23 juillet 2024 |

Ecrit par le 23 juillet 2024

Mauvaise récolte

Je suis déçu et dégouté. Alors que «j’ai tout fait comme on m’a dit…», la deuxième récolte des oliviers de notre jardin sera, cette année, mauvaise. Un leçon qui sonne comme une double morale 1) l’oléiculture est loin d’être une science exacte 2) c’est la nature qui a toujours le dernier mot. Des enseignements dont on pourrait s’inspirer dans bien des domaines…

Faire son huile ce n’est pas rien. Je suis désolé, et pardon par avance pour ceux qui ont un potager, mais c’est quand même autre chose que de faire pousser des courgettes. On a beau dire, dans « l’Olive » il y a une noblesse qu’il n’y a pas dans la pomme de terre. De ce point de vue, l’auguste fruit est à classer dans la même catégorie que la vigne. C’est prestigieux, mais on peut s’en passer, ce qui n’est pas tout à fait le cas pour les pommes de terre ou les courgettes. Comme disait le célèbre philosophe Jérôme Bonaldi: « c’est inutile donc totalement indispensable ».

Ce rameau je le coupe ou je le coupe pas ?

Mais revenons à cette récolte 2022. Je me suis entouré de nombreux conseils extérieurs, j’ai même suivi une initiation à la taille et à l’entretien. Une occasion unique de bombarder de questions les « sachants » de l’olive. J’y ai appris qu’il faut tailler mais pas trop, mais que cette année on peut cependant y aller plus franchement… qu’il faut traiter avant les pluies printanières, mais après ce n’est pas idiot non plus (l’eau de pluie fait ruisseler la fameuse bouillie bordelaise), qu’il faut fertiliser mais c’est pas obligatoire et que cela dépend de l’antériorité et de la nature du terrain, qu’il faut arroser si on peut, mais plutôt au goute à goute qu’avec les tuyères trop généreuses en eau… Je ne vous parle même pas du soin tout particulier qu’il faut apporter à la surveillance de l’arrivée d’éventuels parasites ou maladies. Bref, tout cela mérite qu’on s’y attelle avec sérieux et méthode. Ici l’improvisation n’a pas de place. Ce que j’ai fait, imaginez bien, et avec le plus grand sérieux à commencer par la délicate taille. Ce rameau je le coupe ou je le coupe pas ? Un choix difficile à chaque approche du sécateur. Faut couper ceux qui ont donné du fruit l’an passé et pas couper celui qui pourrait en donner cette année. Comment les reconnaître ? L’angoisse du débutant…

Un truc au passage, si vous vous équipez d’un outil à assistance électrique attendez-vous à avoir une taille naturellement plus généreuse. On se sent pousser des ailes au niveau du sécateur et une confiance nouvelle vous habite tout à coup.

Le résultat n’aura été que pour le feuillage

Malgré toute cette attention, ce temps passé, les intrants certifiés bio, le résultat n’aura été que pour le feuillage. Peu, très peu pour les olives ! Il y a tellement peu de fruits qu’il ne sera peut-être pas nécessaire de faire le déplacement jusqu’au pressoir ! Quelle déception ! Surtout que la première année la récolte étant très prometteuse, les spéculations et les attentes sur la deuxième étaient disons importantes, du genre ambitieuses. Amis et familles attendaient aussi ce présent de la nature ! Au fond c’est une leçon d’humilité qu’il faut savoir entendre… On ne maitrise pas la nature et c’est à nous de nous adapter à elle.

Si on croit le contraire elle saura assez vite vous le rappeler. De ces modestes oliviers à ce qui se passe en ce moment sur notre planète il n’y a qu’un pas que je vous laisse le loisir de franchir ou pas. C’est selon.

Ancien directeur général et directeur de la rédaction de Mirabelle TV (télévision régionale en Lorraine), Didier Bailleux a été auparavant consultant dans l’audiovisuel et à travaillé sur plusieurs projets : TNT, SVOD, services en ligne, création de TV locales. En tant que directeur marketing, il a participé, dans les années 1990 et 2000, à la création de plusieurs chaînes thématiques : Canal J, Voyage et Pathé-Sport. Aujourd’hui, il vit en Vaucluse et travaille sur la production de documentaires consacrés aux terroirs.


Mauvaise récolte

Rivières, lacs, piscines naturelles… Vous avez envie de faire un plouf dans un endroit paradisiaque ? On vous indique où aller.

Le Vaucluse s’épanouit sur de nombreux paysages. Alors que la nature, sa faune et sa flore dorent sous le soleil de l’été et sa chaleur prégnante, des îlots de fraîcheurs, des petits endroits paradisiaques révèlent de merveilleux oasis. Vous aimeriez déployer votre corps dans la fraîcheur tempérée de l’onde ? On vous dit où.

Avignon, le stade nautique
Après 10 ans de fermeture, le stade nautique de Saint-Chamand s’est refait une beauté. Cet équipement emblématique de la ville offre 3 bassins extérieurs : un bassin olympique nordique de 50 m chauffé à 29°, un bassin de plongeon et un bassin ludique.  Des activités sportives sont proposées tout au long de l’année : aquagym – aquatraining – aquatonic… L’établissement dispose également d’un centre de remise en forme avec salle de fitness, hammams, saunas, jacuzzis et solarium.
Toboggan, jeux d’eau… Proche du centre-ville, il est possible de s’y rendre très facilement avec le tramway. Juste à côté, se trouve la Plaine des Sports, un espace arboré de 7 ha, entièrement dédié à la pratique du sport et à la détente. Le bâtiment est classé patrimoine remarquable du XXème siècle.
L’établissement héberge un restaurant Cook coon : sandwichs, plats du jour, salades, douceurs.
Ouvert du lundi au vendredi de 8h30 à 16h en hiver ; 7j/7 en été.
Les dimanches, c’est Avignon plage
Au tarif de 4€ par personne par créneau de baignade, venez profiter chaque dimanche de nombreuses activités sportives, ludiques et de bien-être qui viendront compléter l’offre du stade nautique jusqu’au 28 août de 11h à 19h.
Avenue Pierre de Coubertin à Avignon 04 13 60 54 50 http://www.avignon.fr/espaces-culturels-et-sportifs/les-piscines-municipales/

DR Le stade nautique à Avignon

Le plan d’eau de la Riaille à Apt
Situé au cœur du Parc naturel régional du Luberon, le plan d’eau de la Riaille est un plan d’eau artificiel de 8 ha, créé pour les loisirs. Il regroupe sur un même site une aire de baignade, un solarium, des jeux d’eau, des activités de loisirs, des infrastructures sportives (courts de tennis, parcours santé), des aires de détente, des tables de pique-nique, un « snack », un restaurant et prochainement une aire de camping-car et un skate-park (mars 2020). Une piscine flottante de 230 m², entourée de plages en bois, a été installée au large des berges naturelles et reliée par deux pontons flottants en liaison avec les espaces ludiques. Deux zones de baignade ont été créées : un grand bassin de 160 m2  et 1,40m de profondeur et un petit bassin de  70 m²  et 40 cm de profondeur. La surveillance de la baignade est assurée quotidiennement jusqu’au 31 août 2019 de 13h à 19h. Les cheminements qui relient la zone de baignade – le poste de secours – les sanitaires sont accessibles aux PMR. L’accès est gratuit.
Plan d’eau de la Riaille à Apt.

La Riaille à Apt

Etang de la Bonde à Cabrières d’Aigues
L’étang est ouvert à la baignade toute l’année. A l’ombre des pins les familles y déjeune à l’ombre. L’étang de la bonde est ouvert à la baignade, surveillée l’été sur une partie. Il faut noter que selon l’intensité des précipitations et le débit de l’Eze durant la période hivernale, l’étang voit son niveau varier de saison en saison. Un grand parking gratuit est accessible en face du café du lac. Un snack extérieur et une buvette, à côté du camping, sont ouverts en haute saison. Quatre courts de tennis sont à disposition toute l’année.
Etang de la Bonde à Cabrières d’Aigues.

DR Etang de la Bonde à Cabrières d’Aigues



Le plan d’eau de Cadenet
situé au Camping Val de Durance, ce plan d’eau dispose d’une plage aménagée, ainsi qu’une zone de pêche. Accès payant pour les personnes extérieures au camping (adultes 6€, enfants 3€). Ce lac naturel de 3 hectares dispose d’une plage de sable fin accueillant les amateurs de baignades, de bains de soleil et, en haute saison, d’activités nautiques. La sécurité des baigneurs est assurée par des maîtres-nageurs. Le lac est ouvert jusqu’au 31 août. Un petit snack propose boissons et encas. Il est bien sur possible d’apporter son pique-nique.
Plan d’eau de Cadenet. Chemin les routes à Cadenet.

DR Plan d’eau de Cadenet du camping de Val de Durance

Le lac de Paty à Caromb
Le lac artificiel, où l’on peut se baigner, est né de la construction d’un barrage sur le Lauron à la fin du XVIIIe siècle, longtemps le plus imposant de France. A l’époque, il s’agissait d’alimenter toute l’année les moulins de Caromb, le village qui se trouve en contre-bas.
Aujourd’hui, le Paty, c’est d’abord un agréable lieu de pique-nique, de baignade et de pêche, avec sa guinguette ombragée et ses berges bien pratiques, pour se rafraîchir ou taquiner la truite. Mais le Paty ne se résume pas à son lac. La retenue elle-même et le Vallat de Chaudeyrolles constituent un paradis pour les batraciens (Grenouille rieuse ou Salamandre tachetée), et les libellules dont on peut admirer le ballet incessant. Aux abords de la Pré Fantasti – une demeure réputée hantée qui remonte au temps des papes d’Avignon – vous pourrez observer plus d’une centaine d’oiseaux : parmi eux, certains sont rares, comme la Huppe fasciée orange et noire ou la Pie grièche méridionale blanche à tête noire. Enfin, en vous baladant dans les collines qui dominent le site, sur un sentier balisé, vous croiserez de nombreux mammifères au cœur d’une forêt de pins d’Alep et de chênes. En chemin, vous découvrirez des ouvrages en pierre sèche. Ils témoignent de l’exploitation pastorale et agricole du site, patiemment façonné par les hommes.
Lac du Paty. Chemin du Paty à Caromb

DR Le Lac du Paty à Caromb

Le lac de Monteux
C’est la base de loisir gratuite courue par le tout Avignon. On y pratique toute sorte de loisirs nautiques. On y trouve aussi des aires de jeux pour les enfants et une plage surveillée. Baignade surveillée dans la zone autorisée. Plage privée avec espace transat (avec service boisson), Location de pédalos : simple ou avec toboggan, de Paddles/Kayaks, Parc gonflable sur l’eau. Réservation au 04 90 70 14 90, ou au Snack de la Dune. En poussette, aux heures fraîches, on apprécie le sentier pédagogique qui longe le lac. A côté ? Il y a Wave Island avec ses toboggans, tubes, vagues de surf, cascade, rafting et aussi le parc Spirou.
800 allée de Beaulieu à Monteux. 04 88 84 72 17. info@waveisland.fr

DR Le Lac de Monteux, la baignade y est gratuite mais le parking est payant

Le lac de Prato plage
A Pernes-les-Fontaines la baignade à la plage Prato plage est surveillée. On y propose même des  cours de natation et d’aquagym. Un snack permet de s’y restaurer. Un grand parking privé permet d’accéder à la plage.
534, chemin de la Prato plage à Pernes-les-Fontaines. Gratuit. Tout public.

Le plan des Salettes à Mormoiron
Une petite plage de sable bordée de pins où la baignade est surveillée. L’on peut aussi y faire de l’accrobranche et aussi du VTT ainsi que de la pêche. Un petit restaurant y propose ses spécialités locales avec vue sur le lac.
Plan d’eau des Salettes à Mormoiron.

Les Gorges du Toulourenc
Au pied du Mont Ventoux, il y a Malaucène et ses magnifiques gorges du Toulourenc, la rivière qui s’y déploie sur 30 kilomètres, du château d’Aulan jusqu’à l’Ouvèze. On peut s’y baigner après le hameau de Veaux, à Entrechaux et à Saint-Léger-du-Ventoux. En raison de la préservation des massifs forestiers -notamment des incendies de forêt- il est préconisé d’appeler la mairie avant de s’y rendre pour vérifier que les gorges sont accessibles.
Gorges du Toulourenc à Malaucène, Entrechaux et Saint-Léger du Ventoux.

DR Les gorges du Toulourenc

Le plan d’eau du Revestidou à Caderousse
Le plan d’eau s’étend sur 20 hectares. On s’y baigne, on y pêche des Brochets, des Sandres et des Carpes et l’on peut même y faire de la planche à voile –à condition de l’emporter avec soi-.
Plan d’eau du Revestidou. Les Brotteaux à Caderousse. D’accès au site de baignade ici. http://www.caderousse.fr/Plan


Mauvaise récolte

Le Mistral est autant associé à l’image de la Provence que le crachin l’est à celle de la Bretagne. Bénéfique ou néfaste, vénéré ou décrié, ce vent catabatique (qui descend la pente sans la remonter) est, n’hésitons pas à le dire, totalement ambivalent. En parfait intrus, il s’invite dans la vie des provençaux et l’affecte parfois. Mais le Mistral rend respectueux et humble. Une vraie leçon de vie.

Après le pont le plus célèbre du monde, la Provence peut s’enorgueillir d’avoir, avec le Mistral, le vent régional le plus célèbre. Il est tellement illustre qu’il se décline en centre commercial, en radio FM, en réseau de transport en commun, en biscuits, en frégate pour la Marine Nationale ou encore en bonbons (dans sa version gagnant)… Pas sûr qu’il en soit de même pour la Tramontane. Désolé pour nos voisins du Languedoc-Roussillon.

Un vent de couloir

Qualifié par les météorologues de vent de couloir, le Mistral est une incursion d’air polaire maritime qui nous vient de l’océan atlantique. Il prend naissance au sud du Lyonnais, en aval du Mont Pilat et du massif de la Chartreuse. Il dévale la vallée du Rhône jusqu’à la mer et peut être ressenti jusqu’en Corse voire les iles Baléares. C’est cadeau !

Vent de secteur Nord / Nord-Est, il doit atteindre la vitesse d’au moins 32 nœuds (soit 60km/h environ) et avoir une persistance d’au moins 6 heures pour bénéficier de l’appellation. Sans cela ce n’est qu’un vulgaire coup de vent.

S’il apporte de la fraîcheur en été, il accentue la froidure en hiver. On ne peut quand même pas gagner à tous les coups. Le Mistral peut être particulièrement violent. Le 19 novembre 1967, il a été mesuré au sommet du Mont Ventoux avec des pointes à 320 km/h. Il faut éviter de sortir la caravane ce jour-là !

Un vent qui nettoie

Le Mistral est un vent sec qui nettoie le ciel et amène le soleil. Il rend l’air plus limpide et permet de voir loin. Voire très loin. Un vent qui dégage l’horizon et ouvre des perspectives, ne faudrait-il pas y voir un symbole ? Les provençaux seraient-ils plus lumineux et plus visionnaires ? Ca dépend, sans doute, du sens et de la force du vent…

En tout cas, il est, aujourd’hui, prouvé scientifiquement que la lumière peut avoir une incidence directe sur l’état moral des personnes. « Un tueur de mélancolie », disait ce bon vieux Nietzsche. Et sans cette lumière si cristalline sublimant les couleurs nombre d’illustres peintres n’auraient pas fait le voyage et seraient restés tout simplement sur le port d’Honfleur. Donc, merci Éole et son fiston le Mistral.

Un vent qui attise

Si le Mistral peut être à bien des égards bénéfique, il a aussi son revers. Malheureusement. Il peut être un vrai fléau pour les cultures et totalement dramatique, en cas d’incendie, pour les massifs forestiers. On le soupçonne également de rendre fou. Sans doute qu’à forte
dose…

En avril 1965, il a soufflé sur Marseille pendant 23 jours d’affilé. Il y a de quoi devenir fada ! Aujourd’hui, une journée dans la circulation de la cité Phocéenne suffit. Et pour certains il provoque aussi migraines et insomnies…

Un vent très influent

Depuis toujours, il a fallu composé avec le « Maestral » (nom provençal). Les constructions traditionnelles avec leurs légères inflexions vers l’Est, dans leur orientation Nord Sud, permettaient de réduire les effets du vent. Dans les zones très exposées les arbres peinent à s’y développer. Ainsi, dans la plaine de Cavaillon et de la Durance on a planté quantités de haies de cyprès pour protéger les cultures maraichères et arboricoles. Et ça marche.

Des cyprès au nord pour se protéger du vent, des platanes au sud pour se protéger du soleil, le bon sens de ceux qui nous ont précédé pourrait, en ces temps, nous inspirer d’avantage… Lumineux disions-nous ?

Ancien directeur général et directeur de la rédaction de Mirabelle TV (télévision régionale en Lorraine), Didier Bailleux a été auparavant consultant dans l’audiovisuel et à travaillé sur plusieurs projets : TNT, SVOD, services en ligne, création de TV locales. En tant que directeur marketing, il a participé, dans les années 1990 et 2000, à la création de plusieurs chaînes thématiques : Canal J, Voyage et Pathé-Sport. Aujourd’hui, il vit en Vaucluse et travaille sur la production de documentaires consacrés aux terroirs.


Mauvaise récolte

Emile Garcin propriétés ? C’est l’immobilier de luxe qui est né à Saint-Rémy-de-Provence. Dans le groupe, les biens partent de 400 000€ à plusieurs dizaines de millions d’euros. Et quand Emile Garcin ne vend pas, il loue des demeures d’exception. Pour l’occasion, Emmanuel Garcin, pur avignonnais et fils du fondateur, nous livre son analyse du marché immobilier. Ce qu’on peut en retenir ? Les biens, dont les prix sont plutôt à la hausse, s’arrachent et les stocks à vendre diminuent drastiquement. Pourtant les ventes se feront quand-même. Pourquoi ? Parce que la vie s’écoule. Les personnes âgées vendent pour gagner en confort et en aide. Les jeunes familles cherchent un nid douillet et verdoyant pour voir grandir leurs progénitures et projettent de continuer le télétravail quelques jours par semaine ce qui dispense de vivre en métropole. Alors oui, on peut rêver de province et, encore mieux de Provence, pour vivre mieux tout en restant actif. En détail ? C’est tout de suite.

Emmanuel Garcin est co-président –avec sa sœur Nathalie- du groupe Emile Garcin où il a en charge l’ensemble du Sud-est de la France.
«L’année 2019 a été pour nous une année de consolidation de la reprise démarrée en 2017. Quant à 2020 l’année aura été inattendue puisqu’à partir du 17 mars le confinement a été déclaré dirigeant vers nous de nombreux clients pressés de gagner la campagne. Le Vaucluse, le Gard, Aix-en-Provence, Avignon, les ventes immobilières se sont envolées. Le marché a été très actif. Entre 2019 et 2020 nous avons réalisé une progression de 20%, entre 2020 et 2021 elle a été de 45%. Cela s’explique par une demande encore plus soutenue qu’en 2020 particulièrement pour la campagne et la Provence. 2021 a, quant à elle, marqué une période dynamique et une pénurie de biens.»

L’effet Covid
«Nous avons vécu les déplacements des habitants des grands centres urbains vers le milieu rural. La campagne a repris le poste d’honneur par rapport à la ville. La clientèle, friande de la campagne depuis 2021, est celle qui aimait passer ses vacances au bout du monde. Avec le confinement cette clientèle s’est orientée vers la campagne, autour de Paris ou en Provence. Elle a ainsi redécouvert une qualité de vie rurale à la française. Le Covid ? Il nous aura rappelé l’importance du logement, du nid protecteur et cette tendance se confirme chaque fois face aux incertitudes quelles qu’elles soient : chute des bourses mondiales, inflation, hausse des taux, guerre… La pierre reste une protection face à la menace.»

Les volumes de vente du groupe
«A l’échelle du groupe, en 2020, nous avons vendu 245 biens puis 320 en 2021 cependant la pénurie de biens intervenue fin 2020, fait que la hausse des volumes a atteint 25% tandis que notre chiffre d’affaires a augmenté de 45%. Pourquoi ? Parce que les gens ont été obligés d’augmenter leur budget afin d’accéder  au bien de leur choix. Chez Emile Garcin la fourchette de vente des biens anciens et de caractère, va de 400 000€ à 20M€. Dans cette fourchette 80% de notre chiffre d’affaires se situe entre 1 et 2M€. Au fur et à mesure que la pénurie croissait, le nombre de biens sous le million d’€ disparaissait.»

Les volumes de vente de la Provence
«En 2020, 120 biens ont été vendus en Provence par Emile Garcin propriétés, en 2021 ils sont passés à 160. Ces chiffres peuvent paraître modestes, pourtant ils sont le reflet de notre activité qui ne s’inscrit pas dans la quantité mais dans la qualité, pourquoi ? Parce que nous sommes très sélectifs sur ce que nous prenons ou pas à la vente. Ce que l’on regarde ? La qualité architecturale de l’immeuble, l’appartement lui-même. Lorsque l’on est en campagne, le bien, le mas, ou le hameau avec la question prégnante de l’environnement. Les gens ne viennent pas à la campagne pour subir les inconvénients d’une ville, d’une route, de vis-à-vis et de lignes électriques.»

Un mas en Provence

Mes prévisions pour 2022 ?
«La demande reste très dynamique avec des difficultés à réapprovisionner le portefeuille de biens. D’ailleurs j’en appelle à tous les propriétaires de biens à la vente car nous avons beaucoup de demandes. Cette demande 2021 et 2022 redevient, qui plus est, internationale. Les clients américains, anglais, d’Europe du nord, très attirés par la Provence, reviennent de plus en plus fortement depuis l’automne 2021. La pénurie de biens exerce-t-elle une hausse des prix ? Oui, indéniablement, le marché a dû prendre 10% en 2020 et environ 15% en 2021. En mars 2022 nous avons déjà réalisé en compromis et actes pratiquement 50% du chiffre d’affaires de 2021.»

La bourse ou la pierre ?
«Comme dans toute période troublée : confinement en 2020 du au Covid-19 ; invasion de la Russie en Ukraine le 24 février 2022, les bourses dévissent et les produits financiers aussi. Dans ce climat anxiogène ce qui est de nature à rassurer les gens reste la pierre, valeur refuge par définition. Une partie de la clientèle a alors investi ses économies, ses placements, dans un nouveau lieu. La différence ? La pierre est un investissement dont l’on peut profiter, c’est le plus convivial des placements. On achète dans l’euphorie mais aussi dans l’incertitude.»

Une anecdote
«Depuis 18 mois c’est le manque de biens qui nous freine, tout comme à la location. Une anecdote ? Lorsque toute l’Europe a été confinée en mars 2020 beaucoup sont venus dans le sud, nos 200 maisons ont été louées dans un temps record et pour le temps du confinement. Si nous en avions eu le double ou le triple, toutes seraient parties dans l’instant. Les personnes qui sont venues louer ont, par la suite, acheté des maisons dans les environs parce qu’elles ont été conquises par la qualité de vie à la campagne, en Provence.» 

Décrue des prix dans les métropoles ?
«Je ne pense pas qu’il y ait une décrue des prix mais plutôt une stabilisation dans les métropoles. Les villes moyennes comme Aix-en-Provence, Avignon ont aussi bénéficié de l’effet Covid de personnes venant, justement, des métropoles et grandes métropoles comme Paris, Lyon, Bordeaux qui, après avoir vécu une forte dynamique due au TGV resteront des villes très convoitées par les habitants et la clientèle internationale.»

Un parc pour le calme au creux de la nature

Les banques sont-elles tatillonnes ?
«Depuis 6, 8 mois les banques durcissent leur conditions de crédit cependant les candidats à l’achat restent très motivés. Traditionnellement nos clients ne souscrivent pas de prêts et n’en font pas une clause suspensive car ils restent très motivés par leur projet immobilier. Ce qui permet d’ailleurs au marché d’être si dynamique. Le crédit a aussi pour avantage de permettre une fiscalité intéressante.»

Le Diagnostic de performance énergétique (DPE) freine-t-il les achats ?
«En tout cas les gens y sont de plus en plus sensibles même s’il est difficile d’apposer une étiquette sur un appartement ou une maison ancienne, alors les propriétaires tentent de se rapprocher des normes. L’acquéreur sait dans tous les cas que l’ancien ne peut pas, totalement, répondre aux normes. C’est accepté, acté, particulièrement lorsque l’on est sensible à des architectures typiques. Ça ne décourage pas les vendeurs qui peuvent tenter une négociation de prix, qui en ce moment, n’a que peu de chance d’aboutir parce que nous vivons une pénurie de biens.»

Un attentisme des vendeurs ?
«La prospection, le bouche à oreille prend 80% de notre temps actuellement. Il m’est arrivé de passer des années devant des maisons et d’y entrer pour dire au propriétaire : J’adore votre maison, vous ne voudriez pas la vendre ? Je le répète, l’ancien est synonyme de patrimoine familial, ce sont des biens dont le temps de détention est plus long qu’ailleurs, nous vendons des maisons de famille creuset de parfois 5 générations, qui ont respecté l’identité et la nature des demeures.»

En savoir plus
« ‘Emile Garcin propriétés’ est né en 1963 à Saint-Rémy-de-Provence à l’initiative de mon père, souligne Emmanuel Garcin. D’ailleurs nous fêterons les 60 ans du groupe l’an prochain avec nos clients et partenaire, Son idée de génie ? Se focaliser sur les demeures anciennes de caractère pour deux raisons : la première par amour des vieilles pierres, et pour l’émotion qu’elles lui procuraient. A cette époque, à Saint-Rémy-de-Provence, il n’y avait pas de neuf mais de vieilles maisons en pierre, les politiques d’immeubles et d’ensemble neufs aux alentours étant initiées lors de l’après-guerre dans les années 1950 et dans les années 1970 pour les rapatriés d’Algérie revenus en masse en France à partir de mars 1962. »


Mauvaise récolte

Vivant aujourd’hui dans le Luberon, Didier Bailleux* proposera désormais régulièrement des chroniques dans nos colonnes. L’occasion pour ce professionnel des médias de nous offrir une vision décalée de la Provence.

C’est par ces mots que j’entame ma conversation avec l’agent Le Floch de la police rurale de Mérindol. Après un bref salut, il me demande : « qu’est-ce que je peux faire pour vous ? ». Il a vite compris que je n’étais pas sous l’emprise de quelques substances plus ou moins illicites ou empreint de confusion mentale qui m’aurait fait perdre tout sens de l’orientation.
En effet, si nous – je dis ‘nous’ car nous sommes deux à partager le même toit – savons encore très bien où nous habitons, merci, nous ne sommes pas en capacité de donner avec précision notre adresse avec un nom de voie et un numéro, comme c’est l’usage. Pour faire en sorte que nous puissions recevoir notre courrier, nous en avons informé le service des postes par l’intermédiaire de son préposé en charge de sa distribution. Et pour tous ceux qui prévoient de nous rendre visite nous avons repeint notre boite aux lettres d’un rouge les plus seyants.

Eviter les longs et fastidieux radioguidages
Tel un phare au milieu de la nuit cette oriflamme colorée fonctionne plutôt bien et nous épargne de longs et fastidieux radioguidages. D’autant plus que les ondes des téléphones portables franchissent très difficilement les vieux murs de la maison. On ne saurait jamais trop vanter les charmes de ces anciennes bastides provençales, quelques soit les circonstances elles nous replongent toujours dans leurs époques.
Nous aurions pu nous en rester là et considérer que tout allait bien. Mais une interrogation nous traversa l’esprit. Depuis plusieurs mois nous attendons notre connexion au réseau internet haut débit, elle nous aurait enfin permis de faire de ce vieil axiome éculé voulant associer tradition et modernité une ‘vraie réalité’.  Mais comment nous attribuer une ligne haut-débit si nous n’avons pas d’adresse précise ? Peut-être qu’aux yeux des opérateurs téléphoniques nous n’existons pas ?

Quelle adresse donner en cas d’appel au secours ?
Tout cela pour en arriver, en une matinée d’automne ensoleillé, dans les services municipaux  de Mérindol, bien décidé à repartir avec l’information tant recherchée : quelle est notre adresse exacte ?  L’accueil y fut aussi bienveillant que compréhensif. « Vous avez tout à fait raison » me lança l’agent Le Floch et il poursuit d’un ton plus grave « Si vous avez besoin de secours quelle adresse allez-vous donner ? ». Argument implacable. Comment n’y avons-nous pas pensé, surtout en ces temps où le principe de précaution semble être devenu pour ceux qui nous gouvernent et nous administrent leur unique priorité ou presque ?
« Allons voir cela sur le cadastre » me lance notre homme tout en m’invitant à le suivre dans son bureau. Une fois installé derrière son ordinateur et l’application concernée ouverte, nous identifions notre parcelle. Et là, ce fut la révélation… Le cadastre nous indique que la voie qui nous dessert et délimite les bans communaux de Mérindol et de Puget-sur-Durance appartient à cette dernière. Il faut savoir que généralement ce type de voie est partagé pour moitié, chacun prenant un côté de celle-ci. Deuxième particularité de notre affaire : la première partie de la voie (avant son intersection avant la D 173) elle est commune… aux deux communes. Fruit d’une histoire sans aucun doute mouvementée.

Une affaire rondement menée
Cette voie appartient à Puget  il faut donc s’adresser à Puget. N’écoutant que son devoir, notre agent prend son téléphone et appelle la personne en charge de l’urbanisme à la mairie de Puget.  « Allo Valérie ? C’est Nicolas… Voilà ce qui m’amène… ». Après lui avoir résumé la situation et notre problème il se propose de lui envoyer par mail copie de la partie du cadastre concerné. Ce qu’il fait dans l’instant. Et me raccompagnant jusque sur le pas de la porte il me promet de me tenir au courant dès qu’il a du nouveau. Je quitte les lieux pas mécontent de ma matinée et plutôt satisfait du fonctionnement de notre administration locale. Quelques heures après je reçois un mail de M. Le Floch** faisant un résumé précis de la situation et des démarches en cours. J’y apprends que le responsable du centre de tri postal de Cadenet, duquel nous dépendons, a déjà aussi été mis sur le coup ainsi que le SDIS (service départemental d’incendie et de secours). Une affaire rondement menée.
Dans la même journée notre agent m’appelle : « J’ai le retour de Puget ! Ils vont inscrire à l’ordre du jour de leur prochain conseil municipal le choix du nom ». Le dossier est en bonne voie aurions-nous pu dire !

La réponse existe depuis 1839
Le lendemain, mail de la secrétaire de la mairie de Puget. Elle s’est plongée dans les archives de la commune, cette voie a déjà un nom et l’arrêté de nomination remonte à 1839. Il s’agit du chemin du Degoutaud dit « le dégoutaou » (là où coule l’eau). Donc plus besoin de conseil municipal, il suffira de mettre un panneau et d’attribuer un numéro. Nous avons ensuite confirmation que le SDIS 84 qui avait déjà enregistré le nom de cette voie côté Puget va le faire aussi pour le côté Mérindol. Nous sommes sauvés !
Ensuite, pris soudain d’une sorte de reflexe primaire, je me connecte sur Google maps pour connaître la position du géant américain sur notre petit problème, dans notre petit coin de Provence… Et je vous le donne en mille notre voie s’appelle le chemin du Dégoutaou. Trop fort google ! Mais 6 mois après cet épisode nous attendons toujours le haut débit.

Didier Bailleux

*Ancien directeur général et directeur de la rédaction de Mirabelle TV (télévision régionale en Lorraine), Didier Bailleux a été auparavant consultant dans l’audiovisuel et à travaillé sur plusieurs projets : TNT, SVOD, services en ligne, création de TV locales. En tant que directeur marketing, il a participé, dans les années 1990 et 2000, à la création de plusieurs chaînes thématiques : Canal J, Voyage et Pathé-Sport. Aujourd’hui, il vit en Vaucluse et travaille sur la production de documentaires consacrés aux terroirs.
**Le nom de l’agent municipal a été modifié.


Mauvaise récolte

Accompagné du sénateur Jean-Baptiste Blanc et de l’inimitable acteur Jean Reno, le collectif Prouvènço a porté haut les couleurs de l’héritage provençal dans la capitale.

Le cadre était symbolique. Dans le froid parisien de décembre, la conférence de presse s’est déroulée dans une chaleur réconfortante, celle du café des Editeurs. Ce dernier est voisin de l’ancien café Voltaire, lieu de rendez-vous des grands noms de la littérature dont Frédéric Mistral. L’écrivain tenait, lors de ses venues dans la capitale, des réunions avec la section parisienne du Félibrige, école littéraire qu’il fonda pour le maintien de la langue provençale et la renaissance d’une littérature méridionale. A l’heure des crèches et autres déambulations provençales de Noël, Jean-Pierre Richard, président du collectif Prouvènço et conseiller régional, Michel Bonnus (sénateur du Var) ou le sénateur de Vaucluse Jean-Baptiste Blanc, se sont fait porte-voix des us et coutumes de la Provence.

Un des éléments non anecdotiques justifiant la croisade des élus, une carte des langues régionales sur laquelle l’Occitan englobe tout le sud, faisant fi de la langue provençale. Une action de communication menée de concert pour que l’héritage de la langue de Mistral ne meure jamais. Jean Reno, adjoint au maire des Baux-de-Provence qui a élu domicile dans les Alpilles a tenu à faire escale à Paris. L’acteur imprégné de son village entendait bien rappeler la puissance des traditions provençales qui forment l’art de vivre de toute une région. Espérons que les travaux locaux soient rapidement appuyés par une volonté nationale de représentation des diversités qui nourrissent l’histoire de la France.


Mauvaise récolte

La nouvelle édition des magazines ‘Beau de Provence’, ‘Beau d’Uzès’ ainsi que le ‘Spécial fêtes’ by Beau de Provence’ vient de sortir.

Ces magazines présentent les activités du luxe ainsi que les propriétés mises en vente en Provence et à l’international et proposent, via leurs rubriques éditoriales, l’immobilier local et la location saisonnière. Les titres sont disponibles chez les grandes tables, les agences immobilières et tous les endroits chics en Provence.

Au programme
Au programme dans Beau de Provence, l’artiste Federico, né en 1967 à Avignon. D’origine italienne, Federico comprend dès l’âge de 10 ans, lors d’un voyage en Italie qu’il sera artiste plasticien. Diplômé des Beaux-Arts, il commence par la sculpture sur marbre. Il réalise notamment le christ du Palais des papes d’Avignon. La Truffe de Richerenches sera également mise en valeur.

Dans Beau d’Uzès, les lecteurs trouveront un article sur la très célèbre fête de la truffe du 3e  week-end de janvier ; un sujet sur le cyanotype, un procédé photographique monochrome négatif ancien, par le biais duquel on obtient un tirage photographique bleu de Prusse et bleu cyan. Cette technique a été mise au point en 1842 par le scientifique et astronome anglais John Frederick William Herschel en 1842 fait son grand retour parmi les artistes.

Dans le détail
Les deux mag ont été lancés en 2018, ‘Beau de Provence’ présentant 6 numéros par an et ‘Beau d’Uzès’ 4, les deux étant diffusés à 8 000 exemplaires. Les lecteurs auxquels ils s’adressent ? Des cadres, des décideurs, des investisseurs, des catégories socio-professionnelles ‘aisées’, à fort pouvoir d’achat, des actifs dans les secteurs du Vaucluse, du Gard et des Bouches-du-Rhône.

Diffusion
Beau de Provence couvre les territoires d’Aix-en-Provence, le Pays Salonais, Saint-Martin de Crau, le Luberon, les Alpilles, Avignon, Villeneuve-lès-Avignon et va jusqu’aux Alpes-de-Haute-Provence, vers Forcalquier et Manosque. Beau d’Uzès couvre Uzès et son agglomération, et la ville de Nîmes. A ce jour, plus d’un tiers des visiteurs du site web beaudeprovence.com sont des étrangers : belges, allemands, néerlandais, anglais et suisses.
Beaudeprovence.com

‘Spécial Fêtes’ by Beau de Provence
Beau de Provence signe pour la première fois son Guide de Noël éditée à 5 000 exemplaires chez tous les partenaires habituels du magazine. Au fil des 68 pages ? Les listes des marchés de Noël et des articles sur le marché de Noël d’Avignon, du gros souper de Saint-Rémy-de-Provence, la recette des 13 desserts, la présentation de partenaires.

L’équipe
Thierry Devère a créé Beau de Provence ainsi que le Spécial Noël et Beau d’Uzès. Le Versaillais de 49 ans, anciennement dans la communication et la commercialisation d’espaces publicitaires chez Demeures et châteaux et Luxe résidence a trouvé là un nouveau terrain de jeu où il exerce son talent depuis 2018 à Avignon. Sandra Levasseur, 44 ans, designer textile pour de grandes marques comme Inès de la Fressange et les pantalons Johnny Halliday est la graphiste de Beau de Provence. Enfin, Roland Rinaldi, provençal pur sucre gère les 400 points de diffusion du mag et leur réassort. Il est également en charge de la régie publicitaire et le contact privilégié de la rédaction.


Mauvaise récolte

Où en est le marché immobilier ? Qui vend ? Qui achète ? Où et Combien ? Que s’est-il passé depuis 2019 et vers quoi allons-nous en 2022 ? Philippe Boulet, directeur grands comptes, membre du Comité directeur du groupe Emile Garcin et directeur Alpilles et Saint Tropez fait le point.

Quelle a été l’activité en 2019, 2020, 2021 ?
«Dès les premiers jours de confinement –à partir de mi-mars 2021-, nous recevions très peu d’appels puis s’est allé crescendo puisque nous avions continué à faire de la publicité. Nous nous disions que les gens, chez eux, continueraient à s’informer, à rêver de Provence et, pourquoi pas, souhaiteraient s’y installer pour y télétravailler. Nous avons reçu de plus en plus d’appels mais le problème était de pouvoir visiter, or les propriétaires, du fait du confinement occupaient leur maison, certains, même, ne souhaitaient plus ni louer ni vendre.»

Ré-amorçage
«Puis lorsque l’activité  a commencé à se développer, nous ne pouvions pas toujours visiter, en raison des interdictions sanitaires. Les étrangers ne pouvant plus venir en France, le marché est devenu franco-français. Dans le marché immobilier, en dessous des 2M€ 70% des acquéreurs sont français, les 30% restant étant étrangers. C’est ainsi que, durant le Covid, et pour des raisons d’impossibilité de voyager, nous avons frisé un marché immobilier 100% français.»

Les vendeurs
«Le turn-over, en Provence est très lent, un phénomène dû à la qualité de vie. Les temps de détention d’un bien varient de 15 à 25 ans. Je viens de vendre une propriété à Saint-Etienne-du-Grès détenue par la même famille depuis 150 ans. La décision a été prise par les héritiers qui ne souhaitaient pas revenir dans la région.»

L’autofinancement
«Nous venons de vendre une très belle propriété dans les Alpilles ‘Le mas de la rose’, où un couple avait créé et géré, durant 15 ans, plus d’une dizaine de chambres d’hôtes de luxe, avec salles de réunion et de banquet, piscine et jacuzzi, dans un bel et immense parc… C’est un jeune couple, en reconversion professionnelle, désireux de changer de vie, qui a racheté. Pourtant, au départ, ce jeune couple ne pensait pas aller sur ce budget qu’il considérait comme trop élevé mais les revenus générés par le commerce étaient tellement conséquents qu’ils ont pu se lancer dans un autofinancement et aller au-delà du budget fixé au départ.»

Philippe Boulet

Le bon prix
«Je suivais cette propriété qui était à vendre depuis 3, 4 ans, chez des confrères. Je la trouvais ‘hors marché’, pour moi le prix affiché n’était pas le bon. Puis j’ai rencontré les propriétaires et ai discuté avec eux du prix juste. Nous avons mis le bien à la vente et celle-ci s’est faite.»

L’effet Brexit
«Je pense que ça a été vraiment une surprise pour nous mais aussi pour les Anglais ! Les gens qui habitaient autour de Londres étaient vraiment contre le Brexit et ne se sont pas rendu compte que les anglais qui vivaient aux alentours, c’est-à-dire à la campagne étaient pour. Je connais un couple d’Australiens qui vit près de Londres depuis très longtemps. Ils devaient acheter vers Saint-Rémy-de-Provence. Ça se passait juste avant le Brexit. Dans le doute, ils ont différé de deux semaines leur achat. Ils m’ont appelé dès l’annonce du résultat du vote, ils étaient choqués ! Ils se sont retirés de la vente pour, 6 mois après, acheter cette même propriété. Ils y vivent désormais.»

Avant-après
«Il y a eu l’effet Brexit et après-Brexit. Depuis j’ai remarqué que la clientèle avait rajeuni. Ils ont désormais entre 30 et 40 ans et n’ont pas peur de l’avenir. Je suis actuellement en lien avec un couple de trentenaire Français qui vit à Londres et va sans doute acheter à Saint-Etienne-du-Grès.»

Les acquéreurs, une clientèle très diversifiée
«Dans les années 2 000 les Américains achetaient beaucoup dans le Sud de la France puis ça s’est tari. En cause ? La baisse du dollar, les relations franco-américaines, désormais depuis 2 ans, ils reviennent. Entre-temps nous avons eu beaucoup d’Anglais jusqu’au Brexit, puis, de nouveau, nous observons leur retour. Actuellement ? Les Anglais, les Allemands, les Belges, les Suisses, des Américains avec d’importants budgets –au-delà de 10M€, qui font partie des plus grande fortunes mondiales, entre 50 et 80 ans- s’intéressent à la région.»

La négociation ?
«Peut-on négocier actuellement ? S’il s’agit d’un bon mandat –un bien entré au bon prix- la négociation n’est pas importante. Le marché étant en tension, il y a des agents immobiliers qui entrent des biens à tout prix, ce qui est une erreur, mais nous sommes confrontés à cela. Si le marché est bon, il est nécessaire de conserver des prix cohérents car les gens n’achètent pas à n’importe quel prix.»

D

Les banques jouent-elles le jeu ?
«Les rapports avec les banques sont complexes, elles sont frileuses et ouvrent les parapluies. Il vaut mieux présenter de très bons dossiers. Les établissements bancaires ont du mal à financer les Américains, alors ce sont des banques américaines qui le font sur le territoire Français. Ce qui pousse le marché immobilier ? L’envie d’habiter à la campagne –effet confinement-, des taux d’intérêt très bas et l’inflation qui remonte car avec elle, les taux risquent également de remonter.»

Quel regard pour l’investissement ?
«Oui, indubitablement les gens cherchent à diversifier leur portefeuille. Au lieu de tout mettre en Bourse, de se laisser aller à l’euphorie des Bitcoins, certains pensent à l’investissement locatif, même si les prix ont récemment augmenté, ceux-ci sont encore raisonnables par rapport à certaines régions : pour le prix d’un appartement à Paris vous avez une très jolie propriété ici. C’est un bien que vous pouvez habiter et avec lequel vous pouvez faire de la location saisonnière. D’ailleurs cela peut-être un outil de rentabilité qui va au-delà de payer les faux-frais du bien : entretien du jardin, gardiennage car aujourd’hui la demande de location est plus forte, surtout depuis la crise du Covid, et peut générer des revenus importants. Du coup, les investisseurs sont prêts à acheter plus et mieux.»

De la location hôtelière
«J’ai l’exemple de clients qui ont acheté à plus de 5M€ à Saint-Rémy-de-Provence. C’aurait pu être à Megève, Méribel ou Courchevel, le bien propose de très belles chambres et salles –dans l’objectif de faire du Corporate –louer à des entreprises pour de séminaires- avec un service Hassle free (sans embêtements)-, ce qui permet d’absorber une partie importante du financement du bien. A ce propos, le Groupe Emile Garcin a monté une entité de ce type pour répondre à la demande des locations saisonnières. Notre rôle ? Accueillir les locataires et répondre à leur demande en leur indiquant des professionnels certifiés par nos soins : professeur de fitness, yoga, tennis, sport, chef cuisinier à domicile…»

Les ventes de maison avec les meubles ?
«Oui cela se fait de plus en plus. C’est très américain et c’est toujours très délicat car les clients achètent avant tout le bien et ne veulent des meubles que pour un effet de transition, le temps de s’installer et d’opter pour sa propre décoration. Le prix d’achat des meubles est alors anecdotique et ne vaut que pour éviter un déménagement aux anciens propriétaires. Un ou deux ans après, la plupart du temps, ces meubles auront disparu, sauf lorsque les nouveaux acheteurs acquièrent un vrai concept ‘clef en main’ où maison et décoration soignée font corps, il y a désormais des professionnels de ce ‘tout en un’, souvent il s’agit de décoration ultra-moderne comportant des pièces de designers connus.»

Impressions sur le marché 2022 ?
«2021 est déjà une excellente année en nombre de transactions, en valeur et en chiffre d’affaires. L’année 2021 s’est révélée largement supérieure à 2020 qui elle-même l’a été à 2019 et malgré le Covid. Le bureau des Alpilles a fait +50% de volume d’affaires entre 2019 et 2020 ! Pour rappel, 2019 était déjà une excellente année. Nous avons des transactions en cours dont certaines aux montants très importants seront traitées en 2022. Le risque ? Trouver des propriétés intéressantes. Il ne faudrait pas que le marché s’emballe ce qui déboucherait sur une bulle immobilière ce qui n’est pas très sain. Cependant les gens ne sont pas fous et connaissent le prix du marché, je ne les vois pas s’emballer. Les clients ne veulent pas surpayer. Pourquoi ? Parce que dans l’inconscient collectif il y a ce risque de crise économique.»

Le Mécénat
Emile Garcin spécialiste de l’immobilier de caractère depuis 1963, cultive en famille l’éthique d’un métier et le goût du patrimoine bâti comme un art de vivre. C’est pour cette raison que depuis plusieurs années Emile Garcin s’investit dans le mécénat, afin de protéger, restaurer, redonner une vie, un sens, une âme à une chapelle, à une abbaye, à un château ou à une œuvre en péril tout en soutenant de  nouvelles expositions comme au Musée Angladon ou la Collection Lambert. Il souhaite, ainsi,  encourager la détermination et les initiatives de jeunes couples s’investissant dans la sauvegarde du patrimoine français. Des opérations que le groupe assure reconduire d’années en années, dans un partenariat actif.

Dans le détail
Le groupe Emile Garcin intervient de façon importante en Provence, notamment auprès de l’Abbaye Saint-André à Villeneuve-lès-Avignon, pour la 3e année en partenariat avec les propriétaires MM. Viennet ; au Musée Angladon à Avignon également pour la 3e année auprès de la directrice Lauren Laz ; à la Collection Lambert à Avignon  3e année) en lien avec Pierre Vialle ; auprès de l’Abbaye Saint-Hilaire à Ménerbes, pour la 4e année en partenariat avec la propriétaire Anne Bride ; Auprès de l’association de l’Uzège – pour la 2e année avec Henri de Cazotte. Au chapitres des nouveaux mécénats au Château du Barroux, en lien avec le propriétaire Jean-Baptiste Vayson ; à l’Hôtel d’Agar à Cavaillon en partenariat avec les propriétaires de la famille Morand.


Mauvaise récolte

Alors que le marché immobilier questionne et, avant que la Chambre des notaires, ne donne très prochainement des indications plus générales sur le marché de l’immobilier en Vaucluse, Emile Garcin propriétés nous éclaire sur le marché moyen et haut de gamme en Provence. Pour les professionnels le marché reste tendu avec plus de demandes que d’offre de biens. Ceux-ci partent d’ailleurs très rapidement à la vente, la plupart du temps sans négociation. En cause ? Des changements radicaux de vie et l’envie de s’instaurer des temps de télétravail dans son agenda. Explications.

«Pour l’ensemble de nos agences, l’année 2021 a été supérieure à 2020 en volume d’affaires et en chiffre, explique-t-on chez Emile Garcin propriétés. Nous avons développé de 50% notre chiffre d’affaires en Luberon avec une augmentation de 10 à 15% sur le prix des biens. Cette année 2021 a aussi été marquée par la réouverture à l’international : les Allemands, les Belges, les Suisses et les Anglo Saxons sont de nouveau à l’affut de leur future maison. Leurs attentes ? Qu’elle soit proche des axes de communications, bénéficiant d’un jardin ou d’un parc avec piscine, vue, commerces à proximité, tranquillité et l’indispensable fibre !»

Qu’en sera-t-il pour 2022 ?
L’année 2022 s’annonce déjà très prometteuse avec plusieurs offres en cours. La région d’Apt-Cereste a connu une flambée en demandes aussi bien pour des maisons de villages que pour de plus vastes propriétés. En comparaison avec 2020, le chiffre d’affaire a triplé et le volume de vente a doublé. Les budgets s’échelonnent de 200 000€ à 3M€ pour une très belle demeure proche d’Apt, avec 26 hectares de terres. En Luberon, une propriété de caractère rénovée, avec vue dominante, environ 270m2 habitables avec dépendances et piscine 9 hectares de terre a été estimée entre 1,5 et 2M€.

Propriété de 6 hectares proche Saint Rémy de Provence proposant de spacieux salons, 8  suites, maison de gardien piscine, fitness, écuries. Prix de vente
entre 4 et5 M€.

Qui achète ?
Les acheteurs dans une tranche d’âge de 40-60 ans s’orientent soit vers un changement de vie radical, soit vers une maison semi-principale ou maison secondaire. Ça tombe bien puisque le Luberon reste très prisé par les étrangers, même s’il est plus éloigné des axes de communications. La priorité des acquéreurs : la vue, l’espace et la tranquillité.

Les Alpilles
Ce sont les acquéreurs français (80%) qui ont le plus acheté en 2020 tandis que 2021 voit de nouveau les étrangers acheter dans les Alpilles, avec un retour timide des Anglais. Si l’année 2020 avait enregistré une hausse du chiffre d’affaires Emile Garcin de 50% par rapport à 2019, 2021 voit une hausse de 60% en comparaison de 2020. Les budgets sont compris entre 400 000€ pour une petite maison de village et jusqu’à 9M€ pour un mas proche d’Eygalières. Les villages de Boulbon et de Barbentane, proches de toutes commodités et de la gare TGV ont été pris d’assaut par les Parisiens.

Arles a le vent en poupe
Arles a le vent en poupe, une forte demande d’une clientèle d’artistes voulant se rapprocher du projet Luma, avec des budgets compris entre 600 000 € et 1,5M€. La ville connaît une forte population d’artistes et artisans d’art. La photo a été une locomotive tout comme le projet Luma. Ainsi, on peut penser qu’une ville tire son épingle du jeu par la place qu’elle donne à une ambition : Arles pour le musée Van Gogh, de l’Arles Antique mais aussi l’art contemporain magnifié par Luma, un peu comme Avignon est devenue il y a plus de 70 ans (1947) le plus grand théâtre du monde.

Propriété à Villeneuve-lès-Avignon

Propriété vendue entre 2 et 2,5M€ à Villeneuve-lès-Avignon, avec 430 m2 habitables, 6 chambres, jardin à l’italienne et une piscine

Uzès
A l’identique de la Provence, la région d’Uzès connaît un engouement non négligeable avec un volume d’affaires et de chiffre de 30% supérieur à l’année 2020. Les biens vendus s’échelonnent de 400 000€ à 3,5 M€. La demande se concentre sur 10 km maximum autour d’Uzès. Les conditions premières sont avant tout une excellente connexion internet, un jardin, une piscine, une vue, la proximité des commerces et un accès facile autoroute et gare. Tous types de maisons sont demandés, aussi bien les maisons de villages, que les vastes demeures avec de grands espaces verts, Uzès restant la priorité offrant surtout une possibilité de ‘tout à pied’ et d’une campagne immédiate.

Dans le détail
Ces maisons sont destinées, pour la plupart, à une vocation semi principale, le télétravail étant d’actualité nombre de citadins quarantenaire et cinquantenaire, Parisiens et Lyonnais principalement, ont opté pour ce mode de vie. On notera, pour Uzès, 1er duché de France, l’investissement de nombreux promoteurs qui, ayant observé que le Covid a ramené une clientèle non négligeable vers des petites villes ou de gros villages, tels qu’Uzès et Sommières, investissent dans la réhabilitation de biens anciens selon la loi Malraux afin de proposer ces biens à la vente ou en locatif. On observe ainsi, surtout dans Uzès, une rénovation de plusieurs hôtels particuliers.

A 10 mn d’Uzès maison de  village rénovée, belles pièces à vivre, 4 chambres, jardin avec piscine. Prix de vente 1,2M€.

Aix-en-Provence
«Nous avons vendu une trentaine de biens cette année, relate Vincent Boutière, directeur de l’agence Emile Garcin d’Aix-en-Provence. C’est un record. Les prix vont de 400 000 à plus de 8M€. La plus importante vente a été celle d’un Domaine situé à Lourmarin. Les clients étrangers sont toujours actifs et en particulier les belges. Nous notons une nette augmentation de la clientèle scandinave quasi absente les années précédentes. Également, 85% des vendeurs, cette année, sont français. Sur les ventes réalisées, 18% des acquéreurs sont étrangers. Ces achats signent, pour beaucoup, des changements radicaux de vie, en lien avec le télétravail. Nous manquons cruellement de biens car la demande reste forte ! Notre dernière vente sur Salon-de-Provence date du 19 novembre pour un montant de plus d’1M€ et concernait un hôtel particulier de 500m2 disposant d’un parc de 2000 m2 en cœur de ville. »

Conclusion
« Comme nous nous y attendions la demande est supérieure à l’offre. Il y a très peu de négociations possibles. Les futurs acquéreurs recherchent une maison semi principale.  Nous observons un frémissement du retour des Européens et un timide retour des Anglais. Enfin, l’année 2022 s’annonce déjà très prometteuse. »

https://echodumardi.com/tag/provence/page/3/   1/1