21 novembre 2024 |

Ecrit par le 21 novembre 2024

(Vidéo) Géraldine Parodi, scaphandrière sur les travaux BTP sous-marin et présidente de Spero mare

L’association Soroptimist International Avignon organise une soirée ‘Femmes d’action, femmes d’exception, qui se déroulera, sur réservation Jeudi 19 septembre 2024 à 18h au Novotel Avignon centre. Géraldine Parodi, scaphandrière et Présidente de Spero Mare exerce dans le BTP sous-marin. Elle fait partie des invitées de la soirée aux côtés de Caroline Clausse ingénieure navigante d’essais ; Christine Gord directrice de la Banque de France de Vaucluse, Céline Lacaux, mathématicienne et chercheure à l’Université d’Avignon et le capitaine Lise Trincaretto, du Service départemental d’incendie et de secours de Vaucluse. Réservation ici.

«Depuis mes souvenirs les plus lointains, j’ai toujours vécu entourée et accompagnée par la mer. J’ai la chance d’avoir eu un papa militaire qui a beaucoup bougé et fait voyager sa famille avec lui, au gré de nombreuses iles comme la Guadeloupe, Saint-Pierre-et-Miquelon sur lesquelles j’ai vécu trois et quatre ans. La mer était toujours présente y compris dans les endroits les plus froids, je restais en contact avec elle puisque je pratiquais le catamaran et la planche à voile. Puis, toute jeune, j’ai passé mes niveaux de plongée. J’ai eu le coup de foudre pour le milieu de la mer. Mon papa était ancien pompier-marin-plongeur à la caserne de la Digue et d’autres endroits. Mon parrain était gendarme-plongeur également. Il a vécu en Nouvelles Calédonie où il était plongeur professionnel. Mon frère faisait de l’archéologie sous-marine avec moi.»

Comment suis-je devenue scaphandrière ?
«Je faisais de la plongée de loisir, restant plus d’une heure en plongée à admirer la flore et la faune, mais ce qui m’intéressait véritablement, c’était d’avoir une mission. J’attendais vraiment cela. On m’avait proposé monitrice de plongée mais ce que je souhaitais c’était travailler sous l’eau. Ma vocation est vraiment née lorsque j’ai commencé à faire de l’archéologie sous-marine, utilisant de l’outillage qui me permettait de découvrir des objets, de mener une mission sur plusieurs jours. Je voyais mon travail évoluer. J’étais déjà dans l’esprit de découvrir un chantier, de diriger des équipes, de veiller à la sécurité de tous et de faire aboutir la mission. J’avais besoin de cette adrénaline là. Ce cadre de travail, l’organisation de chantier sous-marine, m’a révélé à moi-même. Puis j’ai basculé sur les travaux sous-marin sur les chantiers.»

Géraldine Parodi copyright GP

Quels ont été les étapes, les événements fondateurs de votre carrière ?
«Essayer d’apporter mon savoir, mon expertise aux sachants, aux entreprises qui ont besoin d’intervenir dans ce secteur et surtout, faire évoluer les choses. J’aime me concentrer, réfléchir à la mise en place de nouvelles méthodologies, introduire l’innovation dans les process, et, évidemment, protéger l’environnement en adaptant, au maximum, les prestations, en mesurant leur impact sur l’environnement. »

Prendre en compte et prendre soin de l’environnement
«L’environnement tient une part très importante dans ma vie professionnelle et personnelle, ainsi lorsque je démarre un chantier, je me pose toujours la question de son impact sur lui, et comment je pourrais le réduire. C’est tout ce cheminement qui m’intéresse et dans lequel je m’implique.»

Les mentors et personnalités qui ont forgé ma vocation ?
«Tout d’abord une ambiance, celle de mon père et de mon parrain puisqu’on se retrouvait toujours dans les casernes de gendarmerie, entourés de blocs de plongée, d’odeurs de néoprène. Je grandissais dans cet univers avec des rigolades à table, des vidéos, des souvenirs et des anecdotes. Ils m’inspiraient déjà alors que je n’avais que 5 ans. Puis il y a eu Serge Ximines du GRASM, le groupe de recherche archéologique sous-marine. C’est lui qui m’a fait passer tous mes niveaux de plongée. Il a été un véritable mentor pour mon parcours. Il m’a tout appris de l’archéologie sous-marine, propulsée dans le monde du travail. Ce sont de très belles années de ma vie.»

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Rencontre avec Henri-Germain Delauze, patron de la Comex
«Serge Ximines m’a fait rencontrer Henri-Germain Delauze, patron de la Comex, pionnier de l’accès aux profondeurs, qui m’a fait rêver. Il m’a permis de réaliser sous l’eau, une image vue dans un film, que je m’étais promis de vivre un jour : Arriver sur une fouille, entourée de robots éclairant un fond profond. J’ai vécu cela. Il est l’un des hommes qui m’a le plus inspirée. C’était une fouille archéologique sous-marine, au large de l’île Maïre, au large des Goudes. Il s’agissait d’un bateau romain de plus de 2 000 ans, posé à 56m de fond. Notre travail consistait à retirer le sable pour révéler les membrures du bateau, y trouver des objets. Un jour, Henri-Germain Delauze est arrivé avec son imposant bateau, son équipe, un matériel à la pointe de l’innovation et a proposé de nous aider une journée. Je lui ai demandé s’il pensait ‘qu’un jour je pourrais y participer’. Il m’a répondu, ‘Non, pas un jour, maintenant !’ Et j’ai vécu cette image que je m’étais promis de réaliser.»

Comment avez-vous abordé votre carrière et surmonté vos épreuves ?
«J’avais déjà un passé de plongeuse archéologue et d’organisation de chantiers, de travail sous l’eau, alors j’étais déjà dans l’élan du travail, je n’en n’avais jamais assez. Une fois sortie de l’eau, j’étais déjà dans les rapports d’intervention. Mais pour débuter dans le scaphandrier… Il n’y avait pas beaucoup de femmes en France, à l’époque. Etre une femme sur chantier était très compliqué pour obtenir du travail. Et puis on m’a donné ma chance sur certains chantiers, l’opportunité de prouver que je pouvais faire comme un homme. De fil en aiguille j’ai gagné la confiance, j’ai pu faire ma place. Mais ça a été des journées à pleurer dans mon coin, des remises en question : Est-ce que je veux vraiment faire cela ? En ai-je le courage malgré l’état d’esprit qui y règne ? Finalement c’est la passion et mon entêtement qui l’ont emporté.»

Le regard des hommes sur les femmes scaphandrières a-t-il changé ?
«Oui, sur une partie des hommes, mais il reste du travail à faire. Je comprends beaucoup leur point de vue, notamment à travers ce que disent les équipes. Non pas que les hommes mettent en doute la qualité du travail des femmes sous l’eau, mais plutôt craignent la mise en œuvre de l’ordre du BTP (Bâtiment et travaux publics) terrestre telle que la manutention de charges lourdes. Quand les hommes embauchent des personnes, ils veulent s’assurer que celles-ci pourront bien effectuer le travail de portage et de chargement autant sur terre que sous l’eau. Alors les femmes se sont organisé en s’aidant d’appareils et d’outils leur permettant d’effectuer ces mêmes gestes, de trouver des compromis pour compléter les équipes. Cependant tout le monde, à l’heure actuelle, n’accepte pas les femmes sur les chantiers.»  

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A-t-il fallu déployer plus de compétences et de qualités pour exercer votre métier ?
«Oui. Il a fallu prouver que j’arrivais à me fondre dans l’équipe, il me fallait entrer dans la peau d’un ouvrier, en gommant mon aspect physique. J’ai pu faire ma place doucement. Peu à peu j’ai été envoyée à l’eau, puis obtenu des responsabilités. Le soir, j’allais voir le responsable du chantier et je lui demandais : aujourd’hui qu’est-ce que j’ai bien fait ? Qu’as-tu à me reprocher sur le travail que j’ai pu faire ? Je faisais toujours cette remise en question permanente. En face ils se disaient : ‘Elle me demande vraiment ce que je pense de son travail ?’ Oui, je demandais mes points forts et mes points faibles, je demandais conseil. J’avais cette capacité à être humble et discrète, cela a fait beaucoup pour moi.»  

Quels sont les obstacles qui ne s’effacent pas ?
«Les obstacles se sont révélés être plutôt des paroles entendues, qui m’ont énormément blessée, mais que j’ai encaissées. Elles sont restées comme des marques indélébiles, même si je suis passé à autre chose grâce à la carrière que j’ai construite au fil des années. Un exemple ? J’avais effectué pratiquement toute seule un important chantier de découpage. Toute l’équipe était fière de moi. Lorsque j’ai enlevé le casque et que le client a vu mes longs cheveux, il a dit : ‘La prochaine fois que vous prenez des cheveux longs sur le chantier, je ne travaillerai pas avec vous.’ Ces paroles m’ont détruite parce que je n’étais plus la femme sur le chantier mais celle qui pouvait leur faire perdre le client à l’entreprise qui m’employait.»

Faire face
«J’étais devenue le potentiel problème financier. Cela voulait dire : Si vous la gardez dans vos effectifs, je ne travaille plus avec vous. Alors que je sortais fière, du chantier accompli sous l’eau, je venais de me prendre une terrible claque. L’homme qui a prononcé cette sentence ? Il devait avoir entre 50 et 55 ans. J’avais 29 ans. Je comprends qu’à la suite de paroles aussi blessantes des personnes quittent leur vocation. Pour faire face ? J’ai utilisé ma plus grande arme, j’ai encaissé, j’ai souri. J’ai dit à mon employeur que je prendrais d’autres chantiers chez d’autres clients. Un jour cette personne qui m’avait fustigée a été licenciée et remplacée par une autre personne qui, elle, m’a totalement acceptée. J’ai alors pu travailler avec ce client sur ses chantiers.»

Ce qui m’a fait tenir ?
«Une fois encore c’était d’avoir grandi dans un milieu d’intervention ou mon père, mon parrain, chez les pompiers ou dans la gendarmerie sont loin d’avoir la vie facile et doivent faire face à des situations extrêmes. J’avais le caractère qui allait, comme eux, avec ce métier d’intervention.»  

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Quels sont les avantages et les inconvénients d’être une femme dans un milieu d’homme ?
«Je suis une bonne vivante et j’apporte cette fraîcheur dans l’ambiance. Les hommes se confient aussi plus volontiers à vous sur le travail, les manipulations techniques, formulent des demandes de conseils … Nous devenons vite des confidentes sur le chantier. Les inconvénients ? Il n’y a pas forcément d’installations –de toilettes pour être précise- sur les chantiers. Ce sont des détails, mais ils peuvent vous pourrir des interventions. Alors on s’organise au mieux pour que le confort soit des deux côtés. Désormais, on m’implique dans les réunions, dans la sécurité, la prévention. J’ai fait ma place depuis 10 ans, et les hommes, à leur tour, m’ont fait une grande place.»

Le mot de la fin ?
«J’ai créé avec Estelle Lefébure Spero Mare, une association à but non lucratif dont le principal objectif est d’agir en faveur du patrimoine sous-marin et de sensibiliser le grand public à la nécessité de le sauvegarder. Pourquoi ? Parce que le scaphandrier est le premier témoin de ce qui se passe au fond puisque nous y travaillons toute l’année. Nous sommes pour beaucoup dans la biodiversité marine. Si effectivement nous faisons du BTP sous l’eau avec de la découpe, du coulage de béton, nous sommes les premiers à nous demander si nous faisons bien, si nous pouvons limiter l’impact et comment, ou comment faire mieux. ‘Le pied lourd’ – comme l’on nomme le scaphandrier – est là pour faire évoluer et maintenir tout ce qui est BTP sous l’eau, ce qui est 98% de notre métier. Mais nous sommes aussi des assistants pour des sociétés de protection de l’environnement, des laboratoires, nous venons aider lors de marées noires. Nous, scaphandriers, ne sommes pas reconnus à notre juste valeur dans beaucoup de choses, dans le travail pénible que l’on fait, et dans le fait que l’on soit également là pour la biodiversité marine dès que l’on a besoin de nous. Le scaphandrier est avant tout un passionné de la mer qui veut la préserver.»

Cet article est paru septembre 2023 mais empêchée Géraldine Parodi n’avait pu assister à la soirée des Femmes d’exception l’an passé. Elle sera présente pour cette nouvelle édition qui aura lieu jeudi 19 septembre à partir de 18h au Novotel Avignon Centre.

Les partenaires de cette deuxième édition de la soirée Femmes d’action, femmes d’exception
Le Novotel Avignon centre, la Chambre de commerce et d’industrie de Vaucluse, l’Agence Chamade d’Avignon, Les Femmes chefs d’entreprises Vaucluse (FCE), les Femmes Vignes Rhône et l’Echo du mardi.

Le programme de la soirée
18h – 18h30 : Accueil ; 18h30 – 19h : Mot de la présidente – présentation de la bourse Envie d’entreprendre Avignon ; 19h – 21h30 : Interventions des invitées puis échanges avec la salle. 21h30 – 22h30 : Moment convivial et d’échanges autour de planches de charcuterie, fromage et dessert.

Les infos pratiques
Jeudi 19 septembre à partir de 18h. Soirée Femmes d’action, Femmes d’exception 2e édition. Soroptimist International Avignon. Novotel Avignon centre. Inscription obligatoire 25€ ici.

Géraldine Parodi fait partie des Femmes d’action, femmes d’exception, soirée organisée par le club Soroptimist d’Avignon Jeudi 19 septembre 2024 à partir de 18h.


(Vidéo) Géraldine Parodi, scaphandrière sur les travaux BTP sous-marin et présidente de Spero mare

C’est après la traditionnelle cérémonie des bougies allumées au nom du Soroptimist International Avignon, France, Europe et International que s’est déroulée, samedi 11 février 2024, l’intronisation des deux nouvelles recrues, Gwenola Baron et Virginie Jacopin, au sein du Soroptimist International Avignon.

Très sensibles aux objectifs  et idéaux du  Mouvement Soroptimist – au service des femmes-  dont la devise est  » défendre – comprendre – entreprendre « , Gwenola Baron et Virginie Jacopin ont décidé de rejoindre le Mouvement SI Avignon. Sur la photo, la Présidente Brigitte Nicolle est encadrée par Gwenola Baron avec, à ses côtés, Michèle Michelotte, sa marraine et Virginie Jacopin aux côtés de sa marraine Christine Martella.

En savoir plus
Depuis 1958, le Soroptimist International Avignon met les compétences et les réseaux de ses membres au service des objectifs du Soroptimist International, afin de promouvoir les droits des femmes, et de les inciter à bâtir des projets à la hauteur de leur potentiel. Les Soroptimist sont des femmes professionnellement actives qui travaillent ensemble aux niveaux local, national et international pour éduquer et autonomiser les femmes et les filles et leur permettre de réaliser leur plein potentiel dans le but d’améliorer leur vie. Elles travaillent sur les problématiques des femmes dans leurs communautés et au delà depuis la fondation du Soroptimist International en 1921. Aujourd’hui, elles constituent un réseau international puissant comptant quelque 70 000 femmes, qui défendent efficacement les droits des femmes et des filles.


(Vidéo) Géraldine Parodi, scaphandrière sur les travaux BTP sous-marin et présidente de Spero mare

La 4e édition du Salon Talents de femmes, organisée par le Soroptimist International Avignon se tiendra au Cloître Saint-Louis de vendredi 12 à mercredi 24 janvier, lors duquel exposeront 13 artistes peintres, sculptrices et photographes. Le vernissage aura lieu samedi 13 janvier à 17 heures et l’intermède musical dimanche 21 janvier à 16h. 1 000 visiteurs sont attendus.

Il s’agit d’une opération nationale Soroptimist qui essaime, comme c’est de coutume, dans toute la France. A la tête de l’organisation ? Brigitte Nicolle, présidente, Régine Pilgrim et Michèle Michelotte, en charge de la communication du Soroptimist International Avignon.

Elles sont 13 artistes inscrites
dans ce même courant contemporain et protéiformes à exposer. Un choix opéré par Régine Pilgrim très sensible à l’art «Je ne sais pas pourquoi, mais dans ma vie j’ai toujours été entourée d’artistes. Notre niveau d’exigence s’élève au fur et à mesure de cette manifestation. Je pense que cette exposition, dont la scénographie a été particulièrement travaillée et soignée, devrait séduire.» «Lors de la dernière exposition, souligne Brigitte Nicolle, un bon nombre d’œuvres ont été acquises, dont plusieurs dès le vernissage. Leurs heureux propriétaires ont dû patienter et attendre la fin de l’exposition pour emporter leurs œuvre,» sourit-elle.

Dans le détail
Les peintres

Il y aura Florence Charmasson qui recouvre ses toiles de couleurs et répète des interventions de collage. Catherine Tartanac qui conçoit des peintures abstraites de grand format. Valérie Depadova, qui crée des œuvres étonnantes aux connotations ethniques, en hommage aux femmes du monde entier. Erika Tomas qui s’adonne à un long travail d’application, d’effacement, de superposition de pigments, glacis et encres. Delphine Fernique se dit peintre figurative, faisant référence à sa nécessité d’une réalité matérielle. Camille Monnier est subjuguée par la nature, la peinture comme un regard posé sur le monde, l’infinie beauté. Murielle Vanhove peint des personnages sans visages, en utilisant des couleurs, selfies de notre société.

Les sculptrices
Laurence Pecquet passe de la fragilité du pâtre à la pérennité du bronze, elle offrira au regard des visiteurs une installation de personnages. Jaana Myohaenen travaille le granit entre force brute et sensualité du poli. Uta Tiggesmeier est interpellée par le plâtre, la jesmonite, les os, le bronze, le verre soufflé et coulé. Gina Coppens : Entre ses mains, les troncs d’olivier sans âge font surgir le féminin sacré.

Les photographes
Maria Catuogno expose sa série de photos ‘Sauvagines’. Elle raconte l’histoire de trois générations de femmes : la mère, la fille et la petite fille. Des photos prises en Provence et en Camargue. Florence Moniquet, à travers ses voyages en Asie, témoigne de harassants travaux des femmes dans des conditions plus que difficiles.

Elles ont dit
Brigitte Nicolle : «C’est une mise en avant des femmes artistes, pour les faire connaître du grand public. Elles vivent toutes dans la région Sud. Lors de la dernière exposition (Ndlr : l’exposition a lieu tous les deux ans depuis 2014). Lors de la dernière édition, nous avons reçu environ 100 visiteurs, soient 1 000 personnes lors de l’exposition.»
Régine Pilgrim : «En 2022, une artiste avait vendu 4 œuvres lors du vernissage. D’autres ont également très bien vendu. Parfois les ventes se font longtemps après le vernissage parce que les gens se rappellent avoir vu telle ou telle œuvre et finalement se décident à l’acquérir.»

Tombola
Chaque artiste a offert une œuvre aux Soroptimist pour nourrir la tombola qui propose, ainsi, 13 lots. Les bénéfices de celle-ci se métamorphoseront en une ou deux bourses dévolues à une ou deux élèves de l’Ecole supérieure d’art d’Avignon en hommage à la qualité de leur travail et à leur pugnacité.

Les infos pratiques
Exposition ouverte à tous. De vendredi 12 janvier à mercredi 24 janvier. De 13h à 18h. Vernissage samedi 13 janvier à 17h. Intermède musicale dimanche 21 janvier à 16h. Entrée libre. 20, portail Boquier à Avignon.


(Vidéo) Géraldine Parodi, scaphandrière sur les travaux BTP sous-marin et présidente de Spero mare

Une centaine de personnes était venue assister, hier, au débat sur l’emprise après la projection du film ‘L’amour et les forêts’ avec Virginie Efira et Melvin Poupaud qui évoquait ce drame au sein du couple et de la famille. Ça se passait au cinéma le Vox à Avignon, jeudi soir, à l’initiative de l’association Soroptimist Interntional d’Avignon. L’argent récolté ira au soutien de la Maison d’Agathe, créée par des Avignonnais, qui accueille à Pondichéry en Inde, des petites filles et adolescentes orphelines ou maltraitées.

Le clou de la soirée ? Il a eu lieu lorsque Dominique Guéroult Thibault, psychanalyste, l’adjudante Nelly Maurin et Shirley Vallalta, maréchal des logis chef, qui œuvrent à la Maison de la confiance et de la protection familiale– ont pris la parole pour expliquer les mécanismes de l’emprise. Le public a été très réceptif aux explications de chacune, au déroulé du cycle de la violence et aux interventions des gendarmes dans le cadre des violences intrafamiliales (Vif). On vous explique tout en détail.

Dominique Guéroult Thibault

Ce que dit la psy
«L’emprise est une relation comme une autre entre deux personnes consentantes…au début, prévient Dominique Guéroult-Thibault, psychanalyste à Pujaut, relation qui s’oriente vers la soumission totale avec la perte de son libre arbitre, pour l’une des personnes. En clair, l’emprise est l’influence ou la domination exercée sur une ou plusieurs personnes ayant pour résultat de s’emparer de son esprit ou de sa volonté. Au départ, entre deux personnes ? Il y a cette attirance commune.»

Mécanisme de l’attirance
«Notre vécu est stocké dans notre inconscient constitué de la somme de nos blessures, traumas, joies… emmagasinés depuis notre vie intra-utérine, prévient la psychanalyste. En conséquence, notre inconscient a établi des mécanismes de défense ou des comportements tels que le déni, l’oubli, l’évitement, le refoulement… L’inconscient ne connaît pas la notion de temps, ni la notion de bien ou de mal. Une blessure, un type de relation, un événement…L’inconscient propose un chemin, celui qu’il connaît déjà, qu’il soit ou non délétère.»

Au tout début, il y a l’enfant
«Et ses besoins fondamentaux de tout petit en relation avec sa mère et son père. Il a un besoin vital d’amour, de sécurité et de reconnaissance. Lorsqu’il y a souffrance à l’âge adulte, c’est l’enfant que nous avons été et qui est en nous, souffre. Surtout, nous dégageons tous une aura qui est l’émanation de notre inconscient. Nous sommes donc tous des émetteurs et des récepteurs. Et c’est cet inconscient qui nous dirige et dirige notre vie à plus de 80%. Conclusion ? Les inconscients se parlent.»

Voilà pour expliquer une partie de ce qui nous constitue
«Alors revenons à la relation qui est un échange entre deux personnes. Celle-ci évolue, rythmée de remises en question, de zones de doute, de compromis, chacun tirant un bénéfice de l’autre. Ces bénéfices sont pour le 1er matériel, et pour le second psychologique et narcissique. Cette relation évolue avec le temps, dans une adaptation de l’un à l’autre.»

La relation de pouvoir entraîne la soumission
«La relation finit par ne plus exister pour l’un, pour n’être plus qu’au profit du plaisir de l’autre. Elle est niée dans ce qu’elle est : choix, idées, orientations, relation amicales, familiales… L’autre décide de tout et œuvre à un véritable lavage de cerveau. On ne parle plus de compromis mais de compromissions. On peut alors évoquer le rôle de prédateur et de proie, de loup et de mouton.»

Prédateur et proie
«Le prédateur comme la proie ont un besoin incommensurable d’amour… Comme un puits sans fond, la relation veillant à essayer de réparer la faille narcissique. La proie a besoin de satisfaire l’attente du prince charmant validée par la phase séduction de la relation, tandis que le prédateur a besoin de satisfaire son amour possession par le contrôle. Les fantasmes de chaque protagoniste semblent être réalisés. Le Prince charmant voit sa femme totalement disponible à sa volonté.»

Phase de pouvoir
«Dans la phase de pouvoir, le prédateur va veiller à instaurer, graduellement, l’isolement relationnel familial et amical, notamment en se rendant infréquentable, en alternant dénigrement et valorisation. Il veille également à l’isolement économique, à continuer son lavage de cerveau qui induit la perte progressive d’identité de la proie.»

De G à D le Maréchal des logis chef Shirley Vallalta, l’adjudant Nelly Maurin de la gendarmerie de Vaucluse et Dominique GuéroultThibault, psychanalyste à Pujaut

Phase de violence psy
«Cette phase de violence psychologique tend vers l’intimidation, des menaces voilées, des gestes violents qui passent par le blâme, les brimades, le protagoniste nie les faits puis s’excuse. Il travaille à la perte de l’estime de soi de sa compagne ou de son compagnon : rabaisse, insulte, culpabilise, responsabilise, entame le cercle des injonctions contradictoires pour désorienter l’autre.»

Ce qui se joue
«La proie essaie de soigner sa blessure infantile. Elle pense avoir trouvé dans l’autre, durant la phase de séduction, l’être fantasmé qui, quelque part, lui fait miroiter un illusoire que le ‘Demain sera mieux’, est bien là. Même si elle vit des épisodes destructeurs à répétition, elle n’est pas prête à lâcher. Elle revit la relation infantile avec son environnement maternant. Le prédateur connaît la même blessure infantile et espère empêcher l’abandon-rejet en enfermant l’autre dans cette relation, la retenant prisonnière.»

Agir sur la proie
«Il est très difficile pour la personne sous emprise, de prendre conscience de son statut de victime. Ça ne pourra être effectif que lorsqu’elle prendra la parole et qu’elle s’entendra elle-même. Cette parole aura des répercussions dans sa famille –qui a possiblement exercé ou subi sa propre omerta- puis auprès de la société, afin d’être entendue à tous les niveaux de la Justice.»

De l’importance de la parole
«C’est à travers le NON et l’éloignement physique -il faut partir !-que la 1re étape est franchie, avec une remise en lien avec la famille et les amis. Le psychanalyste est là pour aider à ce NON psychologique. Mission ? Travailler l’écoute dont le but est que la proie arrive à une reconnaissance de son statut de victime. Puis viendront la baisse du niveau d’angoisse ; Le sortie du sentiment de culpabilité et de responsabilité ; Le retour de l’estime de soi. Il est également nécessaire de chercher le POURQUOI de cette soumission en revisitant les blessures d’enfance, ce qui amènera à libérer les émotions.»

ACCUEILLIR l’enfant en grandes blessures
«Il s’agira de libérer la personne de sa propre prison face à ses manques affectifs ; De l’amener à quitter les relations de POUVOIR pour les relations d’échanges et démontrer à l’inconscient qu’il y a d’autres chemins que celui des relations toxiques. C’est tout le travail du déconditionnement de l’inconscient. Le NON psychique est atteint : sortir de l’emprise et surtout de toute emprise future,» analyse et conseille la psychanalyste Dominique Guéroult Thibault.

De G à D le Maréchal es logis chef Shirley Vallalta et l’adjudant Nelly Maurin de la gendarmerie de Vaucluse

Les gendarmes
Quel est le rôle de la gendarmerie dans l’accueil des victimes de violence et qu’est-ce que la Maison de la confiance et de protection des familles ?
Demande Michèle Michelotte, responsable de la communication des Soroptimist International d’Avignon.
« Suite au Grenelle des violences faites aux femmes en 2019, la gendarmerie a renforcé son engagement dans les suivis et accompagnements des victimes de violences conjugales, relate l’adjudant Nelly Maurin. Les départements étant dépourvus de Brigade de Prévention de la Délinquance Juvénile, celles-ci ont donc créées. Elles ne concernent que les zones Gendarmerie. Celle du Vaucluse a été fondée en septembre 2020 et est devenue une Maison de Confiance et de Protection des Familles le 1er janvier 2021. Les Brigades de Prévention de la Délinquance Juvénile existantes – par exemple celle des Bouches-du-Rhône- ont été rebaptisées Maisons de Confiance et de Protection des Familles à la même date. »

A quelles demandes répond la création de cette Maison de la confiance et de la protection des familles ?
« Cette unité a vocation à traiter du foyer et de la sphère privée avec l’accompagnement et le recueil de la parole de la victime, la protection de la famille. Que ce soit dans le cadre des violences intrafamiliales ou lors des préventions. Les différentes missions sont les actions de prévention ; la protection des victimes avec accompagnement et suivi ; L’appui aux unités territoriales avec la prise d’audition des victimes particulièrement vulnérables/sensibles et également les auditions des mineurs grâce à une formation spécifique qui nous le permet : La coordination, car nous faisons le lien entre les divers partenaires et les victimes afin que celles-ci soient orientées et conseillées au mieux dans leurs démarches sociale, éducative, psy, financière … Nous sommes le point d’entrée de la victime. »

Cependant, notre unité n’a pas vocation à accueillir du public comme une unité territoriale classique.
En revanche, nous pouvons recevoir les partenaires et interlocuteurs -bailleurs sociaux, associations-… Pour le département du Vaucluse, il s’agit d’une démarche ‘d’aller vers’ le public, la population. C’est nous qui nous déplaçons vers les victimes soit à l’unité, ou pour les plaintes hors les murs, qui consiste à aller à la rencontre des victimes. Cela peut se passer à l’arrière boutique d’une boulangerie ou du coiffeur, en toute discrétion. »

A quelles situations êtes-vous confrontées ?
« Nous intervenons principalement dans le cadre des violences intrafamiliales (Vif) mais nous avons différents champs d’action détaille le Maréchal des logis chef Shirley Vallalta, tels que la discrimination, les addictions rentrant dans le champ pénal et les usages numériques à risque. En parallèle des violences intra-familiales, nous sommes sollicitées lorsque des mineurs sont victimes d’infractions de nature sexuelles, ou victime de harcèlement, cyber-harcèlement et également victimes ou co-victimes de violences intra-familiales. »

De G à droite le maréchal des logis chef Shirley Vallalta, l’adjudant Nelly Maurin, la psychanalyste Dominique Guéroult-Thibault
et la responsable de la communication du Soroptimist International Avignon, Michèle Michelotte

Quel est votre rôle ?
« Nous ne faisons pas de suivi à la Maison de Protection des Familles au sens propre, précise l’adjudant Nelly Maurin. Nous traitons uniquement la partie judiciaire. Toutefois, nous réorientons les victimes vers les différents partenaires notamment France victimes, l’Association de Médiation et d’Aide aux Victimes, via notre Intervenante Sociale en Gendarmerie qui, elle, fera le lien avec les structures comme Rheso, des centres d’information sur les droits des femmes et des familles, la Maison Départementale de l’Autonomie, en vue d’un accompagnement adapté pour chacune d’elles. »

Pourquoi est-il si important de former les gendarmes à la réception et à l’écoute des personnes qui viennent demander de l’aide ?
« Les Violences intrafamiliales sont un fléau de masse, témoigne le Maréchal des logis Shirley Vallalta. La sensibilisation au concept de l’emprise permet aux personnels de la gendarmerie de se mettre à la place des victimes et ainsi d’améliorer leur accueil. Nous leur offrons des clés pour faire face à cette problématique et ainsi aider à la libération de la parole. »

Le cycle de la violence
« Il y a tout d’abord un climat de tension, l’agression où peuvent s’inscrire toutes sortes de violences, puis la justification avec sa cohorte d’excuses, et, enfin, la séduction pour se faire pardonner et essayer de faire oublier à la victime ce qu’elle a vécu, développe le Maréchal des logis Shirley Vallalta. Une fois le cycle consommé, l’emprise s’installe peu à peu, en se reproduisant encore et encore jusqu’à ce que la personne essaie de s’en sortir. »

Le besoin de protection interviendrait 7 fois avant la prise de conscience
« Statistiquement, ce cycle se reproduira 7 fois – en l’espace de quelques jours, semaines, mois ou d’une vie- avant que la victime ne porte plainte », analyse l’adjudant Nelly Maurin. Nous proposons des formations aux gendarmes ainsi qu’aux agents hospitaliers et personnels de mairie, pourquoi ? Parce que parfois, c’est en allant payer la cantine, pour leurs enfants, que des mères de famille se confient car ces personnels -que nous appelons personnel ressource- sont les seules personnes à qui ces femmes peuvent parler. Pourquoi ? Parce qu’elles ne sont en contact avec personne d’autre. Pourtant, il y a des victimes que l’on ne pourra pas aider, soit parce qu’elles ne veulent pas, soit parce qu’elles sont dans le déni. »

Une centaine de personnes était présente pour cette soirée Soroptimist donnée au profit de l’association avignonnaise Adaïkalam
pour soutenir la Maison d’Agathe, un orphelinat de 22 petites filles et adolescentes à Pondichéry, en Inde.


Est-ce que le prédateur est conscient ? demande une personne dans la salle

« Est-ce que le prédateur est conscient de ses actes ? Oui répond l’adjudant Nelly Maurin parce qu’il a choisi sa proie. Certain ssont si intelligent dans leur façon de procéder, que l’emprise est presque indécelable.  »

La société est faite pour les couples
« La société est faite pour les couples, ajoute la psychanalyste Dominique Guéroult Thibault. Le 1er bénéfice matériel de la victime est qu’elle vit en couple et qu’elle a fondé une famille. Le second bénéfice psychologique est de nourrir sa fragilité, sa quête d’amour inassouvi. La victime ne peut pas s’en aller parce que les deux bénéfices existent. Elle ne pourra partir que lorsqu’elle sera consciente de ce qui se joue. Elle ne pourra être aidée que par des professionnels de l’écoute. Il lui faudra accepter sa part de responsabilité psychique -même si c’est dur de dire cela- et se déconditionner pour se reconstruire. Elle deviendra ainsi ce qu’elle est réellement. Elle n’attirera plus les relations toxiques, mais des relations d’échanges, où elle sera parfaitement elle-même et en capacité de s’exprimer pleinement, de dire cela me convient ou cela ne me convient pas. »

Nelly et Shirley, pouvez-vous témoigner d’un cas ?
« En septembre 2020, un de nos partenaires –La maison des adolescents– a signalé une personne qui a fini par porter plainte, là, seulement en début d’année. Au départ, un adolescent était suivi dans cette structure qui demande également à rencontrer les parents. C’est là qu’il y a eu détection. Il s’agissait de la mère. Celle-ci a du faire son chemin, tout d’abord pour accepter ce qui avait été mis au jour, un problème intrafamilial. La personne a du être relogée avec ses enfants, dont certains en bas âge », passer le permis de conduire -car elle habitait en zone rurale- et se reconstruire. »

Enfance maltraitée et prédation

« Il est important de faire suivre les enfants car l’on s’est rendu compte que les prédateurs avaient, souvent, été des enfants maltraités, distingue la psychanalyste Dominique Guéroult Thibault. Ainsi, l’on stoppe la cascade générationnelle. Les enfants témoins de cette maltraitance sont tout aussi victimes de la maltraitance. Il subissent les scènes, devenant prisonniers du conflit de loyauté. Il faut là aussi, libérer la parole pour que les enfants ne se sentent pas responsables. »

Brigitte Nicolle, Présidente du Soroptimist International Avignon a présenté la soirée qui se clôturait par un pot de l’amitié


(Vidéo) Géraldine Parodi, scaphandrière sur les travaux BTP sous-marin et présidente de Spero mare

Stéphanie Roch, (prononcer Roc) sommelière, disciple d’Escoffier fondatrice et gérante du restaurant gastronomique le Mas de l’Echanson depuis 12 ans –juin 2011-, figure dans le Gault & Millau. Elle fait partie des invitées de la soirée ‘Femmes d’action, femmes d’exception, organisée par les Soroptimist d’Avignon qui se déroulera à la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Cité papale, cours Jean Jaurès dans l’intramuros, mardi 26 septembre, à partir de 18h, sur réservation.

«Après un bac hôtelier obtenu à l’Ecole hôtelière d’Avignon,
je me suis spécialisée dans le vin via un brevet professionnel et une mention complémentaire. A la suite de cela, j’ai travaillé dans plusieurs établissements étoilés : La Mirande, l’Auberge de Noves, puis je suis partie un an en Australie, pour, ensuite, revenir au Domaine de Valmouriane. C’est là que j’ai pris la décision de créer mon propre restaurant.»

«Petite ?
Je voulais être cheffe d’entreprise mais je ne savais pas encore de quoi. Ça peut paraître étrange. J’ai pensé au tourisme mais comme j’étais pressée de rentrer dans le monde du travail, je suis entrée à l’école hôtelière dès la seconde. Après ? Ça m’a beaucoup plu. Etais-je entourée par des chefs d’entreprise dans ma famille ? Oui, mon père –semencier spécialisé dans le melon-, ma mère –coach-, mes grands-parents –fournisseurs de matériel de bureau en Hollande-. Est-ce que mes parents m’ont coaché ? (Rires) oui ! J’étais bien entourée.»

Lorsque vous regardez votre parcours quelles ont été les étapes, les événements fondateurs de votre carrière ?
«Ça a été, en partie, le terreau familial. Mais ce que j’ai découvert et qui m’a enchantée c’est l’accord mets et vins. Pourquoi j’exerce ce métier ? Pour donner le sourire aux gens. Ici, le midi, on a beaucoup de chefs d’entreprise qui viennent se restaurer, faire des repas d’affaires. Certes, lorsque les contrats se signent ce n’est pas totalement grâce à la finesse du repas mais cela y contribue. Parce qu’ils ont travaillé avec leur invité toute la matinée et que la signature se fait souvent au terme du partage d’un bon repas. Pour d’autres cela pourrait paraître anecdotique, mais pour moi c’est très important.»

La terrasse du Mas de l’Echanson

«Depuis l’après Covid, nous nous sommes lancés dans l’organisation de mariages,
de baptêmes, d’événements familiaux ou autres. Nous le faisions, avant, pour satisfaire nos habitués mais désormais nous le proposons. C’est un autre métier, dont je me suis emparée, wedding planner –organisateur de mariage-.»

«Avez-vous des problèmes de recrutement ?
Depuis trois ans nous avons pris la décision de fermer le samedi après-midi et le dimanche, pour que les salariés disposent du samedi après-midi, du dimanche et du lundi en repos. De fait, cela a convenu et a permis de fidéliser les salariés. J’ai fréquenté le CJD Avignon –Centre des jeunes dirigeants- durant 9 ans. J’y ai beaucoup appris comme de quelle façon gérer une équipe et mettre une bonne ambiance. Du coup, j’ai très peu de turn-over.»

Mais alors comment faites-vous pour travailler le samedi et le dimanche ?
«Mon équipe prépare tout en amont et, si nous avons un groupe le samedi midi, nous ne travaillons pas le samedi soir. Pour le dimanche, qui est le jour de repos de mon équipe habituelle, je travaille avec des chefs à domicile –comme mon ancien second- et des extras, des auto-entrepreneurs, tous, souvent, anciens salariés. Ce qui est servi le dimanche a été au trois quarts élaboré et réalisé par mes salariés, la nouvelle équipe du dimanche n’ayant qu’à finir les cuissons et envoyer les plats.»

Les hommes et les femmes qui m’ont inspirée ?
«Je suis très admirative de l’aventurier Mike Horn qui ne lâche rien et vit ses aventures à fond. Mon père a également ce trait de caractère, pas dans quelque chose de physique mais c’est quelqu’un qui s’implique à fond. Il est ce chef d’entreprise qui a très bien mené le développement de sa société -1 melon sur 3 dans le monde provient de ses semences sans OGM (organismes génétiquement modifiés) et issues d’hybridations de plusieurs variétés-. En plus de cela il a créé un concours hippique devenu, désormais européen ‘Les Masters du cheval ibérique’.»

Fleurs de courgettes farcies du chef Karim Abou El Ella

Comment avez-vous bâti votre carrière et surmonté les épreuves ?
«Je n’ai jamais eu peur de me lancer car je me disais que je ferai face aux problèmes un par un lorsqu’ils se présenteraient. Je n’avais pas envie de les imaginer. Pourquoi ? Parce qu’à imaginer tous les freins, on n’avance pas et que cela peut mettre un terme à l’envie de faire. Je préfère y aller.»

«Au départ, très sûre de moi, je me suis lancée
et lorsqu’une difficulté se présente, c’est vrai, je peux avoir un ‘coup de mou’ mais toujours, je rebondis. J’ai dû faire face à un énorme problème, celui d’avoir pris un mauvais chef de cuisine. Ça a été très compliqué. J’ai dû le garder huit mois alors qu’il mettait une très mauvaise ambiance, faisant fuir le personnel et ainsi construire et déconstruire trois équipes en huit mois. C’était une catastrophe. J’ai dû fermer le restaurant durant deux mois en juillet et août 2019 pour, ensuite, remonter une équipe à l’exception du plongeur qui était le seul à être resté.»

Ensuite ?
«J’ai redémarré le restaurant alors que nous étions frappés par le Covid en mars de cette même année avec une trésorerie très entamée. C’est là que l’on s’est demandé ce que l’on pourrait faire que l’on ne faisait pas avant : des mariages –dont le plein bat de mi-avril jusqu’à fin octobre-, des soirées à thème. Je suis également en train de revoir la décoration du restaurant car il faut toujours se renouveler, rebondir et faire différemment des autres.»

A-t-il été difficile de s’imposer en tant que femme dans ce métier ?
«Oui. J’ai pris ma décision de monter mon entreprise à 25 ans parce qu’à diplôme égal, j’étais déjà sous-payée par rapport à un homme. Je me suis dit que puisque je travaillais beaucoup pour les autres, autant le faire pour moi tout de suite. C’est cette différence de traitement entre l’homme la femme qui m’a fait créer mon entreprise plus vite. Je n’ai pas ressenti la même chose lorsque je suis allée démarcher les banques. J’étais bien diplômée et j’avais un bon dossier.»

La salle du Mas de l’Echanson, restaurant gastronomique

Apprendre à s’imposer en douceur
«Par contre cela a été compliqué avec mes salariés. J’étais une femme de 25 ans, blonde de surcroit. J’ai donc imposé le vouvoiement. Au début le management a été compliqué. J’ai donc posé tout de suite les règles : l’organisation et la qualité de travail attendu. Après, le plus difficile a été avec les fournisseurs. J’avais vraiment l’impression qu’ils me faisaient des prix hauts. Un exemple ? Alors que je négociais un produit à 10€ le kilo, le simple fait d’envoyer mon chef le faisait tomber à 6€ le kilo. Alors je me suis adaptée : j’envoyais mon chef selon  les fournisseurs qui venaient, ou tout simplement je renonçais à travailler avec eux.»

«Désormais les maîtres cuisiniers,
tous ces chefs étoilés réunis par Christian Etienne m’ont adoptée. On fait beaucoup de manifestations ensemble, comme lors des happenings organisés avec l’Institut du cancer Avignon-Provence Sainte-Catherine

Quels sont les obstacles qui ne s’effacent pas ?
«Oui, il y a des obstacles que je n’arrive pas à franchir, mais ça n’est pas grave parce que ça va venir. Les soirs de semaine sont calmes, depuis toujours, au restaurant. Je n’arrive pas à changer cela, alors j’y travaille. Sinon je pense qu’une femme peut faire tout ce qu’un homme fait, hormis en ce qui concerne porter du poids. Mais pour moi, la différence s’arrête là. Je ne me pose plus toutes ces questions. Je crois que je suis un peu garçon manqué. J’ai fait du judo pendant 15 ans, énormément de moto. Evoluer dans le monde masculin, pour moi c’est pareil.»

Retour de pêche du chef Karim Abou El Ella

Le mot de la fin ?
«Je dis toujours cela : Quand on veut, on peut, peu importe que cela prenne du temps, une semaine ou dix ans.»

Les infos pratiques
Mas de l’Echanson. Ouvert du midi au dimanche. Le midi du mardi au vendredi et le soir du mardi au samedi. 415, Chemin des Iscles à Châteaurenard. 04 90 95 98 18 restaurant.echanson@orange.fr

La soirée Femmes d’action, femmes d’exception organisée par le club Soroptimist d’Avignon
Mardi 26 septembre 2023. A partir de 18h. Billets ici. Tout le programme ici.

Stéphanie Roch

(Vidéo) Géraldine Parodi, scaphandrière sur les travaux BTP sous-marin et présidente de Spero mare

Christine Martella, présidente du Soroptimist d’Avignon et directrice des Archives départementales a procédé à la passation de collier intronisant la nouvelle présidente Brigitte Nicolle, docteure en pharmacie.

La cérémonie s’est déroulée ce samedi 21 janvier, dans les salons de l’Hôtel Mercure Pont d’Avignon. Les élections avaient eu lieu en octobre 2022, pour une prise de fonction en ce mois de janvier et pour un mandat de 2 ans. Quant au collier, il arbore les barrettes des noms des présidentes qui se sont succédé depuis la création de l’association en 1958.

Christine Martella
Christine Martella a fait le bilan de son engagement au sein de l’association tout d’abord à Draguignan où, dès 1987, elle était en poste, puis à Avignon où elle a assuré la présidence durant 3 mandats. Elle a rappelé le Soroptimist International comme ‘Une voie universelle pour les femmes’ dont les engagements sont de Comprendre, défendre, entreprendre particulièrement pour Soutenir les femmes dans leur démarche d’autonomisation et de leardership ;  Favoriser l’éducation des filles ; Combattre toutes les formes de violences à l’égard des femmes et des filles ; Contribuer au développement durable et Participer à l’amélioration de la santé et de la sécurité alimentaire.

Les contributions du Soroptimist International Avignon
Parmi ses actions, le Soroptimist International Avignon  (SIA) apporte sa contribution à la lutte contre le cancer du sein en organisant des manifestations dont les bénéfices sont destinés à l’ Institut du Cancer Sainte Catherine. L’association a ainsi offert  un chèque de 1 100€ au Docteur Daniel Serin Vice-Président de ISC (Institut Sainte Catherine). Par ailleurs, le SIA soutient depuis 2016 l’association Adaïkalam (Le refuge en Tamoul) dont le Président est Ranga Ariapouttry, professeur de Yoga à Avignon qui a fondé, à Pondichéry, La Maison d’Agathe, un orphelinat accueillant des petites et jeunes-filles orphelines ou dans le dénument. Un chèque de 1 000€ avait été remis à la structure en Décembre 2022. L’argent avait été collecté lors des soirées cinéma organisées dans le cadre des violences envers les femmes.

Remise du chèque de 1000€ au docteur serin au profit de l’Institut Sainte Catherine Copyright Michèle Michelotte

Elles étaient là
Parmi l’assistance étaient présentes Nathalie Gaillardet Adjointe déléguée à Avignon la républicaine, au devoir de mémoire et aux anciens combattants, Françoise Lichière Conseillère municipale en charge du droit des femmes, Annie Cagniard Conseillère municipale déléguée à l’Université, aux établissements d’enseignement supérieur (ESAA, ISTS, IMCA, ENI…) et professionnel (CFA) et à la vie étudiante,  la Présidente du Lion’s club, une représentante du e-club Suzanne Noël, d’anciens membres du SI Avignon. 

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