28 août 2024 |

Ecrit par le 28 août 2024

L’éco-anxiété s’empare de la jeunesse

Quelques jours après le jet de soupe à la tomate sur une œuvre de Van Gogh, des activistes écologistes ont réitéré un acte quasi similaire dimanche dernier au musée Barberini de Potsdam en Allemagne, en recouvrant de purée de pommes de terre un tableau de Claude Monet. Dans un discours, ces jeunes activistes ont expliqué l’objectif de leur action, qui vise à opposer l’indignation liée à leur geste à celle liée aux menaces environnementales et climatiques qui pèsent sur la planète. « Est-ce qu’il faut lancer de la purée sur un tableau pour que vous écoutiez ? Ce tableau ne vaudra plus rien si nous devons nous battre pour trouver de quoi manger ». Selon les galeries, les tableaux, protégés par un vernis ou une vitre, sont restés intacts.

Cette action montre non seulement qu’une attaque contre un tableau célèbre fait plus de bruit dans les médias que la plupart des rapports alarmants sur le changement climatique, mais elle est aussi un nouvel exemple de la façon dont les jeunes se positionnent en première ligne de l’activisme écologique. La progression rapide du réchauffement climatique est désormais perçue comme une menace existentielle par les jeunes générations, alors que la fenêtre d’opportunité pour limiter le réchauffement à 2°C se referme rapidement.

Une étude publiée l’année dernière dans la revue The Lancet montre à quel point l’éco-anxiété s’est enracinée dans les jeunes générations. Sur les 10 000 jeunes de 16 à 25 ans interrogés dans dix pays, près de 70 % ont déclaré être « très inquiets » ou « extrêmement inquiets » du changement climatique. Ce chiffre était en moyenne encore plus élevé dans les pays du Sud en développement, qui devraient supporter la majeure partie des impacts négatifs liés au climat. Aux Philippines, 84 % des jeunes étaient extrêmement ou très inquiets à cet égard, suivis par 78 % en Inde et 77 % au Brésil. Au Nigeria, 51 % des jeunes étaient très inquiets, ce qui correspond davantage aux résultats observés au Royaume-Uni ou en Australie. Parmi les dix pays étudiés, c’est aux États-Unis que l’inquiétude était la plus faible, seulement 46 % – mais près de la moitié des jeunes de 16 à 25 ans sont néanmoins concernés.

De Claire Villiers pour Statista.


L’éco-anxiété s’empare de la jeunesse

La bicyclette telle que nous la connaissons aujourd’hui, avec deux roues de tailles similaires et un système de transmission par chaîne, fut commercialisée à l’origine par John Starley et William Sutton en 1885. Et depuis cette date, rien de mieux n’a été inventé en matière d’efficacité énergétique pour se déplacer.

Si l’énergie fournie par le corps humain pour se mouvoir est relativement faible, le duo humain-vélo est incontestablement le champion en matière de performance énergétique. Comme le montre notre graphique basé sur des données publiées dans la revue du Groupement pour l’Étude des Transports Urbains, il s’agit du mode de transport nécessitant le moins d’énergie par kilomètre parcouru.

Le vélo est non seulement plus performant que les autres moyens de transport « artificiels » dans ce domaine, même électriques, mais il est aussi plus efficace que la marche à pied. En moyenne, il nécessite environ deux fois moins d’énergie que la marche pour faire 1 kilomètre (même si marcher redevient plus efficace sur les dénivelés positifs marqués). Le rapport entre l’efficacité énergétique et la vitesse moyenne du vélo – près de 20 km/h – est également très intéressant, en particulier si l’on compare avec d’autres modes de transport motorisés en milieu urbain dense, où la vitesse est souvent limitée à 30 km/h.

Mais qu’est-ce qui explique une telle efficacité ? Le vélo est une activité portée, c’est-à-dire que le poids du cycliste est supporté par le vélo (essentiellement au niveau de la selle), alors qu’un marcheur va devoir légèrement s’élever à chaque pas et fournir un effort pour compenser la gravité. En outre, la transmission de la puissance fournie aux roues via le pédalier et la chaîne est un système particulièrement efficace.

De Tristan Gaudiaut pour Statista.


L’éco-anxiété s’empare de la jeunesse

La dernière édition du rapport annuel sur l’industrie nucléaire (World Nuclear Industry Status Report) révèle que les parcs nucléaires suisses et belges sont parmi les plus vieux du monde. Les quatre réacteurs opérationnels en Suisse, mis en service entre 1969 et 1984, affichent un âge moyen de 46 ans en 2022, tandis que les sept réacteurs situés en Belgique sont âgés de 42 ans en moyenne.

En Suisse, les électeurs ont approuvé en 2017 par référendum une loi sur l’énergie qui interdit la construction de nouvelles centrales, engageant le pays vers une sortie progressive du nucléaire. Les autorités suisses ont précisé que les réacteurs seront vraisemblablement débranchés après 50 ans (voire 60 ans) d’exploitation. En Belgique, face à la guerre en Ukraine et à la hausse du prix du gaz, le gouvernement a récemment décidé de prolonger deux des sept réacteurs nucléaires du pays jusqu’en 2035.

Les parcs nucléaires de ces deux pays sont beaucoup plus petits que celui des États-Unis ou de la France, qui restent les deux plus grands parcs nucléaires du monde, avec respectivement 92 réacteurs et 56 réacteurs. La Chine se classe troisième avec désormais 55 unités opérationnelles.

Comme le montre notre graphique, le parc nucléaire américain fait lui aussi partie des plus anciens, avec un âge moyen de près de 42 ans. Quant aux réacteurs français en fonctionnement, ils ont été mis en service entre 1979 et 2002 et sont aujourd’hui âgés de 37 ans en moyenne. À l’horizon 2050, une grande partie d’entre eux auront plus de 60 ans et auront été mis à la retraite. En vue de renouveler le parc nucléaire français, le gouvernement a annoncé en février 2022 la construction de 6 nouveaux réacteurs de nouvelle génération, avec une première mise en service prévue à l’horizon 2037.

C’est la Chine qui dispose du parc nucléaire le plus jeune, avec une moyenne d’âge des réacteurs inférieure à 10 ans.

De Tristan Gaudiaut pour Statista.


L’éco-anxiété s’empare de la jeunesse

En 2021, les commandes à l’exportation des entreprises françaises de défense ont atteint leur troisième plus haut niveau historique, soit 11,7 milliards d’euros, selon le rapport annuel du ministère des Armées. La France a ainsi conservé son rang de troisième plus gros exportateur d’armes au monde, derrière les États-Unis et la Russie. Les auteurs du rapport notent que ces chiffres s’inscrivent dans un contexte international marqué par la guerre en Ukraine et le maintien de la lutte contre le terrorisme dans plusieurs régions du monde.

Mais à qui la France vend-elle principalement ses armes ? Comme le montre notre graphique, dix clients ont représenté les deux tiers des 92 milliards d’euros d’équipements militaires exportés au cours de la décennie passée (2012-2021). Les pays qui ont commandé le plus d’armes auprès de l’industrie française sur cette période sont l’Égypte (12,3 milliards d’euros), l’Inde (11,8 milliards), le Qatar (11,1 milliards) et l’Arabie saoudite (10,0 milliards). Ensemble, ces quatre pays ont représenté près de la moitié de la valeur de l’armement français expédié à l’étranger ces dix dernières années.

Une grande partie de la valeur exportée par la France provient des avions de combat Rafale vendus par Dassault et des ventes de sous-marins et frégates construits par Naval Group.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


L’éco-anxiété s’empare de la jeunesse

Le Louvre conserve son rang de musée le plus visité au monde. Selon les données du rapport « Theme and Museum Index 2021 », l’institution parisienne a accueilli 2,83 millions de visiteurs l’année dernière, soit prêt d’un demi-million de plus que le Musée national de Chine à Pékin et le Musée des sciences et technologies de Shanghai, respectivement deuxième et troisième. Le plus célèbre musée de France reste cependant loin de son record de 2018, où plus de 10 millions de personnes avaient franchi ses portes.

Dans l’ensemble, la fréquentation des sites culturels reste bien inférieure au pic de 2019, lorsque plus de 100 millions de personnes avaient visité les 20 plus grands musées du monde. En 2021, ils n’ont été que 29,5 millions à fréquenter ces lieux, ce qui représente toutefois une hausse de 34 % par rapport à 2020. Le Musée des sciences et technologies de Pékin et la National Gallery of Art de Washington sont les grands musées qui ont enregistré la plus forte reprise après l’année marquée par l’impact du Covid-19, avec une croissance respective des visites de 242 % et 134 % en 2021.

De Claire Villiers pour Statista


L’éco-anxiété s’empare de la jeunesse

La Chine est en plein essor technologique grâce au développement de l’automatisation et de l’intelligence artificielle. L’année dernière, les installations de robots industriels ont atteint un nouveau record dans le monde, avec 517 000 unités déployées. Et selon les données de la Fédération internationale de robotique, plus de la moitié de ces robots, soit 268 000, ont été achetés par la Chine. Comme le montre un autre graphique, la robotisation de l’industrie chinoise est la plus forte au monde : entre 2017 et 2020, la densité de robots y a plus que doublé, passant de 10 à 25 unités pour 1 000 ouvriers.

En matière d’équipements installés, les autres grands marchés de la robotique industrielle arrivent loin derrière la Chine. En deuxième position, on retrouve le Japon avec 47 000 robots industriels achetés en 2021, puis les Etats-Unis avec 35 000. En Europe, le marché a atteint 84 000 unités déployées en 2021, soit une croissance annuelle de 24 %. L’Allemagne représente 28 % du marché européen, suivie par l’Italie avec 17 % puis la France avec 7 % (près de 6 000 unités).

De Tristan Gaudiaut pour Statista


L’éco-anxiété s’empare de la jeunesse

La France est l’un des premiers pays à avoir connu la Révolution industrielle au début du XIXe siècle. D’abord marquée par l’extraction minière et la métallurgie, l’industrie française s’est développée au sortir de la Seconde Guerre mondiale dans d’autres secteurs clés, comme l’aéronautique et le nucléaire. Depuis les années 1980, la France est toutefois entrée dans une phase de désindustrialisation (plus ou moins forte selon les secteurs), liée d’une part à la tertiarisation de son économie, et d’autre part à l’écart de coût de la main-d’œuvre par rapport aux pays en développement (Asie, Afrique du Nord), dans un contexte de mondialisation.

Aujourd’hui, le secteur industriel représente toute de même un peu plus de 3 millions d’emplois directs en France, pour 274 milliards d’euros de valeur ajoutée. Même si le poids de l’industrie dans l’économie a été divisé par deux depuis 1970, ce secteur représentait près de 17 % du PIB français en 2021 – soit presque trois fois plus que la contribution du secteur du voyage et du tourisme la même année. Ce chiffre restait néanmoins inférieur à la moyenne de l’UE : 23 % selon les données de la Banque mondiale.

Parmi les nations d’Europe où le secteur industriel pèse le plus lourd dans la performance économique, outre l’Irlande et la Norvège, on retrouve l’Allemagne et la plupart des pays d’Europe centrale et de l’Est. Dans cette région du continent, la contribution de l’industrie à la production des richesses nationales varie de 25 % à 30 %. Avec une économie dominée par le secteur financier, c’est au Luxembourg que cette part est la plus faible (environ 11 %).

De Tristan Gaudiaut pour Statista


L’éco-anxiété s’empare de la jeunesse

Le déploiement des réseaux de fibre optique représente un enjeu clé du développement numérique des territoires, visant à généraliser l’accès à Internet très haut débit au plus grand nombre, particuliers comme entreprises. Comme le montrent les données publiées par l’OCDE, le déploiement de cette technologie reste très inégal entre les États membres de l’organisation économique.

La Corée du Sud et le Japon sont actuellement les plus avancés en la matière, puisque la fibre optique représentait déjà entre 80 % et 90 % des connexions Internet haut débit fixe dans ces deux pays l’année dernière. L’Europe est également plutôt bien positionnée dans le déploiement de cette technologie. L’Espagne est le pays européen étudié où la part de la fibre est la plus élevée : 79 % des connexions haut débit en 2021 (suivie de la Suède et de la Lituanie avec 78 %).

Quant à la France, notre graphique montre qu’elle réalise de gros progrès dans ce domaine. Bien que le déploiement de la fibre optique reste disparate dans l’Hexagone, il n’en est pas moins rapide. La part de la fibre dans les connexions Internet haut débit a ainsi presque doublé en deux ans, passant d’environ 24 % en 2019 à 46 % en 2021. La France dépasse désormais nettement la moyenne des 37 pays de l’OCDE (35 %). À l’opposé de l’échelle, l’Allemagne et le Royaume-Uni (7 % chacun) ainsi que la Belgique (3 %) font partie des pays les plus à la traîne dans le développement de cette technologie.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


L’éco-anxiété s’empare de la jeunesse

Après un pic en cette fin d’année 2022, l’inflation devrait rester « élevée plus longtemps que prévu » dans le monde, selon les dernières prévisions du FMI. Les économistes de l’organisation monétaire estiment que le taux d’inflation mondial va atteindre une moyenne de 8,8 % en 2022, avant de diminuer à 6,5 % en 2023, puis à 4,1 % en 2024.

Comme le montre notre carte, certaines nations qui connaissent actuellement des conflits, des bouleversements ou des problèmes socio-économiques majeurs enregistrent des taux d’inflation beaucoup plus élevés que la moyenne mondiale. Parmi eux figurent le Zimbabwe, le Venezuela, le Soudan, la Turquie et l’Argentine, où les prévisions tablent sur une hausse moyenne des prix à la consommation allant de 70 % à 285 % cette année. D’autres pays, comme l’Iran, le Yémen et le Sri Lanka, devraient connaître une inflation supérieure à 40 %.

Dans le détail, les prévisions indiquent que moins de 40 pays et territoires réussiront à maintenir l’augmentation des prix en dessous de 5 %. Plus de 90 devraient enregistrer un taux d’inflation moyen compris entre 5 % et 10 % en 2022 (dont la France, à 6 %), tandis que quelque 60 autres dépasseront la barre des 10 %. En Europe, cela concerne principalement les pays situés à l’est du continent.

De Tristan Gaudiaut pour Statista

https://echodumardi.com/tag/statista/page/44/   1/1