Marcoule : l’usine Melox a généré près de 150M€ de retombées économiques locales en 2023
Edité depuis 2007, le rapport d’information de Melox dresse le bilan de l’activité de l’usine de fabrication des combustibles MOX du groupe Orano situé à Marcoule. Dans le rapport 2023 qui vient de paraître, il rend notamment compte du fonctionnement de l’établissement sur les aspects liés à la sûreté nucléaire, la sécurité au travail, la radioprotection et l’environnement. Il dresse un bilan des actions menées annuellement dans ces domaines.
Par ailleurs, le document détaille également le montant des achats de fournitures, de travaux de prestations, et d’investissements passés par Melox. Pour 2023, il s’élève à 200 M€, dont 72% ont été engagés localement. La part la plus importante revient au Gard (49%), devant la Drôme (16%), les Bouches-du-Rhône (5%), le Vaucluse (1,4%) et l’Hérault (0,4%).
Regroupant près de 1 000 collaborateurs ainsi que 600 sous-traitants, l’usine Melox fabrique du MOX, un combustible pour les réacteurs des centrales nucléaires de production d’électricité fabriqué à partir d’un mélange d’oxydes d’uranium et de plutonium. Le combustible MOX permet ainsi de recycler le plutonium issu des combustibles usés. Avec près de 3 100 tonnes produites à fin 2023, Melox est le premier producteur mondial de combustible MOX.
« L’année 2023 a marqué pour Orano Melox un travail intense pour confirmer le redressement du niveau de production, en toute sûreté et sécurité, explique Arnaud Capdepon, directeur de l’établissement. Ces fondamentaux sont déterminants pour la pérennité du recyclage au sein de la filière nucléaire. Une étude de perception menée par ailleurs par l’institut BVA a montré que 75% de nos riverains ont confiance dans notre capacité à gérer le site en sécurité. »
Marcoule : l’usine Melox a généré près de 150M€ de retombées économiques locales en 2023
Le préfet de la Drôme vient de signer le permis de construire de l’extension de l’usine d’enrichissement d’uranium Georges Besse 2 (GB II). Implanté sur le site du groupe Orano à Tricastin, à cheval sur la Drôme et Vaucluse, ce projet avait été validé par le conseil d’administration du groupe octobre dernier à la suite d’une concertation préalable qui s’était déroulée début 2023. D’un montant d’investissement de près de 1,7 milliard d’euros, cette extension de capacité de l’usine d’enrichissement d’uranium Georges Besse 2 permettra à Orano d’augmenter ses capacités de production de plus de 30%. Ce projet consiste à construire à l’identique quatre modules d’enrichissement de l’uranium, complémentaires aux quatorze modules existants avec la même technologie éprouvée et disposant d’une empreinte environnementale réduite. Cette augmentation nécessite la construction d’une extension dans le prolongement du bâtiment existant faisant l’objet de la demande de permis de construire.
Jusqu’à 1000 personnes mobilisées sur ce chantier de 1,7 milliard d’euros « La réception du permis de construire constitue une étape importante dans le processus réglementaire de notre projet d’extension de capacité de l’usine Georges Besse 2. Je tiens à remercier à cette occasion l’ensemble des acteurs impliqués et nos clients qui nous font confiance. Le chantier de construction à venir mobilisera jusqu’à 1 000 personnes, avec une forte part d’entreprises régionales. Nous travaillons de concert avec les entreprises partenaires du projet pour lancer d’ici la fin de l’été la construction à l’issue des travaux préparatoires », précise Pascal Turbiault, directeur du site Orano Tricastin, lors de la remise du permis de construire en mairie de Pierrelatte par le maire Alain Gallu en compagnie de Fréderic Bernasconi, directeur du programme extension de l’usine d’enrichissement Georges Besse.
Marcoule : l’usine Melox a généré près de 150M€ de retombées économiques locales en 2023
A l’occasion du passage à la nouvelle année, l’Usine nouvelle, le magazine français de l’industrie, a dressé la liste des 10 plus importants investissement industriels français annoncé en 2023. Dans ce classement, où un projet de production de batteries solides à Dunkerque (5,2 milliards d’euros) arrive en tête, le site nucléaire de Tricastin à Bollène (Vaucluse) apparait en 3e position avec l’extension de la capacité d’enrichissement de l’usine Georges Besse 2 (GBII) du groupe Orano. Ce programme de 1,7 milliard d’euros doit permettre d’augmenter les capacités de production de plus de 30%, soit 2,5 millions d’UTS (Unité de travail de séparation).
Pour cela, 4 modules complémentaires identiques aux 14 modules existants mis en service progressivement entre l’inauguration, en 2011, et la pleine capacité de production du site, en 2016 vont donc être construit.
Première production prévue en 2028 L’uranium enrichi à usage exclusivement civil qui est produit à GB II permet de fournir du combustible à 70 réacteurs nucléaires dans le monde. « Avec cette extension de capacité, l’uranium produit sur le site Orano Tricastin permettra d’alimenter l’équivalent de 120 millions de foyers par an en énergie bas carbone », souligne Pascal Turbiault, directeur d’Orano pour le site de Tricastin. « Dans le contexte géopolitique actuel, cette augmentation des capacités d’enrichissement vise à renforcer, en France, la souveraineté énergétique occidentale, expliquait aussi Claude Imauven, président du conseil d’administration d’Orano lors de l’officialisation de l’extension en octobre dernier. La décision d’Orano répond aux demandes de nos clients de renforcer leur sécurité d’approvisionnement avec une première production prévue dès 2028. »
Marcoule : l’usine Melox a généré près de 150M€ de retombées économiques locales en 2023
Alors qu’Orano a inauguré hier, mercredi 18 octobre, son nouveau laboratoire d’isotopes stables sur le site de Tricastin, le conseil d’administration du groupe vient de valider le projet d’extension de capacité d’enrichissement de l’usine Georges Besse 2 (GBII).
« Le conseil d’administration d’Orano, réuni en séance ce jeudi 19 octobre 2023, a validé l’investissement du projet d’extension de capacité de production de l’usine d’enrichissement d’uranium, Georges Besse 2 sur le site du Tricastin situé à cheval entre la Drôme et le Vaucluse », explique le groupe dans un communiqué. D’un montant prévisionnel de près de 1,7 milliard d’euros, ce projet permettra à Orano d’augmenter ses capacités de production de plus de 30%, soit 2,5 millions d’UTS (Unité de travail de séparation). Il consiste à construire à l’identique 4 modules complémentaires aux 14 modules existants mis en service progressivement entre l’inauguration, en 2011, et la pleine capacité de production du site, en 2016 (8 modules pour l’unité Sud et 6 modules pour l’unité Nord). De quoi enrichir par un procédé de centrifugation encore davantage d’uranium intervenant dans la fabrication de combustible destiné aux centrales nucléaires.
De 90 millions à 120 millions de foyers Actuellement, GB II tourne à plein régime, 24h sur 24 et 7 jours sur 7. Il s’agit du plus grand complexe d’enrichissement en Europe sur un même site et représente 30% de la capacité occidentale. L’uranium enrichi à usage exclusivement civil qui y est produit permet de fournir du combustible à 70 réacteurs nucléaires dans le monde. Cela permet d’alimenter l’équivalent de la consommation électrique annuelle de 90 millions de foyers, soit l’équivalent de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni. Avec cette extension, Orano sera alors ensuite en mesure d’alimenter l’équivalent de 120 millions de foyers.
Un chantier de 2024 à 2028 ? Ayant fait l’objet d’une concertation préalable en début d’année par la Commission nationale du débat public, ce projet prévoit une extension de 20 000m2 sur un terrain jouxtant l’usine actuelle. Une zone où 3 000 plots antisismiques ont déjà injectés dans le sol, lors du premier chantier de GBII, en prévision de cet agrandissement. Les premiers coups de pioche sont attendus pour la rentrée 2024 avec une mise en service espérée 4 ans plus tard avant d’atteindre la pleine capacité de production courant 2030. Plus de 1 000 personnes devraient être mobilisées au plus fort du chantier « avec une forte part d’entreprises régionales », assure Orano.
Une décision stratégique « Dans le contexte géopolitique actuel, cette augmentation des capacités d’enrichissement vise à renforcer, en France, la souveraineté énergétique occidentale, explique Claude Imauven, président du conseil d’administration d’Orano. La décision d’Orano répond aux demandes de nos clients de renforcer leur sécurité d’approvisionnement avec une première production prévue dès 2028. »
En effet, la production mondiale est aujourd’hui répartie entre le russe Rosatom (43%), les anglo-germano-néerlandais d’Urenco (31%), les Chinois de CNNC (13%) et Orano (12%), soit 99% de l’offre mondiale. S’estimant trop dépendants de la production Russe suite à la guerre en Ukraine (28% des besoins des Etats-Unis et 31% pour l’Europe), les Occidentaux ont donc souhaité reprendre la main sur ce marché sans pour faire autant appel à la Chine qui, de toute façon, exporte très peu pour se consacrer pour l’instant sur ses besoins intérieurs.
Soutien du Japon et de la Corée-du-Sud Dans ce contexte, François Lurin, directeur des activités Chimie-Enrichissement d’Orano a rappelé « que ce projet voit le jour grâce au soutien de nos clients et aux équipes techniques et commerciales d’Orano qui se sont mobilisées dès mars 2022 ». Il a également souligné « l’importance du support des actionnaires japonais JFEI (Japan France enrichment investing) et coréens KHNP de la SETH (Société d’enrichissement du Tricastin holding) dans la réalisation de ce projet ».
Marcoule : l’usine Melox a généré près de 150M€ de retombées économiques locales en 2023
Le groupe Orano vient d’inaugurer son nouveau laboratoire d’isotopes stables. Il s’agit de la 3e installation de ce type dans le monde. Elle permettra de produire des atomes non-radioactifs d’une grande pureté destinés à des applications de pointe médicales, informatiques, industrielles ou bien encore scientifique. Objectif : répondre à une demande sur des marchés stratégiques tout en assurant une souveraineté industrielle.
Le nouveau laboratoire d’isotopes stables du groupe Orano est désormais opérationnel. Situé à Tricastin, ce nouveau bâtiment de 3 200m2 comprend une partie consacrée à la production (2 000m2), une autre partie dédiée à la recherche et au développement ainsi qu’une zone composée de bureaux et de salles de réunion. Le tout dans un cadre hyper sécurisé afin de préserver les procédés de fabrication de ce laboratoire de production qui constitue seulement le 3e de ce type dans le monde. L’ensemble, dont les travaux ont débuté en mars 2021 en mobilisant jusqu’à 150 personnes sur le chantier (voir vidéo de la construction en fin d’article), représente un investissement de l’ordre de 15M€.
Du traitement du cancer et microprocesseur quantique en passant par la cosmologie Cette nouvelle unité de production, ou travaille déjà une dizaine d’ingénieurs, va donc permettre de produire des isotopes, des atomes non-radioactifs, d’un très grand niveau de pureté de l’ordre de 99,9%. Les applications sont multiples : dans le domaine médical et pharmaceutique (diagnostic et traitement de cancers, radio-médicaments, amélioration de la résolution de l’imagerie par résonance magnétique ou des scintigraphies), dans le secteur industriel (amélioration de la performance des lasers, prévention de la corrosion du système de refroidissement des réacteurs nucléaires avec des isotopes de zinc…) ainsi que dans le domaine de la recherche fondamentale (physique des particules et notamment les neutrinos) et de la cosmologie.
Le secteur des semi-conducteurs et de l’informatique quantique fait également parti des marchés sur lequel Orano souhaite particulièrement se développer. « Nous nous inscrivons pleinement dans la création d’une filière industrielle nationale de production pour la filière quantique », confirme Claude Imauven, président du conseil d’administration et directeur général par intérim d’Orano depuis le départ de Philippe Knoche au début du mois d’octobre. Pour cela, le laboratoire d’isotopes stables de Tricastin, baptisé ‘Jean Fourniols’ (voir encadré ci-dessous) entend donc devenir un acteur incontournable de la production de silicium enrichi en isotope 28, un matériau essentiel à la fabrication de puce quantique à échelle industrielle.
Hommage : le laboratoire Jean Fourniols Lors de son inauguration, le nouveau laboratoire d’isotopes stables a été nommé Jean Fourniols. Un hommage rendu à un collaborateur d’Orano décédé en avril 2020 à l’âge de 64 ans. Ce dernier fut un acteur clé de la genèse de ce projet. « Il a été un de ceux qui ont su proposer des projets innovants de ce type lorsque, il y a 5 ans Orano, a lancé une réflexion sur le développement de nouvelles activités hors du nucléaire », rappelle le directeur général d’Orano.
Un enjeu de souveraineté stratégique « Ce projet représente à la fois un enjeu d’excellence industrielle et de savoir-faire développés depuis 60 ans par nos équipes, mais aussi de souveraineté pour des domaines d’applications stratégiques », insiste le directeur général d’Orano. En effet, pour le groupe cette nouvelle activité offre une alternative française aux deux seuls acteurs industriels mondiaux déjà présent sur ces marchés vitaux : un néerlandais et un russe. Ce dernier détient près de 70% alors que son concurrent batave représente 30% de ce marché estimé pour l’instant à une centaine de millions d’euros au niveau mondial mais qui devrait connaître un formidable essor dans les années à venir. Pour l’instant, Orano joue les modestes et s’est fixé pour objectif d’atteindre une chiffre d’affaires de l’ordre de 10M€ d’ici 3 à 4 ans. Les possibilités sont cependant énormes puisque parmi les 118 éléments du tableau périodique des éléments chimiques, 80 sont des isotopes stables.
« Ces éléments ‘ultra-purs’ sont devenus clefs dans beaucoup de domaines de pointe depuis quelques années, explique Laurent Bigot, responsable du laboratoire isotopes stables. Ils entrent dans de nombreuses applications pratiques : biologie des organismes, physiologie, microbiologie, chimie, climatologie, géochimie, géophysique… Nous sommes donc désormais prêts à répondre aux demandes des clients en fonction de leurs nouveaux besoins à venir. » Dans tous les cas, les équipes de Laurent Bigot, constituées d’une vingtaine de personnes (développement, production et commerciaux), devraient débuter les premières productions commerciales d’ici la fin de l’année à destination des nouveaux clients. Des productions, sous forme de gaz, de métal ou d’oxyde, qui pourront aller de quelques grammes à quelques centaines de kilos en fonction de la pureté demandée. Face au potentiel de ce marché, le nouveau site a d’ailleurs été conçu afin de pouvoir réaliser des extensions futures des zones de production.
Développement du savoir-faire hors du champ des applications du nucléaire « Le laboratoire isotopes stables est un concentré du savoir-faire des équipes du site Orano Tricastin, c’est le développement de procédés issus de nos usines nucléaires pour de nouvelles applications hors du domaine nucléaire », se félicite Jean-Luc Vincent, directeur des nouvelles activités Orano chimie-enrichissement. « Sur la base des techniques que nous maîtrisons pour l’industrie nucléaire, notre volonté est d’explorer de nouveaux domaines », confirme Claude Imauven. Pour le groupe spécialisé dans le nucléaire, ce nouveau laboratoire marque sa volonté de diversification en s’appuyant sur ses technologies de transformation de l’uranium notamment. Le laboratoire d’isotopes stables reprend ainsi les techniques de centrifugation mise en point dans le cadre de l’usine d’enrichissement de l’uranium installées juste à proximité au sein de l’usine Georges Besse II d’Orano (voir encadré ci-dessous).
Cette technologie consiste à faire tourner à très haute vitesse un bol cylindrique dans lequel est introduit l’élément naturel à enrichir sous forme gazeuse. Sous l’effet de la force centrifuge, les molécules les plus lourdes de l’élément naturel à enrichir se concentrent à la périphérie tandis que les plus légères migrent vers le centre. Ce processus est ensuite répété par la mise ‘en cascade’ de plusieurs centrifugeuses. Des technologies entièrement protégées de conception françaises ou européennes. « Cela nécessite un réglage adapté à chaque molécule et qui peut varier en fonction de la température, de la pression atmosphérique, du taux d’humidité. Régler une centrifugeuse, c’est comme régler une Formule 1 », assure Jean-Luc Vincent.
1er site nucléaire d’Europe Par ailleurs, le président du conseil d’administration d’Orano a rappelé son attachement à l’ancrage territorial de son groupe. « Ici sur le sur le site du Tricastin, implanté sur 650 ha entre Drôme et Vaucluse, nous élargissons nos activités, nous innovons, nous explorons de nouveaux champs d’application de nos technologies. Ce lien historique avec les régions dans lesquelles nous sommes présents, cette fidélité avec l’histoire que nous avons construite avec les élus, le tissu économique, les habitants proches de nos sites, est une valeur forte que nous partageons avec l’ensemble de la filière nucléaire française. »
« La plateforme industrielle du Tricastin, avec plus de 60 ans d’histoire, est un des plus grands sites nucléaires français, si ce n’est le plus grand en activité en Europe, poursuit Claude Imauven. Avec à la fois des activités de transformation de l’uranium d’Orano, mais également de production d’électricité avec la centrale voisine d’EDF. Cette activité isotopes stables symbolise la poursuite de notre histoire industrielle ici, au Tricastin. »
Et pour preuve de cet enracinement local, il rappelle qu’Orano « a investi plus de 5 milliards d’euros ces 15 dernières années pour renouveler son outil industriel de conversion avec l’usine Philippe Coste ou bien celle d’enrichissement de Georges Besse. « Ce laboratoire, c’est une prouesse scientifique qui marque l’ancrage d’Orano sur ce territoire », souligne Anthony Zilio, maire de Bollène, président Communauté de communes Rhône Lez Provence, et conseiller départemental du Vaucluse. La première a été mise en service fin 2018 et poursuit actuellement sa montée en puissance. C’est la première usine de conversion d’uranium renouvelée dans le monde. L’activité conversion d’Orano représente 25% de la capacité mondiale et 40% de la capacité occidentale. Pour sa part, l’usine d’enrichissement Georges Besse II est le plus grand complexe d’enrichissement en Europe sur un même site et représente 30% de la capacité occidentale. L’uranium enrichi, à usage exclusivement civil, qui y est produit permet de livrer l’équivalent de 70 réacteurs dans le monde et alimenter en énergie bas carbone comparativement 90 millions de foyers, soit l’équivalent de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni. En tout, Orano Tricastin représente près de 2 500 emplois directs et 2 000 indirects sur la plateforme industrielle du Tricastin. « C’est en raison de cette importance que nous travaillons avec le groupe sur le sujet de la formation via l’implantation d’une école des métiers d’Orano à Bollène afin de renforcer l’attractivité de notre territoire », annonce Anthony Zilio. « Un territoire innovant qui, on l’espère, sera lauréat du dispositif national Territoires d’industrie. »
Encadré
Marcoule : l’usine Melox a généré près de 150M€ de retombées économiques locales en 2023
La Commission nationale du débat public vient de lancer la concertation préalable au projet d’extension de l’usine d’enrichissement d’uranium GBII à Tricastin. A ce titre, le grand public est invité à se prononcer jusqu’au 9 avril prochain sur l’augmentation de la capacité de production du site industriel du groupe Orano afin de réduire la dépendance des centrales nucléaires occidentales aux combustibles provenant de Russie.
Ils sont trois : Isabelle Barthe, Etienne Ballan et Denis Cuvillier. C’est le trio que la CNDP (Commission nationale du débat public) a désigné pour mener à bien la concertation préalable sur le projet d’extension de l’usine d’enrichissement d’uranium Gorges Besse 2 (GBII) situé à Bollène dans la partie vauclusienne du site nucléaire de Tricastin. C’est Orano qui, au titre de l’article L.121-12 du code de l’environnement, a sollicité la CNDP afin de mener cette démarche. Si un débat public avait déjà eu lieu en 2004, en amont de l’enquête publique de 2006, sur le projet de l’usine Georges Besse 2 mis en service à partir de 2011, cette concertation s’était faite sur la base d’une capacité de production annuelle de 7,5 millions d’UTS (Unité de travail de séparation), contre 11 millions d’UTS initialement prévues. Aujourd’hui, Orano souhaite donc à nouveau atteindre ce volume maximal de production. Cependant, compte tenu des caractéristiques du projet et de l’ancienneté du débat public initial la CNDP a donc confirmé, en octobre dernier, qu’il serait nécessaire d’organiser une nouvelle concertation préalable.
Ce débat prévoit que « toute personne a le droit, dans les conditions et les limites définies par la loi, d’accéder aux informations relatives à l’environnement détenues par les autorités publiques et de participer à l’élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l’environnement », expliquent les 3 garants du débat nommés par la CNDP. Pour cela, des rencontres de proximité, des réunions publiques, des visites du site, des réunions dédiées aux acteurs économiques, des forums et des tables-rondes auront lieux jusqu’au 9 avril. Un site dédié recense le détail de ces différents rendez-vous proposés notamment dans les communes de Pierrelatte, Montélimar, Bollène, Saint-Paul-Trois-Châteaux, Bourg-Saint-Andéol, Valence, Lyon et Orange. C’est d’ailleurs dans la cité des princes que se déroulera le 4 avril la réunion publique de synthèse de la concertation. « Nous avons la volonté de permettre au grand public de participer à ce débat public en évoquant tous les sujets », insiste Etienne Ballan, garant de la concertation.
La guerre en Ukraine a tout changé A ce jour, l’usine GBII dispose déjà de 2 unités en fonctionnement permettant l’enrichissement d’uranium par un procédé de centrifugation intervenant dans la fabrication de combustible destiné aux centrales nucléaires. Le site, mis en service progressivement entre 2011 et 2016, est composé de 8 modules pour l’unité Sud et 6 modules pour l’unité Nord. L’uranium enrichi produit par l’usine, à usage exclusivement civil, permet d’alimenter l’équivalent de la consommation électrique annuelle de 90 millions de foyers. De quoi faire d’Orano (12%) l’un des quatre groupes à maîtriser cette technologie avec le russe Rosatom (43%), les anglo-germano-néerlandais d’Urenco (31%) et les Chinois de CNNC (13%), soit 99% de la production mondiale.
Seulement, si cette production était suffisante jusqu’alors dans le marché mondial, la guerre en Ukraine a rebattu les cartes et les pays occidentaux se sont rendus compte de leur dépendance à la Russie. En effet, Rosatom est très présent sur le marché occidental. Les importations russes représentent en moyenne aujourd’hui 30% des besoins occidentaux de production d’uranium enrichi dont 28% aux Etats-Unis et 31% en Europe.
Pour mettre fin à cette dépendance énergétique, l’Europe et les Etats-Unis veulent reprendre la main sur ce marché sans pour faire autant appel à la Chine qui, de toute façon, exporte très peu pour se consacrer à son marché domestique.
L’usine GBII ne s’arrête jamais et tourne à plein régime « Dans le contexte géopolitique actuel, cette augmentation vise à contribuer à la souveraineté énergétique occidentale, en se substituant à l’approvisionnement russe et à anticiper une situation de pénurie potentielle », explique François Lurin, directeur du site Orano-Tricastin. Aujourd’hui, GBII tourne à plein régime, 24h sur 24 et 7 jours sur 7. Orano ne dispose donc plus d’une capacité de production supplémentaire. D’où la volonté du groupe hexagonal d’étendre son site actuel afin de disposer de quatre modules supplémentaires, identiques aux quatorze déjà existants, afin d’atteindre la capacité initiale prévue dans les années 2000.
Le projet n’est pas figé Pour autant, si Orano affiche sa volonté d’obtenir l’autorisation d’avoir la possibilité d’augmenter ses capacités de production, le groupe français attend également que ses éventuels clients se positionnent avant de lancer une éventuelle extension de GBII. « Nous avons des contacts, notamment avec des électriciens américains » reconnait François Lurin, directeur du site Orano à Tricastin, plutôt optimiste quant à leur finalisation. « Le projet n’est pas arrêté, poursuit le directeur. Il peut être dimensionné ou ajusté afin de correspondre aux recommandations de la CNDP. » En effet, à l’issue de la concertation, le projet d’extension de GBII peut être suspendu, abandonné, ou poursuivi, avec des modifications éventuelles. S’il est poursuivi, le projet devra faire l’objet d’une demande de modification du Décret d’autorisation de création (Dac), soumise ensuite à enquête publique. Cette dernière devant être nourrie des échanges avec le public et des contributions recueillies lors de la concertation.
Un plan B aux Etats-Unis ? « Les questions abordées concerne ainsi les déchets, la sécurité, avec la proximité de la centrale EDF, que se passera-t-il si le projet ne se réalise pas ?, faut-il le faire ici et sinon pourquoi ailleurs ?, détaille Etienne Ballan. Il s’agit d’un projet mondial où il faut éviter la confusion des sujets. » « Nous souhaitons étendre prioritairement le site déjà existant de GBII qui a été prévu pour cela, rappelle François Lurin. Cependant si le marché le nécessite et que nous n’obtenons pas l’autorisation de nous agrandir ici, nous pouvons éventuellement le faire aux Etats-Unis où nous avions déjà travaillé à l’implantation d’une usine de production de ce type. » Cependant, pour Orano l’investissement, compris entre 1,3 et 1,7 milliards d’euros pour l’extension de GBII, sera très certainement supérieur car le site américain ne bénéficiera pas des synergies avec l’usine actuelle sur Tricastin.
« Les premières réactions, notamment celle du monde économique, sont assez favorable, complète Denis Cuvillier, garant de la concertation. A l’inverse, les associations environnementales mettent en avant l’opacité du projet ainsi que les éventuels dangers liés à la concentration sur Tricastin. Nous constatons également que le grand public affiche plutôt une grande méconnaissance du projet et que les attentes concernent surtout une information sur l’activité passée, présente et futur du site. »
Mise en service attendue mi-2028 Si le calendrier est respecté, les premiers coups de pioche sont attendus pour le 1er septembre 2024. Près de 5 000 camions-toupies seront alors ensuite nécessaire pour acheminer le béton destiné à la construction de cette extension de 20 000m2 où 3 000 plots antisismiques ont déjà injectés dans le sol en prévision de cet agrandissement. Entre 400 et 600 personnes interviendront en moyenne quotidiennement sur ce chantier. Ils seront même jusqu’à 1 000 à travailler en période de pointe. Des travaux hors normes qui vont également nécessiter la pose de près de 200km de tuyaux et de câbles. L’ensemble devrait être mis en service mi-2028. L’extension devant ensuite atteindre sa pleine capacité de production courant 2030. Une cinquantaine de personnes supplémentaires devrait être nécessaire pour faire fonctionner les nouvelles centrifugeuses sur ce site employant 350 salariés actuellement.
Marcoule : l’usine Melox a généré près de 150M€ de retombées économiques locales en 2023
A l’occasion de la 26e édition de la semaine européenne pour l’emploi des personnes en situation de handicap « SEEPH », qui s’est déroulée du 14 au 18 novembre, les équipes Orano Tricastin se sont engagées pour promouvoir les initiatives permettant d’avoir un autre regard sur le handicap et l’accueil à la différence au sein de l’entreprise.
« Valoriser l’insertion professionnelle, l’inclusion et l’égalité des chances font parties des engagements d’Orano. Au sein du groupe se sont près de 700 personnes qui bénéficient de la reconnaissance de qualité de travailleur en situation de handicap. A l’échelle de la plateforme industrielle Orano Chimie-Enrichissement, le taux d’emploi de salariés en situation de handicap est de 6,01% » explique Christine Koutcherawy, référence handicap du site.
Au cours de la semaine européenne pour l’emploi des personnes en situation de handicap (SEEPH 2022), qui s’est déroulée du 14 au 18 novembre, différentes actions ont été organisées à l’attention des salariés sur le site Orano Tricastin, comme par exemple, une collecte de matériaux recyclables au profit de l’association « Les Ailes de mon cœur » à Pierrelatte dont les fonds issus du recyclage sont reversés à des associations de soutien aux personnes en situation de handicap et pour la lutte contre le cancer.
Des témoignages de salariés en situation de handicap ont également été partagés auprès des équipes pour leur permettre de mieux découvrir les dispositifs d’aménagement réalisés au poste de travail grâce à l’accompagnement d’une équipe sur site multidisciplinaire composée d’une référente handicap, d’une ergonome et du Fablab (laboratoire innovant d’impression 3D).
Autre temps fort de cette semaine, les DuoDays : trois salariés ont accompagné trois personnes en situation de handicap pour leur faire découvrir leur métier durant une journée en immersion.
J.R.
Marcoule : l’usine Melox a généré près de 150M€ de retombées économiques locales en 2023
Jeudi 13 octobre, dans le cadre de la première journée nationale « Tous résilients face aux risques », la direction du site Orano Tricastin a invité les élus des communes du territoire pour échanger autour de la prévention des risques industriels.
A la suite des enseignements tirés de crises survenues liées à des risques naturels ou technologiques en France, il a été mis en exergue la nécessité de renforcer encore la pédagogie vis-à-vis des populations concernées. Dans ce cadre, le gouvernement a choisi de mettre en place une journée de la résilience, le 13 octobre. Cette journée vise à faire la promotion d’actions d’information, de sensibilisation des populations et acteurs du territoire aux comportements à adopter pour faire face notamment aux risques industriels.
Ainsi, jeudi 13 octobre, près de 35 élus des communes du territoire, maires et conseillers municipaux, ont assisté à une démonstration des équipes d’intervention du site Orano Tricastin lors d’un exercice. Ils ont également découvert sur le site les moyens mis en œuvre, caserne de pompiers, poste de commandement des situations d’urgence. Ce rendez-vous a également été l’occasion de sensibiliser les participants aux risques industriels et de partager les actions d’Orano Tricastin en matière de prévention et moyens d’intervention.
Pour François Lurin, directeur du site Orano Tricastin « Concernant le risque industriel, tout est mis en œuvre pour prévenir un évènement dans nos installations industrielles dès leur conception et tout au long de leur exploitation, il est néanmoins nécessaire d’anticiper une telle éventualité et de s’entraîner avec nos équipes. Il est important de partager régulièrement et répondre aux éventuels questionnements de nos parties prenantes du territoire, ce rendez-vous avec les élus des communes environnantes du site en est une nouvelle illustration ».
J.R.
Marcoule : l’usine Melox a généré près de 150M€ de retombées économiques locales en 2023
Nouveau directeur du site Orano de Tricastin, François Lurin a confirmé la destruction des deux tours aéroréfrigérantes du site nucléaire industriel situé entre Bollène, Saint-Paul-Trois-Châteaux et Pierrelatte lors de la présentation du dispositif de l’école des métiers. Véritable symbole du Haut-Vaucluse, ces deux tours de refroidissement hautes de 122 mètres ont vu le jour en 1979 lors de la création d’Eurodif, l’usine d’enrichissement d’uranium arrêté définitivement en mai 2012. Depuis, cette dernière a été remplacée par l’usine Georges-Besse 2 (GB II) dont le fonctionnement demande 98% d’énergie en moins. Servant à évacuer la vapeur d’eau, les tours ont donc été mises à l’arrêt il y a un peu plus de 10 ans désormais. Dès lors, leur sort était scellé. En effet, à partir du moment où il n’y a plus d’humidité, le béton des tours sèche peu à peu avec le risque qu’il s’effrite lentement. « S’il elles ne sont pas réutilisées rapidement, nous serons obligés de les démolir à termes », expliquait alors Frédéric de Agostini, directeur d’Areva (ndlr : l’ancien nom d’Orano jusqu’en 2018) à Tricastin.
Un terrain de jeu pour les pompiers de la région Pour autant, ses successeurs ont finalement veillé à entretenir les tours pour éviter tout incident, certains habitants des environs demandant même leur conservation. Cette présence a notamment permis à plusieurs reprises ces dernières années à des équipes de sapeurs-pompiers spécialisées dans les secours en milieu difficile de réaliser des exercices de prise en charge d’un blessé (voir photo ci-dessous). La démolition des tours devrait s’étaler sur la période 2024-2028. C’est la solution du ‘grignotage’ (ndlr : déconstruire le bâtiment du haut vers le bas) qui devrait être retenue afin de venir à bout des 25 000 tonnes de béton des deux édifices.