29 août 2024 |

Ecrit par le 29 août 2024

L’inflation au centre des préoccupations mondiales

Les élites politiques et économiques du monde entier se sont retrouvées dimanche à Davos, en Suisse, à l’occasion du Forum économique mondial, après une interruption de deux ans due à la pandémie. Les discussions de cette année, qui se dérouleront jusqu’au 26 mai, portent notamment sur la guerre en Ukraine, les pénuries alimentaires, le changement climatique et l’inflation. Ce dernier sujet est devenue une préoccupation majeure dans le monde, comme le mettent en avant les enquêtes du Global Consumer Survey de Statista.

En Europe, l’inflation est devenue la première source d’inquiétude dans de nombreux pays, reflétant la flambée des prix sur le continent au cours des douze derniers mois. En France, 50 % des personnes interrogées en 2021/22 (période d’avril à mars) ont déclaré qu’il s’agissait de l’un des principaux problèmes à résoudre, devant la pauvreté et le chômage (46 %). Les Français ne sont pas les seuls à avoir développé des craintes à ce sujet. En Belgique et au Royaume-Uni, il est désormais cité par respectivement 59 % et 52 % de la population, en hausse de 17 points de pourcentage sur un an.

D’après les données, les Russes sont parmi ceux qui s’inquiètent le plus de la hausse des prix, ce qui n’est peut-être pas si surprenant, compte tenu des lourdes sanctions économiques qui frappent le pays depuis le début de l’invasion de l’Ukraine. Ils sont suivis de près par les Argentins, qui restent toujours très préoccupés par l’inflation galopante dans leur pays. Selon les prévisions du FMI, l’Argentine devrait connaître une inflation d’au moins 50 % en 2022.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


L’inflation au centre des préoccupations mondiales

L’Afrique est incontestablement la région la plus riche en ressources naturelles. Le continent a littéralement de l’or sous les pieds. Comme le met en avant notre carte, ce précieux métal était le premier produit exporté en valeur de 16 pays en 2020, soit environ 30 % des nations africaines. Outre l’or, le sous-sol du continent regorge aussi de divers métaux (fer, cuivre, aluminium, platine, chrome,…) et d’hydrocarbures (pétrole, gaz naturel). À l’échelle mondiale, il est estimé que l’Afrique représente 40 % des réserves d’or, 30 % des réserves de minerais et 12 % des réserves de pétrole.

Si ces richesses sont un argument en faveur du développement du continent, elles ne profitent malheureusement pas assez aux populations et la plupart des 54 économies africaines peinent encore à les convertir en développement économique stable. Deux principales raisons expliquent cette situation décrite comme une « malédiction des matières premières en Afrique » par les économistes. D’abord, la volatilité des prix des matières premières, qui a un impact majeur sur le PIB des pays exportateurs. Puis le fait que ces ressources et la manne financière qu’elles génèrent entraînent d’importants problèmes de gouvernance et de corruption, impliquant à la fois les gouvernements locaux, mais aussi des multinationales ou des puissances étrangères.

L’enjeu pour la plupart des pays d’Afrique est donc de pouvoir transformer ces matières premières en source de croissance et, dans un second temps, de se diversifier économiquement pour moins dépendre de ces mêmes ressources. Comme le révèle notre carte, le secteur industriel reste encore globalement embryonnaire sur le continent. En 2020, les produits issus de l’industrie étaient le premier poste des exportations de seulement quatre pays : le Maroc (voitures), la Tunisie (matériel électrique), les Seychelles (bateaux) et Sao Tomé-et-Principe (turbines).

De Tristan Gaudiaut pour Statista


L’inflation au centre des préoccupations mondiales

Selon les derniers chiffres de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la Russie fournit environ 45 % des importations de gaz de l’Union européenne pour les foyers, l’industrie et la production d’électricité. Dans le détail, 16 % de la demande totale en électricité de l’UE est couverte par la production à partir de gaz naturel, dont une part conséquente vient de Russie. Comme l’indique l’AIE, « au cours de la dernière décennie, la production annuelle d’électricité à partir de gaz naturel a varié de 340 TWh à 600 TWh (dans l’UE). Compte tenu des dépendances d’approvisionnement des pays, nous estimons qu’entre 100 TWh et 200 TWh de l’électricité produite dans l’UE à partir de gaz dépend des importations de Russie ».

Malgré cette forte dépendance énergétique, les prévisions de l’Agence internationale de l’énergie soulignent le potentiel des énergies renouvelables pour combler le fossé créé par un arrêt des échanges avec la Russie. « Nos prévisions indiquent une croissance de production d’électricité renouvelable allant jusqu’à 180 TWh pour la période 2021-2023, soit un niveau presque égal à la valeur la plus élevée de production d’électricité à partir de gaz russe ». Un facteur important à prendre en compte ici cependant est la demande accrue en sources alternatives suscitée par les politiques de transition énergétique menées par les différents États membres de l’UE.

Comme l’illustre notre infographie, la dépendance à l’égard du gaz russe pour la production d’électricité varie fortement entre les pays d’Europe, tout comme leur capacité à augmenter leur production issue de sources renouvelables dans un avenir proche. L’Allemagne et l’Italie sont les plus dépendantes de la Russie à cet égard. Mais alors que l’Allemagne devrait connaître une croissance considérable de sa production d’électricité verte – lui permettant de couvrir sa dépendance vis-à-vis du gaz russe – l’Italie ne dispose actuellement pas des capacités nécessaires de mise en œuvre pour contrer ce problème à l’horizon 2023.

En ce qui concerne les autres pays, l’AIE résume : « la dépendance de la France et des Pays-Bas à l’égard du gaz russe est relativement faible, ce qui permet aux énergies renouvelables d’avoir un potentiel plus élevé pour remplacer le gaz naturel dans le mix électrique. À l’inverse, en Autriche, en Hongrie et en Grèce, le potentiel de croissance des énergies renouvelables reste limité pour s’affranchir de cette dépendance ».

De Tristan Gaudiaut pour Statista


L’inflation au centre des préoccupations mondiales

En avril, le Fonds monétaire international (FMI) a revu à la baisse ses prévisions de croissance mondiale à 3,6 % pour 2022 (soit 0,8 points de moins qu’en janvier). Une révision justifiée par la guerre en Ukraine, les sanctions économiques contre la Russie et les confinements drastiques mis en place en Chine pour endiguer le Covid-19. Principal moteur de la croissance mondiale, le géant asiatique devrait connaître une hausse du PIB comprise entre 4 % et 5 % cette année, soit un net ralentissement après le bond de plus de 8 % enregistré en 2021. Sur le Vieux-Continent, la croissance de la zone euro est prévue à 2,8 % (et 2,9 % pour la France).

En se basant sur ces perspectives économiques, notre infographie met en avant les pays où les prévisions de croissance du PIB sont nettement supérieures à la moyenne, avec plus de 5 % attendus en 2022. Comme l’année dernière, c’est le Guyana qui devrait signer la plus forte croissance économique de la planète, avec une hausse du PIB estimée à plus de 40 %. Grâce au pétrole découvert dans son sous-sol et dont les exportations ont commencé en 2020, le petit pays d’Amérique du Sud connaît actuellement un boom économique sans précédent.

Avec la reprise du tourisme cette année, les petits États insulaires des Caraïbes, très dépendants de ce secteur d’activité, font partie des économies qui verront leur PIB le plus augmenter en 2022. Une croissance de plus de 10 % est ainsi attendue à la Barbade. Les principaux exportateurs de pétrole sont également bien représentés sur notre carte, profitant notamment de l’impact de la hausse des prix de l’énergie. La croissance pourrait ainsi dépasser 8 % en Irak, au Koweït et en Arabie saoudite. Parmi les autres régions du globe particulièrement dynamiques cette année, on peut citer l’Inde et l’Asie du Sud-Est, mais aussi l’Afrique, où des pays comme le Niger, la RDC et la Côte d’Ivoire pourraient enregistrer des hausses du PIB de 6 % ou plus. En Europe, seul une économie affiche une prévision de croissance supérieure à 5 % : l’Irlande (5,2 %).

De Tristan Gaudiaut pour Statista


L’inflation au centre des préoccupations mondiales

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui a fait grimper les cours du pétrole et d’autres matières premières, le prix de l’essence est un sujet d’actualité brûlant dans le monde. Comme les taxes représentent la majeure partie du prix du carburant (environ 60 % en France), ce sont les pays qui taxent le moins l’essence qui continuent d’afficher les prix les plus bas, à l’image des États-Unis. Avec un prix moyen de près de 1,20 dollar par litre pour le Sans Plomb 95 (soit 1,15 euro), les Américains payent toujours beaucoup moins cher que les habitants de nombreux pays à haut revenu pour faire le plein. À l’échelle mondiale, le prix moyen se situait autour de 1,28 euro le litre le 9 mai.

C’est l’Europe qui affiche les prix de l’essence parmi les plus élevés de la planète. La plupart des Européens payent désormais plus de 1,50 euro par litre et le seuil des 2 euros a même été franchi dans plusieurs pays. C’est notamment le cas en Allemagne, au Pays-Bas, au Danemark, en Islande et en Norvège. En France, le prix hebdomadaire moyen s’élevait à 1,90 euro le 9 mai. La Norvège fait figure d’exception parmi les pays producteurs de pétrole, car elle applique une taxe particulièrement élevée sur les carburants. Le pays fonde une grande partie de sa richesse sur les hydrocarbures, mais poursuit depuis de nombreuses années une politique visant à ne plus dépendre des énergies fossiles.

D’autres pays producteurs de pétrole ont choisi le chemin inverse, en offrant l’essence à leurs citoyens à un prix inférieur à celui de l’eau en bouteille. Les exemples les plus radicaux sont le Venezuela, l’Iran et la Libye, où le litre coûte seulement quelques centimes d’euro. Parmi les régions du monde où l’essence est la moins chère figurent l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, mais aussi l’Asie centrale et la Russie. En Algérie, par exemple, l’essence ne coûte qu’environ 30 centimes par litre, alors qu’en Russie, le prix est actuellement de 70 centimes. Le litre d’essence le plus cher du monde est vendu à Hong Kong : 2,74 euros, ce qui revient à plus de 100 euros pour faire le plein d’une petite voiture.

De Tristan Gaudiaut pour Statista

Sur le même sujet : ce que représente le plein d’essence en pourcentage du salaire moyen.


L’inflation au centre des préoccupations mondiales

Propulsée par la flambée des prix de l’énergie, mais aussi de l’alimentation, l’inflation atteint des niveaux records dans la zone euro. Au mois d’avril, l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) était en hausse de 7,5 % sur un an dans la zone monétaire, selon Eurostat. Comme le montre notre graphique, certaines économies sont plus touchées que d’autres par l’escalade des prix.

Avec un indice des prix en hausse annuelle de 5,4 % le mois dernier, l’inflation en France reste la plus modérée de la zone euro (derrière Malte, 4,9 %). En comparaison, les produits consommés par les ménages ont en moyenne augmenté de près de 8 % en Allemagne et de plus de 9 % en Belgique.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


L’inflation au centre des préoccupations mondiales

Après l’élection présidentielle et la réélection d’Emmanuel Macron, les Français sont de nouveau appelés aux urnes les 12 et 19 juin prochains pour élire les 577 députés qui siégeront à l’Assemblée nationale et voteront les lois du pays.

Le baromètre OpinionWay-Kéa Partners pour « Les Echos » et Radio classique donne une première projection de ce que pourrait être le futur visage du Palais Bourbon. D’après ce sondage réalisé du 5 au 9 mai auprès de plus de 3 000 électeurs, la majorité présidentielle pourrait être aussi imposante que lors de la précédente législature, avec entre 310 et 350 sièges. Lors de son premier mandat en 2017, le parti du président (à l’époque La République en marche) avait remporté la majorité parlementaire avec 306 sièges obtenus.

Le principal changement s’observe à gauche de l’échiquier politique. Regroupés au sein de la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (NUPES), les socialistes, écologistes, communistes et Insoumis pourraient obtenir entre 135 et 165 sièges, contre seulement une soixantaine aujourd’hui. Ce bloc deviendrait alors le premier groupe d’opposition devant Les Républicains, l’UDI et Les Centristes, qui pourraient perdre quant à eux près de la moitié de leurs sièges (entre 50 et 70 sièges, contre un peu plus de cent actuellement). Enfin, le Rassemblement National pourrait obtenir entre 20 et 40 sièges et ainsi constituer un groupe parlementaire.

Un état des lieux de la composition de l’Assemblée nationale en 2020 permet de voir comment les forces politiques ont évolué depuis le précédent mandat.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


L’inflation au centre des préoccupations mondiales

Avec le pouvoir d’achat, les retraites sont l’un des thèmes les plus débattus au sein de l’arène politique en France. L’espérance de vie de la population est un indicateur qui revient souvent dans les débats sur l’âge légal à fixer pour le départ à la retraite. En partant du principe que l’espérance de vie sans souffrir d’incapacité est plus importante, nous avons cherché à calculer le nombre d’années que les Européens peuvent espérer profiter de leur retraite en bonne santé.

En moyenne, dans les 26 pays européens présentés sur notre carte, l’espérance de vie en bonne santé à la retraite se situe autour de 12 ans, pour un âge effectif moyen de sortie du marché du travail qui s’établit à 63 ans. Ce sont les Norvégiens et les Espagnols qui peuvent espérer profiter de leur retraite en bonne santé le plus longtemps (près de 17 ans en moyenne), suivis par les Suédois (16 ans). Les Français, les Belges et les Irlandais (15 ans) se situent également au-dessus de la moyenne européenne. Dans le détail, les deux nations scandinaves et l’Irlande détiennent la plus longue espérance de vie sans incapacité après 65 ans de la région étudiée. Pour les autres pays cités, les indicateurs de santé sont également supérieurs à la moyenne, mais le résultat tient surtout au fait que l’âge moyen de sortie du marché du travail y est parmi les moins élevés en Europe.

Les moins bien lotis sont les retraités des pays baltes, pour lesquels l’espérance de vie en bonne santé est inférieure à 10 ans. Elle descend même à 4 ans en Lettonie. Cette statistique est la conséquence d’une combinaison entre un âge moyen de départ à la retraite tardif (plus de 65 ans) et des indicateurs de santé médiocres.

Il est important de souligner qu’il s’agit de moyennes nationales et que les durées varient selon les catégories socioprofessionnelles et le niveau de vie. En France par exemple, si l’on regarde l’espérance de vie générale, les chiffres de l’Insee montrent que les ouvriers vivent en moyenne 6 ans de moins que les cadres, et que les 5 % les plus pauvres meurent en moyenne 13 ans plus tôt que les 5 % les plus fortunés.

Enrichi d’études plus fines sur l’espérance de vie en bonne santé selon les métiers, cet indicateur pourrait éventuellement permettre de construire des systèmes de retraite plus équitables et transparents.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


L’inflation au centre des préoccupations mondiales

L’Inde et le Pakistan sont en proie à une vague de chaleur exceptionnelle, avec des pointes pouvant atteindre 50°C dans certaines localités, provoquant des coupures d’électricité et des pénuries d’eau. Les températures pourraient approcher du record national en Inde, établi à 51°C en 2016, et chez son voisin pakistanais, où 53,7°C avaient été atteints à Turbat en 2017.

De nombreux records de chaleur ont été enregistrés dans le monde ces dernières années. Comme l’indique notre carte qui présente une sélection non exhaustive depuis 2016, les plus récents datent de cet été dans l’hémisphère sud. L’Australie et l’Uruguay ont ainsi égalé leur record national en janvier 2022, avec respectivement 50,7 °C à Onslow et 44,0 °C à Florida.

Durant l’été 2021, l’un des plus chauds mesurés sur Terre, le Canada, la Turquie et l’Italie avaient relevé la température la plus haute jamais enregistrée sur leur sol. Le record italien (48,8 °C à Syracuse) représente même la température la plus élevée jamais mesurée en Europe. En Antarctique, le record date de 2020, avec plus de 18°C atteints à la base Esperanza pendant l’été austral. En France, le record national de 46 °C mesurés à Vérargues (Hérault) remonte à la canicule de 2019.

De Tristan Gaudiaut pour Statista

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