Décrue du Rhône : réouverture progressive des routes
La décrue du Rhône se poursuit progressivement en ce début d’après-midi et certaines routes du réseau secondaire sont à présent rouvertes à la circulation :
C’est ainsi le cas dans le Nord du département : ➢ Secteur Lamotte-du Rhône : la RN86 et RD 994. Les deux ponts de franchissement au-dessus du Rhône pour rejoindre le Gard sont rouverts. ➢ Plaine de Caderousse : les RD 237 et 238. La Via Rhôna au déversoir de Roquemaure est nettoyée et ouverte.
À ce stade, les axes routiers suivants restent cependant fermés : ➢ la RD44 – Mondragon – Les agents du Conseil départemental sont mobilisés afin de pouvoir la rendre accessible au cours de l’après-midi. ➢ la RD63- entre Lapalud et Lamotte et Via Rhôna à partir de la RD 907 : encore immergées, aucune indication ne peut être fournie sur leur délai prévisible de réouverture.
La situation sur Avignon ➢ la RD225 (route du docteur Pons) à Avignon – Les agents de la commune d’Avignon sont mobilisés au côté de ceux du Conseil départemental afin de pouvoir la rendre accessible aussitôt que possible (délai indicatif : fin de journée)
Dans le même temps, la commune d’Avignon rappellent que « les conditions météorologiques et la décrue du Rhône permettent depuis midi la mise en œuvre des actions pour un retour progressif à la normale selon le timing suivant » : ➢ en cours : Retrait des batardeaux et réouverture progressive des portes et poternes ➢ Depuis 15h : réouverture de l’accès (entrée et sortie) au Parking du Palais des Papes ➢ Milieu d’après-midi : réouverture à la circulation de la voie haute le long des Remparts, réouverture à la circulation des Ponts Daladier et du Royaume, réouverture de la bretelle d’accès à Avignon de la RD 225 (route du docteur Pons) et ce dans les deux sens. ➢ Sur la Barthelasse, les Allées Antoine Pinay étant encore immergées, leur accès reste interdit. ➢ Le parking de l’Oratoire reste fermé jusqu’à nouvel ordre.
Par ailleurs, les services de la préfecture de Vaucluse vous incitent à vous informer régulièrement de l’évolution de la situation via nos confrères de France Bleu Vaucluse notamment sur 100.4 FM.
Décrue du Rhône : réouverture progressive des routes
En raison des conditions météorologiques en amont d’Avignon et sur son bassin versant, le Rhône devrait atteindre 4,50 mètres cette nuit. C’est pour ces raisons de sécurité, que la municipalité d’Avignon a décidé de fermer les parkings des allées de l’Oulle et des allées Antoine Pinay (côté île de la Barthelasse). Ils seront fermés jusqu’à demain dans la matinée. Le stationnement sur le Quai de la Ligne est interdit également à partir de ce soir jusqu’à demain dans la matinée. Jusqu’à nouvel ordre, la circulation est toutefois maintenue sur le long des allées de l’Oulle.
Avis de vigilance de la préfecture Dans le même temps, la préfecture de Vaucluse annonce l’activation vigilance crue de niveau jaune sur le Rhône. « À la suite de l’épisode pluvio-orageux qui a impacté jusqu’en matinée les Cévennes gardoises et ardéchoises, les apports des cours d’eau Cèze, Gardon et Ardèche vont contribuer, par propagation, à générer une crue du Rhône, explique les services de la préfecture. Les débits augmenteront progressivement à partir de cet après-midi avec un pic de crue envisagé en fin de soirée. Cette crue du Rhône devrait rester faible, mais les premiers débordements non dommageables pourraient localement être atteints. »
La préfecture appelle à la vigilance et rappelle : – de se tenir informé auprès des autorités, – d’éviter de pratiquer des activités nautiques, – de ne pas s’engager pas sur une route immergée, même partiellement, – de se conformer à la signalisation routière.
Par ailleurs, n’hésitez pas à vous informer régulièrement de l’évolution de la situation en écoutant les médias locaux (France Bleu Vaucluse 100.4 FM) et en consultant le site Internet du service de prévision des crues : www.vigicrues.gouv.fr.
L.G.
Décrue du Rhône : réouverture progressive des routes
Camille Moirenc, le photographe de référence du plus grand fleuve d’Europe, le Rhône, propose une exposition ‘Un fort, un fleuve, le Rhône’ au Fort Saint André à Villeneuve-lès-Avignon jusqu’au 3 novembre 2024.
À la fois frontière naturelle et voie de passage, le Rhône a favorisé de tous temps l’implantation des hommes sur ses rives. Long de 812 km, il relie les glaciers suisses à la mer Méditerranée, traversant des paysages variés. Qualifié de fleuve roi, impétueux et indomptable, le Rhône fait figure de mythe.
L’exposition se déploie sur le parcours de visite du monument : On y découvre comment les hommes vivaient avec le fleuve à différentes époques, et quels usages ils en faisaient, ici, au pied du Fort Saint-André. Comment son cours a évolué, tant naturellement que sous l’influence de l’homme qui tente depuis toujours de le contrôler. Enfin, Camille Moirenc nous invite à la découverte de ses paysages actuels, témoignant de sa diversité.
Les croyances et légendes liées au Rhône proviennent de la Ferveur des mariniers, des légendes de la Tarasque et autres dragons. Le Rhône fut également une d’inspiration pour Frédéric Mistral. Source de vie avec sa faune et sa flore, révélation des climats du passé grâce aux fouilles du fleuve et enjeux écologiques présents son dévoilés. On se projette également au temps où le Rhône baignait le pied du Mont Andaon avec l’approvisionnement des marchandises, les métiers liés au fleuve, les îles entre Avignon et Villeneuve, sans oublier les inondations de l’époque…
Enfin découvrez le 7e régiment des pontonniers à Villeneuve, la contrebande de sel entre Avignon et le royaume et France, la batellerie et les questions de territoires liés au fleuve.Une maquette de moulin-bateau sera exposée.
Exposition en partenariat avec l’Agence de l’eau, l’OHM (Observatoire Hommes – milieu), le Projet Pavage avec le CNRS (Modèles et simulations pour l’architecture et le patrimoine) et la CNR. Pour l’occasion 18 tirages ‘Visages du Rhône’ sont mis à la vente. Source : Fort-Saint-André.
En savoir plus Le Rhône de sa source depuis le glacier du Rhône en Suisse jusqu’en Camargue où il se jette dans la mer méditerranée après avoir traversé une dernière ville : Port-Saint-Louis-du-Rhône.
Les infos pratiques Exposition photos de Camille Moirenc jusqu’au 3 novembre 2024. Fort Saint-André, 57A rue Mons du Fort à Villeneuve-lès-Avignon. Ouvert de 9h à 13h et de 14h à 18h. Dernière entrée : 1h avant la fermeture. En raison des fortes chaleurs le monument vous accueille dès 9h du 15 juillet au 18 août inclus. Tarif 7€. Gratuit pour les moins de 26 ans. MMH
Décrue du Rhône : réouverture progressive des routes
« Compte tenu de la pression exercée par les eaux du Rhône sur les digues des allées de l’Oulle depuis plusieurs jours, et de la lenteur annoncée de la décrue du fleuve, nous sommes contraints de procéder à l’ouverture des vannes ce jour et donc d’inonder une partie du parking des allées de l’Oulle afin d’exercer une contre pression sur la digue », explique la ville.
Le retour à une situation normale, et donc la réouverture des voies, interviendront dans les prochains jours, lorsque tout risque sera écarté. En attendant, la circulation dans les deux sens se fera donc le long des remparts.
L.G.
Décrue du Rhône : réouverture progressive des routes
En raison du risque de crue du Rhône et des conditions difficiles de circulation, le Grand Avignon a décidé de mettre en place la gratuité du réseau de transports Orizo dès ce vendredi 15 décembre, et ce, jusqu’au dimanche 17 décembre inclus. L’occasion idéale de privilégier les déplacements en bus et en tramway, plutôt qu’en voiture !
Décrue du Rhône : réouverture progressive des routes
De fortes pluies étant enregistrées actuellement en amont d’Avignon, cumulées à la fonte de neige, la ville d’Avignon vient de décider de procéder à la fermeture de la voie de circulation des allées de l’Oulle, le long des bords du Rhône (depuis le Pont Saint-Bénézet jusqu’au Pont de l’Europe).
Cette mesure de sécurité sera effective dès ce soir, mardi 12 décembre, à partir de 20h et cela jusqu’à nouvel ordre. En attendant, la circulation dans les deux sens se fera donc le long des remparts de la cité des papes.
« Sous l’effet de la propagation des crues du Rhône amont et de l’Isère, les débits vont progressivement augmenter à partir de la fin de journée en Vaucluse, confirment les services de la Préfecture. Des premiers débordements non dommageables pourraient localement être observés sur les zones habituellement inondables. Les débits devraient rester soutenus cette nuit et les jours suivants. »
Dans ce contexte, la préfecture de Vaucluse conseille de rester vigilant : – en se tenant informé auprès des autorités ; – en évitant de pratiquer des activités nautiques ; – en ne se engageant pas sur une route immergée, même partiellement ; – en se conformant à la signalisation routière.
Informez-vous régulièrement de l’évolution de la situation en écoutant les médias locaux (France Bleu Vaucluse 100.4 FM) et en consultant le site Internet du service de prévision des crues : www.vigicrues.gouv.fr
L.G.
Décrue du Rhône : réouverture progressive des routes
Ce mercredi 15 novembre à 7h, le service de prévision des crues Grand Delta a activé le niveau de vigilance jaune sur le Rhône. À cause de la situation météorologique actuelle au sein de la région Auvergne Rhône-Alpes, le service de prévision des crues Grand Delta anticipe ainsi une crue de propagation lente dans l’ensemble du couloir rhodanien justifiant ce niveau de vigilance.
En Vaucluse, la hausse des niveaux est en cours avec un maximum attendu dans la nuit du mercredi 15 au jeudi 16 novembre. Des débordements non dommageables pourraient être observés localement. La préfecture de Vaucluse encourage donc les Vauclusiens à se tenir informés auprès des autorités, à ne pas pratiquer d’activités nautiques, à ne pas s’engager sur une route immergée et à se conformer à la signalisation routière.
Décrue du Rhône : réouverture progressive des routes
Le Conseil départemental de Vaucluse vient d’inaugurer la passerelle de l’Oiselay-Sauveterre. Cet ouvrage suspendu de 200 mètres de long pour 3 mètres de largueur permet de franchir le Rhône, au Nord de la Barthelasse, entre Sorgues et Avignon via le territoire de la commune de Sauveterre (voir vidéo en fin d’article).
L’une des plus grande voie cyclable d’Europe Ce pont métallique spectaculaire avec ses mâts de 22 mètres hauteur est destiné aux cyclistes, aux piétons et à l’ensemble des modes doux. Il permet le franchissement du fleuve-roi pour assurer la continuité de la véloroute Via Rhôna qui parcourt le Vaucluse, entre Lapalud et Avignon. Long de 815km, cet itinéraire cyclable relie le lac Léman, en Suisse, à la mer Méditerranée en suivant le Rhône. Désigné véloroute depuis 2016, elle est l’une plus grande voie cyclable d’Europe. L’an dernier, elle a accueilli plus de 2,8 millions de cyclistes. Un chiffre multiplié par 2,5 entre 2017 et 2022.
Dans ce secteur, la nouvelle passerelle permet donc l’achèvement de la dernière section de 11km de la Via Rhôna entre Sorgues et Avignon (voir carte ci-dessus). Une portion dont l’aménagement a représenté un investissement de 8,11M€ HT (dont de 4,17M€ HT pour la seule passerelle) financés par l’Union Européenne (1,1M€), l’Etat (1,31M€), la région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur (1, 08M€), la région Occitanie (675 000€), le département du Gard (1,11M€), le département de Vaucluse (995 448€), le Grand Avignon (545 000€), la ville de Sorgues (200 000€) et la CNR (Compagnie nationale du Rhône) à hauteur de 1,09M€. Pour sa part, bien que la passerelle se situe en territoire gardois, entre les îles de la Motte à Sauveterre et celles de l’Oiselay à Sorgues, c’est le Département de Vaucluse qui a assuré la maîtrise d’ouvrage de ce chantier débuté en avril 2022. Le Conseil départemental du Gard va reprendre, quant à lui, la gestion et l’entretien de la passerelle.
Prochaine étape : la restauration du Pont des Arméniers à partir de 2024 Ultime étape du projet global sur la Via Rhôna en Vaucluse : la restauration du Pont des Arméniers à Sorgues. Un ouvrage inscrit au titre des Monuments Historiques, qui va prochainement débuter suite aux études préalables réalisées cette année. Le démarrage des travaux est envisagé en 2024, pour une durée prévisionnelle de 24 mois.
Enfin, pour parfaire l’aménagement, une étude est menée concernant la voie verte le long de la RD 228 sur la Barthelasse, entre le giratoire de l’Islon (Chemin des Vignes) et le Pont du Royaume situé entre Avignon et Villeneuve-lès-Avignon. Objectif ? Offrir des conditions optimales pour les cyclistes et permettre de raccorder les parkings situés sur l’île Piot à Avignon. Le Département a porté les études sur une grande partie du linéaire, excepté en extrémité Sud (un tronçon de 400 mètres) à l’amont immédiat du Pont du Royaume, sous maîtrise d’ouvrage du Grand Avignon.
Décrue du Rhône : réouverture progressive des routes
Rencontré lors de la journée de séminaire de l’eau organisée par l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse, André Bernard, président de la Chambre régionale d’agriculture de Provence-Alpes-Côte d’Azur propose sa vision de l’agriculture engagée dans la modernité.
«La situation en Vaucluse est préoccupante car nous n’avons pas eu de vraies précipitations depuis trois mois, observe André Bernard, président de la Chambre régionale d’agriculture de Paca. La partie ouest du Vaucluse a dépassé les précipitations annuelles à tel point qu’il y a eu de petites inondations très localisées. Sur la partie est du département –autour du plateau de Sault- ainsi qu’au Mont Ventoux, il y a très peu eu de neige, du coup les nappes phréatiques sont à un niveau bas.»
La Durance et le Verdon «Heureusement une partie du département est desservie par la Durance ou par le Verdon via le canal de Provence sur des ressources qui sont stockées. Certes l’enneigement est moins important que les années précédentes et historiquement mais supérieur à ce qu’on a connu l’année dernière. Egalement EDF explique que le barrage de Serre-Ponçon se remplira pour atteindre la cote touristique au 1er juillet ce qui nous permettra de disposer d’une réserve d’eau pour travailler tout en l’économisant.»
Innovation et technologie «Le monde agricole, depuis des années, et en particulier dans le Vaucluse, a fait d’énormes efforts puisque nous avons divisé par deux voire plus le volume d’eau pour l’irrigation des cultures en passant d’une irrigation gravitaire –qui réalimente les nappes- parfois au bénéfice des communes et des prélèvements individuels mais qui ne permet pas d’aller dans des secteurs un peu en hauteur.»
Arroser en hauteur «Comme l’urbanisation a grignoté les terres agricoles qui étaient irriguées par les canaux gravitaires autour d’Avignon, d’Orange, de Carpentras, de Cavaillon et tous les autres villages, l’agriculture a du se repositionner sur les hauteurs et, aujourd’hui, avec le changement climatique et d’irrégulières précipitations nous devons désormais arroser sur les coteaux les vignes et les arbres fruitiers, ce qui ne se faisait pas auparavant.»
Du goutte à goutte aux sondes «Pour arroser ces cultures sur ces territoires, nous utilisons le goutte à goutte –une technique qui existe depuis 25 ou 30 ans- qui passe au pied des arbres, des vignes et des cultures. Maintenant, depuis presque 10 ans, nous pilotons l’irrigation du sol via des sondes qui mesurent le degré d’hygrométrie tous les 10 cm, jusqu’à parfois 1m de profondeur dans le sol, suivant les cultures, et transmet instantanément les données digitales au cultivateur qui déclenche, selon ces informations, l’irrigation afin de ne pas gaspiller l’eau. Cependant cette technologie réclame à ce que nous disposions de réserves d’eau stockée et accessible pour la distribuer quand cela est nécessaire. Avec cette technologie nous avons réussi à diminuer très fortement le volume d’eau utilisé.»
Une meilleure pratique du travail des sols «Nous avons également nettement amélioré les pratiques du travail des sols, notamment en enherbant entre les rangs, afin que le sol ne se réchauffe trop et ne s’assèche pas. Egalement lorsque nous récoltons, nous ensemençons, ce qui va permettre de stocker plus d’eau ainsi que d’améliorer la structure du sol. De plus, ce couvert végétal permettra d’absorber le carbone et la chaleur. L’intérêt de cette biomasse ? Demain elle alimentera les méthaniseurs et produira du bio-gaz en plus de ce que nous produisons. C’est tout une réflexion qui est en cours.»
Des ombrières photovoltaïques au secours des vergers «Nous pouvons aussi explorer un autre système qui permet de réduire l’exposition au soleil comme l’agroforesterie, de type oasis, de façon à avoir un couvert végétal et cultiver en dessous. L’inconvénient ? L’arbre a aussi besoin d’eau et nous ne maitrisons pas l’ensoleillement. Or, il y a des techniques, aujourd’hui qui permettent de produire de l’énergie électrique au moyen de systèmes pivotants –des ombrières photovoltaïques- qui laissent passer la lumière tout en ombrageant les plantes lorsqu’il fait chaud et permettent de réduire la consommation d’eau. Ces systèmes sont aujourd’hui en expérimentation.»
Des expérimentations menées au lycée agricole de Carpentras-Serre «A ce propos, nous venons d’inaugurer au lycée agricole de Carpentras-Serre l’installation d’un verger de cerisiers sous ombrières. Ces structures seront également équipées de filets pour protéger les arbres et les fruits. Pour autant la vie reste très présente dans nos exploitations car les lapins, les oiseaux pénètrent dans les serres ainsi que les haies qui abritent les parcelles et regorge d’une faune très présente.»
Le débat sur l’eau «Pour autant, pour économiser de l’eau il faut en disposer. Heureusement que nos anciens ont réalisés les deux ouvrages hydro-électriques Serre-Ponçon et du Verdon (dont une part de l’eau est réservée pour le canal de Provence), au départ conçus pour sécuriser en eau, la ville de Marseille. Sans Serre-Ponçon nous n’aurions pas pu, non plus, sécuriser l’arrivée en eau pour la région. Ainsi, 80% de l’eau consommée sur la région Sud Paca est de l’eau stockée et transportée. Sans ces aménagements, ainsi que le Canal de Vaucluse, pensé par nos anciens, plus de 5 millions d’habitants n’auraient pas eu leur place en Provence. Certes il y a moins de neige, il pleut différemment, mais même si les précipitations doivent baisser, il tombe encore assez d’eau pour alimenter Serre-Ponçon et le Verdon.»
Le Rhône «Sans ces régulateurs, l’été, il n’y aurait plus assez d’eau pour vivre dans la région. Dans cette part, l’agriculture en utilise 10% soit 200 millions de m3 réservés à l’agriculture sur Serre-Ponçon sur les 2 milliards existants. Le Rhône est de deuxième fleuve le plus porteur d’eau douce de la méditerranée après le Nil. Et il reste très peu utilisé, l’agriculture en prélève moins d’un jour du débit du Rhône. Certes, là aussi il y a une baisse, des irrégularités dans le débit et l’étiage –le plus bas niveau de l’eau- qui avait auparavant lieu en septembre car la neige fondait en juillet et août, ce qui fait que l’arrivée d’eau est plus rapide mais techniquement gérable.»
Nourrir nos concitoyens «Nous avons de l’eau, le tout est de la stocker, de la transporter et d’accompagner les agriculteurs à mettre en place les pratiques et du matériel qui permet d’économiser l’eau pour relever le défi de nourrir nos concitoyens avec des produits du terroir car plus de 50% des fruits et légumes consommés en France proviennent d’Espagne, d’Italie, de Pologne –le plus important producteur de pommes- et du Maroc.»
La souveraineté alimentaire «On a demandé à nos grands-parents et parents, au sortir de la guerre, de travailler à la souveraineté alimentaire de notre pays. Ils ont relevé le défi et l’alimentaire est devenu très peu cher dans les dépenses. Dans les années 1960, la part de l’alimentation dans le budget de consommation des ménages représentait 29% dont la moitié revenait au paysan. Aujourd’hui la part alimentaire est de plus de 17% et la part qui revient aux agriculteurs est de moins de 3%. Le produit agricole bord-champs a été fortement déprécié et n’est pas payé à sa juste valeur. Ça veut dire qu’à court terme, on trouve des solutions en important d’ailleurs, c’est-à-dire de pays qui ont moins d’eau que nous. Les fruits et légumes vampirisent leurs nappes et cours d’eau pour nous servir à moindre prix.»
Production de fruits et légumes, un modèle économique ultra libéral «L’eau est essentielle à la vie et pour se nourrir, or on importe de plus en plus de pays qui n’ont ni les mêmes règles ni les mêmes normes que nous. Pourtant lorsque l’on disparait sur un secteur, les pays importateurs remontent les prix et les baissent lorsque nous le reprenons. C’est bien que nous avons un rôle de régulateur sur le marché. Aujourd’hui, les industriels ne trouvent pas dans le pays, les productions nécessaires, parce que les producteurs ne veulent pas prendre le risque d’une culture qu’ils ne pourraient pas porter à son terme, ou perdre pour n’avoir pas pu la protéger faute de molécules que les autres pays continuent d’utiliser. Par exemple qui sait que le plus grand utilisateur de glyphosate est la SNCF pour désherber ses voies ?»
La disponibilité en eau en France «Le challenge pour sécuriser notre avenir, pour que les agriculteurs s’adaptent au changement climatique, tout en répondant à la souveraineté alimentaire, c’est de pouvoir demain, stocker l’eau et utiliser l’innovation technologique pour l’économiser. Comment expliquer qu’aujourd’hui nos éleveurs vont acheter du foin en Espagne et que nous on n’en fait pas ? Eux arrosent et nous, nous n’avons pas le droit d’arroser.»