19 décembre 2024 |

Ecrit par le 19 décembre 2024

À Violès, les seniors deviennent châtelains

Virginie Issautier, médecin à Avignon, a acquis le domaine du Château du Martinet à Violès, afin d’y créer une résidence pour retraités, Les Seniors de Mogador. Sur place, elle a installé son cabinet médical, qui peut également accueillir d’autres professionnels de santé. L’occasion pour les seniors de vivre leur retraite en toute sérénité au cœur de la Provence.

Difficile de rater le domaine depuis la Route de Vaison-la-Romaine à Violès alors que son nom est inscrit en gros à l’entrée. Au bout de l’allée, on le découvre. Il est beau, majestueux même, et sa bâtisse est en très bon état. Le fameux Château du Martinet se présente. Un domaine que Virginie Issautier, médecin à Avignon depuis presque 17 ans, a racheté en février 2024.

Auparavant un hôtel-restaurant, le domaine a ensuite accueilli des gîtes, avant de passer dans les mains de Virginie, qui a décidé de lui redonner une nouvelle fonction, une nouvelle vie. Aujourd’hui, le Château du Martinet accueille la résidence Les Seniors de Mogador. Destinée aux retraités en quête de sérénité, cette résidence propose un cadre familial et intimiste, avec peu de logements, mais aussi avec la présence sur le domaine du cabinet de médecine générale de la nouvelle propriétaire. À termes, d’autres professionnels de santé devraient aussi exercer sur le domaine qui compte plusieurs bureaux.

© Vaucluse Provence Attractivité

Un coup de cœur immédiat

Si Virginie Issautier a racheté le château en février 2024, cela faisait en réalité plusieurs années qu’elle avait pour projet de proposer des logements pour seniors. Projet qu’elle a déjà touché du doigt dans le passé en ayant acheté une maison mitoyenne à la sienne pour le faire. En mai 2023, elle découvre ce lieu à Violès par hasard, puis tout s’est enchaîné, elle a visité le domaine trois jours plus tard.

« J’ai su immédiatement que ça allait se faire ici, ça ne pouvait pas être ailleurs. »

Virginie Issautier

Coup de foudre. L’idée des Seniors de Mogador prend vie. C’est aussi l’occasion pour la médecin de trouver un lieu ressourçant, loin de la frénaisie de la Cité des papes où elle exerce toujours trois fois par semaine, les lundis, mardis et jeudis de 9h à 15h. À Violès, Virginie travaille de 16h30 à 20h tous les jours de la semaine, sauf le mercredi et le vendredi où elle est présente toute la journée.

Les logements pour les seniors. ©Les Seniors de Mogador

Un lieu de vie au cœur de la Provence

La résidence Les Seniors de Mogador se veut un lieu paisible. Depuis les jardins, on peut même apercevoir les Dentelles de Montmirail et le Mont Ventoux au loin. La résidence comptabilise pour le moment trois logements single meublés d’environ 45 m² chacun à 1 400€ par mois avec l’eau, l’électricité, internet, l’accès aux structures communes compris, ainsi qu’un accompagnement personnalisé par l’assistante qui est présente du lundi au vendredi et est en relation directe avec le médecin du centre médical du domaine, Virginie Issautier. Deux logements pour couple viendront s’ajouter plus tard aux offres de la résidence.

« Je souhaite que les résidents se sentent comme chez eux. »

Virginie Issautier

Les logements sont composés d’une chambre, d’une salle d’eau, ainsi que d’un salon avec une cuisine aménagée. Il est également possible pour les résidents de se reposer sur le parvis de leur logement où sont installées des chaises longues. En plus de leur appartement, les seniors ont accès à des parties communes : une salle de sport, une salle bien-être, une salle de loisirs avec billard et bibliothèque, une buanderie et la piscine extérieure qui devrait être opérationnelle dès l’été 2025. Ainsi, même si les résidents vivent ensemble, il y a une certaine intimité entre chaque logement, qui donne l’impression aux locataires d’être chez eux et non dans une résidence médicalisée, qui peut parfois faire peur. Mais, ce n’est pas tout ce que le domaine a à offrir.

©Les Seniors de Mogador

Un centre médical sur place

En plus d’offrir un lieu de vie reposant, le domaine comporte également un centre médical sur place. Ainsi, la résidence propose une véritable alternative aux Senioriales et aux EHPAD, avec le médecin généraliste sur place. Virginie a d’ores et déjà installé son cabinet dans lequel elle exerce pour les résidents, mais aussi pour les habitants de Violès et des communes alentours. Ainsi, en plus de créer un concept original de résidence pour séniors, elle répond aussi à la forte demande de médecins généralistes en zone rurale, le Vaucluse connaissant une réelle désertification médicale.

« Il y a beaucoup de jolis domaines qui ont été transformés en colocation ou cohabitation comme ici. Mais, ce que je trouve qui n’a pas été fait et qui est dommage, c’est d’avoir le médecin sur place, qui y vit et qui y travaille. »

Virginie Issautier

À termes, Virginie Issautier souhaiterait que d’autres professionnels du milieu médical et paramédical se joignent à elle au sein du centre médical du domaine qui compte quatre bureaux. Il y a même la possibilité de réunir deux bureaux pour un professionnel qui requiert plus de place comme un kinésithérapeute ou un dentiste. Le loyer pour un professionnel de santé s’élève à 499€ par mois, comprenant internet, l’eau et l’électricité.

Virginie Issautier vit dans la partie principale du Château qui est mitoyenne aux logements des seniors. ©Les Seniors de Mogador

Un domaine vivant

Si l’on peut croire que les futurs locataires du domaine seront isolés, dû à l’emplacement du domaine en zone rurale, la réalité est tout autre. Virigine a tout prévu. « On a une intervenante à Violès, qui est kinésiologue et qui a déjà fait de l’accompagnement pour personnes âgées, qui intervient en plus, donc qui n’est pas une option et qui est proposée ponctuellement pour organiser des sorties marchés, des sorties cinéma ou théâtre », explique la médecin. C’est tout un planning qui va se mettre en place pour que les retraités vivent au mieux leur séjour à la résidence Les Seniors de Mogador.

L’association ‘Les Seniors de Mogador’ a été créée pour faire vivre la résidence. Ponctuellement dans l’année, il y aura des conférences, des spectacles et autres événements pour animer la vie du domaine. De plus, Virginie a imaginé le concept du ‘pont des générations’ sur trois temps forts de l’année, Halloween, Noël et Pâques avec des enfants et des animations. « Je souhaite en faire un lieu de vie intergénérationnel à certains moments de l’année, ces moments où le partage est de mise », conclut Virginie Issautier. De quoi vivre sa retraite sereinement.




À Violès, les seniors deviennent châtelains

Du lundi 2 au vendredi 6 octobre, le Centre communal d’action sociale (CCAS) d’Apt participe à la Semaine nationale des retraités et personnes âgées, autrement appelée la Semaine bleue. Au programme : de la cuisine, du sport, la journée des aidants, et bien d’autres animations.

La Semaine bleue débutera avec un atelier cuisine & nutrition ‘Les insatiables’ le lundi 2 octobre de 10h à 11h30. Le mardi 3 octobre, le sport sera à l’honneur avec une marche active de 9h à 10h30. Le mercredi 4 octobre, les participants pourront profiter d’un spectacle de 14h à 17h.

Le jeudi 5 octobre sera sous le signe de la santé, et notamment sur la podologie, avec une conférence de 9h à 11h30 et une séance de dépistage individuel de 14h à 16h. Le jeudi sera également la Journée nationale des aidants au cours de laquelle un ciné-débat sera proposé par la MSA Alpes-Vaucluse et le comité action sociale AGIRC ARRCO Paca Corse, au cinéma Le César sur le film Mon vieux écrit par Marjory Déjardin et Elie Semoun qui traite de la maladie d’Alzheimer.

Enfin, la Semaine bleue s’achèvera avec un atelier numérique qui abordera les fraudes et les arnaques de 9h30 à 11h30. Tous les ateliers et animations sont gratuits mais les places sont limitées. Renseignements et inscriptions au CCAS d’Apt, 29 Place Carnot, ou par téléphone au 04 90 04 36 60.

V.A.


À Violès, les seniors deviennent châtelains

Avec les français, il y a deux choses avec lesquelles il ne faut pas plaisanter : la bagnole et les retraites. Pour ces dernières, et depuis 30 ans, nombres de gouvernements en ont fait les frais. 1995, 2003, 2010 et 2019 auront été marqués par d’importants mouvements sociaux refusant  des réformes de notre système retraite.   La forte mobilisation du 19 janvier dernier s’inscrit dans le même mouvement. Alors, pourquoi un tel entêtement de l’exécutif ?  N’y-a-t-il pas d’autres dossiers plus urgents à traiter, qui de surcroit répondent d’avantage aux vraies attentes des français ? La liste est malheureusement longue…   

Cela n’étonnera personne si on affirme qu’une part importante (pour ne pas dire majoritaire) des français ont un travail qui ne les intéresse pas ou peu. Ils « s’y collent » d’abord pour avoir les moyens de vivre et pour pouvoir ensuite profiter d’une future deuxième vie.  

Le travail n’a plus, aujourd’hui, la même valeur qu’auparavant. En 1990,  60% des français considéraient le travail comme très important, ce taux est tombé, en 2022, à 24% (source Fondation Jean Jaurès). De la même manière, une majorité de nos citoyens souhaite avoir plus de temps pour eux plutôt que de gagner plus d’argent. Les crises successives, que nous traversons maintenant depuis 3 ans,  ne peuvent que conforter l’idée « qu’il faut profiter aujourd’hui de la vie, car on ne sait pas  ce que demain nous réserve ».  

Alors, comment voulez-vous que les seniors acceptent de travailler plus longtemps  alors qu’une part importante des actifs souhaitent  travailler moins ? On nage totalement à contre-courant. 

 La colère des français va bien au-delà d’un désaccord sur le report de l’âge de la retraite.

Il faut être sourd ou atteint de cécité pour ne pas comprendre que la colère des français va bien au-delà d’un « simple » désaccord sur le report de l’âge de la retraite. Les difficultés, les incertitudes, les mécontentements, ont été jusqu’alors contenus, hier par la crise sanitaire, aujourd’hui par les incidences économiques de la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Pas certain que la lassitude et la résignation soient éternelles.   Cette colère  silencieuse est également nourrie par un sentiment  d’injustice sociale ressenti par un nombre croissant de nos concitoyens. « La crise, ce n’est pas pour tout le monde ! ».  

Peut-on réellement imposer une réforme refusée par 70 % des français ? 

Face à cela, la volonté présidentielle est sourde et inflexible, sûre de son fait et de ses arguments (purement comptables). Elle est aujourd’hui prisonnière de son propre orgueil. Reculer reviendrait à démissionner  et mettrai en péril son autorité. Le risque politique est trop important. Mais peut-on réellement imposer une réforme refusée par 70 % des français ?  Peut-on gouverner longtemps dans un pays où la colère est  la seule chose qui puisse unir ses concitoyens ? 

En 1930, le très influent économiste anglais Keynes,  imaginait le monde en  2030. Et il voyait un temps d’abondance, de richesse, et de travail automatisé. Un temps où l’on ne travaillerait que 15 heures par semaine. Mais il ajoutait : « Il n’est point de pays ni de nation qui puisse, je pense, voir venir l’âge de l’abondance et de l’oisiveté sans craindre. Car nous avons été entraînés pendant trop longtemps à faire effort et non à jouir. »  

Ce bon vieux Keynes – qui en matière économique était loin de toujours faire l’unanimité- oubliait qu’après l’effort doit nécessairement venir le réconfort. Trois siècles plus tôt Montaigne disait déjà 

du repos (on ne parlait pas à l’époque de retraite) :   « c’est assez vécu pour autrui, vivons pour nous au moins ce bout de vie ». 


À Violès, les seniors deviennent châtelains

De la Lituanie au Luxembourg, en passant par la France, les pensions de retraite s’échelonnent de 250 à plus de 2 000 euros dans l’Union européenne. Mais au delà de ces données brutes et en tenant compte des écarts du coût de la vie, la pauvreté touche en moyenne 15 % des retraités européens selon Eurostat. Ce taux correspond plus précisément à la proportion de retraités dont les revenus sont en-dessous du seuil de risque de pauvreté, c’est-à-dire inférieurs à 60 % du revenu disponible national médian, après prise en compte des transferts sociaux.

Comme le met en avant notre carte, les retraités de certains pays d’Europe sont beaucoup plus menacés que d’autres par la précarité économique. La situation est particulièrement préoccupante dans les pays baltes, où la part de retraités « à risque de pauvreté » atteint voire dépasse 40 %. En Allemagne, environ 20 % des retraités sont menacés par la précarité, soit un chiffre supérieur de 5 points à la moyenne de l’UE. Pour compléter leurs revenus, il est estimé que 11 % des retraités allemands (65-74 ans) sont obligés d’exercer un emploi, bien souvent des petits boulots.

Avec environ 9 % de ses retraités qui touchent moins de 60 % du revenu médian disponible, la France affiche le taux de pauvreté des retraités le plus bas d’Europe derrière le Luxembourg (7 %). Même si de fortes disparités existent à l’échelle nationale (en fonction du sexe, des régions,…), cette statistique illustre la relative efficacité du système de retraite français à protéger les personnes âgées contre la pauvreté.

De Tristan Gaudiaut Statista

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