22 novembre 2024 |

Ecrit par le 22 novembre 2024

Les hivernales, une édition 2022 tant attendue !

Cette 44e édition accueillera, sur 17 jours, 25 équipes artistiques, 35 représentations, 5 spectacles jeune public, 3 masterclass, 8 stages, 3 films. Au-delà des chiffres ? Nous assisterons à des performances, des spectacles aboutis ou pas, des solis ou des collectifs, une vingtaine de partenariats, des rencontres scolaires… et forcément des spectateurs ravis de retrouver ce festival unique, malheureusement annulé en 2021.

EGD-LoveTrain copyright Julia Gat

Faisons corps, Place à la danse et au partage
Ce festival de danse contemporaine en plein cœur de l’hiver nous propose de (re)découvrir les chorégraphes : Nacera Belaza, Romain Bertet, Meytal Blanaru, Boris Charmatz, Wendy Cornu, Maxime Cozic, Flora Détraz, Alexandre Fandard, Emanuel Gat, Olivia Grandville, Mette Ingvartsen, Marta Izquierdo Muñoz, Jan Martens, Anna Massoni, Frank Micheletti, Nach, Julie Nioche, Ana Pérez, Maxence Rey, Noé Soulier, Ruth Rosenthal.

Emprise Copyright Moise de Giovanni

Des partenariats qui induisent des lieux
C’est ainsi que la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon accueillera Frank Michetti qui nous fera déambuler dans l’édifice à la recherche d’un rituel collectif et singulier interrogeant l’espace. Le grand plateau de l’Autre Scène (Vedène) permettra un dispositif en suspension pour le solo de Julie Nioche. L’Opéra du Grand Avignon ne sera pas en reste en proposant aux 14 danseurs de la compagnie d’Emmanuel Gat un écrin de sons et de lumière pour une fresque flamboyante. Le théâtre des Doms, vitrine de la francophonie belge a choisi la chorégraphe Meytat Bianaru basée à Bruxelles, pour interroger ses souvenirs et mémoire d’enfance. La salle BenoitXII permettra une rencontre à l’issue de la représentation avec les danseuses de la compagnie de la franco-algérienne Nacera Belaza. La salle de la Scierie sera tout à fait adaptée pour répondre à l’invitation de Mette Ingvartsen de la rejoindre dans ses excès corporels. La Garance de Cavaillon qui aime la transdisciplinarité recevra «Débandade» d’Olivia Grandville. Nos théâtres avignonnais (Les Carmes, le 11, Les Halles) se sont également impliqués dans cette programmation qui ne demande qu’à être déclinée pendant 17 jours entre découvertes et retrouvailles.

Volutes Copyright Nathalie Havez

Sans oublier les stages et les masterclass
Les stages sont faits pour tous : débutant, amateur, expérimenté ou professionnel. Ils sont adaptés à tous les niveaux, à toutes les sensibilités et à tous les budgets. De la danse contemporaine au butô, en passant par le krump et les techniques somatiques, ces moments sont autant d’occasions de se découvrir autrement et d’enrichir sa pratique de spectateur, en retrouvant les artistes du festival. Et des projections, des siestes-lecture, des playlists, une balade anthropocène, une librairie itinérante…

Les Hivernales. Jusqu’au 12 février. De 5 à 30€. Billetterie au 40 cours Jean Jaurès. Avignon. De 10h à 18h. 04 90 11 46 50. www.hivernales-avignon.com


Les hivernales, une édition 2022 tant attendue !

Le festival de la Francophonie continue son voyage de la langue cette semaine au théâtre des Doms, au théâtre des Halles et à la Chartreuse de Villeneuve-les-Avignon.

La traversée de la semaine dernière fut riche de rencontres, de talents et de générosité. La Compagnie Corpeaurelles nous en a mis plein les mirettes avec leur hip-hop féminin et énergique. Avec «Au fil du temps» les 4 jeunes danseuses ont créé un langage singulier mais universellement applaudi. La conteuse Ria Carbonez nous a susurré des histoires osées et incroyables au petit théâtre de l’Episcène et la métamorphose de Saadana Wannous s’est opérée grâce aux comédiennes de l’école de théâtre Actéon d’Avignon. Goûters, vin chaud, soupe ont ponctué généreusement cette semaine au fil des mots.

Koulounisation
Le théâtre documentaire s’invite avec «Koulounisation» pour la suite de ce festival. Comment dit-on colonisation en arabe? Koulounisation! A partir de cette interrogation et de ce mot, l’artiste algérien Salim Djaferi nous entraîne dans sa quête linguistique et enquêtes faites de rencontres et d’anecdotes. Un «seul en scène» documenté, efficace et néanmoins plein d’humour sur la guerre d’Algérie et la colonisation. Nous étions quelques professionnels a en avoir eu la primeur lors de sa création en résidence aux Doms l’année dernière. Hâte de voir la forme finale et aboutie ce jeudi.

Dégustation
Dégustation d’un plat du monde francophone offert à l’issue de la représentation. Jeudi 9 décembre. 20h.7 et 10€. Théâtre des Doms. 1 bis, Rue des Escaliers Saint-Anne.04 90 14 07 99. www.lesdoms.eu

L’amour au-delà des frontières
Avec «Chasser les fantômes» le collectif ildi!eldi nous fait le récit d’une histoire d’amour écrite par le guinéen Hakim Bah. Deux voix, deux continents pour dépasser les frontières. Vendredi 10 décembre. 20h. 5 à 22€. Théâtre des Halles. Rue du Roi René. 04 32 76 24 51. www.theatredeshalles.com

Un après-midi de réflexion dans les murs de la Chartreuse
Il s’agira de s’interroger sur l’avenir de l’édition théâtrale. Les lecteurs et lectrices ne seront pas oubliés avec des lectures d’extraits de pièces éditées en 2021 et choisies par les invités. Samedi 11 décembre. 14H15. Durée 3h15. Entrée libre. La Chartreuse. 58 rue de la République. Villeneuve-les-Avignon. Www.chartreuse.org

La clôture de ce festival se fait en musique avec la chanteuse Yelli Yelli
Du folk kabyle pour une banlieusarde qui a demandé au multi-instrumentiste Piers Faccini de mettre en musique ses paroles de femme aux identités plurielles. Samedi 11 décembre. 20h. 7 et 10€. Théâtre des Doms. 1 bis, Rue des Escaliers Saint-Anne.04 90 14 07 99. www.lesdoms.eu


Les hivernales, une édition 2022 tant attendue !

Le théâtre des Doms s’ancre dans le réel après plus d’un an passé en apnée.Pôle Sud de la création en Belgique Francophone implanté en Avignon depuis 2002, il nous invite à respirer. Dans sa programmation du Off il abordera des thématiques majeures telles que l’ubérisation quotidienne, la société du spectacle, la vie dans les Ehpad (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes),  l’alcoolisme, la vieillesse et l’amitié.

Un fil rouge : le théâtre documentaire

Six spectacles en salles, trois spectacles courts ‘Garden party’ dans un Jardin des Doms nouvellement rénové ; 10h. Home nom belge donné à nos Ehpad nous restitue dans une chorégraphie poétique l’étrange ambiance de ces lieux.13h. Un silence ordinaire égrène des récits de vie liés à l’alcoolisme.14h30. Lost in Ballets Russes. L’histoire des ballets russes par la parole de la danseuse -performeuse Lara Barsacq.15h30. Ouragan. La nuit d’insomnie d’un coursier à vélo.18h30. Parc. L’envers du décor de la société du spectacle dans un parc aquatique. 21h. Tchaïka. Un seul en scène pour actrice et marionnette.

Des gestes qui ne sont plus seulement barrières

Un geste vers les artistes.Rappelons tout d’abord que le Théâtre des Doms est le seul lieu du Off qui rémunère et accompagne en services (logement, restauration) les artistes et techniciens des spectacles de la programmation. Ceux-ci attendent de jouer depuis plus d’un an alors que les spectacles étaient pour la plupart  prêts pour l’édition annulée de 2020. Il a fallu reporter ces créations et les accompagner pendant le confinement.Comment ? En essayant de perpétuer le geste artistique pendant le confinement. Le directeur Alain Cofino Gomez et son équipe ont proposé aux artistes de parler de leur spectacle lors d’une visioconférence.Le résultat ? Une bande dessinée qui transcrit l’expression scénique en geste graphique. Un recueil de 73 pages témoignant de cette attente  historique : des artistes cloîtrés chez eux. En vente 19€ au Théâtre.

Vers le public

Avec une tarification populaire de 5 à 10€ maximum. On peut voir toute la programmation pour moins de 100€. On peut également réserver pour des générales gratuites les 3 et 4 juillet à resa@lesdoms.eu

Quand on va au Théâtre des Doms, on va à l’Essentiel

Alors c’est vrai : Il n’y aura pas la cour des Doms cette année, cour des Miracles ou havre de paix c’est selon. Le choix douloureux de n’ouvrir ni buvette, ni restaurant afin de limiter la circulation des spectateurs a été un choix réfléchi et respectueux et des spectateurs mais aussi des artistes qui vivent aux Doms pendant ces 3 semaines en immersion. La rencontre se fera avec les œuvres et les écritures du réel… et se prolongera dans la rue.Du 5 au 27 juillet. Relâche les 8, 15 et 22. Billetterie sur place à partir du 3 juillet. 1 bis Rue des Escaliers Sainte-Anne. Avignon. En ligne www.lesdoms.eu & www.avignonleoff.com

Présentation d’Alain Cofino Gomez lors de son arrivée en juillet 2015

Les hivernales, une édition 2022 tant attendue !

Le Théâtre des Doms est toujours dans ‘L’entre deux’. La saison se profile avec toutes les incertitudes de la situation sanitaire qui ne permet pas une perspective de programmation annuelle diffusée. L’équipe a donc décidé de s’adapter, sans baisser les bras. En juillet déjà, un mini festival ‘Out’ de 4 jours avait permis de se retrouver et de garder le lien avec les artistes en résidence aux Doms. Ce week-end, c’est donc la rentrée pour la salle belge avec un concert et une lecture. La configuration est assise et la jauge limitée. Il est donc obligatoire de réserver.

Les 5 fois où j’ai vu mon père
La soirée commencera par la lecture du livre ‘Les 5 fois où j’ai vu mon père’. par son jeune auteur haïtien Guy Régis Junior. Après un entracte en configuration assise, la soirée continuera par le concert du duo Tess & Ben. Tess ? C’est une voix chaude et puissante qui croise le jazz mais pas que…Ben  à la contrebasse ? Pas seulement un instrument qui accompagne. Avec leur dernier album ‘Délaissant les grands axes’ les deux complices ont atteint cette maturité  dépassant la reprise de standars qui a fait leur notoriété. Ils nous entrainent désormais sur leur chemin de traverses : du rock, de la pop, de la chanson contemporaine….Un voyage plein de surprises musicales, drôle et émouvant.

Samedi 19 et dimanche 20 septembre. 19h. Entrée libre sur réservation. Concert puis lecture. Théâtre des Doms. 1 bis, Rue des Escaliers Sainte-Anne. Avignon. 04 90 14 07 99.


Les hivernales, une édition 2022 tant attendue !

Ni In, ni off mais assurément belge ! La cour des Doms ne pouvait vraiment pas rester vide en ce début juillet et la version terrasse-spectacle va nous offrir en trois soirées et une après-midi l’occasion de se retrouver autour d’un plateau spectaculaire et musical. Le Out festival ? Un spectacle court de cirque belge, une ou deux formations musicales locales, quelques bières et tartes salées belges, des artistes rémunérés, une entrée gratuite, une cour aérée et des mesures sanitaires respectées, voilà les ingrédients du Out Festival. Une rencontre le samedi matin sera organisée pour écouter les quelques représentants du public qui voudront s’exprimer sur leurs attentes vis-à-vis du monde culturel et du Théâtre des Doms dans l’après-crise sanitaire.

Infos pratiques
Entrée libre mais réservation obligatoire en ligne sur le site web du Théâtre des Doms, www.lesdoms.eu aucune entrée ne pourra être prise en compte sans réservation préalable. Attention jauge réduite à 50 personnes. Pas de pique-nique partagé habituel, mais des tartes à la vente, préparées et servies dans le respect des normes sanitaires en vigueur.

Jeudi 2. Vendredi 3. Samedi 4 juillet. 19h. Dimanche 5 juillet. 15h30. Théâtre des Doms. 1, bis rue des escaliers sainte-Anne à Avignon 04 90 14 07 99


Les hivernales, une édition 2022 tant attendue !

Il sera parti comme il est arrivé il y a 18 ans en Avignon, discrètement. Philippe Grombeer, fondateur  et  ex-directeur de 2002 à 2011 du Théâtre des Doms à Avignon s’est éteint loin de nous, dans son pays natal, la Belgique, terrassé par le Covid-19

Nous ne pourrons pas exprimer notre peine ensemble. Tout a été évoqué très justement et unanimement sur les réseaux sociaux lors de l’annonce de sa disparition : générosité, bienveillance, curiosité, professionnalisme, formidable défricheur artistique, sens inné des réseaux, passeur hors pair, tisseur de partenariats. Son parcours professionnel sans faute – d’une Maison de jeunes alternative La Ferme, aux Halles de Schaerbeek à Bruxelles puis le Théâtre des Doms en passant par la coordination du réseau TransEuropeHalles ou la présidence de La Friche à Marseille –  force l’admiration. 

Et nous Avignonnais

Et nous avignonnais, amis-spectateurs avons envie de nous souvenir plus particulièrement de son passage au Théâtre des Doms et de la marque qu’il y a laissée avec Isabelle Jans et Xavier Yerles, la première équipe. Alors on se souvient de ‘Cité Nez Clown’ en partenariat avec les étudiants de l’université, de Festo Pitcho  pour les publics jeunes, de ‘Et Doc !’, de ‘jolis Courts de Mai’ au Cinéma Utopia, de ‘drôle de Hip Hop’, des soirées double jazz avec l’Ajmi club de jazz, des Nomades avec la Garance de Cavaillon, des apéro-jazz lors du Tremplin jazz, des résidences de création pour épauler les artistes belges émergents. Et puis, aussi, de la Fête de la musique, immanquable dans la cour des Doms, lieu festif quoique paisible. Toute l’année, Philippe Grombeer a su « Prendre position, prendre son temps, prendre-parfois-ses distances, prendre son pied….prendre et beaucoup donner ! ». Voilà ses propres mots dans un article paru lors du Xième anniversaire du théâtre, avant sa retraite bien méritée et pour la revue « Théâtre des Doms 2001-2011, voyage d’une décennie*.

Juillet 2002

Il y a aussi la claque prise dès juillet 2002 avec un In dans le Off comme disent certains : une  programmation collective, de qualité, engagée. Que du bonheur ! Et puis le principe des  générales, la veille de l’ouverture du festival où nous, avignonnais nous nous sentions insolemment chez nous, dans cette maison d’hôtes comme il aimait à le dire. C’était une évidence, presque une exigence de passer la journée aux Doms,  de voir les 6 spectacles avant ‘les parisiens et les touristes’. Et  Philippe qui nous attendait nonchalamment  à la sortie… avec son regard pétillant, nous laissant lentement parler en premier de nos impressions. Car il programmait sûrement par goût personnel mais aussi  parce qu’il était important, pour lui, de le faire pour des spectateurs curieux, éclectiques et exigeants. Il avait le goût du public autant que de l’œuvre. Alors merci Philippe car ton engagement et ton travail n’ont pas été vains. Beaucoup de ces évènements perdurent encore avec les formidables équipes successives d’Isabelle Jans et, depuis 5 ans, d’Alain Cofino-Gomez.

Le festival n’aura pas lieu, la cour des Doms ne sera pas animée en ce juillet 2020. Mais c’est toi l’artiste qui nous manquera le plus.                                   

Michèle Périn

*Théâtre des Doms. 1 rue des Escaliers Sainte-Anne. Avignon. 04 90 14 07 99. info@lesdoms.eu

 

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