25 août 2024 |

Ecrit par le 25 août 2024

La transformation des dépenses de consommation en France

Lors du Salon de l’agriculture la semaine dernière, le chef de l’État Emmanuel Macron avait démenti une citation qui lui avait été attribuée par le journal La Marseillaise : « Les smicards préfèrent des abonnements VOD à une alimentation plus saine », assurant n’avoir jamais employé « une formule comme celle-ci ». Mais il avait ajouté : « Le problème que nous avons dans notre pays aujourd’hui, c’est que la part du revenu que les Français allouent à l’alimentation, en trente ans, elle a baissé. C’est-à-dire que les gens, ils dépensent plus d’argent pour le logement, pour les abonnements téléphoniques, pour des voyages, pour la télévision. Le mode de vie a changé. » Une polémique qui a notamment valu au président français des accusations de « mépris de classe. »

Comme le révèlent les données de l’Insee, la part de l’alimentation dans le budget de consommation moyen des Français a en effet nettement diminué au cours des dernières décennies. La part des dépenses d’alimentation, boissons et tabac est ainsi passée de 31 % du budget au début des années 1960, à 18 % de nos jours. Néanmoins, elle reste le deuxième poste de dépenses devant les transports (près de 13 %). Ce n’est pas le seul type de dépenses à avoir drastiquement baissé : l’habillement et les chaussures, qui comptaient pour 12 % du budget moyen à l’époque, n’en représentent plus qu’environ 3 % de nos jours. 

Parallèlement, comme le met en avant notre graphique, ce sont surtout les dépenses liées au logement — incluant chauffage, éclairage et équipement — qui ont pris le plus de poids dans le budget, avec une part qui est passée d’environ 20 % à 33 % des dépenses moyennes de consommation sur la période étudiée. En comparaison, le poste de dépenses des transports (+1,9 point de pourcentage), celui des communications, loisirs et culture (+2,2 points), celui de la santé (+1,8 point), ainsi que celui des autres biens et services (+3,8 points), affichent une hausse moyenne dans le budget nettement moins importante depuis les années 1960.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


La transformation des dépenses de consommation en France

Selon la dernière étude de la Confédération syndicale internationale (CSI), les dix pays les plus défavorables aux travailleurs en 2023 étaient le Bangladesh, la Biélorussie, l’Équateur, l’Égypte, l’Eswatini, le Guatemala, le Myanmar, la Tunisie, les Philippines et la Turquie. La CSI a évalué 149 pays sur la base de la liberté d’association, du droit à la négociation collective et du droit de grève, sur une échelle de 1 (= violations sporadiques) à 5 (= aucune garantie des droits en raison de l’effondrement de l’État de droit).

Comme le met en avant notre carte, de nombreux pays d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Asie ont été classés dans les deux catégories les plus basses en matière de droits des travailleurs, indiquant que ces derniers n’y sont tout simplement pas garantis. On y trouve notamment des pays dans lesquels un effondrement général de l’État de droit a été constaté. L’Afghanistan, le Yémen, la Libye et la Somalie en sont des exemples. Le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ont obtenu le plus mauvais score régional sur l’indice de la CSI, avec une moyenne de 4,53, suivis de la région Asie-Pacifique avec 4,13.

Néanmoins, des violations des droits des travailleurs sont constatées partout dans le monde. La CSI considère par exemple les États-Unis et l’Australie comme des pays où les droits des travailleurs sont systématiquement violés. Le « pays de la liberté » est ainsi moins bien loti dans ce domaine que son voisin du sud, le Mexique. Dans l’ensemble, le tableau est plutôt effrayant : 87 % des pays ont violé le droit de grève de leurs travailleurs en 2023, contre 63 % en 2014. Toujours selon le rapport, des travailleurs ont été victimes de violences dans 30 % des pays et des syndicalistes ont été assassinés dans huit pays l’an dernier, la Colombie étant le pays le plus dangereux à cet égard.

En comparaison avec le reste du monde, l’Europe protège relativement mieux les droits des travailleurs. Tous les pays classés par la CSI dans la meilleure catégorie de l’évaluation s’y trouvent et la note moyenne de la région était de 2,56 en 2023. Les nations scandinaves, en particulier, se distinguent par des conditions de travail plutôt favorables, même si des violations sporadiques des droits s’y produisent également. Avec des violations répétées constatées, la France n’est en revanche pas classée dans la meilleure catégorie de l’indice, au même titre que des pays comme l’Espagne et la Suisse (violations répétées) ou le Royaume-Uni et la Belgique (violations régulières).

De Tristan Gaudiaut pour Statista


La transformation des dépenses de consommation en France

Après deux réformes entrées en vigueur en 2021 et 2023, l’assurance chômage reste dans le viseur du gouvernement français. Lors d’un entretien le mardi 27 février 2024, le Premier ministre Gabriel Attal a promis de « continuer à réformer » afin de « réduire nos déficits ». À cet égard, il s’est dit favorable à ce qu’on « rouvre le chantier » de l’assurance chômage afin d’avoir « un modèle social qui incite davantage à l’activité ».

Le modèle français d’assurance chômage a longtemps été perçu comme le plus généreux en Europe, mais qu’en est-il vraiment aujourd’hui ? Comme le révèlent les données compilées par l’Unédic, qui a comparé l’assurance chômage dans quinze pays européens en 2023, sur le volet du montant de l’indemnité, la France ne fait pas partie des meilleurs élèves.

L’assurance chômage en France assure 57 % du salaire journalier de référence, soit un taux nettement inférieur à celui pratiqué au Danemark, pays le plus généreux avec une indemnité couvrant 90 % du salaire de référence, au Luxembourg (80 % du salaire de référence brut), en Suisse (70 ou 80 %), au Pays-Bas (75 %) ou encore en Italie (75 % et dégressif à partir du 6e mois : -3 % par mois). À l’image de l’Italie, deux autres pays ont fait le choix d’une allocation dégressive pour les demandeurs d’emploi : l’Espagne avec 70 % du salaire de référence pendant les 180 premiers jours puis 60 % ensuite, ainsi que la Belgique, où le taux s’élève à 65 % pendant les trois premiers mois avant de diminuer en plusieurs phases (selon la situation personnelle).

Comme le met en avant notre carte, la Suède, la Finlande, le Royaume-Uni et l’Irlande se démarquent, puisque dans ces pays le montant de l’assurance chômage n’est pas fixé en fonction du salaire de référence. En Suède et en Finlande, on trouve une assurance de base de respectivement 1009 euros et 1110 euros par mois. Tandis qu’outre-Manche, il s’agit d’un forfait qui peut monter jusqu’à 880 euros par mois en Irlande et jusqu’à 380 euros mensuels au Royaume-Uni. Le régime britannique apparait ainsi comme le moins généreux pour le montant de l’assurance chômage.

Quant à la durée d’indemnisation, elle varie en général de 6 à 24 mois selon les pays et la situation des demandeurs d’emploi, sauf en Belgique, où elle est en principe illimitée. En France, la durée maximale d’indemnisation peut aller jusqu’à 2 ans environ, et ce chiffre est similaire en Espagne, en Allemagne et au Danemark par exemple. En revanche, la durée maximale de versement des allocations est inférieure au Portugal (18 mois), au Luxembourg (12 mois), en Irlande (9 mois), au Royaume-Uni (6 mois) et en Suède (300 jours ou 450 jours si enfant à charge).

De Tristan Gaudiaut pour Statista


La transformation des dépenses de consommation en France

Le mercredi 21 février, Énergie Team, premier producteur d’électricité renouvelable indépendant en France, a présenté trois éoliennes qui, si elles ne semblent au premier abord n’avoir rien de spécial, représentent une première dans l’Hexagone. Le parc éolien de Vallons-de-l’Erdre, en Loire-Atlantique, est en effet le premier parc éolien français à disposer d’une offre de raccordement alternative ayant permis d’éviter 15km de réseau souterrains, réduisant le délai des travaux de raccordement et divisant le coût total par quatre. L’initiative a ainsi pour but d’accélérer l’accès a cette source d’énergie renouvelable. À terme, le parc éolien de Vallons-de-l’Erdre devrait produire suffisamment d’énergie pour alimenter une ville de 12 000 habitants.

D’après le plus récent rapport publié par le gestionnaire du réseau de transport électrique RTE, l’énergie éolienne a continué de progresser en 2023, et représente désormais 10,2% de la production totale d’énergie en France. Cependant, comme le montre notre infographie, basée sur des données de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), l’année précédente, la France était loin derrière trois autres pays européens en matière de capacité de production d’énergie éolienne en Europe. En première place, et loin devant les autres pays, on trouvait l’Allemagne, avec une capacité de production de 66 294 mégawatts, soit plus de deux fois plus que l’Espagne (29 308), et trois fois plus que la France (21 120). En 2022, l’Allemagne représentait ainsi près de 30 % de la capacité totale de production européenne d’énergie éolienne.

De Valentine Fourreau pour Statista


La transformation des dépenses de consommation en France

La baguette française est inscrite au Patrimoine culturel immatériel de l’Humanité de l’Unesco depuis la fin de l’année 2022. Plus que le produit en lui-même, ce sont les traditions et le savoir-faire des métiers artisanaux de la boulangerie qui ont été reconnus, ainsi que sa spécificité culturelle : la baguette générant des modes de consommation et pratiques sociales qui la différencient des autres pains (achat journalier par exemple).

Le pain préféré des Français n’est pas le seul représentant des produits et savoir-faire alimentaires à récemment avoir fait son entrée dans cette liste. Comme le détaille notre carte, parmi les produits ou recettes inscrits au Patrimoine alimentaire mondial de l’Unesco au cours des deux dernières années (2022 et 2023), on retrouve, entre autres, la préparation et la consommation du ceviche (plat de poisson cru) au Pérou, la harissa, condiment national en Tunisie, le bortsch ukrainien (potage à base de betterave), ou encore l’al-man’ouché, pain plat emblématique de la gastronomie libanaise.

Ces éléments représentent une caractéristique identitaire du patrimoine culturel national et un facteur de cohésion sociale. Mais comme le rappelle l’Unesco, un élément de patrimoine immatériel peut-être exprimé dans plusieurs pays à la fois, avec des significations, importances et spécificités variables. C’est le cas par exemple du bortsch, dont la paternité est revendiquée par l’Ukraine, mais qui fait également partie de l’héritage culinaire de plusieurs pays de l’Est et du centre de l’Europe.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


La transformation des dépenses de consommation en France

Combien de variétés de fromage sont produites en Europe ? S’il est difficile de pouvoir statuer sur un chiffre exact, compte tenu du fait que de nouvelles sortes sont créées chaque année et qu’il existe une multitude de critères pour différencier les fromages, un référentiel commun permet toutefois de mesurer la diversité des productions sur le Vieux Continent, dont le fromage fait partie du patrimoine gastronomique depuis des millénaires.

Il s’agit des appellations fromagères européennes, les IGP (Indication géographique protégée) et AOP (Appellation d’origine protégée), qui ont été créées au début des années 1990 pour faire reconnaître les caractéristiques des produits à l’échelle de l’Union européenne. Les IGP et AOP définissent les spécialités fromagères selon un ensemble de savoir-faire et de caractéristiques organoleptiques, tout en garantissant un lien avec une origine géographique de production. Ainsi, d’après le recensement de la Commission européenne (auquel nous avons ajouté les AOP suisses), il y a actuellement près de 300 variétés de fromage officiellement reconnues dans l’Union européenne (271 appellations en février 2024).

Comme le montre notre carte, la France est le pays qui compte le plus d’appellations fromagères, avec un total de 56 enregistrées ce mois-ci, la dernière étant la Tome fraîche de l’Aubrac, dont l’IGP a été reconnue en octobre dernier. L’Hexagone devance de justesse l’Italie et ses 55 appellations, suivent ensuite l’Espagne (31), la Grèce (23) et le Royaume-Uni (17). Si l’on tient compte de la superficie de son territoire, la Suisse, avec ses 11 fromages AOP, présente également une production particulièrement variée. Trois pays, la France, l’Italie et l’Espagne, représentent ensemble un peu plus de la moitié des appellations fromagères actuellement enregistrées en Europe.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


La transformation des dépenses de consommation en France

Le coût annuel de la cybercriminalité en France est aujourd’hui évalué à plus de 100 milliards d’euros. Selon les dernières estimations issues des Technology Market Insights de Statista, le coût total des cyberattaques et autres actes malveillants en ligne devrait atteindre 129 milliards de dollars américains dans le pays en 2024 (soit environ 119 milliards d’euros), contre près de 94 milliards de dollars l’an passé.

Comme le retrace notre infographie, le coût de la cybercriminalité en France a littéralement explosé ces huit dernières années. En 2016, ce chiffre n’était évalué qu’à 5,1 milliards de dollars, avant de connaître une hausse moyenne de plus de 30 % chaque année. Cette tendance va de pair avec la multiplication, la diversification et le perfectionnement des cyberattaques au cours de la période étudiée.

D’après l’édition 2024 du baromètre du CESIN, près d’une entreprise française sur deux a été victime d’une cyberattaque avec un impact significatif l’an dernier. En outre, le cyberespionnage représenterait un risque élevé pour deux entreprises sur cinq (toutes industries confondues). Les auteurs du rapport soulignent notamment « la complexité croissante du paysage de la cybersécurité, avec des attaquants qui ajustent leurs tactiques ».

De Tristan Gaudiaut pour Statista


La transformation des dépenses de consommation en France

Dans un rapport publié en juin dernier, le Conseil national de l’Ordre des médecins alerte sur l’essor et les risques des pratiques de soins non conventionnelles, également connues sous le nom de médecines alternatives. Portées en partie par la pénurie de médecins généralistes et spécialistes et les difficultés pour obtenir un rendez-vous médical, les pratiques comme l’ostéopathie, l’homéopathie, l’acupuncture, l’hypnose ou encore la lithothérapie gagnent du terrain en France. 

Selon l’Organisation mondiale de la santé, 71 % des Français ont déjà eu recours à des pratiques de soins non conventionnelles. Et d’après une autre étude récente sur le sujet, environ un Français sur cinq préfère ces pratiques alternatives à la médecine conventionnelle. 

Face à une offre en pleine croissance, avec environ 400 pratiques recensées dans le monde à ce jour, le Conseil national de l’Ordre des médecins souligne une hausse des dérives thérapeutiques en lien avec les médecines alternatives. D’après la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), 70 % des signalements de dérives dans le domaine de la santé en France concernent des pratiques de soins non conventionnelles.

Comme l’indique également notre infographie, les patients atteints d’un cancer sont particulièrement nombreux à avoir recours aux médecines alternatives. En France, six personnes faisant appel à ce genre de pratiques sur dix sont atteintes d’un cancer. Si certaines pratiques de soins non conventionnelles peuvent soulager physiquement et psychologiquement les patients, leur efficacité clinique au-delà de l’effet placebo n’a pas été prouvée et elles peuvent avoir de sérieuses conséquences, notamment lorsque des personnes gravement malades décident de les utiliser pour remplacer leur thérapie conventionnelle.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


La transformation des dépenses de consommation en France

Fin janvier, les autorités américaines ont indiqué avoir déjoué un réseau de cyberpirates baptisé Volt Typhoon, qui, selon les États-Unis, visait plusieurs infrastructures civiles critiques du pays pour le compte de la Chine. Cette affaire a de nouveau mis en lumière les capacités de nuisance supposées du géant asiatique en matière de cybersécurité.

Entre 2000 et 2023, la base de données du European Repository of Cyber Incidents (EuRepoC) a recensé un total de 2 506 cyberattaques à caractère politique dans le monde, perpétrées par 679 acteurs/groupes connus. Ces cyberincidents recouvrent notamment des attaques politisées et non politisées visant des cibles politiques ainsi que des attaques contre des infrastructures critiques, et ce qu’elles soient menées par des États (et groupes affiliés) ou par des acteurs non étatiques ayant des objectifs politiques. 

Comme le détaille notre infographie, près de 12 % des cyberattaques à dimension politique détectées depuis le début du siècle ont été lancées de Chine, suivie de la Russie, avec une part similaire (11,6 %). L’Iran a été à l’origine de 5,3 % de ces cyberincidents sur la période étudiée et la Corée du Nord de 4,7 %. À noter que la plupart des actes malveillants de ce type (45 %) n’ont pas été attribués, ce qui signifie que le pays d’origine n’a pas pu être identifié dans de nombreux cas.

Dans le détail, près du tiers des cyberattaques à visée politique analysées ont été menées par des États (ou groupes affiliés), et une part identique par des acteurs non étatiques ayant des objectifs politiques. Environ la moitié des attaques recensées visaient des cibles politiques (personnalités, partis,…) et près de 20 % des infrastructures critiques.

De Tristan Gaudiaut pour Statista

https://echodumardi.com/tag/statista/page/9/   1/1