22 novembre 2024 |

Ecrit par le 22 novembre 2024

Tricastin : Orano mise sur la formation pour préserver ses savoir-faire

Avec l’augmentation des prix de l’énergie, causée par le conflit russo-ukrainien, la question du nucléaire et de la souveraineté énergétique française est au cœur des discussions. S’ajoute à cette crise géopolitique, la crise climatique. Face à ce contexte inédit, François Lurin, nouveau directeur du site Orano Tricastin, a fait le point sur la situation et les enjeux futurs dont celui du maintien des compétences sur l’un des plus grands sites nucléaires d’Europe.

Le site Orano Tricastin représente, aujourd’hui, près de 4 500 emplois dont 2 500 emplois directs et 2 000 indirects (prestataires). Sur 650 hectares de terrain, à cheval entre le Vaucluse et la Drôme, la plateforme regroupe l’ensemble des activités de chimie (conversion, défluoration et dénitration) et d’enrichissement de l’uranium. Ces activités précèdent l’étape finale de la fabrication du combustible nucléaire nécessaire aux réacteurs des centrales nucléaires de production d’électricité. A titre indicatif, la production du Tricastin permet d’alimenter 90 millions de foyers par an en énergie bas carbone, soit l’équivalent de la population de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni.
Chaque année, entre 100 et 140 recrutements sont effectués sur l’ensemble du site pour compenser les départs à la retraite. Également, le site, qui réalise annuellement près de 200M€ d’achats de fournitures et services dont les deux-tiers sont réalisés en local, emploie 160 alternants.
Avec l’augmentation des prix de l’énergie, causée par le conflit russo-ukrainien, la question de nucléaire et de la souveraineté énergétique française est au cœur des discussions. S’ajoute à cette crise géopolitique, la crise climatique. Face à ce contexte inédit, François Lurin, nouveau directeur du site Orano Tricastin en poste depuis six mois, a fait le point sur la situation, les enjeux auxquels le site du Tricastin fait face et les enjeux plus généraux du nucléaire.

Un développement loin d’être terminé
François Lurin, qui a rejoint le groupe Areva en 2008, a rappelé que le développement de la plateforme du Tricastin, où le groupe Orano a investi plus de 5 milliards d’euros ces 15 dernières années pour renouveler son outil industriel de conversion et d’enrichissement, n’est pas terminé.
L’usine de conversion Philippe Coste, mise en service en 2018, poursuit son développement quand bien même qu’elle soit la première usine de conversion d’uranium renouvelée dans le monde. L’objectif de cette année est de dépasser le palier des 11 500 tonnes. L’activité conversion d’Orano représente 25% de la capacité mondiale et 40% de la capacité occidentale.
L’usine d’enrichissement Georges Besse II (GB II), plus grand complexe d’enrichissement en Europe sur un même site, représente 30% de la capacité occidentale. L’uranium enrichi qui y est produit, pour un usage exclusivement public, permet de livrer l’équivalent de 70 réacteurs dans le monde.
François Lurin ne cache pas qu’il était prévu d’augmenter la capacité de production de l’usine GB II. Cependant, le conflit russo-ukrainien a accéléré la réflexion concernant ce projet. Il confie que « depuis le début de la guerre beaucoup de clients se posent la question de l’approvisionnement », mais que des engagements doivent être passés avant d’investir des « centaines de millions d’euros ». Une fois les engagements signés, il faudra entre cinq et sept ans pour augmenter la capacité de production.

Projet ‘compétences et écoles des métiers’
Le site Orano Tricastin cherche également à renforcer les compétences de ses collaborateurs. Pour cela, le site qui verse annuellement 30M€ de taxes et impôts, déploie depuis 2021 son projet ‘Compétences et écoles des métiers’.
Le projet, qui doit s’étendre jusqu’en 2023, vise à répondre à l’objectif de renforcer et de renouveler les compétences des collaborateurs au plus près des besoins opérationnels. Ces compétences ont besoin d’être transmises aux nouvelles générations pour pallier les départs à la retraite.

« Des formations au plus près du terrain. »

Ce projet s’articule autour de deux axes complémentaires. Le premier est celui de la définition d’un système commun de gestion des compétences utiles aux managers et aux ressources humaines. La mise en place d’un système commun permet de mieux identifier les besoins en compétences nécessaires et d’anticiper l’accompagnement des nouveaux embauchés. Le second axe est celui de la mise en place d’une ‘école des métiers’ sur le site du Tricastin, au plus près du terrain. Cette école permet de former les opérateurs dans des conditions similaires aux conditions réelles.
Actuellement, une vingtaine de ‘chantiers écoles et compétences’ sont en cours de déploiement. Certains intègrent des outils de nouvelle génération comme la réalité augmentée, pour l’apprentissage du port d’équipements de protection aux risques chimiques et radiologiques, la mise à disposition de simulateur et de jumeaux numériques pour le pilotage des procédés.

De nouvelles activités
Ces dernières années, la plateforme industrielle Orano Tricastin s’est considérablement transformée, avec des usines historiques à l’arrêt, en attente de démantèlement, et de nouvelles usines et ateliers en exploitation ou en cours de démarrage.
La multinationale s’est engagée dans le développement de nouvelles activités telles que la production d’isotopes stables non nucléaires. Avec près de 60 ans d’expérience, les équipes d’Orano Tricastin ont acquis un savoir-faire dans la chimie du fluor et la séparation isotopique à travers la conversion et l’enrichissement de l’uranium. Cette expérience permet aujourd’hui le développement d’une activité de séparation d’isotopes non radioactifs. Le laboratoire isotopes stables (LIS) est en cours de construction sur le site du Tricastin et une première production est attendue pour 2023. Ces éléments ont un large spectre d’utilisation dans le domaine de la santé, de l’industrie, de la recherche fondamentale et de l’informatique quantique.
D’autres activités sont en cours de développement comme le projet Fleur, qui concerne l’entreposage d’uranium recyclé. Pour rappel, le site du Tricastin investit chaque année entre 50 et 100M€.
Enfin, le site du Tricastin prépare le démantèlement de l’usine Eurodif arrêtée en 2012 et le lancement des opérations de démantèlement de l’ancienne usine de conversion, des anciens laboratoires et ateliers, et des deux tours aéroréfrigérantes, symboles du site.

Le site Orano de Tricastin regroupe près de 4 500 salariés dont 2 500 collaborateurs directs et 2 000 indirects (prestataires) sur 650 hectares de terrain, à cheval entre le Vaucluse et la Drôme. © Crespeau

Tricastin : Orano mise sur la formation pour préserver ses savoir-faire

Cinq étudiants du lycée les Catalins à Montélimar, l’un des dix lycées pilotes en France viennent de recevoir une bourse d’étude nucléaire lors d’une cérémonie de remise organisée par le groupe énergétique Orano Tricastin

Par ces bourses d’études nucléaires, au montant de 600€ (par mois par élève) l’Etat cherche à maintenir et renforcer son soutien à la filière nucléaire.
Ce ‘coup de pouce’ s’inscrit dans le cadre du plan France Relance pour ‘accélérer les transformations écologique, industrielle et sociale du pays‘ avec le soutien de l’Université des Métiers du Nucléaire créée en 2021. Il permettrait aux élèves bénéficiaires d’envisager la poursuite de leurs études pour à terme rejoindre les groupes énergétiques de la région.

Les cinq bénéficiaires sont des étudiants en deuxième année de BTS Environnement Nucléaire ou en BTS contrôle industriel et régulation automatique au lycée Catalins. Ils ont été sélectionnés par un jury notamment constitué de représentants du territoire de la filière nucléaire.

 « C’est une véritable ouverture pour ces jeunes qui s’engagent dans une filière d’avenir, explique Bruno Girard, directeur emploi Orano Sud-est. Nous comptons aux côtés d’EDF, du CEA et de nos partenaires de la filière renforcer nos compétences, transformer l’essai pour accompagner le développement et la compétitivité de nos outils industriels ».

Pour cette année, 50 élèves au sein de 10 lycées pilotes en France peuvent bénéficier de cette bourse d’étude. D’ici 2022-2023, puis 2023-2024, la bourse sera étendue à 200 élèves répartis dans une vingtaine de lycées.


Tricastin : Orano mise sur la formation pour préserver ses savoir-faire

Comme chaque année, le groupe Orano lance une campagne de recrutement. Pour 2022, l’entreprise spécialisée dans les métiers du combustible nucléaire recrute près de 200 candidats en alternance dans la région Sud-Est.

Technicien de radioprotection, assistant chef de projet, ou encore technicien de mesure nucléaire, Orano propose divers postes en alternance dans le but de favoriser l’insertion des jeunes dans le milieu professionnel. Cette campagne vise les jeunes en formation, du Bac à Bac+5.

Le groupe explique porter une attention particulière à l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap, mais également à la place réservée aux femmes parmi leurs alternants. En 2021, il a reçu le label ‘Happy Trainees’, fondé sur l’avis des stagiaires et alternants, qui récompense les entreprises où les étudiants sont les plus épanouis et motivés.

« Si vous êtes passionné par les technologies de pointe, que l’innovation est un moteur essentiel pour vous et que l’esprit d’équipe vous anime au quotidien, nous sommes sans doute faits pour nous entendre », explique Bruno Girard, directeur emploi et formation Orano Sud-Est.

V.A.


Tricastin : Orano mise sur la formation pour préserver ses savoir-faire

Lors de sa visite sur le site d’Orano Melox à Marcoule, la Ministre de l’industrie Agnès Pannier-Runacher a officialisé le soutien de France relance au Campus des métiers du recyclage. Ce dernier fera l’objet d’un investissement total de plus de 18 millions d’euros sur 3 ans.

Dans le cadre de l’appel à projets de renforcement des compétences de la filière nucléaire lancé en 2021 par le Ministère de l’économie, des finances et de la relance, le plan France relance investira plus de 4 millions d’euros dans le Campus des métiers du recyclage d’Orano Melox. Ce dernier possèdera du nouveau matériel physique et numérique, ainsi que des solutions de formations digitales interactives et immersives, notamment grâce à la réalité virtuelle. Le directeur d’Orano Melox Arnaud Capdepon voit cette aide comme « un véritable coup d’accélérateur pour notre campus dans sa triple mission : école des métiers, centre d’essai et d’innovation, centre de formation. »

Les métiers d’exploitation et de maintenance de l’usine requiert au minimum 6 mois de formation pour atteindre une complète autonomie professionnelle. Cependant, avec les techniques qui ne cessent d’évoluer, la formation ne doit pas s’arrêter là. Chaque année, le campus accueillera donc plus de 250 salariés et sous-traitants, mais pas seulement. Le but étant également d’attirer des jeunes et des personnes en reconversion. « C’est le combat d’un pays pour sa réindustrialisation, sa transformation écologique et une production d’électricité souveraine », a souligné la Ministre de l’industrie.

V.A.


Tricastin : Orano mise sur la formation pour préserver ses savoir-faire

François Lurin, 52 ans, est le nouveau directeur du site Orano à Tricastin. Il succède à Jean-Jacques Dreher, en poste depuis 2016, qui fait valoir ses droits à la retraite.
« Soyez assurés de mon engagement et de la priorité donnée à la sûreté et la sécurité des activités du site, a expliqué François Lurin lors de sa prise de fonction le 1er décembre. Ma volonté est de m’inscrire dans la continuité de mes prédécesseurs pour que le site du Tricastin maintienne sa dynamique de transformation en matière de performance et d’innovation, en s’adaptant aux exigences du marché mondial. Je sais pouvoir compter sur l’engagement des équipes que j’ai pu rencontrer ces dernières semaines. »
Auparavant directeur des ‘Opérations parc nucléaire’ de la ‘Business unit’ ‘Démantèlement et services’ sur des activités dédiées au client EDF depuis janvier 2018, François Lurin a rejoint Orano en novembre 2008. Il intègre le groupe en tant que directeur du ‘Conseil interne’, puis prend les fonctions de directeur ‘Performance, organisation et processus’ au sein de la direction ‘Industrielle & performance’ avant de rejoindre la ‘Business unit’ ‘Démantèlement & services’ en tant que directeur de la Division maintenance & services nucléaires en septembre 2013.

François Lurin, nouveau directeur du site Orano à Tricastin.

Le nouveau directeur, diplômé de l’Institut national agronomique Paris-Grignon, ainsi que d’un MBA de l’INSEAD, a débuté sa carrière professionnelle en 1993 par des activités d’audit financier, puis de conseil en management au sein du cabinet Arthur Andersen, avant de rejoindre le cabinet Bearing-Point, dont il deviendra un des directeurs associés. Un secteur du conseil dans lequel il restera 15 ans.
A cheval entre la Drôme et le Vaucluse, la plate-forme industrielle de Tricastin a vu le jour en 1958. Le site de 650 hectares propose des services en matière de transformation d’uranium : conversion et enrichissement. Ces activités précèdent l’étape finale de fabrication du combustible nécessaire aux réacteurs des centrales nucléaires. Orano y compte 2 500 salariés et presque tout autant de sous-traitants.

L.G.


Tricastin : Orano mise sur la formation pour préserver ses savoir-faire

Le groupe Orano vient d’accueillir plus de 100 étudiants des établissements d’enseignement supérieur du Sud-est de la France sur son site de Tricastin. Ces derniers ont été accueillis à l’occasion de la semaine de l’industrie qui vient de se tenir du 22 au 28 novembre. Placée sous le thème de la transition écologique, l’économie circulaire et la mixité des métiers dans l’industrie, cette 10e édition baptisée ‘Inventer un avenir durable’ a permis à Orano de sensibiliser les jeunes aux enjeux de production et d’indépendance énergétique.
« A travers différentes actions sur notre site industriel, dans le territoire et en digital, cette mobilisation permet notamment de promouvoir les technologies développées dans nos usines, de favoriser les échanges avec nos équipes et de renforcer l’attractivité de nos métiers, explique le groupe regroupant près de 2 500 salariés sur les 650 hectares de la plate-forme industrielle de Tricastin qui a vu le jour en 1958. C’est l’occasion, aussi, d’incarner notre engagement dans un avenir durable et dans la production d’une énergie bas carbone. »
Dans ce cadre, des étudiants de l’École nationale supérieure d’arts et métiers d’Aix-en-Provence, de l’INSA de Lyon, de l’Université de Valence, de l’école d’ingénieurs Polytech Marseille et de l’école d’ingénieurs PHELMA de Grenoble ont ainsi pu découvrir les installations de hautes technologies ainsi que les différents métiers.

Sensibilisation dans les collèges et découverte à 360°
Par ailleurs, les collaborateurs d’Orano sont intervenus auprès de 160 élèves de la cité scolaire Gustave-Jaume de Pierrelatte. Les intervenants ont pu échanger avec des élèves de 3e qui effectueront dans les prochaines semaines leur premier stage ‘découverte en entreprise’ dans les sociétés du territoire. L’objectif était de partager avec les collégiens les codes de l’entreprise et les qualités recherchées par les employeurs, de les sensibiliser aux activités industrielles et aux métiers du site Orano Tricastin.
Pour faire également mieux découvrir ses activités, Orano a aussi développé un nouvel outil digital pour visiter virtuellement ses usines Tricastin. Le public a ainsi la possibilité de se déplacer de manière autonome au cœur de notre plateforme industrielle unique en Europe, de consulter des témoignages, de vivre de l’intérieur les principales activités du site. Ce nouvel outil immersif est accessible via le site internet Orano : www.orano.group/tricastin360

Orano a développé un nouvel outil digital immersif pour visiter virtuellement ses usines Tricastin via le site www.orano.group/tricastin360.

Tricastin : Orano mise sur la formation pour préserver ses savoir-faire

Pour sa prochaine ‘master class’, Initiative seuil de Provence Ardèche Méridionale a opté pour la Vallée du Rhône. Une journée entièrement dédiée aux chefs d’entreprise se tiendra le 7 juin prochain dans la salle de la Cigaliere à Bollène. Objectif ? Réseauter, partager et apprendre.

Qui participe ?

Plus de 100 chefs d’entreprises locaux seront réunis autour d’une tête d’affiche : Jean-François Gonidec, Président de l‘Occitane en Provence. A ses cotés, pléiade d’entreprises phares du secteur : Orano, Edf, Melvita, In extenso, Cer France… La journée sera l’occasion d’échanges entre les partenaires de la manifestation, les partenaires institutionnels, les salariés et les bénévoles de l’association.

Demandez le programme

Cette journée est destinée à accélérer le développement des entreprises autour de 5 ‘boosters’ et 9 capsules thématiques. Pour les chefs d’entreprises, c’est l’occasion de pouvoir échanger sur différentes thématiques, trouver ensemble des solutions concrètes mais aussi de réseauter tout en consolidant l’activité. Avec des techniques d’animation inédites, les entrepreneurs participants vont imaginer et construire des solutions autour de 5 ‘boosters’ : communication, gestion comptable, développement commercial, compétitivité et développement personnel. Chaque ‘booster’ renferme deux capsules avec une thématique précise animée par un entrepreneur de renom. Attention, les places aux capsules sont limitées. Elles se déroulent toutes en même temps, il est possible de s’inscrire uniquement sur une seule capsule. Pour vous inscrire, cliquez ici.

De nouvelles formes d’entrepreneuriat

Initiative France, réseau créé en 1985, fédère aujourd’hui 215 associations locales dont Initiative seuil de Provence Ardèche Méridionale. Son objectif : apporter au créateurs et repreneurs d’entreprise un appui financer ainsi qu’un accompagnement qui leur permettra de structurer leur projet, de le mettre en place et de le développer. Cette ‘master class’ s’inscrit dans le cadre du club d’entrepreneurs ‘Pro pulse’ destiné aux dirigeants du territoire qui souhaitent s’enrichir et découvrir de nouvelles formes d’entrepreneuriats et d’innovations. Les dirigeants ressortiront ainsi de cette journée avec des outils concrets sur différents enjeux (digitaux, managériaux, économiques, stratégiques).

Modalités d’inscription

L’inscription à la ‘master class’ inclut : le petit déjeuner d’accueil, l’entrée à la masterclass, la participation à une capsule et le repas du midi . Le tarif à la journée est de 65€ (repas compris). Les entreprises de moins de 3 ans au 7 juin 2021 pourront être remboursées de 50 euros sur leur participation à condition de fournir les éléments suivants : extrait Kbis et carte d’identité de l’entrepreneur. Cette réduction s’intègre dans le cadre du Fonds social européen et plus particulièrement du programme « Emploi et inclusion ».

L.M.


Tricastin : Orano mise sur la formation pour préserver ses savoir-faire

Orano propose près de 200 postes aux candidats à l’alternance de la région sud-est, des postes à dominante technique, notamment dans les métiers de la production, de la chimie, de la maintenance industrielle, de l’environnement ou de la sûreté.

Le périmètre sud-est représente 5 500 emplois et regroupe à la fois la plateforme du Tricastin et les implantations Melox du côté de Bagnols-sur-Cèze. Plus au sud, Narbonne et Saint-Paul-les-Durance sont inclus dans le périmètre. Après l’opération digitale de recrutement menée en 2020 par Orano DS (Démantèlement et services) proposant 60 postes dans des sites nucléaires, la dynamique de recrutement se poursuit malgré le contexte sanitaire exceptionnel.

Dans une logique de formation et d’insertion, Orano a adopté le modèle de l’alternance comme « meilleure option d’intégration sur le marché du travail pour un futur diplômé ». Les offres (https://www.orano.group/fr/carrieres) permettent aux jeunes du territoire d’acquérir des compétences et de mettre en pratique leurs connaissances.

Avec 301 alternants présents en 2020 sur les différents sites Orano de la région Sud-est de la France, cette population représente un véritable vivier de recrutement. Chaque campagne de recrutement annuelle assure le renouvellement d’environ deux tiers des alternants. « L’alternance est un véritable tremplin vers l’emploi pour nos jeunes du territoire. Il s’agit d’une réelle expérience professionnelle valorisable au sein d’une filière industrielle qui recrute, précise Bruno Girard, directeur emploi et formation Orano pour le Sud-est de la France. A travers ces recrutements, Orano propose aux jeunes de donner du sens à leur carrière en relevant le défi et en contribuant à imaginer et produire aujourd’hui l’énergie bas carbone de demain. »


Tricastin : Orano mise sur la formation pour préserver ses savoir-faire

Orano vient de lancer le chantier de construction de son futur laboratoire isotopes stables implanté sur son site de Tricastin. Avec cette nouvelle activité hors du domaine du nucléaire le groupe entend capitaliser sur son savoir-faire en développant une offre destinée aux domaines de la santé, de la recherche et de l’industrie.

Les travaux du nouveau laboratoire isotopes stables ont débuté sur le site Orano de Tricastin. Le futur bâtiment de 3 200m2 comprendra une partie consacrée à la production (2 000m2), une dédiée à la recherche et au développement ainsi qu’une autre partie composée de bureaux et de salles de réunion. Cet investissement de 15M€ doit être opérationnel dans le courant du second semestre 2023 afin de mener à bien les premières productions commerciales. Près de 150 personnes (dont 90% provenant d’entreprises régionales) interviendront durant le chantier de construction et une vingtaine d’ingénieurs et de techniciens composera ensuite l’équipe de ce laboratoire unique en France.

Traitement contre le cancer et microprocesseur quantique
S’appuyant sur les mêmes technologies développées pour transformer l’uranium dans son usine de conversion Philippe-Coste (pour la fluoration) ainsi que dans celle de Georges-Besse II (pour la centrifugation), toutes deux à Tricastin, Orano veut donc lancer la production d’isotopes stables.
« Ce futur laboratoire est un concentré du savoir-faire des équipes du site Orano Tricastin, c’est le développement de procédés issus de nos usines nucléaires pour de nouvelles applications en France hors du domaine nucléaire », résume Jean-Luc Vincent, directeur des nouvelles activités Orano chimie-enrichissement.
Ce procédé permet ainsi d’élaborer des formes non radioactives des atomes. Ces isotopes stables sont utilisés, en raison de leurs propriétés particulières, dans un grand nombre d’applications, notamment dans les domaines de la santé (radio-médicaments dans le cadre de traitement contre le cancer), de la recherche fondamentale (conception de puce informatique quantique en silicium composé à 99,9% d’isotope 28 contre 92% avant traitement) et de l’industrie (amélioration de la performance des lasers, de la résolution des imageries à résonance magnétique…).
Ces éléments stables enrichis sont également utilisés dans un grand nombre d’autres secteurs de pointe comme la biologie des organismes, la physiologie, la microbiologie, la chimie, la climatologie, la géochimie, la géophysique et la physique par exemple.

Un objectif de 10M€ de chiffre d’affaires par an

L’objectif de la nouvelle installation, qui bénéficiera d’un haut niveau de sécurité afin d’en préserver les procédés de fabrication, est d’atteindre un chiffre d’affaires annuel de l’ordre 10M€ à l’horizon 2025/2030. On est bien loin du milliard d’euros générés chaque année par la plateforme Orano-Tricastin (en intégrant le site de Malvési à Narbonne qui lui est rattaché). Pour autant, l’implantation de ce futur laboratoire est loin d’être anecdotique pour le groupe qui voit là l’occasion de ‘dénucléariser’ son image.
Il ne s’agit pourtant pas de tourner le dos à ce qui fait la spécificité de ce site industriel regroupant 2 500 emplois directs et 2 000 emplois indirects.
« Orano Tricastin est une plateforme industrielle de référence, forte de près de 60 ans de savoir-faire, rappelle ainsi Jean-Jacques Dreher, directeur d’Orano Tricastin. Elle regroupe l’ensemble des activités de chimie (conversion, défluoration et dénitration) et d’enrichissement de l’uranium. L’activité conversion d’Orano représente 25% de la capacité mondiale. L’usine Georges Besse II est la plus grande usine d’enrichissement en Europe. La production d’uranium enrichi, à usage civil, permet de livrer 70 réacteurs dans le monde. Cela permet d’alimenter 90 millions de foyers par an en énergie bas-carbone, soit l’équivalent de la population de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni. »

1/3 du marché en ligne de mire
On l’a bien compris, le nucléaire restera le pilier de l’activité du groupe qui a investi plus de 5 milliards d’euros ces 15 dernières années pour renouveler son outil industriel sur ce territoire où 50% des employés résident dans la Drôme, 20% dans le Vaucluse, 20% dans le Gard et 10% en Ardèche.
Pour autant, le futur laboratoire isotopes stables entend capitaliser sur la crédibilité d’Orano comme acteur sur ce marché tout en proposant une alternative française aux clients, étrangers pour la plupart. S’il s’agit d’un marché de niche, on parle d’une production de quelques dizaines de kilos pour des matières solides et de quelques centaines de kilos pour des gaz, le but est de capter environ un tiers de ce marché où seul des concurrents Russes et Néerlandais existent à ce jour.

Unique en France, le futur laboratoire isotopes stables d’Orano à Tricastin devrait être pleinement opérationnel dans le courant du second semestre 2023.

https://echodumardi.com/tag/orano/page/2/   1/1