Services express régionaux métropolitains : Avignon dans le bon wagon
Le territoire du bassin de vie d’Avignon figure parmi les 9 nouveaux projets de Services express régionaux métropolitains (SERM) que vient de labelliser le ministère des Transports. Ce dispositif, porté tout particulièrement par la Région Sud, le Grand Avignon et la ville d’Avignon, visent le renforcement des épines dorsales ferroviaires avec une fréquence de type RER et la recherche d’une meilleure complémentarité avec les réseaux de bus urbains, d’autocars interurbains et l’offre de mobilité douce (piste cyclable, co-voiturage, autopartage). Pour Avignon, ce SERM concerne huit intercommunalités de l’ensemble de son ‘étoile’ ferroviaire qui s’étend jusqu’à Carpentras, Orange, Arles et Pont-Saint-Esprit. Une zone comprenant 715 000 habitants dont 90% se situent à moins 15 minutes d’une des 26 gares de ce bassin de vie. Le potentiel est particulièrement important pour le territoire puisqu’à ce jour seulement 6% des déplacements sur cette zone sont réalisés en transports en commun. Cette labellisation n’est qu’une première étape qui doit se poursuivre par l’obtention du statut définitif par arrêté. Cette décision sera prise sur la base d’un dossier approfondi, qui précisera les objectifs, la feuille de route, le financement et la gouvernance des projets. Le calendrier des actions à venir s’’étendra donc jusqu’en 2040 via plusieurs phases dont la prochaine devrait prendre la forme d’une période d’études dont le coût est estimé à 7M€.
« Il s’agit d’un pas de plus pour apporter des réponses concrètes aux attentes des habitants de la Région qui souhaitent plus de trains. »
Renaud Muselier, président du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur
Vers une tarification unique et une ouverture à la concurrence ? Dans la Région Sud, les territoires d’Aix-Marseille-Provence, Toulon et Nice-Côte d’Azur figurent également dans cette 2e vague de labellisation. « Le Ministre a été sensible au caractère très particulier de nos 4 projets, dans le Vaucluse, les Bouches-du-Rhône, le Var et les Alpes-Maritimes et qui sont tous reliés entre eux par des trains et des bus régionaux rapides et cadencés : un véritable réseau express qui nous permet de desservir nos 4 SERM et qui n’existe nulle part ailleurs, se félicite Renaud Muselier, président du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Il s’agit d’un pas de plus, complémentaire à la Ligne Nouvelle Provence Côte d’Azur et aux effets de l’ouverture à la concurrence de nos TER, pour apporter des réponses concrètes aux attentes des habitants de la Région qui souhaitent plus de trains, plus de bus et une tarification unique. » Ces neuf projets viennent s’ajouter aux quinze issus de la première vague de labellisations intervenue la semaine dernière. D’autres projets de SERM sont par ailleurs actuellement à l’étude. Environ 800M€ vont être mobilisés par l’État pour soutenir ces projets, au travers du plan de relance et par le biais des contrats de plan État-Régions 2023-2027 (CPER). « Ce travail de préfiguration des projets de SERM doit permettre de faire émerger une vision et des objectifs communs aux acteurs locaux, répondant aux besoins de mobilité quotidienne des habitants, autour d’une gouvernance claire », explique le ministère des Transports.
Services express régionaux métropolitains : Avignon dans le bon wagon
Ils ? L’association des usagers TER-SNCF de la Rive droite du Rhône. Mission ? La réouverture de la gare de Villeneuve-lès-Avignon fin 2026 plutôt que fin 2027. Le hic ? Une étude environnementale obligatoire, des travaux sur la ligne planifiés plus tardivement sans compter un manque récurrent de conducteurs de train. La demande ? Anticiper l’ouverture de la gare d’un an. Le résultat escompté ? Un trafic TER en accord avec des usagers très en demande.
Et leur pugnacité –celle des membres de l’association des usagers TER-SNCF de la rive droite du Rhône- tient le rail puisque l’association a permis la réouverture anticipée –après tout de même 50 ans de fermeture- des gares de Bagnols-sur-Cèze et Pont-Saint-Esprit pour une ligne passant par Avignon avec deux terminus à Nîmes et Pont-Saint-Esprit. L’ouverture en août 2022 a permis la fréquentation de 75 000 passagers la première année.
Etat des lieux Ils étaient une centaine vendredi soir dernier, à Villeneuve-lès-Avignon à être venue entendre Pascal Rousson, le président de l’association des usagers TER-SNCF de la rive droite du Rhône. Objectif ? Faire circuler l’information sur le projet de réouverture de la gare de Villeneuve-lès-Avignon. Le problème ? Une étude environnementale rendue obligatoire par l’Etat, diligentée par la SNCF –allant de Nîmes jusqu’au Teil- et possiblement rendue au 1er trimestre 2026, ainsi que des travaux planifiés courant 2027-28 sur la ligne. La mission ? Hâter l’ensemble des travaux afin d’anticiper l’ouverture de la gare de Villeneuve-lès-Avignon à fin 2026 plutôt qu’en 2027. L’avenir ? Mettre en œuvre une étoile ferroviaire digne des attentes des usagers et proches habitants.
La demande de l’association L’association des usagers TER-SNCF de la Rive droite du Rhône demande à la Préfecture du Gard d’accorder une dérogation à la SNCF afin que celle-ci puisse démarrer les travaux de façon anticipée –appuyée par une étude sur l’environnement segmentée- afin de gagner une année. «La gare existe, le lieu est goudronné et les travaux amorcés ne feront qu’améliorer la situation existante,» a précisé Pascal Rousson, le président de l’association.
Dans le détail La gare de Villeneuve-lès-Avignon deviendrait un Pôle d’échange multimodal s’étendant sur 7 500m2. Y seraient créés, en accès, un chaussidou –matérialisation d’un espace pour les cyclistes-, la requalification de l’avenue Gabriel Péri avec déplacement des arrêts de ligne –bus Orizo du Grande Avignon. Les accès à la gare seraient sécurisés et adaptés aux personnes à mobilité réduite. Concernant la gare, celle-ci verrait ses quais élargis et reliés par une passerelle. Deux parkings proposeraient 100 places de stationnement avec ses emplacements PMR et 12 emplacements motos ainsi qu’un abri pour une quarantaine de vélos. Les travaux de voierie se montent à 4,5M€ pris en charge à hauteur d’un tiers par la Villeneuve et autant par le Grand Avignon et la Région Occitanie.
Et demain? L’association milite pour les prochaines ouvertures des gares de l’Ardoise, Roquemaure, Aramon, Remoulins et Marguerittes. Les demandes se basent aussi sur les cadencements, les horaires, la régularité, les tarifs, l’accueil, les guichets. Leur fer de lance ? «La remise en état de lignes ferroviaires pour gagner en pouvoir d’achat, de sécurité, d’environnement, de rapidité, de confort… Le train étant un investissement collectif qui irrigue l’économie locale et préserve la planète. L’association va encore plus loin, en soutenant une tarification des trains du quotidien, notamment en militant pour une ouverture à la gratuité en Occitanie.»
Vers une connexion Auvergne-Rhône-Alpes La Région Auvergne-Rhône-Alpes et la SNCF ont lancé des études pour rouvrir aux voyageurs la ligne entre le Teil en Ardèche et Romans-sur-Isère dans la Drôme. L’étude préliminaire prévoit, à l’horizon 2028, 7 allers-retours quotidiens desservant les gares de Romans-sur-Isère, Valence TGV, Valence-Ville, Livron, Le Pouzin, Cruas et Le Teil.
L’union fait la force Ainsi, les deux Régions : Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes travaillent de concert pour mener les deux projets de ce même axe aux voyageurs. Egalement, l’Ardèche est le seul département français à ne pas accueillir de trains de voyageurs. Le prolongement du TER Rive droite deviendrait ainsi un axe majeur des échanges de l’Europe, délestant la rive gauche et permettant aux usagers de l’Ardèche d’être enfin desservis.
Les infos pratiques Assoc-Usagers Rive Droite du Rhône & assoc.ter.rive.droite.sncf@orange.fr . Adhésion possible à l’association pour les particuliers : 10€, 15€ pour les associations, 50€ pour les collectivités. Chèques à l’ordre de l’Association des usagers TER-SNCF Rive droite du Rhône. Maison des associations. 95, route de Lyon. 30 200 Bagnols-sur-Cèze.
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A quand la réouverture de la gare de Villeneuve-lès-Avignon aux voyageurs ? Dans quelles conditions, dans quel environnement et à quels tarifs ? Tels seront les sujets abordés lors d’une réunion publique d’information et d’échanges organisée vendredi 29 mars à 18h30 en salle des conférences place Jean Jaurès, sur le côté de la mairie de Villeneuve-lès-Avignon.
«Après des années de mobilisation, notre association des usagers TER-SNCF rive droite du Rhône a contribué à la réouverture de la ligne de la rive droite du Rhône. La Rive droite SNCF connaît une rouverture anticipée aux voyageurs, les TER circulent et desservent en pré-ouverture Pont-Saint-Esprit, Bagnols-sur-Cèze, Avignon-centre et Nîmes-Centre. Demain d’autres gares vont ré-ouvrir ! »
En savoir plus La ligne SNCF desservant Pont-Saint-Esprit, Bagnols-sur-Cèze Avignon-centre et Nîmes-centre a ré-ouvert en août 2022, avec 5 trains quotidiens en semaine, grâce au soutien de la Région Occitanie et pour 75 000 voyages effectués la 1re année. D’autre part la ligne de fret n’a jamais cessé accueillant une quarantaine de trains quotidiens-. La ligne devrait prochainement faire également une halte à Villeneuve-lez-Avignon, Roquemaure et même au Teil en Ardèche, tandis qu’un pôle d’échanges multimodal serait créé. Pour l’heure le sujet est à l’étude via l’Etablissement public de sécurité ferroviaire –EPSF-.
Là où le bât blesse ? Le temps d’attente entre certaines correspondances peut atteindre une heure d’attente. Pour en parler ? Rendez-vous ce vendredi 29 mars à 18h30, en salle des conférences, place Jean Jaurès à côté de la Mairie à Villeneuve-lès-Avignon.
Services express régionaux métropolitains : Avignon dans le bon wagon
Dans une volonté de proposer une mobilité plus responsable, la Région Sud souhaite moderniser et développer les services de Trains Express Régionaux (TER). Pour ce faire, elle a décidé d’allouer un budget de 130 millions d’euros pour moderniser en tout 60 rames de TER d’ici 2030. « Nous avons pour ambition de renforcer le positionnement de notre région comme territoire innovant et exemplaire dans la mise en œuvre du Plan Climat », a expliqué Renaud Muselier, président de la Région Sud.
29 rames de TER circulant entre l’ouest de la Région et les Alpes et 31 rames sur l’axe Marseille – Vintimille seront rénovées entre 2024 et 2030. Certains de ces trains ont un potentiel d’exploitation de 40 ans et en arrivent à la moitié. Il est donc nécessaire d’en faire la révision, voir la rénovation, afin d’améliorer le confort, mais aussi les performances environnementales.
V.A.
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Maire de Monteux depuis 1989 et président des Sorgues du Comtat depuis leur création, il y a tout juste 20 ans, Christian Gros fourmille d’idées et de projets. En 2010, il avait lancé Beaulieu, un éco-quartier de 100 hectares au milieu d’un parc paysager avec lac, plage, pédalos, parking et restaurants. En 2015 est rouverte la ligne SNCF Avignon-Caprentras qui passe par la nouvelle gare de Monteux. La même année, il inaugure « Spashworld » devenu « Wave Island », 1er parc aquatique d’attractions 100% glisse de France, au milieu de 600 palmiers et 900 bambous, avec toboggans, vagues géantes, sensations fortes et pataugeoire pour les plus petits, des centaines d’emplois à la clé et des centaines de milliers de visiteurs.
En 2017 sera posée la 1re pierre du « Parc Spirou », 85 millions d’euros investis, avec à sa tête Daniel Bulliard qui avait dirigé avec succès « Le Futuroscope » à Poitiers. Là aussi, sur 4,5 hectares, animation, créations d’emplois et retombées économiques garanties. Pour le dernier « Halloween », début novembre 2022, Le Marsupilami n’a pas chômé : 8000 visiteurs par jour! En 2019, autre équipement, l’Echangeur Ouest de Monteux (parfois appelé carrefour Rossi) où transitent 40 000 véhicules par jour. Un chantier de 3,5M€, qui a duré 15 mois avec 600 pieux plantés à 5 mètres de profondeur pour construire un pont d’une longueur de 400 m.
Côté « Sorgues du Comtat » devenues « Communauté d’agglomérations » en janvier 2022, elle est composée d’Althen-des-Paluds, Bédarrides, Monteux, Pernes-les-Fontaines et Sorgues, soit une population globale de 50 000 habitants avec « Une adhésion volontaire et unanime de chacun » explique Christian Gros, son président. « Ce qui nous rassemble c’est la volonté de mettre en oeuvre des projets à taille humaine, respectueux des identités de chacun et ouverts sur l’avenir ».
Christian Gros qui a été élu dans les années 80, d’abord dans l’opposition municipale puis comme maire de Monteux (7ème mandat), se bat depuis plus de 40 ans pour améliorer le quotidien de ses concitoyens. Et il vient de lancer une série de défis, 3 en tout, écologique, économique et social. « D’abord Le Plan Lumière qui sera mis en oeuvre début 2023 et permettra de diviser par 3 la consommation. 9000 LED composeront l’éclairage public en impactant moins l’environnement et la bio-diversité grâce à une horloge synchronisée qui maîtrisera l’intensité et le temps d’allumage de chaque lampadaire sans éteindre totalement la lumière pour que les rues restent sûres la nuit. Il poursuit « Le choix d »électricité verte a été entamé en 2016 pour alimenter les bâtiments municipaux et les stades. A suivi la création d’ombrières photovoltaïques sur le parking du Lac de Monteux (4325 panneaux qui assurent la production de 10% de la population montilienne). Une extension de 8,3 hectares a été votée fin octobre pour installer d’autres ombrières sur les parkings de Spirou et Wave Island ».
Ensuite Le Projet Hydrogène. Un protocole avait été signé il y a un an par le Préfet Bertrand Gaume avec le Groupe Inoé pour produire et distribuer de l’hydrogène renouvelable et localement. « L’usine sera implantée à Sorgues et les poids-lourds, bus, autocars de ramassage scolaire, bennes d’ordures ménagères ainsi que les entreprises qui le souhaitent, tous rouleront à l’hydrogène dès 2025, ce qui évitera l’émission de 5 000 tonnes de CO2 par an sur le territoire intercommunal. Nous redessinerons également les tournées pour les optimiser » précise le président Gros.
Deuxième défi, il est économique : « Le développement a toujours été l’ADN des Sorgues du Comtat. Nous avons 25 zones d’activités qui couvrent plus de 500 hectares qui totalisent 7 000 emplois. Nous avons des sociétés de filières d’excellence en agro-alimentaire comme Mc Cormick – Ducros, Charles et Alice, Louis Martin, les chocolats Castelain, des Appellations d’Origine Contrôlée en viticulture, des métiers d’art, de l’industrie comme Eurenco, d’importantes entreprises comme Rossi Récupération, Valerian, Wavin, MGI Coutier créatrices d’emplois donc de richesses. Nous voulons les accompagner pour qu’elles continuent à être des totems, des locomotives qui boostent le reste du tissu économique mais aussi développer de nouvelles zones d’activité ». Par exemple, à Bédarrides, dans la Plaine du Grenache existe un projet d’aménagement d’une plateforme logistique de 35 600m2, à Sorgues une extension de La Marquette de 15 hectares pour y implanter des entreprises et à Monteux dans la zone des Mourgues, 25 hectares supplémentaires entre Beaulieu, les Escampades et La Tapy pour répondre aux souhaits d’installation d’entrepreneurs. Et pour les 20 ans de nos Sorgues du Comtat nous allons planter un arbre dans chacune des 5 villes concernées. »
Le défi social « C’est le plus important, tout est social » résume Christian Gros. « Nous avons mis au point la ‘CTG Convention Territoriale Globale qui doit fédérer en mettant les ressources de la Caisse d’Allocations Familiales au service de la petite enfance, jeunesse, parentalité, animation de la vie sociale, solidarité, accès aux droits (logement, handicap). L’enjeu est de privilégier une approche transversale des familles puisque dans les Sorgues du Comtat, on dénombre 10 422 allocataires éligibles à la CAF ». Dans la même optique, sera signée une « CDAD » Convention Départementale d’Accès au Droit avec un service d’accueil gratuit et confidentiel, des consultations juridiques à l’échelle de interco, dans un souci de vision globale.
En matière d’éducation « Nous devons absolument lutter contre la dé-scolarisation, le décrochage, l’absentéisme. Avec le « PRE » (Programme de Réussite Educative) nous voulons accompagner les enfants de 2 à 16 ans, travailler sur l’estime de soi, favoriser la complémentarité entre temps éducatif, scolaire et péri-scolaire ».
Lors du dernier Congrès des Maires de Vaucluse, le 10 novembre dernier, Christian Gros qui en est le secrétaire général s’est élevé contre une certaine forme de « désinformation » qui concernerait la métropolisation via la création d’un pôle territorial. « C’est tout le contraire, c’est une structure souple qui avait été lancée en 2016, La Grande Provence, entre Alès-Nîmes-Avignon et Arles et saluée par le Préfet Gonzalez. Mais elle était beaucoup trop grande. Il faut prendre en compte les bassins de vie de la population, les déplacements domicile-travail à l’échelle de l’aire urbaine d’Avignon, jusqu’à Pont-St-Esprit, Ste-Cécile-les Vignes, Piolenc, Camaret, Malaucène, Cavaillon, l’Isle sur la Sorgue. Gérer petit c’est se priver de l’expérience des autres. Il s’agirait d’un espace de dialogue et de partage, sans embauche ni impôt nouveau ».
Et comme Christian Gros voit toujours plus loin, en 2024, pour les Jeux Olympiques et Parolympiques, Monteux a déjà 2 sites labellisés pour l’haltérophilie et l’escrime. Il souhaite que la Flamme olympique passe chez les montiliens. De même, il a suggéré au patron du Tour de France, Christian Prudhomme que la caravane passe bientôt entre Avignon et le Géant de Provence, donc par Monteux, étape incontournable jusqu’au sommet mythique du Ventoux.
A 78 ans, Christian Gros ne prononce jamais le mot retraite. Avec ses mèches blanches mais rebelles, quand on lui demande s’il compte se re-présenter aux prochaines municipales, il esquive en souriant. Il cite Maurice Lovisolo (85 ans, ancien maire de la Tour d’Aigues, vice-président du Conseil Général) et père du député Jean-François Lovisolo, quand on lui posait la même question : « J’en suis à peine au milieu de mes mandats! » Il faudra encore compter longtemps sur cet infatigable et inoxydable bâtisseur dans le paysage politique vauclusien.
Services express régionaux métropolitains : Avignon dans le bon wagon
La ligne ferroviaire de la rive droite du Rhône va reprendre du service ce lundi 29 août. Son inauguration, quant à elle, aura lieu demain.
À partir de ce lundi 29 août, la ville d’Avignon sera de nouveau reliée à la rive droite du Rhône par voie ferroviaire. Telle était l’ambition de la Région Occitanie qui, jusqu’ici, a investi un budget de 12,8 millions d’euros pour la conduite des études et la réalisation des travaux. L’ensemble du projet représente un investissement total de 100 millions d’euros. Fermée depuis un demi-siècle, cette ligne va reprendre du service, et son inauguration aura lieu demain, le dimanche 28 août, en présence de Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, aux côtés des autorités ministérielles, des représentants de la SNCF ainsi que des collectivités et partenaires locaux.
Lors de cette journée, le train partira à 10h45 de la gare de Nîmes centre, pour arriver et repartir de la gare d’Avignon-centre à 11h20, puis pour faire une halte à celle de Bagnols-sur-Cèze à 11h45. Le train repartira de cette gare à 13h et s’arrêtera à celle de Pont-Saint-Esprit à 13h15, pour repartir à 14h45 afin de faire le chemin inverse et d’arriver à Nîmes à 16h06. À partir de lundi, il devrait y avoir 10 trains par jour, dont 4 qui feront les aller-retours entre Pont-Saint-Esprit et Avignon, et 1 qui fera l’aller-retour entre Pont-Saint-Esprit et Nîmes.
Si pour l’instant seulement ces 4 gares seront desservies, 6 devraient s’ajouter à partir de 2026 : Marguerittes, Remoulins/Pont du Gard, Aramon, Villeneuve-lès-Avignon, Roquemaure/Tavel, et L’Audun-l’Ardoise. À terme, la Région Occitanie espère transporter 200 000 voyageurs par an sur cette ligne en rive droite.
Tout le monde est invité à venir fêter ce grand événement. À 11h30 sur le parvis de la gare de Bagnols-sur-Cèze, il y aura une dégustation de produits locaux dans une ambiance festive assurée par DJ Albass. Et à 13h, à la gare de Pont-Saint-Esprit, les producteurs locaux vous accueilleront dans une ambiance musicale avec la fanfare ‘La Tête dans l’Cuivre’. Pour prendre part aux festivités, il faut vous inscrire au préalable via la formulaire en ligne.
V.A.
Services express régionaux métropolitains : Avignon dans le bon wagon
Située au cœur d’une étoile ferroviaire quasiment sans équivalent en France pour une agglomération de cette taille, Avignon va de nouveau être reliée à la rive droite du Rhône par le rail à partir du 29 août prochain. Carole Delga, présidente du Conseil régional d’Occitanie est venue en personne pour annoncer la remise en service de cette ligne fermée aux voyageurs du Gard rhodanien depuis 1973.
1973, c’était la date du premier choc pétrolier. Une période qui aurait dû déjà nous alerter sur la réalité des énergies fossiles. A l’époque pourtant, le ‘tout-voiture’ était encore de mise et c’est donc en 1973 que la ligne de la rive droite du Rhône dans le Gard a été fermée aux voyageurs. Depuis, notre planète a été rattrapée par la crise climatique et les réalités d’hier ne sont plus les vérités d’aujourd’hui. Face à ces défis climatiques et de mobilité, la Région Occitanie a fait le choix de miser à fonds sur le ferroviaire. « Je me suis toujours battue pour le train, insiste Carole Delga, présidente du Conseil régional d’Occitanie. Pour les trains à grande vitesse, qui désenclavent nos territoires et pour les trains du quotidien qui facilitent la vie. »
A l’heure où se profilent les réaménagements sur les allées de l’Oulle ainsi que la réduction du trafic sur les ponts Daladier et de l’Europe, entre Gard et Vaucluse, afin de donner la priorité aux transports en commun de la Communauté d’agglomération Grand Avignon, cette ouverture devrait faciliter la vie de nombreux ‘navetteurs’ du Gard rhodanien travaillant sur le bassin de vie de la cité des papes. Et cela concerne beaucoup de monde selon l’Insee qui, a rattaché l’an dernier, 15 communes gardoises, soit près de 58 000 habitants (bien davantage que des villes comme Agen, Castres, Albi et sur les talons de Montauban) ainsi que près de 447 000 habitants et 225 000 emplois en tenant compte de l’intégralité de la proximité du 2e bassin industriel d’Occitanie au 82 kilomètres de ligne rouvertes.
100 M€ d’investissement pour un objectif 200 000 voyageurs par an Dans un premier temps, la nouvelle ligne proposera 5 allers-retours quotidiens entre Pont-Saint-Esprit et Avignon, dont un qui sera prolongé jusqu’à Nîmes. Depuis Pont-Saint-Esprit, le temps de trajet pour rejoindre Avignon-Centre sera de 30 minutes, puis de 40 minutes supplémentaires jusqu’à Nîmes. Le train desservira les communes de Pont-Saint-Esprit, Bagnols-sur-Cèze, Avignon-Centre et Nîmes-Centre. Les premiers départs auront lieu de la cité des papes à 6h37 pour une arrivée à Pont-Saint-Esprit à 7h06 pour le retour. Dans l’autre sens : départ de Pont à 7h03 et arrivée en gare-centre à 7h35. Le soir, le dernier trajet sera affiché d’Avignon à 19h07 pour un terminus en terre spiripontaine à 19h35. A l’inverse : départ de Pont à 20h16 pour un retour dans la cité des papes à 20h46. Le tout connecté avec une nouvelle offre de bus devant assurer une complémentarité avec le train, notamment pour la ligne 122 (Pont-Saint-Esprit/Avignon) et la ligne 121 (Pont-Saint-Esprit/Nîmes). Elles desservent respectivement 12 et 28 communes et proposent chacune environ 15 allers-retours par jour permettant ainsi une desserte fine du territoire. De plus, afin que la complémentarité soit totale et pour que les usagers bénéficient du service le plus utile qui soit, l’agglomération du Gard Rhodanien a également adapté ses dessertes de bus pour assurer la connexion avec les TER d’Occitanie.A terme, la Région espère transporter 200 000 voyageurs par an sur cette ligne en rive droite.
« Aujourd’hui, la demande est clairement entre Pont-Saint-Esprit et Avignon, explique Jean-Luc Gibelin, vice-président aux mobilités pour tous et infrastructures de transports de la Région. Nous verrons ensuite à l’usage s’il y a besoin d’augmenter la fréquence vers Nîmes. » Par la suite, les gares de Laudun-l’Ardoise, Roquemaure-Tavel, Villeneuve-lès-Avignon, Aramon et Marguerittes seront réaménagées, en créant notamment des quais là où ils n’en subsistent plus aujourd’hui, afin de proposer de nouveaux arrêts supplémentaires en les transformant en PEM (Pôle d’échanges multimodal) pour une réouverture complète en 2026. « Porte d’entrée à la fois de la région Occitanie et de la Provence occitane, Pont-Saint-Esprit disposera désormais d’une liaison directe avec les deux plus grandes villes du Gard et du Vaucluse, qui sont aussi deux pôles économiques et touristiques majeurs (ndlr : Nîmes et surtout Avignon où cette zone est davantage connectée qu’avec le chef-lieu du Gard), se félicite Claire Lapeyronie, maire de Pont-Saint-Esprit et 1re vice-présidente de l’Agglomération du Gard rhodanien chargée des Mobilités, conseillère régionale d’Occitanie. L’ensemble représente un investissement total de 100M€ pour l’ensemble du projet dont 12,8M€ ont déjà été mobilisés à ce jour par Occitanie pour la conduite des études et la réalisation des travaux qui ont permis cette réouverture. A terme, la Région espère transporter 200 000 voyageurs par an sur cette ligne en rive droite.
Une chance pour Avignon Comme le soulignait tout récemment dans nos colonnes Cécile Helle, la maire d’Avignon, la cité des papes dispose d’une étoile ferroviaire permettant une desserte à nulle autre pareille pour une ville de cette taille (2 gares, dont une gare TGV, et des axes de desserte arrivant des 4 points cardinaux). Et si Avignon bénéficie, avec cette ligne en rive droite de la première ouverture de ligne en France depuis 2016, celle d’avant concerné déjà la gare-centre de la cité des papes. Ainsi, après près de 80 ans de fermeture, les 27km de la ligne Carpentras-Avignon ont été rendus aux voyageurs en 2015. De quoi marquer la grande revanche des transports collectif au dépend des modes de déplacement individuels. Cette nouvelle ligne ne sera donc pas de trop pour amortir l’étranglement du trafic sur les ponts d’accès entre Occitanie et la région Sud au niveau d’Avignon.
Des tarifs les moins chers de France « La SNCF dit que les trains d’Occitanie sont les moins chers de France », poursuit la présidente du Conseil régional. Dans cette logique, la tarification des trains entre Pont-Saint-Esprit et Avignon sera unique et progressive selon un principe de paliers kilométriques (voir tableau ci-dessous). Pour garantir une complémentarité d’usage totale entre le train et le car, une tarification adaptée à cette réouverture anticipée est mise en place sur la ligne de la rive droite du Rhône, avec des billets de trains qui seront aussi valables à bord des cars Lio pour les abonnés.
Par ailleurs, lors du lancement de la ligne une offre événementielle sera proposée pendant un mois. Du 29 août au 29 septembre, tous les trains circulant sur cette ligne seront proposés au tarif de 1€ par trajet pour tous les voyageurs.
Politique tarifaire incitative En marge de cette présentation, la Région a aussi annoncé la mise en place d’une nouvelle mesure tarifaire destinée aux seniors fonctionnant selon le principe : plus je voyage, moins je paie. Proposée sous le nom ‘+ = -‘, cette formule utilise une application mobile 100% dématérialisée qui permet notamment de reconnaître automatiquement les gares de départs et d’arrivée et prélève aussi le coût du déplacement. L’offre de la Région est aussi particulièrement incitative pour les jeunes avec le succès de l’expérimentation de ‘+ = 0’ permettant aux jeunes de 18 à 26 ans de bénéficier de la gratuite du transport à partir du 11e trajet mensuel à bord des trains Lio. Le tout couplé à la mise en place d’un compte mobilité crédité au gré des trajets, une sorte de cagnotte accumulant les voyages sans limitation de date pour les utiliser. Lancée en septembre 2021, le dispositif compte déjà 35 000 inscrits.
Le train comme outil d’aménagement « Cette réouverture est le résultat d’une bataille collective alors qu’on nous disait que c’était impossible, rappelle Carole Delga. C’est également le fruit d’une détermination sans faille de la Région qui nous a permis de gagner 3 ans alors que l’échéance envisagée était 2025. En Occitanie, nous croyons au train. Le train comme outil d’aménagement des territoires, comme levier d’attractivité et de vitalité, et bien sûr comme chaînon essentiel aux mobilités du quotidien à l’heure où la crise climatique impose plus que jamais une remise en question de nos modes de déplacement. Cette première réouverture de ligne en Occitanie doit conforter notre ambition régionale pour le développement du ferroviaire. Bientôt, d’autres suivront, comme la ligne Montréjeau-Luchon en Comminges, qui verra circuler les premiers trains à hydrogène de France, ou encore la ligne Alès-Bessèges dans les Cévennes. »
« Je veux des trains partout, martèle la présidente d’Occitanie. Cette bataille du rail est essentielle pour décarboner nos déplacements face à l’urgence climatique mais aussi pour bénéficier de transports en commun moins chers et préserver ainsi le pouvoir de vivre des habitants. C’est encore plus urgent à l’heure où le prix des carburants s’envole. » La Région s’est fixé d’atteindre les 100 000 voyageurs par jour d’ici 2030. Pour cela, elle est déjà la seule région française à avoir retrouvé une fréquentation supérieure à fin 2019 (année de référence hors Covid). À fin juin 2022, elle enregistrait même une hausse de 8% de la fréquentation des trains Lio par rapport à cette date. Preuve d’un engouement pour le rail 228 962 billets à 1€ ont été vendus durant les week-ends dejuin 2022, soit une augmentation de 58% par rapport à 2021.
Delga et Wauquiez ‘courcircuite’ Muselier sur la ligne PLM ? « L’intérêt porté aux trains du quotidien a fait émerger plusieurs projets sur la rive droite du Rhône, rappelle la Région Occitanie. En effet, la Région Aura (Auvergne-Rhône-Alpes) et SNCF Réseau ont lancé des études sur la réouverture aux voyageurs de la ligne entre le Teil (Ardèche) et Romans-sur-Isère (Drôme) via Valence TGV et Valence-Ville. L’étude préliminaire entre Le Teil et Romans prévoit à l’horizon 2028 7allers-retours quotidiens soit 14 trains par jour, et la desserte des gares de Romans, Valence-TGV, Valence-Ville, Livron, Le Pouzin, Cruas et le Teil. Les deux projets, bien que géographiquement distincts et à des stades d’avancement différents, s’inscrivent dans une même logique de réouverture de cet axe à la desserte de voyageurs. Ainsi, les deux régions ont convenu de travailler conjointement afin de faire avancer ces deux projets de manière concertée pour faciliter la connexion des territoires et les déplacements des habitants au quotidien. » Des projets qui s’inscriraient en parallèle (voir en concurrence ?) des voies existantes le long de la Vallée du Rhône reliant déjà Marseille à Bollène pour ensuite rallier Lyon via l’axe PLM (Paris-Lyon-Marseille).