29 août 2024 |

Ecrit par le 29 août 2024

Économie : l’enlisement de la croissance risque d’être plus important que prévu

L’enlisement de la croissance mondiale causé par les effets de la guerre en Ukraine risque d’être plus important que prévu, et presque aucune économie ne sera épargnée. Dans ses perspectives économiques publiées le 26 septembre, l’OCDE table sur une hausse du produit intérieur brut (PIB) mondial à 2,2 % en 2023, contre 2,8 % lors de ses précédentes estimations de juin. La prévision de croissance pour 2022 reste en revanche inchangée à 3 %. Comme l’expliquent les analystes de l’organisation, l’un des principaux facteurs du ralentissement économique « tient au resserrement généralisé des politiques monétaires en raison du dépassement plus marqué que prévu des objectifs d’inflation« .

Hormis la Russie, où une récession du PIB de près de 5 % est attendue en 2023, l’Allemagne est le pays du G20 qui devrait connaître le plus gros décrochage. Selon les projections, après une hausse de 1,2 % en 2022, le PIB allemand pourrait se contracter de 0,7 % en 2023. L’économie du Royaume-Uni est également amenée à subir un coup d’arrêt important : une croissance nulle est prévue en 2023 (après une hausse du PIB de 3,6 % cette année). En France, l’OCDE table sur une progression du PIB à 2,6 % en 2022, puis à 0,6 % l’année prochaine – soit un niveau inférieur à celui anticipé par le gouvernement français (1 %).

Comme le montre notre graphique, aucune des grandes puissances économiques mondiales n’échappe au ralentissement, à l’exception de la Chine, qui se remet d’une année émaillée de confinements stricts liés à sa politique « zéro Covid ». La croissance du PIB chinois est ainsi estimée à 3,2 % cette année et devrait dépasser à nouveau les 4 % en 2023.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Économie : l’enlisement de la croissance risque d’être plus important que prévu

Depuis 1990, l’usage des pesticides au niveau mondial a quasiment doublé. Si les ventes de produits phytosanitaires ont augmenté dans toutes les régions du monde, les hausses les plus fortes ont été enregistrées en Amérique du Sud, en Océanie et en Afrique. En Europe, la consommation s’est stabilisée depuis une dizaine d’années, mais elle peine toujours à diminuer de façon significative.

En valeur absolue, la France fait partie des trois plus gros consommateurs européens de pesticides avec l’Espagne et l’Italie. Un chiffre bien entendu corrélé à la taille de la surface agricole, l’Hexagone possédant la plus vaste de l’Union européenne devant l’Espagne.

Mais si l’on regarde l’utilisation de pesticides ramenée à la surface cultivée, la France est assez loin du trio de tête. L’agriculture française a utilisé en moyenne 3,4 kilogrammes de pesticides par hectare de terres en 2020, selon la FAO, soit un peu plus que la moyenne européenne cette année-là (3,3 kg pour l’UE). Comme le montre notre carte, les chiffres varient de plus de 10 kilogrammes par hectare aux Pays-Bas, à moins d’un kilogramme par hectare en Scandinavie et en Roumanie.

La nature et les quantités de pesticides utilisés sont très variables selon les types de culture, c’est pourquoi on observe de grandes différences entre les pays (et aussi entre les régions d’un même pays). Les territoires qui ont développé une agriculture très spécialisée, avec des cultures intensives gourmandes en pesticides, comme la pomme de terre, les arbres fruitiers et la viticulture, ont ainsi tendance à se retrouver avec les valeurs les plus élevées.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Économie : l’enlisement de la croissance risque d’être plus important que prévu

Selon les dernières données publiées par les Nations Unies, le nombre de migrants internationaux s’élevait à 281 millions en 2020, ce qui équivaut à 3,6 % de la population mondiale. Par « migrant » on désigne toute personne qui, quittant son lieu de résidence habituelle, franchit une frontière internationale, et ce, quelles que soient la nature et la cause du déplacement ou la durée du séjour. Le recensement recouvre donc des réalités très diverses et englobe à la fois les réfugiés de guerre et économiques – dont le nombre est estimé à plus de 82 millions – mais aussi les migrants volontaires : travailleurs, étudiants, retraités, etc.

Notre carte donne un aperçu des principales tendances de migration dans le monde. Elle indique le solde migratoire annuel net (soit les arrivées moins les départs) de l’ensemble des pays et territoires, le tout ramené à la taille de leur population.

Entre 2017 et 2021, les régions du monde qui ont perdu le plus d’habitants via l’émigration étaient les Îles Marshall et les Samoa américaines dans l’océan Pacifique, suivies par le Liban et le Venezuela. Au cours de cette période, ces quatre territoires, pour certains en proie à de graves difficultés économiques, ont enregistré une perte nette moyenne de 28 à 42 habitants par an pour 1 000 personnes.

À l’inverse, les régions qui ont attiré le plus grand nombre de migrants rapporté à leur population étaient l’archipel de Tokelau, administré par la Nouvelle-Zélande, le paradis fiscal des îles Turks-et-Caïcos (Caraïbes) et, en Europe, Malte. Pour ces trois territoires, le solde migratoire annuel moyen était compris entre 22 et 45 personnes supplémentaires pour 1 000 habitants.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Économie : l’enlisement de la croissance risque d’être plus important que prévu

L’effet dévastateur de la pandémie de coronavirus sur l’industrie du tourisme est le plus clairement illustré par l’effondrement de nombre de voyageurs entre 2019 et 2020. Après avoir accueilli 90 millions de visiteurs internationaux en 2019, le niveau d’accueil touristique de la France a chuté de plus de moitié l’année suivante. Malgré cette forte baisse du nombre d’arrivées internationales, la France a tout de même conservé son rang de première destination touristique mondiale. L’Espagne, qui était le deuxième pays le plus visité en 2019, a perdu environ trois quarts de ses arrivées habituelles de touristes. Le pays a ainsi chuté à la 5e place mondiale, cédant sa 2e place à l’Italie.

De Thomas Hinton pour Statista


Économie : l’enlisement de la croissance risque d’être plus important que prévu

En novembre 2022, le Qatar sera le plus petit État à accueillir un événement sportif majeur de l’ampleur de la Coupe du monde de football. Comme le montre notre graphique, la principauté du golfe Persique est aussi (et de très loin) le pays qui a investi le plus d’argent pour l’organisation d’un tel événement. Comme le montrent les données relayées par Front Office Sports, les dépenses engagées par le Qatar pour l’accueil de la compétition sont pharaoniques : autour de 220 milliards de dollars.

À titre de comparaison, les coûts liés à l’organisation des deux dernières Coupes du monde (2018 et 2014) se sont chiffrés entre 12 et 15 milliards de dollars pour les pays hôtes, respectivement la Russie et le Brésil. Du fait d’un niveau d’infrastructures existantes relativement important, les précédentes à avoir eu lieu en Europe ont coûté encore moins cher à accueillir, soit entre 2 et 4 milliards de dollars pour la France en 1998 et l’Allemagne en 2006.

Dans le détail, une grande partie des coûts d’infrastructure de la Coupe du monde 2022 s’inscrit dans le cadre du plan Qatar 2030, dans lequel est prévu la construction d’hôtels, de transports souterrains et d’aéroports. Les dépenses directement liées à la construction des nouveaux stades utilisés pour la compétition se situeraient entre 6,5 et 10 milliards de dollars. Sur les huit stades accueillant des matchs, seul un était déjà en service avant l’attribution de la Coupe du monde au Qatar en 2010.

Situé au milieu de la péninsule arabique, le petit Émirat a connu une forte croissance économique à partir des années 1980, devenant ensuite l’un des pays avec les PIB par habitant les plus élevés au monde. En quête de reconnaissance diplomatique et d’influence, le Qatar réalise depuis plusieurs années des investissements massifs dans le sport. La richesse du pays, très dépendante de la rente pétrolière et gazière, reste cependant fortement concentrée dans les mains des familles dirigeantes. Très conservateurs sur le plan social, ces milieux sont régulièrement pointés du doigt en matière de respect des droits de l’Homme, comme récemment au sujet de la situation des ouvriers sur les chantiers de la Coupe du monde. Selon Amnesty International, le pays compte 1,7 million de travailleurs migrants (soit plus de 90 % de la main-d’œuvre nationale) et de nombreux cas d’abus et d’exploitation ont été reportés.

Retrouvez plus de statistiques en lien avec la Coupe du monde 2022 au Qatar dans le dossier spécial de Statista.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Économie : l’enlisement de la croissance risque d’être plus important que prévu

Crédité de 26 % des voix selon des résultats partiels, le parti Fratelli d’Italia, ultraconservateur et nationaliste, s’est nettement imposé lors des élections législatives italiennes. À la tête d’une coalition formée avec la Ligue de Matteo Salvini et le parti Forza Italia de Silvio Berlusconi, il semble assuré de dominer le prochain parlement. Selon une projection de YouTrend, la coalition amenée à former le gouvernement le plus à droite du pays depuis la chute de Mussolini pourrait remporter près de 60 % des sièges au Conseil italien, dont environ la moitié pour Fratelli d’Italia.

Notre carte propose un tour d’horizon du poids d’une sélection de partis classés à l’extrême droite de l’échiquier politique en Europe. Ces formations politiques présentent bien sûr des différences, mais peuvent être rapprochées sur le plan idéologique pour, entre autres, leur nationalisme et leur conservatisme social très marqués.

Dans l’Union européenne, plusieurs pays peuvent être considérés comme des laboratoires de la prise du pouvoir par l’extrême droite. En Pologne, le parti Droit et justice (PiS) est arrivé au pouvoir en 2015. Aux dernières élections parlementaires de 2019, il est parvenu à conserver la majorité des sièges à la Diète polonaise. En Hongrie, le Fidesz de Viktor Orbán est déjà au pouvoir depuis plus de dix ans et a remporté une victoire écrasante aux législatives de 2022. Il détient actuellement 59 % des sièges au parlement et forme une coalition gouvernementale avec le parti chrétien-démocrate NKDP. En Autriche, le FPÖ avait pris le pouvoir en 2017, mais après un fort recul aux élections de 2019, ce parti ne représente plus que 17 % de l’hémicycle (contre 28 % en 2017).

Ailleurs dans l’Union européenne, l’extrême droite espagnole, représentée par Vox, détient environ 15 % des sièges au parlement, soit une part similaire à celle obtenue par le Rassemblement national après son résultat historique aux législatives 2022 en France. En Belgique, le parti nationaliste flamand, Vlaams Belang, pèse actuellement 12 %, tandis qu’en Allemagne, l’AfD est descendu à 11 % après avoir perdu 11 sièges aux élections fédérales de 2021.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Économie : l’enlisement de la croissance risque d’être plus important que prévu

Plus de onze millions de personnes sont actuellement incarcérées dans le monde – dont une grande part aux États-Unis. Selon les données récentes de l’organisation World Prison Brief : on y compte actuellement plus de deux millions de détenus, soit 629 pour 100 000 habitants.

Le nombre de personnes derrière les barreaux est également relativement élevé au Rwanda (580 pour 100 000), en Thaïlande (411) et au Brésil (389). Dans des régimes autoritaires comme la Russie, la Turquie ou l’Iran, on compte également plus de 200 personnes incarcérées pour 100 000 habitants.

À titre de comparaison, la France compte environ 106 détenus pour 100 000 habitants, et le Canada et la Belgique respectivement 104 et 90 comme le montre notre graphique. L’Hexagone se classe ainsi au 139e rang mondial sur 223 pays étudiés.

Dans certains pays comme la Chine, le taux de détention est d’environ 119 personnes pour 100 000 citoyens selon les données officielles, bien que le nombre de prisonniers non déclarés soit probablement bien plus élevé. Les données gouvernementales n’incluent pas les personnes en détention provisoire ou administrative. À cela s’ajoute la situation des Ouïghours chinois, dont environ un million de personnes, essentiellement des musulmans, seraient emprisonnés dans des camps de détention, selon des chiffres relayés par Ouest France.

De Claire Villiers pour Statista


Économie : l’enlisement de la croissance risque d’être plus important que prévu

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le nombre absolu de décès dus aux guerres tend globalement à baisser dans le monde. Le déclin du nombre de victimes des conflits armés peut être observé dans notre graphique (basé sur les données d’OWID et de l’UCDP) , qui retrace l’évolution du nombre de civils et militaires tués par des combats chaque année, par continent ou région.

Depuis 1946, on constate qu’il y a eu trois pics de violences particulièrement marqués à l’échelle mondiale : la guerre de Corée au début des années 1950, la guerre du Viêt Nam vers 1970, puis les guerres Iran-Irak et d’Afghanistan dans les années 1980. Au cours de ces périodes, certaines années ont pu enregistrer près d’un demi-million de décès directement causés par des combats.

Depuis environ trente ans, le nombre annuel de morts dues aux guerres tend à être inférieur à 100 000, bien que l’on observe une nette recrudescence des violences à partir des années 2010. La hausse récente du nombre de victimes est liée aux conflits armés au Moyen-Orient et en Asie centrale, notamment en Syrie, en Irak et en Afghanistan.

L’année dernière, l’UCDP (Uppsala Conflict Data Program) a recensé environ 84 000 décès directement causés par des conflits impliquant au moins un État, la plupart ayant eu lieu au Yémen et en Afghanistan. Avec la survenue de nouveaux conflits armés particulièrement sanglants en 2022, dont la guerre russo-ukrainienne et le conflit arméno-azéri, le seuil des 100 000 victimes annuelles pourrait malheureusement être de nouveau dépassé cette année.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Économie : l’enlisement de la croissance risque d’être plus important que prévu

Dans la plupart des pays, les inégalités de richesse ont diminué au début du XXIe siècle, avant que la tendance ne s’inverse après la crise financière mondiale de 2007-2008, en lien notamment avec la hausse des actifs financiers, qui a eu pour effet de creuser les écarts de patrimoine. Tombée de 48 % à 43 % entre 2000 et 2008, la part de la richesse mondiale détenue par les 1 % les plus fortunés est depuis remontée à près de 46 %, selon le rapport annuel de Credit Suisse.

Les inégalités de richesse (et leur dynamique) varient toutefois énormément d’un pays à l’autre. Et dans ce domaine, la Russie pourrait bien remporter la palme d’or : 1 % de la population russe concentre près de 60 % des richesses nationales. Comme le montre notre graphique, ce chiffre est considérablement plus élevé que dans n’importe quelle autre puissance étudiée : loin devant l’Inde, les États-Unis et la Chine, où la part captée par le premier percentile varie de 30 % à 40 %.

À l’inverse, le Japon et la France font partie des économies du G20 les moins inégalitaires sur la base de cet indicateur. Dans ces deux pays, la tranche des 1 % les plus fortunés détient autour d’un cinquième des richesses nationales (respectivement 19 % et 22 %).

De Tristan Gaudiaut pour Statista

https://echodumardi.com/tag/statista/page/47/   1/1