24 novembre 2024 |

Ecrit par le 24 novembre 2024

Plongée dans les lacs d’Auvergne-Rhône-Alpes

Ils sont bien connus des tous, ou plus confidentiels et réservés à des visiteurs locaux biens avisés. Ils sont lieu de baignade, lieu de sport, ou lieu de pêche… Ils sont toujours un refuge frais quand la température monte, et ils sont souvent accessibles. Plongée dans les lacs d’Auvergne-Rhône-Alpes.

Rhône : Le Lac des Sapins, entre fraîcheur et nature
Aller chercher un peu de fraîcheur et de quiétude : c’est l’un des nombreux attraits du lac des Sapins. En plein Beaujolais vert, le site lacustre, en offre bien d’autres, avec une politique de développement basée sur le bien-être, la nature et le sport. Cet écrin naturel bénéficie d’une infrastructure touristique en harmonie avec son environnement. En témoigne l’aménagement d’une piscine biologique : 8 000 m2 de bassin, avec une eau régénérée naturellement grâce à la présence de roseaux et autres plantes aquatiques. La température de l’eau ne dépassera guère 25°C, mais répond pleinement à l’ambition de départ : la recherche de fraîcheur. Un espace privilégié, surtout quand la baignade est limitée à cause des fortes chaleurs sur le reste du site. Néanmoins, le tour du lac se fait facilement à pied. Pour les plus sportifs, coureurs comme cyclistes (faire le tour du site en VTT électrique est une belle option à la portée de tous) pourront suivre les tracés dédiés.

Piscine naturelle au lac des Sapins © Rhône Tourisme

Pour les adeptes des parcours aventure, cap sur la Forêt de l’aventure qui propose quatre parcours aventure pour quatre niveaux de difficultés et sept tyroliennes sur le site Lac des Sapins, accessibles à tous. Pour les enfants, les parcours s’effectuent en ligne de vie continue et les adultes ont des mousquetons « intelligents », donc impossible de se détacher avant la fin du parcours. En cas de petite faim, on peut se restaurer sur place ou quitter le site pour Thizy-les-Bourg, à quelques encablures du lac des Sapins. Le New Gambetta propose une cuisine traditionnelle mais raffinée. Derrière une façade relativement anonyme, on passe dans un monde de saveurs et de convivialité. L’été est propice à ce bon moment de table grâce avec une terrasse ombragée. La salle intérieure est tout aussi agréable et on pourra apprécier la qualité des produits et un service rapide et aimable. Notre conseil : la terrine artisanale, le magret de canard et le burger en plats et le tiramisu et le brownie glacé pour les desserts.

Isère : Le lac de Paladru, le lac bleu d’origine glaciaire
Depuis 2017, il prête son nom aux villages alentours, rassemblées depuis une fusion de communes, sous la bannière « villages du lac de Paladru ». Etendue bleue au cœur des vallées du voironnais et de la Valdaine, il est long de plus de 5 km, soit près de 4 km². Si la baignade y est assurée sur de nombreuses plages aménagées, elle est aussi possible dans quelques espaces plus sauvages (non surveillés). Une large partie Sud et Est est aménagée pour la promenade à pied ou à vélo, notamment pour rejoindre les communes de Charavines et de Paladru, en passant par Bilieu ou Montferrat. Sur l’eau, les amateurs de navigation trouveront de quoi se divertir à l’école de voile, ou pour les moins téméraires, sur un pédalo.

Le lac de Paladru © Caroline Thermoz-Liaudy

Incontournable : le paddle a aussi su se faire une place. Les amateurs de running, trail, ou de vélo trouveront aussi leur bonheur sur les berges plates, ou sur les coteaux un peu plus escarpés des villages voisins. Avec deux rendez-vous incontournables : au mois d’avril, le trail du tour du lac, et fin août (le 28 cette année), le tour du lac de Paladru, course de 14 km, en solo, duo ou par équipe. Lac naturel, parmi les rares de France d’origine glaciaire, il réserve encore bien des secrets dans ses fonds. Le lac est en effet un haut lieu de l’archéologie française. Si deux périodes de fouilles ont déjà donné lieu à de grandes découvertes il est certain que les fonds du « Lac bleu » – comme l’appellent les habitués – regorgent encore de vestiges vieux de plus de 1 000 ans. A ce propos, on peut profiter de la baignade pour visiter le Musée archéologique du lac de Paladru (MALP) qui a ouvert ses portes le 7 juin dernier. Sur un grand plateau, il expose les objets découverts lors de deux importantes périodes de fouilles du lac, en retraçant les vies des habitants du bord du lac au Néolithique et en l’an Mil. Parmi les pièces à découvrir : une majestueuse barque en bois flotté, symbole du Malp puisque le bâtiment représente cette embarcation renversée. Mais aussi des armes d’époque : arc, haches et pointes de flèches. Des poteries, mais aussi des jeux de société, des vêtements…On y découvre aussi les raisons qui ont poussé les habitants à s’en aller. A l’époque déjà, une montée des eaux, due au réchauffement climatique.

Le Malp © Caroline Thermoz-Liaudy

Loire : Le lac de Villerest, grand lac de France
Implanté sur le territoire des communes de Villerest – labellisée station verte, le 1er label d’écotourisme de Franceet Commelle-Vernay, ce lac de barrage long de 36 kilomètres sur 770 hectares offre différents loisirs pour petits et grands, en pleine nature. Sur ce site à une dizaine de kilomètres de Roanne, la baignade surveillée en été s’apprécie lors des chaleurs estivales sur une plage de sable. Des équipements tels que des jeux pour enfants, des terrains de sports (pétanque, volley) mais aussi la location de pédalos ou de canoë ainsi que la randonnée à travers moult sentiers sont proposés aux visiteurs. Le Parc de la plage lui, accueille les enfants avec une grande variété de jeux moyennant une entrée à 10 € : toboggans, trampolines, château gonflable. Un peu plus loin, des promenades en bateau se font sur le Villerest Un. De retour sur la terre ferme, en cas de fringale une offre de restauration, du snacking à des plats plus élaborés, est accessible en bordure de ce lac reconnu grand lac intérieur français.

Julien Thibert, Caroline Thermoz Liaudy et Stéphanie Véron Tout Lyon et Essor pour ResoHebdoEco — Reso-hebdo-eco.com

Le lac de Villerest © Stéphanie Véron

Plongée dans les lacs d’Auvergne-Rhône-Alpes

Un été ne suffit pas à en explorer tous les recoins. Son périmètre correspond à l’ancien golfe des Pictons, le parc régional du Marais poitevin, grand site de France, avec ses 112 000 hectares, s’étendant sur la Vendée, la Charente Maritime et les Deux Sèvres, constitue la deuxième zone humide de France. Un paradis pour les amoureux de la nature.

Aménagé par l’homme dès le xie siècle, le Marais poitevin est composé de trois grands ensembles liés à son système hydraulique : le marais maritime, le marais desséché et le marais mouillé. En barque, en canoë, à vélo, à cheval, il est possible de découvrir une faune et une flore exceptionnelles tout autant qu’un patrimoine historique ancien, avec des abbayes millénaires. Les hautes ruines de certaines, comme celle de Maillezais, veillent sur le marais mouillé, cette partie du parc surnommée la “Venise verte“ tant ses centaines de canaux en font le pendant végétal de la Sérénissime. Il est facile de se perdre dans ce labyrinthe de 28 000 hectares inondables.
Surveillé par les frênes têtards dont les racines plongent dans les rives des canaux, le visiteur sera saisi par la quiétude des lieux, croisant au passage, une faune variée. Plus d’une cinquantaine de mammifères terrestres et aquatiques y sont recensés, dont la rare loutre d’Europe ou le plus envahissant ragondin. Mais également 377 espèces d’oiseaux, du héron garde-bœufs au râle des genêts en passant par la cigogne, sans oublier une trentaine d’espèces de poisson. Et avec un peu de chance, le visiteur pourra même voir traverser une couleuvre à collier à la surface de l’eau.

Surveillé par l’abbaye de Maillezais
Le marais mouillé se découvre à bord de plates, embarcations traditionnelles à fond plat menées par des bateliers, dont le faible tirant d’eau et tirant d’air leur permet d’évoluer sans difficultés. Les plus téméraires s’aventureront en canoë, là où les barques ne peuvent aller.
De nombreux embarcadères sont répartis dans le marais mouillé offrant autant de points de départs à cette aventure verte et bleue. L’un d’eux est installé au pied de la majestueuse abbaye de Maillezais, élevée sur une île à partir du Xe siècle, dominant les canaux du marais creusés par les moines. L’ancienne église abbatiale, convertie en cathédrale Saint-Pierre de Maillezais en 1317, est laissée à l’abandon à partir de 1666 et vendue comme bien national en 1791, détruite pour une grande partie par les marchands de matériaux. Mais de ses vestiges, aujourd’hui figés dans le temps, transpire une histoire millénaire qui touche chaque visiteur. 

L’abbaye de Maillezais depuis les canaux du Marais poitevin.©Victor Galice

Baie de l’Aiguillon
Le marais poitevin est traversé par la Sèvre niortaise qui se jette en baie de l’Aiguillon dans l’océan Atlantique. Le parc naturel régional inclut soixante-cinq kilomètres de côte maritime, allant de Saint-Vincent-sur-Jard, au nord en Vendée, à Marsilly, au sud en Charente-Maritime. La façade en quelque sorte du marais maritime soumis à l’influence des marées. Les marais desséchés, 47 000 hectares riche d’une extraordinaire biodiversité, sont, sous l’impulsion d’Henri IV, protégés des inondations et des marées par un réseau de digues appelées également levées, dotées d’ouvrages hydrauliques appelés bondes à la limite avec le marais mouillé. Ils se prêtent plus à des balades à vélo comme à Saint-Denis-du-Payré pour découvrir la Réserve naturelle nationale Michel Brosselin et sa faune exceptionnelle, paradis des oiseaux migrateurs.

Par Victor Galice de l’Informateur Judiciaire pour ResoHebdoEco — Reso-hebdo-eco.com

Les conseils du guide batelier Romuald Fouché

Guide batelier indépendant, Romuald Fouché est tombé amoureux du Marais poitevin quand il était enfant. Pour lui, c’est au lever du jour qu’il livre ses plus belles pépites.
Aujourd’hui, il propose d’accompagner les visiteurs pour des balades sur mesures en barque, à l’écart du tourisme de masse.
« Je suis ancien guide batelier salarié d’un embarcadère. Voulant continuer à aller dans le marais car c’est ma passion, j’ai orienté les choses vers une proposition plus personnalisée. J’adapte la journée des gens au gré de leurs envie. Je pars en général souvent tôt le matin, quand les embarcadères ne sont pas encore ouverts. Et la majeure partie de mes balades, qui durent trois heures, se fait hors des circuits touristiques. Ce n’est jamais le même parcours », explique-t-il.

Romuald Fouché, guide batelier connaît les secrets du Marais poitevin qu’il partage en proposant des visites sur mesure.©RF

Quiétude et découverte
« Si on veut vraiment profiter de la quiétude de l’endroit et revenir aux sources de la nature, il faut s’écarter des autres. Pour moi, la découverte du marais, c’est d’abord partir là où il n’y a personne et surtout tôt le matin pour avoir à la fraîche, les odeurs, les animaux et le lever du soleil. La faune se réveille à ce moment-là. Après, c’est trop tard. »
Romuald Fouché connaît aussi l’histoire du marais, l’architecture hydraulique, qu’il raconte à ses passagers. Au départ de Coulon, il fait partager sa passion, en barque le matin et à vélo l’après-midi « qui donne une tout autre physionomie ».
Le guide batelier ajoute, qu’au sein des marais, «  le paysage change selon la saison. Les arbres ne sont pas les mêmes, la hauteur de l’eau est différente. Au printemps, c’est plus coloré. À l’automne, les arbres perdent leurs feuilles et l’on voit plus loin. Au mois d’août, on peut avoir la brume du petit matin. Ce n’est pas tous les jours, mais quand cela arrive, c’est magnifique ».
Contact : Romuald Fouché, guide batelier (79140 Le Pin / Coulon), au 07.69.15.22.26

Une vache maraîchine regarde les barques passer entre les frênes têtards caractéristiques du Marais poitevin.©Victor Galice

Infos pratiques
Plus d’infos au 0251478820 ou sur www.vendee-tourisme.com.
Une dizaine d’embarcadères sont répartis dans la Venise Verte, de Damvix à Maillezais en passant par le petit village de Coulon. On peut y louer une barque avec un guide ou sans guide ou des canoës. De nombreux sites proposent également des locations de vélos.

Idées de sorties 

  • Visite du parc ornithologique “Les oiseaux du Marais poitevin“ , ouvert tous les jours de 10h à 19h, Le Petit Buisson, 79210 Saint-Hilaire-la-Palud, 05 49 26 04 09.
  • Marché gourmand de la laiterie de Coulon, tous les vendredis soir durant l’été (18h-23h). Restauration sur place, dégustation de produits locaux.
  • La grange à Camille à Coulon présente, jusqu’au 2 octobre, une large palette de l’activité artistique régionale. Contact au 05 49 35 91 42.

Plongée dans les lacs d’Auvergne-Rhône-Alpes

Alors que le thermomètre ne cesse de grimper, le bon plan pourrait bien être de se rafraîchir dans les superbes grottes qui maillent le département de l’Hérault. L’atmosphère des grottes, propice à la méditation, procure rapidement bien-être et apaisement. A moins d’être claustrophobe, leur visite provoque un ravissement inégalé, pour les adultes comme pour les enfants. Alors suivez-nous dans notre périple à la découverte des quatre grottes aménagées de l’Hérault !

La grotte des Demoiselles
C’est à deux pas de Ganges et de l’emblématique pic Saint-Loup, au cœur du massif du Thaurac, que la grotte des Demoiselles reçoit les explorateurs. Le temps d’une visite féerique, ils arpentent ses salles aux volumes impressionnants et découvrent ses concrétions, fruits du travail de l’eau au fil des siècles. Rythmée par les anecdotes du guide, cette promenade au décor de calcaire offre un spectacle inédit et hors du temps, qui a participé à la réputation de celle qu’on surnomme depuis toujours “la grotte des fées”.

Terre de légendes 
La légende de la grotte des Demoiselles a parcouru les Cévennes. Elle raconte qu’un jour, un jeune berger nommé Petit Jean se mit à la recherche d’une brebis qui manquait à l’appel alors qu’il se trouvait sur le plateau du Thaurac. Cette recherche le mena devant la grotte et il entendit soudain les cris de la bête. Il décida de surmonter sa peur et d’entrer dans le gouffre. Il fit alors une chute terrible, interminable, et crut être tombé dans le palais des abîmes… 
Lorsqu’il reprit connaissance, le jeune garçon se rendit compte qu’il se trouvait dans une salle aux proportions exceptionnelles, parées de colonnes scintillantes autour desquelles des fées dansaient. Le choc lui fit perdre connaissance. Il se réveilla quelques heures plus tard à l’extérieur de la grotte et entouré de ses bêtes, dont la brebis disparue. Un mystère dont il fit part aux habitants des villages avoisinants, racontant à qui voulait l’entendre la légende de la grotte des fées.

Un palais souterrain
Découverte officiellement en 1884 par le pionnier de la spéléologie Édouard Alfred Martel, la grotte des Demoiselles est accessible au public depuis 1931. Dès son ouverture, ses aménageurs ont choisi de faciliter l’aventure des explorateurs en installant le premier funiculaire touristique souterrain construit en Europe. En l’empruntant depuis la station du Pavillon d’accueil, les visiteurs de la grotte réalisent une ascension de 54 mètres qui les mènent jusqu’aux immenses salles de la cavité. 
Au fil du parcours et des explications des guides, ils ont accès à une succession de trésors géologiques : stalagmites, stalactites, coulées de calcites, grandes colonnes, draperies translucides… Au début de l’exploration, ils sont amenés à contempler l’aven, un puits naturel qui servait d’entrée aux hommes et aux animaux avant l’ouverture officielle de la grotte et l’installation du funiculaire. 
Un autre temps fort de la visite est l’arrivée dans la fameuse salle de la cathédrale. Ses dimensions extraordinaires – 50 mètres de plafond, 48 mètres d’envergure et 120 mètres d’étendue – lui permettent de rivaliser avec Notre-Dame-de-Paris et lui ont valu son surnom. La dimension religieuse a été renforcée par la présence de l’une des stalagmites les plus renommées de l’histoire de la géologie : “la Vierge à l’enfant”. La silhouette de cette sublime concrétion naturelle, née du travail de l’eau et de la roche, est aujourd’hui un symbole choyé et admiré par tous.

Informations pratiques
Lieu : Grotte des Demoiselles, 34190 Saint-Bauzille-de-Putois.
Tarifs : 13,50 € par adulte, 11,50 € pour les jeunes de 13 à 17 ans, 9,50 € pour les enfants de 4 à 12 ans et gratuit pour les enfants de moins de 4 ans.
Billetterie en ligne : www.demoiselles.com.

La grotte de Clamouse
Nichés tout près du Pont du Diable, dans les gorges de l’Hérault, près de Saint-Guilhem-le-Désert, les paysages souterrains de la grotte de Clamouse tirent leur nom du bruit (la clameur) généré par sa rivière souterraine lorsqu’elle est en crue. Fréquentée depuis le néolithique, elle fut redécouverte en 1945 par des spéléologues montpelliérains, après l’assèchement des cavités. Depuis 1967, le public est invité à la parcourir. L’invitation n’est pas restée sous silence puisque plus de 3 millions de visiteurs ont d’ores et déjà sillonné ses galeries.

Un patrimoine naturel exceptionnel
Classée par le ministère de l’Écologie, ainsi que par le Patrimoine mondial de l’Unesco, la grotte de Clamouse est réputée en raison de la richesse de ses concrétions. Les visites guidées classiques permettent d’approcher les éléments les plus précieux de ce monde souterrain : orgues, fistuleuses, draperies, fleurs de calcite, cristaux d’aragonite et excentriques… Remarquablement soulignées par un jeu de lumière, ces sculptures naturelles donnent matière à rêver. Prenez le temps de vous aventurer au sein de la “cathédrale” et de “la salle à manger”, vous serez subjugué par le travail de l’eau et de la terre.

Faire le plein d’adrénaline
Proposé en alternative à la visite guidée classique, le Spéléopark de la grotte de Clamouse possède deux niveaux afin de faciliter l’accès au plus grand nombre. Ludique, le parcours “Émotion” convient parfaitement aux familles (à partir de 8 ans), alors que le parcours “Grand frisson” est réservé aux aventuriers les plus sportifs (à partir de 12 ans). Les deux difficultés sont ponctuées d’ateliers divers, tels que des ponts de singes et des tyroliennes, qui permettent de se dépasser tout en admirant la vue. Tout au long des parcours, un guide fournit des explications géologiques et didactiques sur les lieux.
Les animateurs proposent également un ‘escape game’ afin de pousser l’immersion à son maximum. Les deux versions, familiale et sensations fortes, exigent des aventuriers qu’ils usent de leur logique pour répondre aux énigmes et tenter d’accéder au trésor de la grotte. 

Informations pratiques
Lieu : Grotte de Clamouse – Route de Saint-Guilhem-le-Désert – RD4 – 34150 Saint-Jean-de-Fos.
Horaires : en été, la grotte est accessible tous les jours, en continu, de 10h00 à 17h30.
Tarifs : 14,40 € par adulte, 12,40 € en tarif réduit (jeunes à partir de 13 ans, étudiants, demandeurs d’emploi), 7,80 € pour les enfants de 3 à 12 ans, gratuit pour les moins de 3 ans. Spéléopark à partir de 32 €. La billetterie en ligne donne accès à un tarif préférentiel, rendez-vous sur www.clamouse.com/fr/billetterie.

© Arthur Lansonneur

La grotte de Labeil
C’est dans l’impressionnant cirque de Labeil, aux portes de l’Aveyron, que la grotte et sa rivière souterraine accueillent aujourd’hui les « explorateurs ».

Dans les profondeurs de l’histoire 
Cachée dans les contreforts du Causse du Larzac, au cœur du cirque dolomitique de Labeil, cette grotte mystérieuse a accueilli ses premiers visiteurs il y a plus de 5 000 ans. Attirés par sa rivière souterraine, dont on ignore encore aujourd’hui l’origine, ses occupants de la première heure ont laissé derrière eux quelques traces de leur présence : sépultures, parures, céramiques… Découverts dans les années 1960 lors d’une campagne de fouilles, ces objets ont permis de révéler l’attraction ancestrale des hommes pour cette superbe cavité parée de cristaux. 
Pourtant, avant d’être un arrêt touristique de renom, la grotte a longtemps servi à une activité tout à fait surprenante… En effet, elle fut longtemps utilisée comme cave à roquefort !

Paré pour l’aventure 
De nos jours, l’aventure débute encore par le passage au sein de l’ancienne cave. Elle s’ouvre sur la rivière souterraine qui a fait la réputation de la cavité. Ce spectacle insolite donne lieu à une balade hors du temps, rythmée par le clapotis de l’eau et les reflets du cours d’eau sur les concrétions minérales de la grotte. En suivant le chemin et les explications du guide, les visiteurs découvrent un réseau cristallisé rarement observé, composé de cristaux aux couleurs étonnantes et d’une impressionnante réserve de sédiments (basaltes de l’Escandorgue, sables dolomitiques…). 
Fait rare, la grotte aménagée sert de décor à une aventure ‘hors piste’, intitulée ‘safari familial’, qui convient aux grands et aux petits spéléologues. Équipés d’une lampe frontale et d’une carte, ils peuvent parcourir les galeries de la grotte et contempler ses merveilles avec davantage de liberté et sans artifice.

Informations pratiques
Lieu : Grotte de Labeil – Hameau Labeil – D151 – 34520 Lauroux.
Site Internet : www.grotte-de-labeil.com.
Horaires pour la saison 2022 : les visites guidées sont organisées tous les jours à 11 h, 14 h, 15 h, 16 h et 17 h.
Tarifs : visite guidée : 11,60 € par adulte, 6,90 € pour les enfants de 3 à 12 ans et 10,90 € pour les étudiants / Safari familial” : 23,40 € par adulte, 17,80 € pour les enfants de 5 à 12 ans et 20€ pour les étudiants.

Les grottes de la Devèze
C’est dans le discret village de Courniou, au cœur du Parc Naturel Régional du Haut-Languedoc, que les grottes de la Devèze accueillent les amateurs d’aventures souterraines. Renommée pour la splendeur de ses stalactites et stalagmites, colonnes, draperies, fleurs d’aragonite, fistuleuses… et pour sa fameuse salle des Bijoux, la cavité a gagné le surnom de “Palais de la fileuse de verre”, un clin d’œil à la finesse du travail de l’eau et du temps.

Un trésor bien timide
Découverte en 1886 par des ouvriers de la ligne de chemin de fer Mazamet-Bédarieux, la cavité a rapidement attiré les plus grands spéléologues de l’époque : Édouard Alfred Martel, Georges Milhaud, Robert de Joly… Impressionnés par la richesse de ses galeries et les rares concrétions qu’elles renferment, les experts des profondeurs n’ont eu de cesse de la sillonner, découvrant années après années de nouvelles “salles” spectaculaires. L’ouverture au public, en 1933, n’a jamais ralenti le travail des spéléologues. De nos jours, ils parcourent encore les galeries des grottes de la Devèze à la recherche d’autres trésors.

Un palais aux couleurs éclatantes
Dans la grotte de “la Fileuse de verre”, l’eau a travaillé la roche avec force et précision. Avec les siècles, cet ouvrage a donné naissance à d’impressionnantes concrétions : stalactites, cascade pétrifiée, draperies, fistuleuses, fleurs d’aragonite… Elles reposent sur 3 niveaux, l’un réservé aux spéléologues et les deux autres accessibles au public. Résultat, les visiteurs peuvent sillonner ses galeries durant près d’une heure et traverser 7 salles qui renferment des concrétions colorées et excentriques. 
Pour découvrir la nature de ces sculptures naturelles, ainsi que la faune, vivante ou disparue, qui leur tient compagnie, un espace de découverte est accessible à la sortie de la grotte. L’exposition et le film 3D proposés offrent une véritable initiation à la spéléologie scientifique.

Informations pratiques 
Lieu : Grottes de la Devèze – esplanade de la Gare – 34220 Courniou.
Horaires : en juillet et août, des visites sont organisées toutes les 30 minutes de 11h à 18h.
Tarifs : 9,50 € par adulte, 6 € pour les enfants de 6 à 12 ans, gratuit pour les moins de 6 ans.
Réservations par téléphone au 04 67 97 03 24 ou par mail à grottedeladeveze@orange.fr.

Par Virginie Moreau et Louise Brahiti (pour Hérault Juridique & Economique et RésoHebdoEco – www.reso-hebdo-eco.com)


Plongée dans les lacs d’Auvergne-Rhône-Alpes

Il fait le buzz, car on l’associe au château de Poudlard dans Harry Potter ou encore à celui de DownTown Abbey. Rocher Portail est considéré comme l’un des plus beaux châteaux de Bretagne. Sa discrète notoriété ne fait que croitre depuis que le jeune propriétaire Manuel Roussel a décidé de l’ouvrir au public il y a 5 ans, et d’y organiser prochainement une école de sorcellerie avec diners ensorcelés… ouverts au moldus bien sûr !

Nous commencerons la visite par la grange, une fois n’est pas coutume, puisque c’est ce qui fait actuellement la notoriété de Rocher Portail. Transformée en espace réceptif (après 1 million d’euros d’investissement et une rénovation de grande qualité), son charme désuet attire chaque samedi des mariages de standing.
Mais cet automne, aux vacances, cette grande salle sera le théâtre d’une toute autre féérie : l’ouverture de l’école des sorciers, avec capes et balais volants, et grandes tablées pour des diners en présence de professeurs de magie. Tout pour plaire aux inconditionnels de la saga Harry Potter ! Même si, pour cause de droits protégés par Warner Bros, chaque référence au best-seller doit se volatiliser.
Ainsi, comme au château de Cheverny qui s’est associé à l’image de Tintin pour faire venir les curieux, Rocher Portail pourrait bénéficier de cette carte grand public. Mais c’est bien le domaine dans son ensemble qui mérite toutes les attentions des visiteurs, par l’élégance sobre des lieux, la richesse de ses intérieurs, ses jardins et potagers, et son histoire originale.

©StudioCarlito_7Jours

400 ans d’histoire… d’hommes d’affaires !
Cet édifice s’est élevé à partir de 1596, selon les désirs de Gilles Ruellan, un modeste breton devenu grand homme d’affaires et conseiller privé à la cour, auprès du roi Henry IV, de la reine Marie de Médicis et du Cardinal de Richelieu. « Gilles Ruellan est un homme étonnant,  il officie d’abord dans le commerce de toiles pour les voiles de navire, dans ce secteur de Fougères et Saint-Malo», indique Manuel Roussel.  « Cet homme a le sens des affaires, il devient -pour le compte de la monarchie- le collecteur de « billot » en Bretagne, relevant les taxes sur les barriques de cidre, vin, bière… Une charge lucrative ! »  Doué en affaires et en politique, car pendant les guerres de religion entre les protestants et les catholiques, il finance tantôt du côté de la Ligue, tantôt du côté du roi. Il amasse rapidement fortune, acquiert plusieurs domaines et fait édifier de nobles demeures dont le château de Rocher Portail.

Manuel Roussel, propriétaire de Rocher Portail depuis 2017. ©StudioCarlito_7Jours

Ce domaine sera légué à la famille Farcy au 17e siècle, une famille très puissante de l’Ouest de la France. En 1866 la famille De Boutray acquiert le domaine, «Alexandre De Boutray y fait des travaux de rénovation par Jobbé-Duval dans un souci de conservation». C’est ainsi que l’édifice gardera son identité caractéristique des constructions du 17e au fil des siècles.

Passage secret et tapisseries uniques
Manuel Roussel est un enfant pays, qui rêvait d’acquérir ce château toujours habité et fermé au public, pour l’ouvrir à tous. 30 ans plus tard, ce vœu s’est exaucé. En 2017 il devient propriétaire de ce domaine de 60 hectares où trône le Château du Rocher Portail, y découvre du mobilier transmis de génération en génération, une série de tapisseries murales du 17e siècle, des salles richement décorées de polychromies au plafond, un passage secret qui servit au Marquis de la Rouerie (grand chef de la chouannerie bretonne lors de la période révolutionnaire), des lettres et correspondances avec la cour du Roi, un poème de Victor Hugo datant de 1838… « On va de découverte en découverte ! »  indique-t-il encore émerveillé.

 

©StudioCarlito_7Jours

De chaque recoin rejaillit une histoire. « Le château a accueilli 120 collégiens de Saint-Malo pendant la 2de guerre, ils ont vécu ici pendant 3 ans, sous le regard du colonel allemand Von Aulock. »
Quant à ce surnom de Downtown Abbey français, en référence à la série anglaise sur la vie des domestiques au XIXe siècle, « c’est parce qu’ont été conservées l’ensemble des chambres des 35 domestiques dans leur état d’origine, dans les combles. »
De multiples trésors qui valent de nombreuses reconnaissances, comme ces 2 étoiles au Guide vert Michelin des monuments, et le prix Villandry pour les jardins conformes aux aménagements originaux du XVIIe siècle.
En 2020,  il fait partie des quelques propriétaires-gestionnaires de monuments historiques familiaux qui s’unissent au sein du réseau « Les Audacieux du Patrimoine », développant des activités économiques durables, respectueuses de l’histoire, de l’identité des lieux et de l’environnement. 

Informations pratiques :
Château Le Rocher portail
Visites de 14h à 18h, sauf le samedi.
Jeux, animations, exposition.
Visites nocturnes les mercredis soir d’été (du 27 juillet au 17 août) à la lueur des bougies, dans une ambiance théâtrale et musicale, puis feu d’artifice.

Par Laora Maudieu, du magazine 7Jours en Bretagne pour ResoHebdoEco – www.reso-hebdo-eco.com


Plongée dans les lacs d’Auvergne-Rhône-Alpes

Avec l’été c’est le retour de la rubrique ‘Un été en France’. Chaque semaine, nos confrères de Réso Hebdo Eco nous ferons découvrir un territoire de France. Pour débuter cette rubrique, c’est l’Echo Girondins qui s’y colle.
Entre paysages nature, monuments historiques, nouveautés ou encore événements, le territoire médocain s’adresse à tous et va cartonner cette année plus que jamais.

« L’année 2022 s’annonce extraordinaire ». Laurent Peyrondet, président de l’Office de Tourisme Médoc Atlantique et maire de Lacanau, prévoit une saison estivale riche en affluence touristique et en nouveautés dans ce territoire girondin emblématique qui allie terre et mer. Cette destination iodée au goût de l’Atlantique étonne par ses mille visages. D’un paysage à l’autre, le Médoc propose aux touristes une multitude d’atmosphères et d’infrastructures : le plus grand lac naturel d’eau douce de France, 400 km de pistes cyclables, 124 km de plages sauvages, le phare de Cordouan mais aussi des sports nautiques…

Afin de pouvoir profiter de ce territoire riche en nature durablement, le maire de Lacanau voudrait privilégier le tourisme vert. « Il faut qu’on soit prudent pour protéger ce cadre », développe Laurent Peyrondet.

Choisir sa plage en fonction de sa fréquentation
« Après deux ans de Covid, le moment est venu de découvrir de nouvelles choses ». Laurent Peyrondet et Nicolas Jabaudon, directeur de l’Office de Tourisme, ont mis en place, avec leurs partenaires, des nouveautés variés afin de ravir tous types de vacanciers. Le 1er juillet, une nouvelle application concernant la densité des plages sera disponible. Elle permettra de choisir sa plage en fonction de la fréquentation et de la circulation. Les informations seront calculées avec des capteurs au travers du taux de remplissages des parkings.
Le Lacanau Pro, compétition emblématique de surf, reviendra par ailleurs pour sa 41ème édition à Lacanau, du 15 au 21 août.

Un mini-golf des vins à Montalivet
Pour amuser les petits comme les grands, Patrice Laujac a créé en 2021 un nouveau concept : le Mini-Golf des Vins de chez Grapouille. Le principe : un parcours immersif en 18 trous sur le processus de fabrication du vin. Il se réalise aux côtés de la mascotte “Grapouille”, une grappe de raisin, qui raconte l’élaboration du vin de sa naissance à sa dégustation. Tout au long du parcours, des énigmes seront à résoudre avec à la clé des surprises pour les plus jeunes, et une dégustation pour les grands qui le souhaitent. Patrice Laujac est ainsi partenaire avec plus de 15 châteaux des alentours. Il indique que pour quatre personnes, il faut prévoir une durée de deux heures. Cette activité originale se trouve à Montalivet. Son créateur a d’ailleurs reçu le trophée de l’accueil 2021 par la CCI Bordeaux Gironde.

Soulac-sur-Mer-©Jean-Emmanuel Jay

Les piscines de Soulac
Au nord de Soulac-sur-Mer, des piscines dites “naturelles” offrent un peu de magie aux visiteurs. Elles n’ont, en réalité, rien de naturel si ce n’est l’eau de mer qui y reste à marée basse. Avec l’érosion marine, l’écosystème était fragilisé. Ainsi, des travaux d’enrochements ont été effectués au début du XXe siècle entre la pointe du Médoc et Soulac-sur-Mer afin de protéger cette dernière de l’avancée des eaux. Le résultat : les fortes vagues de l’océan se cassent sur les digues formant des casiers, ou bacs, mélangeant du sable et de l’eau très calme et plutôt chaude. Une attraction toujours aussi insolite pour le grand public.

Lacanau : la nature au premier plan
Même si la mer avance d’années en années, Lacanau a le charme des stations balnéaires qui ont malgré tout préservé nature et environnement. La commune offre ainsi 16 kilomètres de plage de sable fin, mais compte aussi sur un tourisme plus sauvage avec sa réserve naturelle protégée et un lac aménagé. La Réserve Naturelle de l’Étang de Cousseau compte parmi les sites naturels de Lacanau. Créée en 1976, cette réserve associe des paysages de dunes anciennes, de zones humides et de boisements antérieurs aux plantations du XIXe siècle et héberge aussi de nombreuses espèces d’oiseaux. Elle s’étend sur 900 hectares cachés derrière le cordon dunaire et la forêt de Lacanau. Des visites sont proposées toute l’année afin de découvrir l’évolution de la faune et la flore de cet environnement. 
Nouveauté 2022 : un cinéma se tiendra en plein-air les 7 et 26 août. 

Villa Soulac – © Médoc Atlantique

Le Verdon : destination iodée
“Ma terre vient de la mer” : c’est la devise de la commune du Verdon-sur-Mer. Cette dernière fait référence aux eaux de l’Estuaire et de l’océan qui se mêlent. La présence de trois phares et de quatre ports témoigne de ce lien. Les visiteurs pourront découvrir le Port Bloc, d’où partent les bacs pour la traversée “Le Verdon-Royan”. Mais le Verdon est aussi connu pour son port de commerce et d’escale de paquebots. Le vieux Port aux Huîtres est, quant à lui, situé au cœur du village. C’est un ancien port ostréicole pittoresque avec en été des guinguettes et cabanes d’artistes. Port Médoc, port de plaisance moderne et écologique d’où l’on peut partir en promenade en mer ou bien sur l’estuaire, est aussi un point de départ des visites du Phare de Cordouan. Côté Phare : le Phare de Grave est caractérisé par sa tour carrée blanche et ses chaînes d’angle noire. Il possède au sommet une table d’orientation qui permet d’observer les monuments et espaces naturels des alentours. Il dispose également d’un musée. Le Phare Saint-Nicolas, situé sur la dune de la Claire, permet la navigation à l’entrée de la Gironde.

Pratique
Plus d’infos : https://www.medoc-atlantique.com

Pour répondre au mieux aux demandes des vacanciers, trois numéros de téléphone sont à disposition. 

Par Marie-Amélie Husson et Vincent Rousset (Echos Judiciaires Girondins pour ResoHebdoEco – www.reso-hebdo-eco.com)


Plongée dans les lacs d’Auvergne-Rhône-Alpes

Retrouvez la chronique vin d’André Deyrieux, pionnier de l’œnotourisme et consultant en patrimoines de la vigne et du vin, réalisée pour le compte de Réso hebdo écho dont l’Echo du mardi est un des membres fondateurs.

Quand un vignoble s’installe sous nos latitudes, il choisit souvent la bonne pente. Inclinaison par rapport aux rayons solaires, orientation est-sud-est qui offre les coteaux au soleil levant, ventilation et températures fraîches, variété des affleurements géologiques, drainage… la pente offre tout le confort possible à la vigne. Historiquement, les plaines étaient laissées aux cultures vivrières et aux céréales ; « Bacchus aime les collines », écrivait Virgile. On se dit que ce n’est pas un hasard si en Bourgogne le mot « climat » – qui de par son étymologie grecque veut dire « pente » – s’est imposé.
Parfois le vignoble n’a pas le choix (et le vigneron non plus) de la pente. Celle-ci est alors abrupte : 60 % pour Marestel ; 45 % pour Château-Chalon ou pour le cru Rangen à Thann ; 65 % en Moselle. Rappelons qu’une pente à 30 % signifie qu’en avançant de cent mètres (à l’horizontale) on monte de 30 mètres en dénivelé. La pente moyenne d’un escalier est de 60 à 70 % (soit un angle de 30-35°).
Pour le CERVIM, organisme international créé en 1987 pour aider les exploitants de ces zones difficiles et valoriser leurs vignobles, la forte pente commence à 30 %.

Sur la bonne pente
S’il paraît normal de rencontrer des vignes en forte pente dans les régions de montagne, comme en Savoie, à Chignin et à Ayze, ou en Suisse (plus de la moitié du vignoble suisse a des pentes supérieures à 30 %) ce n’est pas toujours le cas. De nombreux vignobles abrupts, héroïques, se trouvent à des altitudes habituelles pour un vignoble, soit autour de 450 mètres ; c’est le cas de parcelles en appellations chiroubles, côtes d’auvergne, banyuls ou collioure, dans le Diois ou au pied du Ventoux.
Les pentes demandent bien sûr un travail conséquent. Bien souvent d’abord, les vignes ne sont pas simplement plantées en courbes de niveaux ; il faut des murets pour déterminer des terrasses (des banquettes, des gradins, des chaillées, des faÿsses), des enherbements pour retenir la terre et éviter de la remonter à chaque saison comme le faisaient nos ancêtres. Ensuite, le travail de culture est plus difficile, parfois dangereux. La mécanisation, en raison de l’escarpement, de l’accès et de la taille des parcelles, est impossible. Il faut parfois s’aider d’un équipement d’escalade, voire d’un treuil. Certains vignobles, comme à Martigny (Valais), utilisent des hélicoptères pour collecter la vendange.
Vignerons et experts constatent un surcroît de travail et un surcoût importants ; les difficultés font parfois bondir jusqu’à 2 000 heures le volume de travail annuel à l’hectare, pour une ou deux centaines dans des conditions plus habituelles.

Du pur extrême
Si la superficie de ces vignobles ne représente pour l’Europe que 3 ou 4 % des surfaces viticoles, ils représentent tout de même l’emploi de 500 000 personnes. Leur abandon serait dramatique. Il est donc essentiel de faire admettre par les consommateurs que les vignerons méritent une juste rémunération. Ceci va de soi pour certaines appellations aujourd’hui fameuses : condrieu, côte-rôtie, cornas. Par ailleurs, ces vignobles sont beaux et à leur qualité esthétique s’ajoute la protection de l’environnement à laquelle contribue leur entretien. Le fait que certains vignobles soient inscrits au Patrimoine mondial de l’UNESCO comme les Cinque Terre (Italie), Lavaux (Suisse) et le Douro (Portugal) apporte une plus-value visible. Le développement de l’œnotourisme permet la connaissance de ces paysages et il existe encore des destinations trop ignorées comme par exemple le vignoble de Ribeira Sacra en Galice.
Des initiatives se créent. Classiques comme la création de labels ou l’organisation de concours et de salons des vins de montagne et de forte pente : l’environnement préservé, la particularité des cépages produisent des qualités organoleptiques particulières. Plus originales comme l’élaboration de vins de glace ou le vieillissement des vins à des altitudes extrêmes, opérations largement médiatisées.
L’effort de ces vignobles doit porter aussi sur la révélation de leur histoire au caractère bien trempé, faite, au fil des générations, d’audace et de courage. Le storytelling vient ainsi à l’aide d’un marketing de bon aloi. La pente est un réservoir d’imaginaire pour une clientèle de plus en plus amatrice d’exigence et de pureté ; c’est ce que ne manquera pas de souligner le prochain Congrès international de la viticulture de montagne et de pente qui aura lieu du 12 au 14 mai 2022 à Vila Real dans la haute vallée du Douro, au Portugal.

André Deyrieux pour Réso hebdo écho


Plongée dans les lacs d’Auvergne-Rhône-Alpes

Le Congrès national des tribunaux de commerce s’est tenu les 2 et 3 décembre derniers à Nancy. Prévention des difficultés des entreprises, rôle et place de la justice commerciale dans le paysage judiciaire, perspectives sur la justice économique de demain étaient au programme.

« Tous ensemble nous construirons la justice économique de demain ! » Le 3 décembre, il est 10 heures au cœur du centre de congrès Prouvé de Nancy et sur l’écran géant Éric Dupont-Moretti, garde des Sceaux et ministre de la Justice, s’adresse en visio aux juges consulaires de France réunis dans la cité ducale à l’occasion de leur congrès national. Justice économique et commerciale de demain ? Référence faite aux États généraux de la Justice lancés mi-octobre et du groupe de travail spécifique à la justice économique et sociale. Ce groupe de travail devrait rendre ses réflexions au début de l’année prochaine. « La justice commerciale a toute sa place dans la grande famille de la justice », poursuit le garde des Sceaux, « et c’est l’une des plus appréciables car c’est une justice de proximité et son rôle est aujourd’hui essentiel. » Une place certaine mais toujours quasiment à légitimer, notamment, en termes de moyens. « Nous avons perçu cette année, 1 000 € de la part de la chancellerie et nous sommes 24 juges bénévoles. Il est impératif qu’il y ait des budgets pour que nous continuons à fonctionner et exister », rappelle Charles Cunat, le président du tribunal de commerce de Nancy lors de son discours d’introduction. Une reconnaissance, une légitimité, des étendards brandis par la nouvelle présidente de la Conférence générale des juges consulaires de France, Sonia Arrouas (présidente du tribunal de commerce d’Évry, elle a été élue fin janvier à la tête des juges consulaires de France).

Vigilance sur la refonte de la carte judiciaire

« Avec la crise que nous traversons, les difficultés des entreprises et notre rôle crucial et primordial en termes de prévention de leurs difficultés, l’ancrage de la justice commerciale dans la grande famille de la justice se confirme. Il faut redonner sa place à la justice consulaire et lui donner l’image emblématique qu’elle mérite », assure la présidente de la Conférence générale des juges consulaires de France devant ses juges et pairs. Une place qui se confirme mais qui se doit d’être de nouveau rappelée surtout dans un contexte où une nouvelle refonte de la carte judiciaire pourrait bien arriver. « Nous serons d’ailleurs très vigilant sur ce qui pourrait être envisagé. » À côté des décisions et jugements rendus en matière de procédures collectives (en forte baisse du fait de la crise sanitaire et des différentes aides mises en œuvre par l’État pour préserver les entreprises), la justice consulaire entend, encore et toujours, abattre la carte des préventions des difficultés des entreprises.

« Il faut donner à la justice consulaire l’image emblématique qu’elle mérite.»

Sonia Arrouas, présidente de la Conférence générale des juges consulaires de France.

Pas de tsunami des défaillances…
Un nouveau guide sur la prévention de ces difficultés vient d’ailleurs être édité.
« L’anticipation est la clé pour les entreprises. Inculquer cette culture aux dirigeants d’entreprises demeure la missions des juges de l’économie que nous sommes. Les juges consulaires sont aptes à comprendre un entrepreneur en difficulté. En 2022, des actions importantes seront mises en œuvre en matière de prévention des difficultés des entreprises. Les juges consulaires seront entièrement investis pour les soutenir. 80 % des procédures de prévention réussissent. À l’inverse, la même proportion d’entreprises qui entrent en procédure collective terminent en liquidation judiciaire. » Des procédures collectives qui pourraient rapidement s’accélérer dans les mois à venir mais sans le tsunami trop souvent annoncé des défaillances d’entreprises. « Nous ne sommes pas inquiets d’une accélération prochaine de l’activité. Les juges consulaires sauront faire face. Je ne crois pas au tsunami des défaillances d’entreprises que certains annoncent. Nous nous attendons à une remontée crescendo et progressive.» Des juges consulaires prêts pour faire face à l’instant T et aujourd’hui en ordre de bataille pour s’inscrire pleinement dans la justice économique de demain.

Emmanuel Varrier (Les Tablettes Lorraines) pour RésoHebdoEco (www.reso-hebdo-eco.com)

Les juges consulaires de France ont tenu leur congrès national au Centre de congrès Prouvé à Nancy, les 2 et 3 décembre. © : Emmanuel Varrier/Les Tablettes Lorraines

De guide en guide
Un nouveau guide de la prévention des difficultés des entreprises ! À l’occasion du congrès national des tribunaux de commerce, Sonia Arrouas, la présidente de la Conférence générale des juges consulaires a présenté « un nouvel outil pour faire prendre conscience aux chefs d’entreprise de la nécessité fondamentale de pousser la porte de nos tribunaux avant qu’il ne soit trop tard. A travers ce livre, que nous avons souhaité ludique et humoristique nous espérons déclencher des démarches spontanées de la part des dirigeants d’entreprises pour s’engager, de leur propre chef, dans cette démarche de prévention. » La Conférence générale devrait éditer deux nouveaux guides dans les mois à venir : une nouvelle version du guide pratique des juges consulaires et un guide d’auto-évaluation « pour être encore plus performant dans leurs actions.»

Faut-il supprimer le code de commerce ?
C’était le titre, un brin provocateur, de la table-ronde clôturant le congrès national des tribunaux de commerce. « Une note d’humour mais surtout une vraie réflexion sur l’avenir », comme l’assure Sonia Arrouas, présidente de la Conférence générale des juges consulaires de France. C’était surtout une mise en lumière souhaitée du véritable travail du juge consulaire.
« Trop souvent la connaissance de nos tribunaux et de leurs pratique se limite aux seules décisions rendues en matière de procédure collectives. Il n’en demeure pas moins que la majeure partie de l’activité d’un tribunal de commerce et de traiter les litiges entre entrepreneurs », explique Charles Cunat, le président du tribunal de commerce de Nancy. Les récents États généraux de la Justice, lancés mi-octobre, avec leur groupe de travail sur la justice économique et sociale, travaille sur la justice commerciale de demain. « Le rôle de tribunaux de commerce doit aujourd’hui être en phase avec une réalité qui s’impose, celle de l’économie », explique Sonia Arrouas.

«Ensemble nous construirons la justice économique de demain !»

Eric Dupont-Moretti, garde des Sceaux et ministre de la Justice

Eric Dupont Moretti, le garde des Sceaux, s’est adressé en visio aux juges consulaires réunis à Nancy lors de leur congrès national début décembre.

C’est en visio qu’Eric Dupont-Moretti s’est adressé aux juges consulaires de France à l’occasion de leur congrès national à Nancy. « Ensemble, nous construirons la justice économique de demain », lance le garde des Sceaux et ministre de la Justice . Mi-octobre, les États généraux de la justice ont été lancé pour construire la justice de demain. Un groupe de travail spécifique à la justice économique et sociale devrait rendre ses premières réflexions en début d’année prochaine. « La justice commerciale joue un rôle essentiel. Elle fait partie intégrante de la grande famille judiciaire et c’est l’une de ses composantes des plus attachantes (…) Son rôle est aujourd’hui essentiel notamment dans l’importance de la prévention des entreprises en difficultés. » Après avoir assurer son attachement à la justice commerciale, le garde des Sceaux a notamment annoncé que chaque juge consulaire pourra disposer d’un accès direct à l’intranet Justice. Une expérimentation est menée à la Cour d’appel de Versailles et devrait se généraliser rapidement dans l’Hexagone.


Plongée dans les lacs d’Auvergne-Rhône-Alpes

La Fondation d’entreprise GGL Helenis vient de frapper fort en rouvrant au public l’hôtel Richer de Belleval. Rénové, celui-ci abrite désormais un espace d’exposition, un restaurant gastronomique, un restaurant bistronomique et un hôtel Relais & Châteaux 5 étoiles.

Abandonné durant des dizaines d’années, la fondation a fait restaurer l’hôtel Richer de Belleval durant quatre ans par l’Atelier d’architecture Philippe Prost (l’Atelier de Ricou étant chargé de restaurer certains plafonds) et y a installé des œuvres d’art pérennes, sous la direction artistique de Numa Hambursin.

Un peu d’histoire
Niché sur la place de la Canourgue à Montpellier, l’hôtel Richer de Belleval fut érigé au XIIe siècle. Il fut successivement la propriété de Guilhem VI, seigneur de Montpellier, de Charles de Boulhaco, conseiller à la cour des comptes, puis de Pierre Richer de Belleval, botaniste qui recréa le jardin des Plantes de Montpellier et médecin d’Henri IV. De 1816 à 1975, l’édifice abrita l’hôtel de ville de Montpellier, avant de devenir une antenne du palais de justice jusqu’en 2010, puis d’être laissé à l’abandon.

Un palais aux multiples facettes
L’hôtel Richer de Belleval rénové accueille en son sein un espace d’expositions temporaires de prestige animé par la fondation GGL Helenis (promoteur immobilier). Deux à trois fois par an, des expositions d’illustres artistes contemporains nationaux et internationaux s’y tiendront. Des conférences pourraient également y être organisées. La première exposition temporaire est consacrée à l’Américain Jim Dine, qui a également créé une œuvre en céramique composée de 105 cœurs apposés sur le plafond du hall d’entrée, intitulée ‘Faire danser le plafond’.

Le plafond ‘Jim DIne’.

Côté gastronomie, des chefs étoilés ont investi le rez-de-chaussée et proposent une trentaine de couverts dans un décor luxueux, aux plafonds restaurés par l’Atelier de Ricou. La clientèle est accueillie par le plafond contemporain ‘Prima Materia’ réalisé à l’encre par l’artiste montpelliérain Abdelkader Benchamma. Evoquant les 4 éléments – terre, eau, feu, air –, cette œuvre s’étale en majesté sur une voûte.

Le plafond baroque du restaurant gastronomique.
Et celui imaginé par l’artiste montpelliérain Abdelkader Benchamma.

Et l’ancienne salle des mariages, avec son puits de lumière somptueusement enrichi par une œuvre composée de milliers d’élytres de scarabées créée par Jan Fabre, accueille quelques tables à destination bistronomique. Enfin, un hôtel 5 étoiles Relais & Châteaux de 16 chambres et 4 suites décorées par le créateur d’ambiances Christian Collot complète cet ensemble raffiné et de très haut standing.
« L’art de l’émotion » prôné par le directeur artistique Numa Hambursin est pleinement à l’œuvre dans de nombreux points de la bâtisse, et s’harmonise superbement avec l’architecture. Le pari d’inscrire les œuvres pérennes dans l’histoire de cet édifice est tenu. Visite des lieux…

L’Hommage à un esprit libre, de Jan Fabre, est sans doute l’œuvre la plus spectaculaire de l’hôtel. Située dans le lanternon, véritable puits de lumière du salon à l’italienne, elle retrace en relief l’histoire de Montpellier. Son panneau principal, serti de milliers d’élytres de scarabées aux reflets chatoyants, représente deux immenses phœnix tenant un serpent dans leurs serres. Il symbolise la renaissance de Montpellier après une longue période de peste, mais aussi la renaissance de l’hôtel Richer de Belleval. Les quatre autres panneaux symbolisent respectivement la médecine, l’histoire de Montpellier, l’ancienne destination du lieu, qui servait de salle des mariages, et Guilhem VI, qui fit bâtir l’édifice. Jan Fabre a offert 16 dessins préparatoires à la fondation. Ils sont exposés dans ce salon-bar bistronomique appelé à devenir le lieu « branché » de Montpellier.

Le travail de Marlène Mocquet.

L’hôtel Richer de Belleval croque la pomme avec délice grâce au plafond peint par Marlène Mocquet, agrémenté de hérons sculptés, perchés près des corniches. Une œuvre à regarder avec des jumelles (fournies) tant elle se situe en hauteur, et joliment intitulée Longue-vue. « Marlène Mocquet est l’une des meilleures artistes de sa génération », selon Numa Hambursin. Pour créer cette œuvre rappelant l’atmosphère des contes de notre enfance, l’artiste s’est inspirée des planches de botanique de Richer de Belleval, de la faune occitane mais aussi d’un dessert qui a fait les beaux jours des frères Pourcel, la Pink Lady pomme d’amour. Posées sur la corniche, des piles de pommes sculptées sont une grande tentation pour de petits animaux : écureuils, pigeons, colombes… Son œuvre cohabite harmonieusement et joyeusement avec les bustes des César.

Le vestibule revisité par Olympe Racana-Weiler.

Les murs et plafond du boudoir qui relie les chambres de l’hôtel 5 étoiles Relais & Châteaux ont été magnifiés par Olympe Racana-­Weiler. Des effets de matière, de all-over mais aussi quelques manques signent la présence de l’artiste peintre trentenaire dans cette œuvre immersive aux couleurs vives, envisagée comme une caverne où l’on trouverait des peintures pariétales. « Chouchou des critiques d’art parisiens, espoir de la peinture française, Olympe Racana-Weiler ­s’attelle ici à la question de l’abstraction à travers des recherches sur la couleur à l’acrylique et à la bombe », analyse Numa Hambursin.

L’exposition consacrée à Jim Dine.

Le patio et sa verrière agrémentée de lustres à l’ancienne mènent à l’espace d’exposition de la fondation GGL Helenis. L’exposition d’ouverture, consacrée à Jim Dine, s’y tient jusqu’au 4 décembre 2021. Agencée par l’artiste lui-même, « elle synthétise une vie de recherche, le parcours de cet artiste jusqu’à son œuvre magistrale, qui figure dans le hall d’entrée », indique Numa Hambursin. On y retrouve le motif récurrent du cœur, mais aussi des Vénus. Des gravures, tableaux et sculptures, comme la superbe Love and grief. Cet artiste fondateur du pop art avec Andy Warhol et Roy Lichtenstein a fait sien le motif du cœur et travaillé sur le néo­classicisme, là où d’autres s’intéressaient à la société de consommation et à la culture pop. 

Virginie Moreau pour RésoHebdoEco – © photos : Daniel Croci et Virginie Moreau

Infos pratiques
Visitez gratuitement la galerie d’art de la fondation GGL Helenis du mardi au samedi de 10h à 12h30 et 14h à 18h30.
Attention, les 5 œuvres d’art (plafonds, vestibule) sont accessibles uniquement dans le cadre de visites guidées payantes.
Le restaurant gastronomique propose des menus allant de 120 à 240€.
Le Bistrot La Canourgue, ouvert 7 jours sur 7, propose pour sa part une offre bistronomique midi et soir dans la cour intérieure et sur la terrasse qui donne sur la place de la Canourgue. Le plat le moins cher est à 22€ (réservation conseillée).
Le tarif des 20 chambres de l’hôtel 5 étoiles Relais & Châteaux s’étale de 280 à 980€ la nuit.
hotel-richerdebelleval.com

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