22 novembre 2024 |

Ecrit par le 22 novembre 2024

Gorges du Pont-du-Diable, un site très ‘Malin’

Dans le Nord de la Haute-Savoie, entre Évian et Morzine, les Gorges du Pont-du-Diable impressionnent les visiteurs depuis presque 130 ans. Au cœur du Géoparc du Chablais, elles leur offrent en plus une rafraichissante découverte géologique.

Ici, le Diable semble un peu chez lui. C’est le Roc d’Enfer, qui domine du haut de ses 2 243 mètres. A Morzine, le plus gros village de la vallée, l’épisode des “Possédées” (phénomène collectif de convulsions et d’hallucinations), qui défraya la chronique dans les années 1850 et 1860, est encore bien présent dans les mémoires. Et, bien sûr, il y a ces fameuses Gorges du Pont-du-Diable.
C’est la Dranse qui les a creusées. La rivière, qui prend sa source au col de Bostan (d’où l’on peut presque apercevoir le sommet des… Diablerets, côté Suisse), a dû batailler pour se frayer un chemin jusqu’au lac Léman. C’était au départ un torrent sous-glaciaire, qui s’est progressivement enfoncé et a été en partie recouvert, lors du retrait du glacier, par un glissement de la moraine : c’est ce qui a formé le ‘pont’.
Mais ça, il y a quelques siècles, les habitants de la vallée ne le savaient pas encore. Alors quand ils se sont demandé comment un tel ouvrage avait pu être construit, dans un site aussi impressionnant, au milieu de la forêt et plusieurs dizaines de mètres au-dessus des tourbillons du torrent, la ferveur religieuse de l’époque a fourni une réponse évidente : ce ne pouvait être que le Diable.
« Une légende dit même que c’est à la demande des habitants de La Vernaz et de la Forclaz, les deux villages séparés par la rivière*, qui voulaient s’épargner un long détour, que le Diable a construit le pont. En échange, il aurait exigé l’âme du premier ou de la première qui franchirait l’ouvrage. Les habitants auraient alors envoyé… une chèvre déguisée en femme. Depuis, vexé, le Diable a maudit le pont et l’on peut encore voir, gravés dans le rocher, ses yeux menaçants », raconte Guillaume Rineau, qui dirige le site.

© LesGorgesDuPont-Du-Diable

Un menuisier entreprenant
Un site exploité dès la fin du XIXe siècle. Explorant les lieux, sans doute parce qu’il cherchait un moyen de convoyer des matériaux sur le cours d’eau, Jean Bochaton menuisier originaire du plateau de Gavot, en aval des gorges, eut l’idée de les équiper à des fins touristiques, pour y faire venir les riches curistes d’Évian.
Après avoir obtenu les autorisations nécessaires en 1892, il y a donc tout juste 130 ans, il aménage escaliers et passerelles et reçoit ses premiers visiteurs en 1893. Depuis, à l’image de la Dranse, l’accueil des touristes a connu des hauts et des bas : favorisé par les congés payés à partir de 1936, il a failli disparaitre avec la construction du barrage du Jotty, juste en amont, en 1949 (un débit minimum a finalement été réservé).
La dernière crise en date fut bien sûr celle du covid. Mais elle a permis d’achever les importants travaux de sécurisation et de rénovation des passerelles entamés en 2019 avec, en plus, la création d’un spectaculaire ‘pas dans vide’ (voir photo ci dessous).
Depuis la fin des confinements, les visiteurs sont revenus en masse (le site en accueille, en moyenne, 50 000 par an, d’avril à fin septembre). Ils peuvent ainsi s’émerveiller au long des 400 mètres de passerelles nichées au cœur des gorges. Mais pas seulement : l’accueil a été amélioré et largement fleuri, et dispose d’une boutique et d’une petite restauration à base de produits locaux. Et le sentier d’accès, dans la forêt de hêtres, a été mieux valorisé.

© LesGorgesDuPont-Du-Diable

Beauté des lieux… et des filles !
Inaccessible aux personnes à mobilité réduite et aux poussettes, la visite s’adresse à tous les publics malgré les 60 mètres de dénivelé du chemin d’accès et les escaliers. « Nous sommes un site spectaculaire, mais aussi un site pédagogique : il faut savoir prendre le temps de cheminer et de regarder », souligne Guillaume Rineau qui vient d’accompagner, à son rythme, « une dame de 93 ans qui est ressortie ravie ! ». En période de canicule, la visite offre, en plus, un havre de fraîcheur.
A une quinzaine de kilomètres de Thonon et à peine plus de Morzine, les gorges sont directement desservies par la D902. Une autre légende locale dit que cette route aurait dû être construite sur le versant d’en face, plus ensoleillé et moins abrupte. Mais les plus jolies filles du Jotty (le hameau où se situent justement les gorges) auraient usé de leur charme pour convaincre les ingénieurs des Ponts et Chaussées de préférer ce tracé. Diabolique, là encore !
Pourtant, à admirer les trésors qui entourent les gorges (ne manquez ni le point de vue de Tréchauffex, ni la balade au barrage du Jotty) et à sillonner cette Route des Grandes Alpes du Léman au col des Gets (régalez vous des vieux chalets, des téléphériques d’Avoriaz et bien sûr de l’Abbaye d’Aulps), on se dit que si le Diable semble ici un peu chez lui, cette vallée est pourtant bien un petit coin de paradis.

Par Eric Renevier (Eco Savoie Mont Blanc) pour Réso Eco Hebdo – www.reso-hebdo-eco.com

*Pour ces deux villages, ni le “a” ni le “z” ne se prononcent, il faut dont dire La Forcl’ et La Vern’ pour avoir l’air d’un local !

INFOS PRATIQUES
Gorges du Pont du Diable
205 route des Grandes Alpes (D902)
Lieu dit « Le Jotty » – 74200 LA VERNAZ
Coordonnées GPS : 46.304670, 6.615782
Transports en commun : ligne régulière “Lihsa n°91” Thonon-Morzine (www.sat-leman.com)
Ouvert d’avril à fin septembre
Gratuit pour les moins de 4 ans ; 14 euros pour les enfants ; 18 euros pour les adultes (à partir de 16 ans).
Contact : 04 50 72 10 39 ; info@lepontdudiable.com
Infos : https://lepontdudiable.com

© LesGorgesDuPont-Du-Diable

Gorges du Pont-du-Diable, un site très ‘Malin’

Unique en son genre, le parc de loisirs Dino-Zoo situé dans le Doubs fête cette année ses 30 ans. Trente années pendant lesquelles le parc n’a cessé de s’enrichir de sculptures ultra réalistes de dinosaures, bien sûr, mais aussi d’attractions, d’animations pédagogiques et autre cinéma 4D. Un besoin de se réinventer qui se poursuit aujourd’hui avec l’arrivée d’un tout nouveau dinosaure long de 50 mètres, le Seismosaurus et d’importants projets de transformation du site chiffrés à 3,5M€ sur trois ans.

En 1992, date de la création du Dino-Zoo, le premier Jurassic Park n’est pas encore sorti sur les écrans et personne ne s’intéresse aux dinosaures. Personne, sauf Guy Vauthier, amateur de géologie et de paléontologie. Une idée un peu folle trotte dans sa tête depuis la fin des années 1980 : imaginer un parc de loisirs dédié aux grands reptiles et à la préhistoire. Après un voyage aux États-Unis, bluffé par le parc Disney, l’autodidacte se lance dans l’aventure en faisant le pari d’installer son parc dans le massif jurassien à Charbonnières-les-Sapins, dans le Doubs. Un ancrage régional primordial pour Guy Vauthier qui gère déjà le Gouffre de Poudrey situé non loin de là. « En France, il n’y avait pas encore de Disneyland Paris ni de Parc Astérix, avec le Futuroscope (né cinq ans plus tôt), c’était l’un des premiers parcs à thème de France. Le public d’alors était plus habitué aux foires », explique Geoffroy Vauthier, fils de Guy et actuel directeur du site. Dès la première année d’ouverture, Dino-Zoo réalise 80 000 entrées. Sur une promenade de 2,5 kilomètres, le parc compte seulement une quinzaine de sculptures (contre 80 dinosaures aujourd’hui) mais il profite de l’attrait de la nouveauté et de la sortie en 1993 du film de Spielberg. Celui-ci génère une véritable dinomania planétaire. Cet alignement des étoiles participe à l’envol du parc local. En l’espace de quelques années, ce dernier devient un incontournable dans la région et enregistre aujourd’hui plus de 120.000 visiteurs par an.

Une entreprise familiale
Consciente qu’il ne faut pas se reposer sur ses acquis, l’entreprise familiale va grandir en multipliant les nouveautés avec notamment l’ouverture des premières attractions au début des années 2000. Le parc ouvrira également un restaurant, inaugurera la vallée des Hommes, élargissant ainsi son thème au-delà des dinosaures, développera les animations pédagogiques, dont des fouilles paléontologiques dans le sable à la recherche de fossiles et le cinéma 4D…  

© Frédéric Chevalier

Aujourd’hui Dino-Zoo est dirigé par Geoffroy Vauthier, diplômé d’une école dédiée à la gestion de parcs de loisir. Après avoir fait ses armes notamment chez Disney, il revient au sein du parc familial en 2012. Depuis la mort de son père, il pilote cet héritage au côté de ses deux sœurs July et Cynthia, recevant également l’aide de sa mère qui s’occupe par ailleurs du Gouffre de Poudrey. « À Dino-Zoo nous avons une philosophie familiale, avec des collaborateurs qui sont là depuis plus de dix ans. Et bien que nous soyons passés d’une TPE à une petite PME - qui compte plus de 40 salariés pendant les vacances – nous voulons rester un slow parc », affirme le directeur qui depuis son arrivée a consolidé la clientèle et augmenté le temps de visite. « Aujourd’hui le site attire au-delà de la région : de Lyon à Strasbourg. On fait jusqu’à deux heures maximum de route pour venir chez nous ». 

3,5M€ d’investissements
Dino-Zoo réalise un chiffre d’affaires de deux millions d’euros par an et consacre environ 400.000 euros d’investissements annuels, notamment dans de nouveaux équipements. Aujourd’hui, Dino-Zoo s’agrandit avec un nouveau parcours de 200 mètres jalonné de dix nouvelles sculptures ultra réalistes de dinosaures, conçues en collaboration avec des scientifiques. « Nous travaillons notamment depuis dix ans avec le paléontologue suisse Frédéric Pittet. C’est un vrai fan du parc, il était déjà présent comme touriste à l’ouverture. Il réalise pour nous les textes des panneaux, les dossiers pédagogiques dédiés aux scolaires et aux équipes de médiateurs du parc… ». Pour les 30 ans du site, un tout nouveau dinosaure long de 50 mètres, le Seismosaurus, a été installé. « C’est le plus grand dinosaure à avoir foulé notre terre. Son nom signifie “celui qui fait trembler la terre”. Ce spécimen XXL constitue la plus grande réplique de dinosaure en France. Il aura nécessité cinq semi-remorques et deux grues pour son implantation sur les hauteurs du parc. Vivant à la période du jurassique supérieur, cet herbivore pouvait peser jusqu’à 30 tonnes », commente Geoffroy Vauthier.

© Dino-Zoo

Un muséum pour attirer les plus grands
Les modifications à venir du parc préhistorique ne s’arrêtent toutefois pas à la seule présence de nouveaux habitants inanimés. « Nous sommes à un tournant dans notre développement, lance le directeur. Nous allons investir 3,5 millions d’euros sur trois ans pour changer le visage du site ». Au programme : la création d’une toute nouvelle zone d’accueil, la refonte et le passage sur deux étages du restaurant, le développement d’une inédite attraction familiale mécanique pour 2024 et la création d’un véritable muséum dédiée à la paléontologie. « Dans la configuration actuelle, nous ne pouvons accueillir que quatre bus scolaires maximum (environ 200 à 250 enfants) par jour. À terme, nous devrions pouvoir en recevoir huit, notamment grâce la création d’un pavillon d’accueil digne de ce nom, avec des vestiaires et des toilettes. L’accueil actuel deviendra une nouvelle brasserie », précise Geoffroy Vauthier. Côté restauration la révolution sera de mise avec le nouveau restaurant sur deux étages : « Ce sera la fin du surgelé ! S’enthousiasme le directeur. Nous allons passer nos cuisines en frais et changer tous nos systèmes de production en réalisant des plats sous-vide conservables une semaine. Cela devrait nous permettre de servir 600 couverts par jour, tout en gérant les flux au client près. Nous devrions ainsi faire baisser considérablement nos déchets ». Reste le projet de muséum : prévu pour 2028, il vise à attirer une clientèle plus âgée d’adolescents et d’adultes. Une tranche d’âge que le parc peine à faire venir. « Les adultes accompagnent leurs enfants, mais ne trouvent pas toujours de quoi les captiver sur la durée. Avec ce futur bâtiment nous allons pouvoir nourrir leur curiosité. Il y aura notamment des ateliers pédagogiques (comment dégage-t-on un fossile ?…), une muséographie de squelettes dont quelques-uns authentiques et également un labo privé pour l’accueil des étudiants en paléontologie de Besançon et de Nancy… ».
Ce vaste programme de transformation a notamment bénéficié du plan France relance à hauteur de 800 000€ et du soutien financier de la région et des autres collectivités locales. « Ils croient en nous et nos projets s’inscrivent dans le schéma touristique de la région. Nous sommes ainsi présents sur l’autoroute via les panneaux d’information touristiques. Dans le Doubs, seul deux établissements privés le sont : la grotte d’Oselle et nous. C’est une vraie reconnaissance ».

Frédéric Chevalier, Journal du Palais, pour RésoHebdoÉco

Infos pratiques :
Le parc Dino-Zoo rue de la préhistoire à Charbonières-les-Sapins, aux abords de la RN-57, dans le Doubs, à 20 minutes de Besançon. Tarifs : 16 ans et plus : 13,50 €, de 5 à 15 ans : 12 €, de 3 à 4 ans : 9,50 € et enfants de moins de 3 ans : gratuit. Contact : 03 81 59 31 31, www.dino-zoo.com


Gorges du Pont-du-Diable, un site très ‘Malin’

Alors que le thermomètre ne cesse de grimper, le bon plan pourrait bien être de se rafraîchir dans les superbes grottes qui maillent le département de l’Hérault. L’atmosphère des grottes, propice à la méditation, procure rapidement bien-être et apaisement. A moins d’être claustrophobe, leur visite provoque un ravissement inégalé, pour les adultes comme pour les enfants. Alors suivez-nous dans notre périple à la découverte des quatre grottes aménagées de l’Hérault !

La grotte des Demoiselles
C’est à deux pas de Ganges et de l’emblématique pic Saint-Loup, au cœur du massif du Thaurac, que la grotte des Demoiselles reçoit les explorateurs. Le temps d’une visite féerique, ils arpentent ses salles aux volumes impressionnants et découvrent ses concrétions, fruits du travail de l’eau au fil des siècles. Rythmée par les anecdotes du guide, cette promenade au décor de calcaire offre un spectacle inédit et hors du temps, qui a participé à la réputation de celle qu’on surnomme depuis toujours “la grotte des fées”.

Terre de légendes 
La légende de la grotte des Demoiselles a parcouru les Cévennes. Elle raconte qu’un jour, un jeune berger nommé Petit Jean se mit à la recherche d’une brebis qui manquait à l’appel alors qu’il se trouvait sur le plateau du Thaurac. Cette recherche le mena devant la grotte et il entendit soudain les cris de la bête. Il décida de surmonter sa peur et d’entrer dans le gouffre. Il fit alors une chute terrible, interminable, et crut être tombé dans le palais des abîmes… 
Lorsqu’il reprit connaissance, le jeune garçon se rendit compte qu’il se trouvait dans une salle aux proportions exceptionnelles, parées de colonnes scintillantes autour desquelles des fées dansaient. Le choc lui fit perdre connaissance. Il se réveilla quelques heures plus tard à l’extérieur de la grotte et entouré de ses bêtes, dont la brebis disparue. Un mystère dont il fit part aux habitants des villages avoisinants, racontant à qui voulait l’entendre la légende de la grotte des fées.

Un palais souterrain
Découverte officiellement en 1884 par le pionnier de la spéléologie Édouard Alfred Martel, la grotte des Demoiselles est accessible au public depuis 1931. Dès son ouverture, ses aménageurs ont choisi de faciliter l’aventure des explorateurs en installant le premier funiculaire touristique souterrain construit en Europe. En l’empruntant depuis la station du Pavillon d’accueil, les visiteurs de la grotte réalisent une ascension de 54 mètres qui les mènent jusqu’aux immenses salles de la cavité. 
Au fil du parcours et des explications des guides, ils ont accès à une succession de trésors géologiques : stalagmites, stalactites, coulées de calcites, grandes colonnes, draperies translucides… Au début de l’exploration, ils sont amenés à contempler l’aven, un puits naturel qui servait d’entrée aux hommes et aux animaux avant l’ouverture officielle de la grotte et l’installation du funiculaire. 
Un autre temps fort de la visite est l’arrivée dans la fameuse salle de la cathédrale. Ses dimensions extraordinaires – 50 mètres de plafond, 48 mètres d’envergure et 120 mètres d’étendue – lui permettent de rivaliser avec Notre-Dame-de-Paris et lui ont valu son surnom. La dimension religieuse a été renforcée par la présence de l’une des stalagmites les plus renommées de l’histoire de la géologie : “la Vierge à l’enfant”. La silhouette de cette sublime concrétion naturelle, née du travail de l’eau et de la roche, est aujourd’hui un symbole choyé et admiré par tous.

Informations pratiques
Lieu : Grotte des Demoiselles, 34190 Saint-Bauzille-de-Putois.
Tarifs : 13,50 € par adulte, 11,50 € pour les jeunes de 13 à 17 ans, 9,50 € pour les enfants de 4 à 12 ans et gratuit pour les enfants de moins de 4 ans.
Billetterie en ligne : www.demoiselles.com.

La grotte de Clamouse
Nichés tout près du Pont du Diable, dans les gorges de l’Hérault, près de Saint-Guilhem-le-Désert, les paysages souterrains de la grotte de Clamouse tirent leur nom du bruit (la clameur) généré par sa rivière souterraine lorsqu’elle est en crue. Fréquentée depuis le néolithique, elle fut redécouverte en 1945 par des spéléologues montpelliérains, après l’assèchement des cavités. Depuis 1967, le public est invité à la parcourir. L’invitation n’est pas restée sous silence puisque plus de 3 millions de visiteurs ont d’ores et déjà sillonné ses galeries.

Un patrimoine naturel exceptionnel
Classée par le ministère de l’Écologie, ainsi que par le Patrimoine mondial de l’Unesco, la grotte de Clamouse est réputée en raison de la richesse de ses concrétions. Les visites guidées classiques permettent d’approcher les éléments les plus précieux de ce monde souterrain : orgues, fistuleuses, draperies, fleurs de calcite, cristaux d’aragonite et excentriques… Remarquablement soulignées par un jeu de lumière, ces sculptures naturelles donnent matière à rêver. Prenez le temps de vous aventurer au sein de la “cathédrale” et de “la salle à manger”, vous serez subjugué par le travail de l’eau et de la terre.

Faire le plein d’adrénaline
Proposé en alternative à la visite guidée classique, le Spéléopark de la grotte de Clamouse possède deux niveaux afin de faciliter l’accès au plus grand nombre. Ludique, le parcours “Émotion” convient parfaitement aux familles (à partir de 8 ans), alors que le parcours “Grand frisson” est réservé aux aventuriers les plus sportifs (à partir de 12 ans). Les deux difficultés sont ponctuées d’ateliers divers, tels que des ponts de singes et des tyroliennes, qui permettent de se dépasser tout en admirant la vue. Tout au long des parcours, un guide fournit des explications géologiques et didactiques sur les lieux.
Les animateurs proposent également un ‘escape game’ afin de pousser l’immersion à son maximum. Les deux versions, familiale et sensations fortes, exigent des aventuriers qu’ils usent de leur logique pour répondre aux énigmes et tenter d’accéder au trésor de la grotte. 

Informations pratiques
Lieu : Grotte de Clamouse – Route de Saint-Guilhem-le-Désert – RD4 – 34150 Saint-Jean-de-Fos.
Horaires : en été, la grotte est accessible tous les jours, en continu, de 10h00 à 17h30.
Tarifs : 14,40 € par adulte, 12,40 € en tarif réduit (jeunes à partir de 13 ans, étudiants, demandeurs d’emploi), 7,80 € pour les enfants de 3 à 12 ans, gratuit pour les moins de 3 ans. Spéléopark à partir de 32 €. La billetterie en ligne donne accès à un tarif préférentiel, rendez-vous sur www.clamouse.com/fr/billetterie.

© Arthur Lansonneur

La grotte de Labeil
C’est dans l’impressionnant cirque de Labeil, aux portes de l’Aveyron, que la grotte et sa rivière souterraine accueillent aujourd’hui les « explorateurs ».

Dans les profondeurs de l’histoire 
Cachée dans les contreforts du Causse du Larzac, au cœur du cirque dolomitique de Labeil, cette grotte mystérieuse a accueilli ses premiers visiteurs il y a plus de 5 000 ans. Attirés par sa rivière souterraine, dont on ignore encore aujourd’hui l’origine, ses occupants de la première heure ont laissé derrière eux quelques traces de leur présence : sépultures, parures, céramiques… Découverts dans les années 1960 lors d’une campagne de fouilles, ces objets ont permis de révéler l’attraction ancestrale des hommes pour cette superbe cavité parée de cristaux. 
Pourtant, avant d’être un arrêt touristique de renom, la grotte a longtemps servi à une activité tout à fait surprenante… En effet, elle fut longtemps utilisée comme cave à roquefort !

Paré pour l’aventure 
De nos jours, l’aventure débute encore par le passage au sein de l’ancienne cave. Elle s’ouvre sur la rivière souterraine qui a fait la réputation de la cavité. Ce spectacle insolite donne lieu à une balade hors du temps, rythmée par le clapotis de l’eau et les reflets du cours d’eau sur les concrétions minérales de la grotte. En suivant le chemin et les explications du guide, les visiteurs découvrent un réseau cristallisé rarement observé, composé de cristaux aux couleurs étonnantes et d’une impressionnante réserve de sédiments (basaltes de l’Escandorgue, sables dolomitiques…). 
Fait rare, la grotte aménagée sert de décor à une aventure ‘hors piste’, intitulée ‘safari familial’, qui convient aux grands et aux petits spéléologues. Équipés d’une lampe frontale et d’une carte, ils peuvent parcourir les galeries de la grotte et contempler ses merveilles avec davantage de liberté et sans artifice.

Informations pratiques
Lieu : Grotte de Labeil – Hameau Labeil – D151 – 34520 Lauroux.
Site Internet : www.grotte-de-labeil.com.
Horaires pour la saison 2022 : les visites guidées sont organisées tous les jours à 11 h, 14 h, 15 h, 16 h et 17 h.
Tarifs : visite guidée : 11,60 € par adulte, 6,90 € pour les enfants de 3 à 12 ans et 10,90 € pour les étudiants / Safari familial” : 23,40 € par adulte, 17,80 € pour les enfants de 5 à 12 ans et 20€ pour les étudiants.

Les grottes de la Devèze
C’est dans le discret village de Courniou, au cœur du Parc Naturel Régional du Haut-Languedoc, que les grottes de la Devèze accueillent les amateurs d’aventures souterraines. Renommée pour la splendeur de ses stalactites et stalagmites, colonnes, draperies, fleurs d’aragonite, fistuleuses… et pour sa fameuse salle des Bijoux, la cavité a gagné le surnom de “Palais de la fileuse de verre”, un clin d’œil à la finesse du travail de l’eau et du temps.

Un trésor bien timide
Découverte en 1886 par des ouvriers de la ligne de chemin de fer Mazamet-Bédarieux, la cavité a rapidement attiré les plus grands spéléologues de l’époque : Édouard Alfred Martel, Georges Milhaud, Robert de Joly… Impressionnés par la richesse de ses galeries et les rares concrétions qu’elles renferment, les experts des profondeurs n’ont eu de cesse de la sillonner, découvrant années après années de nouvelles “salles” spectaculaires. L’ouverture au public, en 1933, n’a jamais ralenti le travail des spéléologues. De nos jours, ils parcourent encore les galeries des grottes de la Devèze à la recherche d’autres trésors.

Un palais aux couleurs éclatantes
Dans la grotte de “la Fileuse de verre”, l’eau a travaillé la roche avec force et précision. Avec les siècles, cet ouvrage a donné naissance à d’impressionnantes concrétions : stalactites, cascade pétrifiée, draperies, fistuleuses, fleurs d’aragonite… Elles reposent sur 3 niveaux, l’un réservé aux spéléologues et les deux autres accessibles au public. Résultat, les visiteurs peuvent sillonner ses galeries durant près d’une heure et traverser 7 salles qui renferment des concrétions colorées et excentriques. 
Pour découvrir la nature de ces sculptures naturelles, ainsi que la faune, vivante ou disparue, qui leur tient compagnie, un espace de découverte est accessible à la sortie de la grotte. L’exposition et le film 3D proposés offrent une véritable initiation à la spéléologie scientifique.

Informations pratiques 
Lieu : Grottes de la Devèze – esplanade de la Gare – 34220 Courniou.
Horaires : en juillet et août, des visites sont organisées toutes les 30 minutes de 11h à 18h.
Tarifs : 9,50 € par adulte, 6 € pour les enfants de 6 à 12 ans, gratuit pour les moins de 6 ans.
Réservations par téléphone au 04 67 97 03 24 ou par mail à grottedeladeveze@orange.fr.

Par Virginie Moreau et Louise Brahiti (pour Hérault Juridique & Economique et RésoHebdoEco – www.reso-hebdo-eco.com)


Gorges du Pont-du-Diable, un site très ‘Malin’

Il fait le buzz, car on l’associe au château de Poudlard dans Harry Potter ou encore à celui de DownTown Abbey. Rocher Portail est considéré comme l’un des plus beaux châteaux de Bretagne. Sa discrète notoriété ne fait que croitre depuis que le jeune propriétaire Manuel Roussel a décidé de l’ouvrir au public il y a 5 ans, et d’y organiser prochainement une école de sorcellerie avec diners ensorcelés… ouverts au moldus bien sûr !

Nous commencerons la visite par la grange, une fois n’est pas coutume, puisque c’est ce qui fait actuellement la notoriété de Rocher Portail. Transformée en espace réceptif (après 1 million d’euros d’investissement et une rénovation de grande qualité), son charme désuet attire chaque samedi des mariages de standing.
Mais cet automne, aux vacances, cette grande salle sera le théâtre d’une toute autre féérie : l’ouverture de l’école des sorciers, avec capes et balais volants, et grandes tablées pour des diners en présence de professeurs de magie. Tout pour plaire aux inconditionnels de la saga Harry Potter ! Même si, pour cause de droits protégés par Warner Bros, chaque référence au best-seller doit se volatiliser.
Ainsi, comme au château de Cheverny qui s’est associé à l’image de Tintin pour faire venir les curieux, Rocher Portail pourrait bénéficier de cette carte grand public. Mais c’est bien le domaine dans son ensemble qui mérite toutes les attentions des visiteurs, par l’élégance sobre des lieux, la richesse de ses intérieurs, ses jardins et potagers, et son histoire originale.

©StudioCarlito_7Jours

400 ans d’histoire… d’hommes d’affaires !
Cet édifice s’est élevé à partir de 1596, selon les désirs de Gilles Ruellan, un modeste breton devenu grand homme d’affaires et conseiller privé à la cour, auprès du roi Henry IV, de la reine Marie de Médicis et du Cardinal de Richelieu. « Gilles Ruellan est un homme étonnant,  il officie d’abord dans le commerce de toiles pour les voiles de navire, dans ce secteur de Fougères et Saint-Malo», indique Manuel Roussel.  « Cet homme a le sens des affaires, il devient -pour le compte de la monarchie- le collecteur de « billot » en Bretagne, relevant les taxes sur les barriques de cidre, vin, bière… Une charge lucrative ! »  Doué en affaires et en politique, car pendant les guerres de religion entre les protestants et les catholiques, il finance tantôt du côté de la Ligue, tantôt du côté du roi. Il amasse rapidement fortune, acquiert plusieurs domaines et fait édifier de nobles demeures dont le château de Rocher Portail.

Manuel Roussel, propriétaire de Rocher Portail depuis 2017. ©StudioCarlito_7Jours

Ce domaine sera légué à la famille Farcy au 17e siècle, une famille très puissante de l’Ouest de la France. En 1866 la famille De Boutray acquiert le domaine, «Alexandre De Boutray y fait des travaux de rénovation par Jobbé-Duval dans un souci de conservation». C’est ainsi que l’édifice gardera son identité caractéristique des constructions du 17e au fil des siècles.

Passage secret et tapisseries uniques
Manuel Roussel est un enfant pays, qui rêvait d’acquérir ce château toujours habité et fermé au public, pour l’ouvrir à tous. 30 ans plus tard, ce vœu s’est exaucé. En 2017 il devient propriétaire de ce domaine de 60 hectares où trône le Château du Rocher Portail, y découvre du mobilier transmis de génération en génération, une série de tapisseries murales du 17e siècle, des salles richement décorées de polychromies au plafond, un passage secret qui servit au Marquis de la Rouerie (grand chef de la chouannerie bretonne lors de la période révolutionnaire), des lettres et correspondances avec la cour du Roi, un poème de Victor Hugo datant de 1838… « On va de découverte en découverte ! »  indique-t-il encore émerveillé.

 

©StudioCarlito_7Jours

De chaque recoin rejaillit une histoire. « Le château a accueilli 120 collégiens de Saint-Malo pendant la 2de guerre, ils ont vécu ici pendant 3 ans, sous le regard du colonel allemand Von Aulock. »
Quant à ce surnom de Downtown Abbey français, en référence à la série anglaise sur la vie des domestiques au XIXe siècle, « c’est parce qu’ont été conservées l’ensemble des chambres des 35 domestiques dans leur état d’origine, dans les combles. »
De multiples trésors qui valent de nombreuses reconnaissances, comme ces 2 étoiles au Guide vert Michelin des monuments, et le prix Villandry pour les jardins conformes aux aménagements originaux du XVIIe siècle.
En 2020,  il fait partie des quelques propriétaires-gestionnaires de monuments historiques familiaux qui s’unissent au sein du réseau « Les Audacieux du Patrimoine », développant des activités économiques durables, respectueuses de l’histoire, de l’identité des lieux et de l’environnement. 

Informations pratiques :
Château Le Rocher portail
Visites de 14h à 18h, sauf le samedi.
Jeux, animations, exposition.
Visites nocturnes les mercredis soir d’été (du 27 juillet au 17 août) à la lueur des bougies, dans une ambiance théâtrale et musicale, puis feu d’artifice.

Par Laora Maudieu, du magazine 7Jours en Bretagne pour ResoHebdoEco – www.reso-hebdo-eco.com


Gorges du Pont-du-Diable, un site très ‘Malin’

Retrouvez la chronique vin d’André Deyrieux, pionnier de l’œnotourisme et consultant en patrimoines de la vigne et du vin, réalisée pour le compte de Réso hebdo écho dont l’Echo du mardi est un des membres fondateurs.

Quand un vignoble s’installe sous nos latitudes, il choisit souvent la bonne pente. Inclinaison par rapport aux rayons solaires, orientation est-sud-est qui offre les coteaux au soleil levant, ventilation et températures fraîches, variété des affleurements géologiques, drainage… la pente offre tout le confort possible à la vigne. Historiquement, les plaines étaient laissées aux cultures vivrières et aux céréales ; « Bacchus aime les collines », écrivait Virgile. On se dit que ce n’est pas un hasard si en Bourgogne le mot « climat » – qui de par son étymologie grecque veut dire « pente » – s’est imposé.
Parfois le vignoble n’a pas le choix (et le vigneron non plus) de la pente. Celle-ci est alors abrupte : 60 % pour Marestel ; 45 % pour Château-Chalon ou pour le cru Rangen à Thann ; 65 % en Moselle. Rappelons qu’une pente à 30 % signifie qu’en avançant de cent mètres (à l’horizontale) on monte de 30 mètres en dénivelé. La pente moyenne d’un escalier est de 60 à 70 % (soit un angle de 30-35°).
Pour le CERVIM, organisme international créé en 1987 pour aider les exploitants de ces zones difficiles et valoriser leurs vignobles, la forte pente commence à 30 %.

Sur la bonne pente
S’il paraît normal de rencontrer des vignes en forte pente dans les régions de montagne, comme en Savoie, à Chignin et à Ayze, ou en Suisse (plus de la moitié du vignoble suisse a des pentes supérieures à 30 %) ce n’est pas toujours le cas. De nombreux vignobles abrupts, héroïques, se trouvent à des altitudes habituelles pour un vignoble, soit autour de 450 mètres ; c’est le cas de parcelles en appellations chiroubles, côtes d’auvergne, banyuls ou collioure, dans le Diois ou au pied du Ventoux.
Les pentes demandent bien sûr un travail conséquent. Bien souvent d’abord, les vignes ne sont pas simplement plantées en courbes de niveaux ; il faut des murets pour déterminer des terrasses (des banquettes, des gradins, des chaillées, des faÿsses), des enherbements pour retenir la terre et éviter de la remonter à chaque saison comme le faisaient nos ancêtres. Ensuite, le travail de culture est plus difficile, parfois dangereux. La mécanisation, en raison de l’escarpement, de l’accès et de la taille des parcelles, est impossible. Il faut parfois s’aider d’un équipement d’escalade, voire d’un treuil. Certains vignobles, comme à Martigny (Valais), utilisent des hélicoptères pour collecter la vendange.
Vignerons et experts constatent un surcroît de travail et un surcoût importants ; les difficultés font parfois bondir jusqu’à 2 000 heures le volume de travail annuel à l’hectare, pour une ou deux centaines dans des conditions plus habituelles.

Du pur extrême
Si la superficie de ces vignobles ne représente pour l’Europe que 3 ou 4 % des surfaces viticoles, ils représentent tout de même l’emploi de 500 000 personnes. Leur abandon serait dramatique. Il est donc essentiel de faire admettre par les consommateurs que les vignerons méritent une juste rémunération. Ceci va de soi pour certaines appellations aujourd’hui fameuses : condrieu, côte-rôtie, cornas. Par ailleurs, ces vignobles sont beaux et à leur qualité esthétique s’ajoute la protection de l’environnement à laquelle contribue leur entretien. Le fait que certains vignobles soient inscrits au Patrimoine mondial de l’UNESCO comme les Cinque Terre (Italie), Lavaux (Suisse) et le Douro (Portugal) apporte une plus-value visible. Le développement de l’œnotourisme permet la connaissance de ces paysages et il existe encore des destinations trop ignorées comme par exemple le vignoble de Ribeira Sacra en Galice.
Des initiatives se créent. Classiques comme la création de labels ou l’organisation de concours et de salons des vins de montagne et de forte pente : l’environnement préservé, la particularité des cépages produisent des qualités organoleptiques particulières. Plus originales comme l’élaboration de vins de glace ou le vieillissement des vins à des altitudes extrêmes, opérations largement médiatisées.
L’effort de ces vignobles doit porter aussi sur la révélation de leur histoire au caractère bien trempé, faite, au fil des générations, d’audace et de courage. Le storytelling vient ainsi à l’aide d’un marketing de bon aloi. La pente est un réservoir d’imaginaire pour une clientèle de plus en plus amatrice d’exigence et de pureté ; c’est ce que ne manquera pas de souligner le prochain Congrès international de la viticulture de montagne et de pente qui aura lieu du 12 au 14 mai 2022 à Vila Real dans la haute vallée du Douro, au Portugal.

André Deyrieux pour Réso hebdo écho


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Le Congrès national des tribunaux de commerce s’est tenu les 2 et 3 décembre derniers à Nancy. Prévention des difficultés des entreprises, rôle et place de la justice commerciale dans le paysage judiciaire, perspectives sur la justice économique de demain étaient au programme.

« Tous ensemble nous construirons la justice économique de demain ! » Le 3 décembre, il est 10 heures au cœur du centre de congrès Prouvé de Nancy et sur l’écran géant Éric Dupont-Moretti, garde des Sceaux et ministre de la Justice, s’adresse en visio aux juges consulaires de France réunis dans la cité ducale à l’occasion de leur congrès national. Justice économique et commerciale de demain ? Référence faite aux États généraux de la Justice lancés mi-octobre et du groupe de travail spécifique à la justice économique et sociale. Ce groupe de travail devrait rendre ses réflexions au début de l’année prochaine. « La justice commerciale a toute sa place dans la grande famille de la justice », poursuit le garde des Sceaux, « et c’est l’une des plus appréciables car c’est une justice de proximité et son rôle est aujourd’hui essentiel. » Une place certaine mais toujours quasiment à légitimer, notamment, en termes de moyens. « Nous avons perçu cette année, 1 000 € de la part de la chancellerie et nous sommes 24 juges bénévoles. Il est impératif qu’il y ait des budgets pour que nous continuons à fonctionner et exister », rappelle Charles Cunat, le président du tribunal de commerce de Nancy lors de son discours d’introduction. Une reconnaissance, une légitimité, des étendards brandis par la nouvelle présidente de la Conférence générale des juges consulaires de France, Sonia Arrouas (présidente du tribunal de commerce d’Évry, elle a été élue fin janvier à la tête des juges consulaires de France).

Vigilance sur la refonte de la carte judiciaire

« Avec la crise que nous traversons, les difficultés des entreprises et notre rôle crucial et primordial en termes de prévention de leurs difficultés, l’ancrage de la justice commerciale dans la grande famille de la justice se confirme. Il faut redonner sa place à la justice consulaire et lui donner l’image emblématique qu’elle mérite », assure la présidente de la Conférence générale des juges consulaires de France devant ses juges et pairs. Une place qui se confirme mais qui se doit d’être de nouveau rappelée surtout dans un contexte où une nouvelle refonte de la carte judiciaire pourrait bien arriver. « Nous serons d’ailleurs très vigilant sur ce qui pourrait être envisagé. » À côté des décisions et jugements rendus en matière de procédures collectives (en forte baisse du fait de la crise sanitaire et des différentes aides mises en œuvre par l’État pour préserver les entreprises), la justice consulaire entend, encore et toujours, abattre la carte des préventions des difficultés des entreprises.

« Il faut donner à la justice consulaire l’image emblématique qu’elle mérite.»

Sonia Arrouas, présidente de la Conférence générale des juges consulaires de France.

Pas de tsunami des défaillances…
Un nouveau guide sur la prévention de ces difficultés vient d’ailleurs être édité.
« L’anticipation est la clé pour les entreprises. Inculquer cette culture aux dirigeants d’entreprises demeure la missions des juges de l’économie que nous sommes. Les juges consulaires sont aptes à comprendre un entrepreneur en difficulté. En 2022, des actions importantes seront mises en œuvre en matière de prévention des difficultés des entreprises. Les juges consulaires seront entièrement investis pour les soutenir. 80 % des procédures de prévention réussissent. À l’inverse, la même proportion d’entreprises qui entrent en procédure collective terminent en liquidation judiciaire. » Des procédures collectives qui pourraient rapidement s’accélérer dans les mois à venir mais sans le tsunami trop souvent annoncé des défaillances d’entreprises. « Nous ne sommes pas inquiets d’une accélération prochaine de l’activité. Les juges consulaires sauront faire face. Je ne crois pas au tsunami des défaillances d’entreprises que certains annoncent. Nous nous attendons à une remontée crescendo et progressive.» Des juges consulaires prêts pour faire face à l’instant T et aujourd’hui en ordre de bataille pour s’inscrire pleinement dans la justice économique de demain.

Emmanuel Varrier (Les Tablettes Lorraines) pour RésoHebdoEco (www.reso-hebdo-eco.com)

Les juges consulaires de France ont tenu leur congrès national au Centre de congrès Prouvé à Nancy, les 2 et 3 décembre. © : Emmanuel Varrier/Les Tablettes Lorraines

De guide en guide
Un nouveau guide de la prévention des difficultés des entreprises ! À l’occasion du congrès national des tribunaux de commerce, Sonia Arrouas, la présidente de la Conférence générale des juges consulaires a présenté « un nouvel outil pour faire prendre conscience aux chefs d’entreprise de la nécessité fondamentale de pousser la porte de nos tribunaux avant qu’il ne soit trop tard. A travers ce livre, que nous avons souhaité ludique et humoristique nous espérons déclencher des démarches spontanées de la part des dirigeants d’entreprises pour s’engager, de leur propre chef, dans cette démarche de prévention. » La Conférence générale devrait éditer deux nouveaux guides dans les mois à venir : une nouvelle version du guide pratique des juges consulaires et un guide d’auto-évaluation « pour être encore plus performant dans leurs actions.»

Faut-il supprimer le code de commerce ?
C’était le titre, un brin provocateur, de la table-ronde clôturant le congrès national des tribunaux de commerce. « Une note d’humour mais surtout une vraie réflexion sur l’avenir », comme l’assure Sonia Arrouas, présidente de la Conférence générale des juges consulaires de France. C’était surtout une mise en lumière souhaitée du véritable travail du juge consulaire.
« Trop souvent la connaissance de nos tribunaux et de leurs pratique se limite aux seules décisions rendues en matière de procédure collectives. Il n’en demeure pas moins que la majeure partie de l’activité d’un tribunal de commerce et de traiter les litiges entre entrepreneurs », explique Charles Cunat, le président du tribunal de commerce de Nancy. Les récents États généraux de la Justice, lancés mi-octobre, avec leur groupe de travail sur la justice économique et sociale, travaille sur la justice commerciale de demain. « Le rôle de tribunaux de commerce doit aujourd’hui être en phase avec une réalité qui s’impose, celle de l’économie », explique Sonia Arrouas.

«Ensemble nous construirons la justice économique de demain !»

Eric Dupont-Moretti, garde des Sceaux et ministre de la Justice

Eric Dupont Moretti, le garde des Sceaux, s’est adressé en visio aux juges consulaires réunis à Nancy lors de leur congrès national début décembre.

C’est en visio qu’Eric Dupont-Moretti s’est adressé aux juges consulaires de France à l’occasion de leur congrès national à Nancy. « Ensemble, nous construirons la justice économique de demain », lance le garde des Sceaux et ministre de la Justice . Mi-octobre, les États généraux de la justice ont été lancé pour construire la justice de demain. Un groupe de travail spécifique à la justice économique et sociale devrait rendre ses premières réflexions en début d’année prochaine. « La justice commerciale joue un rôle essentiel. Elle fait partie intégrante de la grande famille judiciaire et c’est l’une de ses composantes des plus attachantes (…) Son rôle est aujourd’hui essentiel notamment dans l’importance de la prévention des entreprises en difficultés. » Après avoir assurer son attachement à la justice commerciale, le garde des Sceaux a notamment annoncé que chaque juge consulaire pourra disposer d’un accès direct à l’intranet Justice. Une expérimentation est menée à la Cour d’appel de Versailles et devrait se généraliser rapidement dans l’Hexagone.


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Organisation efficace, qualité des intervenants, ferveur de se retrouver… Le congrès national des experts-comptables qui s’est tenu du 6 au 8 octobre à Bordeaux a été un véritable succès. L’occasion de réaffirmer, plus que jamais – et après un an et demi de crise – que les professionnels du chiffre sont des acteurs majeurs et vitaux pour l’économie française.

« Vous pouvez être fiers de ce que vous avez fait pendant la crise », leur a lancé le ministre de l’Économie Bruno Le Maire dans une vidéo très appréciée des professionnels. Même s’ils ne sont pas dupes des discours élogieux des politiques à leur égard, les experts-comptables ont réaffirmé leur rôle majeur pour l’économie française durant leur congrès national qui se tenait à Bordeaux du 6 au 8 octobre.

 « Nous sommes fiers d’être experts-comptables. »

Lionel Canesi

Placé sous le thème « essentiel » de la relance, le 76e congrès de la profession comptable, a été incontestablement une réussite tant au niveau de l’organisation imparable – la configuration moderne du nouveau palais de l’Atlantique se prêtait à la force de l’événement – que de la qualité des intervenants. Des personnalités aussi emblématiques que le symbole de la distribution moins chère Michel-Édouard Leclerc, l’ancien ministre de l’Économie Michel Sapin, l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy ou encore l’animateur télé ès-immobilier Stéphane Plaza se sont succédés pour décliner leur vision de l’économie, les perspectives incertaines de ce monde et pour rappeler l’accompagnement indispensable des experts-comptables dans leurs missions. Plus de 4 500 professionnels avaient fait le déplacement à Bordeaux quand 1 000 ont suivi le congrès en distanciel. « C’est le plus grand congrès que nous ayons organisé en province et celui qui a généré le plus gros chiffre d’affaires », a précisé le président du Conseil supérieur national de l’Ordre des Experts-Comptables (CSOEC) Lionel Canesi.
Pour cause de crise sanitaire, le congrès n’avait pas eu lieu en 2020 ce qui fait que le congrès 2021 était particulièrement attendu, aussi du fait d’une envie forte des professionnels de France de se retrouver physiquement, à l’instar d’une pléthore d’événements qui se tiennent un peu partout dans l’hexagone après un an et demi de pause forcée.

 « On nous croyait bientôt détruits par l’ubérisation, cette crise a au contraire démontré toute notre utilité. »

Préparer positivement le monde d’après
Prévention des difficultés des entreprises, défi numérique, développement durable et sociétal… Durant trois jours, les professionnels du chiffre, mais également des représentants du monde économique, ont pris part à des conférences d’actualité, des témoignages inattendus et des rendez-vous disruptifs pour amplifier la relance post-Covid et préparer positivement le monde d’après. Décliné sous un format hybride et interactif, l’événement fut un grand moment de réflexion, d’échanges et de partage organisé ainsi autour de plénières, d’ateliers solutions et d’animations innovantes(Start zone, Cabinet de demain, Studio Fuz’experts…).

Faire remonter les dysfonctionnements au gouvernement
Pour Lionel Canesi, mais également Mikaël Hugonnet, président de l’Ordre de Nouvelle-Aquitaine évidemment régional de l’étape, l’objectif de ce congrès a été largement atteint : les professionnels ont parlé haut et fort à leur environnement, au monde économique et ont réaffirmé leur rôle majeur dans l’économie française plus que jamais. « On nous croyait bientôt détruits par l’ubérisation, cette crise a au contraire démontré toute notre utilité », a déclaré le président du CSOEC. Quand je lui demande s’il n’est pas un peu triste qu’il ait fallu une crise pour démontrer leur utilité, Lionel Canesi me répond lucide et fataliste : « C’est comme ça, les experts-comptables se sont révélés dans la tempête car il faut se souvenir que l’on était en plein déflagration lors du premier confinement. Nous avons agi dans l’urgence pour sauver des entreprises, nous avons rassuré nombre d’hommes et de femmes ». Voyant le verre à moitié-plein, le président originaire de PACA a rappelé aussi le rôle qu’ont joué les experts-comptables pour faire remonter les dysfonctionnements au gouvernement de certaines mesures telles que le casse-tête des premiers fonds de solidarité.

 « Le conseil, c’est nous. »

« Ce qu’il faut retenir aussi, c’est que c’est le premier congrès où l’on n’a pas simplement parlé de nous mais l’on a parlé aussi et surtout de nos clients, les entreprises », souligne le président Canesi pour mieux affirmer le rôle aussi sociétal que psychologique des experts-comptables. Le congrès a ainsi été marqué par un échange plutôt fructueux, cordial et franc entre le président du CSOEC et son homologue président de la Compagnie nationale des Commissaires aux Comptes (CAC) Yannick Ollivier.

Dialogue avec les CAC
« Avec les CAC, on ne se marche pas dessus. Notre objectif reste d’augmenter le chiffre d’affaires global des professions », explique Lionel Canesi, lui-même également commissaire aux comptes. « La loi PACTE a été un venin, le relèvement des seuils n’avait aucun sens et nous avons bien sûr perdu des mandats mais 2 ans après l’adoption de la loi PACTE, je peux dire que les chiffres d’affaires sont en légère croissance », indique Yannick Ollivier.
Pour mémoire, la profession de commissaire aux comptes a été mise à mal par le relèvement de ses seuils d’intervention, dont les effets sur l’activité commencent tout de même à se faire sentir. Yannick Ollivier souhaite que les missions des CAC évoluent pour répondre de façon plus pertinente aux besoins des entreprises et en particulier de celles pour qui le commissariat aux comptes est devenu facultatif. Ces évolutions s’articulent autour de propositions de la Compagnie nationale pour « renforcer le positionnement particulier de l’auditeur à la frontière du droit et de l’économie, qui garantit la confiance dans les informations communiquées par les entreprises et alerte sur les risques. » En somme, cette loi PACTE a contraint les professionnels à clarifier leurs missions dans les TPE-PME. « Les CAC ne sont pas là pour faire du conseil », a lancé le président de la CNCC quand le président du CSOEC a rétorqué : « Le conseil c’est nous ». Voilà qui est clair et qui éclaire sur les rôles distincts des experts-comptables et des CAC. Bref ces professionnels connaissent chacun des mutations irréversibles, opportunités pour sortir la tête du guidon et se projeter dans l’économie de demain. Et l’économie d’aujourd’hui et de demain, c’est déjà le plan de relance pour lequel les experts-comptables prennent toute leur part.

Pour une exonération des heures supplémentaires
Le congrès a été clôturé en présence d’Alain Griset, secrétaire d’État chargé des TPE-PME venu dérouler son plan pour les indépendants que le président Macron avait annoncé il y a quelques semaines. « Ce plan est un signe de reconnaissance que la Nation veut adresser aux entrepreneurs », a affirmé le ministre. A cet égard, Lionel Canesi a rappelé que plusieurs mesures de ce texte de loi ont été portées par le CSOEC, comme l’amortissement fiscal du fonds de commerce ou le statut unique de l’entrepreneur. Les professionnels du chiffre ont d’ailleurs enfoncé le clou en remettant au ministre un livret blanc de nouvelles propositions pour relancer l’économie française, des pistes déclinées en 7 chapitres parmi lesquels : le financement des entreprises, la relance de la consommation, l’investissement, la liberté de choix du statut social et aussi l’exonération des heures supplémentaires… Un souvenir des années Sarkozy qui avait fait ses preuves. « Les mesures qui marchent sont simples et l’exonération des heures supplémentaires avait fonctionné », souligne Lionel Canesi. Cette proposition sur les heures sup est aussi un moyen de pallier les difficultés structurelles de recrutement qui se posent plus que jamais dans divers secteurs de l’économie y compris chez les experts-comptables eux-mêmes. « Quand on travaille avec les économistes de Bercy, nous les économistes du quotidien, nous pouvons faire de grandes choses », s’est enthousiasmé le président du CSOEC considérant haut et fort les experts-comptables comme les « essentiels de l’économie ». Le prochain congrès aura lieu à Paris en 2022.

Par Vincent Rousset, Echos Judiciaires Girondins, pour RésoHebdoEco – www.reso-hebdo-eco.com

Facture électronique : les experts en pointe
Le 15 septembre dernier, le ministre de l’Économie dévoilait un nouveau calendrier concernant l’obligation d’acceptation de la facture électronique : celle-ci a ainsi été décalée de 18 mois. Toutes les entreprises devront accepter la facture électronique au 1er juillet 2024 (au lieu du 1er janvier 2023). L’obligation d’émission de factures électroniques s’appliquent à compter du :

  • 1er juillet 2024 pour les grandes entreprises
  • 1er janvier 2025 pour les ETI 
  • 1er janvier 2026 pour les petites et moyennes entreprises et les microentreprises.

Le non-respect de l’obligation d’émission d’une facture sous une forme électronique donnera lieu à l’application d’une amende de 15 € par facture. Le total des amendes est plafonné à 15 000 € par an. Pour le président national, le décalage de calendrier ne doit pas ralentir le mouvement de la profession. Comme il l’avait indiqué au congrès de l’ECF à Marseille, Lionel Canesi a ainsi exhorté les experts-comptables à s’approprier jefacture.com pour que la majorité des entreprises disposent de comptes sur cette plateforme dédiée à la facture électronique. C’est un enjeu stratégique de simplification de la vie des entreprises. « La facture électronique et notre utilité dans le dispositif participe du virage numérique que l’on doit prendre », a déclaré le président Canesi qui a d’ailleurs annoncé la création prochaine d’un Département DATA au sein du CSOE.


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François Rebsamen. Nommé par le Premier ministre Jean Castex à la tête de la commission pour la relance durable de la construction de logements, le maire de Dijon et président de Dijon métropole a remis, mercredi 22 septembre, la première partie de son rapport au Premier ministre, en présence d’Emmanuelle Wargon, ministre déléguée chargée du Logement, à Matignon.

Vous êtes depuis le 31 mai le président de la commission sur la relance durable de la construction de logements, vous venez de remettre votre premier rapport au Premier ministre et à la ministre déléguée en charge du logement, quels constats avez-vous dressés ?
« Mi-juillet et après de nombreuses auditions, nous avons validé, avec les 32 membres de la commission, un diagnostic partagé. Sans m’étendre davantage sur le sujet, nous avons été très fins dans l’analyse, puisque nous avons comparé les zones tendues et les zones détendues, le coût d’un nouvel habitant dans une ville, etc. Et finalement, le constat est assez simple : on ne construit plus assez de logements en France, qu’ils soient sociaux, intermédiaires ou neufs, pour répondre aux besoins de la population. C’est un sujet qui n’est pas encore perçu au niveau de notre pays ni par tout le monde, mais ça va devenir un grand problème. Quand il y a une crise de l’offre, les prix ne tardent jamais à flamber. Les projections montrent en effet qu’il y aura une augmentation de la population à l’horizon 2040. Et s’il y a 10 millions de Français supplémentaires à loger, il faut pouvoir répondre en construisant entre 450 000 et 500 000 logements par an. Ce n’est pas la seule observation… Ne plus construire de logements a aussi un impact économique. Au premier trimestre, la construction était quasiment en panne et résultat : le PIB n’a pas progressé et le recul, aussi léger soit-il, du PIB est dû à l’absence de construction. Nous avons aussi remarqué une chose, les maires de France ne sont plus incités à construire puisqu’ils n’ont plus aucun retour sur investissement à l’acte de construire. Il ne va plus y avoir du tout de taxe d’habitation et la taxe sur le foncier bâti fait l’objet d’énormément d’exonérations, notamment sur le logement social dont nous avons besoin puisque 70 % de la population française étant éligible au logement social. »

Quelles solutions avez-vous proposées à Jean Castex et à Emmanuelle Wargon ?
« Finalement, à partir de ce constat, nous avons fait 13 propositions. Nous souhaitons tout d’abord faire comprendre au plus large public l’importance de l’acte de construction. Cela permet de répondre à des besoins, bien sûr, mais ça crée aussi de la richesse, non seulement pour la collectivité, mais pour le pays lui-même.
Nous avons aussi proposé que soit établi un contrat local entre l’État et les intercommunalités ou les communes dans les zones les plus tendues. En évaluant ensemble, État et collectivités, les besoins des collectivités et dans la mesure où les objectifs fixés venaient à être atteints, cela déclencherait le versement d’une aide de l’État qui reste encore à définir… C’est au Premier ministre de trancher.
Ensuite, j’ai proposé qu’il y ait une compensation intégrale par l’État du coût pour les communes des exonérations de TFPB (taxe foncière sur les propriétés bâties, Ndlr) applicables au logement social pour les logements autorisés durant le mandat municipal actuel. Je ne peux pas faire prendre en compte le stock… Ce qui est assez injuste pour les collectivités qui ont aujourd’hui 40 à 45 % de logements collectifs à loyer modéré. Donc pour relancer la construction de logements, compensons sur tout ce qui va être construit. Mon idée est en effet de prendre le flux de construction de logements sociaux sur cinq ans et à la fin du mandat les communes seront compensées à 100%. J’ai même proposé que ça dure entre cinq et dix ans. On peut très bien faire un bilan au bout de cinq ans et repartir pour un nouveau mandat…
J’ai également proposé, de la même manière, qu’il y ait une compensation intégrale de TFPB, pour le logement locatif intermédiaire construit, aux collectivités par un crédit d’impôt sur les sociétés à la charge de l’État. On a aussi beaucoup travaillé sur le foncier. Si j’ai d’ores et déjà proposé que les maires puissent eux-mêmes décider de la suppression ou non de l’exonération des taxes sur le foncier bâti sur les deux premières années pour les logements neufs, d’autres propositions à ce sujet seront proposées dans la seconde partie du rapport, pour que les mesures législatives puissent être intégrer dans le texte de loi de Jacqueline Gourault, 4D. Toutefois, il est clair qu’il faut que nous mettions en place une politique du foncier public et que l’évolution du prix du foncier soit concertée entre les collectivités et l’État. Il y a aujourd’hui beaucoup de foncier aujourd’hui mais qui est gardé jalousement par les établissements publics ou l’État lui-même. Pour essayer de débloquer cela du côté de l’État, j’ai proposé que les administrations affectataires, celles à qui on achèterait ce foncier, voient la décote de ce foncier compensée. Ça a un coup pour le budget de l’État mais cela semble la meilleure possibilité de faire sortir du foncier caché qui existe dans certains ministères. Enfin, puisqu’on a obtenu une prolongation du fonds friches avec 350 millions d’euros supplémentaires pour 2022, j’ai proposé qu’à la fin de l’année 2022, on évalue le dispositif Fonds friches pour en assurer la pérennisation sur les zones très tendues, après une évaluation des besoins en zones tendues. »

© Benoît GRANIER / Matignon

Vous devriez remettre la seconde partie de votre rapport à la fin du mois d’octobre, quel est finalement l’objectif de cette commission et de ce rapport ?
« C’est assez simple, nous avions pour objectif de faire un certain nombre de propositions qui permettent une relance durable de la construction de logements. L’aspect durable est important… je pense qu’il va aussi falloir qu’on aille vers des constructions bas carbone. La deuxième partie de la réflexion reposera notamment sur la simplification des règles, mais aussi sur l’encadrement des chartes promoteurs. Bref, nous avons tout un travail qui a déjà été amorcé mais qui n’est pas encore finalisé. Je pense aussi à la forme que prendront les contrats locaux dont je parlais tout à l’heure… Nous avons un mois pour le faire si on veut que cela soit intégré à la loi 4D. »

Vous évoquez la construction et le foncier mais pas l’existant… Est-il prévu que l’État s’y intéresse ?
« Cela va très certainement venir dans le débat. On sait qu’il y a de gros sujets de réhabilitation, de mise aux normes surtout énergétiques… Mais cela ne faisait pas partie des missions qui m’ont été confiées par le Premier ministre. »

Propos recueillis par Antonin Tabard, Le Journal du Palais pour RésoHebdoEco – www.reso-hebdo-eco.com


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Après plus de huit ans de combat face à face, Gaulois et Romains ont déposé les armes. Depuis le mercredi 9 décembre 2020, la fameuse galerie des combats qui surprenait le visiteur dès l’entrée de l’exposition permanente n’est plus. Cet été, le premier étage du MuséoParc Alésia a accueilli une nouvelle scénographie estimée à trois M€ hors taxes.

C’était le mercredi 9 décembre de l’an 2020, un combat titanesque se jouait pour la dernière fois au premier étage du MuséoParc Alésia sur les terres d’Alise-Sainte-Reine, en Côte-d’Or. Des colosses de plus de trois mètres figés dans des grimaces plus belliqueuses les uns que les autres se voyaient inexorablement choir de leur piédestal, attaqués par d’improbables soldats lilliputiens dépourvus de toutes armures. Ces envahisseurs qui mettaient ainsi fin à l’affrontement de guerriers romains et gaulois, pétrifiés depuis plus de huit ans dans un simulacre, criant de réalisme, d’un épisode parmi les plus célèbres de La guerre des Gaules, n’étaient autres que les maîtres des lieux : les équipes du MuseoParc Alésia, sous la direction de Michel Rouger. Créée en 2012, la fameuse galerie des combats, était emblématique du site : elle surprenait le visiteur dès l’entrée de l’exposition permanente. La rencontre avec ces statues géantes permettait de saisir d’un coup la force de l’affrontement, tout en apportant beaucoup d’informations sur les équipements au combat.

Démontage Galerie Combats – Copyright : MPAlesiaSPitoizet31

Aujourd’hui, une page se tourne, les imposantes icônes entrent dans une phase de repos, bien méritée. Un nouveau chapitre de l’histoire de ce lieu qui vit Vercingétorix s’y réfugier et tenir le siège des armées romaines conduites par Jules César, s’écrit, avec la mise en place d’une nouvelle scénographie qui a été dévoilée au public en juin. « Les attentes du public ont changé, la médiation culturelle a évolué vers toujours plus d’accessibilité, plus interactivité, plus d’expériences ludiques et plus de proximité avec les visiteurs. L’envie de découvrir les collections trouvées sur le site se faisaient également sentir… Relever le défi du renouveau ne nous fait pas peur, partant du postulat que si on ne peut pas refaire l’histoire, on peut renouveler la manière d’en parler au public », affirme Michel Rouger, directeur du MuséoParc.

soldatskinect – Agence Clemence Farrell

« Alésia est un lieu de fouilles depuis plus d’un siècle. Avec l’Archéologie en fil rouge, tout l’enjeu du projet de nouvelle scénographie est de mettre en regard les collections et la très longue période d’occupation humaine du site (du Néolithique à nos jours). Gardant une part importante pour la période du siège, cette nouvelle présentation permet de comprendre pourquoi Vercingétorix se réfugie à Alésia, quel peuple gaulois est installé sur le mont Auxois à son arrivée, que devient Alésia après le siège de César… Cette scénographie valorise en particulier les collections et présente un florilège d’objets gallo-romains de l’agglomération, permettant de faire un pont avec les vestiges visibles sur le site », développe Patricia Janeux, attachée de conservation au conseil départemental de la Côte-d’Or.

Immersif et interactif
Le nouveau parcours permanent propose une véritable immersion à la fois au cœur du siège d’Alésia mais aussi dans la ville gallo-romaine qui s’y est développée. Pour se faire, l’exposition consacre une part belle aux collections trouvées sur le site (près de 600 pièces), jamais exposées jusqu’ici ! Devant la richesse archéologique des lieux, le choix des objets à exposer est cornélien. « D’où la mise en place d’une présentation modulable et amovible afin de pouvoir présenter plusieurs trésors au fil des années. Et pour débuter, ce sont les fouilles récentes qui seront dévoilées en priorité », complète Patricia Janeux. Ce nouveau volume se déploie en huit espaces contextualisés, sur 1.100 mètres carrés, au cœur du bâtiment circulaire de Bernard Tschumi. Sa conception a été confié à Clémence Farrell qui en signe la scénographie et la direction artistique, et à sa société de production Muséomaniac pour la partie audiovisuelle et multimédia. Une frise du temps interactive accompagne ainsi la déambulation. Ponctuant cette dernière, des niches abritent des bustes en réalité augmentée de César, de Vercingétorix et de Napoléon III (le premier à entreprendre des fouilles sur le site) qui commentent, chacun à leur manière, l’histoire d’Alésia. Le visiteur peut regarder mais aussi toucher : objets sonores, bac à fouille numérique, mur magique et autres manipulations virtuelles d’armes gauloises ou romaines pour se défouler dans des combats grandeur nature.

Démontage Galerie Combats. Copyright : MPAlesiaMRouger3

L’investissement pour ce chantier s’élève à trois millions d’euros HT, avec les frais d’études et la restauration des collections, dont 2,3 millions d’euros HT de travaux. Le conseil départemental de la Côte-d’Or pilote le dossier via une cellule de développement dédiée au site d’Alésia et a investi 1.086.663 euros HT. Le projet est co-financé par l’État à hauteur d’1,4 million d’euros et par la région Bourgogne Franche Comté à hauteur de 0,6 million d’euros.

Par Frédéric Chevalier, pour Réso Hebdo Éco.

Couloir du temps-gallo romain-Agence Clemence Farrell

Furie d’Alésia
Au MuséoParc d’Alésia l’aventure se vit également hors les murs avec un tout nouveau jeu d’aventure en plein air de type escape game, immersif et numérique à l’esprit punk antique. Vous arpentez les vestiges de la ville gallo-romaine afin de découvrir un secret datant de plus de 2.000 ans. Grâce à une tablette tactile, vous allez devoir résoudre les énigmes étape par étape dans un temps limité de 90 minutes. Ce jeu n’est pas restreint à une salle fermée mais propose plutôt le site d’Alésia comme un environnement de jeu singulier en plein air.Vous pourrez accomplir votre mission grâce au maître de jeu virtuel (le Pr. Stokowski et son intelligence artificielle M.A.T.E.R.) qui vous guidera durant l’expérience.
Cette expérience a été conçue à partir d’une histoire fictive qui ne relate en aucun cas les faits historiques qui se sont passés à Alésia. À partir de 14 ans. Réservation obligatoire. Tarif : 5 euros. Pour participer vous devez vous munir d’un billet d’entrée au MuséoParc Alésia. Achat en ligne sur alesia.com/billetterie ou à l’entrée du site : 1 route des Trois Ormeaux, 21150 Alise-Sainte-Reine. Tél. 03.80.96.96.23
Tarifs : adulte +16 ans : 10 euros, junior 7-16 ans : 6 euros, gratuit pour les moins de 7 ans.

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