22 novembre 2024 |

Ecrit par le 22 novembre 2024

Emballage : l’entreprise cavaillonnaise Lökki kombucha mise sur le réemploi

La société cavaillonnaise Lökki kombucha figure parmi les 4 lauréats régionaux de l’appel à projets 2023 de l’opération EncoRE plus de réemploi porté par Citeo. En tout, 144 lauréats ont été sélectionnés au niveau national dans le cadre de ce dispositif visant à soutenir les projets d’emballages réemployables alimentaires ou non alimentaires. Pour cela, 35M€ ont été mobilisé pour développer des solutions de vrac, de recharge ou de consigne afin de faciliter le passage de l’usage unique à l’usage multiple.

Dans cette logique, Lökki kombucha, qui a vu le jour en 2015 sur le MIN de Cavaillon, a lancé l’expérimentation sur l’ensemble de sa boucle de réemploi de bouteilles de kombucha d’une capacité d’un litre.

© Lokkï kombucha-Facebook

En Paca (Provence-Alpes-Côte d’Azur), les autres lauréats sont la brasserie de la Plaine à Marseille (points de collecte et système de consigne pour des bouteilles de bière de 75cl), la Maison d’épicerie fine Bremond 1830 située à Peyruis dans les Alpes-de-Haute-Provence (ré-employabilité de pots en verre en partenariat la Confiserie du Roy René) ainsi qu’Univalom, , syndicat mixte de traitement des déchets à Antibes (expérimentation d’un modèle de filière de contenants consignés pour la vente à emporter).

Atteindre 10% d’emballages réemployés d’ici 2027
Pour Citeo, entreprise à mission créée par les entreprises du secteur de la grande consommation et de la distribution pour réduire l’impact environnemental de leurs emballages et papiers, il s’agit d’atteindre les objectifs de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire. Dite ‘Agec’, cette loi prévoit une réduction de 20% des emballages en plastique à usage unique d’ici fin 2025 et l’atteinte de 10% d’emballages réemployés d’ici 2027.
Si Citeo n’a pas attendu cette obligation pour financer des projets de réemploi (les premiers appels à projets remontent à 2018), l’appel à projets EncoRE plus de réemploi lancé en 2023 vise à faire du réemploi une réalité à l’échelle nationale via un engagement financier inédit puisqu’il était initialement provisionné à hauteur de 50M€. Si seulement 35M€ ont été alloués, le reste de l’enveloppe a été reporté pour 2024.

Premiers enseignements pour Citeo
En attendant, Citeo a suffisamment de recul pour commencer à tirer les grandes lignes du dispositif grâce au retour des 144 projets lauréats

  • Toutes les solutions de réemploi sont concernées (préemballé par le professionnel, vrac, recharge, etc.) ;
  • Les projets retenus sont équitablement répartis entre soutien du réemploi au niveau régional (46%) et développement à l’échelle nationale (54%) ;
  • Tous les acteurs sont représentés : metteurs en marché, collectivités, apporteurs de solutions (traçabilité, design, tests, nouveaux matériaux etc) ou groupements constitués de plusieurs de ces acteurs,
  • Si la majorité des projets provient des boissons et de l’alimentaire (respectivement 57 et 56 projets), le non-alimentaire est bien présent (avec 17 projets mixtes alimentaires & non-alimentaires et 5 projets exclusivement non alimentaires).

A noter, qu’outre le financement, 67 projets bénéficient également d’un accompagnement dédié de la part des experts Citeo en raison de leur potentiel de standardisation, d’innovation et de mutualisation.

Maxime Beuche Badois & Laurent Garcia


Emballage : l’entreprise cavaillonnaise Lökki kombucha mise sur le réemploi

Le jeudi 28 mai 2024, les acteurs économiques et politiques du département de Vaucluse se sont réunis lors d’un colloque sur le réemploi des matériaux organisé par la Fédération Régionale du Bâtiment Provence-Alpes-Côte-D’azur, la Fédération du BTP 84 et leurs partenaires. L’occasion pour les professionnels du secteur d’évoquer les enjeux du futur et les changements possibles.

Le BTP produit à lui seul 240 millions de tonnes de déchets annuels d’après l’Agence de la Transition Ecologique (basée sur des chiffres de 2020) ce qui représente 70% de la production totale de déchets en France selon le Commissariat Général du Développement Durable (CGDD). Cette problématique est un enjeu crucial pour l’avenir environnemental de la planète, ce qui a obligé les structures et entreprises du BTP à s’adapter et adopter de nouvelles pratiques.

La moitié des matériaux qui sont utilisés dans ce secteur d’activité ne sont pas traités, recyclés ou réutilisés. Une donnée qui parait assez déconcertante lorsqu’on sait que les matériaux d’un bâtiment produisent 56% d’impact carbone sur leur durée de vie complète et qu’ils sont responsables d’émissions carbones assez importantes. L’enjeu du réemploi de ces matériaux représente donc un sujet majeur pour notre futur écologique.

Le réemploi, une solution efficace et adoptée

Faisant face à des problèmes d’approvisionnement qui ne vont cesser de s’accroitre avec l’épuisement mondial de matières premières, le secteur du BTP a du prendre des mesures immédiates afin d’apporter des solutions efficaces. Parmi la plus utilisée et performante, on retrouve la technique du réemploi. Introduit il y a plusieurs années, cette opération consiste à réemployer un élément (objet ou matériau) après nettoyage ou révision pour un usage similaire à son utilisation initiale.

Appliquée au BTP, cette technique est désormais très largement répandue et démocratisé au sein des structures professionnelles du BTP qui s’appuient sur un diagnostic ressource pour répertorier les composants d’un bâtiment sur des chantiers qui sont éligibles à un réemploi soit sur un même projet soit pour le projet suivant. Un acte qui fait du bien à la planète mais aussi aux entreprises qui utilisent le réemploi car cela change leur modèle économique et constitue un axe de développement intéressant pour le futur du BTP.

Le réemploi et son développement au cœur du colloque vauclusien

Très soucieuse d’offrir les bons outils aux professionnels du BTP sur le Vaucluse, la Fédération Régionale du Bâtiment Provence-Alpes-Côte-D’azur et la Fédération du BTP 84 se sont associés avec l’association Raediviva, spécialiste en matière de réemploi pour organiser le jeudi 28 mai 2024, à la Salle Polyvalente de Montfavet, une matinée de colloque qui réunissait plusieurs acteurs politiques et économiques du département du Vaucluse.

Elus, maitres d’ouvrage, entreprises, architectes, bureaux d’études, maitres d’œuvres, services industriels et éco organismes, tous étaient présents pour se rencontrer, débattre et partager leurs expériences en matière de réemploi dans le domaine du BTP. L’objectif de cette colloque était de placer le développement de la pratique du réemploi, de ses enjeux et de ses perspectives à travers ses outils, ses marchés et surtout son économie circulaire et son impact sur la transition écologique « nous les acteurs de l’acte de construire, sommes au cœur de l’évolution du réemploi, tous ceux qui sont présents dans cette salle à travers nos actions, nous devons accompagner les changements majeurs qui s’annoncent face au réchauffement climatique, la raréfaction des sources naturelles et la volatilité des prix des matériaux. Nous rentrons dans une nouvelle ère dans le domaine de la construction et le réemploi est une composante essentielle du bien fondement de ce nouveau fonctionnement » a déclaré Daniel Leonard, président de la Fédération Départementale du Bâtiment et des Travaux Publics du Vaucluse.

L’association Raediviva, promoteur principal du réemploi

Dans une matinée où les intervenants, les tables rondes et les échanges interactifs se sont succédés, un acteur était particulièrement attendu par l’audience : l’association Raediviva. Et pour cause, la structure basée à Marseille est le 1er réseau des acteurs du réemploi dans le domaine du BTP sur la région Provence-Alpes-Côte-D’azur.

Représentée par sa directrice, Tiphaine Guélou, Raediviva a pour but de favoriser le réemploi de matériaux issus de la déconstruction, de structurer la filière et de réduire les déchets de chantiers en proposant des solutions adaptées « on a des points sensibles qu’il faut placer au cœur de nos priorités immédiates. C’est le cas notamment de la Responsabilité Energie du Producteur qui est un principe du pollueur-payeur, ce qui veut dire que le metteur sur le marché doit anticiper la fin de vie de ses matériaux et équipements. Elle le délègue à des éco-organismes qui sont pour le bâtiment qui portent l’obligation d’augmenter le réemploi en France » souligne la directrice de Raediviva.

« A l’heure actuelle, on est à peu près à 1% des matériaux qui sont réemployés en France, notre marge de progression sur ce sujet est donc immense. On est sur un secteur qui est très émetteur en émissions de gaz à effet de serre, nous devons agir sur ce volet. Nous ce que nous souhaitons c’est vous accompagner, entreprises, PME, indépendants et vous offrir des solutions pour favoriser une utilisation efficace du réemploi qui servira également à une économie circulaire viable. » a annoncé Tiphaine Guélou.

Confrontée à de nombreuses problématiques et obstacles, le domaine du réemploi doit perpétuellement s’adapter avec une obligation de résultats pour l’avenir « le sujet du réemploi était déjà important dans notre secteur, il va devenir vital. On est toujours à 1% de réemploi en France, en 2024, nous sommes censés atteindre 2% de matériaux réemployés, 4% en 2027 et 5% en 2028, ça parait des chiffres assez anodins mais ce sont des grosses masses et pour atteindre ces objectifs, ça demande la mobilisation de tous » conclut la directrice, Tiphaine Guélou.   

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