18 décembre 2024 |

Ecrit par le 18 décembre 2024

Théâtre des Halles, ‘On n’est pas là pour disparaître’

« On n’est pas là pour disparaître » au théâtre des Halles ou comment l’amour peut être plus fort que la mort ?

Le thème annoncé est sur la maladie d’Alzheimer. On ne peut s’y tromper car une projection – scientifique, preuve à l’appui avec des chiffres et des schémas – nous explique pendant le premier quart d’heure du spectacle ce qu’est la maladie d’A, sa découverte, ses progrès pour la stabiliser à défaut de la soigner, les ravages qu’elle fait. On nous propose même, par des questions ciblées, de faire des exercices, des expériences de pensées pour tenter de se représenter de manière très concrète l’effet de cette perte d’identité. Mais ce spectacle va bien au-delà….

Passage de témoins
Au départ un fait divers : le 6 juillet 2004, Mr T, atteint de la maladie d’Alzheimer poignarde sa femme de cinq coups de couteaux. Olivia Rosenthal  s’empare de ce fait divers pour le ponctuer de ses propres angoisses dans un livre magnifique «  On n’est pas là pour disparaître » ( 2007). L’écriture d’Olivia Rosenthal séduit depuis longtemps l’auteur et metteur en scène Mathieu Touzé et le thème d’une maladie qui sépare les gens résonne assez fortement en lui après ces années covid.

Le travail au plateau
Dans le livre c’est une seule voix qui parle, qui écrit et qui traverse des personnages. Sur scène , c’est l’extraordinaire comédien Yuming Hey qui réunit à lui seul toutes ces voix – la femme de monsieur T, les médecins, monsieur T, les soignants – dans un fil narratif qui emmène le spectateur du début à la fin dans la dramaturgie du spectacle. Il parvient par son incroyable immobilité, littéralement ancré sur le plateau à dessiner un aller retour permanents entre les personnages sans nous perdre. Tout bouge autour de lui, le chaos comme les cris d’amour de ses proches. Il est la révolte de Mr T ; il est l’incarnation de l’amour de Mme T qui lutte contre l’effacement de son identité. Il est, par un battement de paupière, une voix qui s’altère, un pied qui pivote légèrement, les tensions corporelles qui affleurent un homme qui finit par effacer lui même sa vie qui lui échappe.

Dans la maladie d’Alzheimer et non pas sur
Nous plongeons littéralement dans la douleur de Mr T et Mme T  dont nous connaissons l’issue. Nous faisons l’expérience de la perte, de l’oubli, de l’absence de souvenirs. Nous comprenons qu’il est «compliqué  d’être un homme» , que cette peur de perdre ou d’oublier un proche nous habite en fait constamment.

Plus globalement, ce spectacle nous incite à ne rien reporter, à crier l’urgence de lutter contre l’effacement de l’humanité.

On n’est pas là pour disparaître. Jusqu’au 26 juillet. Relâche les 13 et 20 juillet. 15 et 22€.Théâtre des Halles. Rue du Roi René. 04 32 76 24 51. www.theatredeshalles.com


Théâtre des Halles, ‘On n’est pas là pour disparaître’

Le Théâtre des Halles accueille Aria, nouvelle production de l’Opéra Grand Avignon.
Entre théâtre musical et performance, Sandra Pocceschi et Giacomo Strada, artistes en résidence à l’Opéra pour la saison 2022-2023, revisitent le mythe de Thésée et le Minotaure.

Aria comme le fil d’Arianne
Aria comme Arianna, fil de la mémoire, comme élément, matière, comme chant, son… et l’espace, jusqu’à présent étendu et vaste, se comprime en un seul point. Le disque est enchanté, celui qui regarde et assiste est l’acteur, la scène est comme un miroir et le son est son écho. Le vieux rideau retient le souffle millénaire, il cesse d’être une frontière visuelle et se mue en une ligne qui traverse.

La scène infinie..
Interprètes Sandra Pocceschi, Giacomo Strada, Silvano Voltolina. Mise en scène Sandra Pocceschi et Giacomo Strada. Assistant à la mise en scène Silvano Voltolina
Vidéo Yuri Ancarani, lumière Matthieu Delmonte. Une production de l’Opéra Grand Avignon.
Samedi 22 avril. 20h. 6 et 12€. Théâtre des Halles. Rue du Roi René. 04 32 76 24 51. www.theatredeshalles.com


Théâtre des Halles, ‘On n’est pas là pour disparaître’

La fabrique des idoles interroge nos croyances collectives et individuelles
Théodore Olivier met en scène trois comédiens qui incarnent, à leur manière, une demi-douzaine de grands récits, de la Chanson de Roland à l’alunissage d’Apollo XI. Tour à tour joueurs, croyants, conteurs, ils entraînent le public dans une traversée joyeuse et drôle qui éveillera en chacun des questionnements sur ses propres croyances. Seront-elles les mêmes à la fin du spectacle ?
La fabrique des idoles interroge la manière dont les différents médias (la parole, l’écriture, la télévision, la radio, le storytelling), au travers des âges, ont influencé nos manières de croire.

Le MégaSuperThéâtre est une compagnie née en 2015, implantée à Toulouse
Aspirant à fabriquer du théâtre avec de la pensée, chaque spectacle de la compagnie s’évertue à inventer avec le public ses propres conventions et ses règles du jeu afin de créer un événement joyeux. Elle porte les créations d’un groupe d’individus indéfini et mouvant, dont Théodore Oliver assume la conduite artistique.

Mardi 20 mars. 20h. 5 à 22€. Théâtre des Halles. Rue du Roi René. 04 32 76 24 51. www.theatredeshalles.com


Théâtre des Halles, ‘On n’est pas là pour disparaître’

Anaïs Muller et Bertrand Poncet, alias Ange et Bert de retour sur la scène avignonnaise
Souvenez-vous ! En 2021, nous avions pu découvrir Ange et Bert au théâtre des Halles dans «  Là où je croyais être il n’y avait personne », spectacle primé au Festival Impatience qui récompense et encourage les démarches scéniques innovantes. Ce spectacle fut d’ailleurs programmé lors du Festival d’Avignon 2022 au Gymnase Aubanel. Ils partaient alors sur les pas de Marguerite Duras.

Scandale et Décadence, troisième volet des traités de la perdition. entraîne nos deux protagonistes à marcher dans les pas de Marcel Proust
Voici des gens de la lune qui décortiquent les mécanismes de la fiction pour comprendre comment l’œuvre et l’humain se construisent. Une pièce où joue à faire du “théââââtre“, du théâtre autrement. Il s’agit de questions existentielles, d’humour décapant et de voyage à Kinshasa. Un univers sensible et poétique se déploie alors sur scène traversant les lieux et les pensées décelant la part innommable de l’humanité. Les artistes interrogent la capacité du théâtre à participer à la réinvention du monde.

Scandale et décadence. Samedi 11 décembre. 20h. 5 à 22€. A partir de 15 ans. Théâtre des Halles. Rue du Roi René. 04 32 76 24 51. www.theatredeshalles.com
MH


Théâtre des Halles, ‘On n’est pas là pour disparaître’

Une représentation unique de la dernière création de Pierre Notte «  Mon père ( pour en finir avec) »

Après dix ans d’absence, le père revient mourir dans la maison de famille. Ce sont alors les esprits et les souvenirs qui se heurtent, se rencontrent, et dressent le portrait d’un homme et d’une vie de mensonges et de trahisons. Les enfants et la mère écoutent les spectres qui passent, et tentent d’opérer une réconciliation.
Six comédiens sont à la fois les vivants et les fantômes, comme leurs propres rôles dans une fête de famille éclatée. C’est une fête macabre, une danse joyeuse autour d’un presque mort, responsable de tant d’existences gâchées. Se dessine alors le portrait d’une femme, la mère, bientôt libérée, réconciliée.

Samedi 17 décembre. 2Oh. 10 à 20€. Théâtre des Halles. Rue du Roi René. 04 32 76 24 51. www.theatredeshalles.com


Théâtre des Halles, ‘On n’est pas là pour disparaître’

Le Théâtre des Halles accueille la compagnie Vertiges Parallèles du 24 au 29 octobre dans le cadre d’une résidence de travail. À l’issue de ce temps de recherche, une présentation est proposée au public.

‘Chaos’, dont c’est le titre provisoire, est une pièce traversée par la crise historique et brutale de 2020. Elle est en phase directe avec les mots et les corps à leur tour traversés par la perte d’humanité. Il y est aussi question d’identité et de territoire.
La metteuse en scène Ana Abril s’inspire, se nourrit et creuse dans ‘Le Roi Lear’ de Shakespeare
Mais elle s’inspire également de ‘Cendrillon’, ‘La nuit remue’ de Henri Michaux, ‘Race’ de Pascal Rambert, ‘Lear et son fou’ d’André Benedetto… pour recomposer une fraternité.

Samedi 29 octobre. 18h. Entrée libre sur réservation par mail. Théâtre des Halles. Rue du Roi René. 04 32 76 24 51. www.theatredeshalles.com billeterie@theatredeshalles.com


Théâtre des Halles, ‘On n’est pas là pour disparaître’

Le théâtre des Halles participe à la semaine italienne pour laquelle il nous plonge au cœur de la Divine Comédie de Dante avec «Nous n’irons pas ce soir au Paradis »

Le comédien et metteur en scène Serge Maggiani a choisi des extraits de la Divine Comédie de Dante Alighieri , premier poète italien à avoir préféré écrire dans sa langue plutôt qu’en Latin. Il a voulu révéler ce récit connu mais peu lu et réveiller un grand poète vivant mais endormi. Dans ces vers, on est souvent en Enfer, quelquefois au Purgatoire, peu au Paradis. Seul en scène, Serge Maggiani  n’hésite pas à faire des commentaires : il explique les vers, les mots, l’histoire qui a fait ce vers, le pourquoi ….Ce spectacle est un voyage de mots et invite l’auditeur à penser.

‘Nous n’irons pas, ce soir, au paradis’. Vendredi 7 octobre. 20h. A partir de 12 ans. 10 à 16€. Théâtre des Halles. 22, rue du Roi René à Avignon. 04 32 76 24 51. A partir de 12 ans. Réservation ici.

Théâtre des Halles, ‘On n’est pas là pour disparaître’

Une adaptation réussie du court récit d’Annie Ernaux « L’Occupation»

Quand on referme le livre d’Annie Ernaux on se dit que tout est dit, qu’il n’y a rien à ajouter. L’écriture limpide, incisive d’Ernaux nous laisse sans voix tellement elle est juste. C’était sans compter l’envie de Pierre Pradinas de s’en emparer pour la rendre publique et audible et de choisir Romane Bohringer pour interpréter cette femme qui dissèque le sentiment de la jalousie.

Une femme se sépare de l’homme qui partageait sa vie depuis 5 ans mais quand il s’éprend d’une autre elle entre « dans une passion jalouse qui occupe ses jours et envahit ses nuits»

Une actrice lumineuse dans une formidable prestation
On aime Romane dans ses différents rôles toujours exigeants au cinéma ou au théâtre, souvent consacrés par des nominations aux César ou Molière. On lui connaissait moins peut-être son ressort comique. Ici elle excelle dans l’humour, l’espièglerie la manière de se mouvoir sur scène, de moduler sa voix avec parfois juste ce qu il faut de trémolos pour nous rappeler que oui la jalousie ça fait mal ! Elle capte étonnamment la lumière et rend cette histoire crédible et surtout sublime.

Un partenaire musical essentiel sur la scène
La mise en scène de Pierre Pradinas est simple mais il s’est entouré d’ d’amis et collaborateurs de longue date : Christophe « Disco Minck» pour le son et Orazio Trotta pour la lumière. Il suffit alors de quelques frôlements d’harpe ou de scratch sur les platines pour souligner les différentes émotions par lesquelles passe la narratrice. Les poursuites de lumière et la vidéo à bon escient achèvent de construire un récit digne d’une enquête policière.

L’Occupation. Jusqu’au 30 juillet. Relâche les 13, 20 et 27 juillet. 14h. Théâtre des Halles. Rue du Roi René. 04 32 76 24 51. www.theatredeshalles.com


Théâtre des Halles, ‘On n’est pas là pour disparaître’

Ecrit en 2017 par le portugais Rui Zink ‘L’installation de la peur’ a très vite intrigué le directeur du théâtre des Halles Alain Timar
Il décide alors de rencontrer l’auteur et lui propose une adaptation théâtrale avec la complicité de l’écrivain Michael Stampe. L’adaptation, d’une grande universalité et actualité aborde le mécanisme de la Peur et surtout son installation insidieuse dans nos vies.

Bonjour Madame, nous sommes venus installer la peur
Ainsi débute le spectacle avec l’irruption dans l’appartement d’une mère de famille de 2 clowns improbables, Laurel et Hardy des temps modernes. Une sorte de meneuse de revue nous prend vite à parti et nous accompagnera pendant tout le spectacle pour nous rassurer, commenter, ironiser. Le pianiste sur scène installe des interludes musicaux ou au contraire participe à cette pseudo comédie musicale qui nous surprend à chaque tableau.

Quand le rire et l’absurde permettent d’aborder un sujet ambitieux
Il ne s’agit pas d’égrainer un catalogue des peurs même si elles sont toutes évoquées : peurs enfantines, peurs primitives, peur de la maladie, des marchés financiers etc.. Point de sketchs non plus même si les situations se succèdent avec une intensité qui croît. La mise en scène alerte permet de provoquer le sujet à partir de la situation. Elle déjoue les pièges d’un discours philosophique ou engagé. Le propos nous ouvre des introspections sur nos peurs individuelles et nous renvoie à des références littéraires – on pense à Hanna Arendt, Sartre, Machiavel, La Boétie. Avec ce spectacle, Alain Timar fait mouche et nous pousse à sortir de nos paralysies intérieures avec humour.

L’installation de la peur. 19h. Jusqu’au 30 juillet. Relâche les 13, 20, 27. 15 et 22€. Théâtre des Halles. Rue du Roi René. 04 32 76 24 51. www.theatredeshalles.com

L’installation de la peur

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