’hui virtuose du théorbe, une sorte de guitare en vogue sous Louis XIV.» souligne Bénédicte Truchard. « Il a récemment enregistré un album et tourné un clip au Boschet. Pour la petite histoire, dans la série télévisée « Versailles », c’est lui qui interprète le musicien du roi. »

Un festival pour faire rentrer le château dans le 21e siècle
Et Bénédicte Truchard est bien décidé à faire vivre son château et l’inscrire dans le présent « Je veux faire rentrer le Boschet dans le monde moderne et ne pas en faire un vieux château du moyen âge avec un fantôme à chaque étage. » Le château accueille mariage et séminaire. En juin dernier, le domaine a même organisé son premier festival, le « Boschet Festival », un événement orienté rock et électro. « Mon ambition est de faire du Château du Boschet une scène alternative pour les jeunes talents, un lieu vivant, attractif pour la jeunesse. Ce sont eux qui m’intéressent ! Vous savez, c’est dans ce type de jardins à la française qu’on a commencé à faire la fête sous Louis XIV. » D’autres projets sont en préparation. Passionnée de costumes historiques, Bénédicte Truchard envisage de faire du château du Boschet un haut lieu des festivités du 17e siècle, à l’instar des « fêtes galantes » de Versailles. « Lorsque les gens viennent costumés, c’est magnifique, le lieu s’anime. J’ai prévu de mettre en place ce projet avec l’association Crinoline et Compagnie, basée à Pontivy.  Nous organiserons notre première journée les 29 et 30 juin 2024. »

©_Lebon_Kévin

Incarnant une histoire riche tout en s’engageant dans la création contemporaine, le Château du Boschet offre un bel exemple de la manière dont un patrimoine séculaire peut s’adapter au monde moderne. Sous l’impulsion de Bénédicte Truchard, le Boschet s’anime, trouvant son équilibre entre l’héritage du passé et l’élan de l’avenir.

Par Karine Barbé, Magazine 7Jours en Bretagne pour RésoHebdoEco – www.reso-hebdo-eco.com


Saint-Jean-de-Maurienne : L’éloge de la diversité

En pleine expansion avant la crise sanitaire, le tourisme fluvial reprend du service sur la Garonne avec de nouvelles offres de bateaux promenades. Activités ludiques et événementielles sont autant d’invitations pour une croisière sur le fleuve.

Le Covid lui avait momentanément coupé les ailes. Ou devrait-on dire le moteur et les voiles. Mais le tourisme fluvial reprend du service le long de la Garonne et de la Dordogne : promenades dégustations, nouveaux pontons et offres diversifiées, tout y est pour un embarquement immédiat ! « Le tourisme fluvial occupe 2 gros volets », observe Cédric Naffrichoux, adjoint au directeur général, en charge de l’itinérance et de l’écotourisme à Gironde Tourisme. « Les croisières fluviales avec les grands paquebots qui font escale en Gironde et concernent la plupart du temps des compagnies étrangères, et les bateaux-promenades sur les fleuves et les rivières. »

Le Sicambre à Bordeaux ©D.R

Itinéraires
Si la Gironde compte 18 compagnies, une dizaine sont implantées à Bordeaux et proposent pour la plupart des balades/dégustations avec une découverte du patrimoine. Il existait déjà des départs sur l’Estuaire, de Blaye ou Pauillac, et, depuis 3-4 ans, on trouve des propositions à partir des nouveaux pontons aménagés de Libourne, Langon ou Cadillac. Parmi les compagnies, Presqu’île Croisière (créée en 2018) propose des balades à bord de l’Hermine qui peut transporter 100 passagers ; « On découvre les villes depuis le fleuve : Cadillac, Langoiran, Lestiac, Langon, Saint-Macaire, Saint-Pierre-d’Aurillac, Castets-en-Dorthe… », intervient Patrick Walcker, fondateur et dirigeant de la société. D’autres croisières peuvent être plus longues, mais elles sont programmées en fonction des marées. Les îles de Patiras et de Margaux sont moins visitées, ainsi la compagnie Les Bateaux Bordeaux a préféré concentrer son offre sur des plages plus courtes.

« Si le tourisme fluvial attire les touristes, il est avant tout prisé des Néo-Aquitains »

Dégustations et patrimoine
Les offres sont multiples et ont un dénominateur commun : le patrimoine girondin, qu’il soit gastronomique, œnologique, architectural, naturel ou historique. Chez Presqu’île Croisière, la plupart des offres s’organisent sur des plages allant de 2 heures à 2h30, avec des dégustations de produits du terroir et de vins locaux, sur des thèmes divers : Découverte (du patrimoine), Clair de lune (le soir) Vigneronne (avec un vigneron à bord) Mascaret (où l’on surfe sur la vague à date précise) ou encore Moussaillon (pédagogique et ludique). Les Bateaux Bordelais sont, eux, la seule compagnie qui propose une restauration à bord d’un de ses bateaux, le Sicambre, qui compte une cuisine et sa brigade, et un vaste restaurant pouvant accueillir 150 convives (et 250 en cocktail). Déjeuner ou dîner croisière se dégustent en 3 plats et 2 heures 30 de navigation.

L’hermine en Navigation ©D.R

L’événementiel met les voiles
Un choix ludique très prisé par les entreprises qui privatisent les bateaux pour recevoir clients et collaborateurs : « Parce que c’est un lieu unique et stratégique qui permet de faire passer un message », note Nathalie Feferberg, directrice des Bateaux Bordelais.
Les privatisations sont l’autre gros volet de cette offre. Présents au port de Bordeaux depuis 1972, les Croisières Burdigala ont développé leur offre touristique. En plus des croisières quotidiennes : Au fil de l’eau ou Picnic, la compagnie propose des privatisations, dont certaines se font à quai. « Nous travaillons avec des agences d’événementiel, des entreprises organisent des séminaires, souligne Jade, « matelot commercial ». « Nous nous adaptons à la demande ». Les Bateaux Bordelais cultivent également leur formule business : « Tout est modulaire, on peut accueillir un CoDir de 10 participants ou une réunion de 100 personnes. » précise Nathalie Feferberg.

Un fleuve prisé des girondins
Si le tourisme fluvial attire les touristes, il est avant tout prisé des Néo-Aquitains : « 80% de notre clientèle est de la région » soutient Nathalie Feferberg. On compte une nombreuse clientèle d’autocars à moins de 2 heures de route de Bordeaux et de préciser : « Pour les privatisations, on compte 70% d’entreprises girondines (dont la plupart de Bordeaux Métropole) et 20% de parisiennes. » Et bonne nouvelle, les étrangers reviennent : si 2022 a vu très peu d’Asiatiques, des Européens et une clientèle haut de gamme américaine, tous semblent de retour pour 2023.

Par Nathalie Vallez de l’Echo judiciaires Girondins


Saint-Jean-de-Maurienne : L’éloge de la diversité

Dressée au XIIème siècle par les bâtisseurs du Saint-Empire romain germanique, la forteresse, largement troglodyte, s’imbrique dans un rocher aux dimensions spectaculaires. Elle s’érige en sentinelle sur la ligne de défense des châteaux vosgiens dont elle est aujourd’hui un témoin emblématique.

Construit au XIIème siècle comme la plupart des châteaux médiévaux alsaciens, Fleckenstein est l’exemple emblématique  d’un château de montagne construit sur un rocher de grès exceptionnel. Il était aménagé pour être à la fois un lieu de résidence, un symbole du pouvoir et une forteresse militaire. Édifiée par les empereurs Hohenstaufen, cette forteresse est restée pendant 600 ans le château familial des Fleckenstein et s’est agrandie et embellie en même temps que la famille s’est socialement élevée. La seigneurie elle-même comptait parmi les plus importantes de la région. La baronnie des Fleckenstein était composée de six bailliages, ces circonscriptions administratives et judiciaire médiévales, Lembach, Kutzenhausen, Soultz-sous-Forêts, Niederroerden, Roppenheim et Weiterswilller, et 35 villages. Cette famille apparait dans la région au XIIème siècle et son dernier représentant masculin, Henri Jaques, s’éteint en 1720.  L’histoire du château fort est donc intimement liée à celle de l’Alsace, cette région faisant, elle, partie du Saint-Empire romain germanique, jusqu’à son rattachement progressif à la France, pendant la période 1648-1697.

Réputée imprenable, la forteresse n’a pas failli à sa renommée, tombée sans combattre aux mains des troupes de Louis XIV. Aujourd’hui, ses vestiges impressionnent et séduisent les visiteurs qui découvrent un château fort emblématique de la régio. © D. PERONNE

C’est donc au XIIème siècle que  les empereurs Hohenstauffen assoient leur autorité sur la région en attribuant des fiefs d’empire à leurs plus fidèles vassaux. C’est ainsi que la famille Fleckenstein  se voit confier la forteresse. Elle va en assurer la gouvernance pendant des siècles. Au fil des ans, de multiples transformations architecturales sont apportées à l’édifice parallèlement à l’ascension  sociale de la famille et aux progrès de l’artillerie. Réputée imprenable pendant toute la période du Moyen Age, grâce à son système défensif, la forteresse finit par être dépassée et délaissée par la famille qui réside plus confortablement en plaine. Elle ouvre ses portes sans combattre aux soldats de Louis XIV qui la désarment et détruisent le logis seigneurial en 1680. Avec la disparition sans successeur masculin du dernier baron, les vestiges sont laissés à l’abandon. Au XIXème siècle, le courant romantique éveille un intérêt touristique pour le château « assoupi ». Il est classé monument historique en 1898.

Un système défensif très élaboré
L’exploitation touristique se développe avec la réalisation de travaux de déblaiement, de consolidation et de sécurisation. Un droit d’entrée pour aider à les financer est instauré à partir de 1958. Le château appartient à la commune de Lembach qui a la responsabilité de la conservation. L’exploitation est confiée à une régie intercommunale autonome. Le site accueille 70 000 visiteurs tous les ans. A l’intérieur de l’enceinte le parcours de visite est libre. Avec beaucoup d’éléments intéressants à voir, comme la double barbacane (ouvrage couvrant une porte typique du Moyen Age), la  citerne à filtration, l’abreuvoir. Après le contrôle d’accès, les visiteurs peuvent observer les fondations des deux tours  quasi circulaires qui rappellent l’existence d’une porte extérieure. C’est là, la dernière réalisation architecturale des Fleckenstein et le premier maillon d’un système défensif très élaboré, adapté à l’utilisation des armes à feu. A une trentaine de mètres de celui-ci, la tour-porte est composée de deux porches qui, une fois les portes closes, se transforment en une véritable souricière. Les meurtrières sur le mur gauche exposent l’ennemi aux tirs des défenseurs et les assommoirs au-dessus des portes, aux jets de toute nature.

© D. PERONNE

Au cœur du château, celui-ci devient troglodyte. Les visiteurs entrent en effet dans le rocher creusé par  la main de l’homme. Les bâtisseurs  y ont aménagé des salles et un accès au sommet, transformant ainsi le site en carrière. La pierre extraite a servi de matériau de construction pour les parties maçonnées de la forteresse. Là, le visiteur découvrira le puits plutôt insolite : on y pénètre à mi-hauteur, on le découvre en le regardant par le haut et on le traverse pour accéder  à une petite salle attenante qui abritait la roue à écureuil. Dans cette partie du site, à découvrir la salle troglodytique, la galerie des ancêtres où l’histoire des Fleckenstein  est retracée par l’image, puis l’escalier primitif, la table à feu, la salle d’archives, le cachot, la tour d’escalier en colimaçon. Toute la partie haute du château encore visible se situe sur cette  plateforme sommitale et correspondait au logis seigneurial.

Dominique Péronne pour RésoHebdoEco – www.reso-hebdo-eco.com

Pratique
www.fleckenstein.fr, info@fleckenstein.fr, Tél. : +33 (0)3 88 94 28 52
67 510 Lembach (nord de Haguenau)
Ne pas confondre avec un château qui porte un nom proche, celui du Flackenstein, en Moselle, situé près de l’étang du Hanau.

Horaires d’ouverture
Fin mars à début novembre, tous les jours à partir de 10 h
Boutique, aire de pique-nique couverte
Café des 4 châteaux, petite restauration en continu de 12 h à 17 h 30, 18 h l’été.

Tarifs
Visite libre : adulte : 5 €, enfant, 3 €
Visite guidée, sur réservation (à partir de 15 personnes) : adulte : 5 €, enfant, 3 €, Forfait visite guidée, 60 € pour l’ensemble du groupe
Tarifs groupes à partir de 15 personnes, sur réservation (40 pers. max)

Des transformations successives
Aujourd’hui, il ne reste plus guère de traces du château initial, si ce n’est l’entrée principale de l’édifice, époque XIIème siècle. A la fin du XIVème siècle, la cour est abaissée de quelques mètres et entourée d’une enceinte. L’accès à la plateforme se fait au centre du rocher par un escalier taillé dans le roc. Une chapelle flanque celui-ci au-dessus de la salle d’entrée. Le puits est protégé par une tour. Au début du XVème siècle, l’entrée principale est renforcée par une barbacane carrée. Un peu plus tard, le palais sur le sommet du rocher est reconstruit. Au milieu du XVIème siècle est construite l’imposante tour attenant à celle du puits renfermant l’escalier en colimaçon. D’autres transformations surviennent  au XVIIème siècle, avant que le château ne soit détruit en 1689. La tour de l’escalier est une tour carrée de 6 m sur 6 m, d’une hauteur actuelle de 23 m. Le diamètre de l’escalier en vis était de 4 m.

Un château-frontière
L’ancienne forteresse est située à une altitude de 387 m. Elle est le trait d’union entre les parcs des Vosges du Nord et celui du Palatinat, en Allemagne. Au nord-ouest, du côté de l’entrée, la frontière franco-allemande est située à 250 m environ, dans le petit vallon, en face du rocher du Hirtsfelsen  et le village allemand de Schönau. Au nord, les visiteurs peuvent apercevoir les ruines du château de Hohenbourg et de Loewenstein puis le rocher du Krappenfels. A l’est, s’étend l’énorme massif forestier du Thalenberg. Au sud se trouvent l’étang et le camping de Fleckenstein, à l’ouest, la vallée du Seinbach.

© D. PERONNE


Saint-Jean-de-Maurienne : L’éloge de la diversité

Arènes, musée, Maison Carrée, Tour Magne…,Nîmes regorge de monuments historiques. Pour faciliter leur découverte et les rendre accessibles au plus grand nombre, la municipalité a lancé le Pass Romanité. Un ticket unique permettant d’accéder à l’ensemble du patrimoine historique de la capitale gardoise. De quoi flâner dans la ville comme dans un musée. Immersion. 

Au détour de chaque rue Nîmes dévoile un peu plus de son patrimoine. Des petits bouts d’histoire précieusement conservés et qui font de la cité un incontournable des amateurs de l’époque romaine et bien plus encore…
La municipalité a mis en place le Pass Romanité. Un ticket unique donnant accès à quatre grands lieux renfermant des bribes de l’histoire locale, française mais aussi européenne. 17 euros, c’est le prix à payer pour s’octroyer le droit de réaliser un voyage dans le temps à travers les monuments nîmois. Un prix qui constitue une remise de 20% par rapport à l’achat de billets d’entrée dans chacun des monuments. 

Le Musée de la Romanité. Crédit : musée de la Romanité

Le musée de la Romanité pour comprendre les origines de Nîmes
Pourquoi ne pas commencer par le Musée de la Romanité ? Ce dernier renferme 25 siècles d’histoires à travers 5000 œuvres exceptionnelles. Afin de rendre la visite la plus immersive possible, de nombreux dispositifs multimédia permettent de découvrir la richesse des œuvres antiques retrouvées dans les sous-sols de Nîmes et comprendre l’influence de la romanité sur le territoire. Les origines de Nîmes sont ici évoquées, allant de l’époque gauloise à celle contemporaine. De quoi découvrir l’influence de la romanité au fil des siècles.
La visite démarre par les vestiges d’un fronton monumental qui orne l’atrium central du musée. Par la suite, l’escalier à double révolution entraîne le visiteur jusqu’au cœur de la vie quotidienne romaine, à la découverte de la ville et de ses habitants il y a près de 2 000 ans. 

: Les Arènes de Nîmes, amphithéâtre le mieux conservé du monde romain. Crédit : Arènes de Nîmes

Les Arènes, l’emblème de la ville
Incontournable de la ville de Nîmes, le Pass Romanité donne également accès aux Arènes. Ce monument emblématique est l’amphithéâtre le mieux conservé du monde romain. Au cœur de la vie nîmoise, il accueille encore aujourd’hui de nombreuses manifestations, dont des concerts tout au long de l’été.
La construction de l’édifice date de 90 après J-C. Sa fonction première était déjà à l’époque tournée vers le divertissement de la population avant qu’il ne devienne par la suite un refuge pour la population afin de faire face aux invasions.
Des visites autoguidées sont disponibles en son sein ainsi que des alcôves multimédias consacrés à l’histoire de la tauromachie ou encore des gladiateurs.

La Maison Carrée, candidate à l’Unesco. Crédit : Antoine Jézéquel

La Maison Carrée, candidate à l’UNESCO
La Maison Carrée, dont la construction démarre en 25 avant JC sous le règne de Philippe Auguste, et ne s’achèvera qu’en l’an 14 (après JC), est un temple romain destiné au culte impérial du temps d’Auguste. L’édifice vient de rouvrir ses portes après 9 mois de fermeture pour rénovation et présente une nouvelle scénographie. La Maison Carrée est actuellement candidate pour son inscription sur la liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Une réponse attendue en juillet 2023 qui viendrait mettre en lumière ce joyau de la Rome Antique, présenté comme « le cœur battant de Nîmes.»

La Tour Magne sur les hauteurs de la ville. Crédit : Arènes de Nîmes

La Tour Magne pour prendre de la hauteur
La Tour Magne est la plus haute et la plus prestigieuse tour de l’enceinte romaine. Sa hauteur n’a fait que varier au fil du temps, passant initialement de 18 à 36 mètres. Elle fait aujourd’hui 32 mètres et offre un panorama unique sur la ville. Pour s’y rendre, il faut traverser les jardins de la Fontaine, autre haut lieu de la vie nîmoise. La Tour Magne est classée au titre des monuments historiques depuis 1840. De quoi prendre un peu de hauteur sur l’histoire de la Cité gardoise.
Après une journée de visite, rien de mieux que de prendre la route et aller se rafraîchir dans les gorges du Gardon. De quoi apercevoir le Pont du Gard et continuer un peu ce voyage à travers l’histoire…

Informations pratiques : Pass Romanité : Billet valable 3 jours à partir de la date d’achat. Un seul billet à acheter dans n’importe lequel des quatre sites et qui permet de bénéficier d’un accès coupe-file au Musée de la Romanité et aux Arènes. 17 euros en tarif plein, 13€ (réduit, sous conditions), 9€ (7/17 ans). Forfait famille (2 adultes + 2 enfants 7/17 ans) : 48€.

Antoine Jézéquel du Réveil du midi pour Réso Hebdo Eco


Saint-Jean-de-Maurienne : L’éloge de la diversité

Destination culturelle, patrimoniale et gastronomique déjà mondialement reconnue, le Vaucluse s’affirme aussi comme une desdestinations ‘nature’ tendance de l’Hexagone. Un véritable plébiscite pour ce département alliant grands espaces et pratique des loisirs de plein air. Découverte de ce Vaucluse encore plus séduisant alors que l’automne arrive.

Pour beaucoup, le Vaucluse est avant tout une terre d’Histoire avec ses nombreux sites classés au patrimoine mondial de l’Unesco : le Palais des Papes, le célèbre pont Saint-Bénezet où l’on y danse tous en rond, les 4,33 km de remparts d’Avignon ainsi que le Théâtre antique et l’Arc de triomphe d’Orange. C’est aussi une terre de culture avec le Festival d’Avignon, le plus grand festival de théâtre francophone de la planète (plus de 1 600 spectacles lors de l’édition 2022), ou bien encore les Chorégies d’Orange, le plus ancien festival lyrique du monde créé en 1869. C’est encore une terre de gastronomie et d’art de vivre (8 crus des Côtes-du-Rhône dont l’emblématique Châteauneuf-du-Pape), près d’une vingtaine de tables étoilées et l’un des premiers producteurs agricoles de cerises, melons, truffes, fraises, raisins de table, figues, pommes, poires… produits sous toutes formes de labels garantissant leur qualité (AOP, IGP, Bio, AOC).

Mais le Vaucluse, a toujours été aussi un département ‘nature’ que les Français découvrent – ou redécouvrent – à nouveau. Loin des dérives du tourisme de masse, ce territoire est ainsi la destination verte ayant enregistré les plus fortes demandes en France parmi les grandes plateformes de réservation en ligne sur internet depuis les vacances de Pâques. Tout cela grâce à une offre à taille humaine respectueuse de son environnement.

Le Vaucluse offre 3 000 km de sentiers de randonnées balisés sur les contreforts du Ventoux mais aussi au cœur des vignes, des champs de lavandes et des plus beaux villages de France. ©Thomas O’Brien-VPA

A pied ou à vélo mais toujours à taille humaine

À tout seigneur, tout honneur : le Ventoux – et son nouveau Parc naturel régional – illustre cette offre nature. Que ce soit sur ses flancs ou sur ses routes, le géant de Provence a de quoi satisfaire les amateurs de grand air. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si plus de 155 000 cyclistes ont gravi l’an dernier ses 1910 mètres, soit 35 000 de plus que l’année précédente. Que les moins aguerris se rassurent il existe plus de 40 circuits balisés pour arpenter le Vaucluse à vélo, en VTT ou en vélo à assistance électrique. Le tout adossé au réseau ‘La Provence à vélo’ (www.provence-a-velo.fr) qui regroupe plus de 400 professionnels (location, transport, accompagnement, mais aussi hébergement et restauration) afin de réserver le meilleur accueil à ces visiteurs à deux roues.

Même philosophie, pour les randonneurs qui arpentent les chemins de Vaucluse. Entre balades au cœur des vignobles, des champs de lavandes et découverte des villages, dont 7 figurent parmi les 168 plus beaux villages de France, le Vaucluse offre 3 000 km de sentiers balisés au sein d’une soixantaine de circuits de différentes difficultés.

Après l’effort, le réconfort

Au final, que ce soit sur les contreforts du Luberon, les forêts des Monts de Vaucluse ou au bord des rivières s’écoulant de Fontaine-de-Vaucluse jusqu’à la plaine des Sorgues, les amoureux de la nature pourront se ‘requinquer’ grâce à une très large offre œnotouristique. En Vaucluse, quoique l’on fasse, les bons vins comme les bonnes tables ne sont jamais très loin.

Laurent Garcia de l’Echo du Mardi pour Réso Hebdo Eco

©Thomas O’Brien-VPA

Télévacances : Et si on restait ?

« Avant je disais que je travaillais à Paris et que je passais mes week-ends dans le Luberon, nous expliquait un grand producteur audiovisuel français. Aujourd’hui, je dis que j’habite en Vaucluse et que je ‘monte’ à Paris 3 ou 4 jours par semaine pour mes activités. »

Comme lui, ils sont de plus en plus nombreux à avoir choisi le Vaucluse pour s’y installer. Un besoin de nature ayant déjà débuté avant le Covid mais que la crise sanitaire n’a fait que renforcer. Il faut dire que le Conseil départemental de Vaucluse a eu la bonne idée d’accélérer le déploiement du réseau de fibre optique sur son territoire. Ainsi, depuis fin 2021, la zone d’intervention publique est désormais couverte à 100%, avec 10 ans d’avance, par le réseau Très haut débit (THD) faisant du Vaucluse le département de la Région Sud le plus avancé en la matière et l’un des plus en pointe au niveau national. De quoi inciter de nombreux visiteurs à envisager une installation pérenne pour améliorer leur qualité de vie. Le tout à 2h40 de Paris ou 1h de Lyon en TGV.

Les infos pratiques

   


Saint-Jean-de-Maurienne : L’éloge de la diversité

La Seine à Vélo, itinéraire cyclable de 420 kilomètres, démarre à Notre-Dame de Paris, suit la Seine jusqu’à la mer, traverse des communes et paysages variés. Alors que le cyclotourisme a la cote, cet itinéraire ouvert en 2020 séduit jusqu’aux États-Unis.

Relier Paris à la mer à bicyclette : c’est la promesse de la Seine à vélo, 420 km d’itinéraire cyclable, inauguré en octobre 2020. Ce parcours propose de rejoindre Le Havre ou Deauville depuis la capitale, avec la Seine comme fil conducteur. Deux régions (Île-de-France et Normandie), huit départements (Paris, Seine-Saint-Denis, Hauts-de-Seine, Yvelines, Val d’Oise, Eure, Seine-Maritime et Calvados) et plus de 130 communes sont traversés par ce tracé. De quoi découvrir toute une palette de paysages.

Des paysages que les quinze territoires engagés dans cette démarche veulent mettre en avant pour faire rayonner le patrimoine culturel, naturel, historique ou encore industriel de la vallée de la Seine. Et ça fonctionne : la Seine à vélo a été récemment classée parmi les 25 destinations incontournables en 2022 par National Geographic et figure dans les 52 destinations à visiter en 2022 par New York Times.

Les cyclistes roulent sur les traces de Claude Monet avec Giverny comme point d’étape.© David Darrault

Le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris lance le top départ de l’aventure sur La Seine à vélo. Dans la région Île-de-France, l’itinéraire passe par Chatou, Conflans-Sainte-Honorine, Mantes-la-Jolie et la Roche-Guyon. De ce village du Val-d’Oise, l’itinéraire se poursuit en Normandie pour mettre le cap sur Vernon. C’est sur les traces de Claude Monet que les cyclistes roulent, avec Giverny comme point d’étape. La visite de la maison et du jardin de Claude Monet est un incontournable, tout comme le Musée des impressionnismes. De Vernon, les couleurs impressionnistes planent encore jusqu’aux Andelys, où le Château Gaillard dévoile l’histoire médiévale normande et offre un somptueux panorama sur la vallée de la Seine.

C’est ensuite dans un environnement pittoresque qu’évolue les voyageurs. Ils pédalent avec les paysages de falaises dominant la Seine comme décor. Cette étape conduit au village de Poses, ancienne cité batelière dont l’histoire se découvre au Musée de la Batellerie. Avant de rejoindre Rouen, Pont-de-l’Arche avec son abbaye de Bonport ainsi qu’Elbeuf et sa Fabrique des Savoirs sont à découvrir au fil des kilomètres. La traversée de la forêt de La Londe Rouvray sonne l’arrivée dans la capitale normande remplie d’histoire où il fait bon déambuler dans son cœur médiéval préservé.

La cathédrale Notre-Dame-de-Rouen se situe en plein cœur de la capitale normande. © David Darrault

Depuis Rouen, direction La Bouille ! Les clochers de la capitale normande laissent place aux grues du premier port exportateur de céréales d’Europe, avant de s’effacer pour dévoiler les villages de grès et colombages typiques de Normandie. Les cyclistes pédalent au cœur du Parc naturel régional des boucles de la Seine. Pour rejoindre La Bouille, sur l’autre rive de la Seine, pas de pont mais un bac, une tradition fluviale qui perdure en Seine-Maritime. Classé sixième lors de la dernière édition du Village préféré des Français, La Bouille est un charmant village qui a su séduire Turner, Sisley ou encore Gauguin.

La Bouille a été classé 6e au Village préféré des Français sur France 2. © David Darrault

Après la route des impressionnistes, le parcours emprunte la route des fruits. Les voyageurs circulent entre les vergers de pommes, de poires, de prunes, de groseilles… Sur le chemin, les passionnés d’histoire pourront faire une halte au Château du Taillis et son musée Août 1944 à Duclair.  Après avoir traversé une nouvelle fois la Seine, les cyclistes découvriront « la plus belle ruine de France » selon Victor Hugo : l’abbaye de Jumièges, l’une des plus anciennes et remarquables abbayes bénédictines de Normandie.

L’itinéraire propose deux arrivées, dont l’une s’effectue au Havre, ville classée au patrimoine mondial de l’Unesco. © David Darrault

Pour finir le parcours, il faut faire un choix : poursuivre le voyage sur la rive droite vers Le Havre ou sur la rive gauche vers Deauville. Pour rejoindre Le Havre, la Seine à vélo se poursuit sur une ancienne voie ferrée jusqu’à Caudebec-en-Caux, et emmène les amateurs de la petite reine à Villequier, lieu de résidence de la famille Hugo et Vacquerie. Une route rejoint ensuite Lillebonne qui abrite un musée retraçant l’histoire gallo-romaine de la ville. Pour la dernière étape avant d’atteindre Le Havre, les voyageurs se faufilent sous l’impressionnant pont de Tancarville, une œuvre architecturale suspendue à 123 mètres de hauteur qui fut le premier franchissement de la Seine entre Rouen et Le Havre. Falaises, champs et paysages industriels accompagnent les voyageurs vers leur destination. Avant de découvrir Le Havre, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, Harfleur et ses maisons médiévales méritent le détour ! En fin de parcours, jusqu’à la plage du Havre, les cyclistes accompagnent le fleuve qui se jette dans la Manche.

Chloé Guérout

Pratique
Afin de préparer au mieux l’itinéraire, les cyclistes peuvent se rendre sur le site de La Seine à vélo (laseineavelo.fr) qui répertorie toutes les étapes (12 pour Le Havre et 13 pour Deauville). Le guide La Seine à vélo, de Paris à la mer, est disponible en librairies aux éditions Chamina (15€).


Saint-Jean-de-Maurienne : L’éloge de la diversité

Construit à la fin du Moyen Age, le château de Malbrouck est le seul château du XVème siècle intégralement conservé en Lorraine. Depuis sa position dominante surplombant la vallée de Manderen, il a fière allure avec ses hautes murailles et ses quatre tours d’angle. Depuis son rachat par le Conseil départemental de la Moselle, il est devenu un des atouts majeurs du tourisme régional.

Perché sur sa colline, il domine de ses tours carrées la vallée en contrebas et le village de Manderen. Ici, nous sommes tout au nord du département de la Moselle, à deux pas du Luxembourg et de l’Allemagne, une région marquée par les guerres, le flux et le reflux des frontières. Et qui explique bien sûr la présence d’une telle forteresse. Le Château de Malbrouck est aujourd’hui un des fleurons du patrimoine touristique en Moselle. Le Conseil Départemental, qui mène une politique active de valorisation du patrimoine, a acquis cette forteresse en 1975. Il y a engagé de longs travaux de restauration qui se sont terminés au cours de l’été 1998. La somme investie a représenté cent millions de francs à l’époque, soit plus de 15 millions d’euros. Après cette intense période de réhabilitation, le site a été ouvert pour la première fois au public le 5 septembre 1998. L’exposition inaugurale avait été organisée sur le mythe de la Toison d’Or. Plusieurs expositions prestigieuses y ont été par la suite organisées : « les Dragons » en 2005, Niki de Saint-Phalle en 2010, Robert Doisneau, en 2011, Ben en 2012, Georges Brassens en 2013, « Samouraïs et Chevaliers » en 2015, Les Héros dessinés, « de la Guerre de Troie à la Guerre des Étoiles » en 2017, « Les 70 ans du Journal – Tintin, les jours heureux » en 2018, « Hergé, une vie, une œuvre » en 2019. Enfin « Astérix l’Européen » qui a remporté un vif succès, en 2021.
Mais pour mieux connaître les riches heures de cet édifice si particulier, remontons dans le temps… En l’an 1414, Arnold IV de Sierck demande au Duc de Lorraine l’autorisation de bâtir une demeure sur la colline surplombant le village de Manderen. Édifié à partir de 1420, le château est le témoin de nombreux événements qui ont marqué l’histoire de ce côté-ci et de l’autre côté de la frontière. Hélas, il n’échappe pas aux ravages de la Guerre de Trente Ans, début XVIIème siècle. Il n’est plus que ruines et désolation. D’importants travaux de reconstruction sont ensuite entrepris. Il prend alors le nom de château de Malbrouck, dû aux fameux John Churchill, duc de Marlborough. Celui qui « s’en va-t’en guerre », comme le chante la comptine. Notre homme y avait établi son quartier général lors de la Guerre de Succession d’Espagne. Marlborough, dont le nom est difficile à prononcer dans ces contrées de langue germanique, était devenu, par le truchement des transcriptions écrites et surtout orales, Malbrouck. Pour l’histoire, il faut savoir que ce célèbre John Churchill est un ancêtre du nom moins célèbre Winston Churchill !

En 1930, le château est classé Monument historique. En 1975, il est acquis par le Département de la Moselle. S’en suit une longue période de restauration jusqu’à sa réouverture en 1998. © CD 57

Un chantier colossal
Passent trois siècles et, en 1930, le château est classé Monument historique. En 1975, il est acquis par le Département de la Moselle. De nombreux travaux de restauration sur une surface de bâti d’environ 1500 m2 sont entrepris de 1989 à son ouverture au public en 1998. Il constitue par son ampleur et sa durée, le deuxième plus important chantier portant sur un Monument Historique en France. Un travail d’études préparatoires colossal  a été mené pour respecter la charte de Venise qui définit les principes de restauration d’un monument.
Le château possède quatre tours : la Tour de la Lanterne, la Tour de la Sorcière, la Tour du Rocher Chauve et la Tour des Dames. Cette dernière possédant la particularité d’être ronde à pan coupé. Chacune est flanquée d’une tourelle d’escalier. Les quatre tours sont reliées entre elles par des murs de courtine d’une hauteur de 12 à 18 m. Dans la cave, les fouilles archéologiques ont révélé la présence de plomb, de mercure et d’antimoine. Des éléments qui laisseraient penser que certains habitants du lieu auraient pu pratiquer l’alchimie. La Tour des Dames est certainement la plus ancienne du château. Construite sur un rocher plus stable, elle était la mieux conservée. Elle est la seule à posséder un dispositif militaire efficace avec des mâchicoulis.
Déambuler dans les différentes parties de ce bel édifice est une vraie découverte. Le travail accompli par les artisans est admirable. La vue des remparts sur les vallées environnantes, sur le Pays des Trois Frontières, est exceptionnelle. D’où le succès en matière touristique qui ne se dément pas depuis presque 25 ans maintenant : depuis son ouverture, cet endroit emblématique du tourisme mosellan a accueilli plus de 1 500 000 visiteurs

Dominique Péronne

L’expo de l’été : une rétrospective ‘René Goscinny’
Astérix, Lucky Luke, Iznogoud, le Petit Nicolas, les Dingodossiers… Ces bandes dessinées font désormais partie de notre patrimoine culturel. Si beaucoup ont déjà fait l’objet d’une exposition, ce n’était jusqu’à présent pas le cas du travail de scénariste de René Goscinny. Pour la première fois, une rétrospective inédite révèle les secrets de fabrication de celui qui a marqué à jamais l’art de la bande dessinée. De ses péripéties américaines à ses collaborations étroites avec les plus grands artistes du 9ème art de son temps, tels Albert Uderzo, Morris ou encore Gotlib, ce sont plus de deux décennies d’écriture que retrace cette exposition exceptionnelle. Une période au cours de laquelle René Goscinny a imaginé plus de 450 scénarios de bande dessinée. Elle met en avant également les ressorts de son écriture, la justesse de ses dialogues, l’équilibre entre les personnages et un sens du découpage et des rebondissements imparable. Enfin, le parcours à la découverte du travail de Goscinny se penche sur l’un des aspects les moins connus de sa carrière. A savoir son implication dans la lutte pour les droits d’une profession aux contours encore flous. Un combat qui a contribué à la reconnaissance de la bande dessinée comme un art à part entière.
Exposition à voir jusqu’au 13 novembre 2022

L’Exposition Goscinny au Château de Malbrouck. © Guillaume Ramon

Informations pratiques
Château de Malbrouck, 57480 Manderen-Ritzing – 03 87 35 03 87 – www.chateau-malbrouck.com – malbrouck@moselle.fr
Horaires d’ouverture 2022
Ouverture du 9 avril au 25 novembre.
Avril, mai juin, septembre, octobre, novembre, du mardi au vendredi de 10 h à 17 h et de 10 h à 18 h, les week-ends et jours fériés.
Juillet-août : du mardi au dimanche de 10 h à 18 h.
Fermé le 1er novembre.
Tarifs
Plein tarif : 7€. Réduit : 5€. Gratuit pour les moins de 16 ans. Possibilité d’acheter les billets en ligne.
Accessibilité aux personnes handicapées
L’accès aux personnes malentendantes et malvoyantes est réalisable à l’occasion de presque toutes les manifestations. En revanche, l’accueil des personnes en fauteuil roulant est uniquement possible dans quelques espaces : la première tour qui dispose d’un ascenseur, le rez-de-chaussée de la tour du Rocher Chauve où se trouvent un espace d’exposition, la taverne, certaines salles de réception et les toilettes. Attention, les espaces de visites du château sont difficiles d’accès pour les poussettes.
Se restaurer et se loger
Hôtel-Spa cinq étoiles ‘Le Domaine de la Klauss’ à Montenach, labellisé ‘Relais et Château’. 28 chambres de grand confort. 2 Impasse du Klaussberg, 57480 Montenach. 03 82 83 19 75. www.domainedelaklauss.com


Saint-Jean-de-Maurienne : L’éloge de la diversité

Découvert en Ardèche et exploité depuis la fin des années Trente, labélisé Grand site de France depuis 2004, l’Aven d’Orgnac propose aux visiteurs une multitude d’expériences à vivre en surface comme dans les entrailles de la terre, que ce soit au cœur de la grotte aménagée la plus profonde de France comme au musée de la préhistoire voisin ou au travers les sentiers de randonnées qui serpentent au milieu de la forêt de chênes verts qui tapissent la région.

Descendre en rappel, suspendu à une corde,  à travers l’entrée naturelle comme le fit son inventeur, Robert de Joly, en 1935, ou plus simplement, emprunter les 720 marches qui permettent d’atteindre une profondeur de 120 mètres … Découvrir les secrets cachés de la grotte en parcourant la via-corda qui longe les parois de la plus profonde cavité naturelle aménagée de France … Déguster (les mardis et jeudis) dans l’intimité des profondeurs les meilleurs crus de la région, précieusement conservés à une cinquantaine de mètres sous terre à une température et à un niveau d’humidité constants … Faire plus ample connaissance avec nos ancêtres de la préhistoire et s’initier à l’art délicat de tailler des silex, d’allumer un feu en frottant deux brindilles l’une contre l’autre … Tenter de fabriquer des bijoux ou bien encore de chasser à la sagaie sont quelques unes des nombreuses activités qu’il est possible de vivre sur le site de l’Aven d’Orgnac. Et elles sont loin d’être les seules. Découvrir la faune et la flore locale en empruntant un des nombreux sentiers balisés au cœur de la garrigue et à l’ombre des chênes caractéristiques de ce pays, situé à la frontière de l’Ardèche méridionale et du Gard, est également possible tout comme il possible de partir à la découverte de la Baume de Ronze, un endroit préservé jadis peuplée par des tribus primitives distant de quelques centaines de mètres, ou bien encore de se lancer dans une chasse au trésor en attendant le soir venu, d’assister, en plein air, à une représentation de Dom Juan, version Molière…

© Frédéric Rolland

Labélisé Grand Site de France depuis 2004 et qualité Tourisme, titulaire de trois étoiles au guide vert Michelin, l’Aven d’Orgnac offre à ses visiteurs une multitude d’expériences à vivre au cœur d’un environnement protégé, préservé, riche en émotions, à commencer par la grotte en elle-même. Véritable chef d’œuvre de la nature, la cavité  qui offre une hauteur sous plafond de près de 60 mètres propose en effet une très grande variété de concrétions subtilement mises en valeur par un spectacle son et lumière qui en renforce la majestuosité. Vestiges de temps immémoriaux, palmiers géants, piles d’assiettes, buffets d’orgues, draperies et autres colonnes de calcite se dévoilent sous leurs plus beaux atours et illustrent à merveille 100 millions d’années d’histoire géologique. 

© Frédéric Rolland

À quelques mètres de la sortie de l’ascenseur qui permet de remonter des froides abymes (12° en permanence) sans le moindre effort, le musée de la préhistoire offre, lui, un face-à face saisissant avec nos très lointains ancêtres dans une muséographie qui offre aux visiteurs une approche moderne et ludique de la préhistoire via notamment la mise à disposition du public de nombreuses tables tactiles et bornes interactives mais aussi de nombreuses maquettes, matériels et scénettes reconstituées. Les plus hardis auront le loisir de renouer avec des gestes oubliés, ceux pratiqués il y a quelques milliers d’années quand l’homme, prenant conscience de ses capacités, des richesses et des dangers qui l’entouraient,  a commencé à vouloir domestiquer, apprivoiser son environnement. Une journée complète n’est pas de trop pour profiter pleinement d’un site qui nous replonge dans nos origines et qui pourtant, est plus que jamais ancré dans l’avenir.

Frédéric Rolland

© Frédéric Rolland

Côté pratique
Située à une vingtaine de kilomètres de Vallon Pont d’Arc sur la commune d’Orgnac l’Aven, aux limites de l’Ardèche et du Gard,  le site – accessible aux personnes à mobilité réduite, y compris la grotte – est ouvert sans interruption tous les jours du 1er février au 15  novembre et durant les vacances de Noël de 9h30 à 19 heures. Les tarifs – qui englobent la visite guidée de la grotte d’une durée d’une heure, l’accès au musée de la préhistoire et la participation aux différents ateliers thématiques – vont de 14,90€ pour un adulte à 9,90€  pour les 6-14 ans. Compter 11,90€ pour les étudiants, demandeurs d’emploi et familles nombreuses dès trois enfants. Possibilité de pique-niquer et de se restaurer sur place.  Parking ombragé et gratuit. Aire de jeux. Plus d’infos  et réservation : www.orgnac.com    

https://echodumardi.com/tag/un-ete-en-france/page/2/   1/1