15 communes vauclusiennes reconnues en état de catastrophe naturelle
L’arrêté interministériel du 23 juillet 2023, publié au journal officiel le mardi 26 septembre, a reconnu 15 communes de Vaucluse comme étant en état de catastrophe naturelle, au titre du phénomène de sécheresse et réhydratation des sols survenu en 2022.
Les communes concernées sont : Caromb, Courthézon, Crillon-le-Brave, Gignac, Lapalud, Mirabeau, Le Pontet, Puyvert, La Roque-sur-Pernes, Saint-Martin-de-la-Brasque, Saint-Trinit, Venasque, Villelaure, Violès, et Vitrolles-en-Luberon.
Les personnes sinistrées ont jusqu’au jeudi 26 octobre pour déclarer les dégâts subis auprès de leur compagnie d’assurance.
V.A.
15 communes vauclusiennes reconnues en état de catastrophe naturelle
Ce lundi 3 juillet, la Chambre d’Agriculture de Vaucluse a fait le point sur l’utilisation de la ressource eau par les agriculteurs de la région.
La présidente de la Chambre d’Agriculture de Vaucluse est directe : « Notre objectif premier c’est l’économie d’eau, la sobriété, mais pour produire et pour nourrir la population, nous avons toujours besoin d’eau ». Elle précise sa pensée : « Il pleut de moins en moins au printemps et les températures sont de plus en plus élevées, donc les plantes transpirent et pompent dans l’eau les éléments minéraux dont elle a besoin. Avant, on avait un aléa climatique tous les 5 ans, maintenant, on en a 5 par an ».
Michel Brès, élu de la Chambre, ajoute : « Depuis plus de 900 ans et le Pont Julien par exemple, nos paysans savent économiser l’eau, par aspersion, par réseaux gravitaires (canaux à ciel ouvert), par structures d’irrigation collective. Celle du Canal de Carpentras est la plus importante de France en nombre d’adhérents et de surfaces desservies. Les besoins sont définis par culture et des quotas par secteur pour limiter les prélèvements. Cela permet parfois de les voir baisser de 90%. Nous avons aussi du goutte-à-goutte, de la micro-aspersion qui sont plus sobres en eau, mais qui ont besoin d’une pompe et d’électricité pour fonctionner ».
Georgia Lambertin reprend la parole : « Les années de sècheresse se succèdent, il faut donc contraindre tous les usages. Certes, les agriculteurs sont de gros consommateurs de la ressource eau, mais ils font un maximum d’efforts pour l’économiser. Par bassin-versant, chaque paysan a droit à un quota de prélèvement en fonction de la surface de la parcelle, de son exposition, de la nature de la culture. Il y a des capteurs et des compteurs où s’affiche le volume consommé et en fin d’année, il paie sa redevance. Et s’il a dépassé son quota sans raison, la police de l’eau débarque dans son exploitation et dresse une amende ».
Michel Brès intervient : « Dans notre Domaine expérimental de Piolenc, on teste les sols enherbés ou tondus, des panneaux photovoltaïques au milieu des vignobles pour protéger les ceps et apporter un revenu supplémentaire à l’exploitant, on a aussi des filets anti-grêles qui gardent la fraîcheur plus longtemps, parfois des brumisateurs pour rafraîchir les cultures. Nous faisons aussi des recherches en espèces végétales davantage résistantes au stress hydrique, grâce à de nouveaux porte-greffes qui permettent d’affronter le réchauffement climatique ».
Pourquoi faut-il absolument que l’agriculture dispose d’eau ?
Réponse de Georgia Lambertin : « En 2021, selon la FAO (Organisation des Nations-Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture), 828 millions de personnes souffraient de la faim dans le monde, soit 46M de plus qu’en 2020. Donc pour éviter exodes et famines, et reconquérir notre souveraineté alimentaire, nous avons besoin d’une agriculture forte, moins gourmande en eau, résiliente, ancrée dans la transition écologique, capable de s’adapter aux demandes des consommateurs. Mais pour que le Vaucluse reste attractif pour ceux qui y vivent, comme pour les touristes, nous devons garder nos paysages, nos forêts, nos champs, nos haies, nos bosquets, nos restanques, nos jachères fleuries, notre biodiversité. Et remettre l’agriculture au cœur de l’activité économique du département ».
Claire Bernard, chargée de mission à la Chambre d’Agriculture, témoigne : « Avant, pour un hectare de vigne, il fallait 10 000 à 20 000m3 d’eau par an, maintenant, grâce au goutte-à-goutte, seulement 1 000m3, c’est 10 à 20 fois moins que le canon à eau, c’est dire les économies que les viticulteurs ont réalisées. En plus, la vigne est l’une des cultures les plus résistantes au stress hydrique ».
La présidente de la Chambre d’Agriculture intervient : « L’an dernier, on a pris conscience que l’eau ne coulait pas de source. On a dû apporter aux riverains de l’eau potable par citernes entières sur le Plateau de Sault. Cela fait 40 ans qu’on économise l’eau, on ne peut pas faire plus ». A la fin de la conférence de presse, c’est au tour d’André Bernard, le Président régional des Chambres d’Agriculture de rajouter : « Certes, on a le barrage de Serre-Ponçon, les lacs de Sainte-Croix et du Verdon. Mais depuis 50 ans, on a créé le TGV, agrandi le réseau autoroutier, fait sortir de terre des hôpitaux, des logements, des écoles, mais rien en matière d’hydraulique, alors que la population croît et que les besoins alimentaires suivent la même hausse. Pourtant, depuis les Romains, on a un vrai savoir-faire dans le sud avec le Pont du Gard. Certains ont raison de mettre des réservoirs en bas des gouttières pour récupérer l’eau de pluie. Qu’on cesse de nous bassiner avec l’eau ». Grâce au projet « HPR » (Hauts de Provence rhodanienne), une extension des réseaux d’irrigation devrait soulager les agriculteurs du nord Vaucluse quand on sait que seulement 15 à 20% des terres cultivées dans notre département sont irrigués ».
15 communes vauclusiennes reconnues en état de catastrophe naturelle
Les effets du changement climatique ne se font plus seulement sentir dans les régions particulièrement vulnérables du globe, comme les zones arides du continent africain, l’Asie du Sud-Est ou les îles des Caraïbes – l’Europe est également confrontée à une hausse des phénomènes météorologiques extrêmes et des catastrophes naturelles, comme le montre le graphique ci-dessus basé sur le suivi de la base de données internationales sur les catastrophes (EM-DAT).
Plus de 1.500 événements météo tels que des sécheresses, inondations, températures extrêmes et tempêtes se sont produits dans toute l’Europe entre 1923 et juin 2023, dont les deux tiers au cours du 21e siècle seulement. Bien que la base de données intègre également des catastrophes naturelles qui ne sont pas en corrélation avec le changement climatique, cette accumulation d’événements au cours des 20 dernières années souligne le rôle majeur du réchauffement dans cette évolution. Les inondations (674 événements recensés) et les tempêtes (569) constituent la plus grande part des catastrophes naturelles enregistrées, les températures extrêmement élevées ou basses (278) occupent la troisième place, tandis que le nombre de sécheresses (48) est comparativement plus faible.
Claire Villiers, Statista.
15 communes vauclusiennes reconnues en état de catastrophe naturelle
Ce jeudi 15 juin, la préfecture de Vaucluse a annoncé la levée partielle des restrictions d’eau sur tous les bassins du département, sauf ceux des Sorgues et du Lez. 18 communes sont donc toujours concernées par ces restrictions. Les autres bassins, quant à eux, restent en situation de ‘vigilance’.
Depuis le 12 mai 2023, les bassins des Sorgues, du Lez, du Calavon-amont, de la Nesque et du Sud-Luberon sont classés en ‘alerte renforcée’ et les bassins du Calavon médian, de l’Ouvèze provençale et du Sud-Ouest du Mont-Ventoux en ‘alerte’. Les autres bassins du Vaucluse ont été maintenus en situation de ‘vigilance’.
Grâce aux fortes pluies des dernières semaines, la situation hydrologique s’est globalement améliorée sur plusieurs bassins, en particulier sur le débit des cours d’eau et l’humidité des sols. Cependant, ces pluies n’ont permis qu’une amélioration relative des nappes phréatiques.
Ainsi, le bassin du Lez n’a malheureusement pas bénéficié de pluies aussi abondantes, entraînant le maintien d’une situation des nappes et des cours d’eau très préoccupante pour la saison. En ce qui concerne le bassin des Sorgues, malgré une amélioration significative des débits, la situation des nappes reste basse. Le bassin du Lez reste donc en ‘alerte renforcée’ et celui des Sorgues passe en ‘alerte’. Les autres bassins du Vaucluse sont quant à eux en situation de ‘vigilance’.
Les 5 communes vauclusiennes du bassin versant du Lez :
Bollène
Mondragon
Mornas
Valréas
Visan
Les 13 communes vauclusiennes du bassin versant des Sorgues :
Althen-des-Paluds
Châteauneuf-de-Gadagne
Entraigues-sur-la-Sorgue
Fontaine-de-Vaucluse
Jonquerettes
Lagnes
Le Pontet
L’Isle-sur-la-Sorgue
Morières-Lès-Avignon
Saint-Saturnin-les-Avignon
Saumane de Vaucluse
Vedène
Velleron
V.A.
15 communes vauclusiennes reconnues en état de catastrophe naturelle
Ce lundi 15 mai, la préfète de Vaucluse, Violaine Démaret, a annoncé chez nos confrères de France Bleu Vaucluse de nouvelles restrictions d’eau pour 59 communes du département.
« Je dois prendre des restrictions parce que sinon, le risque principal, c’est qu’on n’ait plus d’eau potable dans le département. » a annoncé ce matin la préfète du Vaucluse, Violaine Démaret, au micro de nos confrères de France Bleu Vaucluse. Ainsi, après les premières mesures mises en place il y a quelques semaines, la préfète de Vaucluse annonce le placement en alerte renforcée de cinq bassins versants. « Ces cinq bassins versants, ce sont ceux du Lez, des Sorgues, du Calavon-Amont, de la Nesque et du Sud-Luberon. » a-t-elle déclaré.
L’objectif en passant ces bassins en alerte renforcée est de réduire de 40% les usages de l’eau, en interdisant notamment, pour les collectivités locales, l’arrosage des pelouses, des massifs fleuris, des espaces verts et des ronds-points, de jour comme de nuit. Les particuliers pourront quant à eux continuer d’arroser leur potager avant 9h le matin ou après 19h le soir, mais ne pourront plus laver leur véhicule hors des stations de lavage professionnelles utilisant du matériel haute pression ou équipées d’un système de recyclage de l’eau. Concernant les piscines, celles-ci ne peuvent plus être remplies.
Concrètement, le placement en alerte renforcée des cinq bassins versants concerne 59 communes du département :
Les 5 communes vauclusiennes du bassin versant du Lez
Bollène
Mondragon
Mornas
Valréas
Visan
Les 13 communes vauclusiennes du bassin versant des Sorgues
Althen-des-Paluds
Châteauneuf-de-Gadagne
Entraigues-sur-la-Sorgue
Fontaine de Vaucluse
Jonquerettes
Lagnes
Le Pontet
L’Isle-sur-la-Sorgue
Morières-Lès-Avignon
Saint-Saturnin-les-Avignon
Saumane de Vaucluse
Vedène
Velleron
Les 5 communes vauclusiennes du bassin versant du Calavon-Amont
Auribeau
Caseneuve
Castellet-en-Luberon
Saint-Martin-de-Castillon
Viens
Les 12 communes vauclusiennes du bassin versant de la Nesque
Aurel
Blauvac
La Roque-su-Pernes
Le Beaucet
Méthamis
Monieux
Pernes-les-Fontaines
Saint-Christol-d’Albion
Saint-Didier
Saint-Trinit
Sault
Venasque
Les 24 communes vauclusiennes du bassin versant du Sud-Luberon
Ansouis
Beaumont-de-Pertuis
Buoux
Cabrières-d’Aigues
Cadenet
Cucuron
Grambois
La Bastide-des-Jourdans
La Bastidonne
La Motte d’Aigues
La tour d’Aigues
Lauris
Lourmarin
Mirabeau
Pertuis
Peypin-d’Aigues
Puget
Puyvert
Saint-Martin-de-Brasque
Sannes
Sivergues
Vaugines
Villelaure
Vitrolles-en-Luberon
Comme en 2022, une attention soutenue est apportée dès à présent au suivi de la sécheresse 2023. En cas d’aggravation de la situation, des mesures de restriction et de limitation des usages de l’eau plus sévères pourraient être engagées prochainement.
J.R.
15 communes vauclusiennes reconnues en état de catastrophe naturelle
Au titre du phénomène de sécheresse et réhydratation des sols survenu en 2022, l’arrêté interministériel du 3 avril 2023, publié au Journal officiel ce mercredi 3 mai, a reconnu comme étant en état de catastrophe naturelle 60 communes de Vaucluse.
Ces communes sont : Apt, Avignon, Le Barroux, La Bastide-des-Jourdans, Beaumont-du-Ventoux, Bédoin, Blauvac, Cabrières-d’Aigues, Cadenet, Caderousse, Camaret-sur-Aygues, Castellet-en-Luberon, Caumont-sur-Durance, Cavaillon, Cheval-Blanc, Entrechaux, Faucon, Flassan, Gargas, Gordes, Grambois, Isle-sur-la-Sorgue, Jonquerettes, Joucas, Lourmarin, Malaucène, Malemort-du-Comtat, Mazan, Ménerbes, Mérindol, Méthamis, Modène, Monieux, Morières-lès-Avignon, La Motte-d’Aigues, Murs, Orange, Pernes-les-Fontaines, Pertuis, Peypin-d’Aigues, Piolenc, Puget, Puyméras, Rasteau, Robion, Rustrel, Saignon, Saint-Christol, Saint-Marcellin-lès-Vaison, Saint-Saturnin-lès-Avignon, Saumane-de-Vaucluse, Séguret, Sérignan-Du-Comtat, Les Taillades, La Tour-d’Aigues, Valréas, Viens, Villars, Villedieu et Visan.
Les personnes sinistrées ont jusqu’au 2 juin 2023 pour déclarer les dégâts subis auprès de leur compagnie d’assurance.
V.A.
15 communes vauclusiennes reconnues en état de catastrophe naturelle
Au vu de l’état des nappes phréatiques et du manque de pluie, quatre bassins du département viennent d’être placés en situation d’alerte sécheresse par la préfecture de Vaucluse.
Depuis le 1er janvier, l’ensemble du Vaucluse subit un déficit pluviométrique. Il ne pleut pas assez. Ce déficit empêche une recharge efficace des nappes d’eau souterraines, dont le niveau est actuellement très inférieur à la moyenne, particulièrement dans certains bassins du département. Face à cette situation, la préfecture vient de prendre un arrêté qui place 4 bassins du département en situation d’alerte : les bassins des Sorgues, du Calavon amont, de la Nesque et du Sud-Luberon. Les autres bassins sont, pour l’heure, maintenus en situation de vigilance.
Ce classement en « alerte » entraîne la mise en application des mesures de restriction de l’usage de l’eau pour les particuliers, les agriculteurs, les industriels et les collectivités. Dans ces 4 secteurs, il est interdit d’arroser les pelouses, massifs fleuris, jardins potagers et terrains de sport de 9h à 19h, mais aussi les espaces verts et les ronds-points. Il est également interdit de laver son véhicule hors des stations de lavage et de remplir sa piscine. Les agriculteurs ont quant à eux l’interdiction de prélever et d’irriguer de 9h à 19h.
Comme en 2022, une attention particulière est apportée dès à présent au suivi de la sécheresse. En cas d’aggravation de la situation et conformément à l’arrêté-cadre départemental, des mesures de restriction et de limitation des usages de l’eau plus sévères pourraient être engagées prochainement.
J.R.
15 communes vauclusiennes reconnues en état de catastrophe naturelle
Le président de la République Emmanuel Macron a dévoilé son Plan eau demandant à tous, d’ici 2030, de passer le cap de 10% d’économies d’eau. Le problème ? Depuis 2014, plus de 2 milliards d’euros dévolus aux Agences de l’eau se sont évaporés au profit du renflouement des caisses de l’Etat. Alors, on parle franc-jeu ?
Sècheresse anticipée, pluviométrie en berne, longue période de canicule, l’or bleu est devenu diamant. Pour faire face ? On redécouvre ce que nos anciens faisaient déjà : la sobriété, la récupération des eaux de pluie, la réutilisation des eaux grises –pour l’usage agricole puis domestique- et un entretien plus sourcilleux des réseaux d’eau.
Du déjà vu et connu Bref, des solutions déjà utilisées également par des pays touchés par la sécheresse liée à une ressource en eau limité tels qu’Israël, l’Egypte et la Lybie. Les plus dépourvus en eau ? Le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord qui totalisent 4,3% de la population mondiale et moins d’1% des ressources en eau douce renouvelable de la planète. Quant à la France ? Selon le World resources institute, la pénurie d’eau pourrait intervenir, en France, d’ici 2040, soit dans… 17 ans, c’est-à-dire demain.
Alors ? Alors, il se pourrait bien que la facture d’eau grimpe. C’est même certain. Pourquoi ? Parce que la réalité est que nous ne payons pas l’eau assez chère. Parce que c’est la ville qui fixe un prix bien en-deçà de ce qu’elle coûte. Pourquoi ? Parce que toucher au prix de l’eau est une manœuvre explosive, mais si c’est l’Etat qui le dit ? Alors les maires seraient peut-être bien moins gênés aux entournures.
Dans les faits ? Les services publics d’eau et d’assainissement sont essentiellement financés par les recettes issues de la tarification de l’eau –donc nous, les contribuables- dont l’augmentation est principalement destinée aux dépenses d’exploitation. Des recettes à conforter en raison des besoins d’investissements croissants –renouvellement des équipements et des infrastructures- pour garantir la durabilité des services publics de l’eau et de l’assainissement, notamment au regard de considérations environnementales et sociales car les enjeux sont croissants et le modèle de financement de l’eau en pleine évolution.
Jeu de dupe et ponction financière Mais voilà, il y a ce qu’on dissimule un chouya : le prélèvement de l’Etat intervenu depuis 2014 au titre du Redressement des finances publiques. En tout, depuis 2014, le Gouvernement aura ainsi prélevé plus de 2 milliards d’€ aux Agences de l’eau ! Si, si ! Dans le détail : 210M€ en 2014, 175M€ entre 2015 et 2017 ; 300M€ en 2018 ; 280M€ en 2019 ; 332M€ en 2020 et 373M€ en 2021, soit 2,020 milliards d’euros) sur les budgets des six Agences de l’eau.
Quand l’eau payée devient un impôt Un mécanisme qui met en péril la bonne gestion de l’eau dont le principe était que ‘l’eau paye l’eau’. Or, là, les prélèvements triennaux de l’Etat auprès des agences de l’eau s’est bel et bien mué en un nouvel impôt.
Le budget des Agences de l’eau Egalement un manque à gagner pour les Agences de l’eau –dont le budget annuel est de 2 milliards d’euros- qui devrait financer un peu plus encore la préservation de la ressource, sa dépollution, l’entretien et le renouvellement des réseaux d’eau. Pour mémoire, les six agences de l’eau en France métropolitaine sont : Adour-Garonne ; Artois-Picardie ; Loire-Bretagne ; Rhin-Meuse ; Rhône-Méditerranée et Corse et Seine-Normandie.
Et le Rhône dans tout cela ? L’Agence de l’eau remarque que les débits d’étiage du Rhône sont en baisse sous l’effet du changement climatique. Pourtant il est le plus puissant fleuve de France et son débit actuel offre une ressource en eau abondante. Le Rhône alimente également de nombreuses zones humides et nappes souterraines et héberge une riche biodiversité.
Sur le plan socio-économique, le Rhône accueille sur ses rives un quart de la population et des emplois du bassin Rhône Méditerranée, et génère un quart de la production électrique du pays (nucléaire + hydroélectrique). C’est aussi une ressource pour de nombreux autres usages : navigation, alimentation en eau potable, irrigation agricole, activités industrielles, usages récréatifs…
Le Rhône impacté… depuis 60 ans ! Pourtant le Rhône n’est pas inépuisable et est même impacté par le changement climatique. Les débits moyens du Rhône ont déjà diminué sur les 60 dernières années : de -7 % à -13 % de l’amont (Pougny) à l’aval (Beaucaire) entre 1960 et 2020. À l’horizon 2055, les débits d’étiage à l’aval –Beaucaire- pourraient baisser de 20% dans les 20 prochaines années. Pire, la baisse du niveau de l’eau du Rhône laisserait un passage grandissant à l’eau de mer dans le Rhône. La solution ? Maintenir à une certaine hauteur, par voie de barrages successifs, de l’eau du Rhône… Mais pour le moment ça n’est pas le cas.
Le dernier grand aménagement hydroélectrique date de 2015 ! Là encore le bât blesse puisqu’à bien y regarder, le dernier grand aménagement hydroélectrique en France est considéré être le barrage-prise d’eau de Livet avec la Centrale hydroélectrique de Romanche Gavet en Auvergne-Rhône-Alpes… Dont la construction a démarré en 2015 et l’édifice inauguré en 2020.
Et si on parlait des centrales nucléaires ? Si l’agriculture est la première activité consommatrice d’eau à hauteur de 58% devant l’eau potable qui, elle, intervient à 26%, le refroidissement des réacteurs des centrales nucléaires électriques monte sur la 3e place du podium avec 12% de consommation d’eau, de la consommation totale française, d’après le service des données et études statistiques du Ministère de la Transition écologique.
Et des prélèvements bruts ? Le refroidissement des centrales consomme environ 15,3 milliards de m3 soit près de la moitié des prélèvements totaux annuels en France. L’intégralité de ces volumes est considérée comme restituée aux cours d’eau, même si elle se révèle un peu plus chaude pour certaines centrales nucléaires. Toujours en France métropolitaine, le volume total d’eau consommé –qui correspond à la part de l’eau prélevée mais non restituée aux milieux aquatiques est estimée à 4,1 milliards de m3 en moyenne, sur les années 2010-2019. Quant aux centrales à tours aéro-réfrigérantes, leur panache blanc de vapeur enverrait dans les cieux jusqu’à 22% de la précieuse eau.
La bassine est-elle pleine ? Quant aux bassines ? La construction de réserves, de retenues d’eau pour irriguer les cultures n’est pas nouvelle. Elle date des années 1990. Le principe ? Construire des ouvrages artificiels, en plaine, destinés à stocker de l’eau prélevée en hiver de novembre à mars –puisée dans les cours d’eau ou dans la nappe phréatique- pour irriguer les cultures en période de sécheresse.
Ce que craignent les opposants ? Un accaparement de l’eau des nappes phréatiques au bénéfice d’un modèle agro-industriel dévastateur de productions par ailleurs gourmandes en eau comme le maïs destiné à l’élevage industriel, au détriment de solutions locales et paysannes. Mais surtout, les opposants craignent l’iniquité entre les agriculteurs irrigants et les autres. Car Environ 20% des exploitations agricoles sont équipées d’un système d’irrigation et 5% de la surface agricole utile (SAU), soit 1,5 million d’hectares, est irriguée.
La reforestation Pour les opposants, la recharge naturelle des nappes phréatiques passe par la reforestation, le développement des prairies avec la plantation de haies, qui alimentent les eaux de surface et les nappes en eau de qualité. Au Chili, qui utilise les mega-bassines depuis 1985 pour préserver son modèle économique d’exportation d’avocat, raisin, noix, l’eau est destinée à 73% à l’agriculture et particulièrement aux grands agriculteurs exportateurs au détriment des petits éleveurs de bétail et paysans qui ont dû abandonner leur territoire et, en cela, les réservoirs ont renforcé cette dépossession. Les terres alentours des retenues d’eau de la province de Petorca au Chili sont devenues désertiques où seuls survivent les cactus, alors que le paysage méditerranée de garrigue provençale, encore présent il y a 15 ans, a désormais totalement disparu.
En France Actuellement, la France accueille 130 bassines. Celles de Sainte-Soline, dans les Deux Sèvres, devraient être au nombre de 16 pour contenir près de 6 millions de m3 dévolus –soit l’équivalent de 1 500 piscines olympiques- aux cultures des agriculteurs. Beaucoup d’entre-elles ont vu le jour en Poitou-Charentes et d’autres dans les Alpes pour la fabrication de la neige artificielle. Les craintes ? La captation de l’eau l’été pour les champs perturberait la remise à niveau des nappes phréatiques, l’irrigation en eau des cultures des petits paysans et assècherait les forages, particulièrement en été. Les hydrologues attirent même l’attention de tous, sur le fait que l’installation de bassines est directement corrélé aux restrictions d’eau demandées par les préfets, de plus en plus tôt dans l’année.
Mais comment la planète bleue peut-elle manquer d’eau ? Si notre planète est recouverte à 70% d’eau moins de 2% seraient accessibles.
Quelle ressource en eau douce ? La ressource en eau douce, en France métropolitaine, en provenance de cours d’eau, de lacs et dans les nappes phréatiques, est de 210 milliards de m3 qui se renouvellent chaque année tandis que le prélèvement est de 31 milliards de m3. Egalement, le volume total d’eau consommé qui correspond à la part prélevée mais non restituée aux milieux aquatiques est estimée à 4,1 milliards de m3 en moyenne sur les années 2010-2019 suivant le même organisme statistique (SDES).
Le coût supplémentaire de l’eau ? Trois paramètres interviennent dans le prix de l’eau : son extraction, son transport et son traitement. Et puis, il y a aussi des écueils auprès des opérateurs comme ceux qui ne délivrent pas de relevé précis de l’eau mais une estimation de la consommation, même si certains, comme au Grand Avignon, missionnent désormais La Poste pour en faire le relevé. A bien y regarder encore, même en mettant les embouts recommandés aux robinets pour économiser l’eau, à la sortie et même s’il nous semble avoir économisé l’eau, la facture ne baisse pas. C’est donc bien que le montant de la facture augmente. Autre indice de taille, désormais depuis bien deux ans, les mairies sont de plus en plus nombreuses à interdire la construction de piscines chez le particulier.
Comment quantifier notre consommation ? En moyenne, en France, chaque personne utilise environ 143 litres d’eau par jour. 15% de la consommation d’eau domestique passe par la cuisine et le débit du robinet est de 12 litres d’eau par minute. Le lave-vaisselle économise 85% d’eau par rapport à une vaisselle faite à la main, à condition de ne pas passer la vaisselle au préalable sous le robinet.
Prix de l’eau potable et de l’assainissement collectif Le prix moyen (en euros TTC) du service de l’eau et de l’assainissement collectif (abonnement inclus) – s’élève au 1er janvier 20214 à 4,3 €/m3 (2,11 €/m³ pour part de l’eau potable et 2,19 €/m³ pour la part de l’assainissement collectif), pour une consommation annuelle de référence de 120 m3. Ce prix moyen global recouvre une forte variabilité : 80 % de la population bénéficie d’un prix de l’eau potable compris entre 1,6 €/m3 et 2,72 €/m3 et d’un prix de l’assainissement collectif compris entre 1,37 €/m3 et 3,05 €/m3.
Lire sa facture En moyenne, la part fixe (ou abonnement) représente 17 % de la facture d’eau potable et 9 % de la facture d’assainissement collectif. La facture moyenne mensuelle TTC pour l’abonné est de 43€/mois, dont 21,10€ pour l’eau potable et 21,90€ pour l’assainissement collectif. Concernant l’origine de l’eau à destination de la consommation humaine, la part des eaux souterraines dans les prélèvements d’eau représente la plus haute part, s’établissant à 66 %. Source Office Français de la biodiversité.
En mars, dernier l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse avec, en tête, son directeur général, Laurent Roy, a invité, à Avignon, plus de 200 acteurs issus des Collectivités territoriales, de l’agriculture, des associations, à échanger autour de l’eau et de l’agriculture.
Et si on parlait Agriculture ? Thèmes abordés : Une agriculture plus sobre en eau et moins polluante dans un contexte de changement climatique ; la préservation des milieux aquatiques, de la biodiversité et la souveraineté alimentaire. Côté finances ? C’est que l’Agence de l’eau Rhône, Méditerranée Corse est un partenaire de choix apportant, entre 2019 et 2022, 237M€ d’aides aux agriculteurs.
Le mot de Laurent Roy Pour le directeur-général de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, le monde agricole doit accélérer sa mue pour une agriculture plus sobre en eau et moins polluante garantissant la souveraineté alimentaire du pays. Les solutions sont déjà mises en œuvre avec le maintien de l’eau dans le sol, le pilotage des systèmes d’irrigation, le choix de variétés plus résistantes et des cultures économes en eau. Et même la réutilisation des eaux usées pour l’agriculture, comme cela se fait déjà sur le territoire, tout comme le lavage des rues.
Soyons précis A l’échelle du bassin Rhône-Méditerranée, les volumes d’eau les plus importants sont utilisés pour l’irrigation agricole avec 49% de prélèvements dans le milieu naturel, suivis par ceux destinés à l’eau potable, puis aux activités industrielles. En région Provence-Alpes-Côte d’Azur et partie languedocienne de l’Occitanie, ce chiffre grimpe à 71% pour l’usage agricole. Il est donc nécessaire de produire avec moins d’eau.
Moins d’intrants Autre problématique ? La directive européenne sur l’eau potable fixe de nouvelles règles pour la santé humaine notamment face aux risques de contamination par les eaux. Or, actuellement, 46% des rivières du sud du bassin sont encore polluées par les pesticides alors que l’échéance du retour au bon état des eaux est fixé à 2027, soit dans 4 ans.
Appel à manifestation d’intérêt d’1,5M€ et de 10M€ Dans ce cadre, l’agence de l’eau a lancé un appel à manifestation d’intérêt de 1,5M€ pour soutenir l’émergence de filières à bas niveau d’intrants et sobres en eau. L’agence va également plus loin avec un nouvel appel à manifestation d’intérêt ‘Eau et climat, agir plus vite, plus fort sur les territoires doté d’une enveloppe de 10M€ qui peut apporter jusqu’à 70% d’aides aux projets innovants d’adaptation au changement climatique.
15 communes vauclusiennes reconnues en état de catastrophe naturelle
Bien que nous soyons très tôt dans la saison, la situation hydrologique en Vaucluse est d’ores et déjà préoccupante. La préfecture de Vaucluse anticipe l’évolution de la situation et place le département en vigilance sécheresse. Cette situation n’appelle aucune restriction des usages de l’eau pour le moment.
La préfète de Vaucluse vient de placer le département en vigilance sécheresse. En effet, la préfecture estime que la situation actuelle est « préoccupante » du fait du manque de pluie depuis le début de l’année et des prévisions météorologiques qui ne prévoient pas de pluies significatives.
La préfecture précise que cette vigilance n’appelle aucune restriction des usages de l’eau pour le moment. En revanche, elle rappelle qu’il est de la responsabilité de chacun d’économiser sa consommation d’eau.