(Vidéo) Soroptimist d’Avignon, Soirée cinéma avec ‘Julie se tait’ au cinéma le Vox jeudi 28 novembre
A l’occasion de la quinzaine d’activisme ‘Oranger le monde’ et pour la 11e année, le Soroptimist international Avignon convie les familles, les femmes et les hommes à sa soirée cinéma qui présentera le long-métrage : ‘Julie se tait’ suivi d’une table ronde avec deux grands témoins et d’un échange avec le public dans le cadre de la Lutte contre les violences envers les femmes.
Julie se tait Le film ‘Julie se tait’ est présenté en avant-première jeudi 28 novembre à 18h45 au Vox d’Avignon, place de l’Horloge. Le long métrage sortira sur les écrans fin janvier 2025. Le synopsis Julie joue au tennis dans une académie belge. Lorsqu’Aline, une jeune joueuse professionnelle prometteuse, se suicide un jour, on reproche à son entraîneur Jérémy ses méthodes d’entraînement inhabituelles. Il est suspendu et remplacé par un nouvel entraîneur. Julie décide de se taire sur le sujet lorsqu’elle est interrogée sur ce qui s’est passé et préfère se concentrer sur son sport. Elle continue tout simplement à s’entraîner et veut absolument intégrer la « Junior Pro » de la fédération belge de tennis. Film dramatique suedo-belge réalisé par Leonardo Van Dijl pour son premier long métrage.
En savoir plus ‘Julie se tait’, est le premier long métrage de Van Dijl. Son œuvre a été d’abord présentée en avant-première au Festival de Cannes en mai 2024, où le réalisateur a été nommé pour la Caméra d’or. Le film est choisi par la Belgique pour représenter le pays aux Oscars 2025 dans la catégorie Meilleur film international. Drame. Durée 100mn.
La table ronde aura pour thème le harcèlement qu’il soit direct : agressions physiques, sexuelles, verbales, au sein de la famille, au travail, dans les établissements scolaires, ou indirect par l’intermédiaire des écrans, via le cyberharcèlement.
Organisation de la soirée
18h, Accueil au cinéma Le Vox, Place de l’Horloge à Avignon. 18h45, projection du film ‘Julie se tait’, durée 1h 37. 20h25 table ronde avec Karine Malaval, et Alexandre Chanéac. L’animation de la table ronde et les échanges avec la salle sont confiés à Michèle Michelotte, en charge de la communication pour les Soroptimist International Avignon. 21h30, Moment de convivialité autour d’un verre en partenariat avec l’association des Femmes Vignes Rhône. 22h30 fin de soirée.
Les témoins de la soirée
Karine Malaval est enseignante au Lycée Philippe de Girard Avignon. Elle enseigne la philosophie en classe préparatoire scientifique, la culture générale en BTS, et intervient aussi dans un atelier de sciences politiques qui prépare les élèves à l’entrée à Sciences Po Paris. Elle est référente égalité garçons-filles. Elle traitera du harcèlement en milieu scolaire.
Alexandre Chanéac, est Chargé de mission pour la prévention Paca-Corse Association le Colosse aux pieds d’argile. Il a exercé au Québec dans le domaine des sports et loisirs en direction d’enfants et d’adultes. Depuis 2021, il est Manager des U23 du Rugby Club Châteaurenard. Il traitera du harcèlement sexuel en milieu sportif.
Les infos pratiques 11e opération nationale Cinéma. Soroptimist International Avignon. Avant-première ‘Julie se tait’. Une soirée cinéma suivie d’un débat. Jeudi 28 novembre 2024.A partir de 18h. Cinéma Le Vox. Place de l’Horloge Avignon. 20€. 10€ pour les moins de 20 ans et étudiants sur justificatifs.
(Vidéo) Soroptimist d’Avignon, Soirée cinéma avec ‘Julie se tait’ au cinéma le Vox jeudi 28 novembre
L’association Soroptimist International Avignon organise une soirée ‘Femmes d’action, femmes d’exception’, qui se déroulera, sur réservation, Jeudi 19 septembre 2024 à 18h au Novotel Avignon centre. Céline Lacaux, professeure des universités, spécialisée en probabilités de la statistique, chercheure et directrice du laboratoire de mathématiques à l’Université d’Avignon fait partie des invitées de la soirée aux côtés du capitaine Lise Trincaretto, du Service départemental d’incendie et de secours de Vaucluse ; de Caroline Clausse ingénieure navigante d’essais ; de Géraldine Parodi, scaphandrière et Présidente de Spero Mare qui exerce dans le BTP sous-marin et de Christine Gord directrice départementale de Vaucluse de la Banque de France. Réservation ici. L’Echo du mardi vous propose, en avant-première, d’aller à la rencontre de ces femmes d’exception.
Qu’est-ce qui vous a destiné à faire ce métier, une connaissance, un reportage, un lieu, une envie ? «Je pense que toute petite je devais avoir envie d’autres choses mais c’est dès le collège, que j’ai pensé devenir professeure en mathématiques. Puis c’est devenu une passion au fur et à mesure des études, et particulièrement à la fac. C’est là que s’est véritablement développé mon goût pour les mathématiques. Il aurait d’ailleurs, plus tard, été impensable d’exercer ce métier sans éprouver de la passion pour cette matière. Ce que j’aime dans ce langage des chiffres ? Ce que les mathématiques disent : c’est vrai, c’est faux et le démontrent avec rigueur. Il y a de la beauté dans tout cela. Et puis, l’on en fait la démonstration, ce qui requiert à la fois de la concentration et d’appliquer ses connaissances. C’est aussi un métier avec lequel on apprend en permanence, notamment via les nouvelles mathématiques. Car les mathématiques regroupent de nombreuses branches. Les probabilités de la statistique sont ma spécialité.»
«Et puis, il y a le partage avec les autres. Je travaille avec l’une de mes collaboratrices depuis la fin de ma thèse –en 2004- et j’ai de nombreux collaborateurs issus de l’international. Vous voyez, les mathématiques ne se travaillent pas forcément toute seule dans son coin. J’apprécie particulièrement le partage, c’est un mode de fonctionnement que j’avais déjà expérimenté avant d’arriver à Avignon en collaborant, notamment, avec des automaticiens à Nancy puis des biologistes et des géographes à Avignon.»
«C’est d’ailleurs un créneau de l’Université d’Avignon qui a aussi pour objectif de déployer le pluridisciplinaire. Cela soulève de la difficulté parce que l’on sort des mathématiques standards pour s’écouter et s’entendre entre disciplines. Il faut apprendre à se comprendre. Certains de mes travaux sont aussi dirigés vers des applications médicales, même si je n’ai pas encore travaillé avec des médecins. Il y a d’un côté ces échanges avec des personnes qui ne sont pas mathématiciennes et de l’autre notre capacité à les entendre et à traduire leurs besoins dans notre discipline ce qui requiert une réelle gymnastique intellectuelle. J’ai également fait partie de l’encadrement, avec une collègue chimiste du CEA –Commissariat de l’Energie Atomique-, de la thèse d’un doctorant. Il faut appréhender le langage de chacun : chimiste, géographe, médecin, automaticien et construire des liens qui nous permettent de partager les savoirs et, surtout, de collaborer pour créer de nouveaux outils, applications et technologies. C’est très intéressant. Si j’adore faire et parler mathématiques avec d’autres mathématiciens, j’aime tout autant échanger avec des personnes qui ne sont absolument pas de cet univers. Pour cela, je ne travaille qu’avec des gens avec lesquels je m’entends bien. Si l’on ne s’entend pas, ça n’est pas qu’il y aura de la défiance, mais ça fonctionnera moins vite et moins bien.»
Comment avez-vous acquis toutes les connaissances requises pour exercer ce métier ? «Il y a eu le collège, le lycée puis une classe préparatoire. Je savais que je voulais devenir professeure et non pas ingénieure donc mon choix s’est porté sur la fac avec l’obtention d’une licence, d’une maîtrise, de l’agrégation en 2000 et d’un DEA (Diplôme d’études approfondies). C’est à ce moment-là que j’ai commencé à découvrir la recherche. Depuis je voyage beaucoup à l’étranger pour donner des conférences et découvrir celles des confrères. Nous, chercheurs, avons pour habitude de publier nos travaux en anglais, car dans la recherche en mathématiques quasiment tout se fait dans cette langue, sur un serveur d’archives universitaires libre nommé Hal. Ainsi, si l’on émet des alertes dans un domaine d’intérêt, tout ce qui a été publié sur le sujet devient accessible.»
«Quant à l’intelligence artificielle ? C’est un outil particulièrement intéressant qui peut néanmoins faire peur. Dans l’enseignement, se pose, par exemple, la question de l’évaluation de mémoires qui pourraient avoir été réalisés grâce à elle. Nous allons, petit à petit, nous saisir de l’IA (intelligence artificielle) et elle fait, je pense, évoluer nos pratiques pédagogiques. C’est aussi un domaine de recherche très actif en mathématiques et en informatique avec de nombreuses applications à fort enjeu sociétal.»
Quelles ont été les étapes et les événements fondateurs de votre carrière ? «Après le parcours classique, la fac et l’agrégation, j’ai obtenu un poste non permanent à Paris, puis un premier poste de maître de conférences à l’Ecole des Mines de Nancy en 2005. J’ai ensuite passé une habilitation pour diriger des recherches et prétendre à devenir professeure des Universités. Enfin, j’ai été recrutée professeure des Universités en 2015, à Avignon.»
Quels sont les mentors, les personnalités qui ont forgé votre vocation ? «En premier lieu je dirais ma famille, car elle n’a pas apposé de stéréotype sur mon éducation selon que j’étais une fille et pas un garçon. Toutes les portes étaient ouvertes pour que je fasse ce que je souhaitais. Je n’ai pas eu de mentor mais j’ai eu le soutien de mon mari qui a accepté de déménager puisque pour un universitaire et chercheur en mathématiques, il est classique de changer de ville, parfois de département et de région pour progresser dans sa vie professionnelle.»
Comment avez-vous abordé votre carrière et surmonté les épreuves ? «Lorsque l’on embrasse la carrière de professeur et chercheur en mathématiques, on en connait le parcours et le détail des étapes. On passe une habilitation pour encadrer des doctorants et atteindre le grade de professeur. Une épreuve ? Je n’ai pas obtenu du premier coup mon poste de professeure. J’ai passé des entretiens où je n’ai pas été retenue. A chaque fois, derrière, je sentais grandir ma ténacité. On sait que le concours est très difficile à obtenir. On sait qu’il y a beaucoup de candidats et peu de postes. On peut rebondir, notamment lorsque l’on est très entouré et que l’on bénéficie du soutien de la maison. C’est aussi vrai tout au long de votre carrière avec vos collègues de travail qui parfois, deviennent aussi de grands amis. A un moment de la mienne, mes amies et moi avions à la fois un pied dans les études et l’autre dans la recherche. Oui, j’ai construit de belles, grandes et solides amitiés qui perdurent, dans mes postes antérieurs et actuels.»
Quelles compétences et qualités sont-elles essentielles dans votre domaine d’activité ? «Il faut être rigoureux, posséder une importante capacité de concentration, ne pas avoir peur de l’échec, donc être tenace et, principalement, être curieux.»
Quels ont été les obstacles franchis et quels sont ceux qui ne s’effacent pas ? «Je ne vis pas les choses comme des obstacles. Quand je n’obtiens pas ce que je veux, je me dis que ça n’est pas grave. Sur le moment cela agace et c’est même très attristant. Si l’on ne me reconnait pas ce travail, ça n’est pas grave, je continue et j’avance. Je ne peux pas citer d’obstacles qui restent encore un poids pour moi.»
Ce qui vous fait tenir dans l’adversité ? «Le soutien de ma famille et de la profession.»
Céline Lacaux DR
Quels regards hommes et femmes portent-ils sur votre façon d’exercer votre métier ? «Il est compliqué parce que le domaine de la recherche en mathématiques n’est ni parlant ni concret pour les personnes qui ne sont pas issues du milieu. Elles ne savent pas quel est notre apport et lâchent souvent un ‘j’aime pas les maths’.»
Les petits garçons vont-ils plus vers les mathématiques que les petites filles ? «Merci d’aborder la question. C’est effectivement vrai. En mathématiques, il y a deux groupes, ce qu’on appelle les mathématiques fondamentales et les mathématiques appliquées. En mathématiques fondamentales, sur le total des enseignants-chercheurs, tous corps confondus, il y a seulement 17% de femmes. Et en mathématiques appliquées, domaine auquel je suis rattachée, nous atteignons les 30%. Effectivement, il y a beaucoup moins de femmes.»
«J’ai notamment observé cela lorsque j’enseignais en école d’ingénieur, il y avait des années où il n’y avait quasiment pas de filles dans les promotions d’étudiants qui prenaient le parcours mathématiques. Cela pose effectivement la question de la parité homme-femme. Ainsi des femmes vont être sur-sollicitées parce qu’elles sont moins nombreuses que les hommes. Donc, on fait toujours appel aux mêmes femmes pour respecter les règles de parité dans les comités que l’on doit composer.»
Pourquoi les filles empruntent elles moins les parcours de sciences que les garçons ? «On a des associations qui, justement, étudient cela. Elles portent, dans ce sens, des actions vers les lycéennes, comme le camp ‘Les cigales’ (Centre international de rencontres mathématiques) à Luminy qui propose des stages de mathématiques aux filles. Le problème vient effectivement de ce qui se passe au collège et au lycée. C’est à ce moment-là, à mon avis, qu’il faut agir. Je pense nécessaire de mettre plus l’accent sur les mathématiques et le français. Et il faut dire aux filles qu’elles possèdent la capacité de tout réussir car elles doutent beaucoup plus d’elles que les garçons. Est-ce que c’est un problème sociétal ? De stéréotypes ? Faut-il une prise de conscience des familles et des enseignants ? Je ne sais pas. Ce qui est sûr ? Nous aurons gagné lorsqu’il n’y aura plus de clivage garçon-fille.»
Quels sont les avantages et les inconvénients à être une femme dans un milieu d’hommes ? «Oui, on peut dire que je travaille dans un milieu d’hommes, ce que je constate notamment lors des conférences que je donne ou auxquelles j’assiste. Pourtant, dans la vie quotidienne, je suis entourée de femmes, du coup, je n’ai pas l’impression d’évoluer dans un milieu dévolu aux seuls hommes.»
Quel conseil donneriez-vous à une femme qui voudrait faire carrière dans votre milieu ? «Il ne faut pas ériger, devant soi, des barrières, mais croire en soi et rejeter les stéréotypes que peuvent véhiculer les métiers où les femmes sont peu nombreuses.»
Le mot de la fin, une devise ? «Etre rigoureux, concentré, absorber l’échec, et ne surtout pas en avoir peur, pour mieux rebondir, car ce sont les échecs qui nous forgent. Enfin, il faut être curieux.»
Le programme de la soirée 18h – 18h30 : Accueil ; 18h30 – 19h : Mot de la présidente – présentation de la bourse Envie d’entreprendre Avignon ; 19h – 21h30 : Interventions des invitées puis échanges avec la salle. 21h30 – 22h30 : Moment convivial et d’échanges autour de planches de charcuterie, fromage et dessert.
Les infos pratiques Jeudi 19 septembre à partir de 18h. Soirée Femmes d’action, Femmes d’exception 2e édition. Soroptimist International Avignon. Novotel Avignon centre. Inscription obligatoire 25€ ici.
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Tout d’abord il y aura la projection du film ‘L’amour et les forêts’ avec Virginie Efira et Melvil Poupaud qui évoque l’emprise au sein du couple. Puis, juste après, aura lieu le débat. Pour y voir plus clair ? Dominique Géroult Thibault, psychanalyste et ancien pharmacien de la Pharmacie principale d’Avignon, qui durant les 40 ans de bons et loyaux service auprès de sa clientèle avait déjà bien compris que les émotions impactaient le corps. C’est elle qui dénouera, pour nous, ce qui se joue et mettra au jour les mécanismes de l’emprise, tant du point de vue ‘du prédateur’ que de ‘la proie’, chacun fantasmant sa relation à l’autre.
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Et pour l’aspect réglementaire et juridique ? La gendarmerie sera bien présente avec Nelly Maurin, adjudant qui œuvre à la Maison de la confiance et de protection des familles en Vaucluse, accompagnée de Shirley Vallalta, maréchal des logis chef.
Ce qu’évoquera le gendarme Nelly Maurin ? Elle présentera la Maison de la confiance et de protection des familles –située à Avignon- et surtout le travail sur les Vif (Violences intrafamiliales). Dorénavant ? C’est la gendarmerie qui entre en lien avec les victimes, dans leur environnement proche et en toute discrétion. Ce que remarque la jeune-femme ? Les violences intrafamiliales sont un fléau de masse et la formation à l’accueil des victimes un véritable enjeu pour la gendarmerie. Cependant, pour libérer la parole, il n’y a pas de place à l’improvisation mais à des techniques pointues qui appellent au tact et à la gradation des faits pour relever les mécanismes destructeurs qui se révèlent au sein de la famille.
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Cet événement A pour mission de faire circuler de judicieuses informations qui permettront aux femmes comme aux hommes d’identifier les situations, des comportements et les discours qui empruntent plus à la manipulation et à la recherche du pouvoir qu’à une relation respectueuse et égalitaire. Des actions de prévention sont également menées par les gendarmes dans les collèges et les lycées, auprès d’associations et de diverses structures, afin que les femmes, comme les hommes et les enfants puissent discerner et comprendre ce qui se joue dans la relation à l’autre.
En savoir plus L’argent sera récolté au profit de La Maison d’Agathe, orphelinat fondé à Pondichéry par l’association avignonnaise Adaïkalam qui accueille des fillettes orphelines ou victimes de violences.
Cet événement est une émanation d’Oranger le monde Dans le cadre de la quinzaine d’activisme –du 25 novembre au 10 décembre- initiée par l‘Unesco (Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture) en 2014, cette lutte est symbolisée par la couleur orange d’où le nom ‘Oranger le monde’ . C’est ainsi que les Sorop du monde entier œuvrent pour faire illuminer les bâtiments et monuments de leurs villes. A Avignon, le Pont Saint Bénézet, L’entrée de la Préfecture de Vaucluse et une partie des remparts ont ainsi été éclairés en orange.
Les infos pratiques Projection du film ‘L’amour et les forêts’. Jeudi 30 novembre. 18h. 20€. Suivi du débat sur l’emprise psychologique, les violences intrafamiliales, l’accueil des victimes dans les gendarmeries de Vaucluse. Cinéma Le Vox, Place de l’Horloge à Avignon. Clôture de la soirée par un pot de l’amitié. Réservation 06 14 32 80 21 et ici. facebook @soroptimistavignon
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Géraldine Parodi, scaphandrière et Présidente de Spero Mare exerce dans le BTP sous-marin. Elle fait partie des invitées de la soirée ‘Femmes d’action, femmes d’exception, organisée par les Soroptimist d’Avignon qui se déroulera à la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Cité papale, cours Jean Jaurès dans l’intramuros, mardi 26 septembre, à partir de 18h, sur réservation.
«Depuis mes souvenirs les plus lointains, j’ai toujours vécu entourée et accompagnée par la mer. J’ai la chance d’avoir eu un papa militaire qui a beaucoup bougé et fait voyager sa famille avec lui, au gré de nombreuses iles comme la Guadeloupe, Saint-Pierre-et-Miquelon sur lesquelles j’ai vécu trois et quatre ans. La mer était toujours présente y compris dans les endroits les plus froids, je restais en contact avec elle puisque je pratiquais le catamaran et la planche à voile. Puis, toute jeune, j’ai passé mes niveaux de plongée. J’ai eu le coup de foudre pour le milieu de la mer. Mon papa était ancien pompier-marin-plongeur à la caserne de la Digue et d’autres endroits. Mon parrain était gendarme-plongeur également. Il a vécu en Nouvelles Calédonie où il était plongeur professionnel. Mon frère faisait de l’archéologie sous-marine avec moi.»
Comment suis-je devenue scaphandrière ? «Je faisais de la plongée de loisir, restant plus d’une heure en plongée à admirer la flore et la faune, mais ce qui m’intéressait véritablement, c’était d’avoir une mission. J’attendais vraiment cela. On m’avait proposé monitrice de plongée mais ce que je souhaitais c’était travailler sous l’eau. Ma vocation est vraiment née lorsque j’ai commencé à faire de l’archéologie sous-marine, utilisant de l’outillage qui me permettait de découvrir des objets, de mener une mission sur plusieurs jours. Je voyais mon travail évoluer. J’étais déjà dans l’esprit de découvrir un chantier, de diriger des équipes, de veiller à la sécurité de tous et de faire aboutir la mission. J’avais besoin de cette adrénaline là. Ce cadre de travail, l’organisation de chantier sous-marine, m’a révélé à moi-même. Puis j’ai basculé sur les travaux sous-marin sur les chantiers.»
Quels ont été les étapes, les événements fondateurs de votre carrière ? «Essayer d’apporter mon savoir, mon expertise aux sachants, aux entreprises qui ont besoin d’intervenir dans ce secteur et surtout, faire évoluer les choses. J’aime me concentrer, réfléchir à la mise en place de nouvelles méthodologies, introduire l’innovation dans les process, et, évidemment, protéger l’environnement en adaptant, au maximum, les prestations, en mesurant leur impact sur l’environnement. »
Prendre en compte et prendre soin de l’environnement «L’environnement tient une part très importante dans ma vie professionnelle et personnelle, ainsi lorsque je démarre un chantier, je me pose toujours la question de son impact sur lui, et comment je pourrais le réduire. C’est tout ce cheminement qui m’intéresse et dans lequel je m’implique.»
Les mentors et personnalités qui ont forgé ma vocation ? «Tout d’abord une ambiance, celle de mon père et de mon parrain puisqu’on se retrouvait toujours dans les casernes de gendarmerie, entourés de blocs de plongée, d’odeurs de néoprène. Je grandissais dans cet univers avec des rigolades à table, des vidéos, des souvenirs et des anecdotes. Ils m’inspiraient déjà alors que je n’avais que 5 ans. Puis il y a eu Serge Ximines du GRASM, le groupe de recherche archéologique sous-marine. C’est lui qui m’a fait passer tous mes niveaux de plongée. Il a été un véritable mentor pour mon parcours. Il m’a tout appris de l’archéologie sous-marine, propulsée dans le monde du travail. Ce sont de très belles années de ma vie.»
Rencontre avec Henri-Germain Delauze, patron de la Comex «Serge Ximines m’a fait rencontrer Henri-Germain Delauze, patron de la Comex, pionnier de l’accès aux profondeurs, qui m’a fait rêver. Il m’a permis de réaliser sous l’eau, une image vue dans un film, que je m’étais promis de vivre un jour : Arriver sur une fouille, entourée de robots éclairant un fond profond. J’ai vécu cela. Il est l’un des hommes qui m’a le plus inspirée. C’était une fouille archéologique sous-marine, au large de l’île Maïre, au large des Goudes. Il s’agissait d’un bateau romain de plus de 2 000 ans, posé à 56m de fond. Notre travail consistait à retirer le sable pour révéler les membrures du bateau, y trouver des objets. Un jour, Henri-Germain Delauze est arrivé avec son imposant bateau, son équipe, un matériel à la pointe de l’innovation et a proposé de nous aider une journée. Je lui ai demandé s’il pensait ‘qu’un jour je pourrais y participer’. Il m’a répondu, ‘Non, pas un jour, maintenant !’ Et j’ai vécu cette image que je m’étais promis de réaliser.»
Comment avez-vous abordé votre carrière et surmonté vos épreuves ? «J’avais déjà un passé de plongeuse archéologue et d’organisation de chantiers, de travail sous l’eau, alors j’étais déjà dans l’élan du travail, je n’en n’avais jamais assez. Une fois sortie de l’eau, j’étais déjà dans les rapports d’intervention. Mais pour débuter dans le scaphandrier… Il n’y avait pas beaucoup de femmes en France, à l’époque. Etre une femme sur chantier était très compliqué pour obtenir du travail. Et puis on m’a donné ma chance sur certains chantiers, l’opportunité de prouver que je pouvais faire comme un homme. De fil en aiguille j’ai gagné la confiance, j’ai pu faire ma place. Mais ça a été des journées à pleurer dans mon coin, des remises en question : Est-ce que je veux vraiment faire cela ? En ai-je le courage malgré l’état d’esprit qui y règne ? Finalement c’est la passion et mon entêtement qui l’ont emporté.»
Le regard des hommes sur les femmes scaphandrières a-t-il changé ? «Oui, sur une partie des hommes, mais il reste du travail à faire. Je comprends beaucoup leur point de vue, notamment à travers ce que disent les équipes. Non pas que les hommes mettent en doute la qualité du travail des femmes sous l’eau, mais plutôt craignent la mise en œuvre de l’ordre du BTP (Bâtiment et travaux publics) terrestre telle que la manutention de charges lourdes. Quand les hommes embauchent des personnes, ils veulent s’assurer que celles-ci pourront bien effectuer le travail de portage et de chargement autant sur terre que sous l’eau. Alors les femmes se sont organisé en s’aidant d’appareils et d’outils leur permettant d’effectuer ces mêmes gestes, de trouver des compromis pour compléter les équipes. Cependant tout le monde, à l’heure actuelle, n’accepte pas les femmes sur les chantiers.»
A-t-il fallu déployer plus de compétences et de qualités pour exercer votre métier ? «Oui. Il a fallu prouver que j’arrivais à me fondre dans l’équipe, il me fallait entrer dans la peau d’un ouvrier, en gommant mon aspect physique. J’ai pu faire ma place doucement. Peu à peu j’ai été envoyée à l’eau, puis obtenu des responsabilités. Le soir, j’allais voir le responsable du chantier et je lui demandais : aujourd’hui qu’est-ce que j’ai bien fait ? Qu’as-tu à me reprocher sur le travail que j’ai pu faire ? Je faisais toujours cette remise en question permanente. En face ils se disaient : ‘Elle me demande vraiment ce que je pense de son travail ?’ Oui, je demandais mes points forts et mes points faibles, je demandais conseil. J’avais cette capacité à être humble et discrète, cela a fait beaucoup pour moi.»
Quels sont les obstacles qui ne s’effacent pas ? «Les obstacles se sont révélés être plutôt des paroles entendues, qui m’ont énormément blessée, mais que j’ai encaissées. Elles sont restées comme des marques indélébiles, même si je suis passé à autre chose grâce à la carrière que j’ai construite au fil des années. Un exemple ? J’avais effectué pratiquement toute seule un important chantier de découpage. Toute l’équipe était fière de moi. Lorsque j’ai enlevé le casque et que le client a vu mes longs cheveux, il a dit : ‘La prochaine fois que vous prenez des cheveux longs sur le chantier, je ne travaillerai pas avec vous.’ Ces paroles m’ont détruite parce que je n’étais plus la femme sur le chantier mais celle qui pouvait leur faire perdre le client à l’entreprise qui m’employait.»
Faire face «J’étais devenue le potentiel problème financier. Cela voulait dire : Si vous la gardez dans vos effectifs, je ne travaille plus avec vous. Alors que je sortais fière, du chantier accompli sous l’eau, je venais de me prendre une terrible claque. L’homme qui a prononcé cette sentence ? Il devait avoir entre 50 et 55 ans. J’avais 29 ans. Je comprends qu’à la suite de paroles aussi blessantes des personnes quittent leur vocation. Pour faire face ? J’ai utilisé ma plus grande arme, j’ai encaissé, j’ai souri. J’ai dit à mon employeur que je prendrais d’autres chantiers chez d’autres clients. Un jour cette personne qui m’avait fustigée a été licenciée et remplacée par une autre personne qui, elle, m’a totalement acceptée. J’ai alors pu travailler avec ce client sur ses chantiers.»
Ce qui m’a fait tenir ? «Une fois encore c’était d’avoir grandi dans un milieu d’intervention ou mon père, mon parrain, chez les pompiers ou dans la gendarmerie sont loin d’avoir la vie facile et doivent faire face à des situations extrêmes. J’avais le caractère qui allait, comme eux, avec ce métier d’intervention.»
Quels sont les avantages et les inconvénients d’être une femme dans un milieu d’homme ? «Je suis une bonne vivante et j’apporte cette fraîcheur dans l’ambiance. Les hommes se confient aussi plus volontiers à vous sur le travail, les manipulations techniques, formulent des demandes de conseils … Nous devenons vite des confidentes sur le chantier. Les inconvénients ? Il n’y a pas forcément d’installations –de toilettes pour être précise- sur les chantiers. Ce sont des détails, mais ils peuvent vous pourrir des interventions. Alors on s’organise au mieux pour que le confort soit des deux côtés. Désormais, on m’implique dans les réunions, dans la sécurité, la prévention. J’ai fait ma place depuis 10 ans, et les hommes, à leur tour, m’ont fait une grande place.»
Le mot de la fin ? «J’ai créé avec Estelle Lefébure Spero Mare, une association à but non lucratif dont le principal objectif est d’agir en faveur du patrimoine sous-marin et de sensibiliser le grand public à la nécessité de le sauvegarder. Pourquoi ? Parce que le scaphandrier est le premier témoin de ce qui se passe au fond puisque nous y travaillons toute l’année. Nous sommes pour beaucoup dans la biodiversité marine. Si effectivement nous faisons du BTP sous l’eau avec de la découpe, du coulage de béton, nous sommes les premiers à nous demander si nous faisons bien, si nous pouvons limiter l’impact et comment, ou comment faire mieux. ‘Le pied lourd’ – comme l’on nomme le scaphandrier – est là pour faire évoluer et maintenir tout ce qui est BTP sous l’eau, ce qui est 98% de notre métier. Mais nous sommes aussi des assistants pour des sociétés de protection de l’environnement, des laboratoires, nous venons aider lors de marées noires. Nous, scaphandriers, ne sommes pas reconnus à notre juste valeur dans beaucoup de choses, dans le travail pénible que l’on fait, et dans le fait que l’on soit également là pour la biodiversité marine dès que l’on a besoin de nous. Le scaphandrier est avant tout un passionné de la mer qui veut la préserver.»
La soirée Femmes d’action, femmes d’exception organisée par le club Soroptimist d’Avignon Mardi 26 septembre 2023. A partir de 18h. Billets ici. Tout le programme ici.