22 novembre 2024 |

Ecrit par le 22 novembre 2024

Marine Guillemot et Joël Canat exposent au Château du Barroux

Rendez-vous avec François Cance, le président d’Arthotèque, l’association qui propose la découverte d’œuvres des artistes du Luberon. Nous voici au pied du très majestueux Château du Barroux. Nous y découvrirons les œuvres subtiles et colorées de deux artistes : Marine Guillemot, amoureuse du végétal et Joël Canat sculpteur exposant, pour l’occasion, ses œuvres en bois.

« Le panorama qui paraît derrière la silhouette de Marine Guillemot appartient tout entier à la Couronne anglaise, relève amusé François Cance, président d’Artothèque. J’ai voulu réunir ces deux artistes, très proches de la nature, dans ce lieu du patrimoine, le Château du Barroux, récemment acquis par mes amis Fanny et Jean-Baptiste Vayson. Je trouvais que leur courage de lier leurs vies au destin de ce fabuleux édifice historique pour le préserver et le faire vivre et d’y inviter deux artistes : Marine Guillemot et Joël Canat épris de nature, révélait à quel point le patrimoine historique et son environnement naturel sont liés et précieux. »

Marine Guillemot ? C’est une silhouette fine et silencieuse dotée de deux grands yeux bruns qui détaillent l’univers, du plus petit au plus grand. C’est comme souvent une artiste à la sensibilité à fleur de peau, une femme qui se nourrit de l’ambiance, du moment, du subtil et de l’infini. D’une approche plutôt effacée voire neutre, elle marche à pas de loup, observant la poésie de l’infiniment petit, la majesté de la nature, le dépouillement laissant paraître l’essentiel. Ses recherches rejoignent, en cela, les travaux d’Anne-K.  

Marine Guillemot, artiste du végétal, Copyright MH

Mettre au jour
Alors apparaissent des splendeurs, la dentelle des feuilles devenues papier de soie délicatement nervuré. Marine Guillemot en fait des robes, des paysages, des ambiances tour à tour indigo, tourbées, garancées. Souvent elle plaque, entre deux verres, ses œuvres comme pour les suspendre dans le temps et l’espace.

Mais avant cela ?
C’est la vision d’une Marine Guillemot qui arpente le Luberon que nous percevons, à la recherche de feuilles fraîches de genêt, de lavande, d’épines de pin et aussi de feuilles d’olivier, de micocoulier qu’engloutissent son congélateur, pour les travailler l’hiver venu.

Papérisation des feuilles
Les tableaux de Marine Guillemot évoquent parfois des robes –peut-être en hommage à son ancien métier car elle fut une maquilleuse-plateau très recherchée voyageant dans le monde entier à Paris, Milan, New-York, Los Angeles, Londres- d’autres fois exécutant des paysages, surgis de camaïeux de couleurs conçus à partir de pigments -car Marine Guillemot vit à côté d’Okhra dont elle a suivi les formations- comme l’indigo pour le bleu, la garance pour les rouge et orange, la gaude pour les jaunes, le noir galle de chêne, la grenade pour les gris et les noirs.

Les presses
Après de longs et minutieux process, une technique asiatique ancestrale de papérisation comprenant trempages, brassages, cuissons et temps de presse -fabriquées par l’artiste elle-même à l’aide de planches et de serre-joints- les feuilles délivrent, enfin, leurs délicates architectures, sèches, invincibles, éternelles, couchées sur de grands draps pour parfaire le séchage et la mise en forme de ce tissage de feuilles entremêlées naturellement. Parfois, au creux de l’œuvre, une touche d’or surgit, comme la signature de l’artiste. Peut-être pour nous inviter à discerner l’or qui nous entoure et auquel nous demeurons trop souvent aveugles. Le travail de Marine Guillemot est finalement une très majestueuse ode à la nature dont nous sommes humblement issus.

Marine Guillemot au travail avec ses presses dotées de serre-joints et de poids, dans son atelier DR



Joël Canat
Joël Canat est le sculpteur chercheur du volume et de l’équilibre. Alors qu’il commence à sculpter le bois parce qu’il a planté sa vigne et a dû, pour cela sacrifier des chênes, il travaille la forme et les courbes, les inscrivant dans un nouveau cadre, un nouvel espace. Très vite séduit par l’acier, le corten et l’inox, il exécute d’abord un carton de ses sculptures avant de se mettre à l’ouvage, de les faire découper, plier, souder, tout d’abord en petit format pour, très vite, tutoyer les grands formats -parfois plus de 3 mètres- et déployer ses œuvres dans les jardins et les parcs, invitant le soleil, la pluie et le vent à les façonner, à leurs imprimer de nouveaux mouvements, de nouvelles patines. Cet homme aussi fraternel que curieux de tout, à l’œil affûté et aux réalisations exigeantes, mêle avec plaisir ses œuvres à celles de Marine Guillemot.
Vous pourrez ainsi les retrouver, tous deux, dans cette exposition proposée par François Cance à ses amis les propriétaires du Château du Barroux, Fanny et Jean-Baptiste Vayson de Pradelle. Les feuilles de Marine Guillemot bruissant et chuchotant aux oreilles des totems de Joël Canat, la part du féminin et du masculin s’épousant dans un dialogue chorégraphique délicatement complémentaire.

Anecdote
Alors que Marine Guillemot me fait visiter l’exposition, elle s’arrête, me montrant un petit fenestron devant lequel se sont arrêtés tant de paparazzis pour essayer de voler une image de Lady Di dans la piscine de cette maison appartenant à la couronne d’Angleterre.

Propriété de la Couronne d’Angleterre où Lady Di venait se ressourcer et échapper au monde Copyright MH

Les infos pratiques
Marine Guillemot, peintre du végétal et Joël Canat, sculpteur exposent leurs œuvres au Château du Barroux, du village éponyme jusqu’au 30 juin. marine.guillemot@gmail.com. instagram guillemotmarine.artAtelier show-room. 1, rue Pascal Hilarion Pascal à Saint-Saturnin-lès-Apt 06 72 47 24 19

François Cance au Château du Barroux Copyright MH


Marine Guillemot et Joël Canat exposent au Château du Barroux

Olivia Trégaut, sculpteur animalier, s’est installée à Oppède-le-Vieux où naît, au creux de son atelier, une kyrielle d’animaux comme autant de témoignages de la vie sauvage et fragile qui s’effondre. Alors, pour sensibiliser les amateurs d’art et de vie sauvage, l’artiste leur donne vie à partir du grès-céramique et du bronze.

«Je suis très touchée par la disparition des espèces et très engagée dans des associations pour leur protection. C’est le prolongement de mon investissement pour tous ces êtres qui vivent avec nous sur la planète et en danger d’extinction. Je suis née en région parisienne, bien loin de la nature. C’est le petit écran qui, le 1er, a su sensibiliser toute ma génération au monde des animaux sauvages. Il y avait ‘Le monde des animaux’, l’épopée du commandant Cousteau, la série culte ‘Daktari’ avec le lion Clarence et Judy la guenon, ou encore ‘Flipper le dauphin et ‘Belle et Sébastien’ pour ouvrir une porte sur ces mondes lointains. Peu à l’aise dans ma scolarité, j’ai eu la chance d’intégrer l’école privée Sainte-Thérèse à Paris qui promouvait un autre enseignement et nourrissait une forte approche aux arts. Préparée au concours de l’école Boulle (école supérieure aux arts appliqués) j’ai pu enfin m’engager dans la voie qui était la mienne puis intégrer le Créar (Ecole d’art) où j’ai rencontré un céramiste qui devint mon époux.

Le début de l’aventure ?

Notre installation dans un modeste garage à Cavaillon avant de gagner Oppède-le-Vieux grâce au maire de l’époque d’Oppède-le-Vieux, Albert Calvo, qui nous a beaucoup aidés à nous y installer. Là-bas nous pouvions commencer à exercer notre rêve : la céramique pour mon mari, Denis Bouniard, et la sculpture pour moi. Mon mari a commencé à vendre ses céramiques sur les marchés de potiers. Mais c’est en me portant acquéreur, lors d’une brocante, d’une importante pile de magazines ‘Terre sauvage’, que ma vocation s’est faite jour, notamment grâce au fabuleux travail des photographes animaliers.

Mon premier essai de sculpture ?

Des ours blancs s’affrontant sur la banquise et, déjà, les iguanes des îles Galápagos. Je suis très attirée par la différence, par les animaux que l’on connaît peu, souhaitant partager cet émerveillement que j’éprouve pour cette luxuriance d’intelligence et de formes du monde animal sauvage. Les sculptures ont émergé du grès dont certaines seront destinées à être coulées en bronze, dans les ateliers de la fonderie Barthélémy à Crest (26). La crise sanitaire m’a, comme tout le monde, bousculée car je devais être l’invitée d’honneur du Salon international des artistes animaliers de Brie-sur-Marne. Pour cette manifestation, j’ai créé plus de 30 œuvres disponibles à la vente entre 280 et 1 200€ en engobes porcelaines sur grès et en bronze pour lesquelles il faudra compter entre 1 500 et 15 000€. Quant au salon de Brie-sur-Marne ? Il est reporté en 2021.»

Le travail d’Olivia Trégaut est visible, sur rendez-vous, à son atelier 24, rue Sainte-Cécile à Oppède-le-Vieux. 04 90 76 75 10.  contact@olivia-tregaut-sculpture.com / www.sculptureanimaliere.com

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