La France a officiellement changé de position sur le dossier du Sahara occidental. Dans une lettre adressée au roi du Maroc, Mohamed VI, Emmanuel Macron a affirmé que le plan d’autonomie marocain pour ce territoire, toujours considéré comme non autonome par les Nations unies, était « la seule base pour aboutir à une solution politique juste, durable et négociée ». Il a également ajouté que « le présent et l’avenir du Sahara occidental [s’inscrivaient] dans le cadre de la souveraineté marocaine », sans pour autant aller jusqu’à reconnaître officiellement la souveraineté territoriale du Maroc à ce jour.
Ce tournant diplomatique va sans aucun doute compliquer le rapprochement entamé il y a deux ans entre la France et l’Algérie, le Sahara occidental étant au cœur des tensions entre le Maroc et l’Algérie – qui soutient les indépendantistes de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Le lendemain de la parution de l’information sur ce changement de position, le 30 juillet, Alger a annoncé le « retrait avec effet immédiat » de son ambassadeur à Paris.
Comme le détaille notre carte, avant la France, d’autres pays européens ont suivi la même voie sur ce dossier, comme les Pays-Bas et l’Espagne, qui avaient apporté leur soutien officiel à Rabat il y a deux ans, ou plus récemment l’Allemagne. En juin dernier, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, avait déclaré que son pays considérait le plan d’autonomie marocain comme « une bonne base et un très bon fondement pour le règlement définitif » du conflit autour du Sahara occidental.
L’analyse des positions internationales montre que le Maroc dispose actuellement d’une longueur d’avance dans cette bataille diplomatique, les États qui soutiennent son plan d’autonomie étant plus nombreux et plus influents sur la scène internationale que ceux qui maintiennent des relations avec la République sahraouie ou la reconnaissent.
De Tristan Gaudiaut pour Statista