22 novembre 2024 |

Ecrit par le 22 novembre 2024

Football & marketing : tout savoir sur la coupe du monde de football au Qatar

Alors que la coupe du monde débute ce week-end au Qatar Sprosora, association interprofessionnelle créée en 1994 pour mener une réflexion sur le développement de l’économie du sport, propose un décryptage économique (chiffres clés, principaux sponsors, pyramide des partenaires…) de cet événement sportif qui fait polémique en raison de son pays organisateur.

« La stratégie d’organisation d’événements internationaux, dans le domaine du sport en particulier, installe le Qatar dans le concert des nations. En misant sur le ‘soft power’, le Qatar se positionne et rayonne comme une plateforme internationale. L’organisation de la Coupe du Monde de la FIFA Qatar 2022 est une suite logique aux différents événements déjà organisés dans l’émirat (handball, athlétisme, moto GP, tennis, padel…). Cela lui permet de travailler sur son image et son attractivité touristique et commerciale avec des aspérités positives. Toutefois, cette édition, dont le coût d’organisation a explosé, est la plus contestée de l’histoire d’un point de vue social, environnemental et économique avec certaines remises en question de la part de marques partenaires prudentes sur leurs présences et activations » souligne Magali Tézenas du Montcel, directrice générale de Sprosora.


Football & marketing : tout savoir sur la coupe du monde de football au Qatar

Un nombre croissant de villes françaises refusent d’installer des fan-zones et des écrans géants pour diffuser les matchs de la Coupe du monde de football, qui se tiendra au Qatar du 20 novembre au 18 décembre 2022. Parmi les raisons de ce boycott figurent des justifications humanitaires, liées notamment au traitement des travailleurs immigrés sur les chantiers des stades de l’émirat du Golfe, mais aussi environnementales : la ville de Nancy ayant souligné dans un communiqué le « décalage » entre « l’usage de stades climatisés (…) » et « les enjeux de transition écologique ».

Comme le montre notre carte basée sur des informations publiées par Le Monde, le 4 octobre, onze communes de l’Hexagone avaient déjà acté l’absence de retransmission publique des matchs. Après Strasbourg, Lille et Rodez, les villes de Paris, Marseille, Bordeaux, Nancy et Reims ont rejoint cette semaine la liste des communes qui boycottent le Mondial.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Football & marketing : tout savoir sur la coupe du monde de football au Qatar

En novembre 2022, le Qatar sera le plus petit État à accueillir un événement sportif majeur de l’ampleur de la Coupe du monde de football. Comme le montre notre graphique, la principauté du golfe Persique est aussi (et de très loin) le pays qui a investi le plus d’argent pour l’organisation d’un tel événement. Comme le montrent les données relayées par Front Office Sports, les dépenses engagées par le Qatar pour l’accueil de la compétition sont pharaoniques : autour de 220 milliards de dollars.

À titre de comparaison, les coûts liés à l’organisation des deux dernières Coupes du monde (2018 et 2014) se sont chiffrés entre 12 et 15 milliards de dollars pour les pays hôtes, respectivement la Russie et le Brésil. Du fait d’un niveau d’infrastructures existantes relativement important, les précédentes à avoir eu lieu en Europe ont coûté encore moins cher à accueillir, soit entre 2 et 4 milliards de dollars pour la France en 1998 et l’Allemagne en 2006.

Dans le détail, une grande partie des coûts d’infrastructure de la Coupe du monde 2022 s’inscrit dans le cadre du plan Qatar 2030, dans lequel est prévu la construction d’hôtels, de transports souterrains et d’aéroports. Les dépenses directement liées à la construction des nouveaux stades utilisés pour la compétition se situeraient entre 6,5 et 10 milliards de dollars. Sur les huit stades accueillant des matchs, seul un était déjà en service avant l’attribution de la Coupe du monde au Qatar en 2010.

Situé au milieu de la péninsule arabique, le petit Émirat a connu une forte croissance économique à partir des années 1980, devenant ensuite l’un des pays avec les PIB par habitant les plus élevés au monde. En quête de reconnaissance diplomatique et d’influence, le Qatar réalise depuis plusieurs années des investissements massifs dans le sport. La richesse du pays, très dépendante de la rente pétrolière et gazière, reste cependant fortement concentrée dans les mains des familles dirigeantes. Très conservateurs sur le plan social, ces milieux sont régulièrement pointés du doigt en matière de respect des droits de l’Homme, comme récemment au sujet de la situation des ouvriers sur les chantiers de la Coupe du monde. Selon Amnesty International, le pays compte 1,7 million de travailleurs migrants (soit plus de 90 % de la main-d’œuvre nationale) et de nombreux cas d’abus et d’exploitation ont été reportés.

Retrouvez plus de statistiques en lien avec la Coupe du monde 2022 au Qatar dans le dossier spécial de Statista.

De Tristan Gaudiaut pour Statista

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