Faire de la réouverture de Notre-Dame de Paris un événement politique et diplomatique est très contestable. En fin politique, le pape François, qui a flairé « la récup » a préféré décliner l’invitation à venir assister à l’inauguration, le 8 décembre dernier. Il ne pouvait servir de caution à celui qui se rêve au plus haut des cieux…
La cathédrale Notre-Dame de Paris est un symbole, c’est l’édifice religieux français sans doute le plus connu et son incendie le 15 avril 2019 a braqué sur lui les projecteurs du monde entier. Son actuelle restauration (toujours en cours pour la partie extérieure) est une vraie réussite. Jamais cette cathédrale n’a été aussi belle. Il faut bien reconnaître que sans cet incendie elle n’aurait jamais eu l’éclat qu’elle a aujourd’hui. Un comble.
« Nous l’avons fait pour la cathédrale nous pouvons le faire pour la France »
Emmanuel Macron
La tentation de faire alors l’analogie avec le nécessaire redressement de la France était tentant. De l’incendie au renouveau il n’y avait qu’un pas, tel le phénix… « Nous l’avons fait pour la cathédrale nous pouvons le faire pour la France » disait le Président de la République dans son allocution télévisée après le reversement du gouvernement Barnier. On fait dans l’allégorie pure jus. Ce « redressement » pourrait être, dans le meilleur des cas, le symbole, du renouveau de l’église catholique en France, mais guerre plus. C’est d’ailleurs ce qu’a dit le Pape François dans son message lu par Monseigneur Ulrich lors de la messe de réouverture, le 8 décembre. Rappelons à toutes fins utiles que depuis la loi du 9 décembre 1905, l’Église et l’État ont été clairement séparés. Mais au fond dans cette histoire n’est-ce pas le renouveau de la fonction présidentielle et de celui qui l’incarne qui étaient recherchés ? Une fonction bien mise à mal après l’incendie de la dissolution. Ne soyons pas d’innocents agneaux fussent-ils de Dieu.
Cependant, reconnaissons que l’on doit à Notre-Dame de Paris la rencontre entre Donald Trump et Volodymyr Zelenski. Elle permettra peut-être aux États-Unis de poursuivre leur soutien à l’Ukraine dans l’après Biden. Un miracle, on ne sait jamais…
Notre-Dame de Paris n’est pas l’Elysée
Ils sont 5 et ils ont tous voté la motion de censure : un de LFI -NUPES, Raphaël Arnault dans la 1ère circonscription (Avignon) et 4 du Rassemblement National : Bénédicte Auzanot dans la 2ème( Cavaillon), Hervé de Lépineau dans la 3ème (Carpentras), Marie-France Lorho dans la 4ème (Orange) et Catherine Rimbert dans la 5ème (Apt).
Michel Barnier, le plus âgé des Premiers Ministres de la Vème République (74 ans le 9 janvier prochain) aura aussi été le plus éphémère : 90 jours. Celui qui est resté le plus longtemps à Matignon est Edouard Philippe, sous le 1er mandat Macron (1 144 jours) avec Jean Castex (679 jours). Depuis le second mandat du Président de la République, déjà 3 locataires se sont succédés à Matignon : Elisabeth Borne (603 jours), Gabriel Attal (240) et Michel Barnier (90 jours), en attendant le 4ème.
Le plus âgé des Premiers Ministres de la Vème République aura aussi été le plus éphémère.
A contrario, le chef de l’exécutif qui a battu un record de longévité est Georges Pompidou (2 279 jours), viennent ensuite Raymond Barre (1812 jours), Lionel Jospin (1 799 jours), François Fillon (1 787 jours), puis Pierre Mauroy (1 152 jours), Jean-Pierre Raffarin (1 120 jours), Michel Rocard (1 100 jours) et Jacques Chirac (780 jours).
Enfin, parmi ceux qui sont restés moins de 400 jours à Matignon, figurent Pierre Bérégovoy (361 jours), Maurice Couve de Murville (345 jours), Bernard Cazeneuve (155 jours). Quant à Edith Cresson, 1ère femme nommée à ce poste par François Mitterrand en mai 1991, et dont certains ont raillé la brièveté du mandat, en fait elle est restée 323 jours en fonction, soit presque trois fois plus longtemps que Michel Barnier.
Notre-Dame de Paris n’est pas l’Elysée
Notre-Dame de Paris n’est pas l’Elysée
Notre-Dame de Paris n’est pas l’Elysée
Bon pied, bon œil et surtout visionnaire, Louis Driey, maire de Piolenc, est le doyen* des maires de Vaucluse. A 83 ans, celui qui considère que l’écologie n’est ni de droite, ni de gauche entend continuer à concilier gaullisme et développement durable à l’occasion de son dernier mandat.
Il a 83 ans et en 2025, au terme de 5 mandats, il fêtera ses 30 ans à la tête de ce gros bourg rural d’un peu plus de 5 500 habitants. Bâtisseur, précurseur, il a toujours anticipé. « Ma vie c’est ma ville, mon parti c’est Piolenc » clame cet éternel gaulliste qui a travaillé pendant 37 ans comme chef de chantier à la société des Autoroutes du Sud de la France, les ASF « avant que Dominique de Villepin ne les privatise » précise-t-il.
« Ma vie c’est ma ville, mon parti c’est Piolenc. »
Hyper-actif, pragmatique, anti-gaspi, son expérience lui permet dès son élection, en 1995 d’élaborer un premier schéma directeur de la commune. « Nous avons identifié les priorités en fonction de la démographie, l’âge des habitants et ce sont les jeunes qui primaient, les besoins en crèches, écoles, centres de loisirs. »
En 2005, deuxième schéma directeur, Louis Driey dépose le premier permis de construire d’un parc éolien flottant de l’hexagone sur une ancienne carrière. « C’était une première en France et aujourd’hui elle est la plus grande d’Europe, avec une superficie de 23 hectares soit une vingtaine de terrains de foot. D’une puissance de 23 mégawatts, elle alimente 6 474 foyers ». Engagé dans le développement durable et la biodiversité, il innove aussi avec 3 éoliennes au service de 3 entreprises (la carrière Maroncelli, les parpaings de chez Pradier et les enrobés du groupe Braja). Et pour économiser l’eau potable, il a aussi investi dans 35 bornes incendies sur 95 qui sont branchées sur le réseau du Rhône. 80 maisons en lotissement bénéficient du solaire et sont donc en auto-consommation électrique.
« Certains me traitent d’écologiste de droite, mais l’écologie n’est ni de droite, ni de gauche. »
« Certains me traitent d’écologiste de droite, mais l’écologie n’est ni de droite, ni de gauche. C’est une façon de se comporter pour respecter la planète que nous laisserons à nos enfants. » Il ajoute « Je suis un maire au long cours, j’essaie de voir loin et de programmer les chantiers au fur et à mesure, après les jeunes, les séniors et les maisons de retraite. Nous avons aussi 3 salles des fêtes, dont celle qui porte le nom d’un enfant du pays, Jean-Louis Trintignant, né en 1930 au Domaine viticole de Beauchêne dont les parents étaient propriétaires. Quand je suis arrivé, les classes étaient installées dans des bungalows. Avec l’aide de l’ancien préfet, Pierre Mongin, nous avons créé une école en dur nous allons d’ailleurs l’agrandir. Nous avons aussi décidé de désimperméabiliser les cours de récréation des établissements scolaires. Nous avons décaissé le bitume, posé un sol drainant qui laisse passer l’eau de pluie et nous avons commandé 600 plantes, dont 23 arbres que nous planterons pendant les prochaines vacances scolaires de la Toussaint. Nous sommes aussi en train de poser des tuiles solaires sur le toit de certaines écoles. »
Louis Driey est intarissable sur les chantiers qu’il a initiés pour améliorer la qualité de vie de ses concitoyens tout en minimisant les factures. « L’éclairage public se fait avec des LED, ça représente quand même 1 200 lampadaires. » Le quartier ‘à énergie partagée’ du lotissement Clos Payan est dédié à l’autoconsommation de ses habitants. La Via Rhona est reliée à la Via Venaissia en plein centre-ville. Il y a aussi 6 hectares de terres agricoles bio, sans phosphate, ni potasse, ni pesticide offerts à de jeunes agriculteurs pour qu’ils s’installent et approvisionnent les cantines scolaires de l’intercommunalité Aygues-Ouvèze en Provence (Lagarde Paréol, Sainte-Cécile, Sérignan, Travaillan, Uchaux, Violès et bien sûr Piolenc). « S’il manque une infirmière ou un technicien, nous jonglons pour être en mode solution, nous mutualisons nos moyens. »
« Je souhaite que ce village reste attractif, à taille humaine. »
« Je souhaite que ce village reste attractif, à taille humaine, où il fait bon vivre. Sinon, au-delà de 6 000 habitants, il faudrait une autre station d’épuration et d’autres équipements. » En attendant, lors du dernier Conseil Communautaire, fin septembre, a été évoqué un projet de zone d’activités de 25 hectares qui comprendrait un méthaniseur adossé à des industries de transformation alimentaire et des bâtiments de stockage. En tout, il impacterait une quarantaine d’hectares. Et c’est le président de la Chambre régionale d’agriculture qui est aussi à la tête de la Sonito (Société Nationale Interprofessionnelle de la TOmate), André Bernard qui le porte. « Ce plan ‘TOMMATES’, explique Louis Driey, poursuit plusieurs objectifs, relancer la filière tomate d’industrie dans la Vallée du Rhône, diversifier la production agricole, produire une énergie renouvelable à partir de la biomasse et préserver les sols agricoles tout en optimisant la gestion de l’eau. A terme, il pourra apporter des revenus supplémentaires aux paysans et créer des emplois. »
Un dernier mandat avant de passer la main Louis Driey qui en plus des trois salles de fêtes a aussi créé un centre culturel, aménagé un dojo, une bibliothèque, un stade multi-sports, un jardin d’enfants, une maison de retraite. Il a également rénové les 65km de voirie de la commune, remis en service la cloche de l’église qui était muette depuis 1794. Et malgré tous ces investissements, la dette est passée de 1209€ à 308€ et les impôts n’ont pas augmenté. Ce n’est donc certainement pas un hasard sa commune a obtenu en 2018 ‘La Marianne d’Or’ du développement durable et la Victoire de l’Investissement local, Comme ancien chef de chantier, il est vrai qu’il sait comment réduire les coûts des chantiers en coordonnant l’implantation des réseaux (voirie, fibre optique, EDF, GDF, eau potable).
Et comme il ne se représentera pas aux prochaines municipales en 2026, il compte se rapprocher des futurs candidats à sa succession pour leur expliquer comment fonctionnent les finances et les services de la mairie. D’ailleurs, il a déjà esquissé le futur Schéma Directeur avec la réhabilitation de l’église et la construction d’un gymnase. Dans cette commune qui a connu une inondation en 2003, il vient de faire réviser le Dicrim (Document d’information communal sur les risques majeurs), un document de 10 pages avec les préconisations des consignes en cas d’accident nucléaire, sécheresse, montée des eaux, feux ou séisme. Ainsi que tous les numéros d’urgence que l’on peut placarder sur le frigo.
En attendant à Piolenc, dont la devise est ‘Doux comme le miel et fort comme le lion’, et qui abrite le Musée de la Nationale 7, le Cirque du regretté Alexis Grüss, la capitale de l’ail… Louis Driey, en observateur du réchauffement climatique qu’il est, a également pensé à faire planter des pistachiers, des grenadiers et du yuzu qui sont peu gourmands en eau.
Andrée Brunetti
*Si Louis Driey est le maire le plus âgé en fonction dans le Vaucluse (il est né en 1942). En termes de mandat, il est cependant notamment devancé par Guy Moureau, maire d’Entraigues-sur-la-Sorgue à la tête de sa commune depuis 1984.
Notre-Dame de Paris n’est pas l’Elysée
L’Europe de l’Ouest est la région du monde où la tradition démocratique est plus âgée. Si l’organisation d’élections au suffrage universel, la séparation des pouvoirs et le respect des droits de l’Homme sont des points communs de la Constitution de la plupart des États de la région, ces derniers gardent chacun un système politique qui leur est propre.
Comme le détaille notre carte, on distingue plusieurs types de régimes en Europe. Le plus répandu est le régime parlementaire, dans lequel le président, élu ou non au suffrage universel, n’est que le titulaire d’une magistrature de représentation. Dans ce type de régime, c’est le Premier ministre qui est le personnage le plus important. Parmi les trente pays européens étudiés, on trouve par ailleurs huit monarchies parlementaires, dans lesquelles le souverain est reconnu comme chef de l’État, mais ne détient aujourd’hui pas ou très peu de pouvoir exécutif.
Le régime semi-présidentiel ne concerne quant à lui que quatre pays : la France, le Portugal, la Lituanie et la Roumanie. Dans ce type de système politique, le président, élu au suffrage universel, partage un certain nombre de prérogatives avec le Premier ministre. La république de Chypre est le seul régime présidentiel intégral de l’Union européenne, son président, élu au suffrage universel, est à la fois chef de l’État et chef du gouvernement. Autre exception, le régime politique de la Suisse, qui peut être qualifié de démocratie semi-directe, dans le sens où il rassemble des éléments de démocratie représentative (élection des membres des parlements) et de démocratie directe (référendum, initiative populaire).
Enfin, si la grande majorité des trente pays européens étudiés élisent leurs représentants à la proportionnelle, seul un vote au scrutin majoritaire : la France, tandis que la Hongrie et la Suisse utilisent des systèmes hybrides.
De Tristan Gaudiaut pour Statista
Notre-Dame de Paris n’est pas l’Elysée
Plus de cinquante jours après le second tour des élections législatives anticipées, déclenchées par la dissolution de l’Assemblée nationale par le Président de la République, la France a de nouveau un Premier ministre. Après avoir écarté la candidature de Lucie Castets proposée par le NFP, Emmanuel Macron a finalement choisi Michel Barnier ce jeudi 5 septembre.
Mais le choix d’un Premier ministre n’était pas la seule pression qui pesait sur le chef de l’État. La Cour des comptes a en effet appelé la présidence de la République à la « vigilance » fin juillet, après la publication de son dernier audit. L’institution épingle la gestion du palais de l’Élysée en 2023, et appelle à des efforts « significatifs ». En cause : un montant record de charges — 125,5 millions d’euros — qui a créé un déficit sans précédent de 8,3 millions d’euros. Les dépenses de déplacements et de réception ont à elles seules atteint 21 millions d’euros sur l’année (elles étaient de 13,3 millions l’année précédente).
Comme le montre notre infographie, basée sur les rapports annuels de la Cour des comptes, les dépenses de la présidence de la République n’avaient pas dépassé 112,6 millions d’euros depuis 2009, sous Nicolas Sarkozy. Si les coûts lors de la présidence de ce dernier étaient légèrement plus élevés que sous son successeur, François Hollande, les finances de l’Élysée étaient restées à l’équilibre. Depuis 2009, elles n’ont été en déficit que trois fois : en 2017, 2018 et 2023.
De Valentine Fourreau pour Statista
Notre-Dame de Paris n’est pas l’Elysée
Le second tour des élections législatives anticipées en France a accouché, dimanche 7 juillet 2024, d’un hémicycle sans majorité absolue et dominé par trois principaux blocs politiques (voir infographie en illustration principale ci-dessus). Avec 180 sièges, la coalition de gauche du Nouveau Front populaire a créé la surprise et devient la première force politique à l’Assemblée nationale. Elle devance le camp présidentiel (Ensemble), qui n’obtient que 163 députés élus, soit 82 de moins que les 245 élus il y a deux ans. En troisième position, le Rassemblement national et ses alliés LR ne remportent finalement que 143 sièges, selon les résultats définitifs communiqués par le ministère de l’Intérieur. Mais, avec plus de 30 % des suffrages exprimés au premier comme au second tour, le parti d’extrême droite continue de gagner du terrain et enregistre un gain de 54 sièges par rapport aux 89 remportés en 2022.
Avec 66,7 % des inscrits qui sont aller voter au premier tour et 66,6 % au second (contre respectivement 47,5 % et 46,2 % en 2022), il s’agit de la participation la plus élevée pour une élection législative depuis 1997. Concernant la représentation des femmes au parlement, la nouvelle Assemblée nationale compte 369 hommes et 208 femmes (36 %), soit un hémicycle moins féminisé que ceux issus des législatives de 2022 et 2017 (respectivement 37 % et 40 % de femmes).
L’extrême droite gagne du terrain en Europe
Le Rassemblement national n’est arrivé qu’en troisième position à l’Assemblée nationale à l’issue des élections législatives 2024, derrière le Nouveau Front populaire et la coalition présidentielle (Ensemble), mais cela ne doit pas occulter le fait que 32 % des électeurs français ayant participé au scrutin ont voté pour le parti d’extrême droite dirigé par Jordan Bardella, et que ce dernier représente le premier parti en nombre de voix à cette élection.
La montée de l’extrême droite semble ainsi se poursuivre en Europe, en témoigne les autres résultats de scrutins récents dans la région. La carte ci-dessous donne un tour d’horizon du score obtenu par une sélection de partis européens classés à l’extrême droite de l’échiquier politique lors de la dernière élection législative, en pourcentage des suffrages exprimés. Ces formations politiques présentent bien sûr des différences, mais peuvent être rapprochées sur le plan idéologique pour, entre autres, leur nationalisme, leur conservatisme social et leur rejet de l’immigration.
Outre-Manche, le parti Reform UK (anciennement Parti du Brexit), dirigé par Nigel Farage, a recueilli 14 % des voix lors des élections générales britanniques du 4 juillet 2024 (obtenant 4 sièges). Il s’agit de la première fois que ce parti europhobe et anti-immigration est représenté au Parlement du Royaume-Uni. En mars dernier, à l’issue des élections législatives anticipées au Portugal, le parti d’extrême droite Chega est devenue la troisième force politique du pays, en recueillant pas moins de 18 % des voix, quadruplant ainsi son nombre de députés au Parlement (de 12 à 48).
Un peu plus tôt, fin 2023, le parti d’extrême droite PVV (Parti de la Liberté), mené par Geert Wilders, est arrivé en tête des élections législatives aux Pays-Bas, obtenant 24 % des suffrages. En Pologne, la coalition centriste pro-européenne de Donald Tusk a récemment battu les nationalistes-conservateurs du PiS, qui étaient au pouvoir depuis huit ans. Mais avec 35 % des voix, le PiS restait une force politique soutenue dans le pays. En Hongrie, le Fidesz de Viktor Orbán est au pouvoir depuis plus de dix ans déjà. Il remporté une victoire écrasante aux dernières législatives de 2022 (54 % des suffrages) et forme actuellement une coalition gouvernementale avec le parti chrétien-démocrate NKDP.
Les prochaines élections législatives en Europe auront lieu le 29 septembre 2024 en Autriche, où l’extrême droite (FPÖ) avait obtenue 16 % des voix en 2019.
Le rapport des jeunes à la politique évolue avec les réseaux sociaux, notamment avec Tiktok dont près de 40% des utilisateurs ont entre 18 et 24 ans. Nous avons interrogé une quarantaine de jeunes vauclusiens sur les élections à travers leur pratique des réseaux sociaux alors que les ados de Paca apparaissent comme les champions du civisme (voir en toute fin d’article).
Ces plateformes sont un outil de communication considérable à l’usage des campagnes électorales. Les hommes et femmes politiques se présentent sous un nouvel angle et font passer leurs idées à travers des vidéos courtes, des messages sur X, des posts et des stories sur Instagram et Facebook. C’est par ce mode de communication que les jeunes eux aussi réagissent.
Campagne numérique Pour les législatives de 2024, le temps alloué à la campagne ayant été très limité, les réseaux sociaux se sont révélés être le moyen le plus efficace et rapide pour diffuser les programmes et convaincre les citoyens d’aller voter. Les réseaux sociaux, véritables armes de communication auprès du public, ont un impact croissant sur les élections et la participation électorale. Les discours politiques y voient une opportunité de partage des idées concises et personnalisées. En s’appropriant ces espaces numériques, ils vont à la rencontre de leurs cibles comme les jeunes, élargissant leur influence.
Pourquoi sont-ils présents sur Tik Tok ? Utiliser Tiktok, c’est s’assurer une bonne visibilité et proposer des contenus courts et dynamiques. Le nombre mensuel d’utilisateurs actifs sur Tiktok en France est de près de 15 millions contre 4 millions en 2019. Depuis sa création en 2016, ce réseau social chinois a connu une croissance fulgurante et sa capacité d’influence et de captation de l’attention est souvent considérée comme dangereuse.
En réalité, les réseaux sociaux sont aussi des liens, des communautés qui se rassemblent sans frontières géographiques facilitant la propagation de leurs idées. Cela fonctionne de la même manière avec la viralité de la communication politique. Se filmer dans les isoloirs en train de voter, faire des montages vidéos sur leur candidat préféré ou tenir des discours concernant la politique est devenu le quotidien des jeunes, sur les plateformes, en période électorale.
Le monde de l’influence Et on le voit, en 2024, après la victoire du Rassemblement National aux élections européennes et la dissolution de l’Assemblée nationale, un véritable mouvement a pris de l’ampleur sur Tiktok, Instagram et X, en plus des manifestations physiques ou les personnes invitent à faire barrage à l’extrême droite. Les influenceurs, les youtubeurs se joignent au mouvement, Squeezie et ses 8.8 millions d’abonnés a posté une lettre ouverte sur son compte Instagram dédiée aux jeunes et incitant à faire barrage à l’extrême droite. Ce post a fait près de 2 millions de ‘likes’ et des centaines de milliers de commentaires, le message du youtubeur n’est pas passé inaperçu puisqu’il a été relayé par de nombreuses autres personnalités publiques. Jordan Bardella a réagi à l’initiative de Squeezie en postant à son tour une lettre ouverte. Il y a cependant une réelle effervescence des jeunes sur les plateformes qui produisent en masse du contenu liés aux élections. Ce qui devient de plus en plus commun, ce sont les édits (des clips avec des transitions sur une musique) pour mettre en avant un parti politique ou une personne en particulier.
La proximité des plateformes sociales Les réseaux sociaux, c’est aussi un rapport entre électeurs et politiques qui changent, avec plus de proximité. Gabriel Attal publie sur son compte Tiktok des questions réponses où il prend les questions les plus likées et y répond en vidéo, il est aussi présent sur Bereal, application de partage de photos en direct. Les politiques apportent un côté plus humain et proche des autres, se mettant au même niveau que les personnes visionnant leurs vidéos. C’est par ce moyen de communication qu’ils tentent d’augmenter leur capital sympathie. Communiquer à travers un écran, c’est ne pas se soumettre aux journalistes et à une analyse critique, c’est communiquer plus simplement sans réel échange derrière. Ce qui est aussi impressionnant, c’est le nombre de personnes suivant les politiques sur les réseaux sociaux.
Influence néfaste des réseaux sociaux De plus, nombreux sont les jeunes sous les commentaires d’une vidéo confirmant avoir voté pour une personne, en raison de sa bonne image sur les réseaux sociaux, de la qualité du contenu, de l’humour des vidéos postées, etc. Le Rassemblement national est le parti politique le plus présent sur les réseaux sociaux, majoritairement porté par Jordan Bardella sur Tiktok, par des montages vidéos les individus mettent en lumière ce parti et il en est de même pour les autres partis politiques présents sur les plateformes. Les idées du RN ont été fortement médiatisées pendant les élections européennes. Cependant, il n’y a pas réellement de chiffres prouvant que les réseaux sociaux ont un lien de corrélation avec les votes. Le vote étant plurifactoriel, il est impossible d’affirmer que l’influence d’une personnalité politique sur les réseaux sociaux a une incidence sur le nombre de votes qu’il recevra.
Une quarantaine d’étudiants témoignent Selon une enquête* par formulaire menée sur 40 étudiants d’Avignon, la majorité exprime qu’en effet selon eux, les réseaux sociaux peuvent avoir un impact croissant sur les élections et sur la politique en général. « Oui, les réseaux ont un impact sur les générations ou les jeunes votants non éclairés ni renseignés politiquement. explique l’un des étudiants. Les réseaux sociaux permettent de mettre en avant des candidats que les jeunes pourraient uniquement choisir selon leur popularité ou l’image qu’ils renvoient contrairement à la réalité et au fondement des idées du parti qu’ils représentent. »
Par ailleurs, plus de 56% des enquêtés affirment connaître une personne de leur entourage ayant voté pour un candidat uniquement par le biais de ce qu’elle avait vu sur les réseaux sociaux. Parmi les 40 étudiants, 52,25% d’entre eux estiment avoir été impactés par les réseaux sociaux pour ces élections, 65% ont découvert les programmes sur ces mêmes réseaux. « Je pense que les réseaux sociaux sont des supports à bien maîtriser pour en tirer de bonnes idées, précise un autre étudiant. Selon moi, il est donc très important de s’informer via d’autres supports en plus des réseaux (radio, presse écrite, tv…). Les réseaux sociaux favorisent aussi la diffusion de fake news, qui peuvent davantage nuire aux élections et avoir une influence dévastatrice sur leurs résultats. » Une présence sur les médias sociaux peut en effet provoquer des votes à l’aveugle, les personnes se basant uniquement sur le paraître du politique et ne lisant pas les programmes. C’est l’un des dangers principaux de plus en présent lors des futures élections.
Sarah Ripert
Les ados de Paca champions du civisme Selon une étude de Pixpay, 88% des adolescents de la Région Sud iraient voter s’ils étaient en âge de le faire. Les jeunes de Paca se placent en 2e position des régions françaises en termes de civisme après celle des Pays de la Loire (89%). Arrivent ensuite Île-de-France (87%), Le Grand Est (86%) ainsi qu’Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes, ex-aequo avec 85%. Bon, dernier la Corse (74%) ferme la marche. L’étude nationale, menée auprès de 4 000 adolescents, montre qu’environ 50% des jeunes déclarent un intérêt pour la politique. À l’âge de 10 ans, 24% se disent intéressés, contre près de 60% à 17 ans. De plus, 59% expriment des inquiétudes concernant les résultats des élections législatives à venir. Plus d’un adolescent sur quatre se dit très inquiet, avec une corrélation entre l’âge et le niveau d’inquiétude. Parmi ces jeunes, 85% affirment qu’ils voteraient au second tour s’ils en avaient la possibilité, un pourcentage qui atteint 90% chez les 16 ans et plus, pour qui le droit de vote est un sujet souvent discuté dans le débat politique.