Le vendredi 28 juin, la commune de Lourmarin a accueilli le congrès régional du Syndicat national des Directeurs généraux des Services des Collectivités territoriales (SNDGCT) PACA. Une journée sur le thème de l’intelligence artificielle.
Après The Camp à Aix-en-Provence, l’union régionale du SNDGCT a choisi la Fruitière Numérique, à Lourmarin, pour organiser son congrès régional annuel. Un lieu stratégique centré sur le numérique, comme son nom l’indique. Anciennement une coopérative de fruits et légumes, la municipalité a su réhabiliter la Fruitière Numérique, qui, aujourd’hui, a pour missions la vulgarisation de l’informatique, pour les jeunes comme les seniors, l’accueil des artistes et artisans qui viennent modéliser leurs projets, mais aussi le développement du coworking.
C’est donc tout naturellement que l’union régionale du Syndicat a choisi un thème autour du numérique et de l’innovation pour ce congrès : ‘Piloter les transformations en 2024 : les dirigeants territoriaux en première ligne’. La journée a été rythmée par des tables rondes, mais aussi des conférences autour d’un sujet central : l’intelligence artificielle. Les directeurs généraux des services (DGS) participants ont pu également profiter d’ateliers ‘Parcours dirigeant’ pour s’inspirer et se ressourcer, ainsi que d’un espace avec 22 exposants (assurances, conseils en finance, installations d’équipements multimédias, solutions juridiques, etc).
Un congrès coorganisé par les sections régionale, vauclusienne et bucco-rhodanienne
Pour la deuxième année consécutive, le congrès régional est coorganisé par Laurent Régné, président régional du SNDGCT, Karine Icard, présidente de la section vauclusienne, et Philippe Sanmartin, président de la section des Bouches-du-Rhône, ainsi que par leurs équipes. Chaque année, les équipes prennent le soin de choisir un lieu impactant, propice à la synergie. Après les Bouches-du-Rhône en 2023, c’est le Vaucluse qui a accueilli cette année le congrès régional.
Les DGS ont répondu « oui » à l’invitation de Laurent Régné, Karine Icard et Philippe Sanmartin. Quelque 200 personnes sont venues échanger autour de l’intelligence artificielle, dont environ 170 DGS, qui ont fait le déplacement depuis toute la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. « L’intelligence artificielle impacte nos méthodes de travail, va impacter nos relations sociales au sein des organisations et nos relations avec le public, notre management doit s’adapter rapidement à ces évolutions, a affirmé Laurent Régné. C’est une chance d’être là au moment où se fait cette bascule. »
L’intelligence artificielle, le fruit de la connaissance humaine
Après quelques prises de parole officielles, il est temps de rentrer dans le vif du sujet avec une première conférence : ‘L’intelligence artificielle : des opportunités pour nous tous’. Olivier Oullier a su captiver son public instantanément, mêlant humour, connaissances et faits. Le neuroscientifique et entrepreneur en neurotech a tenu à démarrer cette journée en reposant les bases sur ce qu’est l’intelligence artificielle.
Après avoir rappelé que l’intelligence artificielle était basée sur l’intelligence humaine pour entraîner les machines, Olivier Oullier a précisé que son utilisation entraîne tellement d’attentes qu’elle mène souvent à la déception. Comme les intervenants qui l’ont succédé l’ont mentionné tout au long de la journée, l’intelligence artificielle ne doit pas être vue comme une solution magique, mais plutôt comme un outil, qui peut être formidable dans certaines tâches au quotidien, mais à utiliser avec parcimonie. Le conférencier a notamment donné l’exemple de Samsung, dont certaines données confidentielles ont fuité à cause de l’utilisation de l’intelligence artificielle par l’entreprise coréenne.
Les DGS ont pris la parole
Est venu le moment des tables rondes, durant lesquelles les directeurs généraux des services de diverses collectivités territoriales ont partagé leurs expériences, leurs doutes et leurs réussites, relatifs à l’intelligence artificielle. En tout, trois tables rondes ont eu lieu simultanément dans différentes salles de la Fruitière Numérique, et chaque participant a pu choisir le sujet qui l’intéressait le plus :
- ‘L’intelligence artificielle, levier de transformation numérique à l’ère de la cybersécurité’ avec Lionel Peres (DGS de Vaison-la-Romaine, membre du bureau SNDGCT 84), Bertrand Combes (DGS de Sorgues), Célia Nowak (Déléguée régionale à la sécurité numérique en région PACA ANSSI), Chef d’escadron Fabien Suchaud (Commandant de la Section d’appui Judiciaire de Marseille, Gendarmerie Nationale), et Damien Hassko (Responsable du CSIRT Urgence Cyber – Région Sud).
- ‘L’intelligence artificielle au service des usagers et des agents publics’ avec Johanna Quijoux Butler (DGS de Piolenc, membre du bureau SNDGCT 84),
- Fatima Meslem (DGS de la commune de Plaisir dans les Yvelines), Line Galy (Directrice du pôle numérique et données à Montpellier Méditerranée Métropole), et Sophie Regis (Directrice du développement économique & de l’emploi à Châteauneuf-les-Martigues et Présidente de Big Bloom Marseille).
- ‘L’intelligence artificielle, levier de transformations environnementales à l’ère de la sobriété ?’ avec Laure Galpin (Directrice du Parc Naturel Régional du Luberon et membre du bureau SNDGCT 84), Bruno Lenzi (Chef de projet data / IA au sein de l’Ecolab du Commissariat général du Développement Durable, Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires), Matthieu Porte (Coordinateur des activités IA à l’IGN), et Nathalie Bonneric (Cheffe du service études et prospectives du Département de l’Hérault).
L’intelligence artificielle révolutionne le monde du travail
L’après-midi, c’est au tour de la conférencière Cécile Dejoux, aussi professeure au CNAM, spécialiste des sujets RH et de l’IA, de prendre la parole sur le sujet du jour avec la conférence : ‘Quand l’intelligence artificielle générative transforme le travail’. Elle commence par annoncer que peu d’entreprises françaises utilisent l’intelligence artificielle au quotidien. « C’est l’esprit français, qui est dans l’attente avant de se jeter dans l’innovation », a expliqué Cécile Dejoux.
Comme Olivier Oullier, Cécile Dejoux nuance son propos en admettant que l’intelligence artificielle puisse être un très bon outil, permettant une meilleure productivité, un gain de temps, de créativité, d’innovation, d’automatisation et de personnalisation, mais qu’elle peut aussi mener à des erreurs. Il faut être précautionneux au niveau de la data, de l’environnement car les intelligences artificielles sont très énergivores, de l’éthique, ou encore des cyberattaques. La conférencière a également évoqué la santé mentale, qui pourrait être impactée négativement à cause d’une utilisation abusive de l’intelligence artificielle qui ne laisserait plus aucune place à la productivité et à la créativité.
Un partenariat entre le SNDGCT 84 et le CNFPT
Enfin, ce congrès a aussi été l’occasion pour la section vauclusienne du SNDGCT et pour le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) de renforcer leurs liens en signant une convention de partenariat afin de présenter une offre de formation répondant aux enjeux vauclusiens et de ses cadres territoriaux.
Dans le cadre de cette alliance, les deux entités s’engagent en faveur de l’organisation ou de la participation conjointe à des évènementiels d’actualité, et de l’animation et de l’accompagnement du réseau de cadres dirigeants territoriaux autour de 3 axes : la professionnalisation du cadre dirigeant, l’accompagnement des transformations dans les organisations, et l’accompagnement de projets liés aux transitions notamment environnementales et écologiques.