22 novembre 2024 |

Ecrit par le 22 novembre 2024

Toulourenc : un plan d’urgence pour stopper la pollution de matières plastiques

À la suite des récentes crues du Toulourenc en décembre dernier, une importante pollution aux matières plastiques enfouies depuis 40 ans a été mise à jour. Les élus et décideurs publics de la vallée du Toulourenc en appellent à une mobilisation générale autour d’un plan d’actions d’urgence. Objectif : circonscrire au plus vite la propagation de cette pollution et nettoyer le site et les berges.

« Tous les acteurs et décideurs publics soucieux de la préservation de l’environnement condamnent avec la plus grande fermeté ces pratiques inacceptables et illégales d’enfouissement et de stockages sauvages de déchets » expliquent les élus et décideurs publics de la vallée du Toulourenc dans un communiqué publié la semaine dernière.

Face à ces pratiques, qui ont occasionné une pollution aux matières plastiques sans précédent dans le Toulourenc, l’heure est dorénavant à la mobilisation générale avec un plan d’urgence acté par les collectivités et l’Etat. L’objectif à court terme est de stopper définitivement la source de propagation de cette pollution qui se situe sur un terrain privé, puis, à moyen terme, de nettoyer les berges impactées du Toulourenc.

En pratique, cela passe dans un premier temps par des travaux à réaliser en urgence afin d’éviter de nouveaux départs de déchets en rivière. Puis, dans un second temps, par des opérations citoyennes de nettoyage des berges qui seront organisées dans les prochaines semaines sous l’égide des Parc Naturels Régionaux, en partenariat avec le syndicat mixte de l’Ouvèze Provençal et les communes d’Ouvèze, d’Entrechaux, de Malaucène et de Faucon.

J.R.


Toulourenc : un plan d’urgence pour stopper la pollution de matières plastiques

Les Parcs naturels régionaux du Mont-Ventoux, des Baronnies provençales ainsi que le syndicat mixte de l’Ouvèze provençale (SMOP) veillent sur le Toulourenc et y déploient des actions différentes, mais complémentaires. Le 13 décembre, les fortes pluies ont mis au jour un remblai constitué d’une grande quantité de déchets plastiques issus d’anciennes activités agricoles. Ceux-ci sont en train de se répandre dans la rivière et ses abords.

« Avec mon homologue, le maire de Malaucène, nous sommes très préoccupés par la situation : des déchets que nous n’avons pas encore réellement quantifiés se répandent dans le milieu. Nous nous demandons dans quel état cela va laisser le Toulourenc » explique Frédéric Roux, vice-président délégué à l’écotourisme et aux sports de nature du Parc naturel régional des Baronnies provençales et également maire de Mollans-sur-Ouvèze.

Les Parcs collaborent déjà sur le Toulourenc : celui des Baronnies provençales cofinance deux des postes d’écogardes que recrute tous les ans le Parc du Mont-Ventoux pour réaliser des actions de médiation et de sensibilisation des visiteurs sur la fragilité du milieu et les bons comportements à adopter. Le Parc du Mont-Ventoux accompagne plus précisément les sous-préfets de Nyons et de Carpentras dans l’animation d’un comité de suivi du Toulourenc auquel participe également le Parc des Baronnies provençales.

« Le Parc naturel régional du Mont-Ventoux a une responsabilité particulière, qui lui a été confiée par l’Etat, les élus locaux et l’ensemble des partenaires du comité de pilotage Natura 2000 quant à la protection du Toulourenc et nous assumons ce rôle avec diligence et enthousiasme », explique Jacqueline Bouyac, présidente du Parc du Mont-Ventoux. Celui-ci a en effet la charge de l’animation du périmètre Natura 2000 appelé « L’Ouvèze et le Toulourenc ».

« Nous veillons, dans ce périmètre défini par l’Etat, à la connaissance et la préservation de la biodiversité. Cela signifie que nous accompagnons les porteurs de projets (privés ou publics) dans le déploiement d’actions intégrant le mieux possible la protection des habitats naturels » confirme Alexandre Roux, maire d’Entrechaux, qui assure la présidence du comité de pilotage du site Natura 2000.

« Nous répondrons présent lorsqu’il s’agira d’intervenir sur la question de la résorption de ces déchets plastiques »

Le SMOP quant à lui est le syndicat de rivière qui travaille sur l’ensemble du bassin versant de l’Ouvèze. Cela inclut donc le Toulourenc qui est l’un de ses affluents. Dans son champ de compétence entre la protection contre les inondations (le « PI » et de « GEMAPI »), qui comprend la défense contre les inondations (réalisation et maintenance des infrastructures de protection), l’animation et la concertation autour du risque inondation, le déploiement d’un système de surveillance pour protéger les populations (particulièrement actif en ce moment).

Il a également la charge de la gestion des milieux aquatiques (le « GEMA » de « GEMAPI ») qui consiste en l’aménagement du bassin versant, l’entretien et l’aménagement du cours d’eau et la restauration des milieux aquatiques et des zones humides.

Un technicien a passé la journée avec le maire de Mollans-sur-Ouvèze dans le Toulourenc pour établir un premier diagnostic de la situation. « Compte tenu de la météo, les équipes du syndicat mixte sont concentrées pour l’instant sur le dispositif de surveillance des crues pour protéger au mieux les populations et leurs biens, mais nous répondrons présent lorsqu’il s’agira d’intervenir sur la question de la résorption de ces déchets plastiques », précise Jean-François Périlhou, président du syndicat mixte de l’Ouvèze provençale.

Aujourd’hui, que faire ?

L’Office français de la biodiversité (OFB), qui joue un rôle de police de l’eau et de l’environnement s’est saisi de la question. C’est à lui d’abord, d’enquêter et de clarifier les tenants et aboutissants de la situation. Les Parcs naturels régionaux et le syndicat mixte de l’Ouvèze provençale laissent l’Etat effectuer son travail. Ils lui apporteront toute l’aide et le soutien nécessaires pour étayer son enquête.

Le moment venu, les trois partenaires se mobiliseront pour traiter le problème à la source (éliminer les déchets plastiques) et réparer les dégâts dans la rivière. Des actions de nettoyage pourront être coordonnées par les Parcs. « L’état de la rivière ne permet pas d’organiser ces évènements dès maintenant, ce serait trop dangereux. Les communautés de communes, les communes et tous les acteurs qui le souhaiteront seront bien sûr associés (fédérations de pêche, associations locales…) », précise Nicole Peloux, présidente du Parc naturel régional des Baronnies provençales.

Cette question des déchets plastiques issus d’anciennes pratiques agricoles a également été identifiée comme un risque dans la vallée de l’Eygues dans le cadre de l’élaboration du document d’objectifs Natura 2000, animée cette fois par le Parc naturel régional des Baronnies provençales. Cet évènement pourrait être le déclencheur d’une action concertée entre les propriétaires concernés, les syndicats de rivières, les Parcs et leurs financeurs pour identifier, quantifier et qualifier les sources potentielles de pollution et les éliminer.


Toulourenc : un plan d’urgence pour stopper la pollution de matières plastiques

L’édition 2021 de l’application gratuite ‘Qualité rivière’ des Agences de l’eau est disponible sur smartphone (Android, IOS) tablette et sur PC depuis cette année. Elle informe sur la qualité écologique des eaux des 363 points de surveillance des rivières de Provence-Alpes-Côte d’Azur et sur les espèces de poissons qui s’y trouvent.

Et pour ceux qui aiment se jeter à l’eau, l’appli renseigne en temps réel sur la qualité bactériologique des eaux de baignade grâce aux données du ministère de la Santé. Vacanciers, pêcheurs, amateurs de sports d’eau.

Quand praticité rencontre ludicité

L’application ‘Qualité rivière’ permet de repérer facilement l’état des cours d’eau ainsi que les espèces de poissons vivant dans nos rivières. A la maison, depuis le bord de l’eau ou en embarcation, vacanciers, pêcheurs, kayakistes et randonneurs peuvent accéder aux données de la rivière la plus proche ou d’une rivière de leur choix en tapant un code postal ou le nom de la commune. Une carte interactive affiche la qualité de la rivière sélectionnée : en ‘très bon état’ (couleur bleu), en ‘bon état’ (vert), en ‘état médiocre’ (orange) et parfois en ‘mauvais état’ (rouge). La présence du picto ‘poissons’ vous signale également quelles espèces que vous pourrez apercevoir ou pêcher.

L’application s’adresse à tous les publics et propose des jeux et des quiz pour tester ses connaissances sur l’eau, ou encore connaître les comportements à éviter. La qualité des cours d’eau peut aussi être comparée sur 3 ans permettant ainsi de voir les efforts accomplis par les acteurs des territoires pour restaurer les rivières et lutter contre les pollutions.

Un simple clic !

Une journée au bord de l’eau ou d’une descente en kayak vous tente ? L’application gratuite permet de se jeter à l’eau en toute sécurité. Pour chaque site de baignade, vous disposez de données sur la qualité bactériologique des eaux. Ces données, issues du ministère de la Santé, sont actualisées régulièrement et disponibles en temps réel sur l’application pour smartphone et tablette (et le seront très prochainement sur la version PC).

Les lieux de baignade sont classés selon un pictogramme et un code couleur indiquant la qualité sanitaire des eaux surveillées pour se baigner sans risque pour la santé : qualité excellente en bleu, bonne qualité en vert, qualité suffisante en jaune et insuffisante en rouge.

5 millions de données accessibles

Chaque année, plus de 5 millions d’analyses sont réalisées sur 1 600 points de surveillance dans les bassins Rhône-Méditerranée et de Corse. L’agence de l’eau coordonne et rassemble les données d’organismes partenaires tels que les Dreal et l’Office français de la biodiversité pour les poissons. La connaissance et la collecte de données sur l’état des milieux aquatiques font partie des missions fondamentales de l’agence de l’eau. Toutes ces données sont disponibles sur le site internet : www.rhone-mediterranee.eaufrance.fr et www.corse.eaufrance.fr

L.M.

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