30 août 2024 |

Ecrit par le 30 août 2024

Activité suspecte sur Twitter durant l’invasion de l’Ukraine

Les créations de comptes Twitter ont triplé le jour où la Russie a envahi l’Ukraine, comme le dévoile un rapport de l’Observatoire des médias sociaux (oSoMe) de l’Université de l’Indiana. L’étude, intitulée « Suspicious Twitter Activity around the Russian Invasion of Ukraine » (Activité Twitter suspecte autour de l’invasion russe en Ukraine), révèle que plus de 38 000 nouveaux comptes ont été créés sur cette plateforme le 24 février, jour où les chars russes ont pénétré en Ukraine, contre une moyenne quotidienne d’environ 12 000 au cours des semaines ayant précédé.

Selon le rapport, plusieurs réseaux de comptes ont partagé des « contenus similaires suspects » au même moment, notamment de la propagande pro-russe publiée par des comptes inauthentiques. Des campagnes du côté ukrainien ont également été observées, avec des messages demandant aux pays occidentaux de mettre en place une zone d’exclusion aérienne ou de s’investir dans d’autres initiatives contre l’envahisseur. Mais toute l’activité suspecte n’était pas directement liée au conflit. Les chercheurs ont constaté que des mots-clés en lien avec l’Ukraine ont également été utilisés pour diffuser des spams, notamment des arnaques aux cryptomonnaies prétendant récolter des fonds pour soutenir la résistance ukrainienne.

La guerre en Ukraine montre à quel point les réseaux sociaux se sont imposés comme un terrain majeur des conflits. Lorsqu’ils sont exploités pour amplifier et diffuser de fausses informations, ils peuvent devenir un outil puissant de manipulation de l’opinion publique.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Activité suspecte sur Twitter durant l’invasion de l’Ukraine

Avec une participation d’un peu moins de 75 % des électeurs inscrits, le premier tour de l’élection présidentielle 2022 affiche le deuxième taux d’abstention le plus élevé pour ce type d’élection sous la Vème République. Mais qu’en est-il de la participation électorale ailleurs dans le monde ? En se basant sur les données archivées par International IDEA, notre graphique compare la participation aux dernières élections présidentielles/nationales dans une sélection de pays.

Malgré une abstention plus élevée que la moyenne des précédentes élections, la France ne figure (étonnamment) pas parmi les « mauvais élèves » comparée à d’autres démocraties de la planète. La présidentielle américaine de 2020 n’a par exemple vu que 66 % des électeurs aller voter et la participation était du même niveau lors des dernières élections générales espagnoles. Le taux descend même à 62 % au Canada (élections fédérales 2021) et à 56 % au Japon (élections législatives 2021).

Tout en haut de l’échelle, la Belgique présente l’un des taux de participation les plus élevés au monde, soit près de 90 % des électeurs inscrits sur les listes. Il faut toutefois souligner que ce pays dispose d’un système de vote obligatoire (comme le Brésil, la Grèce et l’Australie), ce qui se traduit naturellement par une participation élevée. Mais d’autres démocraties qui ne disposent pas de telles mesures parviennent aussi à mobiliser en masse leurs électeurs, comme la Suède, qui a enregistré un taux de 87 % en 2018.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Activité suspecte sur Twitter durant l’invasion de l’Ukraine

Marqués par une forte abstention (26 %), les résultats du premier tour de l’élection présidentielle 2022 révèlent une tripartition du paysage politique français. À l’échelle nationale, Emmanuel Macron est arrivé en tête des suffrages (27,6 %) devant Marine Le Pen (23,4 %), tandis que Jean-Luc Mélenchon (22,0 %) se classe troisième, à quelques 420 000 voix du second tour. Loin derrière, Eric Zemmour (7,1 %) est le seul autre candidat à avoir passé la barre des 5 %, alors que les partis traditionnels de la Vème République sont au plus bas : 4,8 % pour la candidate LR et 1,8 % pour celle du PS.

Comme montre notre carte des résultats du premier tour (données provisoires basées sur 97 % des inscrits), cette partition du paysage politique s’entrevoit aussi à l’échelle territoriale. Emmanuel Macron est arrivé premier dans 6 régions sur 18, principalement au centre et à l’ouest, enregistrant ses meilleurs scores en Bretagne et dans les Pays de la Loire (autour de 33 % des votes). Marine Le Pen termine quant à elle en tête dans 7 régions : dans le quart nord-est et au sud de l’Hexagone, mais aussi en Corse et à Mayotte, deux régions à forte abstention (plus de 37 % et 59 %). De son côté, Jean-Luc Mélenchon décroche la première place dans les suffrages en Île-de-France (de peu), ainsi que dans quatre des cinq régions d’outre-mer, où la participation se situe en moyenne autour de 50 %.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Activité suspecte sur Twitter durant l’invasion de l’Ukraine

Le recyclage des matières plastiques suscite une véritable bataille à l’échelle mondiale. Après que la Chine a décidé d’interdire l’importation de déchets plastiques sur son territoire en 2019, d’autres pays asiatiques se sont lancés dans ce secteur. Mais si le recyclage des déchets plastiques en provenance de l’étranger peut s’avérer lucratif pour certains, l’absence de réglementation et de contrôle dans la plupart des pays importateurs n’est pas sans causer une myriade de problèmes environnementaux.

Après le retrait de la Chine, le Vietnam et la Malaisie sont devenus les plus gros importateurs de déchets plastiques en Asie, tandis que la Turquie représente aussi un acteur majeur de ce secteur sur la scène internationale, récupérant notamment de gros volumes en provenance des pays européens.

Les experts s’attendent à ce que les flux de déchets exportés par les pays industrialisés continuent de se déplacer vers des régions où la gestion du recyclage n’est pas encore optimale et où les réglementations environnementales sont peu (ou pas) existantes. La plupart des déchets plastiques qui transitent dans le monde proviennent de pays comme le Japon, les États-Unis, l’Allemagne (qui n’a pas communiqué de chiffres en 2020) et la France.

Selon les données de la plateforme Comtrade de l’ONU, le Japon a expédié près de 821 000 tonnes à l’étranger en 2020, tout en n’important presque pas de déchets plastiques, d’où des exportations nettes d’environ 819 000 tonnes. Les États-Unis affichaient des exportations nettes de plus de 206 000 tonnes et la France d’environ 189 000 tonnes.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Activité suspecte sur Twitter durant l’invasion de l’Ukraine

Des océans jusqu’aux sommets des montagnes, les microplastiques sont partout… Il n’est donc pas étonnant qu’ils finissent aussi leur course dans le corps humain. En moyenne, il est estimé qu’une personne ingère, boit et respire entre 74 000 et 121 000 microparticules de plastique chaque année – un chiffre considéré comme étant probablement sous-estimé par les chercheurs. L’étude intitulée « Human Consumption of Microplastics » (Consommation humaine de microplastiques) de Cox et al., publiée dans la revue Environmental Science & Technology, s’est basée sur l’analyse de 26 études réalisées dans le monde entier pour calculer la quantité moyenne de microplastiques présents dans les produits de consommation courante.

Comme le montre notre infographie, la plus grande source connue de microplastiques qui pénètrent dans le corps humain est l’eau en bouteille. Sur la base de quatre études distinctes, le nombre moyen de particules trouvées par litre est de 94. La bière arrive en deuxième position, avec 32 particules par litre. Mais le résultat le plus alarmant sur l’ampleur de la pollution plastique concerne peut être bien l’élément qui arrive en troisième position, à savoir l’air respiré par l’homme. Sur la base de deux études, l’une menée en France et l’autre en Turquie, l’air ambiant contiendrait en moyenne près de 10 particules en suspension par m³. À titre de référence, le guide des facteurs d’exposition de l’EPA indique qu’une personne âgée de 31 à 51 ans inhale en moyenne 16 m³ par jour.

Les auteurs de l’étude précisent que si la fourchette communiquée sur le niveau d’ingestion par l’homme est réaliste, d’autres travaux sont toutefois nécessaires pour obtenir des estimations plus fines, tenant compte notamment des lieux de vie et des habitudes de consommation.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Activité suspecte sur Twitter durant l’invasion de l’Ukraine

Elon Musk est devenu l’homme le plus riche du monde, comme le révèle le classement annuel des milliardaires publié par Forbes. Le magazine économique note qu’il est le premier à dépasser la barre des 200 milliards de dollars. Avec une fortune nette d’environ 219 milliards de dollars à ce jour (en grande partie composée d’actions), il détrône le fondateur d’Amazon, Jeff Bezos, qui se situe désormais à 171 milliards de dollars. Le patron du géant du luxe LVMH, Bernard Arnault, occupe la troisième place avec 158 milliards de dollars. Hors de portée pour le commun des mortels, ces sommes apparaissent d’autant plus démesurées lorsqu’on les mesure en nombre moyen d’années de salaires.

Pour amasser la fortune actuelle d’Elon Musk, par exemple, un Américain devrait travailler plus de 3 millions d’années au salaire annuel moyen (69 392 dollars bruts en 2020 selon l’OCDE). Comme le montre notre graphique, l’écart de richesse est assez similaire en France, où il faudrait accumuler 3,5 millions de salaires annuels moyen (autour de 40 000 euros) pour atteindre l’équivalent de la fortune de Bernard Arnaud. Ces chiffres peuvent doubler si l’on se base sur le revenu net médian, dont les données n’étaient pas disponibles pour chaque pays au moment de la publication de l’article. Selon l’Insee, le salaire net médian est d’environ 22 000 euros par an en France, ce qui porterait alors à près de 7 millions d’années le temps nécessaire pour égaler la fortune de l’homme le plus riche du pays.

Si les chiffres sont déjà astronomiques dans les pays occidentaux à hauts revenus, la disparité est encore plus grande dans les pays à revenus intermédiaires, comme la Chine ou l’Inde. La fortune du milliardaire indien Mukesh Ambani était estimée à environ 91 milliards de dollars au moment de la publication de la liste de Forbes. Avec un salaire annuel moyen d’environ 5 000 dollars, plus de 17 millions d’années seraient nécessaires aux habitants de l’Inde pour atteindre cette somme.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Activité suspecte sur Twitter durant l’invasion de l’Ukraine

Le monde compte actuellement 1 068 licornes, ces entreprises non cotées en bourse évaluées à un milliard de dollars ou plus, selon le recensement de CB Insights. Rien qu’en 2021, 519 sociétés ont rejoint cette catégorie et le troupeau mondial a franchi la barre des 1 000 représentants en février 2022.

Plus de la moitié des licornes (554) sont américaines et 180 autres sont basées en Chine (Hong Kong inclus). Avec 24 représentants actifs – OVH Cloud ayant quitté le club à son entrée en bourse l’an dernier – la France occupe la sixième place du classement des pays qui en comptent le plus, juste derrière l’Allemagne (26). Le leader de l’e-santé en Europe, Doctolib, est actuellement la mieux valorisée des licornes tricolores (6,4 milliards de dollars), suivie de la marketplace dédiée aux appareils reconditionnés Back Market et de la fintech Qonto. Aujourd’hui, on trouve des entreprises non cotées avec une valorisation d’un milliard de dollars ou plus sur tous les continents, mais un coup d’œil à notre carte montre qu’elles sont encore relativement peu nombreuses en Amérique du Sud et en Afrique.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Activité suspecte sur Twitter durant l’invasion de l’Ukraine

Pour le Kremlin, l’invasion de l’Ukraine n’est pas une guerre, mais une « opération militaire spéciale » dont le but est de « dénazifier » un pays qu’il accuse d’avoir orchestré un « génocide » de russophones, et de servir de tremplin à l’OTAN contre la Russie. C’est le message qui est relayé par les médias contrôlés par l’État et que la plupart des Russes entendent au quotidien, tandis que les voix critiques sont contraintes au silence ou à l’exil. Et c’est probablement l’une des raisons pour lesquelles la popularité de Vladimir Poutine est en hausse à des niveaux jamais vus depuis 2017. Selon une enquête réalisée par le Centre Levada, un institut de sondage indépendant basé à Moscou, 83 % de la population russe interrogée approuvait les actions menées par Vladimir Poutine en tant que président en mars dernier, tandis que seulement 15 % s’y opposaient.

Par rapport à janvier de cette année, où elle s’élevait à 69 %, la cote de popularité de Poutine a ainsi bondi de 14 points de pourcentage. Dans le même temps, la proportion de personnes qui désapprouvent sa gestion a presque diminué de moitié en deux mois seulement. Toutefois, certains analystes soulignent que ces sondages pourraient ne pas refléter fidèlement l’opinion réelle de la population. En raison du contrôle exercé par le gouvernement sur la possibilité d’exprimer des avis dissidents, de nombreuses personnes peuvent se sentir poussées à donner une opinion favorable du chef de l’État.

Comme le montre notre graphique, le niveau de soutien à Vladimir Poutine au sein de la population russe est resté supérieur à 80 % pendant la majeure partie de la période allant de 2014 à 2018. En mars 2014, lors de l’annexion de la Crimée par la Russie, l’approbation de Poutine est montée à 80 % et a atteint 82 % le mois suivant, au début de la guerre du Donbass. En octobre 2015, avec l’intervention militaire russe en Syrie, sa cote de popularité a même enregistré un pic à 88 %. À l’inverse, le niveau d’opposition à Poutine a atteint ses niveaux les plus élevés (plus de 30 %) pendant la Coupe du monde organisée en Russie en 2018 (suite à des réformes peu populaires), et durant les confinements de la crise du Covid-19 au début de l’année 2020.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Activité suspecte sur Twitter durant l’invasion de l’Ukraine

Les rapports sur les saisies ou immobilisations de superyachts appartenant aux oligarques russes sanctionnés se sont multipliés à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie fin février. Mais ces palais flottants, désormais surveillés de près dans les ports européens, sont-ils de gros ou de petits poissons si l’on regarde la flotte de luxe détenue par les milliardaires russes ?

La réponse à cette question est : oui, en quelque sorte. En effet, selon les informations fournies par le « Russian Asset Tracker » (Suivi des actifs russes) et plusieurs articles de presse, quelques-uns des navires les plus gros et les plus chers ont déjà été saisis. Le Crescent, actuellement retenu à Tarragone, sur la côte méditerranéenne espagnole, appartiendrait au PDG du géant pétrolier Rosneft, Igor Setchine, qui a été sanctionné. D’une valeur approximative de 600 millions de dollars et d’une longueur de 135 mètres, il s’agit de l’un des plus grands yachts au monde. Il serait doté d’une grande piscine à fond de verre, d’un hangar à hélicoptères rétractable et d’un atrium en verre de deux étages.

Le Dilbar, propriété d’Alicher Ousmanov, fondateur du conglomérat Metalloinvest, est un autre gros poisson de la liste. Bloqué par les autorités allemandes alors qu’il était en réparation à Hambourg, il s’agit du plus grand yacht du monde si l’on se base sur le volume intérieur, avec une longueur impressionnante de 155 mètres. À sa livraison en 2016, il aurait coûté encore plus cher que le Crescent, qui a lui été terminé en 2019. Enfin, le plus grand voilier du monde, le trois-mâts SY A, est actuellement immobilisé à Trieste, en Italie. Il appartient à Andreï Melnitchenko, homme d’affaires lié au producteur d’engrais EuroChem et à la société de charbon SUEK.

Plusieurs autres des plus grands bateaux de luxe appartenant aux oligarques sanctionnés sont actuellement hors de portée des autorités occidentales. Ces navires se sont mis à l’abri aux Maldives, à Dubaï et en Turquie, des pays qui n’ont pas imposé de sanctions à la Russie et qui n’ont pas conclu d’accords d’extradition avec l’Occident. La Turquie héberge actuellement deux superyachts qui appartiennent au futur ex-propriétaire du Chelsea F.C., Roman Abramovich.

De Tristan Gaudiaut pour Statista

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