24 novembre 2024 |

Ecrit par le 24 novembre 2024

Climat : vers une aggravation des risques naturels

Un épisode pluvieux exceptionnel a touché la France mercredi 9 octobre 2024, en raison du passage de la tempête extra-tropicale Kirk. À l’échelle du pays, il est tombé en une journée l’équivalent d’un mois de pluie et quelque 70 records de précipitations ont été enregistrés dans la moitié nord de l’Hexagone. À Paris, le record de la journée la plus arrosée de l’histoire a presque été battu, avec 70 mm de pluie relevés en 24 heures à la station de Paris-Montsouris – une seule journée avait connu davantage de précipitations dans la capitale depuis le début des mesures : le 17 octobre 1920 avec 74 mm. Dans les départements de Seine-et-Marne et d’Eure-et-Loir, plusieurs villes ont été inondées en raison de crues exceptionnelles des cours d’eau.

Le territoire français est exposé à de multiples risques naturels qui tendent à s’amplifier sous l’effet du réchauffement climatique, mais aussi de l’accroissement démographique et de l’urbanisation dans les zones exposées aux risques. Comme le montre notre infographie, basée sur les chiffres du ministère de la Transition Écologique et de la Cohésion des Territoires (MTECT), les événement naturels considérés comme très grave ont tendance à devenir plus fréquents. Un événement naturel est jugé comme très grave lorsqu’il occasionne plus de 10 morts ou plus de 30 millions d’euros de dommages matériels. En moyenne, entre 2001 et 2021, quatre événement très graves se sont produits chaque année, contre un seulement entre 1960 et 2000. Sur les 144 catastrophes naturelles recensées depuis 1960, environ les deux-tiers correspondent à des inondations.

Les cyclones tropicaux s’intensifient plus rapidement
Par ailleurs, les cyclones tropicaux s’intensifient plus rapidement. Ainsi, l’ouragan Milton, qui a causé d’importantes destructions en Floride, a été classé comme le cyclone atlantique le plus puissant depuis Dorian en 2019. En tout juste 24 heures, entre dimanche et lundi, la tempête tropicale a bondi du premier au dernier échelon (catégorie 5) de l’échelle de Saffir-Simpson, qui mesure l’intensité des ouragans. Il est cependant loin d’être le seul cyclone à avoir récemment enregistré une intensification extrêmement rapide, terme météorologique désignant une accélération d’au moins 93 km/h des vents soutenus sur 24 heures.

Les données de l’ONG Climate Central révèlent que 27 ouragans ont fait l’objet d’une intensification extrêmement rapide dans l’Atlantique au cours des vingt dernières années (2004-2023), alors qu’au cours des deux décennies ayant précédé (1984-2003), ce nombre n’était que de 12. Si l’on élargit l’analyse à l’ensemble des cyclones atlantiques qui ont connu une intensification rapide (c’est-à-dire plus de 55 km/h en 24 heures), leur nombre était de 93 entre 2004 et 2023, contre 69 entre 1984 et 2003. Cette année, un autre ouragan a fait l’objet d’une intensification extrêmement rapide : Beryl, qui a touché terre dans les Caraïbes puis au Texas en juillet. Trois autres cyclones atlantiques ont connu une intensification rapide en 2024 : Debby, Francine et plus récemment Kirk.

Le réchauffement des eaux, qui fait que davantage d’énergie est transmise à un cyclone, est un facteur clé de leur intensification rapide. La probable survenue d’un épisode La Niña cet hiver, un phénomène modifiant les courants marins et les vents dans l’atmosphère, peut favoriser la formation d’ouragans dans l’Atlantique, mais les eaux se réchauffent également de manière générale à cause du changement climatique, et ce depuis plusieurs décennies déjà. Des eaux océaniques plus chaudes pendant de longues périodes au cours de l’été et de l’automne augmentent les chances d’une saison cyclonique plus intense et plus étendue, comme l’illustre par exemple la survenue de Beryl en juillet cette année.

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De Tristan Gaudiaut pour Statista

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