23 juillet 2024 |

Ecrit par le 23 juillet 2024

Coline Serreau seule en scène et sans filet à la Scala Provence

Si on vous dit Coline Serreau ? On répond immédiatement Trois hommes et un couffin

Mais connaissez vous Coline Serreau la trapéziste ? La dénicheuse de talent hip hop, la metteuse en scène d’Opéras à Bayreuth, la présidente de l’académie Fratellini, bien sûr la réalisatrice de Trois Hommes et un Couffin mais aussi de La Crise avec Maria Pacôme.

Une seule en scène radieuse et décapante

Elle n’a pas changé : toujours son beau sourire et sa chevelure de lionne. Elle va nous raconter sans chichi sa « belle histoire », histoire d’une vie bien remplie avec de belles rencontres, des anecdotes cocasses et des dessous de tournages hilarants. Des documents d’archives sont projetés judicieusement pour permettre  de découvrir des pépites telles que l’Opéra « la Chauve Souris» monté en hip hop , André Dussolier s’essayant x fois à une réplique dans Trois Hommes et un couffin ou Maria Pacôme en tournage à l’abri d’une borie. On rentre aussi dans l’intimité familiale avec l’arrivée de la télévision, le branchement de la machine à laver , la recherche d’argent de poche. Bref un spectacle comme on les aime où à travers un personnage familier on (re)découvre une époque, des souvenirs qui ressurgissent, des pensées qui se rejoignent.

Il n’y avait que deux dates pour Coline Serreau à la Scala Provence correspondant aux deux lundis de relâche. Le spectacle peut se voir en automne 2024 au Théâtre Michel à Paris.


Coline Serreau seule en scène et sans filet à la Scala Provence

La pièce de Marivaux revisitée par Thomas Joly

Thomas Jolly nous proposera ce vendredi 5 avril une version chatoyante de la pièce de Marivaux : quelques ampoules, des guirlandes lumineuses, des serpentins de papier et le cadre féérique est posé pour cette histoire d’amour qui tournera à la faveur des amoureux sincères et naïfs.

Une fée, amoureuse d’Arlequin, le séquestre. Son beau visage l’a tant séduite qu’aveuglée, elle n’a pas pris la mesure de son manque d’esprit et de sa grande ignorance de toute chose. Elle espère bien toutefois se faire aimer de lui. Mais c’est sans compter sur la force et l’innocence des premiers sentiments amoureux que le bel Arlequin va nourrir pour une jeune bergère des environs.

Thomas Jolly,  metteur en scène de Starmania et directeur artistique des cérémonies d’ouverture des Jeux Olympiques en juillet 2024

On connaît bien Thomas Joly à Avignon et sa compagnie La Piccola Familia : il a créé en 2014 lors du Festival d’Avignon, Henry VI de William Shakespeare, dans un spectacle-fleuve de 18 heures. Il conçoit également pour le Festival d’Avignon en 2016 Le Ciel, la Nuit et la Pierre glorieuse un feuilleton théâtral dans la cour de la bibliothèque Ceccano, retraçant l’histoire du festival en seize épisodes. Il propose avec l’auteur Damien Gabriac, les Chroniques du Festival D’Avignon, programme court diffusé sur France Télévisions. Sa création de Thyeste de Sénèque ouvre la 72e édition du Festival d’Avignon en 2018 dans la Cour d’honneur du Palais des Papes.

Vendredi 5 avril. 20€. 18 à 35€. La Scala. 3 rue Pourquery de Boisserin. Avignon. 04 90 65 00 90.


Coline Serreau seule en scène et sans filet à la Scala Provence

Un conte musical écologique en forme de fable animalière, à découvrir en famille

Ce premier conte symphonique environnemental est tout droit sorti de l’imagination de Stéphane Michaka et composé par Sarah Lianne Lewis. La mer exerce sur l’homme une irrésistible attraction. Le mystère de ses profondeurs insondables, sa beauté et ses dangers ne cessent d’inspirer les artistes. Parmi eux, les musiciens ne font pas exception. Alors, prêt à prendre le large à bord d’un bateau-orchestre ? Prêt à partir à la rencontre des animaux qui peuplent les fonds marins ? Embarquement pour un concert en forme de plongée sous-marine ! 

L’histoire en quelques mots

Sur une île de l’Atlantique Nord, Lise, dix ans, recueille des animaux polaires échoués par la fonte de la banquise. Ours blancs, manchots, chiens de traîneau, phoques et macareux : ces bêtes sont douées de parole ! Les voilà qui plaident la cause des habitants de l’Arctique menacés d’extinction. Mais si la banquise disparaît, la petite île de Lise n’est-elle pas en sursis ?

L’Orchestre National Avignon Provence, la pianiste Vanessa Wagner et la comédienne Céline Milliat-Baumgartner

À travers les yeux d’une jeune fille confrontée à la menace climatique, un piano, un orchestre symphonique et une comédienne racontent une histoire urgente, comme l’est notre époque, pour mesurer les défis à relever et nous frayer un chemin vers l’avenir. En effet, l’heure est à la préservation de notre environnement. Imagée à souhait, la musique de la compositrice galloise Sarah Lianne Lewis puise dans l’orchestre un tonitruant bestiaire. La mer est une source d’inspiration infinie pour celle qui a grandi et vit encore sur les côtes du Pays de Galles. Sa partition se nourrit de la multitude des sons qui nous entourent dans le monde et qu’elle réinvente en musique, créant un univers à la fois inouï et familier.  Le piano sert de repère dans l’exploration sonore de paysages marins brumeux et de glaciers lointains et menacés.

Direction musicale : Nicolò Umberto Foron
Piano : Vanessa Wagner
Récitante : Céline Milliat-Baumgartner
Textes : Stéphane Michaka
Collaboratrice artistique : Julie-Anne Roth
Orchestre national Avignon-Provence
Sarah Lianne Lewis, L’Île des Jamais Trop Tard

Samedi 17 février. 16h. 10 à 20€. La Scala. 3 rue Pourquery de Boisserin. Avignon. 04 90 65 00 90. l


Coline Serreau seule en scène et sans filet à la Scala Provence

Le chorégraphe Edouard Hue présentera son œuvre Dive ce mardi 30 janvier à la Scala Provence à Avignon.

Un chorégraphe insatiable

Edouard Hue, c’est d’abord un danseur qui après avoir fait une carrière internationale, notamment pour les chorégraphes Hofeshhechter, Damien Jalet ou Olivier Dubois, crée en 2014 la compagnie de danse contemporaine franco-suisse Beaver Dam Company. Il enchaîne alors des solo (Forward), duo (Murk Depths, Shiver) et autres créations de groupe comme All I Need. En 2021, il se tourne aussi vers le jeune public avec Youmé, une manière de faire « ce que je n’ai pas le droit de faire dans mes autres créations : être plus narratif avec une dramaturgie, des histoires qui seront comprises. Rêver comme les enfants, créer des monstres, des forêts, revenir à un imaginaire très simple. »

Une page se tourne, pour cette nouvelle création Dive. Qu’est-ce qui vous fait avancer Edouard Hue ?

« Je m’interroge sur la provenance de l’instinct et les éléments qui le constituent. Qu’est-ce qui me fait avancer ? Je crée de plus en plus avec les Ballets, pour le collectif même si ma démarche a toujours été collective. La Compagnie évolue. Tous les ans, on est un peu plus renommé et c’est ça qui me donne envie de continuer. C’est une évolution passionnante avec des collaborations qui durent. Qu’est-ce qui m’inspire ? Tous les projets sont différents, chaque fois une nouvelle aventure et si elle est identique à une précédente le but c’est de le faire encore mieux. Je ne suis pas encore usé !

Avec Dive, il questionne l’instinct

« Depuis 10 ans, je crée à l’instinct, donc j’ai eu envie maintenant de me demander qu’est-ce que l’instinct ? D’où ça vient ? L’instinct vient du corps, donc je vais aller l’écouter ! C’est une vision d’artiste, inspirée de mon vécu : je suis allé écouter l’intérieur de mon corps à l’IRCAM (l’Institut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique) dans une chambre sourde, ça coupe le son à 99 %. J’ai donc plongé dans mon corps d’où le titre anglais Dive – plonger, se plonger -. »

Le tâtonnement dans le processus de création

« Il y a des semaines de recherches, de tests, de propositions artistiques. Le spectacle est en deux parties : dans la première on est dans la réalité, on s’inspire des autres, on développe une gestuelle ancrée dans le réel avec des bruitages corporels proposé par le compositeur Jonathan Soucasse. La deuxième partie est plus abstraite, avec un son beaucoup plus brut, plus électro, beaucoup plus gras. C’est ma vision de l’instinct. »

Pour nous donner envie de venir…..

« C’est la pièce qui est la plus proche de ce que je suis, la plus honnête et la plus proche d’une qualité de corps qui m’est propre. »

Mardi 30 janvier. 19h30. De 12 à 30€. La Scala. 3 rue Pourquery de Boisserin. Avignon. 04 90 65 00 90.


Coline Serreau seule en scène et sans filet à la Scala Provence

Jos Houben, pur produit de la célèbre école Jacques Lecoq installée depuis la rentrée 2023 en Avignon

Il a fait ses études à l’École Jacques Lecoq dont il est désormais enseignant depuis 2000. Une école internationale du rire qui privilégie l’improvisation, l’acte physique pour révéler ( et non pas formater) l’artiste en devenir et enrichir son parcours artistique. En Grande-Bretagne il co-produit et joue pour la télévision dans des programmes et séries burlesques. En France, il collabore régulièrement en tant que comédien  avec le compositeur contemporain Georges Aperghis. Il a travaillé  avec la Comédie-Française. Il publie en 2022 Le Chien de Bergson, dialogue autour de l’art du rire en collaboration avec Christophe Schaeffer. Il intervient  dans le monde entier auprès de compagnies de théâtre, d’opéra, d’écoles de cirque, d’organisations internationales, d’universités, de festivals, d’écoles de danse et de magiciens en tant qu’enseignant ou en tant que consultant. 

« l’Art du rire »,  seul en scène de Jos Houben, un masterclass d’un genre particulier, entre philosophie et anthropologie.

Il y dissèque les mécanismes du rire, en analyse leurs causes et leurs effets. Rien ne résiste à la perspicacité de son exposé : nos mimiques, nos gestes, nos comportements recèlent un potentiel comique que son œil expert et son art, immense, de comédien savent retranscrire sur scène en révélant leur caractère saugrenu et burlesque. Des premiers pas de bébé à notre façon de marcher, de la chute d’un quidam dans un restaurant à la façon de prononcer les noms de fromages, il révèle tous ces infimes éléments, souvent insaisissables, qui déclenchent le rire.

Vendredi 19 janvier. 20h. 15 et 20€. La Scala. 3 rue Pourquery de Boisserin. Avignon. 04 90 65 00 90. lascala-provence.fr


Coline Serreau seule en scène et sans filet à la Scala Provence

Respire ! La bouleversante injonction de Romane Bohringer à la Scala Provence cette semaine. Un long monologue écrit d’une traite par Sophie Maurer, mis en scène par Panchika Velez et interprété par Romane Bohringer

Une nuit durant, dans un couloir de maternité, une mère attend. Elle espère, désespère, espère de nouveau que son enfant née quelques heures auparavant parviendra à respirer seule. Derrière la vitre qui les sépare, la mère parle à sa fille, pour tenter comme elle peut de l’attirer vers le monde des vivants. Une nuit durant, dans ce couloir, une mère attend et vacille entre la rage et la supplique, en animal doutant de ses forces.

Après «  L’occupation » d’Annie Ernaux  joué à guichet fermé au Théâtre des Halles au Off 2022, Romane Bohringer revient en Avignon pour nous donner une interprétation sensible de ce texte qui va bien au delà du thème annoncé

Romane Bohringer est une actrice, réalisatrice, scénariste, metteuse en  scène que l’on aime . Elle nous touche en choisissant d’aborder des thèmes sensibles : années sida avec les Nuits fauves en 1992,  la jalousie dans un seul en scène « L’occupation », l’amitié sur fond de Shoah dans une Mina Tannenbaum bouleversante (1994), la séparation en tant que réalisatrice de son premier film  «  l’amour flou en 2018. Touchante elle l’est par son physique et sa voix douce et la force qui se dégage d’une empathie naturelle.

Envie d’en savoir plus sur cette artiste prolixe mais néanmoins exigeante lors d’un entretien téléphonique avant sa venue en Avignon.

Que nous diriez vous pour parler de Respire ? 
Je dirai que le texte de Sophie Maurer est absolument bouleversant, consolateur dans un certain sens. Il emporte les spectateurs dans une émotion profonde et nécessaire. Au delà de l’histoire qui peut paraître effrayante (une jeune mère attend dans le couloir d’un hôpital, son bébé est entre la vie et la mort), c’est moins un texte de situation qu’un texte de mots, un chant intérieur, un chant de désarroi.

Comment avez vous abordé ce texte ?
Je n’ai pas abordé le texte comme un texte de personnage. Ce n’est pas l’histoire d’une mère dans un hôpital qui m’a donné envie de dire ce texte. Je ne l’ai d’ailleurs pas abordé comme un personnage mais comme une parole, comme un chant, comme un partage avec le public d’une parole qui m’a bouleversée. Ce texte dit le désarroi de notre époque, l’incertitude dans laquelle on est plongé. Il dit notre grande vulnérabilité mais il dit aussi la nécessité de vivre, de croire, d’espérer et de trouver un chemin de consolation et de lumière dans cette violence qui est celle de notre monde contemporain. Il y a des textes que j’ai envie de dire comme comédienne et il y a des textes que j’ai envie de dire comme citoyenne.

Etes-vous une artiste engagée ?
Non, parce que l’engagement est quotidien, sur le terrain. Non je suis juste quelqu’un qui, par de mon métier, peut transmettre des mots. J’essaie de les choisir  pour qu’il aient un sens avec le monde qui nous entoure. Ce n’est pas de l ‘engagement, c’est une sensibilité au monde qui m’entoure et j’ai la chance de faire un métier qui met en lumière des textes, des parcours, des gens. Mon engagement est plutôt moral. Quand on monte sur scène on doit dire aussi quelque chose du monde qui est le nôtre. Quand j’ai découvert le texte de Sophie Maurer, j’ai eu envie de dire ce texte pour mes enfants. C’est plus la femme et citoyenne qui est en moi qui a reconnu ce texte et je me suis dit « ce texte là je dois le dire maintenant »

Pourquoi ce texte vous a t-il tant bouleversée ?
La langue de Sophie Maurer est bouleversante et elle m’a puissamment bouleversée. Je me demandais d’où venait ce sentiment de gémellité avec le texte. Quand  j’ai rencontré Sophie, elle m’ a dit qu’elle avait écrit ce texte le lendemain des attentats de Charlie Hebdo, dans un souffle, ça lui est sorti en quelques nuits. J’ai alors compris d’où elle avait écrit ce texte, de quel désarroi profond il est issu, en quelques nuits il est  sorti comme un cri et j’ai compris ce que j’avais reconnu de moi dans ce texte , une sensation de telle violence faite au monde , et en même temps ce désir de se dire quand on est mère qu’il faut bien raconter ce monde à nos enfants et dire pourquoi il faut continuer à vivre, trouver dans les replis, les recoins une force pour avancer,

La mise en scène s’est alors imposée ?
En accord avec la metteuse en scène Panchika Velez, je joue le plus sobrement possible. Je suis seule sur scène avec un musicien Bruno Ralle qui est là pour faire danser les mots, accompagner cette parole intérieure. L’hôpital n’est pas représenté, la douleur non plus. Je joue ce texte comme un chant, où les  mots surgissent pour encourager cet enfant à vivre, pour l’emmener vers notre monde même si ce monde semble si fracturé. Cette rage intérieure pour trouver les mots ne s’adresse pas qu’à l’enfant. Les mots s’adressent à tous : sœur, mère, parents, amis… Comment donner un sens à ce monde qui paraît le perdre, comment trouver l’humanité dans les replis, dans les recoins ? Ce spectacle pourrait être vu dès l’âge de 10/12 ans je pense.

Des projets, des perspectives ?
C’était un concours de circonstance que d’enchaîner « L’ occupation » d’Annie Ernaux et  « Respire » de Sophie Maurer. C ‘est l amour pour le texte qui m’a poussé à faire ça 2 fois de suite mais ce n’est pas la forme théâtrale qui m’excite le plus. La charge du texte m’incombe. L’intime et la solitude me pèsent (même si je ne suis pas seule sur scène). J’aspire à renouer avec des projets plus collectifs, pour moi le théâtre c’est aussi la troupe.

A la rentrée je joue dans une version chantée, jouée et dansée du Bel Indifférent de Cocteau au théâtre de l’Atelier à Paris à la rentrée. Je vais également mettre en scène mon père, Richard Bohringer dans une adaptation de son dernier roman et bientôt j’espère réaliser un deuxième film.

Mercredi 12. 19h30. Jeudi 13 avril. 19h30. 12 à 30€. La Scala Provence. 3 rue Pourquery de Boisserin. Avignon. 04 90 65 00 90. lascala-provence.fr

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