25 novembre 2024 |

Ecrit par le 25 novembre 2024

Cécile Helle : «Nous allons continuer à transformer Avignon.»

Réélue maire d’Avignon en juin 2020, Cécile Helle vient de dresser le bilan de ses 3 années d’actions de son second mandat. L’occasion pour l’élue socialiste de revenir sur une période particulièrement agitée pour les collectivités avec une succession de crises majeures tout en partant à la rencontre des avignonnais lors de plusieurs réunions thématiques qui se dérouleront jusqu’à la fin du mois de mai. Et si la maire de la cité des papes veut en profiter pour rappeler sa volonté de poursuivre la transformation d’Avignon, elle entend désormais aussi mettre l’accent sur la propreté et la sécurité.

‘Trois ans ensemble’, c’est le nom que la municipalité de la cité des papes a donné à la série de 9 rencontres de terrain qui se déroulent durant tout le mois afin de dresser le bilan de mi-mandat de l’équipe de Cécile Helle. Trois années qui ont été marquée par un contexte de crise qui a particulièrement impacté les marges de manœuvres des collectivités locales.
« D’abord, il y a eu la crise sanitaire, puis il y a eu la crise internationale avec l’Ukraine qui a débouché sur une crise énergétique puis une crise inflationniste, énumère celle qui a été réélue maire d’Avignon en 2020. Cela a touché toutes les collectivités. Et à cela s’ajoute la crise climatique qui était déjà sous-jacente lors de notre premier mandat. Si on nous avait dit tout cela il y a 3 ans, je crois que l’on aurait eu du mal à le croire. »

« Ces crises ont renforcé le rôle de ‘maire-protecteur’. »

« Cependant, il faut aussi prendre conscience que ces crises ont renforcé le rôle de ‘maire-protecteur’, insiste Cécile Helle. Les communes ont ainsi été en première ligne en termes de solidarité et d’accompagnement, notamment des plus fragiles, qui sont les premiers touchés lors de ces épisodes de crise. Des périodes où la Commune a su être en réactivité avec une Ville solidaire, humaine, bienveillante… »
Ainsi, rien qu’entre son plan d’urgence en 2020 et son programme ‘Avignon rebond’ en 2021 la Ville a engagé près de 50M€.
« Nous avons lancé des programmes comme les corbeilles solidaires ou bien encore les légumes solidaires, dont certains, qui ont besoin de ces produits de première nécessité, bénéficient encore aujourd’hui. Nous avons aussi renforcé l’accompagnement du CCAS (Centre communal d’action sociale) en portant son budget de 7,5M€ à 8M€. »
Même satisfaction au niveau des cantines, où la commune a initié une baisse des tarifs depuis septembre 2022. « D’ici 2024, 3 enfants sur 5 pourront manger pour moins de 1€ par repas et avec des produits locaux. C’est d’ailleurs, ce qui explique la hausse de la fréquentation des cantines, notamment dans les quartiers populaires d’Avignon », se félicite la maire.

D’ici 2024, 3 enfants sur 5 pourront manger pour moins de 1€ par repas dans les cantines de la ville d’Avignon.©DR

Continuer à transformer Avignon
« Pour ce nouveau mandat, nous avons axé notre action autour de 2 piliers majeurs : agir dans la proximité et porter une vision à l’horizon 2030-2050. Le tout sans augmenter les impôts des avignonnais. »
« Nous allons continuer à transformer Avignon comme nous le faisons depuis 2014 », insiste Cécile Helle qui rappelle que son premier mandat « a surtout servi à remettre à niveau les équipements de la Ville, notamment dans le domaine énergétique. Car il faut rappeler, que lorsque nous sommes arrivés nous avons dû faire face à un double endettement : celui qui apparaissait dans les comptes mais aussi l’endettement ‘caché’ en raison des équipements non-entretenus. »
Pour réaliser ces objectifs, la Ville entend réaliser des investissements conséquents pour un montant de 40M€ dont 9M€ de subventions (contre 3M€ en moyenne avant l’arrivée de la nouvelle municipalité).

« La transformation d’une ville prend du temps. »

Mais « la transformation d’une ville prend du temps, » tempère cependant l’élue avignonnaise pour qui la bibliothèque Jean-Louis Barrault sera l’un des grands équipements de ce 2e mandat.
« Il y aura aussi la nouvelle école Joly-jean qui sera opérationnelle pour la rentrée de septembre 2024. Un investissement de 12M€ au cœur d’un nouveau quartier. »
Et Cécile Helle de citer pêle-mêle les autres projets de la Ville : le futur quartier de Bel air, la gare de Montfavet, Avignon-Confluence en Courtine, « co-piloté » avec Joël Guin, le président du Grand Avignon, dont l’attribution du premier des 16 macro-lots est en cours, l’aménagement des bains Pommer annoncé pour 2025, le développement de la géothermie et des réseaux de chaleur pour répondre aux besoins énergétiques des logements des avignonnais…
Le tout sans oublier l’Anru et le NPNRU permettant la rénovation urbaine dans les quartiers d’Avignon qui viennent notamment d’obtenir la qualification Quartiers résilients.
« Ce deuxième mandat est un projet au long cours et cela ne va jamais assez vite », regrette toutefois la maire.

Une ville plus verte
« Nous croyons à la ville nature, car il y a une réelle nécessité de nous adapter au changement climatique et d’en atténuer les conséquences, » rappelle Cécile Helle. « Il faut participer à une ville plus fraîche, continuer à produire des parcs et des jardins, généraliser l’installation de plateforme de jeux d’eau généralisée dans les parcs, développer les ‘rues jardin’ comme nous l’avons fait rue des écoles par exemple. »
Dans cette logique, le parc de Champfleury sera requalifié en 2024 alors que les 7 ha de la plaine des sports à Saint-Chamand, inauguré en 2019, continueront d’être aménagés. Chaque année, la Ville s’engage aussi à enlever le bitume d’au moins 3 cours d’école afin de les re-végétaliser dans le cadre de projets menés en concertation avec les élèves.

Le leitmotiv de la commune en matière d’aménagement de la ville : en faire un espace à taille humaine comme ici rue du portail Matheron.©DR

Un ‘verdissement’ de la cité qui est aussi passé par la végétalisation des aménagements de l’avenue du moulin de Notre-Dame, le parc de laïcité et sa ferme urbaine ‘le Tipi’, l’aménagement, en partenariat avec le Conseil département de Vaucluse, du chemin des canaux jusqu’à Réalpanier et qui se poursuivra avec l’inauguration, le 3 juin prochain, de la maison du parc des îles Piot et de la Barthelasse lors d’une fête qui se déroulera sur les bords du Rhône.
« Cet événement coïncide avec l’arrivée de la Via Rhôna qui rejoindra ensuite le chemin de la confluence jusqu’en Courtine et permettra de se connecter à la ‘Via Durancia’, annonce Cécile Helle. Cela permettra de jouer la carte d’un tourisme durable en développant le cyclotourisme et, au-delà, de réintroduire les mobilités douces – piétonne et vélo – à leur juste place dans la ville. » Une ville ‘apaisé’ qui va ainsi bénéficier de 8km de pistes cyclables supplémentaires.

« Je ne suis pas le maire de Villeneuve ou de Morières. Je suis le maire d’Avignon. »

Plan Faubourgs, mobilité et qualité de vie
Avec la mise en place du Faubourgs, question mobilité il est certain que la Ville n’a pas fait l’unanimité. Pour autant, la commune estime que cette mise en place était indispensable pour améliorer la qualité de vie des riverains subissant jusqu’alors une circulation de transit : « Avec le Plan faubourgs aujourd’hui ce que je vois c’est qu’il y une indéniable meilleure qualité de vie pour les habitants. Ce que cela gêne le plus ce sont certainement les communes résidentiels autour d’Avignon. Chaque fois que je dois prendre une décision, je privilégie toujours les habitants. Je privilégie toujours les Avignonnais martèle l’élue. Je ne suis pas la maire de Villeneuve ou de Morières. »
Pour faciliter les transports sur Avignon, Cécile Helle fonde beaucoup d’espoirs sur la mise en service des parkings relais en périphérie de la cité des papes. « Cela avance bien du côté du Vaucluse, observe-t-elle. Il y a eu tout récemment la mise en service de celui de Saint-Chamand et nous allons inaugurer celui d’Agroparc et320 places ce vendredi. Pour l’avenir, j’attends beaucoup des parkings relais gardois dès qu’ils pourront être mis en service. »
Même optimisme avec un éventuel projet de téléphérique urbain comme à Toulouse, « le Grand Avignon y réfléchit », ainsi qu’avec la desserte ferroviaire où la Ville s’est positionnée auprès du Gouvernement afin d’être un territoire test pour l’extension du plan RER France aux villes intermédiaires. « Notre candidature a reçu un accueil favorable de la part du ministère des transports ainsi que des régions Sud et Occitanie », révèle la maire d’Avignon qui disposera bientôt d’un nouvel écrin pour accueillir ce projet avec la rénovation du parvis de la gare-centre qui s’achève.

S’attaquer au chantier de la propreté et de la sécurité
« Il n’y a pas d’attractivité sans propreté et sans sécurité », a également insisté la maire d’Avignon. C’est pour la cela que la Ville veut mettre davantage l’accent sur ces deux chantiers.
Concernant la propreté, cette dernière rappelle que « la Ville peut beaucoup, le Grand Avignon peut beaucoup, mais il faut aussi que le citoyen fasse des efforts. Il y a aura une tolérance zéro en ce qui concerne les dépôts sauvages et le non-respect des consignes de ramassages des poubelles. » Des pièges photographiques et la vidéo-verbalisation, qui permet déjà de traiter les infractions routières, seront donc mis en place pour verbaliser les contrevenants en matière de propreté.

« Il y a une vraie nécessité à harceler les trafiquants de drogue. »

Pour la sécurité, « un enjeu partagé avec l’Etat » précise Cécile Helle, « il faut notamment faire particulièrement face aux trafics de stupéfiant. On ne peut pas être en première ligne de la rénovation de nos quartiers sans s’engager à offrir une pleine sécurité à leurs habitants. Il y a une vraie nécessité à harceler les trafiquants de drogue. »

La Commune entend procéder à des recrutements de nouveaux policiers municipaux afin de pouvoir mieux intervenir la nuit.©DR

Si la commune se félicite de l’annonce récente de nouveaux renforts de police nationale en Vaucluse dont Avignon va bénéficier, la Ville renouveler l’armement de sa police municipale (PM) ainsi qu’une partie de sa flotte de véhicules.
« Nous allons aussi procéder à des recrutements afin de pouvoir intervenir la nuit, annonce aussi la maire de la cité des papes. Nous allons également moderniser notre parc de vidéo-surveillance et réorganiser les locaux de la police municipale à Montfavet notamment. Par ailleurs, nous allons créer un poste en commun pour la PM et la police nationale. »


Cécile Helle : «Nous allons continuer à transformer Avignon.»

Période post-Covid, crise énergétique, guerre en Ukraine, envolée du coût des matières premières, pénurie de main d’œuvre, remboursement du PGE, plan Faubourg… A l’occasion de cette rentrée Bernard Vergier, président de la CPME de Vaucluse s’inquiète des difficultés qui s’accumulent pour les entreprises vauclusiennes.

« L’année 2021, puis le premier semestre 2022, ont été marqués par la crise du Covid puis par la reprise de l’économie freinée par des difficultés de recrutement et des pénuries de matières premières sans précédent », constate Bernard Vergier, président de la CPME 84 (Confédération des petites et moyennes entreprises) à l’occasion de la conférence de presse de rentrée de la première organisation patronale de Vaucluse (900 adhérents directs et 8 000 entreprises représentées via les branches affiliées à la Confédération départementale).
Malgré cela, poursuit-il, la CPME reste plus que jamais mobilisée pour faire entendre haut et fort la voix des PME au cœur d’un contexte incertain : lutte contre l’inflation et les pénuries, indispensables réformes des retraites et de la sphère publique, transitions écologique et numérique. Et pour cela, notre objectif est clair : militer inlassablement pour bâtir un environnement plus favorable aux TPE-PME. »

Flambée des coûts de l’énergie
En premier lieu, la CPME 84 s’alarme des conséquences de la flambée des coûts de l’énergie.
« Nous redoutons cet hiver une cherté de l’énergie qui risque de se coupler à une rareté. Nos chefs d’entreprise s’y préparent et font déjà le maximum pour réduire leur consommation mais nous devons impérativement éviter les coupures ou les délestages même si 59% des entreprise ont déjà réduit leur consommation énergétique. Il est nécessaire, en premier lieu, d’être accompagnés par les énergéticiens qui doivent nous aider à anticiper les difficultés. Les pouvoirs publics devront réactiver les mesures d’activités partielles de longue durée et les fonds de solidarité afin d’éviter des licenciements économiques voire des fermetures d’entreprise.

« Eviter des licenciements économiques voire des fermetures d’entreprise en raison des coûts de l’énergie. »

Bernard Vergier

« Dans un souci de séduction politique et d’un certain dogmatisme écologiste, nos politiques ont voulu croire que l’on pouvait s’en sortir avec le ‘tout solaire et éolien’, regrette Bernard Vergier. Le résultat est aujourd’hui là, notre forte dépendance énergétique est susceptible de remettre en question la viabilité de nos entreprises les plus énergivores. »

Difficultés de recrutement et inflation
Le président de la CPME 84 s’inquiète des fortes difficultés de recrutement que rencontrent les entreprises locales.
« Trop d’entreprises peinent à recruter, trop de postes sont vacants sur l’ensemble des secteurs d’activités mettant en difficulté le développement et l’activité de nos structures », constate Bernard Vergier même si « à l’échelle de notre département, les acteurs concernés se sont fortement saisis du sujet et nous pouvons saluer les efforts conjoints de la DEETS, de la Préfecture de Vaucluse, Pôle Emploi, des organisations patronales et branches professionnelles ainsi que l’ensemble des partenaires travaillant sur le sujet. »

« L’apprentissage reste le meilleur dispositif pour insérer nos jeunes dans nos entreprises. »

Pour combler en partie ce manque de main d’œuvre, le président de la CPME de Vaucluse plaide pour que l’apprentissage continue à être soutenu : « Il reste le meilleur dispositif pour insérer nos jeunes dans nos entreprises en leur donnant une formation concrète, en travaillant sur les savoir-être ainsi que sur la valeur ‘travail’ ».
Et Bernard Vergier de regretter à contrario ceux qui « choisissent encore le chômage de complaisance. Les conditions d’indemnisation de l’assurance chômage doivent être resserrées, avec une incitation plus rapide à reprendre un emploi, comme c’est le cas dans la plupart des autres pays européens. »

« Il est nécessaire de redonner du pouvoir d’achat à nos collaborateurs »

Concernant l’inflation, même si celle-ci est une des plus faibles d’Europe, la CPME propose de réactiver pour toutes les entreprises la défiscalisation des heures supplémentaires et de plafonner le montant des charges patronales. Concrètement, au-delà de la 35e heure, un salarié serait payé 25% de plus mais les charges patronales n’augmenteraient pas.
La CPME propose également d’assouplir les dispositifs de participation et d’intéressement ainsi que de permettre plusieurs versements au cours de l’année de la prime Pepa (Prime exceptionnelle de pouvoir d’achat dit aussi ‘Prime Macron’).
« Il est nécessaire de redonner du pouvoir d’achat à nos collaborateurs », insiste Bernard Vergier.

Mobilité : le plan Faubourgs en ligne de mire
Enfin, le président de la CPME s’alarme des conséquences de la mise en place du plan Faubourgs à Avignon.
« Les embouteillages impactent au quotidien l’ensemble de notre activité économique, touchent les professionnels, leurs collaborateurs, leurs clients et fournisseurs qui ne peuvent se passer de leur véhicule pour exercer leur activité professionnelle, déplore Bernard Vergier. Le commerce de proximité implanté sur le plan faubourgs subit des pertes de chiffres d’affaires jusqu’à -85%, certains d’entre eux ont procédé à des licenciements économiques et cessés leur activité. Dans le même temps, des pics de pollution importants sont régulièrement enregistrés aux heures d’affluence. Les conséquences environnementales nous inquiètent… Les professionnels prioritaires (pompiers, ambulances, services d’ordre) sont aussi touchés et ne peuvent intervenir dans les délais nécessaires, ce qui peut mettre en danger la population concernée. De fortes inquiétudes sont aussi émises par les propriétaires de logement privatifs et professionnels sur les dévaluations immobilières déjà annoncées à court et moyen terme. »

« Notre ville n’a pas le droit de mourir. »

« Tout cela impacte grandement les activités des entreprises d’Avignon et au-delà. Cela touche aussi les populations de la cité des papes mais aussi plus largement celles du Vaucluse, du Gard et des Bouches-du-Rhône. Nous ne sommes pas contre le principe, mais là, on a fait les choses à l’envers. Il aurait fallu d’abord finaliser les travaux de la tranche 2 de la LEO, mettre en place des parkings relais et faire émerger de nouvelles plateformes dédiées aux automobilistes. Là, on est allé trop loin. Notre ville n’a pas le droit de mourir. »

La CPME 84 dénonce les conditions et les conséquences de la mise en place du plan Faubourgs à Avignon.

« Face à la position dogmatique de la municipalité que nous regrettons, je rappelle que la CPME 84 a déposé une requête au Tribunal administratif de Nîmes avec l’association Adrem à l’encontre de ce plan », conclu Bernard Vergier qui déplore que son organisation soit l’une des seules à se mobiliser sur ce sujet.
« En off, les autres acteurs institutionnels sont tous d’accord avec nous mais ils n’osent pas prendre publiquement position. Ils ont peur, pas nous car la CPME 84 est une organisation strictement apolitique dont la l’économie locale et l’emploi sont les seules préoccupations. Nous ne pouvons-nous soustraire de cet enjeu d’intérêt général. »

A lire aussi : Mobilité, la vision du maire d’Avignon pour son territoire


Cécile Helle : «Nous allons continuer à transformer Avignon.»

Ni le Covid, ni la guerre en Ukraine, pas même la défaite aux dernières élections consulaires semblent venir à bout de la détermination de la CPME 84. Au contraire, la Confédération des petites et moyennes entreprise vauclusienne, qui revendique le titre de première organisation patronale du département, n’a jamais compté autant d’adhérents et organisé autant d’événements.

« Je suis ravi d’être là pour cette CPME qui est l’une des plus belle de notre territoire », s’est enthousiasmé Alain Gargani, président de la CPME Sud lors de l’assemblée générale de CPME de Vaucluse qui vient de se tenir au Novotel Avignon-Nord de Sorgues.
Devant une salle comble, le président régional de la Confédération des petites et moyennes entreprises a fait l’éloge du dynamisme de sa branche vauclusienne.
Auparavant, Bernard Vergier, président de la CPME 84, avait rappelé la résilience des entreprises locales face à une période incertaine : « Depuis deux ans, notre pays, notre région et notre département traversent une période très troublée sur le plan économique et social. Sans être totalement sortis d’une crise sanitaire ayant profondément affecté notre pays depuis 2020, nous voilà aujourd’hui confrontés à un conflit en Ukraine qui accentue les difficultés d’approvisionnement et amplifie la hausse générale des matières premières et de l’énergie. Nos pouvoirs publics et notre nouveau gouvernement doivent rapidement trouver des solutions sur ces sujets, notamment en termes de fiscalité, au risque de voir un grand nombre de nos entreprises manquer de rentabilité et pour les plus fragiles d’entre elles, disparaître. Dans ce contexte global, viennent se rajouter d’importantes difficultés de recrutement qui concernent l’ensemble des filières. »

Regrets consulaires
Bernard Vergier est aussi revenu sur la défaite de la liste CPME lors des dernières élections de la CCI (Chambre de commerce et d’industrie) de Vaucluse : « Notre organisation n’a pas ménagé ses efforts durant le mandat consulaire 2020/2021 ni pendant la campagne électorale de l’année dernière. Malgré le travail collectif mené avec ferveur par l’ensemble des colistiers la victoire n’a malheureusement pas été au rendez-vous pour notre organisation qui représente officiellement les TPE – PME, commerçants et artisans. Nous regrettons l’issue de ce scrutin… »
Pas de quoi entamer la détermination d’une structure qui, avec près de 900 adhérents (+16,4% en 2021), revendique le titre de première organisation patronale du département.
« La CPME peut être fière d’être devenue la première organisation en nombre d’adhérents dans les territoires », insiste son président.
Côté Chambre de métiers et de l’artisanat il existe également des motifs de satisfaction même si la victoire a fait défaut également. « La CPME 84 avec la Fédération du BTP de Vaucluse s’est lancée pour la première fois dans les élections à la Chambre des Métiers et de l’artisanat Paca, avec la liste ‘Fiers d’être artisans’, rappelle Bernard Vergier. Neuf candidats ont été élus dans le Vaucluse, 6 membres ont été élus à l’échelon régional. Nous pouvons nous réjouir, c’est une première. »

Plus de représentativité dans les instances
« Ce succès a permis enfin à notre organisation d’être représentée au sein de cette instance consulaire et de faire entendre la voix des TPE et PME artisanales, poursuit le président de la CPME 84. Nous disposons de sièges supplémentaires dans les instances de sécurité sociale et aux conseils de prud’hommes. Dans ce contexte, depuis 6 mois, notre CPME 84 est engagée dans un important processus de renouvellement de mandataires. D’abord au sein des instances de sécurité sociale : Urssaf, Carsat Sud-Est, Caf puis dans les services de santé au travail où la CPME 84 vient d’obtenir la présidence de l’AIST 84 et du GMSI 84. Par ailleurs, notre organisation vient de finaliser le renouvellement des conseillers prud’hommes pour Avignon et Orange. »

Du service, du service et toujours plus de service pour les entreprises
En 2021, comme depuis plusieurs années déjà, la CPME a aussi multiplié les rencontres digitales ou présentielles (60 évènements organisés sur l’année).
Parmi les événements les plus marquants : les trophées des entrepreneurs positifs dont la finale régionale s’est tenue en octobre dernier dans le Vaucluse, le succès des visites d’entreprises (prochaines visites le mardi 17 mai pour le siège de l’opérateur de téléphonie Orange à Avignon et le vendredi 17 juin à la centrale nucléaire EDF de Tricastin), l’essor du Pôle Femmes créé en 2018, la réussite du Pôle jeune, les after work (dont le prochain aura lieu au Château des Fines Roches le jeudi 2 juin de 18h à 20h à Châteauneuf-du-Pape) ou bien encore les ‘Pitch Party’.

Les visites d’entreprises ont connu un fort succès. Ici le pôle jeunes de la CPME 84 au sein de l’entreprise Kookabarra, implantée à Cavaillon et spécialisée dans la production de jus de fruits hauts de gamme.

Bien évidemment la Confédération patronale continue plus que jamais à proposer également de nombreuses rencontres thématiques avec ses partenaires ainsi que des cessions juridiques animées par des adhérents avocats, experts-comptables et autres activités de conseil.
« Dans notre département, la CPME, première organisation patronale vauclusienne, continuera plus que jamais à accompagner ses entreprises de façon réactive et efficace autant dans leur développement que dans leur difficulté, précise Bernard Vergier. Nos services individuels réservés aux adhérents ont été renforcés alors que le point d’accueil pour la formation connaît une activité croissante. »
Par ailleurs, afin d’asseoir son implantation sur l’ensemble du département, la CPME 84 souhaite se doter de chefs d’entreprise et dirigeants référents sur chaque bassin économique. Appelés ‘Ambassadeurs du territoire’ ces derniers seront charger de faire remonter en temps réel les problématiques et besoins locaux d’intérêt général.

La Confédération s’engageant par ailleurs à continuer de se mobiliser sur les questions de la défense et la dynamisation des commerces de proximité, la réforme de l’assurance chômage, la réforme des retraites, le télétravail, l’accessibilité, la pénibilité au travail, la réforme de la formation professionnelle, la simplification administrative dans les entreprises, la taxe locale sur la publicité extérieure, l’accès au crédit des TPE et PME, les cotations Banque de France, la représentativité des organisations patronales, les aides pour les contrats de professionnalisation et la taxe d’apprentissage…

« Nous souhaitons ainsi optimiser le maillage territorial des TPE, PME, industriels, commerçants-artisans, indépendants, auto-entrepreneurs de tous les secteurs d’activité des bassins du Vaucluse », explique le président de la CPME84 qui considère que son organisation doit être une « véritable ‘Boite à outils’ des dirigeants ».

Plus jamais seul
Enfin, comme chaque année, Bernard Vergier a rappelé sa volonté de combattre l’isolement des dirigeants.
« Trop d’entrepreneurs, en cas de difficultés, attendent le dernier moment pour venir ‘frapper’ à la porte des organisations patronales ou d’autres structures comme les centres d’information sur la difficulté des entreprises (CIP) ou les Pôles de prévention des Tribunaux de commerce », regrette-t-il.
Un constat partagé également par Alain Gargani, le président régional : « Quand on est entrepreneur, il ne faut jamais être seul. La CPME c’est leur maison. »
Un isolement qui pèse souvent sur la santé du dirigeant comme le souligne le président de la CPME 84 : « Je rappelle l’utilité des dispositifs APESA (Aide aux chefs d’entreprise en difficultés psychologiques) ainsi que l’Association CAIRE 84 (aide aux dirigeants atteints de cancer). J’en profite également pour annoncer la préparation d’une future offre des services de santé au travail dédiée aux dirigeants non-salariés. La CPME est là et bien présente pour ces entreprises qu’elles aillent bien ou moins bien. »

Le plan Faubourgs pointé du doigt
Cette AG a été aussi l’occasion pour la CPME84 de pointer du doigt les difficultés de circulation rencontrées depuis la mise en place du plan Faubourgs à Avignon.
« Des embouteillages au quotidien impactent l’ensemble de notre activité économique, touchent les professionnels, leurs collaborateurs, leurs clients et fournisseurs qui ne peuvent se passer de leur véhicule pour exercer leur activité professionnelle, dénonce le président la CPME 84 dont le siège se situe en plein cœur du périmètre concerné. Le commerce de proximité implanté sur le plan faubourgs subit des pertes de chiffres d’affaires jusqu’à -70%, certains d’entre eux ont procédé à des licenciements économiques et cesser leur activité. Des pics de pollution très inquiétants sont régulièrement enregistrés aux heures d’affluence, les conséquences environnementales nous inquiètent… »

Dans la salle, les réactions sont aussi nombreuses que vives. Les entrepreneurs impactés assurent déjà chercher des locaux ailleurs pour ceux qui le peuvent. D’autres plus remontés encore assurent « que l’on détruit des familles, des emplois et leur outil de travail ». Une vraie colère gronde…
Pour sa part, regrettant l’absence de solutions proposées par la mairie d’Avignon, Bernard Vergier a sollicité les parlementaires vauclusiens afin qu’ils fassent pression pour « sortir de cette situation tout en tenant compte des enjeux environnementaux qui s’imposent à nous. Comme vous le savez, la CPME 84 est une organisation strictement apolitique. L’économie locale et l’emploi sont directement mis en danger face à ce plan, il est à mon sens de notre devoir d’agir collectivement. Nous ne pouvons pas nous soustraire de cet enjeu d’intérêt général dans la période très troublée que nous traversons », insiste le président en s’adressant aux sénateurs et députés vauclusiens.
« En tant que chef-lieu du département, Avignon avec son attractivité touristique et patrimoniale ainsi que son festival international de théâtre, génère un tourisme essentiel aux retombées vertueuses pour l’ensemble du département. Ce public doit pouvoir accéder à notre commune dans des conditions normales et acceptables », poursuit celui dont la structure vient de déposer une requête au Tribunal administratif de Nîmes (ndlr : avec l’association ADREM – Avignon développement responsable et mobilité) à l’encontre de ce plan.

Renouvellements et élections au Conseil d’Administration
L’AG 2022 de la CMPE 84 a été aussi l’occasion de procéder au renouvellement ainsi qu’à l’élection d’une partie des membres au conseil d’administration.
Lors du scrutin, plusieurs membres sortants ont ainsi été réélus. Il s’agit de Michel de Saint-Auban et Chantal Cayla (représentant les FCE – Femmes chefs d’entreprise) dans les services.
Par ailleurs, dans le même temps on note également l’arrivée de nouvelles têtes en services (Jérémy Piallat, Fabien Ledoux, Sylvain Dekonink, Marie-Pierre Ghirardini et Philippe Parc) ainsi qu’en industrie (Philippe Catinaud pour le BTP84).


Cécile Helle : «Nous allons continuer à transformer Avignon.»

Alors que le Plan faubourgs remet en question la fluidité de la circulation routière, qu’habitants et riverains protestent puissamment, le père Baudouin Ardillier, curé de Saint-Ruf, frère de la communauté de Saint-Jean à Avignon a souhaité prendre la parole. Lui aussi a vu la fréquentation de la paroisse amputée de 40%. Il n’explique pas le manque de concordance entre les femmes et hommes politiques ni le peu d’attention offert à la population.

«Le Plan faubourgs c’est Liberté, égalité mais pas fraternité, analyse Baudouin Ardillier. Il est difficile de prendre la parole quand on est un ecclésiastique, sous peine de se faire huer alors que justement la laïcité a pour but de laisser chacun s’exprimer. Aristote nous explique qu’il n’y a de communauté humaine viable qu’autour d’un projet où tous acceptent de chercher le bien commun et de servir le plus faible. Il me semble que c’est ce qu’on attend de  ‘la fraternité républicaine’. C’est ainsi que se construit une cité, où la personne est au centre, et où chacun décide de se mettre au service de l’autre, en  le considérant comme plus important que soi.»

Femmes et hommes politiques écoutez vos administrés
«Pourtant les personnes en responsabilité politique, s’évertuent avec générosité à faire vivre la cité, sans pour autant proposer explicitement des choses à vivre.. Quand l’humain, n’est pas au cœur du souci politique, on considère avec condescendance les citoyens, en particulier les contradicteurs, comme des gens à qui il ne faut pas donner la parole parce qu’ils ne comprennent pas le sens du bien supérieur mis en œuvre. Ici, donc, on promeut le transport plutôt que de privilégier la rencontre.» On peut ainsi étouffer un centre-ville entre les quartiers parce qu’on ne peut plus s’y rendre, ni s’y garer. »

Le vide politique ?
«Le plan faubourgs dans les constats que je fais, ressemble à ce que le philosophe appelle ‘un vide politique’ : faute de politique humaine, on produit une politique de transports, en la proposant comme une solution radicale et idéologique aux problèmes traversés par notre société. La voiture est l’ennemie, seul le vélo est l’ami. Mais le vieillard et le faible, celui qui travaille, celui qui n’a pas d’autre choix que de se déplacer en voiture, ceux qui veulent s’instruire librement, doivent en faire les frais. D’abord empêcher la circulation avant de favoriser l’accès, c’est faire de l’injonction paradoxale une règle : pour votre bien, on vous fait du mal et on ne vous offre pas de solution.»

Servir le bien commun
«Quand le bien commun n’est plus le bien humain, et que pour l’atteindre, on ignore les cris de ceux qui souffrent, et que les acteurs politiques  n’acceptent pas là contradiction, ils sont alors enfermés dans un système qui vire en général totalitaire et dictatorial. Quand l’idée n’est pas bonne et est imposée avec violence aux habitants, ces derniers retirent leur considération aux élus, et la confiance se brise.» Le tissu local se délite alors.

Le vélo comme mode idéal de transport ? Oui, à condition de laisser aussi la place aux autres : bus, tram, voiture…

Les racines de l’histoire
«Cependant, il n’y a rien de neuf sous le soleil, pas besoin d‘avoir fait de longues études ou d’être membre d’un parti, d’un athéisme ou d’une croyance pour faire cette analyse, il faut juste avoir fait un peu d’histoire, et cela tombe bien, notre cité crie du fond de ses racine vers nous, un appel au bon-sens et au dialogue !» conclut Baudouin Ardillier.

Les acteurs économiques montent au créneau
Lors du conseil communautaire du Grand Avignon du 14 mars, Anne-Sophie Rigault (Rassemblement National), conseillère régionale Paca, municipale d’Avignon, communautaire du grand Avignon a évoqué le Plan Faubourgs interpellant le président, Joël Guin :«Lors du précédent Conseil communautaire vous m’avez répondu qu’aucun chef d’entreprise ne vous a sollicité quant  aux nombreuses difficultés que le Plan faubourgs provoquaient sur la Ville centre et que si vous l’étiez, vous vous rapprocheriez alors sans tarder du maire d’Avignon. Je sais de source sûre que des acteurs économiques locaux vous ont personnellement écrit : La CPME84, Le Medef, La Chambre de commerce et d’industrie, la Capeb84, de nombreux commerçants indépendants qui espèrent un soutien des élus avant le redouté baissé de rideau. Pour certains c’est déjà trop tard. Le boulanger Bannette de l’avenue Saint-Ruf a fermé définitivement ; Les Cycles Robert, après 49 ans vont mettre fin à l’aventure.»

Est-il encore temps de sauver les commerces ?
«Pour d’autres la situation est critique mais il est encore temps de les sauver : les restaurateurs, coiffeurs, fleuristes, petits épiciers de quartier ne voient plus personne passer leur porte, poursuit l’élue RN. Les pharmaciens éprouvent des difficultés à se faire livrer tous les matins, les officines se vident, les patients ne pouvant plus s’y rendre. Les artisans n’acceptent plus de se rendre dans les quartiers ouest d’Avignon. Le restaurateur Disciple d’Escoffier du Petit chaudron qui avait fait le pari d’ouvrir dans ce quartier populaire pour y de mettre un peu de vie économique vous a envoyé ce courriel ainsi qu’au préfet de Vaucluse et à l’Umih 84 : ‘Je fais appel à vos services suite à la situation catastrophique induite en grande partie par le Plan faubourgs et instauré par la mairie d’Avignon. Nous vivons et travaillons dans la zone du plan faubourgs. Je tiens, depuis 11 ans, le restaurant le petit Chaudron quartier Champfleury et malgré les multiples épreuves : Covid 19, travaux du tramway, j’ai toujours été réactif pour compenser ce qui nous était imposé. Mais là c’est le plan de trop, même si sur le papier c’était une bonne idée : quartier apaisé, moins de pollution, moins de bouchons, vie agréable, c’est tout le contraire qui s’est produit. Bouchons à répétition, pollution accentuée, habitants stressés et vie économique en chute libre avec des situations alarmantes pour nombre de commerces dont le nôtre. Nous subissons ce Plan faubourgs imposé et non-concerté. Ces sens interdit ou unique empêchent nombre de nos clients d’aller et venir et les enjoints à plus s’engager dans ce labyrinthe. Notre chiffre d’affaires a chuté de 60 à 70%. La mairie d’Avignon reste sourde aux nombreux appels au secours. Nous allons tout perdre si rien n’est fait rapidement. C’est la destruction quasi-totale du tissu économique de proximité qui est visé indirectement par ce plan’.»

Europrix a commencé à débaucher
«La directrice d’Europrix que j’ai rencontré cet après-midi et qui a repris le supermarché après le décès de son mari, m’a expliqué : ‘J’enregistre une perte de 40% de mon chiffre d’affaires et je pioche dans les réserves pour boucler les fins de mois depuis la mise en place du Plan faubourgs. Personne n’est venu nous voir. A ce rythme-là je tiendrai jusqu’en juin et encore… Nous sommes pourtant le poumon économique de la Rocade. L’entreprise qui employait 35 salariés il y a 3 ans n’en compte désormais que 20’.»

C’est toute l’agglo qui va mal
«Une entreprise qui ne peut pas accéder à Saint-Ruf, qu’elle soit de Velleron, de Saze, de Morières ou de Sauveterre, c’est toute l’agglo qui va mal. J’ai proposé au préfet de Vaucluse ainsi qu’à Cécile Helle, le 20 janvier dernier, que le Grand Avignon diligente une étude de circulation puisque les travaux sur le pont Daladier vont impacter bien plus largement le territoire avignonnais ainsi qu’une concertation publique.»

Des pétitions aussi
«Une pétition citoyenne circule sur les réseaux sociaux et tout récemment, le curé de l’église Saint-Ruf a ouvert les portes de la salle paroissiale pour apaiser les tensions et essayer de trouver des solutions, rappelle Anne-Sophie Rigault lors de son intervention. Il est encore temps de stopper l’hémorragie et de sauver ce qu’il est encore possible de sauver à condition de le vouloir. J’invite tous les vice-présidents à s’emparer du problème et à tout mettre en œuvre pour trouver des solutions.»

Baudouin Ardillier, curé de Saint-Ruf 3.0 en trottinette électrique

Dernière minute
Même son de cloche du côté de la plus ancienne pharmacie d’Avignon installée avenue de la Trillade depuis 1962. -autrefois appelée Pharmacie Dubois- et désormais l’officine de Valérie Defert, pharmacien, qui se désespère car depuis la mise en place du Plan faubourgs et surtout la mise en sens unique de l’avenue de la Trillade, le commerce de santé a perdu 40% de son chiffre d’affaires. « Nous sommes passés de 150 clients jours à 50, détaille Valérie Defert. Les gens ne viennent plus car ils sont pris en otages dans les embouteillages et mettent plus de 3/4 d’heure à regagner leur domicile, alors qu’ils habitent tout près ce qui les a fait renoncer à venir. Ils m’ont également fait remarquer qu’ils ne pouvaient pas venir ni en bus, ni en tram, ni en vélo car leurs prescriptions ou traitements sont parfois trop lourds. La pharmacie va disparaître sans que personne ne bouge une oreille. J’ai bien adressé une lettre en recommandé avec accusé de réception à madame le maire Cécile Helle, hélas restée sans réponse. Je me suis résignée à faire circuler, à mon tour, une nouvelle pétition. » Quand on lui demande : « Des bouchons routiers se forment-ils devant chez vous ? » Valérie Defert répond : Devant l’officine ? Il n’y a rien, c’est mort. »

La pharmacie de la Trillade a perdu 40% de son chiffre d’affaires depuis la mise en sens unique de l’avenue dans le cadre du Plan faubourgs de la mairie d’Avignon


Cécile Helle : «Nous allons continuer à transformer Avignon.»

La réponse ne s’est pas fait attendre. Fabrice Martinez-Tocabens, adjoint au maire d’Avignon, délégué à la ‘ville apaisée et respirable’, s’est saisi de sa plume pour contrer la charge du député Adrien Morenas au sujet du plan Faubourgs.

« Nous vous remercions de l’intérêt soudain, nouveau et inattendu que vous portez à Avignon », entame l’adjoint dans son communiqué de presse à l’attention du député de la 3e circonscription de Vaucluse. L’un soutient que les décisions de la municipalité éloignent encore plus les Vauclusiens du chef lieu du département en matière de travail, de commerce, de services administratifs et médicaux. L’autre déplore « qu’à aucun moment », la ligne du TER Carpentras-Avignon ou l’utilisation des lignes de bus interurbains sont mis en avant.

Le plan Faubourgs, qui nourrit les prises de position diverses, a pour but de déployer de nouveaux aménagements, des zones 30, des boucles de circulation pour éloigner les voitures, désengorger la cité et apaiser la ville. L’effet produit est tout bonnement inverse selon le député Adrien Morenas qui cite notamment le boulevard Saint Michel où la municipalité a réussi selon lui « l’exploit de créer un nœud de circulation » où aux heures de pointe, les administrés « peuvent attendre jusqu’à une heure pour pouvoir le dépasser ».

En matière de stationnement gratuit, la ville n’en manque pas selon le conseiller départemental, en témoigne « les 3000 places à l’heure actuelle à proximité immédiate du centre ancien (parking des Italiens, parking de l’ile Piot, parking des allées de l’Oulle…) ». Adrien Morenas a saisi les services de la mairie, « ils nous répondent que les administrés peuvent se garer au parking des Italiens et prendre une navette jusqu’au palais de justice » rapporte le député qui déplore « une gymnastique organisationnelle ».

« Je vous invite, monsieur le député de Carpentras, vous qui semblez plus intéressé par Avignon que par les enjeux de votre circonscription, à vous mobiliser et à soutenir la ville d’Avignon et le Grand Avignon dans la mise en place de la gratuité entre les sorties Avignon Nord et Avignon Sud de l’autoroute A7, réclamée par Madame le Maire, Cécile Helle depuis des mois, et qui permettrait d’enlever une part du transit qui se fait sur notre territoire », tranche Fabrice Martinez Tocabens.

Le conseiller départemental évoque volontiers la cartographie des frontières : « peut-être est-ce un peu loin pour vous, mais je vous rappelle qu’Avignon se trouve à la croisée de trois départements, de deux régions, qu’elle est aussi bordée par le Rhône et la Durance, rendant fort complexe les aménagements, mais aussi les prise de décisions. » Il suggère qu’ « en tant que législateur », le député s’intéresse à ces questions et passe ainsi de « critique électorale » à une stratégie de simplification des rôles des collectivités.

Lire notre article : Plan Faubourgs : Adrien Morenas ne passe pas par quatre chemins


Cécile Helle : «Nous allons continuer à transformer Avignon.»

Hôtel de Ville. Dans la salle du conseil tous les micros sont éteints et les fauteuils en velours rouge arborent des ressorts prestes à vous faire déguerpir ou tout du moins à ne pas vous éterniser. Face à une palanquée de journalistes, tous les titres de la presse avaient répondu présent, Fabrice Martinez-Tocabens, adjoint délégué à ‘la ville apaisée et respirable’, entouré de Frédérique Corcoral adjointe déléguée au quartier Ouest et Julien de Benito, adjoint délégué au quartier Nord-Rocade, est prêt à entrer dans l’arène. A l’ordre du jour ? Le point d’étape du ‘Plan Faubourgs l’esprit village d’Avignon’.

C’est que l’apaisement des Faubourgs met en boule et déverse pas mal d’encre. En cause ? La mise en place de nombreux sens uniques dans les quartiers adjacents de l’intramuros d’Avignon et la concentration de flux routiers dans les artères principales de la ville. Conséquence ? Une augmentation des bouchons aux heures de pointe, de la perte de temps et de carburant, une complexification de la circulation, du stationnement, le ralentissement des transports en commun dont le fameux tramway, la pollution… Mais à la Mairie ça n’est pas le constat qui est fait.

Rappel des faits
Fabrice Martinez-Tocabens prend la parole et ne la lâchera pas pendant plus d’une heure. Sa stratégie ? Des chiffres sonnants et trébuchants, de longues, très longues réponses, des périphrases un peu vagues aussi et la distribution de la parole comme en classe. Il plante le décor : «130 000 véhicules quotidiens qui transitent, engorgeant les quartiers et détériorant la vie de 30 000 habitants asphyxiés par la pollution de l’air, sonore, visuelle, l’absence de sécurité pour les usagers de l’espace public… »

La ville ? Un concentré de paradoxes, un puzzle aux mille équations

Les objectifs ?
«Éliminer le transit constitué de 60 000 automobilistes qui empruntent les faubourgs les traversant d’Est en Ouest et vice-versa », précise-t-il. Et dans la foulée aussi ? « Créer de l’aménagement pour développer les mobilités, détaille Frédérique Corcoral, précisant l’aménagement de 7,5km de pistes cyclables sécurisées, de trottoirs et de couloir de bus.» 

Premiers résultats
La mise en sens unique des boulevard Sixte Isnard et Jacques Monod aurait réduit le trafic de 75% avec 10 800 véhicules/jour en moins et de 30% soit de 1 800 véhicules sur l’avenue des deux routes et la rue Jean Macé. L’avenue Monclar aurait comptabilisé 1 500 véhicules (-44%), 2 670 pour l’avenue des Sources (-47%), 3 350 pour l’avenue de la Trillade (-45%) et 3 105 pour l’avenue Eisenhower (-21%). Quant à la piste cyclable Monclar mise en service en juillet 2021, elle induirait une augmentation en été de 50% de sa fréquentation et 20% les mois suivants. « Des chiffres encourageant à pondérer cependant puisque nous sommes actuellement en période de télétravail, » observe un cadre commercial natif d’Avignon.

Le point noir à résorber ?
C’est sur l’absence de fluidité de circulation dans l’axe Saint-Ruf-Tarascon où deux carrefours Saint-Ruf-Monod et Isnard ainsi que Gambetta et Moulin de Notre Dame que les élus se sont penchés constatant un enchevêtrement de voitures, bus, et vélos eux-mêmes bloqués par le tramway. Résultat ? Plus de 45mn de bouchons ont été constatés les après-midi.

Fabrice Martinez-Tocabens, adjoint délégué à ‘la ville apaisée et respirable’, entouré de Frédérique Corcoral adjointe déléguée au quartier Ouest
et Julien de Benito, adjoint délégué au quartier Nord-Rocade

Pour répondre à cette problématique
Mercredi 2 ou jeudi 3 février, les sens uniques sur les Boulevards Monod et Isnard seront maintenus à l’approche de Saint-Ruf, permettant de rompre le trafic de transit, tandis qu’un double sens sera rétabli sur les portions les plus éloignées de St-Ruf au bénéfice de l’accessibilité des riverains. Précisément passage du Boulevard Monod en double sens entre l’Avenue Monclar et les rues Dahlias / Villas – passage du Boulevard Isnard passe en double sens entre l’Avenue de l’Arrousaire et la place Robert Blanc. Cette mesure s’accompagnera d’ajustements complémentaires dans les quartiers Universelle, Robert Blanc et Loti afin d’éviter que les voitures s’y engouffrent.

Dans les semaines à venir
Il sera question de l’inversion du sens unique des Boulevards Monod et Isnard. Cette mesure permettra de continuer à contraindre le trafic de transit tout en déchargeant durablement l’axe Saint-Ruf au profit de la fluidité du tramway. Cette mesure sera réalisée dans quelques semaines, après accord du Service Technique des Remontées Mécaniques et des Transports Guidés (STRMTG) seul organisme d’Etat habilité à valider les changements de circulation aux abords du tramway.

Apprivoiser le labyrinthe
N’empêche la rue gronde. Pourquoi ? Parce que, pour beaucoup de riverains, sortir ou entrer de chez eux est devenu stressant en termes de temps, de stationnement, ou d’intégration dans le flux routier. Car dorénavant la circulation se fait par le tour des remparts, les avenues Pierre Sémard et Eisenhower et la rocade Charles-de-Gaulle, pour accéder aux remparts puis par des boucles de circulation pour s’en éloigner. Le plan en détail ici.

Une configuration des routes hasardeuse
La configuration de certaines routes laisse en réalité peu de manœuvre aux voitures, particulièrement lorsque celles-ci en compilent les usages, comme c’est le cas pour la route de Tarascon où voitures, cycles et tram font la queue leu leu. Ce qui devient particulièrement problématique aux heures de pointe. Des tensions se font jour, notamment dans le tram ou conducteurs et contrôleurs sont quotidiennement pris à partie par les usagers qui les pressent d’ouvrir les portes avant les stations, pour s’extraire de ce non-sens où la promesse de gagner du temps en transport en commun n’est pas tenue et qu’aller à pied va plus vite. Ce qui pourrait d’ailleurs mettre à mal le maintien la ligne. «Nous avons hérité d’un tracé qui n’était pas le nôtre,» relève Fabrice Martinez-Tocabens adjoint à la Ville apaisée et respirable.

Dans les rectangles, les ajustements décrits ci-dessus qui auront lieu la semaine prochaine et dans les suivantes.
Le problème ? Il réside dans la concentration de la circulation sur la voie du tram qui n’est pas en site propre.

Retrouver l’esprit village
Pourtant, la mise en place de ce plan par la Ville, partait d’un bon sentiment, tout d’abord en arrêtant d’asphyxier les faubourgs, c’est-à-dire les quartiers des plus proches des remparts et en promettant l’apaisement avec le retour de ‘l’esprit village’. Pour cela, les élus ont décidé de détourner la circulation de ‘transit*’ de voitures et transports en tout genre sur des voies ponctuées, pour certaines, de larges voies cyclables. S’agissait-il vraiment de la circulation de transit ? Les professionnels de la santé, les juristes et parfois les habitants eux-mêmes ont été nombreux à témoigner du contraire, vivant mal les boucles des sens uniques, allant même jusqu’à prévenir leurs amis de préférer certains horaires et indiquant scrupuleusement les nouveaux chemins à emprunter.  
(Circulation de transit* : flux routier traversant la ville sans en faire sa destination.)

Des décennies d’inertie urbanistique ?
Mais le seul Plan faubourgs est-il en cause où met-il en exergue l’absence d’une politique de la ville remontant à plusieurs décennies, là où d’autres communes ont réalisé des contournements autoroutiers et autres ceintures périphériques pour désengorger la ville ? Ne vivons-nous pas les conséquences de décennies de retard d’infrastructures routières destinées à contourner la ville ?

Le tram conçoit des difficultés à circuler lorsqu’il n’est pas en site propre

Limitrophe bannissement ?
En coulisses également, certains évoquent le fait de faire payer aux Gardois et aux Bucco-Rhodaniens de travailler et de stationner à Avignon tout en étant rétifs à y habiter. Une cheffe d’entreprise, en lien avec de grands groupes s’était faite, il y quelques jours, l’ambassadrice d’Avignon. Alors qu’elle demandait benoîtement, à l’un des dirigeants, pourquoi il ne souhaitait pas investir dans Avignon, celui-ci lui répondit qu’il fuyait une ville où l’on ne pouvait pas circuler et où le centre-ville s’était vidé, depuis plusieurs années, des professions libérales séduites pas la fiscalité des ZFU (Zones franches urbaines). Pour eux Avignon perdait chaque année un peu de son lustre et peut-être même ses habitants, rendant les projets d’investissement trop hasardeux.

La charrue avant les bœufs ?
Pour autant n’y-aurait-il pas d’alternatives à tout ce charivari ? Comme la demande de gratuité de l’autoroute entre Avignon Nord et Avignon Sud dont on rêverait qu’elle se poursuive jusqu’à Orange. Car on se souvient que Maurice Chabert (ancien président du Département) en son temps, puis récemment Dominique Santoni, présidente du Département, Cécile Helle maire d’Avignon, Joël Guin président du Grand Avignon et même le préfet y sont favorables. « La demande a bien été faite et la balle est encore dans le camp de Vinci, se souvient Fabrice Martinez-Tocabens mais quel est le poids de la puissance publique face à une société condamnée à gagner de l’argent ? » recentre l’élu qui ne veut pas s’éloigner de ses faubourgs.

La Léo ?
Son acronyme –Léo, Liaison Est-Ouest- a ressurgi cette semaine dans les colonnes du Canard Enchaîné (du 26 01 22) où l’on se plaît à évoquer «des travaux qui devaient démarrer à l’Automne, mais un projet attaqué en justice par un collectif Anti-Léo pour absence d’études d’impact alors que 142,7M€ issus du Plan de relance ont été dégainés par le 1er ministre Jean Castex. Le projet ? La création de deux ponts sur la Durance et d’un autre sur le Rhône, mais aussi une emprise de 20 hectares de terres agricoles dans la ceinture verte d’Avignon. Ce qui a sans doute fait tousser Cécile Helle qui ne veut peut-être pas toucher à ce poumon vert d’Avignon –avec la Barthelasse- d’autant plus que le tracé de la Léo arrivant au rond-point de l’Amandier n’est sans doute plus d’une grande pertinence. Alors la Léo, Cécile Helle la veut-elle vraiment ? Fabrice Matinez-Tocabens fait silence, happé par la contemplation de son bureau.

Quand Souad Zitouni met la pression
Alors que la conférence de presse s’était déroulée hier (mercredi 26 janvier) en début d’après-midi, la députée de Vaucluse, Souad Zitouni, elle, avait devancé l’agenda, en rencontrant, la veille et un peu plus tardivement dans la journée, les riverains de l’Avenue Saint-Ruf, des Boulevards Sixte Isnard et Jacques Monod. Autour d’elle ? Des membres du collectif, des familles, des commerçants, des personnes en situation de handicap, des pharmaciens et des soignants, tous lui faisant part de leur inquiétude.

Partout, les mêmes points d’achoppement
Ils soulèvent les nuisances qui découlent de la mise en place des sens uniques au carrefour de ces boulevards ; la dégradation de la qualité de l’air due aux embouteillages, la circulation perturbée du tramway avec des retards de plus de 45 minutes, des commerces désertés, des tensions entre piétons, cyclistes et automobilistes. 

Carrefour, feux trop rapides, la circulation peine en fluidité, » les réajustements prévus seront efficaces » promet Fabrice Martinez-Tocabens

Une plume pour dire les maux
Du coup, Souad Zitouni a pris sa plus belle plume, engageant une conversation polie par missive avec Cécile Helle, la priant, toutefois, d’écouter les personnes impactées par le plan et de bien vouloir la rencontrer.« Je ne doute pas que le Plan Faubourgs parte d’une bonne intention de pacifier la vie au sein des quartiers où il est mis en place, mais les conséquences générées par les dernière mesures semblent montrer une nécessité de concertation de l’ensemble des personnes impactées par ce plan.»

Pour l’heure ?
Cécile Helle a revêtu sa cape d’invisibilité sur la question. Interrogé sur le fait de mettre en place un Plan Faubourgs qui aurait, auparavant, nécessité que soient aménagés, a minima, les parkings relais prévus en 2023, Fabrice Martinez-Tocabens conclut : « Il y avait urgence à agir et c’est ce que nous avons fait.»


Cécile Helle : «Nous allons continuer à transformer Avignon.»

Encore en attente de l’avis de l’instance nationale de régulation des transports en commun en site propre, la ville d’Avignon a préféré différer la mise en sens unique des boulevards Sixte Isnard et Jacques Monod initialement programmée au 18 décembre dernier. « Dès que cet avis sera transmis, les aménagements prévus seront réalisés et le Plan Faubourgs déployé dans son intégralité », indique la municipalité.

Lire aussi : Plan Faubourgs, l’avenue Gambetta mise en sens unique à partir de ce soir

Lire aussi : Plan Faubourgs, lorsque la Ville riposte

L.M.


Cécile Helle : «Nous allons continuer à transformer Avignon.»

Alors que le ‘Plan Faubourgs’ suscite de fortes réaction de ses opposants ainsi que de ses partisans, la mairie du quartier Ouest vient d’informer les riverains que l’avenue Gambetta passera en sens unique à compter du vendredi 17 décembre en fin de journée. Le sens de circulation s’effectuera dorénavant dans le sens avenue Monclar vers l’avenue Saint-Ruf.

Cependant, dans son document de présentation de son plan de circulation, la municipalité de la cité des papes rappelle que « durant les premiers mois de la mise en œuvre du Plan Faubourgs, les rues des secteurs suivants feront l’objet d’une observation toute particulière et leurs modalités de circulation sont susceptibles d’évoluer en fonction des constats et des retours des riverains et usagers. » Une disposition qui concerne tout particulièrement le boulevard Gambetta où se trouvent notamment la clinique privée Montagard ainsi que l’établissement scolaire catholique de Champfleury.

L.G.


Cécile Helle : «Nous allons continuer à transformer Avignon.»

Le collectif ‘Anti-plan faubourgs’ regroupant plusieurs membres d’associations de quartier demande à ce que le plan de circulation soit revu et pour cela entame une action pacifique de communication samedi 18 décembre, à partir de 9h et toute la journée devant le parvis de la mairie d’Avignon.

Pour gagner en visibilité, le collectif appelle tous les citoyens qui le souhaitent à venir les rejoindre et, sur un fil tendu entre les deux réverbères, à accrocher un panneau de sens interdit en carton portant la mention ‘Non au plan Faubourgs’ et d’autres affichettes évoquant les problèmes rencontrés. Sur place, des pétitions sur papier ou en ligne seront mises à la disposition des personnes intéressées, ainsi qu’un cahier de doléances. L’opération devrait se dérouler toute la journée.

Les arguments
«Suite à des réunions ‘préalables’ qui ont été de simples réunions d’information sans réelle concertation ni rétroaction sur les projets engagés, ce plan, imposé à la population, se traduit, dans les faits, par des nuisances en contradiction avec les objectifs visés,» s’indigne Gérard Huin d’Angelo, membre du collectif Anti faubourgs d’Avignon aux côtés de Tanguy Barthouil, Jacques Saugier, Pierre Faure et Mireille Garcia.

Un temps de trajet augmenté
«De ce fait, nous nous heurtons à des mesures qui impactent la qualité de vie des riverains, des habitants des communes limitrophes venant travailler sur Avignon, des usagers en transit, des personnes à mobilité réduite et de nombre de professionnels comme les livreurs, commerçants, artisans, professionnels de santé, … ou encore à des familles conduisant les enfants à l’école, des personnes se rendant à des consultations ou à des soins qui voient leurs déplacements obligés, quotidiens ou ponctuels devenir un enfer.»

Incompréhension & souricières
«Nous observons une absence des solutions de contournement de la ville permettant son désengorgement, parkings de desserte surchargés, liaisons insuffisantes et inadaptées en fréquence et en horaires, une offre de transports en commun très en deçà des besoins : certaines lignes sont surchargées, d’autres quasiment inutilisées, suite à des transformations de trajets, des feux mal synchronisés qui occasionnent des embouteillages monstres y compris en bloquant les voies du tramway, réseau de voies urbaines devenant un labyrinthe comportant des souricières qui font tourner en rond les usagers, leur imposent des détours faramineux, générant des embouteillages aux retombées néfastes y compris sur la santé en termes de pollution et générant une impossibilité pour les véhicules de secours d’intervenir.

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