22 novembre 2024 |

Ecrit par le 22 novembre 2024

L’entreprise Charles & Alice s’engage pour une ‘refruitalisation’ des vergers français

À l’occasion d’un petit-déjeuner organisé au cœur d’un verger de pommes Goldens chez son partenaire Mesfruits, situé à Cavaillon, la société Charles & Alice a présenté ses engagements concernant le sauvetage des fruits français. Le moment idéal également pour François Mestre, arboriculteur et gérant de Mesfruits, de présenter les difficultés que subit la filière pomme.

Cela va sans dire que la pomme est l’élément principal de la compote. Charles & Alice étant l’un des leaders dans ce domaine, les plantations de pommes ainsi que leur récolte sont donc primordiales pour leurs ventes. En septembre commence la récolte de la pomme Golden, un incontournable de la table, mais aussi de l’industrie du jus ou de la compote.

À l’occasion de ce début de récolte de la pomme la plus appréciée, Charles & Alice a décidé d’organiser un petit-déjeuner afin de discuter de ses engagements auprès de ses partenaires, notamment en les aidant au quotidien à replanter leurs vergers. Cette initiative a pour objectif de sauver les fruits français, qui perdent du terrain face aux fruits étrangers qui ont souvent un prix moindre. En lançant cette ‘refruitalisation’, l’entreprise drômoise s’engage à réduire son empreinte carbone mais aussi à mettre en valeur la production et le savoir-faire français. Sur les 16 recettes que propose l’entreprise, 8 sont composées à 100% de fruits français.

©Vanessa Arnal

Des partenaires locaux

Chaque année, Charles & Alice achète des dizaines de milliers de tonnes de pommes, dont 90% proviennent du Sud-Est. 60% de ces achats sont couverts par des contrats, la part restante, quant à elle, concerne le marché libre. L’entreprise, présente en grande distribution et en restauration, vise une couverture par contrat à 100% d’ici quelques années. Cela permettrait aux producteurs d’acquérir une certaine visibilité, mais aussi une sécurité qu’il leur permettrait de se projeter.

« C’est important de construire des partenariats où l’on refruitalise les vergers. »

Thierry Goubault, PDG de Charles & Alice

L’entreprise au chiffre d’affaires de 178 millions d’euros en 2021 ne cesse de prouver son engagement auprès de la filière locale au quotidien. Charles & Alice compte une soixantaine de partenaires étalés dans la Drôme, le Vaucluse et les Bouches-du-Rhône. Récemment, la société drômoise a été contactée pour le projet d’un jeune agriculteur des Alpes qui voulaient racheter les terres d’un voisin. Ainsi, Charles & Alice lui apporte les fonds nécessaires pour l’aider à se développer et à refruitaliser ses terres. De même avec des producteurs de poires des Hautes-Alpes. Face aux difficultés à s’approvisionner en poire Williams françaises, Charles & Alice a décidé de prendre les devants et d’aider les arboriculteurs locaux à replanter des arbres dans leurs vergers.

Un marché toujours aussi dynamique

Le marché des compotes est plutôt porteur. Les desserts sont devenus un incontournable de la table française. Chaque année, ce sont plus de 200 000 tonnes de compotes qui sont vendues. La production de Charles & Alice en représente environ 25%. L’entreprise est notamment leader sur les desserts sans sucre ajouté. Cela nécessite donc qu’elle parte sur une base de fruit déjà sucrée pour ses compotes. Au vu du taux d’ensoleillement de ces derniers mois, les pommes, à défaut de présenter une couleur moins vive, seront davantage sucrées, une aubaine pour l’industrie de la compote, et plus particulièrement pour Charles & Alice.

« Si on se projette dans 10 ans, on voit que l’on va manquer de fruits français », déplore Thierry Goubault, PDG de Charles & Alice. Il est donc important pour la société de construire des partenariats où elle refruitalise les vergers afin de continuer de faire prospérer le marché de la compote. « Nous sommes en permanence à la recherche d’agriculteurs qui seraient prêts à s’installer dans l’arboriculture », ajoute Stéphanie Jacq, responsable des achats de Charles & Alice.

La filière pomme en danger ?

La pomme est le fruit préféré des Français. Selon l’Association nationale pommes poires, ils en consomment 17 kg par an et par ménage en moyenne sous toutes leurs formes, et la variété la plus consommée est la Golden. Et comme diraient nos amis les anglophones : « an apple a day keeps the doctor away » (traduction : « une pomme par jour éloigne le médecin pour toujours »). Même si la pomme est donc un incontournable du panier de courses français, la filière présente tout de même quelques difficultés.

« La pomme est produite partout de nos jours, donc la concurrence, ce n’est pas ce qui manque, explique François Mestre, gérant de Mesfruits. C’est donc d’autant plus important de trouver un partenariat qui privilégie la production française. » De plus, le marché de l’industrie est très variable, à cause de la qualité de production qui change chaque année en fonction des conditions météorologiques dans lesquelles les vergers évoluent. Avec la chaleur et le taux d’ensoleillement de ces derniers mois par exemple, les pommes bicolores sont gorgées de sucre mais très peu colorées. Ainsi, elles ne pourront pas être orientées vers le frais.

« C’est rare d’avoir un partenaire qui encourage et aide au niveau des plantations. »

François Mestre, gérant de Mesfruits

Sur tous les vergers de Mesfruits, 70% sont dédiés à la pomme, dont une grosse partie est achetée par Charles & Alice. Les 30% restants sont à la poire et au raisin. Quand la filière pomme est en difficulté, c’est tout un circuit qui l’est également, et l’impact n’est pas sans conséquence pour François Mestre et ses vergers. D’autant plus que le coût de production et de main-d’œuvre ne cesse d’augmenter. Il est donc important pour Mesfruits de pouvoir compter sur un partenaire tel que Charles & Alice qui va régulièrement à la rencontre de ses collaborateurs pour mieux comprendre leur problématique.

Mesfruits compte 500 hectares de vergers et 15 variétés de pommes. ©Vanessa Arnal

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