3 juillet 2024 |

Ecrit par le 3 juillet 2024

Avignon : les offices du tourisme de la région au palais des papes

L’Assemblée générale de la Fédération Régionale des Offices de Tourisme Provence-Alpes-Côte d’Azur (FR.OT Sud) vient de se réunir à Avignon.
Durant cette assemblée, qui s’est déroulée au centre des congrès du palais des papes, le président Christian Mourisard est revenu sur les points importants concernant ce réseau des offices de tourisme en Région Sud, le bilan des actions et financier 2023 et le plan d’actions 2024 de la Fédération, ainsi que le renouvellement du conseil d’administration et du président (voir la liste à la fin).

La place des OT dans la région
Les offices du tourisme dans la région, c’est 113 sièges d’office du tourisme pour une trentaine dans le Vaucluse et 250 bureaux d’informations touristiques sur la région. Au niveau national, le nombre d’OT est de 1040, une concentration qui s’élève donc à 10,8 % dans la région SUD.
L’enquête Touristique Régionale de 2022 montre que près d’un touriste sur deux utilise encore les services d’un OT.
En Provence-Alpes-Côte d’Azur, le budget médian des Offices de tourisme est de 910 000€, bien au-dessus de la médiane nationale de 565 000€. La taxe de séjour y représente 43,8% des ressources, contre 16,45% au niveau national. Cette taxe, trois fois plus élevée dans la Région Sud, impacte directement la subvention par habitant, qui est de 4,34€, comparée à 7,94€ au niveau national.

On dénombre 113 sièges d’office du tourisme dans la région Sud dont plus d’une trentaine dans le Vaucluse.

Les actions en 2023
La Fédération Régionale, en construisant son plan d’actions pour 2023, s’est basée sur les travaux de la commission prospective d’ADN Tourisme réalisés entre 2020 et 2023. ADN tourisme, c’est le regroupement des trois fédérations historiques des acteurs institutionnels du tourisme, Offices de Tourisme de France, Tourisme & Territoires et Destination Régions.
En 2023, la Fédération régionale des offices de tourisme Paca a renforcé son offre de service en créant des parcours d’accompagnement qui prennent en compte divers impacts directs sur les métiers, tels que le changement climatique, l’implication de la population, les évolutions sociétales et économiques, ainsi que l’arrivée de l’intelligence artificielle.
De nombreux rendez-vous réseau ont eu lieu pendant l’année 2023, mis en place par une chargée de mission Transition Durable des Destinations. Dans ces animations de réseau, on peut prendre en compte : les blabla FR.OT, les webinaires Œil de l’expert et les journées thématiques sur l’hospitalité, la qualité, la prospective.
Par ailleurs, durant la même année, l’accent a également été mis sur la création de « La Fabrik des compétences tourisme by Région Sud », une plateforme de formation en ligne visant à renforcer les compétences des professionnels du tourisme dans les domaines du digital, de l’I.A, de la transition durable, du tourisme d’affaires et de l’accueil des clientèles étrangères. Ce projet a été soutenu financièrement par la Région Sud, la DREETS PACA, l’ADEME PACA.

Le label
FR.OT Sud a suivi les évolutions du référentiel de classement des communes touristiques classées comme stations. Pour obtenir ce classement, une commune doit disposer d’un Office de Tourisme de catégorie I et portant la marque Qualité Tourisme. Cette marque, que le ministère du tourisme a récemment transformée en label « Destination d’Excellence », évolue en intégrant de nouveaux critères écoresponsables, d’accessibilité et de gestion des flux pour se conformer aux exigences de la loi « climat et résilience ». Atout France prend en charge la gestion des labels « Destination d’Excellence » et « Tourisme et Handicap », tandis qu’ADN Tourisme continue d’animer ces labels et de les relayer au niveau régional auprès de leurs réseaux.

Pour 2024
Pour cette nouvelle année, la FR.OT Sud a pour objectif : une gouvernance renouvelée et engagée, afin d’élaborer un plan d’actions participatif, ainsi que des partenariats renforcés avec l’enseignement universitaire, l’UTLN et l’ESCAET.
Il y a une réelle volonté de maintenir une proximité avec les acteurs du territoire, pour assurer la continuité de la collaboration fructueuse entre l’Office de Tourisme et sa collectivité de tutelle, permettant ainsi de renforcer l’implication des acteurs locaux et de promouvoir un tourisme durable et responsable.

Elections du conseil d’administration FR.OT Région Sud mandat 2024 – 2027 :
• Président : Christian Mourisard, président délégué ADN Tourisme,
• Président délégué : Victor Berenguel, maire de Savines-Le-Lac, conseiller communautaire élu à l’office de tourisme Serre-Ponçon (Hautes-Alpes)
• Vice-président : Jérôme Busnel, président de l’OT de Roquebrune Sur Argens (Var)
• Vice-président : Eric Bruxelle, président de l’OTC Pays des Sorgues Mont de Vaucluse (Vaucluse)
• Secrétaire général : Maxime Tissot, directeur office de tourisme et des congrès de Marseille (Bouches-Du-Rhône)
• Secrétaire adjointe : Véronique Decombis, Présidente OT Istres (Bouches-du-Rhône)
• Trésorier : Florian Raoux, directeur OT Sainte Maxime (Var)
• Trésorier adjointe : Marie Garcin Zeiter, directrice office de tourisme Communautaire Menton Riviera et Merveilles (Alpes-Maritimes)
• Assesseur : Cécile Wiertwelski, directrice avignon tourisme, (Vaucluse)
• Assesseur : Sébastien Lafon, directeur office de tourisme grimaud (Var)
Ont été renouvelé dans leur mandat Christian Mourisard, Victor Berenguel, Jérôme Busnel, Maxime Tissot, Florian Raoux.

Sarah Ripert & L.G.


Avignon : les offices du tourisme de la région au palais des papes

Un grand événement se prépare ce samedi sur la scène du Palais des Papes. Mais quel donc cet événement qui réussit à rassembler tant de monde sans têtes d’affiche ?

Non, le festival d’Avignon, n’ a pas été avancé, il commencera bien le 29 juin. Cependant la Cour d’Honneur du Palais des Papes recevra 1900 spectateurs ( le spectacle affiche à priori complet mais on peut encore tenter sa chance) et il n’y aura pas moins de 400 intervenants sur le plateau

Mais quel donc cet événement qui réussit à rassembler tant de monde sans têtes d’affiche ? C’est Dempop’s un événement qui réunit les enfants du dispositif Démos et la Maîtrise de l’Opéra d’Avignon.

Démos, un projet de territoire inclusif et émancipateur

Ce dispositif initié depuis 2010 au niveau national est destiné à des enfants habitant des quartiers relevant de la politique de la ville, afin d’aller là où l’accès à l’éducation artistique et culturelle est rendue difficile en raison de facteurs économiques et sociaux. Démos a pour but d’enrichir le parcours éducatif des enfants, de favoriser la transmission du patrimoine et de contribuer à l’insertion sociale. Grâce à une coopération professionnelle forte entre acteurs de la culture, de l’éducation et du champ social, la musique devient ciment social, facteur émancipateur.

Dans le Vaucluse, Démos s’enrichit d’un compagnonnage avec la Maîtrise Populaire de l’Opéra

Ce projet de l’Opéra Grand Avignon à l’initiative de Frédéric Roels, directeur de l’Opéra

Grand Avignon mené en partenariat avec des écoles situées dans des quartiers politique de la ville a pour objectif de créer une maîtrise en milieu scolaire impliquée sur 3 ans dans plusieurs créations artistiques de l’Opéra. Les écoles impliquées dans le projet sont les écoles Massillargues, Jean-Henri Fabre A, Saint-Jean et Amandier. L’enjeu est de faire entrer les enfants dans le spectacle vivant par l’art lyrique et de les accompagner dans une exploration artistique collective et individuelle. C’est tout naturellement que la Maîtrise a été intégrée au projet Démos.

Démos Provence est né en 2021

L’Orchestre national Avignon-Provence dirigé par la cheffe Débora Waldman ( engagée dans le projet dès le début en 2010 à Paris) a rejoint Démos en 2021 dans le cadre et avec le soutien de la Cité de la musique – Philharmonie de Paris, de La Cité éducative d’Avignon, avec le soutien de la Politique de la Ville du Grand Avignon, de la Caisse d’Allocations Familiales de Vaucluse et du Fonds de dotation Mommessin-Berger, en partenariat avec le Conservatoire à rayonnement régional et l’Opéra du Grand Avignon. Ce projet est coordonné par Isabelle Ronzier. artiste et médiatrice culturelle.

Les établissements scolaires concernés

Les établissements scolaires concernés: Écoles primaires Pierre de Coubertin, Jean-Henri Fabre, Grand Cyprès, Les Olivades, Stuart Mill, La Trillade (1ère et 2e année) et les Collèges Jean Brunet, Anselme Mathieu, Gérard Philippe, Joseph Roumanille (3ème année)

Les Centre sociaux d’Avignon: Centre social ASLC/ Grange d’Orel, Centre social La Fenêtre, Espace social et culturel La Croix des Oiseaux, Espace Pluriel

Démos Avignon-Provence , 3 ans d’immersion dans l’orchestre sous la responsabilité artistique de Débora Waldman, de 2021 à 2024

• 95 enfants instrumentistes répartis en 6 groupes 4 groupes cordes, 1 groupe bois, 1 groupe cuivres, parrainés par les musiciens de l’Orchestre national Avignon-Provence

• 3h30 de pratique instrumentale, vocale, et chorégraphique hebdomadaire, en primaire les deux premières années, au collège la troisième année

• Des ateliers menés en trinôme par deux artistes professionnels et 1 référent social

• Des tuttis toutes les 6 semaines et des stages pendant les vacances scolaires

Pour ces enfants qui ont commencé l’apprentissage en CM2 il s’agit de privilégier l’apprentissage collectif qui favorise à la fois le plaisir, le lien social et la musicalité. Tout en ayant un haut niveau d’exigence que nous aurons l’occasion d’apprécier lors de ce concert prestigieux.

Les 80 enfants de Démos Avignon-Provence et les 150 enfants de la Maîtrise Populaire de l’Opéra Grand Avignon termineront leur troisième et dernière année de pratique instrumentale et vocale avec un concert exceptionnel dans la Cour d’honneur du Palais des Papes à Avignon

Sous la direction musicale de Débora Waldman, ils se produiront sur scène aux côtés des musiciens et musiciennes de l’Orchestre national Avignon-Provence, des chanteurs et chanteuses du Choeur et de la Maîtrise de l’Opéra Grand Avignon ainsi que du baryton Alain Iltis. Ils interpréteront des oeuvres de Mozart, Prokofiev, Britten ainsi que Cantata du compositeur Matteo Franceschini en création mondiale.

A événement exceptionnel, moyens exceptionnels

Claude Morel, vice-président du Grand Avignon délégué aux spectacles vivants,  a  rappelé que le Grand Avignon n’a pas la compétence culture mais la compétence spectacles vivants auxquels ils accordent chaque année 23 millions d’euros  (Opéra, Conservatoire, Orchestre National Avignon Provence entre autres). Dès le début de l’aventure il y a 3 ans ( depuis 12 ans au niveau national) le Grand Avignon a  participé à hauteur de 15000 € chaque année pour le projet Démos. Sur le concert du 15 juin, 50 000€ ont été débloqué afin de bénéficier du prestige et de la technique de la Cour d’Honneur.

Le programme complet

avec Baryton, Alain Iltis

DÉMOS Avignon-Provence coordonné par Isabelle Ronzier sous la direction de Débora Waldman

Maîtrise Populaire de l’Opéra Grand Avignon

Maîtrise de l’Opéra Grand Avignon : responsable, Florence Goyon-Pogemberg

Choeur de l’Opéra Grand Avignon : direction, Alan Woodbridge

Orchestre national Avignon-Provence : Direction musicale, Débora Waldman

Orchestre national Avignon-Provence

Félix Mendelssohn-Bartholdy, Le songe d’une nuit d’été –Intermezzo

Joseph Haydn, Symphonie Le Matin – 1er mouvement

Choeur de l’Opéra Grand Avignon et Orchestre national Avignon-Provence

A cappella Hildegard Von Bingen, O choruscans lux stellarum

Charles Villiers Stanford, The blue bird

Maîtrise de l’Opéra Grand Avignon et Orchestre national Avignon-Provence

Wolfgang Amadeus Mozart, Les Noces de Figaro, Ricevete, O padroncina

Camille Saint-Saëns, Samson et Dalila,Voici le printemps nous apportant des fleurs

Démos Avignon-Provence et Orchestre national Avignon-Provence

Baryton, Alain Iltis

Wolfgang Amadeus Mozart, Les Noces de Figaro,Non più andrai,

Sergueï Prokofiev, Roméo et Juliette La danse des chevaliers

Maîtrise Populaire de l’Opéra Grand Avignon et Orchestre national Avignon-Provence

Benjamin Britten, Le Petit Ramoneur, Night song

Orchestre national Avignon-Provence, Choeur de l’Opéra Grand Avignon, Maîtrise de l’Opéra Grand Avignon, Maîtrise Populaire de l’Opéra Grand Avignon, Démos Avignon-Provence : Cantata

Cantata, une commande de l’Opéra Grand Avignon et de l’Orchestre national Avignon-Provence au compositeur Matteo Franceschini

Le directeur de l’Opéra Grand Avignon , Frédéric Roels a souligné qu’il ne s’agissait pas pour ce jour exceptionnel de jouer seulement des œuvres du répertoire. Il fallait également marquer les esprits par une création. L’Opéra Grand Avignon et  l’Orchestre national Avignon-Provence ont donc passer commande à Matteo Franceschini qui est l’artiste associé en résidence à  l’Opéra Grand Avignon pour les 2 saisons à venir. « Cantata » est une œuvre que nous découvrirons donc en création mondiale, conçue pour mettre en valeur les voix et les instruments : la Maîtrise et l’Orchestre Démos. La démarche de création est tout à fait originale : Les «  mamans » des quartiers ont  participé à des ateliers d’écriture organisés dans les Centres sociaux autour du thème «  Passage de l’ombre à la lumière ». Matteo Franceschini a ensuite puisé dans ces textes. La rencontre entre l’artiste et les enfants a eu lieu le 27 avril à la salle polyvalente de Montfavet pour une première répétition.

Samedi 15 juin 2024, 21h. Concert gratuit sur réservations.  04 90 14 26 40.

https://www.operagrandavignon.fr   Cour d’honneur du Palais des Papes, Avignon.


Avignon : les offices du tourisme de la région au palais des papes

L’association CroissancePlus qui est constitué d’un réseau de plus de 500 entrepreneurs représentant plus de 110 000 emplois cumulés organise du jeudi 4 au samedi 6 avril à Avignon, le spring campus. Cet évènement, sur le thème cette année « j’irai au bout de mes rêves », prend la forme d’un séminaire adapté aux besoins et pratiques des entrepreneurs propose de nombreux débats, ateliers business et networking. L’occasion pour la structure dirigée par Audrey Louail de rappeler sa mission de partage et d’influence et pour les adhérents de débattre autour de leur quotidien avec des intervenants de qualité. Avec en point d’orgue l’intervention de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique.

C’est au centre des congrès du Palais des Papes à Avignon que l’association CroissancePlus organise la 15e édition de son spring campus qui réunit de nombreux entrepreneurs du territoire et de partout ailleurs. L’évènement, débuté jeudi 4 avril se poursuivra jusqu’à demain, samedi 6 avril. Une édition 2024 qui peut compter sur la présence de nombreux intervenants issus du milieu de l’entreprenariat qui viennent partager leurs expériences et leurs ‘conseils’ pour mieux appréhender cette activité au quotidien.

Parmi ces nombreux intervenants, l’animateur et historien Franck Ferrand, la philosophe Gabrielle Halpern, l’apnéiste Guillaume Néry, le médecin anesthésiste-réanimateur, ancien médecin chef du RAID, Matthieu Langlois, la neuropsychologue, directrice de recherches au CNRS et responsable scientifique de l’association Les yeux dans la tête, Sylvie Chokron, le général Dominique Trinquand, expert en relations internationales, Alain Bécoulet, directeur général adjoint science du projet ITER… Et, en ‘guest-star’ Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique dont l’intervention est visible ci-dessous.

Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, lors de son intervention au centre des congrès d’Avignon.Un discours précédé par l’intervention d’Audrey Louail, présidente de CroissancePlus.©CroissancePlus

CroissancePlus un ADN de partage et de développement
La thématique de CroissancePlus sur ce spring campus peut se résumer en une phrase en forme de mantra « J’irai au bout de mes rêves ». Une maxime qu’Audrey Louail, la présidente de l’association rattache directement au métier d’entrepreneur « le rêve est un puissant moteur, c’est la première étape du chemin entrepreneuriale. Nous en tant que structure qui réunit ces faiseurs de rêves, notre but est de les aider à prendre des risques et aller au-delà des obstacles ».

Une mission que cette chef d’entreprise bretonne prend à cœur et dont le succès ne peut résider que dans le partage et la réunion « nous sommes tous des entreprises en croissance et nous avons tous choisis de partager le fruit de la croissance avec nos adhérents car nous sommes convaincus que la réussite entrepreneuriale ne peut être que collective et c’est pour ça que l’association de nos collaborateurs au capital de nos entreprises est juste primordiale » déclare-t-elle.

500 adhérents, tous entrepreneurs comptent déjà parmi les fidèles de CroissancePlus, 100 000 emplois cumulés, 11 milliards de chiffre d’affaires cumulés et plus de 50 rencontres par an, l’association se veut déjà particulièrement active et rassembleuse. Son objectif s’articule autour de deux missions : partager et influencer « notre premier travail est de faire connaitre auprès des services publics les besoins et les enjeux de nos entreprises qui évoluent constamment en fonction des changements économiques et notre deuxième tâche consiste à effectuer de la communication interne afin de grandir ensemble et trouver des solutions à chaque problématique entrepreneuriale peu importe la taille de l’entreprise » ajoute Audrey Louail.

Inspirer le business model, le leitmotiv du spring campus 2024
Chaque année CroissancePlus organise de nombreux évènements pour ses adhérents, pour les aider et les accompagner dans leur dynamique de transformation. C’est le but poursuivi pour ce spring campus 2024 à Avignon qui se découpe en trois jours. Au programme ateliers autour des thématiques d’avenir comme « comment déployer facilement des solutions IA dans mon business » ou « Le CSRD (contrat de redynamisation de sites de défense) comment s’y préparer.

La 15e édition du spring campus de CroissancePlus se déroule au centre des congrès du Palais des papes d’Avignon.©CroissancePlus

Des réponses aux problématiques business et des enjeux de demain qui touche toutes les entreprises en particulier les PME et les ETI. De nombreux professionnels qualifiés interviennent également durant ces trois jours pour apporter des éclairages et des précisions sur certains sujets et interrogations qui se posent pour l’avenir de cette activité entrepreneuriale.

Une intervention est particulièrement attendue, c’est évidemment celle de Bruno Le Maire (voir vidéo ci-dessus), ministre de l’économie qui sera présent sur ce Spring Campus ce vendredi après-midi « nous allons évoquer avec lui trois inquiétudes et enjeux pour l’avenir : la fiscalité sur l’emploi, le deuxième c’est le fléchage de la commande publique et des grands groupes vers les ETI/PME, c’est essentiel pour nous et ça ne coute pas d’argent à l’Etat et enfin c’est le sujet des transmissions et des reprises d’entreprises qu’il faut anticiper dès maintenant » souligne Audrey Louail.

Thierry Suquet, préfet de Vaucluse, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances et Audrey Louail, présidente de CroissancePlus. © Préfecture de Vaucluse-Facebook

Pour donner de nouvelles idées de stratégies et de business model à ses adhérents, CroissancePlus peut compter sur l’appui de son partenaire historique, la BNP Paribas « on est la première banque des entreprises en France et avec ce type d’évènement, on est au cœur de notre clientèle avec la présence accrue de PME et d’ETI, on apporte une vraie valeur avec ce partenariat en participant et en accompagnant les entrepreneurs vers la réussite de leurs projets. BNP Paribas c’est 2400 banquiers dédiés aux entreprises sur le plan national, c’est le dispositif le plus puissant pour accompagner les entreprises, peu importe d’où elles viennent » annonce fièrement Clotilde Quilichini, directrice clientèle entreprise chez la BNP Paribas.

« On doit simplifier ces mesures pour donner envie aux jeunes d’entreprendre sans complexité administrative. »

Audrey Louail, présidente de CroissancePlus

Les mesures de simplification l’enjeu de demain pour les PME ?
C’est une des actualités du moment pour les TPE/PME et c’est donc tout naturellement que la question des mesures de simplification se retrouve au cœur des missions de CroissancePlus sur ce spring campus 2024 « on a besoin de mesures de simplifications et j’ai dans l’espoir que le gouvernement nous entende sur ce sujet car c’est un enjeu essentiel pour l’avenir entrepreneuriale si on veut apporter une croissance sur cette activité » souligne la présidente de CroissancePlus.

« La simplification de la fiche de paye évoqué dans le nouveau projet de loi avait été déjà simplifié lors de la précédente loi donc on attend plus de changements sur d’autres volets et l’objectif c’est de discuter entre nous pour préciser nos attentes. En revanche la mesure qui vise à tester chaque loi sur les PME est une bonne action que nous avions soumise il y a déjà plusieurs années. On doit simplifier ces mesures pour donner envie aux jeunes d’entreprendre sans complexité administrative » ajoute-t-elle.


Avignon : les offices du tourisme de la région au palais des papes

C’est quoi, la naturalité ? Un concept qui signifie mettre en valeur des solutions innovantes pour des produits plus sûrs, des procédés de production plus vertueux et des technologies plus propres. Avec un mix entre innovation technologique et sociétale, transition écologique et environnementale. Dans trois secteurs : l’alimentation, la cosmétique et la santé. Le Palais des papes a accueilli la 2ᵉ édition des Journées de la naturalité ces mercredi 3 et jeudi 4 avril.

Une manifestation organisée par Innov’Alliance qui a successivement succédé au ‘Pôle Compétitivité Fruits & légumes’, créé par Yves Bayon de Noyer, le fondateur d’Agis en Zone de Courtine, aujourd’hui maire du Thor, qui ensuite est devenu ‘Terralia’ (Pôle européen alimentation, bien-être et naturalité), puis ‘Pôle Pass’ (Parfums, Arômes, Senteurs, Saveurs). « Nous avons deux marqueurs, le végétal et la naturalité pour bâtir l’avenir de notre écosystème, la durabilité des ressources et leur production éco-performante », explique Jean-François Gonidec, le président d’Innov’Alliance.

Avec l’INRAE, ses laboratoires, son Centre de Recherches au Domaine Saint-Paul à Montfavet, son bâtiment « Abeilles » dédié à la santé des pollinisateurs, son ‘Cœur de Centre‘ mais aussi ses centaines de scientifiques et chercheurs qui travaillent sur l’agroécologie, l’adaptation aux changements climatiques, les ressources en eau, les risques naturels et la nutrition humaine. Avec les écoles ISEMA et ISARA pour les ingénieurs agronomes et experts en naturalité, ses lycées agricoles, Avignon est forcément le cœur battant d’un immense écosystème innovant basé sur la nature.

C’est ainsi qu’ont été lancées ces Journées de la Naturalité il y a deux ans. Pour le grand public, le concept de « naturalité » signifie à 86% qu’un produit est constitué d’ingrédients qui ne sont pas nocifs, à 78% qu’ils sont efficaces et à 66% éthiques. « En 4 ans, la préoccupation d’éthique environnementale a grimpé de 40%, c’est dire l’attente des consom’acteurs avec un trio de tête, pour l’alimentation, la cosmétique et les produits ménagers », explique Jean-François Gonidec.

Il est vrai que des produits comme L’arbre vert aux Taillades, entre Cavaillon et Robion sont plébiscités par les défenseurs des normes environnementales. Le public ne veut plus d’additifs, de conservateurs, de colorants artificiels, de pesticides, de produits qui viennent de l’autre bout de la planète avec le bilan carbone négatif que cela induit. D’après une enquête, 89% des consommateurs font confiance aux produits de beauté naturels, qui n’irritent pas la peau, qui sont sourcés dans des pays où les travailleurs bénéficient de normes sociales. Bref, ils préconisent un cercle vertueux, une économie circulaire avec des entreprises labellisées « RSE », moins de gaspillage d’eau et d’électricité, où on recycle et on réutilise en toute transparence sans gaspiller les ressources.

Une table ronde a ensuite réuni plusieurs partenaires dont Jean-Charles Lhommet pour le Groupe L’Occitane. Basée à Manosque (04) avec un autre site à Lagorce (07), cette entreprise a été créée en 1976 par Olivier Baussan. Passionné de botanique, il commence par distiller de l’huile de romarin avec son vieil alambic, puis passe à la lavande. La marque a de nombreux produits phares comme la crème pour les mains au karité du Burkina-Faso, l’huile de douche aux amandes ou la crème à l’immortelle de Corse. Aujourd’hui, on dénombre environ 10 000 salariés dans le monde entier. « Nous apportons des solutions de bien-être » explique Jean-Charles Lhommet, ancien ingénieur agronome qui a aussi bourlingué au Tchad et à Madagascar avec des ONG (organisations non gouvernementales) avant de se retrouver dans les Alpes-de-Haute-Provence.

« Nous avons besoin, pour être crédibles et légitimes, de raconter une histoire authentique, donc être ancrés dans un territoire, au milieu des plantes qui ont une traçabilité. Nous devons avoir des relations écoresponsables et éthiques avec les agriculteurs qui nous approvisionnent. Ce sont eux qui prennent tous les risques, donc nous devons leur assurer des débouchés, des revenus décents dans un environnement non pollué. Nos lavandes sont 100% ‘Made in Provence’, elles sont reconnues par l’UNESCO comme un Patrimoine Immatériel, elles font partie de notre vie, de nos paysages, de notre territoire, de nos parfums, elles ne sont absolument pas délocalisables. »

Autre intervenante dans le débat, ce mercredi 3 avril, au Centre des Congrès du Palais des Papes : Isabelle Socquet, docteur en pharmacie et responsable de la communication scientifique et médicale d’Arkopharma à Carros, dans les Alpes-Maritimes. « Nous sommes environ 700 sur ce site, près du fleuve Var avec la production, les services de recherche et développement et d’expédition. Nous avons une expertise pharmaceutique depuis plus de 40 ans et nous utilisons environ 300 tonnes de plantes sèches de 120 espèces différentes par an. 40% sont bio et viennent de France, 50% d’Europe. » Parmi les produits les plus connus de la marque : ‘Forcapil’ contre la chute des cheveux, des gélules pour la souplesse articulaire, ‘Arkorelax Sommeil fort 8h’ avec de la mélatonine, pour faciliter l’endormissement et la relaxation, ‘Arkorelax’ à base de dopamine et sérotonine, pour le moral, l’équilibre mental et la réduction de la fatigue. « Aujourd’hui, avec la crise et l’inflation, les consommateurs sont prêts à payer plus cher pour des produits français, mais, en contrepartie, ils nous demandent qu’ils soient réellement efficaces, qu’ils agissent vite et intensément. Nous avons aussi un label ‘Green impact label’ une sorte de nutriscore qui prouve notre engagement en faveur du sociétal et de l’environnemental. » Chiffre d’affaires d’Arkopharma : 250M€.


Avignon : les offices du tourisme de la région au palais des papes

La ville d’Avignon et le plus grand musée du monde relancent un partenariat initié depuis près de 50 ans. Car qui le sait ? Le musée du Petit Palais abrite depuis 1976 le plus important dépôt de peinture du Louvre sur l’ensemble du territoire français. Un modèle de décentralisation que les deux partenaires entendent redynamiser dans la perspective d’Avignon Terre de culture 2025 ainsi que du cinquantenaire du musée avignonnais consacré à la peinture et à la sculpture médiévales.

En chantier depuis le début du mois de mars, le musée du Petit Palais fait actuellement l’objet de travaux de modernisation et de sécurisation des œuvres, soutenus financièrement par la Drac (Direction régionale des affaires culturelles) de Provence-Alpes-Côte d’Azur, pour un montant total de 500 000€. Le site, qui abrite l’une des plus importantes collections de primitifs italiens (période allant du monde Moyen-Âge à la première Renaissance) devrait rouvrir le 2 mai prochain.
En attendant, Laurence des Cars, présidente-directrice du musée du Louvre, et Cécile Helle, maire d’Avignon, viennent de signer une convention de partenariat visant à renforcer la collaboration entre le musée du Louvre et la Ville.
En chantier depuis le début du mois de mars, le musée du Petit Palais fait actuellement l’objet de travaux de modernisation et de sécurisation des œuvres, soutenus financièrement par la Drac (Direction régionale des affaires culturelles) de Provence-Alpes-Côte d’Azur, pour un montant total de 500 000€. Le site, qui abrite l’une des plus importantes collections de primitifs italiens (période allant du monde Moyen-Âge à la première Renaissance) devrait rouvrir le 2 mai prochain.

Laurence des Cars, présidente-directrice du musée du Louvre (à gauche), et Cécile Helle, maire d’Avignon.

En attendant, Laurence des Cars, présidente-directrice du musée du Louvre, et Cécile Helle, maire d’Avignon, viennent de signer une convention de partenariat visant à renforcer la collaboration entre le musée du Louvre et la Ville.
Cet accord vise notamment à œuvrer à la restauration du parcours muséographique de l’ancien palais des archevêques situé à quelques encablures du Palais des Papes, à l’accessibilité du musée et à la visibilité de ce dépôt exceptionnel constituant un ensemble unique, sans équivalent en France.

Une collaboration oubliée ?
Avant le Louvre 2 ou le Louvre Abu Dhabi, c’est bien à Avignon que le plus grand musée du monde a essaimé une partie de ses collections. En effet, c’est depuis 1976 que le Petit Palais accueille plus de 300 œuvres réunies par le marquis Campana au XIXe siècle.
Ce dernier, collectionneur passionné d’art italien, va constituer cette collection unique avant sa faillite en 1857 et la dispersion de ses biens. Si une grande partie des œuvres sont acquises par Napoléon III, une réflexion est engagée dès cette époque sur la manière de réunir ces chefs-d’œuvre disséminés.
Il faudra cependant attendre les années 1950 pour que, sous l’impulsion de Jean Vergnet Ruiz, inspecteur général des musées de province et de Michel Laclotte, l’un des plus éminents spécialistes des primitifs italiens et futur directeur du département des peintures du Louvre, pour que se mette en place un projet de rassemblement de ces œuvres.

Bien avant de devenir président-directeur du musée du Louvre, Michel Laclotte va organiser en 1956 l’exposition ‘De Giotto à Bellini’ au musée de l’Orangerie. C’est là que celui qui est alors l’un des plus éminents spécialistes des primitifs italiens, futur directeur du département des peintures du Louvre, met en lumière la riche collection des musées de province et amorce le projet de rassembler la collection Campana en un seul lieu. Ce projet se concrétise en 1976 par l’inauguration de la collection Campana au Petit Palais d’Avignon. ©Le Louvre-Gérard Rondeau-Agence Vu

Avignon comme une évidence
Si ce principe de regroupement est alors d’ores et déjà acquis, le choix du musée reste ouvert. La ville d’Avignon, ancienne cité des papes et foyer artistique majeur au XIVe siècle, s’impose rapidement mais il faudra tout de même 20 ans pour que le projet aboutisse sous l’impulsion d’Henri Duffaut, maire d’Avignon de 1958 à 1987, et Michel Laclotte, qui deviendra ensuite président-directeur du musée du Louvre.
C’est d’ailleurs à ce dernier, ainsi que l’architecte-muséographe André Hermant et le décorateur Alain Richard, que l’on doit la présentation de la collection selon un parcours chronologique séquencé en fonction des différentes écoles régionales proposé depuis l’inauguration du musée du Petit Palais il y a presque 50 ans maintenant.

Le site avignonnais, aujourd’hui classé au patrimoine mondial de l’Unesco accueille ainsi plus de 300 tableaux italiens provenant majoritairement de la collection Campana mais aussi plusieurs œuvres importantes acquises sous l’Empire. On y retrouve des grands noms de l’art, tels que Lorenzo Monaco, Bartolomeo della Gatta, Carlo Crivelli, Sandro Botticelli ou encore Vittore Carpaccio. Il s’agit du dépôt de peintures le plus exceptionnel du Louvre, par sa nature et son volume, sur le territoire français.

Depuis 1976, le musée du Petit Palais à Avignon abrite le plus important dépôt de peintures du Louvre, par sa nature et son volume, sur le territoire français. © Musée du Petit Palais-Empreintes d’Ailleurs-Frédéric Dahm

Cet ensemble, sous la responsabilité du Louvre et géré au quotidien par l’équipe du Petit Palais dirigée depuis février dernier par une nouvelle conservatrice, Fiona Lüddecke, dont le recrutement a été adoubé par le Louvre. La collection est complétée par le dépôt d’une partie des collections médiévales du musée Calvet.

« C’est une histoire que peu d’Avignonnaises et d’Avignonnais connaissent. »

Cécile Helle, maire d’Avignon

Une nouvelle marque pour renforcer l’attractivité du Petit palais
« C’est une histoire que peu d’Avignonnaises et d’Avignonnais connaissent, rappelle Cécile Helle, maire d’Avignon. Associer le musée du Petit Palais et Avignon au Louvre devrait susciter en nous de la fierté. Et notamment la fierté d’avoir été les premiers d’une expérience de décentralisation culturelle réussie au milieu des années 1970. Notre volonté aujourd’hui, c’est de redonner de la visibilité à cette histoire qui est exceptionnelle. De redonner une impulsion à notre partenariat. »
Pour cela, les deux partenaires ont décidé de créer un nouveau label ‘Musée du Petit Palais – Louvre en Avignon’. Cette nouvelle identité visuelle, qui devrait voir le jour d’ici le 1er semestre 2025, entend s’attacher à valoriser les liens historiques entre le musée de Louvre et celui du Petit Palais.

Le Petit Palais abrite l’une des plus importantes collections de primitifs italiens (période allant du monde Moyen-Âge à la première Renaissance), positionnant Avignon au cœur d’un chapitre fondamental de la naissance de la peinture occidentale. © DR-Mairie d’Avignon

L’objectif de capitaliser sur l’attractivité de la ‘marque’ du plus grand musée du monde est de clairement permettre à un maximum des 770 000 visiteurs du Palais des Papes en 2023 de rejoindre les 45 000 qui ont découvert le Petit Palais à seulement 300 mètres de là.
« Ce lien naturel entre le Palais des Papes et le musée du Petit Palais doit être une évidence pour tous les visiteurs du Palais mais aussi pour les Avignonnais, insiste Cécile Helle. On veut vraiment faire comprendre, notamment aux visiteurs du Palais des Papes, qu’ils loupent quelque chose à ne pas prolonger la visite jusqu’au Petit Palais, dont l’accès est gratuit je le rappelle. »
« Il y a une dynamique à trouver avec le palais des Papes, confirme pour sa part la présidente-directrice du musée du Louvre. Il faut rendre ce lien plus évident. »

« Il s’agit de donner un élan donner un élan moderne à un lieu qui rassemble des collections anciennes. »

Laurence des Cars, présidente-directrice du musée du Louvre

Bénéficier de l’expérience du Louvre
Par ailleurs, toujours dans le cadre de cette convention, le musée du Louvre met à disposition du Petit Palais son expertise scientifique afin de définir de nouvelles orientations et repenser le parcours permanent. Outre l’élaboration d’expositions communes et la conduite d’une politique de prêts et de dépôts, le Louvre poursuivra ses missions de conseil en matière de restauration, d’acquisition et s’efforcera d’accompagner l’insertion du musée du Petit Palais dans un réseau densifié de partenaires à l’échelle nationale et internationale.
Des expositions temporaires devraient être aussi proposées, mais il ne faut pas espérer la Joconde ou la Victoire de Samothrace. Le but étant de respecter la philosophie de l’endroit.
Les équipes du Louvre et celles du Petit Palais entendent aussi respecter l’ADN du lieu en restant fidèle à la scénographie épurée du musée avignonnais.
L’initiative devrait bénéficier d’un accompagnement fort de l’Etat, tant technique que financier, afin de redessiner le parcours des collections. Une mission, conduite par la Drac Paca, sera lancée dans les prochaines semaines afin de mettre à l’étude la réorganisation des espaces, la refonte du parcours muséographique, ainsi que les possibilités de rénovation du bâtiment, classé Monument Historique.
« Il s’agit de donner un élan donner un élan moderne à un lieu qui rassemble des collections anciennes », poursuit Laurence des Cars.

Le groupe mk2 qui organise un festival de cinéma en plein air dans carrée du Louvre, étudie actuellement une déclinaison de ce programme à Avignon.

Dans ce cadre, le groupe mk2, partenaire fidèle du Louvre autour du festival de cinéma en plein air Cinéma Paradiso qui se tient chaque été dans la cour carrée du Louvre (voir vidéo ci-dessus), étudie actuellement une déclinaison de ce programme en Avignon.
Au final, la relance de ce partenariat s’inscrit dans la perspective des célébrations d’Avignon Terre de culture 2025 et des 50 ans du musée du Petit Palais en 2026.

« A travers ce partenariat, le Petit Palais prend pleinement place au sein de la ‘famille Louvre’. »

Laurence des Cars, présidente-directrice du musée du Louvre

Un exemple de décentralisation culturelle
« Le Louvre est profondément attaché au musée du Petit Palais, a insisté Laurence des Cars lors de la signature de la convention. Par son engagement fondateur en faveur de la création du musée du Petit Palais il y a près de 50 ans, le musée du Louvre affirmait avec force sa mission au service de tous les Français : il posait une première de la décentralisation culturelle avec ce projet pilote, explique Laurence des Cars. A travers ce partenariat, le Petit Palais prend pleinement place au sein de la ‘famille Louvre’, pour faire découvrir ou redécouvrir au plus grand nombre ce musée unique en son genre et son exemplaire et extraordinaire collection. »
« C’est une grande aventure dans laquelle le Louvre est particulièrement impliqué par le l’importance des dépôts permanents, poursuit la directrice. Avignon est là au cœur d’un chapitre fondamental de la naissance de la peinture occidentale. Au Louvre, nous croyons au Petit Palais, nous sommes sûrs que ce musée va retrouver un public plus nombreux grâce à cette nouvelle dynamique. »


Avignon : les offices du tourisme de la région au palais des papes

Seule vigne intra-muros de France, classée au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, elle suplombe le Rhône depuis 1997  quand ont été plantées les premières souches de Syrah, Grenache noir, Carignon, Cinsault, Mourvèdre, Counoise, Marselan pour les rouges. Grenache blanc, Marsanne, Roussanne, Clairette, Viognier pour les blancs. 12 cépages en tout pour 540 pieds.

Ce jeudi 21 mars, sécateur électrique en main, le président des Compagnons des Côtes du Rhône, David Bérard a remercié les 73 membres de l’association, ceux qui appartiennent à la filière viti-vinicole et ceux qui l’encouragent passionnément.

Cette vigne est devenue « Oeuvre d’art » en 2000, quand Avignon, Capitale des Côtes du Rhône, avait été élevée au rang de « Capitale Européenne de la Culture » sous la mandature de Jacques Chirac. Les élèves du Lycée viticole d’Orange ont participé à cette taille et les serments seront réduits en sciure et utilisés comme couvre-sol entre les rangs des 1 500m2 de ce mini-vignoble, pour éviter l’évapo-transpiration, cet été quand les températures grimperont sur les Doms.

Chaque année, 150 bouteilles proviennent de cette vigne des Papes et sont vendues aux enchères au bénéfice d’associations caritatives.  Prochains évènements des Compagnons des Côtes du Rhône, les Estivales en juin-juillet et le 28ème Ban des Vendanges fin août.

Contact : www.compagnonscotesdurhone.com

Les représentants de la Vigne de Montmartre invités par les Compagnons des Côtes du Rhône
Le Président des Compagnosn des Côtes du Rhône, David Bérard, lors de son discours
Les élèves du lycée viticole d’Orange
Le cep de vIgne (grenache) n°84 nommé Dominique Santoni, Présidente du Conseil départemental de Vaucluse

Avignon : les offices du tourisme de la région au palais des papes

Dans le cadre de la mise en œuvre du plan de sauvegarde des biens culturels (PSBC)  et des œuvres (PSO) du Palais des Papes, la Ville d’Avignon, Avignon Tourisme, le SDIS 84 (Service Départemental d’Incendie et de Secours de Vaucluse), la Préfecture de Vaucluse et la Police nationale ont organisé un exercice d’envergure simulant une intervention de sauvegarde des œuvres au cœur du Palais des papes.

Cet exercice fait suite à l’incendie de la cathédrale Notre Dame de Paris intervenu les 15 et 16 avril 2019 et tend à s’organiser efficacement dans la lutte contre l’incendie dans un édifice historique.

  • Dans le détail
    Il s’agissait de tester l’interaction COS (Commandant des opérations de secours) – représentant de l’établissement ; Tester et valider la méthodologie d’intervention sur une opération PSO (Plan de sauvegarde des œuvres) et de mettre en œuvre l’ETARE 360° (Plans établissements répertoriés) du Palais des Papes.

L’exercice diligenté par le commandant Pailloux a débuté ce mardi 27 février à 8h15 sur le parvis du Palais des Papes (en particulier côté montée Jean XXII) et a mobilisé 17 véhicules stationnés sur la place du palais jusqu’à midi, ainsi que 33 professionnels du SDIS 84.

Copyright O Tresson

L’exercice a consisté à simuler une intervention de sauvegarde d’œuvres au sein du monument, en particulier dans les salles du Consistoire et de Jésus, au rez-de-chaussée du monument.

Le Palais des Papes a été, par conséquent, exceptionnellement fermé aux visiteurs jusqu’à 12h, et l’accès à la circulation des piétons sur le parvis devant le monument a été limité.
MH

Copyright O Tresson


Avignon : les offices du tourisme de la région au palais des papes

L’Autre festival a eu lieu le 1er week-end de février 2024 au Palais des papes, et dans 4 théâtres permanents d’Avignon. Mission ? Promouvoir les livres et les auteurs auprès de la jeunesse et des adultes. Retour sur une édition exceptionnelle qui a séduit plus de 9 000 visiteurs.

Depuis sa création en 2019, ce salon du livre s’est peu à peu installé dans le paysage grand-Avignonnais séduisant un public curieux de livresques découvertes au plus fort de la saison froide et voici que l’édition 2024 enflamme le cœur de l’hiver sans doute grâce au thème choisi : la criminologie.

Les thèmes
Les thèmes, cette année, étaient la criminologie avec en invité d’honneur Alain Bauer, L’environnement avec Thomas Guénolé et la psychologie, sans oublier le livre jeunesse avec sa pléiade d’auteurs et spécialistes ainsi que les conférenciers.

Résultat ?
9 000 personnes se sont pressé au Palais des papes pour les conférences, en salles Benoit XII et de la Grande audience pour les dédicaces et l’exposition ‘Cruelles archives’ des Archives départementales. Le spectateur a également été fidèle aux quatre théâtres partenaires du Balcon, de la Luna, du Chêne noir et du Chien qui fume. L’événement, émaillé de lectures, de spectacles, de dictées, d’ateliers pour les petits comme pour les grands, a surtout permis la découverte et parfois la re-découverte d’auteurs et, surtout, du plaisir de lire.

Catherine Panattoni la fondatrice de l’Autre Festival

Les conférences
«Les huit conférences ont accueilli en moyenne 190 spectateurs précise Romane Jarlan la nouvelle directrice de l’Autre festival, reprenant le fauteuil de Catherine Panattoni, fondatrice de l’Autre festival et veillant toujours au bon déroulement de ces belles et humaines rencontres. Celles qui ont affiché le plus important succès ? Alain Bauer avec le Crime et l’opinion publique, Ségolène Royal avec la crise démocratique et l’expérience de la bonne gouvernance, Les tueurs en série avec Gilbert Thiel. Les 250 places de la salle Benoit XII ont été prises d’assaut. Même chose du côté du théâtre de la Luna avec la conférence de Linda Segura et de Mathilde Monteaux de l’Ecole du Domaine du possible pour ‘Tu veux apprendre à bien écrire ? La conférence-spectacle a connu un tel succès qu’une deuxième séance a été organisée en urgence pour satisfaire à la demande », relate, volubile, Romane Jarlan.

Les dédicaces ont été très appréciées
«Le Livre gourmand, la librairie partenaire chargée de proposer les ouvrages des auteurs présents a facturé 9000€ de livres achetés, soit 2 000 de plus que l’an passé. La manifestation compte une vingtaine de partenaires et mécènes qui interviennent en numéraire et également en don en nature –échanges marchandises-.»

Le budget de l’Autre Festival
« En 2023 il était de 42 000€ en 2024 il sera d’environ 37 000€. L’Autre festival tourne avec une trentaine de bénévoles plutôt aguerris dans cet exercice qu’ils manient pour la plupart dès le début de l’aventure en 2019.»

Les dictées
La petite dictée a été suivie par 150 élèves de cours moyens 1 et 2 en présentiel et 1 995 élèves du département (CM2 et classes de 6e) d’Apt, d’Avignon, de Bollène, de Carpentras, Cavaillon, l’Isle-sur-la-Sorgue, Orange et Pertuis. Cinq auteurs jeunesse locaux proposaient des ateliers après la dictée. L’oratrice était Fabienne Langlade, inspectrice de l’Education nationale, qui avait auparavant enregistré son intervention reprise dans les établissements scolaires.
La grande dictée a été suivie par 125 inscrits, 91 participants, dont seulement 7 hommes. Elle a été concoctée par  Philippe Dessouliers 3e dico d’or, qui était également à l’origine de la dictée enfant.» 

Romane Jarlan la nouvelle directrice de l’Autre festival

Romane Jarlan, la directrice du festival nous compte l’aventure
«J’ai connu l’Autre festival en 2019, en y exerçant en tant que stagiaire, » sourit Romane Jarlan, Villeneuvoise titulaire d’un mastère en communication et aujourd’hui free-lance. Mais pour cette 5e édition, c’est au poste de directrice qu’elle officie, fauteuil autrefois occupé par Catherine Panattoni fondatrice de l’Autre festival, qui vient tout juste de lui céder tout en continuant à veiller sur le salon du livre qu’elle a créé avec de fidèles amis.»

Jeunesse d’un côté, criminologie de l’autre, le grand écart ?
«La culture jeunesse –de la maternelle jusqu’à la pré-adolescence-est un thème récurent et fait partie de l’ADN de l’Autre festival et la criminologie fascine. L’un dans l’autre il s’agit de deux publics différents et je crois que le thème de la criminologie a vraiment interpellé et est pour beaucoup dans le succès de cette 5e édition. Je ne voulais pas entrer en concurrence avec le Festival du Polar de Villeneuve qui est un événement très réussi qui appartient à la Ville. C’est ainsi que le thème de la criminologie s’est imposé de lui-même, non pas à partir d’ouvrages fictifs mais bien tirés d’expériences réelles de professionnels des métiers de la lutte contre le crime.»

Pourquoi la CCI et la Mairie ont un rôle très important à jouer
«Nous avons toujours voulu installer, dans la pérennité, l’Autre festival et le succès de cette 5e édition très fréquentée nous demande à hausser le curseur ce qui ne pourra être possible qu’avec le concours des institutions les plus importantes d’Avignon comme la Ville, la Chambre de  Commerce et d’Industrie de Vaucluse et le Département de Vaucluse que nous remercions énormément pour leur implication et leur accompagnement,» conclut Romane Jarlan.

Gilbert Marcelli, président de la CCI de Vaucluse a dit toute l’importance d’accueillir le très attendu ‘l’Autre festival’, au cœur de l’hiver

En savoir plus

Les absents qu’on aurait adoré rencontrer
Boris Cyrulnik, le parrain de la 5e édition de l’Autre festival a du annuler sa présence quelques jours avant que ne commence l’événement pour cause de Covid. On également déclaré forfait pour raison de santé : Florence Belkacem, Florent Gathérias et Mathias Malzieu.

La librairie partenaire
La librairie partenaire était celle du Livre gourmand, spécialisée dans la jeunesse tandis que Nicolas Logistique assurait le transport des auteurs et du matériel nécessaire à l’Autre festival. Celui-ci compte 30 bénévoles actifs. Ange Paganucci était le maitre de cérémonie. Les photographes du festival étaient Céline Pilati, présidente et fondatrice du festival des anges de court métrage dont la première s’est déroulée à Châteauneuf-du-pape et Guillaume Samama.

Les archives départementales
Pour l’occasion, également, les Archives départementales proposaient une exposition ‘Cruelles archives’ extirpant de leurs rayons, plusieurs affaires criminelles, exhumant de funestes faites divers comme la restauration, à la grande guerre, ainsi que des homicides par poison et fusil de chasse.

Les métiers psy de la criminelle
Il était également possible de s’informer des chemins scolaires et universitaires Belges et Français menant à la psycho-criminologie afin d’appréhender les métiers de cette branche très à la pointe en Belgique et au Canada. C’est ainsi que le stand de Jeanne Villepoix et Derya Elin Kazkondu a connu un vif succès.


Avignon : les offices du tourisme de la région au palais des papes

L’Echo du Mardi a assisté à la conférence donnée par Alain Bauer, auteur et conférencier prestigieux de l’Autre festival, le festival du livre sur le thème : ‘Crime et opinion publique, entre information et fascination’. Pour l’occasion la salle Cellier Benoît XII -d’une jauge de 250 places- était emplie. Voici quelques extraits de ce qui s’est dit.

Plus de 250 personnes attendaient pour assister à la conférence d’Alain Bauer, et plutôt dans la bonne humeur Copyright Mireille Hurlin

«Dans l’esprit des communs, nous avons le sentiment qu’il y a de plus en plus de criminalité en France, entamait l’animateur, Michaël Orial, psychanalyste. On ne sait si le monde devient fou, ou si nous sommes, au final, beaucoup plus informés et orientés vers ce type d’information. Vous qui êtes un spécialiste de la sécurité, quelles sont pour vous, les principales évolutions de la criminalité au cours de ces dernières décennies?

« J’ai tout d’abord une pensée particulière pour un de mes papes préférés, le cardinal Jacques Duez, dit Jean XXII, un grand manipulateur mystificateur, plus attiré par l’alchimie que la religion, a entamé le célèbre criminologue, pour saluer, à sa manière, via ‘Son moment droit canon’ sa laïque présence dans ce haut lieu d’une dissidente papauté, mais tout de même pressé d’en venir au cœur du sujet. »

Tout commence avec la création de l’Etat civil en 1539
« C’est sous le règne de François 1er, en 1539, que fut inventé l’Etat civil, produit totalement laïque qui permettait de savoir à peu près quand l’on était né, quand on était mort et accessoirement, au fur et à mesure du temps, de quoi l’on était mort. »

Le comptage des homicides
« A l’époque, hors période de guerre, il y avait 150 homicides pour 100 000 habitants. Cinq siècles plus tard, au début des années 2000, nous étions tombés à 1,2 homicide pour 100 000 habitants. Nous n’avions jamais vécu une époque aussi sereine et apaisée. Hélas depuis 20 ans nous vivons une inversion de tendance, invisible d’abord, en phase d’accélération ensuite et avec, en 2023, la pire année depuis que nous avons un outil statistique moderne utilisé dès 1972, puisque, l’année dernière nous avons repassé le cap de 1 000 homicides, même s’il nous est arrivé d’atteindre les 1 500. Cependant nous avons passé le cap des 4 000 tentatives d’homicides qui ne sont rien de moins que des homicides ratés, dus à l’incompétence et à la mauvaise formation des auteurs, -qui sont les bienvenus chez moi pour une petite remise à niveau, a plaisanté le professeur de criminologie- et à l’amélioration exceptionnelle des services de secours. »

Actuellement 5 000 tentatives d’homicides
« Pour la première fois de l’appareil statistique, 5 000 tentatives d’homicides ! Nous avons passé le cap des 4 000 en plein confinement –en 2020-. Il y avait moins de 700 homicides il y a 10 ans. Nous vivons une inversion de tendance, complétée par une augmentation tout aussi massive des coups et blessures volontaires, des violences physiques. »

Le calcul de la criminalité et de la délinquance
« Or, quand on parle de la criminalité et de la délinquance, on fait un lot comprenant les cambriolages, les vols de voitures, d’accessoires dans les voitures, mais on ne fait pas la distinction entre la personne qui vous amène à être acteur de votre propre victimisation et les atteintes aux biens qui font de vous, en général, un spectateur lointain. Certes c’est désagréable mais vous n’avez rien subi. S’il y avait, par exemple, 400 000 cambriolages de plus et 200 000 agressions de moins, le chiffre serait très mauvais mais personne ne parlerait de la violence. A l’inverse, les chiffres seraient très bons et personne ne sortirait de chez soi. »

Le retour des violences physiques
« Ce processus-là de transformation et de retour de la violence physique, d’homicide, est soudain, alors que nous avions domestiqué la violence homicide, elle revient brutalement. Pourquoi, auparavant, s’est-il passé cette transition entre des affaires emblématiques exceptionnelles qui choquaient l’opinion alors qu’il ne se passait rien entre deux affaires exceptionnelles, à un niveau d’affaires exceptionnelles au quotidien, qui fait que l’exceptionnel est devenu quotidien et, lui-même, ordinaire ? »

Le problème majeur ?
« Cela pose un problème majeur : la demande de sécurité ne se traduit pas par un sentiment d’insécurité, ce qui existait hier, mais par un climat de violence qui s’est affirmé avec un élément qui n’est pas la statistique policière, ni administrative, ni l’emballage politique de tout va bien, tout va mieux… mais qui est le nombre de victimes traitées pour des actes de violence ,avec un outil statistique non manipulable qui est les statistiques des hôpitaux. » 

L’outil statistique des hôpitaux
« Lorsque l’on compare l’outil des hôpitaux, le traitement et le suivi des assurances qui sont des éléments extrêmement importants de la connaissance et de la méconnaissance des faits, car l’assureur n’est pas un bienfaiteur de l’humanité par nature. Ils ont inventé la franchise, qui porte mal son nom, c’est le moyen de ne pas vous payer ce qui vous est arrivé, de ne pas passer trois heures à attendre dans un commissariat pour ne pas être remboursé. Ainsi, on a une déperdition mécanique et continue de la connaissance des faits dus à un acteur qui n’est ni policier ni gendarme mais qui est assureur… »

Alain Bauer, criminologue et Michaël Orial, animateur de la conférence Copyright Mireille Hurlin

Les chiffres qui échappaient
« Sauf qu’à un moment donné, on s’est aperçu que quelque chose nous échappait. Notamment lorsqu’on s’est dit que tout le monde ne devait pas prendre les plaintes… C’est pas moi, c’est pas l’heure, c’est ailleurs, faites donc une petite main courante… Cela valait autant pour ceux qui prenaient la plainte que pour ceux qui venaient déclarer, notamment, les violences intrafamiliales (Vif) sur le thème : faut pas porter plainte parce que je ne veux pas être obligée de fuir le domicile conjugal avec mes deux enfants. C’était l’ancêtre d’un ‘Me too’ qui n’allait pas jusqu’au bout. »

Les enquêtes de victimation
« Du coup on a inventé des enquêtes de victimation. C’avait été le cas aux Etats-Unis il y a 50 ans, puis en Grande-Bretagne. J’ai été chargé, il y a une vingtaine d’années, de l’inventer en France. C’est là que nous avons découvert que 65% des victimes portaient plainte pour la dégradation de leur rétroviseur et 9% pour les violences physiques quotidiennes qu’elles subissaient. Pour la première fois, nous savions qu’il nous manquait 90% de violences physiques intrafamiliales qui touchent essentiellement, à 85% des femmes, des enfants et des étrangers. Pourtant ces personnes sont sur victimisées en matière physique et sous-identifiées en matière statistique. Un immense océan de violence n’était pas comptabilisé. Finalement, nous découvrions que nous n’avions pas de lisibilité de la réalité. »

Les chiffres fiables des homicides
« L’homicide, parce qu’on compte bien les cadavres depuis François Ier en 1539, est resté  l’indicateur le plus fiable et le plus stable que nous ayons, en temps de paix et non pas de guerre. C’est un extraordinairement indicatif de l’état de civilisation par la civilité et la domestication de la violence et également, de l’état de dégradation par l’augmentation massive des violences volontaires, des tentatives d’homicide et des homicides. En réalité, nous avons eu une immense chance de pacification massive et nous avons un retour de tendance par la violence qui devrait tous nous inquiéter. »

Votre livre reprend bon nombre de cold-cases. Comment le définir et comment les enquêteurs déterminent-ils s’il ont à faire à un cold-case ou pas?
« Aux Etats-Unis, un cold-case, est une enquête non résolue rapidement… C’est lorsque les éléments essentiels manquent : pas de cadavre, pas d’indices, pas de suspect ; un suspect mais pas d’indices, et où le niveau de popularité dans l’opinion d’émotion implique qu’il faut s’y intéresser. En France, il faut que l’enquête ait 18 mois. C’est donc l’article 706.106.1 du Code de procédure pénal qui désormais définit qu’un cold case n’a pas bien été traité, qu’il relève d’une série criminelle ou d’un cas qui n’a pas eu d’évolution majeure au bout de 18 mois et qui peut donc être traité, notamment par un Pôle national cold-case. Vous noterez qu’il a fallu 2023 ans pour s’intéresser aux cold-cases.

Tout d’abord le FBI (Federal bureau of investigation)
« Les Etats-Unis ont commencé à s’occuper de ces affaires dans les années 1970 au FBI. Alors pas du tout sur la question des cold cases mais parce qu’ils ont commencé à découvrir que des séries de cas non élucidées relevaient d’un seul auteur. Et donc par le biais de faits qui se ressemblent, de modes opératoires… Le premier serial killer de l’histoire ? Gilles de Rais, qui aimait beaucoup les petits enfants et les petites filles. On suppose qu’il en aurait tué entre 300 et 400, même s’il n’a été poursuivi que pour une trentaine. Alors c’est un grand capitaine d’armée, le numéro 2 de Jeanne d’Arc, un VIP serial killer, Malgré Landru et quelques autres, nous n’avions jamais vraiment développé un outil de gestion… »

Salle Cellier Benoît XII presque trop juste pour recevoir les têtes d’affiche Copyright Mireille Hurlin

Faire des corrélations
« Vous découvrez qu’avec un peu de jugeote, un magistrat tout seul pouvait découvrir que Joseph Vacher n’en était pas à son premier assassinat. Et bien nous, il nous a fallu extraordinairement de temps, il faut rendre hommage à un magistrat, d’ailleurs Jacques Dallest, et des avocats qui ont beaucoup travaillé notamment sur Les disparues de l’Yonne, pour se rendre compte qu’on ne s’occupait pas du tout de rapprocher les faits géographiquement. Aux États-Unis, en Grande-Bretagne et ailleurs, les cold-cases sont exhumés par l’opinion publique ou la détermination d’un enquêteur, d’un groupe d’enquêteurs. En France, 300 ont été identifiés. »

Comment les médias influencent-ils l’opinion publique sur le crime? Y a-t-il une limite du rôle des médias dans ces affaires et si oui, quelles sont-elles?
« La limite du rôle du média c’est la décence. Il n’y en a pas d’autres. Pour ce qui est de ceux qui croient encore qu’en France le secret de l’instruction existe, arrêtez d’acheter les journaux. Sur le reste, les médias servent à peu près tout. Ils servent aussi à relancer des enquêtes, à dénoncer des tentatives d’enfouissement. Ils servent à faire pression pour qu’une vieille affaire ressorte. Donc ils ont un rôle. Ensuite, il serait tout à fait insupportable d’imaginer un univers où le secret serait tel que les médias ne puissent pas parler du tout d’une affaire, sauf au moment où elle arrive devant le juge. On ne connaitrait pas celles qui n’arriveraient pas, on n’aurait pas de connaissance. »

Le vrai drame des médias ?
« C’est la perte des journalistes de faits divers. Il y a de très grands, d’immenses journalistes qui arrivent à faire le métier. Qui sont les gens qui racontent l’enquête. Les familles, les avocats, les magistrats, les policiers, les gendarmes. La demande est immense de pédagogie et d’informations pour que les gens puissent se faire leur propre opinion. Et pas ma propre opinion. »

La catastrophe ?
« C’est lorsque les magistrats, le juge deviennent des justiciers. Quand ils pensent qu’ils portent la bannière, qu’ils sont les héros d’une affaire. Ils partagent leur intime conviction –qu’elle soit vraie ou fausse- avec tout le monde, au lieu de la garder pour eux. Ils partent à la chasse aux suspects, ils vous annoncent tout et n’importe quoi, ils ne vérifient rien. Cela devient alors le drame de la médiatisation moderne. Auparavant, au moment où le journal était diffusé, on pouvait avoir trois contre-indications, deux vérifications. Là, c’est fini. En fait, une information et un démenti égal deux informations. ‘Et ça, c’est bon coco’, je cite. »

Un tempo de plus en plus accéléré
« Donc c’est un peu compliqué parce que les professionnels de l’information vivent dans un tempo de plus en plus accéléré et même les journaux dits sérieux, également présents sur un site internet, doivent le nourrir car il faut faire des clics. Éventuellement ça permet d’avoir des abonnements, on ne sait jamais. Et donc ils démultiplient le nombre d’informations et de désinformations en se contredisant parfois, en se justifiant rarement, et c’est à nous de faire le tri. C’est un vrai problème, ca n’est heureusement pas tous les médias, mais on sent bien qu’il y a des tentations et des pulsions à l’hyper rapidité. C’est le drame des chaînes d’info-continue et tout le monde se lance dans ça, y compris les quotidiens, bref, l’Internet a bouffé la qualité journalistique.

Attention aux pulsions de l’hyper rapidité
« Et puis de temps en temps, vous avez de très grands journalistes, spécialistes de l’investigation… Et aussi des stagiaires qui font leur métier de stagiaire, qui sont obligés de remplir des trucs avec rien et qui font la chasse à l’info. Donc on a le meilleur comme le pire, parfois dans le même journal, des fois que vous êtes sur le site web et pas sur le print. Mais c’est indispensable au bon fonctionnement de la démocratie. Donc il faut faire avec. Simplement, il faut vérifier systématiquement les sources et avoir une diversité d’approches de l’information… Avec les réseaux sociaux et les algorithmes qui vous s’enferment dans une colonne de nage où vous ne vérifiez plus rien et où on vous pousse à l’extrêmisation de tout, sans que vous ayez la possibilité de vérifier ou de douter. »

Appendre le doute
« Moi, mon métier, c’est d’apprendre le doute, donc je vérifie tout et trouve les moyens de sortir de cela par ma propre volonté mais il est vrai que, pour l’instant, nous sommes de plus en plus enfermés dans une logique unique où évidemment personne ne reconnaît ses erreurs et où l’on pense que tout le monde a oublié. En fait, tout le monde mise sur l’amnésie du citoyen. Nous, on mise plutôt sur son intelligence. Moi je pense que dans l’opinion, il y a un effet de masse, et que l’effet de masse produit parfois la haine, la fureur, la vengeance. Ça dépend sur quoi l’on mise. » Puis Alain bauer s’est éclipsé en salle de la Grande audience pour la dédicace de ses ouvrages.

En savoir plus
Alain Bauer, professeur de criminologie. Professeur titulaire de la Chaire de Criminologie du Conservatoire National des Arts et Métiers (depuis 2009), directeur du Master de Sciences Criminelles et criminologie, Directeur scientifique et Vice-Président du Conseil scientifique du pôle sécurité défense du CNAM, Professeur titulaire de la chaire de sciences policières et criminelles du MBA Spécialisé Management de la Sécurité (Paris II, HEC, EOGN), Senior Research Fellow au Center of Terrorism du John Jay College of Criminal Justice à New York (États-Unis), à l’Académie de police criminelle de Chine, à l’Université de Droit de Beijing, Enseignant à l’Institut de criminologie de Paris (Université Paris II-Panthéon Assas), aux Universités Paris I-Panthéon Sorbonne et Paris V-René Descartes, à l’Ihesi puis Inhesj, au Centre national de formation judiciaire de la gendarmerie nationale, au CHEMI, Éditeur de l’International Journal on Criminology, Membre du Conseil Éditorial de PRISM (NDU).

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