22 novembre 2024 |

Ecrit par le 22 novembre 2024

Jusqu’au 5 janvier 2025, Rennes fait la part belle au grand photojournaliste français Raymond Depardon

Une double exposition, avec au Frac Bretagne des clichés de JO, aux Champs Libres des photos prises en Algérie : focus sur cette exposition Son œil dans ma main – Algérie 1961 & 2019, pour laquelle le Leica de Depardon a saisi deux périodes : en 1961 au temps de l’indépendance, puis en 2019, quand il est retourné à Alger en compagnie de l’écrivain Kamel Daoud.

« La rue, c’est une certaine liberté » indique Raymond Depardon, appareil photo à la main, toujours, un brin nostalgique lors de la visite de son exposition aux Champs Libres à Rennes. Dans les allées de l’exposition, partout, des regards saisissants fixant l’objectif, des postures marquées… « L’idée c’était de faire des photos sans avoir l’air de faire des photos, il fallait aller vite », évoque l’artiste, se remémorant, comme si c’était hier, ses passages en Algérie, ce pays avec lequel il garde des liens étroits, livrant au passage quelques anecdotes.

Raymond Depardon à Rennes ©S.se7jours

81 photographies
L’exposition, comptant 81 photographies de l’artiste, est divisée en quatre parcours : Alger, 1961, année pendant laquelle le principe de l’autodétermination de l’Algérie, soumis à référendum en Algérie et en France, est voté par une majorité de Français, ouvrant ainsi la voie à l’indépendance du pays ; Oranie, 1961, pendant les négociations d’Évian, le gouvernement français invite la presse étrangère à un voyage en Oranie, dans l’Ouest algérien. Il s’agit de lui faire visiter un village de regroupement, Magra, dénommé « Village de France », dans le domaine de Oued el-Kheir ; Négociation des accords d’Evian, 1961, les pourparlers entre la France et le Front de libération nationale (FLN) pour mettre fin à la guerre d’Algérie reprennent après le référendum du 8 janvier 1961 sur ordre du général de Gaulle ; Alger et Oran, 2019 : en 2018, Raymond Depardon souhaite éditer les photographies de 1961, en leur adjoignant un point de vue algérien : celui de l’écrivain Kamel Daoud. Trois longs textes de Kamel Daoud et un film de Claudine Nougaret, Kamel et Raymond, revient aussi sur la rencontre entre l’auteur et le photographe.

Villa du Bois d’Avault, Bellevue, canton de Genève en Suisse. La délégation du gouvernement provisoire de la république algérienne (GPRA), mène une politique de sensibilisation, organisant conférences et rencontres avec la presse étrangère © Raymond Depardon / Magnum Photos

Des photos « l’air de rien »
Entre le printemps et l’automne 1961, le jeune reporter Raymond Depardon n’a que 19 ans quand l’agence de presse Dalmas l’envoie à plusieurs reprises en Algérie. Il est l’un des rares journalistes à accepter de couvrir cette actualité. Période pendant laquelle il saisit, avec son Leica, des regards, des sourires, des scènes de vie, captant ainsi la tension qui monte dans une ville où la présence de l’Organisation de l’armée secrète (OAS) se fait de plus en plus menaçante. « Ces photos de rues n’ont l’air de rien, mais elles nous racontent plein de choses, raconte-t-il, pensif. Tout cela m’a ouvert à l’autre, à la tolérance et cela m’a obligé à trouver cette place qui est parfois difficile au milieu de gens qui souffrent. »Les photos, elles, racontent beaucoup.« En regardant bien, les visages, les postures, les vêtements et l’arrière-plan elles sont truffées de microdétails », détaille Yves-Marie Guivarch, chargé de programmation. Au-delà des photos de rues chères à l’artiste, l’Histoire et la politique ont toujours été au centre de sa démarche.

Inscription de l’OAS, Casbah d’Alger, 1961 © Raymond Depardon / Magnum Photos

L’Algérie d’aujourd’hui
En 2019, alors qu’il souhaite pour la première fois publier ces photographies de 1961, Raymond Depardon réalise un nouveau voyage à Alger. « Nous sommes venus dire bonjour aux gens comme des touristes. La langue française est d’ailleurs un lien entre nos deux territoires », se souvient-il. Après Alger, il se rend à Oran pour y retrouver l’écrivain Kamel Daoud. De là, naît l’idée d’un livre et d’une exposition réunissant les photos des deux voyages de Depardon et les textes de l’auteur algérien. « Il y a beaucoup de jeunesse et d’espoir à Alger », assure le photographe, exposant même une dernière idée : « J’aimerais beaucoup que ces photos soient exposées aussi en Algérie, c’est leur Histoire aussi, j’aimerais leur en faire don. »

Alger, 2019 © Raymond Depardon / Magnum Photos

Bio express : Raymond Depardon & Kamel Daoud
Photographe et réalisateur Français, Raymond Depardon naît à Villefranche-sur-Saône en 1942. Il devient photoreporter et réalise de nombreux reportages au Tchad, en Éthiopie, en Écosse, en Afghanistan durant l’invasion soviétique, aux États-Unis… En parallèle de son activité de photographe, il commence à réaliser des documentaires dès 1969. Seul ou avec sa compagne Claudine Nougaret, il réalisera plusieurs films traitant de la Justice (Faits diversDélits flagrants10ème chambreinstants d’audience…), les institutions psychiatriques (San Clemente12 jours), mais aussi au monde rural, auquel ce fils d’agriculteurs n’a jamais cessé de s’intéresser (Profils paysans…). Il est, entre autres, lauréat de plusieurs César, du Prix Louis-Delluc, du Grand Prix National de la Photographie, du Prix Nadar, et a signé la photographie officielle du Président François Hollande en 2012.

Exposition à Rennes © Raymond Depardon / Magnum Photos

Né en 1970 à Mesra, Kamel Daoud est un écrivain et journaliste algérien d’expression française, rédacteur en chef du Quotidien d’Oran à partir de 1994, et également chroniqueur dans différents médias et éditorialiste au journal électronique Algérie-focus. Après un recueil de nouvelles, il écrit son premier roman, Meursault, contre-enquête (2015), qui rencontre un immense succès. En 2019, Kamel Daoud est le premier titulaire de la nouvelle chaire d’écrivain de Sciences Po autour de l’écriture créative. Il reçoit le Prix international de la Laïcité 2020.

Infos : www.leschampslibres.fr/expositions/raymond-depardon

par Sarah Sedraoui / 7Jours l’éco de la Bretagne membre du Réso Hebdo Eco


Jusqu’au 5 janvier 2025, Rennes fait la part belle au grand photojournaliste français Raymond Depardon

L’association Albert Kahn a honoré le photographe Hans Silvester pour sa délicatesse à raconter, pour la préserver, l’humanité et lui a remis le prix de la photographie.

Dr Hans Silvester

L’association « Planète Albert Kahn« , fondée et présidée par Jean-François Fortchantre, a créée en 2009 plusieurs prix qui ont pour vocation d’honorer les photographes qui s’engagent par l’image à raconter et préserver l’humanité, sur les pas d’Albert Khan, humaniste passionné de photographies.
 
Un prix pour récompenser 50 ans de travail mais surtout un regard
Mi-décembre l’association a attribué le prix de la photographie à Hans Silvester pour l’ensemble de son œuvre photographique, qui s’étend sur 50 ans de prises de vues et de voyages, honorant ainsi ses images et l’humanisme qu’elles reflètent. «Si les photographies de Hans Silvester sont si poignantes et ont fait le tour du monde, c’est grâce à son regard singulier. Echanger avec Hans Silvester, c’est embrasser l’humanité,» a souligné Jean-François Fortchantre.

DR Hans Silvester

 
Des images à partager

Les images de l’artiste seront exposées et ses livres photo de collection seront présentés. Des tirages ainsi que des éditions rares et limités, mais aussi des photos flash encadrées idéales pour des cadeaux, pour les collectionneurs et amateurs du monde.

Les infos pratiques
La galerie d’art et la boutique Retour De Voyage sont ouvertes du mercredi au samedi de 10h30 à 13h et de 15h30 à 19h le dimanche de 9h30 à 13h30 et de 14h à 17h Et sur rendez-vous au 06 87 32 58 58. Retour de voyage, la maison sur la Sorgue, Place Rose Goudard à l’isle-sur-la-Sorgue. contact@lamaisonsurlasorgue.com ; www.lamaisonsurlasorgue.com ; www.retourdevoyage.com

Les enfants berger, Hans Silvester, DR

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