29 août 2024 |

Ecrit par le 29 août 2024

La flambée des prix alimentaires menace la stabilité politique

La guerre en Ukraine a des répercussions immédiates sur les marchés alimentaires, étant donné le rôle des pays impliqués dans les échanges internationaux de produits agricoles essentiels, tels que le blé, l’orge, le maïs ou les huiles végétales.

Comme le montrent les données de la FAO, les prix des produits alimentaires de base suivent une tendance à la hausse depuis 2020, en raison notamment des effets de la pandémie de Covid-19. Mais le conflit actuel perturbe fortement l’approvisionnement mondial et fait grimper les prix à des sommets inédits, dépassant les pics enregistrés au début du printemps arabe en 2011 et lors des émeutes de la faim de 2008 en Afrique, Asie et Amérique latine.

Plusieurs experts s’inquiètent des dommages collatéraux de la guerre en Ukraine, l’explosion des prix agricoles menaçant la sécurité alimentaire et la stabilité politique dans plusieurs régions du globe.

Sur le même sujet : les pays africains qui dépendent du blé russe et ukrainien.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


La flambée des prix alimentaires menace la stabilité politique

Pour la quatrième année consécutive, des quantités records de cocaïne ont été saisies en Europe, comme le révèlent des données publiées le mois dernier par l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT). Au cours de la dernière décennie, les volumes saisis sur le continent ont plus que triplé, passant d’une moyenne d’environ 70 tonnes par an de 2010 à 2016, à 215 tonnes en 2020.

Trois pays, la Belgique (70 tonnes), les Pays-Bas (49 tonnes) et l’Espagne (37 tonnes), ont représenté environ 73 % du stock saisi en Europe en 2020, mais d’importants volumes ont également été interceptés en Italie (13 tonnes), en France (13 tonnes) et en Allemagne (11 tonnes). Les quantités saisies cette année-là en Belgique, aux Pays-Bas, en Italie, en France et en Allemagne sont les plus élevées jamais enregistrées par ces pays.

Parallèlement, de nouveaux records ont été établis ailleurs sur le continent, notamment en Grèce (1,8 tonne) et dans des pays de l’Est qui ne sont pas traditionnellement associés au trafic ou à la consommation de cocaïne, comme la Bulgarie (1 tonne), la Pologne (3,9 tonnes) ou la Turquie (2 tonnes). Cela suggère que les points d’entrée du trafic de cette drogue se diversifient et que sa consommation se développe dans ces régions.

La tendance à la hausse devrait se poursuivre, car des données disponibles dans plusieurs pays de l’UE montrent que des quantités encore plus importantes de cocaïne ont été saisies en 2021 – la Belgique ayant par exemple intercepté près de 92 tonnes, presque exclusivement dans le port d’Anvers.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


La flambée des prix alimentaires menace la stabilité politique

Après sa percée historique aux élections législatives 2022, le Rassemblement national (RN) sera représenté par 89 députés (dont 4 Vauclusiens), à l’Assemblée nationale française (soit environ 15 % des sièges), ce qui lui confère une influence accrue dans l’hémicycle. Le parti d’extrême droite, fondé en 1972 à l’initiative des membres d’Ordre Nouveau, acquiert notamment la possibilité de déposer à lui seul une motion de censure, qui doit être signée par au moins 58 députés. Le groupe politique mené par Marine Le Pen franchit également le seuil nécessaire pour saisir le Conseil constitutionnel, qui est de 60 députés.

Notre infographie propose un tour d’horizon du poids d’une sélection de partis classés à l’extrême droite de l’échiquier politique en Europe, des formations politiques que l’on peut notamment rapprocher sur le plan idéologique pour leur nationalisme, conservatisme social et rejet de l’immigration.

Dans l’Union européenne, plusieurs pays peuvent être considérés comme des laboratoires de la prise du pouvoir par l’extrême droite. En Pologne, le parti ultraconservateur Droit et justice (PiS) est arrivé au pouvoir en 2015. Aux dernières élections parlementaires de 2019, il est parvenu à conserver 51 % des sièges à la Diète. En Hongrie, le Fidesz de Viktor Orbán a remporté une victoire écrasante aux législatives d’avril 2022 et détient désormais 59 % des sièges au parlement. En 2017 et 2018, d’autres partis d’extrême droite ont accédé au pouvoir, en Autriche avec le FPÖ, puis en Italie avec la Ligue de Matteo Salvini, qui dispose de 21 % des sièges au parlement italien. Le FPÖ autrichien a toutefois enregistré un fort recul aux élections de 2019 et ne représente plus que 17 % de l’hémicycle (contre 28 % en 2017).

Ailleurs dans l’UE, l’extrême droite espagnole, représentée par Vox, détient environ 15 % des sièges au parlement, soit une part similaire à celle du RN. En Belgique, le parti nationaliste flamand, Vlaams Belang, pèse actuellement 12 %, tandis qu’en Allemagne, l’AfD est descendu à 11 % après la perte de 11 sièges aux élections fédérales de 2021.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


La flambée des prix alimentaires menace la stabilité politique

Le solstice d’été, qui a lieu le 21 juin, marque le jour le plus long de l’année et le début de l’été astronomique dans l’hémisphère Nord. Si l’été météorologique démarre lui officiellement le 1er juin, cette saison tend à pointer le bout de son nez de plus en plus tôt avec les effets du réchauffement climatique. En témoigne notamment les températures estivales relevées en France au cours du mois de mai 2022, qui a été le mois de mai le plus chaud et le plus sec jamais mesuré dans l’Hexagone, détrônant mai 2011 de près de 1°C.

Dans une étude récente portant sur la manière dont le changement climatique affecte les saisons dans l’hémisphère Nord, une équipe de scientifiques chinois a révélé que la durée moyenne de l’été sous nos latitudes est déjà passée de 78 à 95 jours entre 1952 et 2011, tandis que celle de l’hiver a diminué de 76 à 73 jours. Les chercheurs ont défini le début de l’été comme le moment où apparaissent des températures se situant dans les 25 % les plus chaudes enregistrées pendant la période étudiée, et l’hiver, lorsque les températures tombent dans les 25 % les plus froides. Le printemps et l’automne sont définis comme les périodes de transition entre ces deux saisons.

En utilisant des modèles climatiques, ils ont ensuite cherché à prédire comment les saisons pourraient évoluer à l’avenir si l’humanité échoue à réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Selon l’un des scénarios les plus pessimistes du GIEC, le RCP 8.5, qui prévoit une poursuite de la hausse des émissions dans les prochaines décennies, les étés pourraient durer jusqu’à 6 mois (166 jours) d’ici la fin du siècle dans l’hémisphère Nord. Dans ce scénario, les hivers dureraient alors moins de deux mois, et les saisons de transition, le printemps et l’automne, seraient également nettement plus courtes qu’aujourd’hui.

Si la perspective d’étés plus longs peut sembler agréable au premier abord pour les amateurs de soleil, une telle déformation des cycles saisonniers est amenée à perturber l’équilibre des écosystèmes, en impactant par exemple négativement la production agricole ou les probabilités d’apparition de maladies transmises par les moustiques. Des étés plus longs signifient également des vagues de chaleur, des tempêtes et des incendies de forêt plus fréquents, faisant peser un certain nombre de risques accrus pour l’humanité.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


La flambée des prix alimentaires menace la stabilité politique

Au lendemain des élections législatives 2022, la coalition de partis soutenant le président Emmanuel Macron (Ensemble !) n’a obtenu qu’une majorité relative à l’Assemblée nationale, soit 245 sièges selon le Ministère de l’Intérieur, loin derrière le seuil des 289 sièges permettant de décrocher la majorité absolue. La Nouvelle Union populaire écologique et sociale (NUPES) emmenée par Jean-Luc Mélenchon arrive en deuxième position avec 131 sièges, devant le Rassemblement national de Marine Le Pen, qui a créé la surprise en passant devant Les Républicains, avec 89 sièges remportés contre 61 pour le second.

Il s’agit de la première fois lors d’un scrutin majoritaire sous la Vème République qu’un parti d’extrême-droite franchit le seuil des quinze députés nécessaires pour former un groupe parlementaire dans l’hémicycle. Le précédent remonte au scrutin proportionnel de 1986, lorsque que le FN de Jean-Marie Le Pen avait réussi à décrocher 35 sièges au Palais-Bourbon.

Avec 46,2 % des inscrits qui sont aller voter au second tour (et 47,5 % au premier), la participation électorale a été un peu plus élevée qu’en 2017 mais reste historiquement basse pour ce type d’élections. Concernant la représentation des femmes au parlement, la nouvelle Assemblée nationale compte 362 hommes (62,7 %) et 215 femmes (37,3 %), soit un hémicycle un peu moins féminisé que celui issu des législatives de 2017, où les femmes occupaient 39,5 % des sièges.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


La flambée des prix alimentaires menace la stabilité politique

Lorsqu’il s’agit de prendre une décision d’achat, la plupart des gens font généralement confiance à l’opinion de leur cercle social : famille, amis ou collègues. Mais ils sont aussi de plus en plus nombreux à suivre les recommandations des influenceurs, ces blogueurs, youtubeurs et instagrameurs qui partagent leur vie avec les internautes sur les réseaux sociaux.

Selon les enquêtes du Global Consumer Survey de Statista, représentatives de la population en ligne, c’est actuellement au Brésil, en Chine et en Inde que les influenceurs semblent avoir le plus d’influence sur les choix des consommateurs. Si la part des internautes déclarant avoir acheté un produit suite à une publicité de ce genre a augmenté au Brésil et en Inde ces dernières années, elle a en revanche diminué en Chine, tout en restant relativement élevée (34 %).

Dans la plupart des autres pays, la tendance à suivre les conseils des influenceurs sur les réseaux sociaux pour un achat semble moins répandue : environ 10 à 20 % des internautes. Mais elle gagne également du terrain. Parmi les Européens, ce sont les Italiens qui affichent le taux d’influence le plus élevé : 22 % d’entre eux ont déclaré avoir effectué un achat parce qu’une célébrité ou un influenceur en avait fait la promotion en 2022. En France, ce chiffre s’élève à 13 %, en hausse de quatre points de pourcentage sur trois ans. C’est au Danemark et au Japon que les gens se disent parmi les moins enclins à se laisser influencer par ce type de publicité (8 % actuellement).

De Tristan Gaudiaut pour Statista


La flambée des prix alimentaires menace la stabilité politique

Bien que le volume de ses exportations de combustibles fossiles ait diminué depuis l’invasion de l’Ukraine fin février, la Russie gagne actuellement plus d’argent en vendant son pétrole, gaz et charbon qu’il y a un an. Ceci s’explique par la flambée des prix de l’énergie sur le marché mondial, une hausse qui s’était enclenchée avant même le début de la guerre en Ukraine.

Selon les données du Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA), un centre de recherche basé en Finlande, les recettes récoltées par la Russie grâce à la vente de ses ressources énergétiques étaient 40 % plus élevées en mai 2022 qu’à la même période l’an dernier (où la plupart des prix avaient retrouvé leurs niveaux pré-pandémiques). La baisse des exportations due aux sanctions occidentales et les rabais que le pays accorde sur ses combustibles fossiles lui coûtent cher, avec une perte évaluée à près de 200 millions d’euros par jour. Mais parallèlement, l’explosion des prix a fait gonfler la valeur de ses exportations quotidiennes de 447 millions d’euros, faisant plus que compenser le manque à gagner.

Le rapport du CREA montre que ce sont les flux de matières premières énergétiques à destination de l’Union européenne qui ont le plus diminué, avec une valeur d’exportations quotidiennes qui a baissé d’environ 110 millions d’euros entre février-mars et mai 2022. Parmi les pays qui ont le mieux réussi à réduire leur dépendance à l’égard de la Russie ont peut citer, entre autres, la Pologne, la Finlande, la Lituanie, l’Espagne et l’Italie. Entre le début de l’invasion, en mars, et le mois dernier, les recettes quotidiennes de l’ensemble des exportations énergétiques russes ont ainsi diminué de près de 100 millions d’euros.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


La flambée des prix alimentaires menace la stabilité politique

Les effets de la guerre en Ukraine se font sentir sous bien des aspects. La Russie et l’Ukraine exercent une influence majeure sur l’économie mondiale en raison du rôle qu’elles jouent en tant que principaux fournisseurs d’un certain nombre de matières premières essentielles : des combustibles fossiles aux denrées agricoles, en passant par plusieurs métaux indispensables dans l’industrie.

Comme détaillé dans les dernières « Perspectives économiques de l’OCDE » : « À eux deux, ces pays représentent environ 30 % des exportations mondiales de blé, 15 % des exportations de maïs, 20 % pour les engrais minéraux et le gaz naturel, et 11 % pour le pétrole. De surcroît, les chaînes d’approvisionnement mondiales sont tributaires des exportations russes et ukrainiennes de métaux précieux ».

En conséquence, les prix de bon nombre de ces matières premières ont fortement augmenté depuis le lancement de l’invasion russe, le 24 février 2022. Comme le met en avant notre graphique, c’est le cas notamment du charbon et du blé, dont les prix ont connu une hausse moyenne comprise entre 60 % et 70 % (variation entre le cours moyen de janvier et celui sur la période allant du début de l’invasion russe jusqu’au 1er juin). L’envolée des prix est également importante pour d’autres matières premières stratégiques, comme le gaz et le pétrole (de 25 % à 55 %), mais aussi des métaux comme le nickel et le platine (entre 21 % et 47 %).

Cette flambée généralisée des prix et les perturbations qui pourraient en découler auront des répercutions importantes pour de nombreuses économies, notamment pour les pays émergents et en développement.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


La flambée des prix alimentaires menace la stabilité politique

Sur les terres comme sur les mers, la fonte des glaces s’est accélérée partout dans le monde sous l’effet du changement climatique. Conséquence de l’augmentation du ruissellement, mais aussi de la dilatation de l’eau liée au réchauffement, le niveau des océans ne cesse de grimper.

Selon les observations satellitaires de la NASA, le niveau moyen des mers du globe a ainsi augmenté d’environ 10 centimètres depuis 1993. La hausse a globalement été assez constante au cours de la période d’observation, avec une élévation moyenne de 3,5 mm par an, soit un peu plus d’1 cm tous les 3 ans. Comme le montre notre graphique, la tendance semble néanmoins s’accélérer, puisque le niveau des océans a grimpé de plus de 5 mm par an en moyenne au cours de la décennie 2011-2021.

D’ici la fin du siècle, les experts tablent sur une élévation du niveau des mers comprise entre 60 cm et un peu plus d’1 mètre en fonction des différents scénarios de réchauffement global. Les zones côtières densément peuplées seront directement menacées et 300 millions de personnes pourraient être affectées dans le scénario le plus optimiste. Les chercheurs estiment que l’Asie sera le continent le plus durement touché.

En Europe, La Haye, Amsterdam et Londres devraient être les zones urbaines les plus menacées, alors que des villes françaises comme Bordeaux et Marseille seront également affectées. Pour plus d’informations sur le sujet, vous pouvez consulter notre DossierPlus « L’impact de la montée des eaux sur l’immobilier en Europe » (en anglais).

De Tristan Gaudiaut pour Statista

https://echodumardi.com/tag/statista/page/53/   1/1