22 novembre 2024 |

Ecrit par le 22 novembre 2024

‘Tiers-lieux culturels en Région Sud’ : Emilie Pamart, maître de conférences à Avignon

Émilie Pamart, maître de conférences à Avignon Université en Sciences de l’information et de la communication au Laboratoire culture et communication, revient pour l’Echo du mardi sur son projet de recherche : ‘Tiers-lieux culturels en Région Sud’.

Un projet démarré en 2020

« Mes recherches sur les tiers-lieux culturels s’inscrivent dans le cadre d’un projet scientifique de recherche nommé Tiers lieux culturels en Région Sud. Dans une logique pluridisciplinaire, ce projet associe un groupe de chercheurs en sciences de l’information et de la communication, sciences de gestion et sociologie qui travaillent, depuis plusieurs années, au sein d’un collectif thématique de recherche : le réseau Creamed en région Sud et Corse. » Démarré en 2020, ce projet de recherche vise à apporter un éclairage sur les dynamiques créatives et innovantes des Tiers-lieux culturels (TLC) ainsi que les reconfigurations induites au niveau de l’écosystème culturel territorial de la Région Sud. L’échelle internationale est aussi intégrée à ce projet par le biais de collaborations de recherche en cours avec le Luxembourg et le Laboratoire culture et communication d’Avignon Université.

Un tiers-lieu culturel, c’est quoi ?

Aujourd’hui, il n’existe pas de consensus sur la notion de TLC, même si une définition a déjà été proposée. Différentes catégories de tiers-lieux ont été identifiées, dont les tiers-lieux culturels. « La notion de TLC est revenue dans l’actualité notamment en période de covid et de télétravail. L’idée était de pouvoir disposer d’espaces autres que le domicile, pas toujours adapté pour télétravailler. Ces lieux peuvent par exemple accueillir des travailleurs indépendants. Les tiers-lieux sont des espaces ouverts, hybrides, qui ont la spécificité de permettre une rencontre entre des acteurs venant de différents domaines professionnels, mobilisant des ressources multiples. » Et de citer en exemple les lieux proposant des espaces de coworking, les fab labs et living labs.

« Tout l’enjeu est d’aboutir à une définition issue d’un travail empirique »

Dans ses TLC vont notamment se déployer une programmation culturelle, l’accueil d’artistes, l’accompagnement, le travail d’innovation artistique en lien avec les enjeux du numérique. « Nous retrouvons cette idée d’espace hybride mais avec une spécificité : le partage des savoirs et de la culture. Aujourd’hui, il n’existe finalement pas de définition construite à partir d’un certain nombre d’études de cas. Tout l’enjeu de notre projet est d’arriver à une définition issue d’un travail empirique. Nous souhaitons faire émerger des éléments qui nous permettront d’enrichir ces définitions qui circulent sur ces TLC, les nourrir d’observations et d’un travail scientifique fondés sur l’analyse comparative de ces différents TLC. »

L’appel à projets du ministère

Le ministère de la Culture a lancé un appel à projets visant à accompagner le développement de TLC afin de favoriser les échanges et les rencontres collaboratives autour de pratiques artistiques et culturelles. L’objectif ? Permettre à des écosystèmes de trouver des lieux de rencontre. Ces lieux alternatifs sont à promouvoir notamment au cœur de territoires encore dépourvus d’une solide offre culturelle. Les projets proposés devront être innovants et reposer explicitement sur le partage d’un espace commun favorisant la création et la diffusion artistique autant que les échanges citoyens sur des sujets culturels et impliquant la participation active des usagers. L’appel à projets s’adresse à toute association ou collectivité souhaitant créer ou développer un TLC sur son territoire d’action.

La ‘Villa Créative

« C’est dans le cadre de ce travail de recherche sur les tiers-lieux culturels que j’ai porté mon attention sur la Villa Créative. Cette dernière figure désormais dans le corpus des lieux étudiés pour la recherche. L’intérêt manifesté pour ce projet est lié à la possibilité d’observer et de rendre compte de sa mise en récit par l’institution qui le porte à savoir Avignon Université, notamment dans la phase de publicisation du projet auprès des usagers potentiels du lieu (enseignants-chercheurs, étudiants, habitants, professionnels de la culture, résidents du lieu, etc.) »

L’objectif est d’appréhender la ‘Villa Créative’ comme tiers-lieux culturel par le prisme de la communication. « Autrement dit, il va s’agir d’interroger le processus communicationnel à l’œuvre pour rendre public ce TLC (tiers-lieu culturel) et le faire exister au sein de la communauté universitaire, de son territoire d’inscription mais aussi de l’écosystème culturel et des industries culturelles et créatives. Ce projet scientifique est aussi l’occasion de former les étudiants par la recherche dans le cadre des ateliers d’enquête du Master Culture et Communication, parcours Arts et technique des publics. »

La Friche de la Belle de Mai, le Hublot à Nice, le Port des créateurs à Toulon

Les TLC sont notamment caractérisés par la pluralité des acteurs qu’ils accueillent et l’ouverture sur les habitants. « Ce sont finalement des espaces interfaces entre la sphère artistique culturelle et le territoire caractérisé par la diversité de ses habitants. Les TLC revendiquent une culture de l’expérimentation et de l’innovation. Le Hublot à Nice, la Friche de la Belle de mai, le Port des créateurs à Toulon, la Fabulerie à Marseille, voilà les TLC à partir desquels nous travaillons dans le cadre des travaux de recherché financés par la région sud. »

Travailler de manière collaborative et partenariale

« A travers un travail empirique de terrain, nous associons à la réflexion les TLC. » Tout l’enjeu des journées d’étude : coproduire de la connaissance en discutant avec ces professions, en privilégiant une approche collaborative et partenariale pour coconstruire une définition à partir de regards croisés de chercheurs et de professionnels. « D’ailleurs, toutes nos journées ont lieu dans des TLC », souligne Emilie Pamart.

Les prochaines journées d’études à Avignon

Les prochaines journées d’études TLC en région Sud se tiendront à Avignon Université les 8 et 9 juillet 2021. La thématique de ces journées ? Le rôle des Tiers-lieux culturels dans l’animation de l’écosystème de la création, des industries culturelles et créatives et la professionnalisation de ses acteurs. « Les TLC sont aussi des lieux qui accompagnent des artistes en début de carrière pour les accompagner à valoriser leur travail, à communiquer sur leurs œuvres et à les professionnaliser. Cela concerne aussi bien les artistes émergents que confirmés. Ce qui est important dans le processus de professionnalisation ? C’est l’intégration dans des réseaux professionnels, une des vocations des TLC. »


‘Tiers-lieux culturels en Région Sud’ : Emilie Pamart, maître de conférences à Avignon

Des chercheurs de l’Université d’Avignon sont à l’origine d’un dispositif unique protégeant les plantes (vignes et fraises) en les exposant à un rayonnement. UV Boosting conçoit des équipements de stimulation de défense naturelle des plantes par flashs UV, permettant de réduire les besoins en fongicides.

« Il n’existe aucune technologie comparable sur le marché »

Lauréate du concours d’innovation ‘i-nov’ du programme d’investissements d’avenir opéré par l’Ademe, la start-up a ainsi bénéficié d’un soutien financier. « Ce projet se distinguait des autres parce qu’il n’apporte aucun intrant et agit en préventif. Il n’existe aucune technologie comparable sur le marché. Ses effets ont été reconnus dans le cadre des certificats d’économie de produits phytopharmaceutiques », explique Thomas Eglin, coordinateur recherche et développement à l’Ademe.

Après avoir découvert que les flashs UV-C augmentent la résistance des plantes face à divers pathogènes, les chercheurs de l’Université d’Avignon Laurent Urban et Jawad Aarrouf déposent un premier brevet en 2015. C’est donc accompagnés par l’Université d’Avignon et la Satt Sud-Est, qu’ils s’associent à Yves Matton, co-fondateur de Technofounders, pour créer ensemble UV boosting en 2016.

Réduire la dépendance aux produits fongicides

Cette technologie innovante consiste à stimuler les défenses naturelles de la plante grâce aux flashs UV-C, provoquant le déclenchement d’un mécanisme de défense avant même l’apparition d’un pathogène : la plante est ainsi plus résistante et les dégâts du pathogène sont limités. Les équipements proposés ont divers avantages et permettent notamment une cadence de traitement flexible, s’adaptent à l’’essentiel des engins agricoles standards et ne nécessitent pas de consommable.

Sécuriser les récoltes

Cette solution pour lutter contre les champignons qui contaminent la vigne, permet de réduire de 30 à 60 % l’usage des pesticides. Elle aide les viticulteurs à anticiper les réglementations et à sécuriser les récoltes en biologique tout en répondant aux nouvelles attentes des consommateurs. Enfin, Hélios, c’est son nom, peut être utilisé quelle que soit la météo, et n’entraîne aucun phénomène de résistance de la plante. 

UV boosting participera à la journée portes ouvertes organisée le 9 juin par KRD équipements. Frederick Breysse et Nicolas Pascouau seront sur place pour présenter les diverses solutions. Pour vous inscrire, cliquez ici.


‘Tiers-lieux culturels en Région Sud’ : Emilie Pamart, maître de conférences à Avignon

Visionnaire, ambitieux et profondément humain : voilà comment définir l’homme qui en quelques mois a projeté la cité des papes au cœur de la recherche scientifique mondiale.

Nommé parmi les chercheurs les plus influents au monde, Farid Chemat s’est lancé il y a 20 ans à la conquête de la chimie verte à base de végétal. L’homme aux multiples casquettes, professeur des universités en chimie, enseignant-chercheur à Avignon université et directeur du Groupe de recherche en eco-extraction des produits Naturels (Green), vient de déposer une candidature auprès de l’Unesco afin de transmettre les résultats de ses recherches au monde entier. Rencontre avec l’un des plus éminents scientifiques de la région, et bien au-delà.

Tout commence en 2009

C’est avec humilité et bienveillance que Farid Chemat évoque son parcours, ses découvertes majeures, ses expériences, mais aussi ses frustrations. En 2006, il crée un groupe de recherche nommé Green : une équipe résolument tournée vers l’international avec pas moins de 7 nationalités différentes et 8 doctorants engagés dans des contrats industriels. Les chercheurs sont animés d’une volonté commune, celle de mettre au service de l’humanité des procédés intelligents et naturels permettant notre subsistance sur le long terme. La renommée internationale du laboratoire est telle qu’elle suscite un jour la curiosité des députées de Vaucluse Brune Poirson et Souad Zitouni qui organisent rapidement une visite au laboratoire.

Au cœur des échanges : l’ambition de l’université de créer un bâtiment dédié à son axe identitaire ‘agro et sciences’, lieu de croisement et de fertilisation de l’enseignement, de la recherche, de l’entrepreneuriat et de l’innovation. « En 2009, j’ai voulu faire une révolution en me tournant vers l’éco-extraction. Tout d’abord pour les problématiques écologiques : pas de solvant, pas d’eau et pas d’énergie, explique le chercheur. Mais cela reste une solution onéreuse en matière d’innovation à breveter, qui rend la compétitivité plus féroce. » A ce jour, plus de 20 brevets ont été déposés par le groupe de recherche de Farid Chemat, permettant de disposer de 20 ans d’avance en matière d’innovation.

Farid Chemat

Agro-alimentaire, cosmétique, parfumerie

L’équipe Green se focalise alors sur l’éco-extraction de produits naturels qui consiste à isoler des composés d’intérêts à partir de ressources naturelles (plantes, fleurs, graines, racines, microalgues, levures, bactéries, etc.), destinés à des domaines variés tels que l’agroalimentaire, la cosmétique ou la parfumerie. La technique est révolutionnaire en ce qu’elle utilise des procédés innovants et des solvants plus respectueux de l’environnement. « L’épuisement des ressources fossiles, le réchauffement de la planète et l’augmentation de la population mondiale représentent les principales transitions que nous devons affronter pour l’avenir de l’humanité, explique le professeur. Les solutions viendront des changements dans la production de nos énergies renouvelables et de nos produits chimiques à partir de nos ressources d’origine végétale. En raison de leur biodiversité, les plantes pourraient être suffisantes en tant que ressources mondiales durables pour des millions d’années pour toute l’humanité ».

L’extraction végétale ? Tout le monde en fait !

Tout le monde fait de l’extraction dans la consommation de tous les jours. Par exemple, lorsque vous faites couler votre café du matin, le mécanisme est exactement celui-ci. Tout le monde connait l’extraction de la lavande ou de huile d’olive, répandue dans la région. Seulement voilà, les procédés d’extraction sont loin d’être ‘éco friendly’. Deux tonnes de roses et plus de 20 tonnes d’eau sont nécessaires pour produire un litre d’huile essentielle de rose. Résultat : 1 990 kilos de plantes sont jetés et 10 fois plus d’eaux usées, quantité faramineuse de déchets à l’ère de l’épuisement des ressources naturelles.

L’enseignant tient à le souligner, il n’a pas la science infuse et ne se targue pas d’avoir trouvé la solution au problème, mais apporte sa pierre à l’édifice que d’autres peuvent compléter. « Nous avons trouvé un procédé qui permet d’extraire l’huile essentielle à partir des plantes fraiches, sans ajouter de l’eau ni du solvant », soutient Farid Chemat. Résultat : la plante reste intacte afin d’être réutilisée dans le cadre de ses autres molécules.

Le professeur aborde alors un deuxième problème majeur, celui de l’industrie agroalimentaire. « Une culture est égale à un produit fini, le reste est jeté. C’est le cas pour le colza, le tournesol ou l’olive. Nous sommes en train de jeter notre alimentation du futur, notre subsistance. Il faut impérativement arrêter cette logique de culture unique qui est selon moi un non-sens. Chaque année en France, l’industrie, mais également les consommateurs, produisent entre 5 et 10 millions de tonnes de déchets végétaux », abonde Farid Chemat.

Virage de l’industrie pour le ‘green

Dénigrée au 20e siècle, l’extraction du naturel a désormais le vent en poupe. La société et les industriels ont fait un virage à 180 degrés, envisageant quelque chose de plus naturel comme solution alternative au pétrole. « L’extraction était un domaine mal aimé au départ mais qui a connu une progression exponentielle. Nous étions ainsi en phase lorsque j’ai créé mon laboratoire. C’est un procédé relativement simple et peu technique. Tous les industriels ont besoin de ça. Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois », philosophe le professeur. Seulement voilà, le professeur regrette une naïveté et un manque de formation, le chainon manquant a été oublié. Pour avoir un chercheur confirmé, 20 ans sont nécessaires, la recherche ne se fait pas du jour au lendemain.

Naturex, Airbus ou Arkopharma

Parmi les plus fidèles collaborateurs du laboratoire : Naturex, dont le siège social est à Avignon, est le leader mondial des ingrédients naturels d’origine végétale. L’entreprise offre à ses clients des ingrédients sourcés de façon responsable dans la nature pour les industries agroalimentaire, nutraceutique, et cosmétique. « Nous travaillons depuis 10 ans avec eux. Les colorants, qui étaient auparavant pétrochimiques sont dorénavant naturels. Pour extraire l’antioxydant et le colorant, il n’y a pas mieux que le végétal. Nous travaillons également avec la société Arkopharma pour ses nouveaux produits plus efficaces et plus respectueux de l’environnement dont le procédé a été fait au laboratoire. Nous avons également eu la chance de collaborer avec la société Airbus afin d’extraire l’huile à partir de levure et ainsi fabriquer du bio-kérosène », liste Farid Chemat. Au moins dix contrats de collaboration voient le jour par an avec des entreprises, permettant de financer les thèses des doctorants et post-doctorants.

Membre de l’équipe GREEN présentant l’éco extraction pour le grand public (jeune et moins jeune) lors du souk des sciences à la place de l’horloge Avignon

L’Université d’Avignon, appui moral

« Vous êtes une petite université, comment avez-vous réussi tous ces projets ? », cette rhétorique, Monsieur Chemat en est coutumier. A cela, il réplique par la proximité avec le président qui apporte un soutien moral considérable. La taille de l’université permet également une souplesse et une réactivité des services. Le professeur se réjouit par ailleurs du virage opéré au cours des ateliers pratiques, rendu possible grâce à l’accessibilité du végétal. « J’applique la totalité de mes recherches dans l’enseignement. Il fut un temps ou les étudiants en chimie n’avaient pas le droit de toucher, sentir, gouter ni regarder car c’était toxique. Ils ont maintenant la possibilité de le faire dans le cadre de leur travaux pratiques sur du thym ou du romarin par exemple. Les sens ont une importance capitale dans l’apprentissage », souligne-t-il.

Unesco, transmettre ses découvertes au monde entier

L’équipe Green a déposé une candidature auprès de l’Unesco pour un projet de chaire universitaire en éco-extraction du végétal, dans le cadre de ces activités de partage de connaissances avec les pays du sud. La première sélection a été réussie, l’équipe conduite par Monsieur Chemat est donc en lice pour la décision finale du jury international qui est attendue en janvier 2022.

« Nous souhaitons que le monde entier puisse en profiter. Nous ne souhaitons pas gagner de l’argent, l’Unesco n’offre aucun avantage financier mais un label qui nous permettra de partager nos recherches avec le monde entier », ambitionne Farid Chemat. Le scientifique et son équipe réaliseront alors leur objectif en plusieurs étapes : le partage avec les chercheurs des pays du sud, la mise en place de formations en ligne, la création d’une chaine Youtube exposant toutes les ressources en libre accès ou même une exposition itinérante. « Nous voulons donner et partager à destination de l’éducation, maillon essentiel du développement économique », projette-t-il.

Ressources végétales à profusion dans les pays du Sud

Le label Unesco permettra de rayonner vers l’Afrique, destination prioritaire pour l’Unesco. « Les pays du sud possèdent énormément de ressources végétales, mais ne savent pas les valoriser. Mao Tsé-toung disait : quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner du poisson », philosophe le professeur qui en est convaincu, l’éducation est le pivot central, permettant de sortir de la pauvreté et de créer les machines du futur. Il est à ce titre en relation avec plusieurs centres de recherche : Maroc, Algérie, Tunisie, Madagascar, Côte d’Ivoire, Île Maurice, Grèce, Espagne, Croatie ou Allemagne. Tous ont adhéré au projet.

Trop à l’étroit pour le rayonnement international

Si les contrats industriels tombent régulièrement sur le bureau du professeur, ce dernier déplore un certain manque de moyens et d’appui symbolique de la part de la Région Sud. « Nous sommes quelque peu à l’étroit et je suis contraint de refuser des collaborations industrielles même régionales en raison du manque d’espace de travail, regrette-t-il. J’ai été déjà approché par l’université de Sidney par exemple, qui souhaitait nous offrir un lieu de recherche. Je ressens de la frustration vis-à-vis des problématiques que rencontrent les entreprises et de ne pas pouvoir les aider. »

Selon le professeur, il incombe a la région de faire preuve d’initiative et d’impulser la recherche. « Je demande les moyens pour pouvoir rayonner encore plus. Mon rêve est que la région sud devienne la ‘Green Valley’, dans l’extraction de huiles essentielles, attirant les plus grands groupes dans le domaine de cette chimie du végétal. Cela aurait pourrait représenter 50 000 emplois supplémentaire en Paca », ambitionne-t-il.

A l’échelle régionale, Monsieur Chemat regrette peut-être un manque d’intérêt concernant sur la naturalité. « Il n’y a pas d’action spécifique, par exemple une bourse de thèse régionale dédiée à la Naturalité pour une des universités de la région. Si notre projet est validé par l’Unesco, nous ne serrons pas en mesure d’accueillir toutes les personnes souhaitant se former sur notre site. C’est pleinement frustrant », déplore le scientifique.

6 000 chercheurs font partis des plus cités dans le monde, dont 140 travaillent dans le domaine de l’agriculture. Parmi eux, seulement 4 Français ont été distingués, dont le professeur Farid Chemat. Un travail d’équipe qui s’investit dans une thématique portée depuis plus de 20 ans et née à Avignon. L’équipe Green attend impatiemment la réponse de l’Unesco. Une chose est sure, « label ou pas », les chercheurs débuteront leur projet en septembre 2021.


‘Tiers-lieux culturels en Région Sud’ : Emilie Pamart, maître de conférences à Avignon

Paola Ranzini, professeure des universités en études théâtrales à l’Université d’Avignon, est membre senior de l’Institut universitaire de France (IUF) depuis le 1er octobre 2020 pour les 5 ans à venir.

Professeure des universités à Avignon Université depuis 2003, Paola Ranzini est spécialiste du théâtre. Ses thématiques de recherche portent sur les évolutions des théories et des pratiques de la mise en scène en Europe, les approches et les lectures des classiques sur la scène (interculturalité, transferts culturels), les processus de création et la génétique des spectacles. Dans le cadre de l’IUF, son projet de recherche porte sur la thématique ‘Transferts culturels et génétique des spectacles. Marivaux sur les scènes européennes’. Ce dernier concerne un questionnement qui a accompagné toute sa carrière de chercheuse.

« J’évoque souvent un passage d’Antoine Vitez rappelant que « les œuvres du passé sont des architectures brisées, des galions engloutis et nous les ramenons à la lumière par morceaux, sans jamais les reconstituer » », explique Paola Ranzini. « J’aime penser que mon travail, qui se veut à la fois philologique et historique, consiste précisément à ramener à la lumière des morceaux de galions engloutis, tout en étant consciente que je ne pourrai pas les reconstituer, mais seulement en donner une image et une interprétation. »

Créé en 1991, L’IUF désigne chaque année des enseignants-chercheurs sélectionnés par un jury international pour la qualité exceptionnelle de leurs recherches. L’IUF a pour mission de favoriser le développement de la recherche de haut niveau dans les universités et de renforcer l’interdisciplinarité, en poursuivant trois objectifs : Encourager les établissements et les enseignants-chercheurs à l’excellence en matière de recherche, Contribuer à la féminisation du secteur de la recherche et assurer une répartition équilibrée de la recherche universitaire dans le pays, et donc à une politique de maillage scientifique du territoire. Pour la promotion 2020, l’IUF a distingué 110 lauréats (40 membres seniors et 70 membres juniors).

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