21 décembre 2024 |

Ecrit par le 21 décembre 2024

Théâtre à Avignon, à défaut de public, la Factory ouvre grand ses portes aux artistes…

Cinq compagnies sont en résidence durant tout le mois de janvier au Théâtre de l’Oulle et à la salle Tomasi.

De la danse avec le chorégraphe burkinabé Issa Sanouqui  qui propose avec sa nouvelle création, à la fois un cri sourd qui cherche à être entendu et les confessions d’un danseur du XXIe siècle. Un autre projet chorégraphique « Echine» mené par la Compagnie du Scarabée explorera l’univers de la colonne vertébrale.

Du théâtre contemporain avec le collectif Dixit qui va nous guider vers l’arbitraire et au cœur d’une prison de verre aussi vaste qu’impitoyable…

Le chef d’œuvre de Camus «Caligula» revisité par la Compagnie des Perspectives mais toujours actuel.

Le texte «Home movie», lauréat de l’Aide à la création de textes dramatiques mis en scène par la compagnie  des Lucioles.

Théâtre de l’Oulle, la Factory/ Fabrique d’arts vivants, salle Tomasi. Contact : 09 74 74 64 90 contact@theatredeloulle.com

Michèle Périn


Théâtre à Avignon, à défaut de public, la Factory ouvre grand ses portes aux artistes…

En ce début d’année, alors que les lieux culturels doivent toujours garder leurs rideaux baissés, les acteurs du secteur sont toujours dans l’expectative des annonces du gouvernement. Une situation pour le moins difficile et des perspectives incertaines qui font craindre le pire pour la Fédération des Théâtres indépendants d’Avignon (FTIA) quant à la bonne tenue de la prochaine édition du Festival OFF.

Pas de réouverture des théâtres, cinémas et musées le 7 janvier. C’est ce qu’a annoncé le gouvernement suite au niveau encore élevé de contaminations dues au Covid-19 qui retarde davantage la réouverture des lieux culturels. Une nouvelle douche froide pour les acteurs culturels qui doivent tant bien que mal composer avec l’inconnu (aucune date précise de réouverture n’a été annoncée) alors que ces derniers réclament des échéances précises. Pour la FTIA, fédération née en mai 2020 qui regroupe 47 théâtres pour 77 salles, les inquiétudes sont légitimes à moins de six mois de l’édition 2021 du Festival OFF. « Nous sommes dans une situation qui évolue au gré de l’épidémie, constate Harold David, co-président de la FTIA. Or un festival de l’ampleur du OFF se prépare au moins un an à l’avance. La question du temps est essentielle. C’est pourquoi il devient urgent de connaître les conditions de réouverture des festivals prévus cet été et à quel prix. Pour les compagnies, le festival OFF représente une prise de risque et un réel enjeu financier et économique. »

Face à l’incertitude, la FTIA émet deux hypothèses, celle d’un OFF dégradé en raison des conditions sanitaires et de l’évolution de la pandémie ou celle d’un OFF qui serait impossible en raison d’un certain nombre de contraintes connues actuellement (fermeture administrative, interdiction de rassemblement…) mais aussi en raison de l’impact des conditions sanitaires sur la situation économique globale du OFF, des théâtres et des compagnies. « A partir du moment où un certain nombre de contraintes vont venir modifier un équilibre déjà extrêmement précaire en temps normal, l’impact économique provoqué peut décider de l’impossibilité du OFF à se tenir, explique Harold David. Pour éviter ce scénario, il faut que des mesures compensatoires soient mises face aux contraintes sanitaires imposées par la pandémie. Des mesures qui ne sont évoquées par personne aujourd’hui, ni de la part de l’Etat ni des collectivités… Si ces mesures ne sont pas à la hauteur de la prise de risque, par défaut il est fort probable que le OFF ne puisse pas avoir lieu. » Et d’ajouter : « Il me semble qu’au-delà du 1er mars, si aucun scénario n’est mis sur la table, s’il est toujours impossible pour les théâtres et les compagnies de se projeter, il me semble difficile pour le OFF de se mettre en œuvre… »

Malgré les inquiétudes, la FTIA a lancé en début d’année différentes commissions de travail, parmi lesquelles la mise en place d’un système de mutualisation des ressources entre les différents théâtres partenaires, l’animation du territoire (via la digitalisation d’évènements pour faire face à la crise sanitaire), le lancement de la 2e édition du festival Indépendance(s) – qui réunit spectacles, ateliers, lectures et rencontres – prévu pour les vacances de printemps, ou encore la réalisation d’une charte des lieux pour améliorer et faciliter l’accueil des compagnies et du public.


Théâtre à Avignon, à défaut de public, la Factory ouvre grand ses portes aux artistes…

La 75e édition du festival d’Avignon aura lieu du 5 au 25 juillet 2021. La programmation sera dévoilée en mars.

Le cycle des rencontres reprend à la Fabrica
Tous les mois, la salle de la Fabrica reçoit un metteur en scène, auteur ou acteur présent en juillet au Festival d’Avignon. Une manière de préparer l’édition et de fidéliser le public autour d’un parcours du spectateur. Avec son prochain spectacle « Autophagies (Histoires de bananes, riz, tomates, cacahuètes, palmiers. Et puis des fruits, du sucre, du chocolat)  », la metteuse en scène Eva Doumbia propose de s’interroger sur la dimension politique des nourritures. En revenant avec humour et tendresse sur leur provenance et leur mode de culture, les aliments, ici doués de parole, déjouent la pensée commune et modifient ce que nous pensons « de toujours », « de fait » ou « acquis ». Un spectacle qui va peut-être nous poser la question d’un changement durable de régime !

Visio conférence mode d’emploi
La rencontre sera animée par le journaliste Michel Flandrin. En direct de la Fabrica, elle pourra se suivre sur www.festival-avignon.com et sur facebook.com/festival.avignon. Vous pourrez poser vos questions sur la page de l’événement ou en direct de la rencontre en commentaires de la vidéo. Mardi 8 décembre 2020.19h.

Le festival d’Avignon soutient ses libraires pour Noël
Depuis 2018, les librairies d’Avignon La Crognote rieuse et l’Eau Vive ainsi que les Lettres vives à Tarascon se sont associées pour proposer la librairie du Festival d’Avignon, durant les 72  et 73e édition à la Maison Jean Vilar et durant la Semaine d’art en Avignon à La Fabrica. En cette période exceptionnelle, le Festival d’Avignon les soutient et invite tous les passionnés du texte à leur rendre visite pour leurs achats de Noël…

Michèle Périn


Théâtre à Avignon, à défaut de public, la Factory ouvre grand ses portes aux artistes…

Ce samedi à 16h se jouera en direct sur le web ‘L’histoire du soldat’, un spectacle qui restera visible pendant 15 jours.

Un jeune soldat qui rentre chez lui en permission rencontre le Diable et lui vend son violon (son âme) en échange d’un livre qui prédit l’avenir et qui le rendra très riche. Mais Joseph se rend vite compte qu’en donnant son accord il est devenu ‘mort parmi les vivants’, et la vacuité de sa richesse lui apparaît brutalement. Une série d’évènements et d’émotions ponctuent cette quête du bonheur dont on se demande jusqu’aux dernières notes qui du diable ou du soldat aura le dernier mot. Un mimodrame composé par Igor Stravinsky en 1917 sur un texte de Charles-Ferdinand Ramuz, réunissant la musique, le texte et la pantomine, alors que la 1ère guerre mondiale battait son plein.

L’équipe
Version de l’enregistrement d’Harmonia Mundi. Histoire du Soldat Igor Stravinsky. Avec  Didier Sandre, Denis Podalydès, Michel Vuillermoz de la Comédie-Française et Olivier Charlier au violon. Ensemble instrumental sous la direction de Jean-Christophe Gayot. Ballet de l’Opéra Grand Avignon

Infos pratiques
L’Histoire du Soldat, Igor Stravinsky. L’Autre Scène, Vedène. Durée du spectacle 1h. A partir de 6 ans. Lien Youtube du REPLAY de l’Histoire du Soldat diffusé en direct Samedi 14 novembre youtu.be/icRQnHsFt6Y. Celui-ci est visible pendant 15 jours. Infos et billetterie 04 90 14 26 40 operagrandavignon.fr

Grâce à eux
Chorégraphie et costumes Eugénie Andrin. Décors et lumières Laurent Castaingt. Le petit garçon (le Soldat) Anthony Beignard. Le Clown (le Diable) Ari Soto. Marilyn Monroe (la Princesse) Anne-Sophie Boutant. La poupée (la Fiancée) Aurélie Garros.  Le fiancé Paul Gouven. La mère Noémie Fernandes.
Les soldats et les villageois : Anne-sophie Boutant, Noémie Fernandes, Giulia Monaco, Paul Gouven.
Les cartes à jouer et les danseurs Noémie Fernandes, Giulia Monaco, Paul Gouven.


Théâtre à Avignon, à défaut de public, la Factory ouvre grand ses portes aux artistes…

La messe est dite : le off 2019 était le dernier modèle du genre, les conditions ne sont pas réunies à ce jour pour un festival off 2021. Alors pourquoi ne pas repenser le mode de fonctionnement, réinterroger le modèle économique et artistique du feu festival off ?  La Fédération des théâtres indépendants est née de cette volonté et les Etats généraux du Off en avaient donné les prémices en juillet 2020.

Attendre et voir ou réfléchir et agir.
La Fédération des théâtres indépendants d’Avignon et les Etats généraux du Off, entités toutes deux nées à la faveur du confinement, ont choisi la deuxième option.
Créée le 11 Mai 2020 et implantée à Avignon, la Fédération des théâtres indépendants d’Avignon ( FTIA) est née de la volonté de nombreuses salles de spectacles privées avignonnaises de fédérer leurs forces et leurs énergies afin de mieux faire connaître et reconnaître leurs actions….rejointe par les Etats généraux du Off – les Egoff – qui avaient déjà proposé une réflexion en visio-conférence et des rendez-vous publics en juillet 2020. A ce jour, 75 salles de spectacles privées -sur 204- ont rejoint la fédération, représentant ainsi 36% de la jauge totale disponible.

La Semaine d’Art : Un premier rendez-vous artistique mais surtout un acte militant.
Lors de la conférence de presse du samedi 23 octobre dernier, les 8 membres du Collège solidaire  de la FTIA ont salué l’initiative du Festival d’Avignon d’avoir créé La Semaine d’Art. Voilà qui permet à la toute nouvelle association des théâtres indépendants de concrétiser leur désir de jouer envers et contre tout, loin de toute rentabilité. Comme l’a rappelé Sylvain Cano-Clémente, directeur du théâtre du Rempart qui accueillait cette réunion : « Si c’est une opération blanche, ça sera déjà bien, notre volonté est d’abord d’être toujours vivants». C’est ainsi que 58 spectacles seront présentés dans 14 lieux. Fait unique  dans l’histoire du festival – qui n’en est pas un- il y aura une billetterie centralisée cependant chaque théâtre aura ses propres tarifs, preuve s’il en est d’une belle coopération. Des restaurants joueront le jeu en proposant un service non-stop de 11h à 20h. Le programme a dû être remanié pour adapter les horaires au couvre-feu et sera disponible en version papier dès ce 27 octobre.

Campagne de communication : ‘jevaisauspectacleenavignon’
Le message de la Fédération des Théâtres indépendants d’Avignon : «Face au Covid, un seul mot d’ordre : le spectacle parce qu’il est vivant, le restera coûte que coûte !  On peut venir au spectacle en toute sécurité  aucun cluster issu d’une salle de spectacle n’ayant été identifié à ce jour et le danger se situant plus sur le plateau pour les artistes, notamment lors des répétitions. »

La comédienne Judith Magre, marraine de ce premier rendez-vous.
Fidèle d’Avignon, choisie comme symbole d’une femme libre et indépendante, Judith Magre a su gérer une carrière variée allant de Jean Vilar à … Claude Lelouch.  Elle surprendra pendant 2 jours avec un hommage à l’homme de lettres qu’est Gérard Depardieu. Etonnant non ? «Monstre», paru en 2017 est l’apologie de l’énorme, de l’outrancier que, justement, la frêle Judith Magre se chargera de nous faire découvrir avec toute l’élégance qui la caractérise.

Des pépites, des créations, des récitals.
Certes nous sommes loin des plus de 1000 spectacles présentés en juillet dans les Off successifs mais avec 58 spectacles programmés en une semaine (et plus de 150 tout théâtres confondus) et sur des horaires contraints la sélection n’était pas aisée. Notons le choix du très petit théâtre du Chapeau Rouge qui a voulu privilégier le jeune public tout particulièrement touché par la crise sanitaire, des conférences théâtralisées à La Condition des soies, une vente aux enchères ‘Banco Bécaud’ pour revisiter le répertoire du grand Gilbert, du lyrique au Théâtre des brunes, un quintet de trompettes mis en scène par François Rollin au Théâtre du Rempart ainsi que du Feydeau et du Maupassant…

Jusqu’au au 1er novembre. Pour réserver cliquez ici.


Théâtre à Avignon, à défaut de public, la Factory ouvre grand ses portes aux artistes…

Dans le cadre de la semaine d’Art du Festival d’Avignon, la Ville de Sorgues propose une représentation unique ‘d’Andromaque à l’infini’.

«Oreste, le fils du roi grec Agamemnon, arrive en Épire avec une ambassade. On l’a chargé de convaincre Pyrrhus de se débarrasser d’Astyanax qui, par son origine troyenne, constitue une menace pour la Grèce. Mais Pyrrhus est tombé amoureux d’Andromaque, la mère d’Astyanax, et refuse de ce fait de livrer son fils aux Grecs. La situation est d’autant plus compliquée que Pyrrhus est fiancé à une princesse grecque, Hermione. » Voici pour l’introduction de cette tragédie en cinq actes et en vers de Jean Racine (1639-1699), créée à Paris au théâtre de l’hôtel de Bourgogne en 1667.

Inspirations
Troisième pièce de Racine, cette tragédie marque le véritable point de départ de sa carrière. Il s’y inspire essentiellement de l’Énéide, de l’Andromaque d’Euripide, de la Troade de Sénèque, probablement aussi du sixième livre de l’Iliade et de certaines pages de Darès.

Quand Molière se joue de Racine
Le succès fut immense mais les critiques fusèrent et, dès mai 1668, Molière joua la Folle Querelle de Subligny qui prétendait pointer les défauts de la pièce. Andromaque surmonta ces attaques et reste, aujourd’hui encore, la pièce la plus appréciée de Racine. Avec Andromaque Racine traite la tragédie et son cortège de sentiments : l’exclusivité, la passion et la folie. Ici, enfin, dans ‘Andromaque à l’infini’, la mise en scène de Gwenaël Morin insuffle l’énergie symbolisée par de jeunes comédiens au gré d’une scénographie épurée, d’un texte réinterprété, aux renouvellements illimités.

‘Andromaque à l’infini’. Jeudi 29 octobre à 18h. Pôle culturel Camille Claudel. Salle de spectacle. Tarifs : 20€, 14€ (- 26 ans, étudiant) Abonnement : se renseigner auprès du Festival d’Avignon : 04 90 14 14 14. 285, avenue d’Avignon à Sorgues. 04 86 19 90 90
festival-avignon.com et points de vente habituels.


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Entretien avec Julien Gélas, directeur du Théâtre du Chêne noir à Avignon.

Théâtre du Chêne noir

«Cela fait plus de deux ans et demi que je co-dirige le Théâtre du Chêne noir et maintenant je suis aux manettes.   Evidemment, Gérard (Gélas) reste un artiste et est très présent dans la programmation, dans la création, dans l’écriture. Moi ? J’ai la charge de continuer cette belle histoire et de diffuser le plus d’œuvres possibles.»

Mon empreinte ?

«Mon empreinte ? Je vais surtout essayer d’apporter ce que je suis, c’est-à-dire, la vision d’un jeune-homme de mon époque –j’ai 30 ans- insuffler de la jeunesse, même si Gérard a toujours eu cet esprit de tisser des passerelles entre les différents domaines de l’art. Cela me comble puisque je suis musicien, auteur et metteur en scène. C’est en moi et c’est aussi au cœur du Chêne noir qui a été une troupe de musiciens et d’acteurs pendant plus de 20 ans, ainsi j’en perpétue l’esprit.»

La création en résidence

«Après, j’ai mes goûts. C’est presque indescriptible… Les textes contemporains prendront une place importante avec des artistes invités en création, en résidence au Chêne noir et qui seront produits, en cela c’est une première. Nous accueillons 4 spectacles en résidence ; Stéphane Caso pour ‘To be or not to be Avignon’ ; ‘Racin.e(s)’ sur justement Jean Racine, une création de jeunes créateurs issus du Conservatoire d’Avignon, la compagnie A Divinis qui travaille avec Olivier Py. ‘Les chaises’ de Ionesco avec Renaud Gillier, la compagnie Les passeurs qui sera une production Chêne noir prévue pour 2021 et ‘Maivieschool’ une école de hip hop qui va, avec les jeunes des quartiers, proposer des concours de hip hop en fin d’année et qui sera également en résidence de création ici. L’idée ? Créer des passerelles entre l’intra et l’extramuros.»

La nouveauté ?

«On accueille et on produit beaucoup de nouveaux spectacles. Notre volonté est d’accompagner de nouveaux créateurs, des talents en devenir et, en même temps, de présenter des artistes et des œuvres confirmés en théâtre, musique et conférences qui sont les trois axes du Chêne noir. Ce qui nous définit ? Le théâtre populaire, Gérard vient de là, Jean Vilar était son maître. Moi, je m’inscris dans cette tradition et je la revendique. C’est un théâtre qui parle à tout le monde mais avec une exigence de qualité de théâtre d’art. Ce qui est important ? C’est aussi programmer des auteurs. Je m’imprègne toujours du texte avant de penser aux acteurs. Il n’y a pas de théâtre sans auteurs ni sans textes. C’est la 1ère étincelle qui donne la magie au reste. Et il n’y a pas de textes sans acteurs. Cette année nous donnerons à voir et entendre des auteurs majeurs comme Jean Racine, Georges Feydeau, Eugène Ionesco… Cela fait partie de ce que je défends.» 

Une nouvelle vague ?

«La clientèle, les abonnés du Chêne noir ont peut-être l’âge de Gérard, avec votre arrivée celle d’une nouvelle vague, complémentaire à la 1ère ? Cela fait partie de mes paris : le renouvellement des publics avec celui qui nous est fidèle depuis plusieurs décennies, qui connaît ce que l’on fait et qui nous est précieux et continuer à aller chercher les scolaires, les jeunes. J’ai d’ailleurs été frappé en Chine par la moyenne d’âge des spectateurs qui est de 35 ans, dans les salles de théâtre. Il ne s’agit pas de faire de jeunisme, en revanche il faut mélanger tous les publics, c’est l’essence même du théâtre populaire : pas de limite d’âge, de classe sociale, toujours ouvrir son esprit…»

Le Horla

«Pour le Horla j’ai extrait l’œuvre de son époque et je suis parti sur la comparaison, le rapport de l’homme à la machine, de l’homme à l’invisible. Le théâtre est le lieu où l’on se pose des questions liées à des problèmes universels et actuels. Chaque époque met au jour de nouvelles problématiques dont les auteurs et les metteurs en scène s’emparent.»

L’œuvre qui m’a le plus marqué ?

«Quelle œuvre m’a le plus marqué ? Un roman d’Honoré de Balzac ‘La recherche de l’absolu’. (Ndlr : La Recherche de l’absolu est un des textes les plus attachants de Balzac. Il traite de la recherche de la perfection, thème que l’on retrouve dans ‘Illusions perdues’ (le papier parfait pour l’imprimerie Séchard) et ‘Le Chef-d’œuvre inconnu’ (une peinture plus forte que la réalité). C’est un roman fantastique, sans doute pas le plus connu. Cette œuvre intervient alors que les religions se meurent en Occident et fait émerger la question de l’absolu dans la science et l’art comme une recherche, même spirituelle. Je considère que l’art est aussi une quête d’absolu. Ce qui m’a bouleversé ? La quête de sens. L’art est une spiritualité, ce n’est pas juste un métier, une technique, une manière de faire carrière.»

Qu’est-ce que m’a appris la vie en Chine ?

«Ce sont les arts martiaux et leur pratique –champion de France de kungfu à 15 ans- lors de mon adolescence qui m’ont porté en Chine. J’ai obtenu un doctorat de chinois, l’ai enseigné durant plusieurs années, aux Langues orientales à Paris. J’ai toujours une passion pour cette culture qui, à beaucoup d’endroits, se conçoit comme aux antipodes de la nôtre et qui, de cette façon, m’a permis de questionner tant à travers la philosophie qu’à travers ma vie, tout un tas de partis pris, de préjugés que j’ai, que l’on a, sur notre propre culture, sur nous-mêmes et sur le monde. Le fait d’aller chercher des systèmes de pensée radicalement opposés aux nôtres nous permet de remettre en question ce que l’on est. C’est un mouvement artistique. L’art c’est explorer la diversité, la multiplicité. C’est la quête des possibles.»

La Chine

«La Chine c’est aussi ça, un endroit où, si l’on y est sensible, l’imaginaire est très fourni, où il se déploie. C’est Paul Claudel, Victor Segalen qui ont écrit des textes magnifiques sur ce pays. Ce sont aussi des philosophies que j’ai creusées, traduisant le Tao Te King de Lao Tseu car il y a beaucoup de sagesse derrière cette culture. En m’en imprégnant, j’y ai trouvé des méthodes, des outils et des techniques que j’utilise pour la mise en scène, pour diriger les acteurs, comme la culture du silence puisque ce sont eux qui ont pensé le ‘silence’ de la façon la plus profonde qui soit, le taoïsme, Confucius s’en faisant écho tout comme la notion de ‘vide’.  En musique c’est tout aussi fondamental et central.»

Comment j’appréhende l’œuvre ?

«J’ai eu cette chance de grandir dans un théâtre et d’y découvrir les œuvres tout d’abord en les regardant sur scène avant de les lire. Ce sont, tout d’abord, des impressions visuelles, sensitives qui m’interpellent et m’amènent à les lire lorsqu’elles m’ont séduit. Parfois je les redécouvre en les lisant. Je n’agis ni de manière calculée ni de manière rationnelle. Une œuvre me parle et me touche, je trouve que sa thématique résonne et me permet de poser des questions contemporaines. C’est là que tout commence. C’est là qu’elle m’intéresse. Je viens d’écrire une pièce historique sur Spinoza, commandée par Bruxelles. J’ai en tête une œuvre de Victor Hugo et voici qu’en la lisant germe un texte sur le président actuel de la République.»


Théâtre à Avignon, à défaut de public, la Factory ouvre grand ses portes aux artistes…

Suite à l’annonce du couvre-feu à Avignon, la Factory –Théâtre de l’Oulle a avancé les horaires de certains spectacles. Ainsi, les spectacles initialement prévus à 20h ou 20h30 auront lieu à 19h.

Ces spectacles auront lieu à 19h :

Vendredi 23 octobre : Mania + The Task (au lieu de 20h30)

Mardi 27 et mercredi 28 octobre : Le Mouvement des corps pour dire l’indicible (au lieu de 20h )

Jeudi 29 et vendredi 30 octobre : Città Nuova (au lieu de 20h)

Le spectacle Rosette Bonheur qui devait avoir lieu le samedi 31 octobre à 21h salle Tomasi est annulé. La représentation du dimanche 30 octobre à 17h est, quant à elle, maintenue.

Tous les autres événements sont maintenus aux horaires du programme. Toutes les mesures sanitaires préconisées seront mises en place : masques obligatoires et Gel hydroalcoolique à disposition du public.


Théâtre à Avignon, à défaut de public, la Factory ouvre grand ses portes aux artistes…

Incroyable ! Ce que les colloques, sondages, enquêtes, séminaires, réunions ont tenté de faire depuis quelques années,  la conjoncture sanitaire actuelle a réussi, sans le vouloir, à le concrétiser : il n’y a qu’une seule appellation, qu’une seule date pour désigner ce qui va se passer en Avignon du 23 au 31 octobre : la Semaine d’art ! 

Finis pour un temps les egos, rancœurs et compétitions : la Semaine d’art unique présentera un choix de 7 spectacles du Festival (In) 2020 non joués et des reprises ou créations du Off 2020 venant des scènes conventionnées ou pas, avignonnaises ou pas. Une fois n’est pas coutume, c’est le Festival d’Avignon qui a donné le ‘La’ en proposant une Semaine d’art en Avignon. Les autres scènes permanentes ou pas, -Villeneuve en scène également- ont surfé sur la vague de reprise de spectacles vivants et proposent elles aussi de belles rencontres.

Un rapprochement imprévu et inédit
Tu fais le In ? Tu fais le Off ? Non du 23 au 31 octobre c’est à l’unisson que les propositions artistiques vont se décliner, mélangeant enfin les publics. Les dates courtes et les petites jauges vont sûrement permettre de reporter les réservations de l’un à l’autre. Un mot d’ordre : du 23 au 31 il faut y être, il faut en être. On s’y retrouve enfin ! On s’y retrouve ?

Morceaux choisis

«Notre dernier voyage» d’après Bernard Giraudeau.
Marc Tourneboeuf a choisi de mettre en scène un roman de Bernard Giraudeau, voyage entre Chili et Philippines, voyage intérieur également entre quête de l’enfance et de l’amour absolu. Un seul en scène avec Jean-Philippe Renaud mais aussi les voix de l’ancien ami chilien de Bernard Giraudeau Osvaldo Torres, et Ingrid Lefrancois. «Je vous ai cherchée dans le monde entier, dans les déserts chiliens, les mers rouges et bleues, les décharges de Manille, les ports de ma jeunesse, les bordels, les nuits de brève jouissance, de dégout, de colère. Me fallait-il me rencontrer pour enfin vous trouver ?»  Du 23 au 31 octobre. Relâche le 26. 19h30. 10 à 20€. Théâtre Transversal. 10, rue d’Amphoux. 04 90 86 17 12.  www.theatre-transversal-avignon.com

«Dans la solitude des champs de coton » de Bernard-Marie Koltès.
Suite au report de sa deuxième tournée en Chine initialement prévue en décembre 2020, Alain Timár reprend sa création «Dans la solitude des champs de coton» de Bernard-Marie Koltès. Deux hommes se rencontrent pour procéder à un échange… Ils se jaugent, se flairent, avancent, reculent, s’affrontent sans que ni l’un, ni l’autre ne gagne ou ne perde. La question cruciale des rapports humains est ici abordée. Samedi 24 octobre. 16h30. Dimanche 25. 19h. Lundi 26. 20h. 5 à 20€. Théâtre des Halles. Rue du Roi René.  Avignon. Réservation : 04 32 76 24 51. www.theatredeshalles.com

«Andropause» de, par  et avec Bruno Coppens.
Vu au festival off, entendu sur France Inter au « Fou du roi», on ne présente plus Bruno Coppens humoriste belge passionné des mots. Ici il nous parle avec humour –belge- de ses ‘presque 60 ans’, de la vieillesse, de sa famille, d’andropause. Vendredi 23 octobre. 20h. Théâtre Episcène. 8 à 18€. 5, rue Ninon Vallin.  reservation@episcene.be

‘Rosette bonheur’ de et par Marie Pagès.
La comédienne et metteuse en scène Marie Pagès, bien connue des Avignonnais  incarne ‘Rosette Bonheur’, personnage populaire qui cueille la société de manière touchante, drôle, inattendue et à la fois pertinente. Elle déniche les petits bonheurs de rien du tout et nous fait partager ses interrogations et émotions. Dimanche 1er novembre. 17h. 8 à 15€.  Salle Tomasi. La Factory/ Théâtre de l’Oulle. Rue de la Plaisance et rue Bertrand. 09 74 74 64 90. www.la-factory.org

‘Merteuil, variation’ d’après Quartett de Heiner Müller
On se souvient peut-être, en juillet 2007, de la lecture exceptionnelle de Quartett de Heiner Müller dans la Cour d’honneur par… Jeanne Moreau et Samy Frey? Le metteur en scène Jean-François Matignon choisit d’en faire une variation : la marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont, couple de libertins maléfiques ont vieilli… Vendredi 30 octobre. 21h.  Samedi 31 octobre. 19h. 5 à 17€. Théâtre des Carmes. Place des Carmes. 04 90 82 20 47. www.theatredescarmes.com

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