29 août 2024 |

Ecrit par le 29 août 2024

Levier du gaz russe : quel impact aurait l’arrêt des flux vers l’UE ?

Alors qu’une fermeture de Nord Stream avait eu lieu récemment pour maintenance, la Russie a repris jeudi dernier ses livraisons via ce pipeline qui achemine environ le tiers des importations de gaz de l’Union européenne. Si cela a d’abord apaisé les dirigeants européens (qui craignaient que Moscou maintienne le robinet fermé en réponse aux sanctions), Gazprom a annoncé lundi 25 juillet qu’il allait diminuer ses volumes livrés à partir de mercredi : soit environ 20 % des capacités du gazoduc, contre 40 % actuellement.

Alors que la guerre s’intensifie en Ukraine, le contrôle de cette installation stratégique donne à Vladimir Poutine un levier majeur pour diviser les Vingt-Sept sur le plan géopolitique, dans un contexte où le continent est sous la menace d’une crise énergétique cet hiver.

Comme le détaille une étude du FMI, un arrêt complet des livraisons de gaz russe aurait des répercutions économiques majeures en Europe. Douze mois après une coupure totale des exportations, l’organisation estime que le produit intérieur brut (PIB) de certains pays européens pourrait chuter de plusieurs points dans les scénarios les moins optimistes.

Les plus affectés seraient des pays d’Europe centrale – la Hongrie, la Slovaquie et la Tchéquie – ainsi que l’Italie, où le risque de pénurie en gaz concerne jusqu’à 40 % de la consommation domestique. Dans le pire des scénarios – c’est à dire en l’absence de contribution du gaz naturel liquéfié (GNL) et qu’il soit nécessaire de protéger les ménages des pénuries (en plus de l’industrie) – entre 5 et 6 points pourraient être retranchés du PIB de ces pays. L’Allemagne et la Pologne s’en sortiraient un petit peu mieux, avec des pertes comprises entre 2 et 3 points.

Le gaz naturel étant toujours très utilisé en Europe pour produire de l’électricité et du chauffage pour les particuliers, des tensions pourraient avoir lieu pour savoir à qui donner la priorité en cas de pénurie de gaz l’hiver prochain dans certains pays. Même pour des économies européennes beaucoup moins exposées à la dépendance au gaz russe, comme la France ou l’Espagne, les retombées économiques d’une telle crise pourraient se traduire par une réduction du PIB d’environ 1 % si l’un des scénarios les plus pessimistes du FMI devait s’appliquer à l’UE.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Levier du gaz russe : quel impact aurait l’arrêt des flux vers l’UE ?

Avec environ 220 millions d’abonnés payants dans le monde, Netflix continue d’être le roi du streaming vidéo. Mais face à l’explosion de l’offre et l’essor des concurrents, il apparaît de plus en plus difficile de grapiller des parts sur ce marché. Grand gagnant de « l’économie du confinement » il y a deux ans, le leader de la vidéo à la demande est désormais en perte de vitesse et a même enregistré un premier recul de sa base d’abonnés au premier trimestre 2022. En amont de la publication de ses résultats du second trimestre le 19 juillet, les analystes s’attendent à une nouvelle perte d’abonnés pour Netflix.

Même si le contexte économique actuel assombrit pour le moment les perspectives de croissance du marché, le potentiel du streaming vidéo reste relativement important à l’échelle internationale. Selon les estimations du Statista Digital Market Outlook, la part des utilisateurs (ou taux de pénétration) de services de vidéo à la demande dans le monde se situe à environ 20 % en 2022. Cette estimation couvre plus précisément la vidéo à la demande par abonnement, la télévision à la carte et les plateformes de téléchargement.

Comme le suggère notre carte qui compare les taux de pénétration dans le monde, les marchés les plus prometteurs pour faire la chasse aux abonnés se trouvent désormais en Asie du Sud, en Amérique latine, mais aussi en Afrique, où Disney+ a fait son arrivée dans plusieurs pays (dont l’Afrique du Sud) en mai et juin 2022. Si le marché semble se diriger vers un point de saturation en Amérique du Nord (États-Unis, Canada), où l’on enregistre environ 50 % d’utilisateurs au sein de la population, il existe encore une certaine marge de progression en Europe, où ce chiffre varie de 14 % en Bulgarie à 42 % au Royaume-Uni. En France, le taux de pénétration des plateformes de vidéo à la demande est actuellement de 33 %.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Levier du gaz russe : quel impact aurait l’arrêt des flux vers l’UE ?

Selon les dernières projections disponibles de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), on compte aujourd’hui environ deux milliards de climatiseurs en service dans le monde. Deux marchés concentrent la majeure partie de la demande actuelle. Il s’agit de la Chine et des États-Unis, qui regroupent à eux deux plus de la moitié du stock mondial. Selon les estimations, la totalité des climatiseurs et ventilateurs de la planète représentait environ 10 % de la consommation mondiale d’électricité.

Poussée par des facteurs tels que le réchauffement climatique et la démographie, la demande mondiale de climatisation est amenée à exploser dans les décennies à venir. Comme le montrent les prévisions de l’AIE, il est attendu que le stock mondial de climatiseurs augmente de plus de 50 % au cours des dix prochaines années. À ce rythme, le cap des quatre milliards d’unités devrait être atteint à l’horizon 2040. Les marchés qui vont connaître les croissances les plus fortes au cours de cette période sont l’Inde et l’Indonésie, où il est prévu que le nombre d’appareils en service soit multiplié respectivement par quinze et par huit entre 2020 et 2040.

Si ces chiffres sont une bonne chose pour les fabricants de climatiseurs et le bien-être des populations vivant sous des climats chauds, la question de la forte demande énergétique associée à l’utilisation de ces installations n’est pas sans poser un défi technologique et environnemental.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Levier du gaz russe : quel impact aurait l’arrêt des flux vers l’UE ?

Selon Eurostat, l’Union européenne a exporté 33 millions de tonnes de déchets vers des pays non-membres de l’UE en 2021, soit une augmentation de 77 % depuis 2004.

D’après les données de l’organisation, la Turquie est le pays qui accepte le plus de déchets en provenance de l’UE, avec environ 14,7 millions de tonnes recensées l’année dernière, ce qui est trois fois plus qu’en 2004. La deuxième destination en volume était l’Inde : 2,4 millions de tonnes. Elle est suivie par l’Égypte (1,9 million) et la Suisse (1,7 million). L’Europe exporte de moins en moins de déchets vers la Chine : de 10,1 millions de tonnes expédiées en 2009, ce chiffre est passé à 0,4 million de tonnes en 2021.

De Claire Villier pour Statista


Levier du gaz russe : quel impact aurait l’arrêt des flux vers l’UE ?

Début mai, c’était quasiment certain : selon le journal Politico, la Cour suprême des États-Unis avait provisoirement voté pour renverser « Roe v. Wade » – le jugement historique de 1973 qui avait légalisé l’avortement dans tout le pays. Le 24 juin, la décision a été officiellement confirmée, faisant des États-Unis, « l’un des quatre seuls pays à avoir supprimé la protection du droit à l’avortement au cours des 25 dernières années », selon le Center for Reproductive Rights. Nancy Northup, présidente et directrice générale de l’organisation, a réagi : « alors que le soutien de l’opinion publique à l’accès à l’avortement n’a jamais été aussi fort, la Cour a touché le fond en retirant – pour la première fois de l’histoire – une liberté individuelle garantie par la Constitution ».

Si ce droit se retrouve menacé dans certains pays, des progrès ont toutefois été réalisés dans d’autres régions du globe. Au Mexique, pays très majoritairement catholique, l’avortement a longtemps été interdit. Mais l’année dernière, il a été décriminalisé dans certains États jusqu’à la douzième semaine, voire plus en cas de viol ou pour sauver la vie de la femme. En Colombie, depuis février 2022, les femmes peuvent avoir recours à l’avortement jusqu’au sixième mois de gestation.

En Asie aussi, les choses ont évolué en faveur des droits reproductifs. En Corée du Sud, l’avortement a été dépénalisé l’année dernière jusqu’à la 14ème semaine de grossesse. En Thaïlande, le Parlement a voté en janvier 2021 pour la légalisation de l’IVG au cours des 12 premières semaines, tout en continuant à prévoir des pénalités pour les interruptions de grossesse plus tardives.

Comme le montre notre carte, L’Afrique, l’Asie du Sud-Est et l’Amérique latine restent des continents majoritairement hostiles à l’avortement. En Europe, l’interdiction totale est une exception, puisqu’elle ne concerne qu’Andorre, le Vatican et Malte.

De Claire Villier pour Statista


Levier du gaz russe : quel impact aurait l’arrêt des flux vers l’UE ?

L’Euro féminin 2022 a démarré dimanche dernier pour les Bleues, qui étaient opposées à l’Italie pour leur premier match de la phase de poules. Victorieuses 5-1, les Françaises se sont parfaitement lancées dans la compétition, affichant leurs ambitions dans ce tournoi. Pour se qualifier en quart de finale, elles devront prochainement confirmer face à la Belgique puis l’Islande.

Si le football masculin est de loin le sport professionnel le plus médiatisé au monde, l’intérêt pour le football féminin reste en comparaison plutôt limité. Toutefois, sa popularité se développe significativement ces dernières années. Comme le rapporte BFM, l’entrée en lice des joueuses tricolores face à l’Italie a réalisé une belle audience dans l’Hexagone, avec près de 5 millions de téléspectateurs. Les Bleues ont ainsi gagné plus d’un million de fans par rapport au premier match de l’Euro précédent en 2017.

Comme le révèle une enquête réalisée pour l’étude European Football Benchmark, comparé aux pays voisins, le football féminin recueille sensiblement plus d’attention en France. Sur plus de 2 600 personnes intéressées par ce sport interrogées dans l’Hexagone en 2021, un peu plus d’une sur trois (36 %) a déclaré suivre régulièrement des matchs de l’équipe nationale féminine. Dans les quatre autres pays européens étudiés, ce chiffre ne dépassait pas 24 %.

L’intérêt des fans français descend à 18 % pour les compétitions de clubs féminins, mais reste plus élevé que dans la plupart des autres grandes nations européennes du football. C’est en Espagne que les clubs féminins sont les plus populaires : 25 % des fans ont l’habitude de regarder des rencontres des joueuses du Barça et consorts.

L’intérêt pour l’équipe nationale féminine est le plus faible dans le pays même où se déroule l’Euro 2022, l’Angleterre, où seules 21 % des personnes interrogées suivent les matchs des « Three Lionesses » de façon régulière.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Levier du gaz russe : quel impact aurait l’arrêt des flux vers l’UE ?

Plombé par la crise énergétique et les inquiétudes économiques qui pèsent sur le Vieux-Continent, l’euro est tombé mardi 12 juillet 2022 à un dollar (ndlr : il est encore descendu depuis), un seuil qui n’avait pas été atteint depuis l’année de sa mise en circulation il y a vingt ans. Dans le même temps, le dollar américain, qui conserve son statut de valeur refuge auprès des investisseurs, a gagné près de 12 % depuis le début de l’année. L’inflation élevée aux Etats-Unis, qui a contraint la Réserve fédérale à relever une nouvelle fois son taux directeur, contribue également à faire monter le cours du billet vert.

Comme le montre notre graphique, la valeur de l’euro a brutalement chuté en quelques mois : par rapport à décembre 2021, la monnaie européenne a perdu environ 13 % par rapport au dollar. Le 21 juillet 2022, la Banque centrale européenne (BCE) prévoit de relever le taux directeur de la zone euro pour la première fois depuis 2011, ce qui pourrait donner un peu d’élan à l’euro. Contrairement à la Réserve fédérale américaine ou à la Banque d’Angleterre, qui ont déjà fortement redressé leur taux directeur cette année, la BCE ne prévoit qu’une légère hausse de 0,25 point pour fin juillet.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Levier du gaz russe : quel impact aurait l’arrêt des flux vers l’UE ?

Nous ne sommes que mi-juillet mais le constat est déjà clair : l’année 2022 s’annonce brûlante pour l’Europe en matière d’incendies de forêt. Comme le mettent en avant les données du Système européen d’information sur les feux de forêt (EFFIS), la saison en cours est déjà exceptionnellement précoce, avec environ 250 000 hectares détruits par les flammes dans l’UE du 1er janvier au 9 juillet. Cette superficie de terres brûlées est environ trois fois plus importante que la moyenne mesurée à la même date entre 2008 et 2020.

Pour le moment, ce constat concerne principalement la France et l’Espagne, qui représentent ensemble autour de 40 % des terres parties en fumée dans l’UE au cours des six premiers mois de l’année. Début juillet, la surface cumulée de forêts détruites dans ces deux pays était déjà quatre fois plus élevée que la moyenne de référence sur la période 2008-2020. Comme le suggèrent les données de notre graphique, le risque d’incendie est malheureusement amené à s’aggraver dans les prochaines semaines en Europe, la saison des feux de forêt atteignant généralement son point culminant fin juillet/début août.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Levier du gaz russe : quel impact aurait l’arrêt des flux vers l’UE ?

Avec la crise du Covid-19 et les mesures déployées pour soutenir l’économie, la dette publique de nombreux pays a considérablement enflée depuis 2020. Comme le montre notre infographie basée sur les données du FMI et de Trading Economics, plusieurs économies développées enregistraient un niveau de dette publique supérieur à 100 % de leur produit intérieur brut (PIB) à la fin de l’année 2021.

Le Canada est le pays du G7 qui a le plus creusé son déficit budgétaire en rapport à sa production économique : l’endettement de l’État atteignait 112 % du PIB en décembre 2021, contre 87 % en 2019 (soit une hausse de près de 30 %). La dette publique s’est également beaucoup creusée aux États-Unis, où elle atteint désormais plus de 137 % du PIB.

En France, le niveau d’endettement, qui était d’environ 98 % du PIB avant la pandémie, se situait à près de 113 % à la fin de l’année 2021. D’autres pays européens, comme l’Espagne, la Belgique et le Royaume-Uni, ont également dépassé le seuil des 100 % du PIB. Quant au Japon, pourtant synonyme de prospérité et d’avancées technologiques, il est le deuxième pays le plus endetté au monde (derrière le Venezuela), avec une dette publique qui atteignait 266 % du produit intérieur brut l’année dernière.

Parmi les grandes puissances économiques mondiales, la Chine et l’Allemagne maintenaient toujours de leur côté un niveau d’endettement inférieur à 70 % de leur PIB en décembre 2021.

De Tristan Gaudiaut pour Statista

https://echodumardi.com/tag/statista/page/52/   1/1