23 novembre 2024 |

Ecrit par le 23 novembre 2024

Avignon : au cœur de Passerelle, le garage solidaire qui vient en aide aux personnes en difficulté

Créée il y a déjà plus de 40 ans, l’association Passerelle poursuit son objectif de venir en aide et proposer des solutions aux différents publics qu’elle reçoit : hébergement d’urgence pour les sans-abris, accueil pour les demandeurs d’asile, insertion professionnelle à travers des chantiers d’intérêt général mais aussi aide à la mobilité à travers la gestion de la plateforme « jebougeenvaucluse.fr » et la création d’un garage social et solidaire. Ce lieu qui se trouve au 59 avenue de la Synagogue, à Avignon, a une double fonction mais un seul objectif : louer des véhicules ou proposer des réparations des véhicules à des personnes en difficulté financière afin de leur offrir un meilleur accès à l’insertion professionnelle.

Si vous êtes d’Avignon, vous êtes forcément passé devant ou à côté. Le garage solidaire de « Passerelle » est situé au fond du parking des italiens, le lieu de stationnement le plus fréquenté de la cité papale, à quelques mètres des nombreuses voitures qui viennent chaque jour se garer à cet emplacement gratuit.
Une caractéristique qui correspond parfaitement aux valeurs de l’association Passerelle qui a installé cet espace pour répondre à toutes les demandes de mobilités liées à l’insertion professionnelle et offrir une aide aux personnes en difficultés, envoyés par les référents socio-professionnels.

L’association Passerelle, une histoire de valeurs avant tout
Fraternité, solidarité et entraide. Ce sont ces maitres mots qui ont accompagné la démarche des prêtres Christian Bezol, André Allemant et Paul Dejardin lorsqu’ils décident d’accueillir des personnes démunis dans leur presbytère de l’île de la Barthelasse en 1980. De cet engagement qu’ils poursuivront tout au long de leurs vies, naitra quatre ans plus tard, en 1984, l’association Passerelle qui compte aujourd’hui plus de 40 salariés permanents, 40 emplois en insertion et plus de 900 personnes accueillies et accompagnées chaque année.

Si la structure a considérablement grandi, l’ADN et les valeurs de « Passerelle » restent exactement les mêmes qu’à sa création. Née pour apporter un accompagnement aux personnes en difficulté l’association n’a cessé au cours de ses quarante dernières années de s’accroitre et de diversifier ses activités. Actuellement, Passerelle ce sont 70 places d’hébergement et 116 places au centre d’accueil des demandeurs d’asile. Un accueil puis un accompagnement vers l’autonomie, c’est là tout le leitmotiv de la structure vauclusienne.

Fondée en 1984, l’association Passerelle compte aujourd’hui plus de 40 salariés permanents, 40 emplois en insertion et plus de 900 personnes accueillies et accompagnées chaque année.

« On s’est développé sur plusieurs axes, on répond aux besoins évolutifs des différents publics. Aujourd’hui Passerelle c’est de l’hébergement avec un service hébergement et logement qui se trouve à Saint-Jean, de la protection internationale avec un centre d’accueil des demandeurs d’asile à Saint-Chamand, de l’aide à l’emploi avec les chantiers d’insertion dans le domaine du bâtiment, des espaces verts etc. et bien sûr de la mobilité avec ce garage solidaire ainsi que notre engagement sur la plateforme jebougenvaucluse.fr » détaille Vincent Dumay, le nouveau directeur de l’association Passerelle.

Comment bénéficier du garage solidaire ?
Pour pouvoir profiter de tous les avantages que propose un garage solidaire comme celui de Passerelle, il faut pouvoir remplir certains critères. Avant tout, il faut être un résident du Vaucluse disposant de faibles ressources financières (déterminé par un référent social) et surtout il faut être en parcours d’insertion socio-professionnelle afin de justifier cette aide à la mobilité.
Une démarche qui a donc une portée territoriale et qui est soutenu financièrement par plusieurs aides extérieures comme l’explique le directeur Vincent Dumay « au niveau des aides financières, on a des financements d’Etat, des financements de la Région Sud et puis une implication assez importante du Département du Vaucluse qui nous soutient dans plusieurs de nos démarches ».

« Une implication assez importante du Département du Vaucluse qui nous soutient dans plusieurs de nos démarches ».

Vincent Dumay, directeur de Passerelle

Pour pouvoir guider au mieux le flux et l’accompagnement du public accueilli, le travail des salariés de Passerelle est guidé par un mot clé : l’orientation. Les personnes qui bénéficient  de l’aide à la mobilité et du garage solidaire sont ainsi guidés via un référent social et doivent adhérer à l’association pour pouvoir accéder aux avantages du garage.
Ces référents sociaux sont en majorité des acteurs institutionnels du territoire mais aussi des conseillers France Travail, des conseillers de la Mission Locale ou les instances sociales du département. Ils sont informés régulièrement des services et des offres que propose Passerelle ainsi que les nouveautés mises en place via un abonnement à une newsletter de la Plateforme Mobilité « Je Bouge En Vaucluse ».
Une fourniture d’informations indispensables dont est responsable Dimitri Schaller, coordinateur de la plateforme « jebougeenvaucluse.fr » qui détaille sa mission : « Notre première mission est d’informer toutes les personnes en parcours emploi, en parcours formation départementale afin de les orienter vers une mobilité autonome en leur proposant des solutions concrètes via notre garage solidaire et Mobil’ins, notre service mobilité ».

« On est une sorte de guichet unique. »

Dimitri Schaller, coordinateur de la plateforme « jebougeenvaucluse.fr »

A chaque problème, une solution
Chez Passerelle, chaque problème a sa solution. C’est bien d’ailleurs parce que chaque personne a un profil différent que l’orientation est primordiale comme le précise Dimitri : « On reçoit les orientations des référents socio professionnels et en fonction des soucis de mobilité, on propose des solutions : la personne qui n’a pas de moyen de locomotion pour l’emploi, on l’oriente vers la mise à disposition de véhicules, celle qui a un véhicule en panne, on la dirige vers le garage solidaire, celle qui a un souci de permis, on la guide vers le conseiller en mobilité, c’est comme ça qu’on fonctionne, on est une sorte de guichet unique. »

De gauche à droite : Karim Haouache, responsable du service Mobil’ins et du garage Passerelle, Vincent Dumay, directeur de l’association Passerelle, et Dimitri Schaller, coordinateur de la plateforme « jebougeenvaucluse.fr ».

« Jebougeenvaucluse » la plateforme clé de l’orientation en mobilité
Pour mener à bien la mission d’offrir une chance de mobilité à chaque vauclusien et lever les freins de l’accès à l’emploi et à la formation, le Conseil Départemental de Vaucluse s’est associé aux 2 acteurs de la mobilité sur le territoire : Passerelle et Roulez Mob’ilité.
De cette collaboration est né la création de la plateforme « jebougeenvaucluse.fr ». Un site d’accueil, de conseil et d’accompagnement sur les solutions de mobilités sur le département qui est régulièrement alimenté par de nouvelles informations, dispositifs et mises à jour sur ce qui est possible, notamment chez Passerelle.
Cet outil est la véritable clé de voute du travail d’orientation qu’effectue l’association et le canal de communication principal entre elle et les référents socio-professionnels. « Sur le site internet de la plateforme, on a créé un espace dédié pour les prescripteurs (les professionnels, les conseillers pour l’emploi et les assistants sociaux) » argumente Dimitri Schaller avant de préciser « en 2023, via jebougeenvaucluse.fr on a eu plus de 3800 visites avec au final 1259 orientations vers un outil de mobilité solidaire et 1537 personnes qui ont bénéficié d’une solution de mobilité sur le département. Le travail de cette plateforme est donc essentiel pour beaucoup ».

« Ce que l’on fait ici, c’est de permettre aux personnes en situation précaire d’avoir à disposition un moyen de mobilité pour aller au travail. »

Karim Haouache, responsable du service Mobil’ins de Passerelle

Un garage presque comme les autres
Engagée sur la partie service d’aide à la mobilité des personnes vulnérables depuis 1997, l’association Passerelle a installé ce garage solidaire afin d’offrir des moyens et des solutions de mobilités aux publics précaires notamment en vue de faciliter leur insertion professionnelle. D’apparence, ce lieu a tout d’un garage conventionnel. Equipements complets et mécaniciens professionnels qui travaillent toute la journée sur l’entretien et la réparation de véhicules, rien ne peut laisser présager le caractère singulier de cet espace.

Ce qui diverge d’un garage habituel, ce sont les profils des bénéficiaires et les tarifs proposés : « Ce que l’on fait ici, c’est de permettre aux personnes en situation précaire recensées notamment à travers notre plateforme d’avoir à disposition un moyen de mobilité pour aller au travail. Cette offre passe par la réparation ou l’entretien de leurs véhicules s’ils en possèdent un ou bien à travers la location d’un véhicule ou d’un deux roues, le tout à des tarifs adaptés » explique Karim Haouache, responsable du service Mobil’ins de Passerelle, qui comprend le garage solidaire, la mise à disposition de véhicules mais aussi le dispositif ‘Seniors Mobiles’ qui est le transport de personnes de plus de 60 ans à faibles revenus.

Des offres de réparations et de locations adaptés au public
Pour cet ancien responsable d’un service après-vente en concession automobile, il est toujours apparu comme primordial de garantir un service de qualité en ce qui concerne les réparations des véhicules tout en respectant les budgets limités des bénéficiaires. « Ici au garage solidaire, on fait un devis de réparation et on estime dans un premier temps si le véhicule est réparable ou pas car souvent ce sont des vieilles voitures qui sont à la limite. Suite au devis, on demande 30% d’acompte si la réparation est possible. Nous proposons aussi des facilités de paiement jusqu’à 10 fois 100€, la main d’œuvre est à 35€/heure et les pièces sont à prix coûtant » ajoute Karim Haouache.

Ces tarifs adaptés au public que Passerelle accueille sont l’essence même des valeurs défendues par l’association et permettent surtout aux bénéficiaires de retrouver un accès au monde professionnel sans se mettre en difficultés financières. Une aide qui offre un renouveau à des véhicules anciens et un nouveau départ à leurs propriétaires « en passant par le garage solidaire, les véhicules qui ont jusqu’à 10, 15 ou même 20 ans vont être remis en état petit à petit et cela permet aux personnes d’éviter de racheter une voiture. L’année dernière on a pu effectuer plus de 216 réparations bénéficiaires » conclut le responsable du garage.

« Retrouver un accès au monde professionnel sans se mettre en difficultés financières. »

La partie réparations n’est cependant pas la seule offre que propose le garage solidaire de Passerelle. La structure a également mis en place un service de location de véhicules qui permet à toutes les personnes accueillies de pouvoir se rendre sur leurs lieux de travail. Une mise à disposition qui s’accompagne de tarifs particulièrement attractifs qui séduit de plus en plus de bénéficiaires de Passerelle : « en 2023 on a eu 85 bénéficiaires de la mise à disposition de véhicules » annonce fièrement Karim Haouache « C’est un système locatif donc on calcule les kilomètres que la personne doit faire dans la journée, une information que l’on a grâce à la plateforme d’orientation et ensuite on détermine les modalités d’utilisation et de paiement selon le profil de la personne ».

Aujourd’hui, le garage solidaire de Passerelle met à disposition 17 véhicules, 14 scooters, 2 vélos électriques et 6 vélos traditionnels disponibles. Un panel très varié qui s’adapte à tous les besoins et à tous les publics, toujours dans un souci de garantir un accès économique abordable à ceux qui en bénéficient « le système tarifaire c’est 5€ d’adhésion pour l’association, 5€ par jour pour la location des voitures, 2,50€ par jour pour les scooters et 1,50€ pour les vélos. Le tout est régi par des contrats de 14 jours renouvelables sur une durée de trois mois maximum » précise Vincent Dumay, le président de l’association.

Le garage Passerelle, un lieu de vie, de travail et de formation
Si le garage solidaire de Passerelle est là pour venir en aide et apporter une plus-value associative, il n’en reste pas moins un lieu de vie et de formation pour le personnel et les bénévoles de Passerelle. Mustapha Dahmani est le chef d’atelier du garage Passerelle. Dans la mécanique depuis ses 16 ans, il a travaillé et dirigé des garages dans de groupes comme Midas, Mass Auto Pneu ou Best Drive où il a fait ses armes.

C’est après un licenciement économique que ce vauclusien qui souhaitait rester dans le même circuit s’oriente vers Passerelle « ils cherchaient quelqu’un pour diriger l’atelier et il se trouve qu’à ce moment de ma vie, je voulais m’engager dans une cause sociale, me sentir plus utile donc j’ai fait d’une pierre deux coups » sourit-il.

Je voulais m’engager dans une cause sociale, me sentir plus utile. »

Mustapha Dahmani, chef d’atelier du garage Passerelle

Garant de la qualité des réparations du garage Passerelle, Mustapha s’implique sur chaque véhicule avec minutie. Un souci du détail d’autant plus important pour lui qu’il connait l’importance pour les bénéficiaires d’avoir un véhicule sécuritaire pour se rendre au travail « C’est une approche totalement différente pour moi, je travaille pour que les gens subviennent à leurs besoins, ils ont besoin de nous, on n’est pas là pour faire de l’argent c’est vraiment de l’humain » ajoute-t-il fièrement.

Pour œuvrer sur tous ces véhicules qui abondent chaque jour, Mustapha Dahmani n’est pas seul. Il dirige un groupe constitué de plusieurs personnes en formation et de jeunes en voie d’insertion professionnelle, une approche éducative qu’a déjà expérimenté celui qui manage la section depuis novembre 2022 « j’ai eu plusieurs alternants dans mes anciens ateliers je suis habitué. Les garçons qui viennent apprendre ici sont adorables, à l’écoute, il suffit juste de les orienter, de leur donner de la confiance et des responsabilités, ce sont des jeunes volontaires qui sont loin des clichés que l’on peut imaginer. »

Un véritable lieu de formation

Le garage Passerelle n’est donc plus seulement un lieu de travail et de vie mais bien un véritable centre de formation. Un aspect fondamental qui colle parfaitement avec ce que souhaite développer l’association à savoir créer du lien social et offrir une chance à tous les habitants du territoire vauclusien « c’est un double travail pour moi mais chaque matin je me lève heureux et je suis content de venir travailler ici avec toutes les personnes qui œuvrent pour Passerelle, vous aidez quelqu’un à aller au travail, vous aidez un jeune qui demain trouvera un travail qui lui plait, j’ai l’impression de servir à quelque chose, de défendre des valeurs et c’est ce qui résume le mieux la mentalité de des hommes et femmes qui sont engagés ici » conclut Mustapha Dahmani.


Avignon : au cœur de Passerelle, le garage solidaire qui vient en aide aux personnes en difficulté

Des anciens de Siniat rejoints par d’autres professionnels de tous les horizons ont créé ‘Loger Jeunes Vaucluse’ (LJV) une asso qui se bouge contre le mal logement depuis plus de 20 ans. ‘Nous logeons dignement des jeunes en difficulté pour un nouveau départ dans la vie.’ La structure vient de lancer un financement participatif à hauteur de 50 000€ sur ‘Les petites pierres’ afin de boucler le budget de réhabilitation de la maison Flammarion à Avignon. On vous dit tout.

Il s’agit d’une maison, située 5 impasse Flammarion à Avignon, laissée à l’abandon qui bientôt renaîtra de ses tags. D’ailleurs les travaux ont déjà commencé. La propriété, acquise par la Ville, va faire l’objet d’une importante réhabilitation d’où émergeront 5 appartements avec des espaces communs dont un jardin partagé. La promesse ? En faire un lieu de vie. Et demain ? L’asso espère bien passer à la vitesse supérieure en construisant un bâtiment écoresponsable avoisinant le zéro charges, dans un écoquartier ce serait vraiment parfait.

La Maison partagée Flammarion
«Nous venons de lancer des travaux d’envergure dans une ancienne maison pour en faire un lieu de vie partagée,» relate Christian Lauvin, président de Loger Jeunes Vaucluse et ancien responsable d’usines en Europe du nord de Lafarge plâtre (devenu Siniat) à la tête d’une structure qui loge actuellement plus de 50 jeunes (27 adultes et 13 petits enfants). « 70% des personnes que nous logeons sont des femmes seules avec enfants, précise Corinne Bourdeau, administratrice au sein de l’association et ancien directeur juridique de Lafarge plâtre. Depuis les années 2000, l’association aura a prêté main forte à plus d’une centaine de personnes.

Une acquisition de la Ville d’Avignon
La maison Flammarion a ainsi été mise à disposition de Loger Jeunes Vaucluse dans le cadre d’un bail à réhabilitation de 32 ans au loyer symbolique de 1€. En contrepartie ? LJV réalise les travaux à sa charge et la Ville récupérera une maison en bon état à l’issue du bail. Les travaux seront réalisés via des artisans locaux employant, eux aussi, des personnes en insertion professionnelle. Au terme des 32 ans ? La Ville pourra récupérer son bien qui aura été entièrement restauré et entretenu tout au long de ces années.

A plusieurs ont est plus forts
Trois associations travaillent ensemble sur ce projet. Habitat alternatif social (Has), conduira l’accompagnement social ; la Mission locale Jeunes Grand Avignon (MLJGA) animera les parcours professionnels ; tandis que Loger Jeunes Vaucluse réhabilite la maison et créé 5 logements individuels dévolus aux 18 à 30 ans, seuls ou en couple avec un ou plusieurs enfants en bas-âge. Le plus important ? Que chacun soit porteur d’un projet de développement personnel. Les personnes aidées restent environ 3 ans, parfois plus, parfois moins «Nous laissons le temps aux personnes de se reconstruire, temporise Christina Lauvin, président de Loger jeunes Vaucluse, mais les personnes ne s’éternisent pas car elles sont encadrées et retrouvent vite leur chemin, ce petit ‘coup à l’étrier’ fonctionne très bien.»

Un ancien squat préempté par la Ville pour une future renaissance

Rompre le cercle infernal  
L’urgence ? «C’est de rompre le cercle infernal : Pas de logement pas de travail, pas de travail pas de logement », s’indigne Christian Lauvin. Et ce sera fait avec La maison Flammarion qui  se trouve aux alentours de la préfecture de Vaucluse site Chabran, à 10 mn à pied du centre historique et à 300m des arrêts de bus, relève Corinne Bourdeau. L’emplacement est important car il doit permettre aux personnes de pouvoir se déplacer par les transports en commun car leurs ressources ne leur permettent pas d’accéder à la voiture. Il faut donc que le lieu d’habitation soit central.» «Le bâtiment est situé sur un terrain de 730m² outre le jardin il comportera un potager partagé, souligne Christian Lauvin. Nous allons créer un accès véhicule par l’impasse Flammarion et un accès piéton avenue de Saint-Jean, à 10mn à pied du centre historique d’Avignon et à 300m des arrêts de bus. Nous assurons le suivi et le gros entretien des logements.»

Qui désigne les futurs habitants et qui les coache ?
Les futurs occupants de la Maison Flammarion sont désignés par la Mission Locale d’Avignon et le SIAO 84 (Service Intégré d’Accueil et d’Orientation du Vaucluse). HAS accueille les jeunes retenus dans la maison Flammarion –via une convention d’occupation- et assure leur accompagnement social : aide aux démarches diverses ; aide à gérer sa santé et son budget ; installation dans le logement et suivi ; éducation à la vie sociale notamment en animant des actions communes au sein de la maison.  Parallèlement, la Mission Locale prend en charge l’accompagnement pour la recherche et l’inscription aux formations, puis l’obtention d’un emploi.

Une charte de vie communautaire
«Elle sera établie et un encadrement d’animation sera assuré par un service civique, détaille Corinne Bourdeau. L’objectif est de permettre aux jeunes d’atteindre leur pleine autonomie (sociale et professionnelle) en trois ans environ. Cette prise d’autonomie se concrétisera par l’accès à un nouveau logement. Le logement de Flammarion ainsi libéré permet à un nouveau jeune porteur d’un projet de développement personnel de s’y installer.»
Une convention tripartite : Loger Jeunes Vaucluse- Habitat Alternatif Social et la Mission locale Jeunes Grand Avignon définit le mode de fonctionnement du volet social.

Sobriété et performances énergétiques
L’ambition de ces anciens de Siniat ? La sobriété énergétique du bâtiment et ses performances écologiques ainsi, le projet vise le BBC Réno (Bâtiment Basse Consommation Rénovation). Pourquoi ? «Pour réduire autant que possible le reste à charge des jeunes locataires par la réduction des consommations : chauffage, refroidissement et eau chaude sanitaire», précise Christian Lauvin. L’ensemble du bâtiment est à reprendre entièrement : toiture et gros œuvre, menuiseries extérieures et intérieures, isolation, chauffage par pompe à chaleur et panneaux dual (solaire et photovoltaïque), aménagements intérieurs, etc… Les travaux devraient durer environ 9 mois et les premiers occupants arriver au dernier trimestre 2022.

Un projet en avance sur son temps
La maison Flammarion propose 5 logements dont 1T2 de 48m2 en rez-de chaussée  4 T1 bis de 28, 29, 30 et 27 m2 à l’étage dont deux en duplex, ainsi que des locaux communs : pièce de détente, remises et local technique, le tout pour une surface habitable totale de 162m² (surface utile 166m²). Le chauffage –par plancher chauffant- ainsi que le refroidissement du bâti et l’eau chaude sanitaire se font via la pompe à chaleur et l’énergie solaire thermique –grâce à des panneaux dual –panneaux photovoltaïques hybrides- et la récupération de chaleur via les eaux grises. Passerelle et Tapaj interviendront pour les aménagements intérieurs et du jardin. Les acteurs du projets sont l’architecte Bastien Richard et le maître d’œuvre Frédéric Passet pour Loger Jeunes Vaucluse.

Les travaux ont commencé pour une livraison de 5 logements prévue dernier trimestre 2022

Le coût du chantier
Le coût de l’investissement est estimé à 475 000€ TTC, financé en partie par des subventions publiques comme :
L’Etat via la DDT (Direction Départementale des Territoires) auprès de qui l’association a sollicité un PLAI (Prêt locatif aidé d’intégration) et un PLAI adapté ;
Le Grand-Avignon dans le cadre du PLH (Plan Local de l’Habitat) ;
La Région PACA dans le cadre du CRET (Contrats Régionaux d’Équilibre Territorial) ;
Et enfin le Département du Vaucluse dans le cadre du Plan Départemental de l’Habitat (PDH).
Le solde est assuré par un emprunt auprès de la Caisse des Dépôts et Consignations, des contributions au titre du mécénat privé que LJV souhaite développer et un soutien de la Fondation Abbé Pierre et les fonds propres de LJV issu des dons et cotisations des adhérents.

Le financement
Le financement du projet est assuré par un ensemble de subventions publiques (Etat, Région, Département, Grand Avignon), d’un prêt bancaire de la Caisse des Dépôts et Consignations et des aides de différentes fondations, la Fondation Abbé Pierre, la Fondation Vinci, la Fondation du Crédit agricole, la Fondation de la Caisse d’Epargne et les dons et cotisations des adhérents et sympathisants de LJV.

Besoin d’un coup de pouce
«Mais ces financements sont loin de couvrir l’ensemble du projet dont le budget s’élève à 475 000 € TTC. Il reste à ce jour 50 000 € TTC à financer pour équilibrer », relate Christian Lauvin. Ainsi, Loger Jeunes Vaucluse recherche un financement participatif de 10 000 € par le biais d’un appel à dons. Si ce montant est atteint il pourra être doublé grâce à l’abondement de Somfy (domotique) via le site des «Petites Pierres». La campagne de 90 jours est d’ores et déjà entamée et devrait se clore se le 9 juin.
Vous souhaitez participer à la campagne de financement ? C’est ici.

Les réalisations de Loger Jeunes Vaucluse
«En 20 ans d’existence, LJV a réhabilité 21 logements locatifs sociaux occupés aujourd’hui par une cinquantaine de jeunes, détaille Christian Lauvin. Parmi ces réalisations, la réhabilitation du petit immeuble intramuros, 41 rue Carreterie à Avignon en 2016-2017 pour y créer 4 studios a reçu le prix 2018 du bâtiment durable de Vaucluse. Deux entreprises d’insertion accompagnent LJV depuis de nombreuses années sur tous les chantiers : Passerelle et Tapaj. Depuis vingt ans, l’accompagnement social assuré par Api Provence ou HAS (Habitat Alternatif Social) a permis à plus d’une centaine de jeunes de reprendre confiance en eux et de développer l’énergie nécessaire à la mise en place de leur projets personnels.»

Première pierre
Les travaux ont été lancés par Christian Lauvin en présence de Cécile Helle maire d’Avignon, Christian Pons président de la fédération du bâtiment et des travaux publics de Vaucluse, Corinne Testut Robert vice-présidente du Conseil départemental de Vaucluse ; Pierre-Roger Gontard adjoint au maire ainsi que les partenaires du projet de réhabilitation.

Le bail à réhabilitation, un outil extraordinaire ignoré les particuliers
«Avignon recèle de nombreux immeubles inoccupés et surtout peu entretenus, constate Corinne Bourdeau. Les propriétaires vivent dedans sans, pour autant, pouvoir y faire des travaux. Or il s’agit d’un capital ! Par le biais du bail à réhabilitation –de 12 ans minimum et au-delà selon le souhait du bailleur -, le propriétaire retrouve un bien rénové. Loué à l’association, certes à un loyer modique –Ils sont souvent égaux à l’APL –Aide personnalisée au logement-, le propriétaire retrouve 12 ans après un bâtiment rénové tout ou en partie et libre de toute occupation. De plus, nous proposons souvent d’accompagner les propriétaires à la réhabilitation de leur propre logement, pour le montage des dossiers destinés à l’Agence nationale pour la réhabilitation de l’habitat (Anah).»

L’association Loger Jeunes Vauclusiens, créée en 2000 compte plus d’une cinquantaine d’adhérents et une dizaine de membres actifs.
Christian Lauvin président de l’association ancien responsable de groupes d’usines en Europe du Nord
et Corinne Bourdeau administratrice et ancien directeur juridique de la société Lafarge devenue Siniat

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