Organisée par la Chambre des Métiers et de l’Artisanat de la Région Sud, la Banque Populaire Méditerranée et la Société de Caution Mutuelle Artisanale (Socama), la cérémonie de l’édition 2022 des prix ‘Stars & Métiers’ s’est déroulée mardi soir dans Le Château de la Tour Vaucros à Sorgues. Depuis 15 ans, cette manifestation met en valeur le talent, la persévérance, la créativité d’artisans qui sont à la fois entrepreneurs, designers, inventeurs, producteurs et exportateurs.
Ces prix « Stars & Métiers » récompensent depuis 15 ans les plus talentueux d’entre eux, grâce la Banque Populaire Méditerranée, la Chambre des Métiers et de l’Artisanat de la Région Sud et la Socama (Société de caution mutuelle de l’artisanat qui en 2021, en PACA a accompagné 2 000 entrepreneurs et clients de la BPMED en cautionnant 87M€ de crédits professionnels).
Mardi soir au Château La Tour Vaucros à Sorgues, était organisée la remise de ces oscars à 4 lauréats. Sabine Calba, la Directrice générale de la banque a insisté « On s’engage pour le futur, on met en valeur les artisans, on est à leurs côtés. Ils ont un impact positif sur le territoire, ils s’investissent pour assurer la transition écologique. Je salue leur agilité dans un contexte qui évolue tout le temps, ce n’est pas un long fleuve tranquille ».
Le Président de la Chambre Régionale des Métiers et de l’Artisanat, le vauclusien Yannick Mazette, artisan boulanger de formation, a évoqué le poids des artisans : 23 448 entreprises dans le département (80 000 / 40% dans le bâtiment, 71 000 / 36% dans les services, 26 000 / 13% dans la production et 21 000 / 10% dans l’alimentation) et l’an dernier on a battu le record du nombre d’immatriculations (3 319 / + 54,7%) contre 1588 radiations. Cela représente 20% du produit intérieur brut de Vaucluse soit une centaine de millions d’euros de retombées ».
Marqueterie Corentin Tavernier
Est venu le moment du palmarès. 1er Prix : celui de l’innovation et c’est Corentin Tavernier pour son entreprise de marqueterie à Pernes-les-Fontaines qui l’a reçu. Cancre à l’école, il a trouvé sa voie dans l’ébénisterie avec un CAP obtenu en 2004 à Uzès puis a enchaîné avec le top, l’Ecole Boulle (Ecole supérieure des arts appliqués). Diplôme en poche, il ouvre son atelier en 2011 et n’a de cesse d’innover en permanence. « Je dépoussière la marqueterie, il n’y a pas que le bois, il y a le fer, l’écaille de tortue, le béton, le plexiglas. Avec le numérique on a des outils plus précis en découpe au laser, plus performants avec l’impression 3D et la fraiseuse numérique » et il collabore avec des architectes d’intérieur et des designers pour pousser encore plus loin la création et réalise des plaquées pour du mobilier mais aussi des tableaux, des bijoux et des objets de décoration.
Mécaval
2ème Prix : « Responsable » qui consacre la capacité de l’entreprise à intégrer les préoccupations sociales et environnementales dans son activité. Il a été attribué au patron de « Mécaval société nouvelle », Pierre Bonnet-Bruna ferronnier-concepteur de pièces et ouvrages métalliques à Sarrians. Associé au créateur de « Mécaval » en 2006 il manage d’abord une vingtaine de personnes au sein du bureau d’études. En 2012, il rachète la société placée en redressement judiciaire et redémarre l’activité avec 4 salariés. Un an plus tard il double la surface des ateliers, privilégie la formation des jeunes chez lui, grâce à des contrats d’apprentissage et de professionnalisation. Il est aujourd’hui à la tête d’une société de 17 salariés qui affiche un chiffre d’affaires d’1,5M€ en 2021. « Pour être un bon entrepreneur, il faut de la détermination, de l’humanisme, un esprit ouvert, une réelle adaptabilité » dira-t-il sur scène. « L’écueil à éviter : le manque de curiosité. Si on n’invente pas, si on ne se renouvelle pas, on tourne en rond. J’ai la même équipe depuis le début, j’ai investi 450 000€ dans de nouvelles machines pour développer l’outil de production, ma banque a suivi. Cela m’a permis de réduire la pénibilité pour mes ouvriers et mes techniciens, de faciliter leur travail et de gagner du temps ».
Chaloin Chocolats
Grand Prix « Entrepreneur » pour Marc Chaloin installé à Puyméras. Le chocolat, il est tombé dedans quand il est petit puisque l’entreprise familiale a été créée en 1921 à Annecy par son arrière-grand-père Maurice, maître artisan-boulanger. Il représente donc la 4ème génération d’artisan. Evidemment les fèves de cacao ne poussent pas dans le Vaucluse, il les fait venir d’Amérique du Sud, du Mexique jusqu’au Havre par la mer avec des bateaux à voiles, donc zéro pollution, zéro bilan carbone. Il a doublé ses effectifs en 3 ans, passant de 3 à 6 et les fait travailler 30h par semaine : « Comme ça, ils sont en forme, frais et dispos ». Le bien-être au travail fait partie de son crédo d’entrepreneur engagé ».
Les Conserves Guintrand
4ème Prix : « Exportation » pour une entreprise plus que centenaire « Les Conserves Guintrand » nées en 1898 à Caromb grâce à leur fondateur, Paul Guintrand. C’est dans sa maison qu’il improvise un petit atelier de boîtes de conserves de fruits et légumes issus du terroir du Ventoux et les livre à cheval avec une carriole. Pour faire face à la demande croissante de recettes provençales authentiques, il descend en 1910 à Carpentras, près de la voie ferrée et s’affranchit des problèmes de transports. Depuis 124 ans, la sélection de fruits et légumes de qualité, le goût des préparations garanti dans des bocaux de verre font de cette société familiale un membre éminent de « Gourmets Provence », une association de producteurs basée à Arles. Elle exporte 30% de ses conserves, en Europe mais aussi au Japon et en Chine, ses légumes façon tajine, ses braisés de veau aux agrumes, terrines de campagne, rillettes de jarret confit, confitures de bigarreaux, poires Williams, coings et abricots. Et elle a aussi reçu le label « Entreprise du Patrimoine Vivant » qui rassure la clientèle.
Le Président de la BPMED, Philippe Martin, conclura la cérémonie en insistant « Nos racines ce sont nos artisans. La confiance, les relations humaines, la proximité sont nos valeurs. Notre banque appartient à nos actionnaires, nous prenons nos décisions nous-mêmes, ici, pas auprès de marchés financiers boursiers. Chez nous, en Provence, pas à Paris. Saint-Cannat, ce n’est pas Singapour ».
Contacts : www.marqueterie-tavernier.com 06 30 52 62 31 – www.mecaval-vaucluse.fr 04 90 62 02 54 – www.chaloinchocolats.com 04 90 37 40 94 – www.conserves-guintrand.com 04 90 67 24 81 – www.cmar-paca.fr