Rodéo urbain : les gendarmes de Vaucluse font coup double
En mission de prévention de proximité ce lundi 4 septembre dans l’après-midi, une patrouille du PSIG (Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie) d’Avignon a repéré un rodéo urbain en cours en pleine cité à Sorgues. « A son approche, le motard prend la fuite à grande vitesse, slalomant entre les véhicules et réalisant des acrobaties périlleuses sur sa moto cross, sans être porteur de son casque, explique le groupement de gendarmerie départemental de Vaucluse. Après quelques centaines de mètres, sa moto tombe en panne, l’obligeant à la pousser en direction de la cité voisine. Alors que les militaires arrivent au niveau du jeune mineur, ce dernier jette sa moto contre leur véhicule et prend la fuite en courant. Il est toutefois vite rattrapé et interpellé. Il va devoir maintenant répondre des infractions de défaut de casque, dégradation du véhicule de gendarmerie et conduite d’un véhicule non homologué pour la route. »
Après Sorgues, Entraigues-sur-la-Sorgue Quelques heures plus tard dans la nuit, c’est à Entraigues-sur-la-Sorgue que les PSIG d’Avignon et de Carpentras ont intercepté un autre pilote en plein rodéo urbain. Celui-ci a également refusé d’obtempérer et tenté de s’enfuir en provoquant une collision avec l’un des véhicules de service. Le pilote de 19 ans a opposé, en vain, une vive résistance aux forces de l’ordre lors de son interpellation. Le concernant, il devra répondre des infractions de conduite sous l’emprise de substances stupéfiantes mais également d’alcool, auxquelles s’ajoutent des dégradations et la conduite d’un véhicule non homologué.
L.G.
Rodéo urbain : les gendarmes de Vaucluse font coup double
Alors que les services de l’Etat ont affiché leur volonté de lutter contre les rodéos motorisés urbains suite à plusieurs accidents ces dernières semaines, dont un tout récemment à Bordeaux qui a fait 13 blessé, les policiers de Vaucluse ont procédé à une série de contrôles nocturnes à Avignon le week-end dernier. L’opération, qui a notamment mobilisé des motards de la police nationale, s’est déroulée dans plusieurs secteurs de l’agglomération avignonnaise et tout particulièrement dans le secteur de la route de Marseille (RN7) de la cité des papes. A cette occasion, 211 véhicules ont été contrôlés débouchant sur 47 verbalisations pour excès de vitesse dont 3 pour des excès de vitesse de + de 50km/h (2 de 147km/h au lieu de 70km/h et un de 184km/h au lieu de 90km/h. Par ailleurs, 9 procès-verbaux électroniques ont été aussi établis pour d’autres infractions routières.
898 opérations anti-rodéos en Vaucluse en 2022 Pour rappel, le Gouvernement a déjà mis l’accent en 2022 sur la lutte contre les rodéos sauvages. Bilan en Vaucluse : 898 opérations anti-rodéos qui ont conduit au contrôle de 11 518 personnes, à 1 438 verbalisations et 232 immobilisations de véhicules. « Nous avons aussi la volonté de durcir la répression notamment en matière de suspension de permis’, prévenait en début d’année Violaine Démaret, préfète de Vaucluselors du bilan de la délinquance 2022 du département. Pour cela, les forces de l’ordre vauclusiennes vont intensifier les contrôles en 2023. » En 2022, ce sont 1338 arrêtés de suspension de permis de conduire qui ont été pris dans le département soit 4% de plus qu’en 2021. 44% des permis suspendus l’ont été suite à alcoolémie, 29% à cause d’usage de stupéfiants et 26% pour grand excès de vitesse (excès supérieur à 40 km/heure).
L.G.
Rodéo urbain : les gendarmes de Vaucluse font coup double
C’est ainsi qu’après le contrôle policier intervenu mercredi 10 août à 15h30 à la Rocade Charles-de-Gaulle et de l’avenue de Cabières à Avignon, un autre était effectué à Sorgues, en opération conjointe gendarmerie et Police municipale, vendredi 12 août à 15h30 à l’intersection du boulevard Salvator Allende et de la route d’Entraigues pour, par la suite, se rapprocher et investir la cité Establet (Ndlr : propriété du bailleur social Vallis habitat).
«Nous sommes là dans le cadre de ce qu’a demandé le Ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin rappelle Christian Guyard secrétaire-général de la préfecture de Vaucluse accompagné de Barbara Félicie, directrice des sécurités et adjointe au directeur du cabinet du préfet. Le ministre a demandé à ce que 10 000 contrôles routiers soient effectués dans toute la France suite au drame survenu à Pontoise où deux enfants de 10 et 11 ans ont été percutés de plein fouet lors d’un rodéo urbain-. 13 contrôles ont déjà été réalisés dans le département avec 442 personnes contrôlées, 3 interpellations, 1 garde à vue et 115 verbalisations les forces de l’Ordre repérant, également, d’autres infractions liées à la conduite automobile ou de deux roues.»
Vous êtes sur place et plutôt voyants de sorte que cette opération anti rodéo-urbain a peu de chance de se réaliser sous vos yeux ? «Il n’est pas à exclure que des habitués de ces pratiques essaient de rentrer dans les quartiers avec leurs engins, assure Cédric Garence, commandant de groupement de gendarmerie départementale du Vaucluse, mais ce dispositif ne vise pas seulement à interpeller les auteurs mais aussi à les dissuader de se livrer à ce type d’agissements et, d’autre part, au gré des patrouilles qui vont investir le quartier trouver les objets de l’infraction, des véhicules dont ils pourraient se servir, parqués dans les parties communes, derrière des haies. L’idée ? Contrôler ces véhicules stationnés et, le cas échéant, les retirer.»
Avez-vous dernièrement arrêté des personnes se livrant au rodéo urbain ? «Oui, dernièrement sur une commune de Vaucluse nous avons retiré une moto qui était mise à disposition dans le but qu’elle soit utilisée par qui le souhaitait. Suite à une longue mais efficace enquête nous avons également retrouvé l’auteur d’un rodéo routier commis le 22 avril sur l’autoroute A7. Son auteur a été interpellé jeudi 11 août et remis à la Justice.»
Avez-vous beaucoup de refus d’obtempérer ? «Oui, souvent les auteurs de rodéo sauvages se livrent à des refus d’obtempérer. D’ailleurs les rodéos sauvages ne se font pas qu’en deux roues mais aussi en quatre roues comme cela est arrivé avec une fiat panda sans pare-brise, ne répondant plus à aucune norme de sécurité. Le conducteur avait une conduite dangereuse et répétée compromettant la sécurité et la tranquillité publique ce qui répond entièrement aux éléments constitutifs d’une infraction. Il n’est pas rare de constater des rodéos urbains avec des véhicules légers.»
Quels types de délinquance constatez-vous actuellement en Vaucluse ? «Le département connaît la même typologie de délinquance que le reste de l’année, avec un accent particulier sur l’appropriation frauduleuse des biens, notamment sur les sites touristiques, vols dans les résidences et véhicules, ce qu’on qualifie de vol à la roulotte.»
La route un lieu de drame «La route est un lieu de drame et l’accidentologie sur le département de Vaucluse depuis le début de l’année démontre une recrudescence du nombre d’accidents avec des comportements individuels accidentogènes qui engendrent des drames de la vie, souligne le commandant. Nous sommes à 21 décès depuis le mois de janvier, c’est le même nombre de morts que l’année dernière, avec une augmentation notable d’accidents corporels, c’est-à-dire de blessés. Il y a une forme de relâchement de toutes les catégories d’âge. Cela concerne les conduites addictives, la vitesse, le non-respect des règles de priorités, les distracteurs d’attention avec les écrans, les téléphones… On n’est jamais trop prudents sur la route. La limite entre un accident corporel et un mort ? C’est souvent quelques centimètres… Ça peut être un poteau,» conclut Cédric Garence, commandant de groupement de gendarmerie départementale du Vaucluse.
Nous profitons d’être sur le lieu d’intervention pour discuter avec la Police Municipale de Sorgues. Que vivent-ils toute l’année ?
Michaël, de la Police Municipale de Sorgues «Je fais partie de la brigade cynophile de Sorgues, nous travaillons exclusivement de nuit avec le chien. Nous patrouillons avec Hooligan, 3 ans, dans toute la ville, dans les quartiers, dans les résidences, nous assurons la sécurité de la population, travaillons sur des points de contrôles routiers. Hooligan a été spécialement entrainé en unité de nuit pour la recherche de stupéfiants –parfois cachés dans les bosquets-, armes, explosifs et faux billets. C’est un chien d’intervention et de patrouille. C’est aussi un chien de pedigree, malinois, Lof (Livre des origines françaises) dont l’éducation initiale et continue est confiée à un dresseur professionnel.»
Etes-vous intervenu sur des ‘points chauds’ ? «Oui, hélas, ça arrive mais la présence du chien calme immédiatement le jeu. Le chien est un important atout en équipe de nuit, pour nous. On ne peut pas discuter avec un chien. Il est là pour faire son travail. Si les personnes sont énervées, excitées, le chien le ressent tout de suite. Il a cet instinct de prédation et de défense. On ne peut pas argumenter avec un chien.»
A quels genres de situation avez-vous eu à faire ? «Souvent des rixes entre personnes, lors de fêtes votives. Il y a deux jours deux communautés, soit 30 personnes, avaient des différends. Hooligan nous a permis de ramener le calme immédiatement et les personnes se sont dispersées.»
Ce que j’aime le plus dans mon métier ? «Le contact avec les gens, le dialogue, ramener apaisement et sérénité. Dans un état d’esprit qui n’est pas d’avoir le dernier mot. Les gens ont besoin de sécurité. Ils nous remercient d’être là. Notre présence suffit à ramener le calme. Ils ont besoin de nous voir. Nous ne sommes pas là dans un esprit de répression mais dans un esprit de prévention. Les gens entament souvent la discussion au travers du chien. Il permet, spontanément, de tisser du lien.»
Guillaume de la Police Municipale de Sorgues «Je viens juste d’arriver de la Police municipale de Nice, qui comporte 450 agents et est la plus importante Police municipale de France. La Police municipale de Sorgues compte 29 agents faisant partie de 2 brigades en journée : VTT (présence de proximité et contrôle des massifs forestiers) et motorisée (contrôle des infractions routières), et d’une brigade de nuit composée de 5 agents avec un nouveau recrutement prévu avant la fin de l’année. Notre métier ? Le contrôle de l’application des arrêtés du maire, la sécurisation des écoles, l’urbanisme, le funéraire… Notre spectre d’intervention va se développer, notamment dans la sphère environnementale, la lutte contre les déchets sauvages. La surveillance de nuit se fait du mardi au samedi de 19h30 à 4h du matin. La journée commence à 7h du lundi au samedi avec une permanence assurée le dimanche pour la sécurisation du marché.»
Les infractions que nous gérons toute l’année ? «Diverses infractions du code de la route, relate Michaël, des pots d’échappement qui font du bruit et qui ne sont pas aux normes. Nous avons de plus en plus de problèmes liés aux contrôles techniques, avec des personnes qui le repoussent par manque d’argent. Néanmoins le parc automobile a beaucoup évolué et l’on ne voit plus de vieilles voitures comme avant. Il y a désormais de plus en plus de voitures en location (LOA, location avec option d’achat ou LLD, location longue durée) et donc récentes. Nous rencontrons beaucoup de problèmes avec de jeunes automobilistes qui débutent dans la vie et n’arrivent pas à faire les frais nécessaires sur leurs voitures.»
Les différends familiaux exacerbés par la période du Covid «Nous avons beaucoup à faire avec les différends familiaux relate Guillaume, violences intrafamiliales, incivilités, des comportements un peu exacerbés par la période du Covid », « ce qui a accentué l’écart entre ceux qui ont un peu d’argent et ceux qui en ont moins, intervient Michaël. Aujourd’hui on note beaucoup de séparations, de divorces. On fait aussi les ‘OTV’, Opération tranquillité vacances où les gens nous ont confié leurs dates de vacances et nous faisons en sorte de passer régulièrement devant leurs maisons ou appartements. Nous savons s’ils ont des alarmes, si les voisins viennent pour nourrir les animaux ou arroser leurs plantes… On sensibilise les gens à ce qu’ils ne partagent pas leurs dates et lieux de vacances sur les réseaux sociaux, mais ils sont si contents d’être en vacances qu’ils partagent quand mêmes des informations.»
Gendarmerie, Police municipale, un bon binôme ? «Nous avons une convention de coordination avec la gendarmerie, ce qui fait que nous travaillons ensemble régulièrement, détaille Guillaume. Le but ? Avoir un maximum d’effectif sur le terrain. Nous faisons des contrôles réguliers dans les cités, les caves, les halls d’entrée, des contrôles à points fixes. On se met sur un rond-point et on contrôle, détaille Guillaume. Pas pour être dans la répression mais plutôt la prévention. Je fais un peu de morale parce que je ne verbalise pas. Nous faisons beaucoup de rappel à la réglementation. C’est aussi une volonté politique du maire. On est aussi là pour trouver le juste milieu et rester proche de la population, c’est même le plus important.»
Certains prénoms ont été changés par mesure de confidentialité.
Rodéo urbain : les gendarmes de Vaucluse font coup double
Les forces de l’Ordre sont intervenues aujourd’hui -mercredi 10 août- de 15h30 à 17h30 au carrefour de l’avenue de Cabrières et de la Rocade Charles-de-Gaulle à Avignon, sous le commandement de Jean-Philippe Sannac, commandant fonctionnel, adjoint au chef de service Voie publique d’Avignon et en présence de Christian Guyard, secrétaire général de la Préfecture de Vaucluse. Mission ? Lutter contre le rodéo urbain.
Le bilan Au bilan de ces deux heures de contrôles ? 76 personnes ont été contrôlées dont 72 véhicules légers et 4 deux-roues. 24 amendes ont été dressées concernant les assurances, permis et plaques, 2 interpellations pour défaut de permis et d’assurance et 2 véhicules mis en fourrière. Le dispositif regroupait 11 policiers, dont deux motards, sous le commandement de Jean-Philippe Sannac qui regroupe toutes les patrouilles civiles et sérigraphiées, c’est-à-dire l’ensemble des policiers de la voie publique. Il est l’adjoint de la commissaire et dirige 184 agents.
Force publique Christian Guyard, secrétaire général de la préfecture de Vaucluse a fait le déplacement pour soutenir les policiers : «Plusieurs opérations sont actuellement menées en zones Police et Gendarmerie, sur le Vaucluse, à l’initiative du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, pour lutter contre ce phénomène de rodéo urbain, en écho au drame qui s’est produit en région parisienne. Cependant de nombreuses opérations avaient déjà eu lieu antérieurement.»
Rodéo à Pontoise, deux enfants de 10 et 11 ans percutés de plein fouet Deux enfants, une petite fille de 10 et un petit garçon de 11 ans ont été renversés pendant un rodéo urbain vendredi 5 août à 21h30. L’homme de 18 ans en défaut de permis et d’assurance avait pris la fuite avant de se rendre, le lendemain, avec son avocat au commissariat de Cergy-Pontoise. Il habitait le même quartiers que les petites victimes.
Ce qui s’est passé ? Les deux enfants ont été percutés alors qu’ils jouaient au chat et à la souris dans une cour du quartier des Hautes de Marcouville à Pontoise. Le petit garçon de 11 ans, tout d’abord pris en charge dans un état grave s’en tirera finalement avec une fracture ouverte du tibia-péroné et une amnésie traumatique. Son pronostic vital qui avait été engagé est actuellement stabilisé. La petite fille de 10 ans souffre, elle, d’un important traumatisme crânien opéré samedi dernier et a été placée en coma induit. Son pronostic vital reste engagé. Quant au suspect il a été mis en examen, a été placé en garde à vue puis en détention.
Sur place à Avignon «En Vaucluse et en juillet 82 opérations de contrôles ont eu lieu sur les routes du département, dont 36 spécifiquement sur les deux-roues, a souligné Christian Guyard. Nous allons accentuer ces contrôles sur tout le territoire, pour lutter contre ce phénomène et rassurer nos concitoyens car nous sommes là pour les protéger. Le rodéo urbain doit absolument cesser car il est inadmissible. Les conséquences peuvent être graves pour les personnes qui se prêtent à ce type d’exercices et celles qui se trouvent à proximité.»
Le rodéo à Avignon ? «Le rodéo urbain existe sur Avignon et ailleurs, concède Christian Guyard. La Police nationale doit être présente le plus souvent possible avec le soutien de la Police municipale et de la Gendarmerie pour éviter ce phénomène comme sur cet axe : la Rocade Charles-de-Gaulle propice à ce type d’activité. Les villes de Sorgues, Carpentras, Cavaillon et Orange peuvent être potentiellement victimes de ce type de pratique. Nous ne déplorons pas d’accident grave comme ce qui est advenu en région parisienne. Nous sommes là pour que cela ne se produise pas ici.»
Quels recours ? «En cas de rodéo urbain nous pouvons saisir les véhicules de personnes interpelées. Elles risquent jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 75 000€ d’amende. Actuellement il n’y a pas eu flagrant délit.»
Quelle actualité ? «Pour le moment le Vaucluse est préservé des feux de forêt, constate Christian Guyard, nous serons très présents lors du festival Insane d’Apt –festival techno, rap, chanson française, électro, trance, hard music- qui accueillera plus de 30 000 personnes. Nous sommes là en zone Gendarmerie qui sera très fortement mobilisée et appuyée par les Forces mobiles. Le maintien de l’ordre public dans une ville comme Apt n’est pas neutre.»