30 juin 2024 |

Ecrit par le 30 juin 2024

(vidéo) Le Réseau Le Saint part à la conquête de la Provence

La discrétion est à la hauteur de l’ambition. En lançant le 16 juin dernier, à Cavaillon, sa nouvelle plateforme de distribution de fruits et de légumes pour les professionnels, le Réseau Le Saint marque sa volonté de développer son implantation dans le sud de la France. Déjà très présente dans l’ouest, l’entreprise ambitionne d’avoir à terme un maillage complet du territoire pour à la fois collecter des produits locaux et les distribuer partout en France.

L’histoire de l’entreprise Le Saint c’est la saga d’une famille bretonne, qui en deux générations a su s’imposer comme un des acteurs majeurs de la distribution de produits alimentaires frais en France. Crée par Louis Le Saint en 1958, à Bourg-Blanc, dans le Finistère, l’entreprise a démarré son activité de négoce, dans un petit entrepôt de 120 M2, en sélectionnant des produits locaux de qualité. Cette histoire n’est pas sans rappeler celle d’un certain Édouard Leclerc qui 10 ans plus tôt ouvrait sa première épicerie, dans un vieux hangar, à Landerneau, située à moins de 30 km du fief de la famille Le Saint. Les bretons auraient-ils des prédispositions pour le commerce et l’épicerie ? Ce n’est pas Gérard et Denis (deux des quatre enfants de Louis Le Saint), qui ont repris les rênes de l’entreprise en 1998, qui démonteront le contraire. En moins de 30 ans, ils ont beaucoup développé l’affaire familiale. Avec une trentaine d’implantations en France l’entreprise a réalisé l’an dernier un CA de 800 M€.

Louis Le Saint ©DR

La Provence et la région PACA offrent un potentiel et une opportunité intéressante
Aujourd’hui, le Réseau Le Saint est le 2e  distributeur de fruits et légumes en France et le premier réseau indépendant. Il est également leader régional dans la distribution de produits de la mer. L’entreprise s’est diversifiée en proposant aussi de la viande, des produits laitiers, du vin, des produits d’hygiène et des arts de la table. Si le réseau est bien implanté dans le Sud-Ouest, la Provence et la région PACA offrent un potentiel et une opportunité intéressante pour le groupe, qui n’y est pas encore présent. De ce point de vue la plateforme de Cavaillon constitue une porte d’entrée vers le Sud-Est stratégiquement bien située, à proximité de grandes voies de communication, et surtout installé au cœur d’un important bassin de productions de fruits et de légumes.

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« Nos camions ne circulent jamais à vide »,
Si une part importante de l’activité du réseau Le Saint, consiste à sélectionner et à acheter des produits locaux pour les vendre aux distributeurs et aux restaurateurs de leur région. Les échanges entre les régions ont pour vocation à se développer. Si le chou-fleur de Bretagne ou l’oignon de Roscoff peuvent intéresser les provençaux, les cerises du Ventoux ou le Melon de Cavaillon pourraient aussi intéresser les bretons. « Nos camions ne circulent jamais à vide », confie Bernard Chanas, directeur technique et immobilier du groupe. Le réseau c’est à la fois un outil de vente pour les producteurs locaux et un moyen pour les distributeurs et restaurateurs de se fournir en produits venant des autres régions. « C’est la force du réseau », ajoute Bernard Chanas.

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N’avons-nous pas l’habitude d’entendre que les bretons chassent en meute ?
L’implantation du Réseau Le Saint en Provence, s’est faite dans un premier temps par le rachat en 2021 de l’entreprise Michel Blanc, important grossiste en fruits et légumes implantée sur le MIN de Cavaillon. Mais pour développer ses activités et en particulier auprès des grands distributeurs il fallait d’avantage d’espace pour stocker et assurer la logistique. Le choix s’est alors porté sur la nouvelle ZAC des Hauts-Banquets à Cavaillon, projet développé par l’agglomération Luberon Monts de Vaucluse. Le Réseau Le Saint a été la première entreprise à avoir signé pour s’implanter dans cette nouvelle ZAC, qui devrait, ironie de l’histoire, également accueillir dans les prochains mois, la coopérative de distribution alimentaire bretonne EVEN. Cet autre acteur important du marché est aussi basé dans le Finistère, à Ploudaniel (à 15 km de Bourg-Blanc). N’avons-nous pas l’habitude d’entendre que les bretons chassaient en meute ?

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Autre étape importante dans l’implantation provençale de ce réseau breton, le rachat en avril dernier du grossiste en fruits et légumes VERPRIM, installé à Verquières (Bouches-du-Rhône). VERPRIM c’est d’ailleurs ce nom qu’a été choisi pour la plateforme cavaillonnaise.

« Nous avons là les moyens de travailler et de nous développer »

Après une année de travaux le bâtiment de 3000 M2 installé sur la ZAC des Hauts-Banquets a été mis en service le dimanche 16 juin. Le site est équipé d’une centrale photovoltaïque permettant de d’en couvrir une partie de ses besoins en énergie. La production du froid nécessaire au stockage est assurée par une nouvelle technologie qui n’émet pas de CO2. Le montant total de l’investissement sur le site de Cavaillon est de 5 millions d’euros. Aujourd’hui, 35 personnes y travaillent. En vitesse de croisières ce seront une centaine de collaborateurs qui y seront basés. « Nous avons là les moyens de travailler et de nous développer » affirme Jean-Marc Gastaldi, le directeur du site. Avec cette nouvelle infrastructure l’entreprise compte se développer sur le marché des Grandes et Moyennes Surfaces et de la restauration (commerciale et collective). Même si les grands distributeurs disposent de leurs propres centrales d’achat, 20% en moyenne des fruits et légumes sont achetés en direct auprès de producteurs ou de grossistes. « Nous apportons à nos clients, un service de proximité, avec du conseil et beaucoup de réactivité » précise Jean-Marc Gastaldi.

Jean-Marc Gastaldi ©dr

La plateforme de Cavaillon ne propose que des fruits et légumes. Elles se fournit auprès de 80 fournisseurs qui sont situés à 70% dans un périmètre de 200 km. « Aujourd’hui, nous proposons 600 références et nous allons encore enrichir notre offre » précise Cyrille Laclotte, le responsable des achats. Aujourd’hui, le site de Cavaillon gère 2 500 colis par jour et l’entreprise devrait réaliser en 2024 un CA de 10 M€. Ce qui laisse encore une belle marge de progression quand on sait qu’en moyenne un site du réseau en réalise trois fois plus.

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Le réseau Le Saint
2e distributeur de fruits et légumes en France et premier réseau indépendant
30 implantations en France
2000 collaborateurs
800 M€ de CA
3 marques propres : Charnel, Mangeons Français et jardin créole
Répartition de l’activité : 65 % fruits et légumes, 20 % produits de la mer, 15 % B.O.F, viande et charcuterie

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