19 avril 2025 |

Ecrit par le 19 avril 2025

Collisions au pont Saint Bénezet : SOS patrimoine en danger

« Tu peux perdre 5 cartes, pas 15. Tu peux perdre 6 cartes, mais pas 15 non. Tu peux perdre 7 cartes, mais pas 15. » Si Jeff Tuche avait écho de la série de casses du pont d’Avignon, la tirade prendrait une toute autre dimension. A chaque impact sur le joyau du patrimoine, à chaque pierre qui se détache, c’est notre fierté provençale qui prend un coup.

Doit-on le rappeler ? Edifié à partir du 12e siècle, porteur de légende, patrimoine Mondial de l’Unesco, secteur sauvegardé, emblème international… Et maintes fois lacéré, éventré par des engins massifs à 4 roues, très souvent prompts à la fuite. Un camion heurte le pont d’Avignon en avril 2019, 185 000€ de réparation et plus d’un mois de travaux, juste avant le festival d’Avignon. Un camion le heurte en avril 2021, 132 000€ de réparation et des semaines de travaux. En deux ans, le monument a subi quatre collisions de poids lourds, la dernière le 19 avril.

L’interdiction des poids lourds sur les boulevards de la Ligne et du Rhône a toujours été stipulée, il semblerait que le message ne soit pas imprimé correctement. Pour pallier le problème, deux grands panneaux jaunes viennent de faire leur apparition. « Poids lourds interdits, obligation de faire demi-tour », peut-on y lire. Un message qui s’adresse aux camions provenant de Courtine ou du Gard ou bien de la voie rapide Avignon-Carpentras.

Animées par la seule volonté de préserver notre patrimoine, les solutions ne manquent pourtant pas. Un portique au niveau de la rue du docteur Pons, pour que les camions dévient sur St Lazare ? Un autre au niveau de l’enseigne Biocoop, pour que les camions dévient vers le parking des italiens et la rue du docteur Pons ? Un autre au niveau du pont Daladier, pour une déviation vers les allées de l’Oulle ? Que dire d’une barrière ne laissant passer que les deux roues entre les voies entrantes et sortantes de la porte de l’Oulle ?

A moins que ce nouveau mobilier ne soit considéré comme disgracieux ? Si la ‘disgrâce’ nous épargne l’extinction de notre pont, laissez-nous donc être ingrats et laids.

La signalisation existante n’est visiblement pas suffisante. Crédit photo: Linda Mansouri
Misons donc sur du jaune voyant. Crédit photo: Linda Mansouri
Attention la tête. Crédit photo: Linda Mansouri

Collisions au pont Saint Bénezet : SOS patrimoine en danger

Bouleversé par l’incendie qui a ravagé Notre-Dame de Paris en avril 2019, l’écrivain britannique Ken Follett a reversé – via la Fondation du patrimoine – l’intégralité des droits d’auteur de son livre “Notre-Dame” pour financer des travaux de restauration et de sécurisation d’une autre cathédrale : celle de Dol-de-Bretagne. Montant du don : 148 000€.

« Je suis heureux d’apporter mon soutien à la Fondation du patrimoine, et à la conservation et la rénovation de la cathédrale Saint-Samson de Dol-de-Bretagne » a indiqué le gallois Ken Follett. « J’aime beaucoup l’ouest de la France, où je me rends régulièrement en villégiature et pour mes recherches. Il me tarde de suivre l’évolution du projet et de voir comment l’argent va être réinvesti. » L’auteur à succès avait annoncé en 2019 son intention de verser les droits d’auteur de son futur ouvrage, écrit en hommage à Notre-Dame de Paris. Celui-ci s’est vendu à travers le monde à plus de 113 000 exemplaires. « Ces bâtiments anciens m’ont inspiré pour écrire Les Piliers de la terre, le roman le plus lu de mon œuvre. » Dans ce roman historique paru en 1989 et vendu à 15 millions d’exemplaires à travers le monde, se tient en fil rouge la construction de la cathédrale (fictive) de Kingbridge, au sud de l’Angleterre.

© Olivier Favre

Un peu d’histoire

Il faut remonter quelques siècles pour comprendre la genèse de cet édifice, dans ce bourg breton qui aujourd’hui compte quelques 6 000 habitants, situé à équidistance du Mont-Saint-Michel et de Saint-Malo. En 548, Saint Samson de Dol, moine évêque de Cardiff au Pays de Galles, fonde à Dol un monastère. En 555, le roi de Bretagne Judual transforme ce monastère en évêché, Dol-de-Bretagne devenant ainsi l’un des neuf anciens évêchés de Bretagne. Au 9ème siècle, Nominoë, roi breton, élève Dol en archevêché, statut qui perdurera jusqu‘au 11è siècle. Les rois de France s’y opposent alors… Il faudra attendre Napoléon III (19è siècle) pour que la Bretagne retrouve son statut d’archevêché, avec Rennes pour siège.

La cathédrale actuelle a été bâtie sur les ruines de la cathédrale romane, incendiée en 1203 par Jean sans Terre, roi d’Angleterre. Elle est entièrement reconstruite en granit dans le style gothique normand. En raison de son prestige et de sa situation aux Marches de la Bretagne et de la Normandie, la ville épiscopale a en effet fréquemment subi des mises à sac et incendies. Elle s’est entourée dès le 13è siècle de remparts, en partie préservés aujourd’hui, auxquels la cathédrale est intégrée.

Cathédrale de Dol-de-Bretagne © Commune de Dol-de-Bretagne

Un édifice bien austère pour du gothique !

Un visiteur coutumier des façades élancées des grandes cathédrales gothiques classiques pourrait être un peu déçu en apercevant la cathédrale Saint-Samson de Dol-de-Bretagne. Sa façade occidentale se révèle assez austère, comptant deux tours inachevées, dont la tour nord ressemblant plus à un donjon (elle a d’ailleurs servi de prison). Datant pour l’essentiel du 16è siècle, cette tour conserve néanmoins des vestiges de la tour romane originelle.

Cathédrale de Dol-de-Bretagne ©LM

L’édifice reste précieux à de nombreux titres : des stalles en chêne sculpté, un trône épiscopal, une grande verrière, le tombeau de Thomas James, une sculpture en bois du « Christ aux outrages », une chapelle absidale et la Sacristie dédiée à Saint Samson de Dol datant de la première moitié du 14è siècle. Le chœur entouré d’un déambulatoire rectangulaire sur lequel donnent dix chapelles latérales dénote l’influence anglaise. La cathédrale de Dol compte parmi les rares édifices religieux bretons possédant encore des vitraux du 12è siècle.

Cathédrale de Dol-de-Bretagne ©LM

2,4M€ de travaux

Le classement de cet édifice aux Monuments Historiques en 1840 lui a permis une lente mais salvatrice restauration. Aujourd’hui, malgré de régulières campagnes de restauration, l’usure du temps continue à faire son œuvre. La charpente et la couverture sont devenues vétustes et ne sont plus étanches ; les balustrades en granit ne sont plus fiables du fait de leur exposition aux intempéries ; quatre verrières du 13è siècle ne sont plus protégées. Un plan de travaux a été engagé en plusieurs tranches par la commune. Débutés au cours de l’été 2019, leur achèvement est prévu en 2024. Au don de 148 000 euros de Ken Follett s’ajoutent les subventions de l’Etat, de la Région Bretagne et la collecte de dons de la Fondation du patrimoine. Reste à la charge de la commune, propriétaire, une enveloppe d’environ 800 000 €.

Cathédrale de Dol-de-Bretagne ©LM

Un Cathédraloscope

Unique, c’est ce qui caractérise le cathédraloscope qui jouxte la cathédrale. C’est le seul centre d’interprétation en France de l’architecture des cathédrales gothiques. Il propose une véritable expérience, interpellant sur les notions de temps, d’espace, en référence à ces bâtisseurs qui accomplissaient des prouesses pour édifier ces monuments. Le Cathédraloscope a été créé d’une initiative privée, autour de la double idée de rendre à la fois hommage au travail des compagnons de l’époque et d’offrir des clés de compréhension et d’enrichissement personnel, à toute personne qui poussera ensuite les portes d’une cathédrale.

Par la rédaction de 7Jours à Rennes


Collisions au pont Saint Bénezet : SOS patrimoine en danger

A vous, chauvins provençaux, incollables sur l’histoire et le patrimoine de votre département, toujours prompts à enfiler vos chaussures de randonnée pour découvrir le monde… Etes-vous capables de dresser la liste complète, sans lancer le moteur de recherche Google, des villages du Vaucluse classés « Plus beaux villages de France » ?

Depuis 1991, l’association Les Plus Beaux Villages de France a établi une véritable démarche qualité reposant sur un processus et des critères de sélection des villages quasi scientifiques. Avec une moyenne d’à peine 20% de candidatures acceptées, cette méthode a prouvé sa rigueur, gages de la crédibilité du label. Au total, pas moins de trente critères servent de référentiel à l’évaluation des villages candidats, dont : le patrimoine protégé au sein du village, les qualités patrimoniales et architecturales du village, les efforts de mise en valeur… La liste complète des critères est à découvrir en cliquant ici.

Le Vaucluse tire son épingle du jeu avec pas moins de 7 villages classés « Plus beaux villages » de France. De quoi nous enorgueillir chaque jour un peu plus…

Venasque

Au pied du Mont Ventoux, accroché à un piton rocheux dominant vignes, garrigues et cerisiers, Venasque est une ancienne cité médiévale dont subsistent aujourd’hui les vestiges des remparts et trois tours sarrasines. Au coeur du village provençal, on découvre ruelles escarpées, maisons de pierres dorées mais aussi l’église-cathédrale Notre-Dame et un magnifique baptistère originaire du XIe S.

Gordes

Aux confins du Parc Naturel Régional du Luberon, au cœur des monts de Vaucluse, Gordes est l’emblème du village perché provençal. Mille fois décrit, photographié, admiré, il doit son aura aux illustres artistes qui l’ont autrefois révélée et y ont laissé une empreinte culturelle toujours vivace.

Roussillon

Situé au coeur du plus important gisement d’ocre d’Europe, Roussillon clame sa singularité minérale par une étonnante palette de couleurs flamboyantes. En parcourant ses ruelles et ses escaliers, en contemplant ses façades, souvent simples et naturellement belles, vous admirerez le résultat de savoir-faire plus que millénaires.

Ménerbes

Au sommet d’un éperon rocheux surplombant les vignes, Ménerbes célèbre, à travers ses productions de vins et de truffe, tout le terroir du Luberon. De Nicolas de Staël à Peter Mayle en passant par Picasso, de nombreux artistes ont été séduits par la douceur de vivre du village.

Séguret

Au pied du massif des Dentelles de Montmirail, dominant la vallée du Rhône dans un paysage de vignes, Séguret est dominé par la tour de son ancien château médiéval. Au fil de la visite fléchée dans le village, on découvre la porte Reynier, vestige des fortifications, la fontaine des Mascarons, la lavoir et le beffroi ainsi que l’église romane Saint-Denis…

Lourmarin

Entre la Durance et le Luberon, au milieu des oliviers et des arbres fruitiers, Lourmarin donne à son goût pour les arts et pour l’innovation tout le charme de son identité provençale.

Ansouis

Tout au sud du Vaucluse à une trentaine de km d’Aix-en-Provence, Ansouis et son château millénaire font face au Grand Luberon dont le village est séparé par un paysage de vignes.


Collisions au pont Saint Bénezet : SOS patrimoine en danger

Le Conseil départemental de Vaucluse a lancé en 2020 une vaste opération de restauration sur la partie du Palais des papes dont il est propriétaire. Le projet d’un montant de 5,8M€, principalement financé par le Conseil départemental de Vaucluse, est subventionné par l’État (Direction Régionale des Affaires Culturelles Provence-Alpes-Côte-d’Azur), avec une participation financière de la ville d’Avignon.

En deux temps

Cette vaste opération se déroule en deux tranches. La tranche 1 s’étale de 2020 à 2022. La phase A, de mai à juillet 2020 : consolidation et mise en sécurité de l’ensemble des merlons (façades Est, Sud, Nord) de la chapelle Benoît XII et du merlon Sud-Est de l’aile des Familiers (côté cloître). D’un point de vue technique, les merlons ont été recouverts d’un filet en maille inox, invisible depuis le sol, afin d’assurer la cohésion des pierres.

Phase B, d’août 2021 à décembre 2022 : restauration complète de la tour de la Campane ainsi que d’une grande partie de l’aile des Familiers. La tranche 2 s’étalera de 2023 à 2024. Ces derniers travaux auront pour but la restauration de la chapelle Benoit XII et des façades restantes sur le cloître de l’aile des Familiers.

Photo : Conseil départemental Vaucluse

La seconde phase a débuté en août

La seconde phase (B) des travaux de la tranche 1 débute dès ce mois d’août. Après les travaux d’urgence réalisés l’an dernier, la partie la plus ancienne du Palais des papes fait l’objet d’un vaste chantier de restauration appelé à durer un an et demi. Cette étape concerne la restauration complète de la tour de la Campane ainsi que d’une grande partie de l’aile des Familiers. Pour la tour de la Campane : mise en sécurité des mâchicoulis, restauration des menuiseries et des grilles en fer forgé, révision des couvertures ainsi que restauration des pierres de façade.

L’aile des Familiers : elle fera, elle aussi, l’objet d’une attention particulière avec la restauration des merlons des façades Est et Ouest et de pierres de façade. La toiture sera également remise en état. Cette seconde phase des travaux nécessite l’installation d’un important échafaudage monté sur la tour de la Campane depuis le 11 août et durant cinq semaines, puis sur les ailes des Familiers jusqu’au 15 octobre. La fin de ces travaux est prévue en décembre 2022. L’équipe de maîtrise d’œuvre est portée par l’agence Pierre-Antoine Gatier, Architecte en chef des Monuments historiques.

Conservation maximale

« Le parti pris de restauration est innovant pour le site, autant par la philosophie de restauration (conservation maximale de la pierre tout en redessinant la silhouette ancienne du palais) que par les techniques de nettoyage, notamment l’utilisation d’huiles essentielles de thym et de romarin sur toute la façade de la tour de
la Campane et de l’aile des Familiers. »

L.M


Collisions au pont Saint Bénezet : SOS patrimoine en danger

Au cœur de l’enceinte du fort Saint-André qui domine Villeneuve-lez-Avignon, l’abbaye royale de Saint-André ouvre aux visiteurs ses somptueux jardins en terrasses et son palais abbatial.

A l’origine de l’abbaye Saint-André

Au VIe siècle une jeune femme dénommée Casarie se retire dans une grotte au sommet du mont Andaon pour se consacrer à la prière. A sa mort en 586, son tombeau devient un haut lieu de pèlerinage. Une communauté de moines bénédictins s’établit autour de sa sépulture, approuvée au Xe siècle par l’évêque d’Avignon. Les bénédictins dont la puissance s’accroit rapidement, érigent deux églises.

Un lieu rare qui mêle, avec harmonie, l’art des jardins, une mosaïque de patrimoines et l’histoire du Languedoc et de la Provence depuis le VIe siècle. La visite peut être libre ou guidée, du 1er mars au 1er novembre. L’art et la musique s’invitent aussi régulièrement à l’abbaye. Ayant reçu le label “Jardin remarquable” en 2014, les jardins de l’abbaye se déploient entre les vestiges des églises romanes et les tombeaux du VIe siècle: plantes méditerranéennes, oliviers et pins centenaires… Au pied du palais, un parterre de style toscan du XVI, actuellement en restauration, orné de bassins, vases et sculptures longe une pergola couverte de glycines et de roses. Sur les hauteurs du mont Andaon, ces jardins en balcon offrent une vue panoramique sur le Palais des Papes d’Avignon.

©Linda Mansouri

Le jardin italien

C’est réellement à partir de l’installation à Saint-André d’Elsa Kœberlé et de Génia Lioubow que commence l’histoire des jardins. Dès l’après-guerre, les deux amies décident la création d’un jardin sur la partie basse du site, dominée par la grande terrasse édifiée par les bénédictins mauristes au XVIIIe siècle. Un jardin d’inspiration italienne est alors créé de toute pièce. Il se compose, longeant la terrasse, d’une pergola soutenue par des colonnes de pierre aux chapiteaux ouvragés. Cette pergola, initialement plantée de vigne et qui supporte aujourd’hui des glycines et des rosiers de Banks, est complétée sur toute sa longueur par deux massifs en banquettes plantés d’iris, l’ensemble ouvrant largement sur un grand parterre, encadré par deux bassins accompagnés chacun d’une loggia de verdure, avec banc et table de pierre.

©Linda Mansouri

Ce grand parterre est remarquable par sa forme en éventail, par le soin apporté à son dessin, souligné fortement par une bordure de pierre ornementée de fleurons à motifs divers : fleurs de lys, trèfles, spirales… Le jardin italien, conçu en amphithéâtre, est fermé au sud par une ligne de cyprès de Florence. L’ensemble frappe par son originalité et relève à bien des égards, par la reprise de nombreux motifs décoratifs inspirés du langage propre au Roccoco, de l’esthétique du XVIIIe siècle telle qu’elle a été revisitée par l’Art Deco. Ce souci du raffinement décoratif est visible dans de nombreux détails sculptés présents dans le jardin italien et témoignent de la culture artistique de leur créatrices, toutes deux artistes et lettrées.

©Linda Mansouri

Elsa Kœberlé et Génia Lioubow choisissent aussi les statues qui ornent le jardin italien. Au centre de l’hémicycle, Marie-Adélaïde de Savoie, Duchesse de Bourgogne, en Diane, copie d’une statue d’Antoine Coysevox datant de 1710. A l’est, dominant le bassin, une copie d’une statue romaine représentant Polymnie, Muse de l’Art lyrique et de la Rhétorique. Faisant face à Diane, au centre de la pergola, une statue à l’origine inconnue représentant Cérès, déesse de l’agriculture, reconnaissable à sa faux et à la gerbe de blé portée sous le bras gauche. Ce triple patronage de Diane, Polymnie et Cérès souligne et renforce la forte identité féminine de ce jardin, imaginé et créé par deux femmes artistes.

©Linda Mansouri
©Linda Mansouri

Le sentier botanique

Ce sentier botanique de plantes méditerranéennes se devait de répondre aux exigences d’une gestion 100% naturelle et aux nouvelles conditions climatiques, sans oublier le mistral qui balaye souvent ce promontoire rocheux. Un défi relevé par Olivier Ricomini, le jardinier de l’abbaye, à l’origine du projet et la botaniste Véronique Mure, spécialiste des paysages de garrigue et des jardins secs. Le sentier odorant chemine en pente douce depuis la chapelle Sainte-Casarie, puis longe le mur d’enceinte jusqu’aux grandes terrasses qui offrent de ce côté un vaste panorama sur la vallée du Rhône et le mont Ventoux.

©Linda Mansouri
©Linda Mansouri
©Linda Mansouri

Le palais abbatial

Lieu stratégique et spirituel, l’abbaye raisonne de nombreux faits historiques. Ermitage de sainte Casarie, monastère bénédictin, Saint-André devient abbaye royale au XIIIe siècle, commandant alors plus de 200 prieurés. Remanié fin XVIIe par l’architecte du Roi, Pierre Mignard, le palais abbatial conserve d’élégantes salles voûtées, un portail et un escalier monumental… Les peintures murales d’Emile Bernard ainsi que de nombreuses collections sont aussi à découvrir lors de la visite guidée.

Abbaye Saint-André, Fort Saint-André, Rue Montée du Fort, 30400 – Villeneuve-lès-Avignon, Téléphone: 04 90 25 55 95, info@abbayesaintandre.fr. Les jardins sont ouverts du mardi au dimanche, de 10h à 18h sans interruption (dernier billet 17h15).


Collisions au pont Saint Bénezet : SOS patrimoine en danger

Hélios Festival est un événement qui vise à mettre en lumière le patrimoine de la cité des Papes. Du 30 juillet au 31 août 2021, Atmosud projettera tous les soirs de 21h30 à 23h30 un spectacle visuel et sonore autour de la thématique des 5 éléments de Platon, place Saint-Didier à Avignon. Ce projet, orchestré par la société Artcom diffusion et produit par Atmosud, a pour mission de mettre en scène la qualité de l’air.

Ce spectacle sonore et de vidéo mapping spatialise la place Saint-Didier à Avignon et sa collégiale dans une création comprenant : une projection nocturne créée par Jan Gulfoss, artiste engagé dans la défense de la nature, inspirée des 5 éléments de Platon (Air, Eau, Feu, Terre et Univers) et une scénographie visuelle de la tour de projection, basée sur les turbulences de l’air provoquée par l’objet. Le spectacle, d’une durée de 6 à 7 minutes, sera joué toutes les 15 minutes, soit 9 fois par soirée.

Plus de 542 000 spectateurs attendus

Atmosud s’appuie sur la vision artistique de Jan Gulfoss et l’expertise technique de Artcom diffusion pour proposer une œuvre immersive, intégrative, qui rend visible l’invisible : l’air et les interactions entre le vivant et les éléments. « Ce spectacle fait prendre conscience au spectateur que l’air le traverse et le dépasse et qu’il doit le préserver. » Plus de 542 000 spectateurs sont attendus.

Atmosud en quelques mots

Atmosud est l’observatoire indépendant de Surveillance de la qualité de l’air en Provence-Alpes Côte d’Azur. Cet observatoire, agréé par le ministère de la Transition écologique et solidaire, est une structure associative regroupant 4 collèges d’acteurs. Atmosud est membre de la fédération Atmo France. Atmosud a pour mission d’évaluer l’exposition de la population aux polluants atmosphériques, informer les populations sur la qualité de l’air au quotidien et en cas de pics de pollution, et de les sensibiliser aux comportements qui permettent de la préserver, d’accompagner les acteurs des territoires (services de l’État, collectivités, industriels) dans les actions visant à préserver et améliorer la qualité de l’air dans une approche intégrée air/climat/énergie/santé.

L.M.


Collisions au pont Saint Bénezet : SOS patrimoine en danger

Le chantier de la Cathédrale, monument le plus emblématique de Cavaillon, dont les parties les plus anciennes datent du XIIe siècle, se poursuit pour la deuxième année avec une attention portée sur la restauration du cloître. La révision complète de l’édifice est estimée à plus de 8M€.

L’ensemble cathédral est composé de plusieurs édifices juxtaposés. Il comprend l’ancienne cathédrale qui occupe le côté nord de l’îlot et communique au sud avec le cloître enserré dans ce qui reste des bâtiments conventuels. Au sud du cloître ne subsiste que l’élévation de l’ancien mur nord de l’église Saint-Pierre, aujourd’hui disparue. L’église Notre-Dame et Saint-Véran, ancienne cathédrale, a été classée, avec les bâtiments conventuels au titre des Monuments historiques en deux fois, d’abord la cathédrale sur la liste de 1840, puis le cloître sur celle de 1862.

Un projet scientifique

Tout au long des phases de nettoyage et de suppression des enduits anciens, une équipe d’archéologues a suivi, relevé et documenté ce monument afin de compléter les connaissances sur son histoire et l’évolution du bâti. La connaissance de l’édifice fait ainsi l’objet d’une étude scientifique et de relevés numériques soutenus financièrement par l’Etat (Direction régionale des affaires culturelles), la Région Sud et le Département de Vaucluse.

Où en sommes-nous ?

Avant la fin de l’année la mise en sécurité du bâtiment, la restauration et la mise en valeur de la façade occidentale et du retour sud : chapelle et église Saint-Pierre ; la façade orientale, la reprise du beffroi, la fonte de trois nouvelles cloches, la dépose et repose du retable maître-autel en bois doré, sa restauration ainsi que celle des intérieurs et des décors du chœur et de l’abside auront été opérés. Une découverte a été faite sur la façade orientale. Lors des travaux de purge des anciens enduits, une baie bouchée, à une date inconnue, a été redécouverte. Cette baie axiale toujours de style Roman apportait de la lumière au chœur.

Hypothèse de restitution des colonnes de la baie axiale du chevet

Fonte et démoulage des cloches

Dans le cadre de la restauration de l’église Notre-Dame et Saint-Véran, ancienne cathédrale de Cavaillon, dont les parties les plus anciennes remontent au XIIe siècle, la Ville a coulé en direct deux nouvelles cloches vendredi 18 juin dernier avec leur démoulage le jour suivant. L’une de 580 kg pour un diamètre de 992mn propose une note Sol3. La deuxième de 935mm pour 485kg une note Lab3. Cette année, le beffroi de la cathédrale retrouvera ses cinq cloches autrefois démontées puis fondues à la Révolution française.

Ce qui est programmé

Bientôt, entre 2021 et 2222, il sera question de la restauration de la nef et des chapelles ainsi que des couvertures et des murs gouttereaux. Egalement la grande baie au-dessus de la porte de la façade occidentale recevra un vitrail contemporain dessiné par l’architecte en charge du projet et dont la réalisation sera confiée à un maître-verrier.

Des traces de l’être suprême…

Lors des opérations de mise en valeur une inscription figurant au-dessus du portail d’entrée et datant de la Révolution française a été mise au jour et restituée : ‘Le peuple français reconnaît l’Être suprême et l’immortalité de l’âme.’ Le décret date du18 floréal an 2 (7 mai 1794) de la République Une et indivisible. Le culte de l’être suprême n’était pas une religion, comme le mentionne le Décret du 18 floréal an II, mais un ensemble de fêtes destinées à la demande du peuple, à lui faire prendre conscience qu’il est souverain dans son pays.

Ce culte a été imposé dans le climat d’insécurité qui était celui de la Terreur. Il marque une rupture avec la déchristianisation qui a accompagné la Révolution française et la tentative des Hébertistes d’imposer le culte de la raison. Robespierre, déiste, veut mettre fin à l’athéisme militant des révolutionnaires et unifier les Français autour d’un culte commun. Ce culte se voulait une expression des idéaux des Lumières : opposition à l’Église catholique, volonté de trouver une forme de vie apaisée entre protestants, volonté de faire maîtriser les religions par l’État.

Le groupe cathédral

Au XIe siècle, le groupe cathédral de Cavaillon comprenait deux lieux de culte, une église majeure dédiée à la Vierge et une seconde église, consacrée à saint-Pierre, qui a totalement disparue à l’exception du mur nord de la nef accolée au mur sud du cloître et donnant sur une aire de jeu d’une école maternelle. L’église majeure sera reconstruite en conservant une partie de l’ancienne façade ouest. L’édifice est dédié à la Vierge marie et à Saint-Véran, évêque de Cavaillon et patron des bergers.
M.H.


Collisions au pont Saint Bénezet : SOS patrimoine en danger

Avignon fête ses 25 ans d’inscription au Patrimoine mondial de l’Unesco (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture) jeudi 10, vendredi 11 et samedi 12 juin. Quatre temps forts rythmeront cette célébration au gré de colloque et conférences scientifiques : ‘Les habitants des villes du patrimoine mondial : attachement patrimonial et discours du quotidien’ ; une conférence-débat ‘Réhabilitation du patrimoine et développement durable’, les deux thèmes seront traités en salle du Conclave au Palais des papes d’Avignon. La pose d’une plaque commémorative de cette inscription aura également lieu place du Palais des papes et des balades ‘patrimoine mondial’ seront organisées.

Les inscriptions pour le colloque scientifique, la conférence-débat et les ballades sont libres d’accès cependant leur réservation, par formulaire d’inscription, est obligatoire ici ou par courriel ici. Le programme détaillé est accessible ici.

Ces temps forts sont organisés par la Ville d’Avignon, l’Université et le Festival d’Avignon, le Conseil international des monuments et des Sites-Icomos-France et l’association des Biens français du patrimoine mondial, sous le patronage de la Commission française de l’Unesco.
M.H.


Collisions au pont Saint Bénezet : SOS patrimoine en danger

Le Théâtre antique d’Orange a besoin de vous ! Le monument phare est en lice pour devenir « Le monument préféré des Français » qui fait son grand retour sur France 3 à l’occasion des 38e journées européennes du patrimoine. Stéphane Bern invite à partir en voyage sur les routes de France à la découverte de la richesse du patrimoine culturel, architectural et historique de notre pays. 

Nouveauté cette année : vous pouvez voter pour choisir le monument qui représentera votre région. Pour la Région Sud, le théâtre antique est en compétition directe avec le centre de la Vieille charité à Marseille et la Villa Kérylos à Beaulieu-sur-Mer. Les 14 monuments qui auront fait l’objet de vos choix seront ensuite soumis au vote du public. Vous découvrirez le classement et le monument préféré des français 2021 lors de l’émission.

Pour voter en faveur du Théâtre antique d’Orange jusqu’au 11 juin : cliquez ici.

L.M

https://echodumardi.com/tag/patrimoine/page/8/   1/1