22 novembre 2024 |

Ecrit par le 22 novembre 2024

Les pays les plus sanctionnés au monde

Après l’invasion de l’Ukraine en février 2022, la Russie est devenue le pays le plus sanctionné au monde. L’État eurasien compte au total 14 153 mesures restrictives actives, dont la plupart ont été imposées depuis le 22 février 2022. Selon la plateforme de surveillance des sanctions Castellum.AI, la Russie avait 2 695 sanctions en vigueur avant la violente occupation du territoire ukrainien et 11 458 depuis, dépassant ainsi l’Iran, qui était de loin le pays le plus sanctionné au monde avant la vague de sanctions contre la Russie de l’année dernière.

Les États-Unis, la Suisse, le Canada, le Royaume-Uni et l’Union européenne sont les nations qui ont imposé le plus de sanctions à la Russie depuis le début de la guerre en Ukraine. La grande majorité de ces sanctions visent des individus, une petite partie frappe des entités étant généralement des entreprises ou des organismes publics.

De Claire Villiers pour Statista


Les pays les plus sanctionnés au monde

Bien que le volume de ses exportations de combustibles fossiles ait diminué depuis l’invasion de l’Ukraine fin février, la Russie gagne actuellement plus d’argent en vendant son pétrole, gaz et charbon qu’il y a un an. Ceci s’explique par la flambée des prix de l’énergie sur le marché mondial, une hausse qui s’était enclenchée avant même le début de la guerre en Ukraine.

Selon les données du Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA), un centre de recherche basé en Finlande, les recettes récoltées par la Russie grâce à la vente de ses ressources énergétiques étaient 40 % plus élevées en mai 2022 qu’à la même période l’an dernier (où la plupart des prix avaient retrouvé leurs niveaux pré-pandémiques). La baisse des exportations due aux sanctions occidentales et les rabais que le pays accorde sur ses combustibles fossiles lui coûtent cher, avec une perte évaluée à près de 200 millions d’euros par jour. Mais parallèlement, l’explosion des prix a fait gonfler la valeur de ses exportations quotidiennes de 447 millions d’euros, faisant plus que compenser le manque à gagner.

Le rapport du CREA montre que ce sont les flux de matières premières énergétiques à destination de l’Union européenne qui ont le plus diminué, avec une valeur d’exportations quotidiennes qui a baissé d’environ 110 millions d’euros entre février-mars et mai 2022. Parmi les pays qui ont le mieux réussi à réduire leur dépendance à l’égard de la Russie ont peut citer, entre autres, la Pologne, la Finlande, la Lituanie, l’Espagne et l’Italie. Entre le début de l’invasion, en mars, et le mois dernier, les recettes quotidiennes de l’ensemble des exportations énergétiques russes ont ainsi diminué de près de 100 millions d’euros.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Les pays les plus sanctionnés au monde

Pour le Kremlin, l’invasion de l’Ukraine n’est pas une guerre, mais une « opération militaire spéciale » dont le but est de « dénazifier » un pays qu’il accuse d’avoir orchestré un « génocide » de russophones, et de servir de tremplin à l’OTAN contre la Russie. C’est le message qui est relayé par les médias contrôlés par l’État et que la plupart des Russes entendent au quotidien, tandis que les voix critiques sont contraintes au silence ou à l’exil. Et c’est probablement l’une des raisons pour lesquelles la popularité de Vladimir Poutine est en hausse à des niveaux jamais vus depuis 2017. Selon une enquête réalisée par le Centre Levada, un institut de sondage indépendant basé à Moscou, 83 % de la population russe interrogée approuvait les actions menées par Vladimir Poutine en tant que président en mars dernier, tandis que seulement 15 % s’y opposaient.

Par rapport à janvier de cette année, où elle s’élevait à 69 %, la cote de popularité de Poutine a ainsi bondi de 14 points de pourcentage. Dans le même temps, la proportion de personnes qui désapprouvent sa gestion a presque diminué de moitié en deux mois seulement. Toutefois, certains analystes soulignent que ces sondages pourraient ne pas refléter fidèlement l’opinion réelle de la population. En raison du contrôle exercé par le gouvernement sur la possibilité d’exprimer des avis dissidents, de nombreuses personnes peuvent se sentir poussées à donner une opinion favorable du chef de l’État.

Comme le montre notre graphique, le niveau de soutien à Vladimir Poutine au sein de la population russe est resté supérieur à 80 % pendant la majeure partie de la période allant de 2014 à 2018. En mars 2014, lors de l’annexion de la Crimée par la Russie, l’approbation de Poutine est montée à 80 % et a atteint 82 % le mois suivant, au début de la guerre du Donbass. En octobre 2015, avec l’intervention militaire russe en Syrie, sa cote de popularité a même enregistré un pic à 88 %. À l’inverse, le niveau d’opposition à Poutine a atteint ses niveaux les plus élevés (plus de 30 %) pendant la Coupe du monde organisée en Russie en 2018 (suite à des réformes peu populaires), et durant les confinements de la crise du Covid-19 au début de l’année 2020.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Les pays les plus sanctionnés au monde

Les conséquences de la guerre menée par la Russie en Ukraine se font sentir bien au-delà de ses frontières. La semaine dernière, l’ONU a mis en garde contre le risque d’accroissement de la famine et de la malnutrition dans le monde. Les inquiétudes se portent notamment sur l’Afrique, où de nombreux pays dépendent de la Russie et de l’Ukraine pour leur approvisionnement en produits agricoles de base.

D’après les données de l’UNCTAD basées sur la période 2018-2020, pas moins de 25 pays africains importent plus du tiers de leur blé de ces deux pays et 15 d’entre eux en importent plus de la moitié. Comme l’indique notre infographie, deux nations africaines affichent même une dépendance totale : le Bénin, qui importe 100 % de blé russe, et la Somalie, qui se fournit à 70 % en Ukraine et à 30 % en Russie. D’autres comme le Soudan (75 %), la RD Congo (68 %) et le Sénégal (65 %) s’appuient également beaucoup sur ces deux sources d’approvisionnement. Si la majorité des pays sont tournés vers la Russie, qui fournit le continent à hauteur de 32 % (contre 12 % pour l’Ukraine), la Tunisie, la Libye et la Mauritanie dépendent eux en grande partie du blé ukrainien (30 à 50 % de leurs importations).

Sur le même sujet : les principaux exportateurs de blé dans le monde.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Les pays les plus sanctionnés au monde

De nos jours, les réseaux sociaux sont devenus des médias d’information majeurs dans le monde. En temps de guerre notamment, les journalistes et les civils sur place peuvent informer le monde via ces canaux de diffusion. Dans le même temps, les réseaux sociaux représentent aussi un terrain fertile pour la bataille de l’information entre les belligérants, où s’affrontent manipulation des faits et désinformation.

Suite aux appels lancés pour limiter la diffusion de la propagande de guerre pro-Kremlin, plusieurs géants américains de la tech sont récemment intervenus. Des plateformes comme Facebook, YouTube, TikTok et Twitter ont ainsi bloqué ou restreint la portée de certains médias russes, en particulier Russia Today (RT) et Sputnik en Europe. L’équipe de cybersécurité du groupe Meta (Facebook, Instagram) a également annoncé avoir bloqué plusieurs comptes liés à des campagnes de désinformation.

Comme le montre ce graphique basé sur les enquêtes du Global Consumer Survey de Statista, même s’ils ont leurs propres applications, les Russes sont aussi plutôt actifs sur les réseaux sociaux occidentaux. Après le plus grand réseau social russe VKontakte (В Контакте), sur lequel environ 73 % des internautes interrogés sont inscrits, YouTube est la deuxième plateforme la plus populaire en Russie : 68 % indiquent l’utiliser de façon régulière. Les réseaux sociaux du groupe Meta, Instagram (59 %) et Facebook (37 %), ainsi que la plateforme chinoise TikTok (35 %), sont également très fréquentés par la population russe.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Les pays les plus sanctionnés au monde

Avec l’envahissement de l’Ukraine par la Russie, le Club de la presse Grand Avignon-Vaucluse fait part de son soutien à ses confrères des deux pays.

« Notre monde a changé, explique l’association présidée par Frédérique Poret, journaliste à France 3 Méditerranée. Alors que la pandémie commençait à s’éloigner nous faisant espérer un ciel plus bleu, voilà que la guerre obscurcit notre horizon. Nous ne sommes plus en paix. L’invasion de l’Ukraine par la Russie et son armée ont déjà tué des centaines de civils et remettent en question notre démocratie et ses valeurs. Face aux menaces qui planent sur nos libertés, il est de notre devoir de les défendre et de soutenir nos amis journalistes ukrainiens. En première ligne dans ce conflit, tout comme d’autres journalistes du monde entier venus couvrir ce conflit, ils sont les témoins de l’attaque des principes que nous avons fait nôtres au quotidien. Pourront-ils fuir cette guerre dont ils n’ont jamais voulu ? En réchapperont-ils ? Pour ceux-là, comme pour tous ceux qui souhaitent être évacués, notre soutien doit être total. »

« Notre soutien doit être total. »

« Aussi, le Club de la Presse Grand-Avignon-Vaucluse a décidé d’apporter tout son soutien aux journalistes ukrainiens qui seraient accueillis dans notre région et notamment en Vaucluse. Conformément à l’article 4 de ses statuts, le Club de la Presse mettra tout en œuvre pour « recevoir, faciliter le séjour et la mission » de nos confrères étrangers contraints de trouver l’asile ici. »
« La solidarité s’organise aussi du côté de RSF (Reporters Sans Frontières) qui a mis en place une cagnotte en ligne pour soutenir l’action des journalistes restés sur place (donate.rsf.org.). L’organisation rappelle d’ailleurs que tous les journalistes doivent bénéficier de protection lors de conflits. »

Coupable d’avoir voulu informer
« Enfin, si nous sommes prêts à soutenir nos confrères ukrainiens, nous n’oublions pas que, de l’autre côté de leurs frontières, des journalistes russes tentent d’exercer leur métier pour offrir au peuple privé de réseaux sociaux une autre version que celle de la Russie poutinienne, une autre vision du monde que celle proposée par la propagande officielle. Au mieux, ceux-là sont intimidés, arrêtés, emprisonnés… Dans le pire des cas, ils sont assassinés comme Anna Politkovskaïa, il y a 15 ans, Pavel Cheremet en 2016 et des dizaines d’autres. Coupables d’avoir voulu informer. Le courage dont ils font preuve en osant s’élever face à la politique du Kremlin mérite tout notre respect et nous oblige aussi envers eux. »

Le Club de la presse Grand Avignon Vaucluse


Les pays les plus sanctionnés au monde

Alors que la plupart des pays d’Europe et d’Amérique ont condamné l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le tableau est un peu plus mitigé en Asie et en Afrique. Dans ces régions du monde, de nombreux pays se sont abstenus de condamner l’offensive militaire russe, tandis que quelques autres ont annoncé leur soutien à Vladimir Poutine.

Outre la Biélorussie, qui participe activement à l’invasion avec son voisin, sept pays affichent une prise de position pro-russe dans le monde. En Asie, la junte militaire du Myanmar a défendu que l’attaque de la Russie « était justifiée pour la pérennité de sa souveraineté », tandis que l’Iran et la Corée du Nord ont accusé respectivement l’OTAN et les États-Unis d’être les premiers responsables du conflit. Ailleurs dans le monde, les dirigeants de la Syrie, du Venezuela, de Cuba et du Nicaragua ont également fait part de leur soutien à Moscou.

D’autres États ont appelé à la diplomatie et à la paix, mais tentent de rester à distance du conflit. C’est le cas de la Chine et de l’Inde, qui refusent de qualifier l’action russe d’invasion et se sont abstenues de voter lors du projet de résolution déplorant « l’agression contre l’Ukraine » au Conseil de sécurité de l’ONU. Les pays du Golfe, qui entretiennent aussi des liens économiques et sécuritaires avec Moscou, font également partie de ceux qui préfèrent rester neutres. La posture du Brésil reste en revanche assez floue. Même si le président Jair Bolsonaro a assuré que son pays n’allait pas prendre parti dans le conflit, le Brésil a tout de même voté en faveur de la résolution de l’ONU condamnant la Russie.

En Afrique, de nombreuses nations ont préféré garder le silence sur ce sujet. Certaines ont rejoint les condamnations de l’ONU ou ont condamné l’invasion russe de manière indépendante. Plusieurs autres ont simplement appelé à la diplomatie et à l’arrêt des violences. En Europe, le seul pays qui conserve une posture neutre est la Serbie, qui soutient l’intégrité territoriale de l’Ukraine mais refuse les sanctions contre la Russie.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Les pays les plus sanctionnés au monde

Face à la guerre, de nombreuses familles Ukrainiennes déracinées fuient les zones de combats pour trouver refuge dans l’Union Européenne. Plus de 500 000 personnes ont déjà franchi les frontières et d’autres suivront. Dominique Santoni, présidente du Conseil départemental de Vaucluse, compte sur « l’esprit de solidarité qui doit prévaloir en pareilles circonstances ».

La cheffe de l’exécutif vient de demander aux services du Département, avec le concours du DGS (Directeur général des services), de recenser tous les lieux appartenant à la collectivité qui pourraient accueillir rapidement des réfugiés tel que le CDPAL, Centre départemental plein air et loisirs du Conseil Général et d’autres structures. Elle vient par ailleurs d’adresser un courriel à Corinne Testud-Robert et à Michel Gontard, respectivement présidente et président des offices Vallis Habitat et Grand Delta Habitat, pour leur demander d’identifier les logements vacants susceptibles de recevoir en urgence des réfugiés ukrainiens.

Michel Gontard s’associe à l’appel de Dominique Santoni. Actuellement, les équipes de la coopérative d’intérêt général Grand Delta Habitat recensent les logements susceptibles d’être mis à la disposition des familles de réfugiés dans son parc locatif social. Dans les prochains jours, une liste exhaustive sera transmise.

Lire aussi : Ukraine, l’Afuca coordonne l’action en Vaucluse


Les pays les plus sanctionnés au monde

Le député LREM de la 3e circonscription de Vaucluse, Adrien Morenas, sollicite les élus du département dans le cadre de l’accueil des réfugiés ukrainiens. Alors que l’offensive russe s’accentue, au moins un demi-million de civils ont fui leur foyer dont les deux tiers ont franchi les frontières pour se réfugier dans les pays voisins, a affirmé l’ONU dimanche 27 février. Voici l’appel du député :

« A l’heure où des centaines de milliers d’ukrainiens prennent le chemin de l’exode à nos frontières nous nous devons de répondre à ce nouvel enjeu humanitaire immédiat. Si je salue les différentes initiatives de certains maires de Vaucluse, j’en appelle Jean-François Lovisolo et Pierre Gonzalvez, co-présidents de l’Association des maires de Vaucluse, ainsi que Robert Tchobdrenovitch, président de l’Association des maires ruraux de Vaucluse, à une coordination des efforts municipaux afin de proposer une réponse globale efficace en matière d’accueil des réfugiés ukrainiens. Cet appel, s’il est entendu, permettra aux autorités compétentes de pouvoir anticiper et préparer au mieux l’accueil de ces réfugiés fuyant l’oppression de l’envahisseur russe. Je me tiens prêt à organiser une réunion dès que possible afin d’établir l’état des lieux et la disponibilité des unités d’accueils dédiées. Connaissant hélas la vacance gestionnaire de certains de nos quartiers vauclusiens, il me semble opportun que le Département, par l’intermédiaire de sa présidente Dominique Santoni, se positionne aussi dans les plus brefs délais. »

Lire aussi : Ukraine, l’appel aux maires de Vaucluse

L.M.

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