22 novembre 2024 |

Ecrit par le 22 novembre 2024

Combien coûte l’essence dans le monde ?

Avec la hausse des cours du pétrole qui a suivi le début de la guerre en Ukraine l’année dernière, le prix de l’essence est devenu un sujet d’actualité brûlant dans le monde. Comme les taxes représentent la majeure partie du prix du carburant (environ 60 % en France), les pays qui taxent le moins l’essence continuent d’afficher les prix les plus bas, à l’image des États-Unis. Avec un prix moyen d’environ 1 euro le litre pour le Sans Plomb 95, les Américains payent toujours beaucoup moins cher que les habitants de nombreux pays pour faire le plein. À l’échelle mondiale, la moyenne se situait autour de 1,22 euro le litre (au 7 août 2023).

C’est l’Europe qui affiche les prix de l’essence parmi les plus élevés de la planète. La plupart des Européens payent 1,50 euro ou plus par litre et le seuil des 2 euros a même été franchi dans certains pays (Pays-Bas, Norvège, Islande). En France, le prix hebdomadaire moyen était de 1,90 euro début août. La Norvège fait figure d’exception parmi les pays producteurs de pétrole, car elle applique une taxe particulièrement élevée sur les carburants. Le pays fonde une grande partie de sa richesse sur les hydrocarbures, mais poursuit depuis de nombreuses années une politique visant à ne plus dépendre des énergies fossiles.

D’autres pays producteurs de pétrole ont choisi le chemin inverse et offrent l’essence à des prix inférieurs à celui de l’eau en bouteille. Les exemples les plus radicaux sont le Venezuela, l’Iran et la Libye, où le litre coûte entre 1 et 3 centimes d’euro. Parmi les régions du monde où l’essence est la moins chère figurent l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, mais aussi l’Asie centrale. En Algérie, par exemple, le Sans Plomb 95 ne coûte qu’environ 30 centimes par litre, alors qu’au Kazakhstan, le prix est actuellement d’un peu plus de 40 centimes. Le litre d’essence le plus cher du monde est vendu à Hong Kong : 2,78 euros, ce qui revient à plus de 100 euros pour faire le plein d’une petite voiture (40 litres).

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Combien coûte l’essence dans le monde ?

La plupart des gens utilisent le moteur de recherche Google pour trouver des informations fiables sur des sujets qui les intéressent, selon une étude du CCDH (Center for Countering Digital Hate). D’après ce sondage, 73 % des participants américains ont déclaré qu’ils pensaient que la plupart ou la totalité des informations qu’ils trouvaient lors de leurs recherches sur Google étaient correctes et dignes de confiance.

Le rapport révèle également que les grandes compagnies pétrolières et gazières en profitent ainsi pour afficher des publicités dans les recherches Google afin d’influencer les utilisateurs recherchant des informations sur le changement climatique, notamment sur le rôle qu’elles peuvent jouer dans cette crise. Cinq des plus grandes sociétés du secteur des combustibles fossiles, ExxonMobil, BP, Chevron, Shell et Aramco, ont dépensé au total 23,7 millions de dollars en publicités sur Google aux États-Unis au cours des deux dernières années (T3 2020 au T3 2022). En utilisant l’outil d’analyse de sites web Semrush, les chercheurs ont découvert que près de la moitié de ces dépenses marketing, soit 10,9 millions de dollars, constituaient du « greenwashing », c’est-à-dire des annonces destinées à donner une image écologique trompeuse de ces organisations.

Dans le détail, cette somme comprend 5,7 millions de dollars que les cinq entreprises ont dépensés pour des annonces s’affichant lors de requêtes de recherche liées à la durabilité environnementale. 5,2 millions de dollars supplémentaires ont été dépensés par ces compagnies pétrolières pour des publicités ciblant les recherches sur les entreprises elles-mêmes, comme le nom de la société, et contenant des formulations relatives à la durabilité écologique. D’importantes sommes d’argent que Google a volontiers accepté.

Comme le montre notre graphique basé sur les données du CCDH, c’est BP qui a dépensé le plus d’argent sur Google Ads pour reverdir son blason : le géant britannique de l’énergie a dépensé 9,7 millions de dollars sur deux ans pour des annonces sur le moteur de recherche, dont 5,3 millions de dollars concernaient des publicités empreintes d’écoblanchiment.

De Claire Villiers pour Statista


Combien coûte l’essence dans le monde ?

Guerre en Ukraine, frictions géopolitiques, inflation, tensions énergétiques, vagues de chaleur – 2022 est d’ores et déjà considérée comme une année de crise. Et comme dans toutes les périodes de crise, on retrouve des gagnants. Cette fois, il s’agit notamment des grands groupes pétroliers, qui encaissent des profits records avec la flambée des prix de l’énergie. Le géant français de l’énergie, Total, a par exemple annoncé un bénéfice de 5,7 milliards de dollars au deuxième trimestre, soit une hausse de plus de 60 % par rapport à l’année dernière. « C’est la première fois depuis vingt-cinq ans que je vois toutes nos activités profiter d’un tel contexte de prix », a commenté Patrick Pouyanné, le PDG du groupe.

Les autres géants pétroliers ne sont pas en reste. La compagnie anglo-néerlandaise Shell a enregistré un bénéfice de 11,5 milliards de dollars d’avril à juin, soit plus du double de celui réalisé à la même période en 2021. La situation est même encore plus profitable aux groupes américains ExxonMobil et Chevron, qui ont vu leurs profits plus que tripler, pour atteindre respectivement 17,9 et 11,6 milliards de dollars au deuxième trimestre. À titre de comparaison, c’est plus que le bénéfice trimestriel moyen d’Amazon l’année dernière (8,3 milliards de dollars en 2021).

Les marges juteuses dégagées par les raffineries sont toutefois vues d’un œil critique. Comme le rapporte France24, Exxon et Chevron se retrouvent dans le collimateur de l’administration Biden aux États-Unis, qui leur reproche de ne pas faire suffisamment d’efforts financiers pour limiter la flambée des prix à la pompe. Début juin, le président américain avait même ironisé à leur égard, en avançant qu’Exxon allait « gagner plus d’argent que Dieu » cette année. Le chancelier allemand, Olaf Scholz, s’est lui aussi exprimé de manière critique récemment, bien que de manière plus modérée. En juillet, il avait déclaré sur Twitter, « certaines entreprises réalisent des bénéfices particulièrement importants dans la situation actuelle, avec la hausse des prix de l’énergie. Ce n’est pas correct ».

De Tristan Gaudiaut pour Statista

https://echodumardi.com/tag/petrole/   1/1