14 avril 2025 |

Ecrit par le 14 avril 2025

Bérénice de Racine au M![lieu]  de Sault

Comment s’aimer quand le monde est ordonné par une logique de la séparation ? 

Bérénice et Titus s’aiment passionnément et se promettent le mariage. Mais… Titus hérite de l’Empire de Rome et se voit tout à coup prisonnier d’une loi qui interdit son union avec une reine étrangère… Bérénice plaide alors pour une réforme de cette loi, qui par ailleurs implique une logique impérialiste au profit de Rome dans toute une partie du monde. Titus, encouragé par Paulin, son bras droit conservateur, renonce à son amour pour préserver la grandeur de l’empire, même si ce choix ne le laisse pas en paix. Antiochus, fidèle ami du couple bientôt déchiré, rappelle son amour à Bérénice, malgré le pacte d’amitié qu’ils avaient scellé ensemble. Un triangle amoureux se forme où chacun sera écrasé, non seulement par le poids de ses propres sentiments mais aussi par les enjeux politiques qui conditionnent leurs destins. 

Cette tragédie traitée par l’absurde frise parfois la comédie burlesque, et le texte de Racine côtoie la langue d’aujourd’hui

La metteuse en scène de la Compagnie Un Temps, Anne -Gaëlle Jourdain vient du théâtre burlesque. Elle a choisi de revisiter le texte de Racine en le recontextualisant afin qu’il fasse écho à notre actualité : la volonté de toute puissance des Etats, le rapport à l’étranger, à l’altérité. Anne-Gaëlle Jourdain , également comédienne dans le rôle de Bérénice  nous propose le texte de Racine en alexandrins mais également des saynètes écrites en langue contemporaine.

Mardi 15 avril. 16h et 20h. Tarif unique. 12€. Buvette et petite resto bio et locale sur place. Le Phare à Lucioles/le Milieu. 1 place des martyrs d’Izon. Sault. 04 90 70 61 09 / contact@pharealucioles.org 


Bérénice de Racine au M![lieu]  de Sault

Un grand classique pour tous

Marius, c’est la vie : des pères qui tiennent leur bar d’une main de fer, des mères qui élèvent seules leurs filles, des fils qui rêvent d’ailleurs, des filles qui rêvent d’amour, et des veufs qui rêvent d’avenir… Ce spectacle fait revivre cette fresque aux accents marseillais, en proposant à ses comédiens et aux spectateurs une modernité de ton et un va-et-vient de sentiments cher à Pagnol : du rire à l’émotion.

Dimanche 13 avril. 16h. 17 à 30€. Espace Culturel et Festif de l’Étoile. 10 avenue Léo Lagrange. Châteaurenard.


Bérénice de Racine au M![lieu]  de Sault

« Aujourd’hui Maman est morte », dit Meursault, première phrase célèbre du roman de Camus. Aujourd’hui Meursault revit par la pugnacité d’une étudiante, Marie, et la magie du théâtre. 

Pour sa première mise en scène, Jean-Baptiste Barbuscia a adapté le roman L’Étranger à travers le regard de Marie Cardona, seul  personnage féminin – très peu présent — du roman, compagne de Meursault, le narrateur. Sur le plateau, un professeur attend ses étudiants. Marie est la seule étudiante présente…

Susciter le débat

On comprend que Jean-Baptiste Barbuscia  a eu envie en adaptant librement le roman de Camus, L’Étranger, ce monument de la littérature, d’extirper toutes les émotions souvent contradictoires qu’il a eu en lisant et relisant ce livre pendant plusieurs années et donc à des âges différents. En choisissant une confrontation moderne entre une étudiante pétulante et un professeur visiblement passionné mais peu passionnant, il parvient à nous faire cheminer dans les méandres des thèmes chers à Camus : liberté, révolte, justice et absurdité.  

Mis en jeu et pris au jeu

Pour cela il fallait trouver..un comédien assez solide pour interpréter tous les protagonistes de l histoire. Fabrice Lebert se glisse sans effort dans les différents personnages masculins du roman et joue à merveille le professeur qui se prend au jeu bien malgré lui avec cette étudiante qui lui offre une seconde vie et — mais nous ne le dévoilerons pas — la possibilité de devenir ce qu’il a toujours voulu être. Marion Bajot, qui incarne Marie, est une actrice  à la fois sensible et énergique pour mener cette enquête littéraire, pour faire adopter un autre point de vue, bousculer un prof de français passionné mais peu passionnant, s’imposer avec finesse dans toutes les pistes possibles d’explication d’un acte absurde.

Une mise en scène alerte

La mise en scène alerte permet de casser un huis clos qui aurait pu être plus sentencieux ou oppressant : il n’en est rien car la confrontation des deux personnages se déplace vers une quête où les hypothèses fusent de concert, déclenchant la mise en mouvement et en voix.  Lumière, ostinato en sourdine, lampe, chaises, affiches posent les repères et les époques. Les connaisseurs se délecteront avec bonheur des mots de Camus, les novices apprécieront les incises modernes de Marie l’étudiante ne laissant aucun doute sur la période du récit.

En sortant du spectacle ‘L’Étrangère’

Vous aurez au choix : l’envie de lire ou de relire L’Étranger de Camus, de retrouver au fond de votre mémoire le nom d’un professeur ou de toute rencontre qui a contribué à  ce que vous êtes aujourd’hui. Vous pourrez vous être installés dans la belle salle du Théâtre du Balcon avec des certitudes et sortir plein de doutes sur la notion de justice ou de vérité ?Sur la possibilité d’aimer et peut-être de défendre un meurtrier ? Mais vous aurez aussi envie d’échanger avec votre voisin de spectacle pour vous demander si vous avez lu le même livre ou vu le même spectacle. 

Une étrangère familière

Une étrangère finalement qui nous est familière par les doutes qu’elle se permet d’exprimer, la passion qui l’anime et qui devient ainsi un beau portrait de femme moderne même si ce n’est pas le propos initial du spectacle.

Les séances à venir

Mercredi 2 avril à 20h. Jeudi 3 avril à 20h. Vendredi 4 avril à 20h. Samedi 5 avril à 20h. Dimanche 6 avril à 16h.
Au Festival d’Avignon OFF du 5 au 26 juillet 2025 à 13h30 (sauf les jeudis)

Théâtre du Balcon. Cie Serge Barbuscia. Scène d’Avignon. 38 rue Guillaume Puy. Avignon. 04 90 85 00 80 / contact@theatredubalcon.org 


Bérénice de Racine au M![lieu]  de Sault

‘L’Etrangère’, la dernière création du Balcon librement adaptée de L’Étranger de Camus, est signée Jean-Baptiste Barbuscia.

Comment fait-on quand on est fils de…, plutôt scientifique bien que  baignant dans le milieu culturel théâtral avignonnais, plutôt musicien, moins attiré par la littérature ? Quand la passion du Verbe vous rattrape sous les traits d’une professeure de français en Première qui vous fait découvrir L’Étranger de Camus? La claque dirait-on, la révélation, et surtout l’obsession pour ce roman qui n’en finit pas de poser des questions sans y répondre forcément. 

JB revient vers le berceau théâtral qu’il n’a finalement peu quitté : ‘L’Étrangère’ est son quatrième projet théâtral, après ‘Où allons-nous Monsieur Einstein’ qui mélangeait science et philosophie, ‘Le Fossé’, fable contemporaine sur notre société malade et ‘Point de rupture’, pièce musicale qui retrace le voyage métaphorique d’un groupe de rock en pleine séparation. Il écrit beaucoup car les scientifiques aiment – et doivent –  écrire et publier. Après l’écriture du Fossé mis en scène par son père Serge Barbuscia, il s’attelle à une première expérience de mise en scène avec ‘L’Etrangère’. 

L’Étrangère’ : une ode à la découverte, à la transmission et à la quête de vérité

Marie est la seule étudiante présente au cours d’un professeur passionné mais peu passionnant, voire conventionnel. Elle confronte son regard de jeune femme contemporaine au chef d’œuvre de Camus. Ils partent alors ensemble dans une véritable enquête littéraire, un voyage entre fiction et réalité, ouvrant ainsi des visions inexplorées d’un roman qui ne cesse de nous questionner…

Mais il ne suffit pas de savoir dire ,  faut-il  encore avoir quelque chose à dire. Alors pourquoi (re) interroger une fois de plus le roman le plus marquant de la littérature contemporaine ? Rencontre avec le metteur en scène Jean-Baptiste Barbuscia

L’écrivain Kamel Daoud avait déjà  osé avec sonMeursault, contre-enquête  raconter du point de vue de l’Autre de L’Etranger, l’Arabe sans nom. Par la voix de son frère il avait tenté de  lui rendre son identité. Jean-Baptiste Barbuscia adapte librement ce chef d’oeuvre à travers le regard du personnage de Marie Cardona, petite amie du narrateur dans le roman de Camus. 

Pourquoi ‘L’Etrangère’ ?

« Depuis ma rencontre évoquée avec L’Étranger de Camus et par là même ma professeur de français, j’ai du relire 5 à 10 fois ce roman que je découvrais toujours sous un autre angle selon mon âge. L’envie était déjà présente de l’adapter mais qu’est ce que je pouvais faire de plus que toutes les adaptations déjà réalisées dont celle de Kamel Daoud ? J’ai eu envie  de faire parler et vivre le protagoniste féminin Marie Cardona, amie du narrateur  peu présente dans le livre. Marie qui sous les traits d’une lycéenne va convaincre son professeur de français, passionné mais guère passionnant, de rechercher tous les protagonistes de Meursault et de mener l’enquête. »

La lycéenne c’est vous ?

« Oui c’est bien d’une mise en abyme dont il s’agit. Cette adaptation est un hommage à Camus mais aussi à toutes les rencontres importantes que l’on peut faire dans une vie , notamment un professeur qui vous fait découvrir de grandes œuvres et aimer la littérature. De la même manière que l’instituteur Louis Germain, a façonné le jeune Albert Camus, ‘L’Étrangère’ est un hommage à l’un des romans les plus marquants de l’histoire, mais également au professeur dont les cours m’ont passionné. C’est une manière aussi de réenchanter le « scolaire. » 

L’absurde c’est ce qui me parle le plus

« J’aime les auteurs tels Ionesco, Becket. Ma pièce Le Fossé en est aussi un exemple. L’absurde, c’est ce qui me parle le plus . Il me semble qu’on a toujours plus de force à parler de quelque chose en se décalant.  Le recul permet d’aborder plus frontalement, plus paradoxalement les sujets. J’aime chez Camus cet éloge de la nuance – qu’on lui a assez reproché –  jamais manichéen. Notre monde a tendance à manquer de nuance, devient très vite extrémiste avec des positions radicales qui tuent le dialogue. »

Un long compagnonnage

Facilité par l’esprit de troupe qui règne depuis plus de 40ans au Théâtre du Balcon, le projet est porté par des comédiens de proximité, rompus au compagnonnage avec Le Balcon tel le comédien Fabrice Lebert. (La Disgrâce de Jean-Sébastien Bach, Marche, J’entrerai dans ton silence, Le Fossé…).ou la comédienne Marion Bajot (The Great Disaster en 2017,  Soie en 2019, Lune Jaune ou la ballade de Leila et Lee créé en 2023, festival 2024 à la Manufacture) très présente sur les scènes avignonnaise… sans oublier le complice de toujours Sébastien Lebert à la régie lumière et vidéo. 

Une redécouverte collective

« Nous avons travaillé 5 jours à la table avec l’équipe : on a gardé,  modifié mon texte qui reprend aussi celui de Camus.  Je leur avais demandé évidemment de lire L’Étranger et aussi Meursault contre-enquête. L’idée de faire jouer à Fabrice Lebert tous les protagonistes (le voisin, le juge, le responsable de l’asile…) était là dès le départ. Je voulais créer une rencontre avec seulement deux personnages, une proximité qui permet de reconnecter un élève et un professeur que tout oppose. Ils vont en quelque sorte jouer à s’apprivoiser. La lumière créé les espaces et suggère  les flash back (salle de classe , tribunal ….) Les spectateurs deviennent jurés… »

Verdict ou pas ?

Samedi 29 mars à 20h. Dimanche 30 mars à 16h. Mercredi 2 avril à 20h. Jeudi 3 avril à 20h. Vendredi 4 avril à 20h. Samedi 5 avril à 20h. Dimanche 6 avril à 16h.
Théâtre du Balcon. Cie Serge Barbuscia. Scène d’Avignon. 38 rue Guillaume Puy. Avignon.  04 90 85 00 80 — contact@theatredubalcon.org 

Puis au Festival d’Avignon OFF du 5 au 26 juillet à 13h30 (sauf les jeudis).


Bérénice de Racine au M![lieu]  de Sault

La Réunification des deux Corée, un titre déroutant pour parler d’amour et de rupture

Le titre est un peu déroutant, certes. Inutile de s’y connaître en géopolitique : il suffit de penser aux tensions permanentes de ce pays divisé en 1950 en Corée du Sud et Corée du Nord et d’imaginer leurs retrouvailles possibles ou impossibles. La métaphore de la difficulté de vivre ensemble, d’aimer et de se supporter se décline ensuite sur le plateau en situations de la vie quotidienne.

Une pièce composée de 20 fragments sur le mythe de l’amour

Créée en 2013, cette pièce est devenue mythique tant elle nous bouleverse par sa véracité et sa simplicité. Comme un puzzle, les situations s’enchaînent, et nous conduisent sur les chemins multiples de l’amour qui s’expose, qui se cache, qui se tait, qui se meurt, qui ne sait. Une série de situations pour dire la richesse et le foisonnement de nos vies : une épouse qui demande le divorce après 20 ans de mariage sans nuage, un homme qui se retrouve avec les cinq sœurs qu’il a successivement aimées… ! Du rire aux larmes, entre tendresse et tragique, les 9 comédiens sur scène incarnent les récits, se déchirent, s’aiment, se haïssent et nous bouleversent.

Joël Pommerat, un fidèle de la Garance et du Festival d’Avignon

C’est un metteur en scène qui a la particularité de ne mettre en scène que ses propres textes. La Garance a accueilli les spectacles Pinocchio en 2009, Ma Chambre froide en 2011, Cendrillon en 2013, La grande et fabuleuse histoire du commerce en 2014 et Ça ira (1) Fin de Louis en 2017. En 2006, Au monde, Les Marchands et Le Petit Chaperon rouge sont repris au Festival d’Avignon, où Joël Pommerat crée également Je tremble (1 et 2) en 2008.

Mis à l’honneur à la Maison Jean Vilar

Côtoyant la compagnie Louis Brouillard, fondée en 1990 par Joël Pommerat, la cinéaste Blandine Armand a présenté début mars un film documentaire Joël Pommerat, le théâtre comme absolu à la Maison Jean Vilar d’Avignon. Ce film permet d’éclairer l’oeuvre imortante de ce metteur en scène qui se définit comme un « écrivain de spectacles » dans la mesure où la mise en scène et le texte s’élaborent en même temps pendant les répétitions. Il ancre ses pièces dans la réalité contemporaine et l’interrogation de nos représentations. Il aborde le réel dans ses multiples aspects, matériels, concrets et imaginaires.

Mercredi 26 mars à 20h. Jeudi 27 mars à 19h. 3 à 20€. Scène Nationale La Garance. Rue du Languedoc. Cavaillon. 04 90 78 64 64.


Bérénice de Racine au M![lieu]  de Sault

Octave aime Hyacinte tandis que Léandre aime Zerbinette, mais les deux pères des amoureux ne l’entendent pas de cette oreille ! 

Octave demande donc à Scapin de l’aider à fléchir son père et à trouver un peu d’argent ; de son côté Léandre demande aussi de l’aide pour trouver de quoi payer une rançon afin de garder Zerbinette. Scapin leur porte secours, s’amuse, se venge de l’avarice des vieux, jusqu’à ce que sa fourberie soit découverte ! In extremis, on apprend que Hyacinte est la fille de Géronte et Zerbinette la fille enlevée du vieil Argante. Scapin feint d’être à l’agonie par la suite d’un accident et obtient le pardon des pères.

Le Théâtre National de Nice nous propose cette farce intemporelle dans une joyeuse mise en scène de Muriel Mayette-Holtz

Muriel Mayette- Holtz nous projette au XXe siècle, avec 2CV, pompe à essence, et comédiens déjantés. On rit, on jubile, on en redemande !

Mardi 25 mars. 19h30. 15 à 38€. La Scala. 3 rue Pourquery de Boisserin. Avignon. 04 90 65 00 90.


Bérénice de Racine au M![lieu]  de Sault

La 70e saison des Amis du Théâtre Populaire (ATP) se poursuit avec ‘Maupassant, Octave et moi’, un spectacle dans lequel sont insérées quatre nouvelles caustiques de l’écrivain.

Un an après la mort de Guy de Maupassant, la Société des Gens de Lettres organise une soirée pour recueillir des fonds auprès du Tout-Paris artistique dans le but d’élever au Parc Monceau une statue en l’honneur de l’écrivain. Lors de cette soirée, Madame Pasca, une de ses grandes amies et comédienne célèbre de cette fin du XIXe siècle, interprétera quatre nouvelles de l’auteur. Mais son partenaire, le grand acteur Paul Porel, étant souffrant, elle doit lui trouver un remplaçant. Octave Lacombe, comédien obscur recommandé par Émile Zola, se présente à l’audition… 

Ecrit, adapté et  mis en scène par Sylvie Blotnikas

Avec ses discours directs ou indirects et ses descriptions au scalpel, le style de Maupassant se prête fort bien à l’adaptation théâtrale d’un monde de petits notables médiocres, mus par la bêtise, l’égoïsme, la cruauté et l’avidité. Son regard pessimiste se teinte souvent d’une ironie désabusée dans les dialogues, et d’un humour caustique savoureux. 

Réservations et informations : 04 86 81 61 97 — atp.avignon@gmail.com
Mardi 25 mars. 20h. 5 à 20€. Théâtre Benoit XII. 12, rue des Teinturiers. Avignon.


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Prenant appui sur l’œuvre de Carlo Gozzi, Agnès Régolo et Catherine Monin présentent L’Oiseau Vert, une fable burlesque hors des temps

L’Oiseau Vert met en scène deux jeunes gens abandonnés à la recherche de leur identité et de leur humanité, un chef de guerre neurasthénique, une reine séquestrée par sa belle-mère sous un évier et une grand-mère omnipotente qui veut faire disparaître sa descendance.

Une adaptation de l’œuvre de Carlo Gozzi

Soif de puissance, avidité, cupidité, pulsions meurtrières, chaque jour nous le rappelle : l’être humain est capable du pire. En 1765, le vénitien Carlo Gozzi tire de cet irréfutable constat une fable féerique, drôle et brutale. Sans illusion sur la nature humaine, il cible notre infinie capacité à nuire mais ne renonce pas pour autant à un possible enchantement. De cette adaptation, menée avec l’autrice Catherine Monin, découle des préoccupations inévitablement contemporaines.

Promesse d’un spectacle heureux

L’Oiseau Vert est la promesse d’un spectacle heureux : il a le charme d’un conte de fées, l’alacrité d’une comédie et la profondeur d’un récit initiatique. L’homme est tout à la foi spirituel et extravagant, lyrique et prosaïque, mordant !

La compagnie Du jour au lendemain

L’Oiseau Vert est le dixième spectacle de la compagnie Du jour au lendemain. Elle s’intéresse aussi bien à des auteurs classiques que contemporains. Sa vocation, publics et artistes confondus, est de s’offrir à penser, à douter, à éprouver le présent. Quelle que soit la noirceur du propos, il s’agit sans cesse de travailler à un acte de gaieté.

Texte : Carlo Gozzi / Adaptation : Catherine Monin et Agnès Régolo
Mise en scène ; Agnès Régolo
Avec Salim-Eric Abdeljalil, Raphaël Bocobza, Johanna Bonnet, Pascal Henry, Antoine Laudet, Tamara Lipszyc, Kristof Lorion, Catherine Monin

Mardi 18 mars. 20h. 5 à 22€. À partir de 11 ans. Théâtre des Halles. Rue du Roi René. 04 32 76 24 51.


Bérénice de Racine au M![lieu]  de Sault

Placer une conférence de presse un lundi après-midi, exceptionnellement printanier, pour annoncer la création d’une nouvelle école des Arts du Spectacle était une gageure. La salle Léo Ferré du Théâtre du Chêne Noir cependant était pleine autour de son directeur Julien Gelas : journalistes, artistes, partenaires et spectateurs fidèles.

Bien sûr le parrainage et la présence de – l’Avignonnais — Daniel Auteuil ont certainement attisé la curiosité.On pouvait légitimement se poser la question du pourquoi d’une nouvelle école des Arts du spectacle à Avignon après l’implantation récente de celles de Jacques Lecoq et l’ESAR (Art du Rire) de la Scala Provence. Julien Gelas, entouré du futur parrain Daniel Auteuil et de ses deux co-fondateurs Bastien Ossart et Iana-Serena de Freitas, ont levé le voile à défaut du rideau sur leurs motivations.

L’Institut International des Arts du Spectacle d’Avignon (IIASA), genèse d’une rencontre artistique

Julien Gelas aime à rappeler qu’au-delà de ses projets en tant qu’auteur, metteur en scène, compositeur,pianiste et même traducteur, il a toujours souhaité transmettre l’Art vivant et tout particulièrement depuis qu’il a pris la succession de Gérard Gelas à la direction du Théâtre du Chêne Noir. « J’avais envie de pouvoir donner une dimension plus riche et dense à la transmission, envie de créer une école qui permette aux étudiants de faire un apprentissage différent. Je ne pouvais pas le faire seul. Ma rencontre artistique avec  Bastien Ossart – metteur en scène, auteur, comédien , spécialiste baroque et Iana-Serena – comédienne, musiciennes, metteuse en scène – a été déterminante pour concrétiser à trois ce projet d’une école unique et différente, implantée au Chêne Noir qui donnera en 2 ans tous les outils pour se produire au cinéma, au théâtre ou dans l’univers numérique. » 

Comme un évidence : Daniel Auteuil, parrain de l’Institut International des Arts du Spectacle d’Avignon 

L’Avignonnais Daniel Auteuil ne pouvait pas oublier ce qu’il doit au Chêne noir et tout particulièrement à Gérard Gelas quand celui-ci l’a mis en scène dans La Paillasse aux seins nus en 1968, pièce mémorable car interdite à l’époque par le préfet du Gard. 57 ans après, il accepte d’emblée d’être le parrain de la première promotion de l’IIASA car « c’est une excellente idée, ça a manqué à ma génération, qui était obligée de ‘monter’ à Paris. J’ai eu la chance dans ce désert culturel en hiver à Avignon de rencontrer Gérard Gelas. On a appris ensemble. »

Ne pas confondre le métier de vedette et celui d’acteur

« Or c’est un vrai métier, avec de vraies règles et pour l’affronter il faut avoir les armes, et pas  seulement les armes techniques mais aussi être accompagné. C’est un métier physique, sensuel, cérébral.Dans ce lieu à la fois familial et international , la continuité de la transmission sera assurée. »

Pourquoi je fais ce métier ?

Pour Bastien Ossart c’est assurément le postulat de départ, la question à se poser mais surtout il faut pouvoir y répondre. Il reprend en cela le propos de Daniel Auteuil sur  « le but n’est pas d’être vedette. »
« Pour nous la transmission est importante car former des comédiens ce n’est pas seulement leur donner des clés techniques, c’est aussi leur permettre de voir le monde, voire de le transformer,d’avoir des choses à en dire,  de donner des clefs pour savoir comment ils vont opérer dans ce métier là. C’est un métier passion mais ce n’est pas un métier juste divertissement. Cela demande un vrai engagement intérieur de la part des élèves et donc une vraie responsabilité de notre part. »

Qu’est ce qui nous a manqué, qu’est ce que nous aurions aimé avoir ?

C’est la deuxième question qui a pu se poser pour construire le programme de formation. « On a observé ce qui se faisait à l’étranger », explique Iana-Serena de Freitas. Le résultat ? Une école sur 2 ans, la plus complète possible, théorie, pratique, des masterclass d’exception avec des intervenants divers et prestigieux (Renucci, Berling, Alexis Michalik , Gérard Gelasetc..).Les comédiens pourront savoir jouer, danser, chanter, improviser, connaître l’histoire du théâtre. La dimension internationale est affirmée « être curieux de ce qui se passe dans le monde, ne pas être auto centré. » Elle est ainsi représentée par le choix du deuxième parrain Gao Xingjian, dramaturge et prix Nobel de littérature – traduit par le sinophile Julien Gelas – et le projet d’échanges avec des écoles internationales (Chine, Portugal, USA). À l’issue des 2 ans de formation, outre la concrétisation de leur projet comme créer une compagnie ou monter un spectacle, les étudiants se produiront sur la scène du Chêne Noir au Festival Off, participeront à un festival inter-écoles. « Notre école doit devenir une référence ! »

En pratique

Les inscriptions aux auditions de l’école de Théâtre du Chêne Noir, IIASA sont ouvertes ! Ces auditions se dérouleront du 30 mai 2025 au 2 juin 2025 au Théâtre du Chêne Noir. Si vous souhaitez y participer, vous avez jusqu’au 17 mai pour vous inscrire en ligne et procéder au paiement (62€). Après l’envoi du premier formulaire d’inscription , vous serez redirigé vers une page afin de finaliser votre demande et votre paiement. Une fois votre inscription validée, le jour et l’heure de votre passage vous seront communiqués entre le 19 et 23 mai 2025.
La première promotion de l’IIASA est ouverte aux 18-35 ans. Il y aura 20 heures de cours par semaine et le coût sera d’environ 7 000€ l’année. 

Théâtre du Chêne Noir. 8 bis, Rue Sainte-Catherine. Avignon. 04 90 86 74 87 / contact@chenenoir.fr

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