Olivier Véran à Carpentras : « caravane médiatique » et subvention étatique
En mai dernier, les Vauclusiens assistaient à une visite similaire du ministre de la Santé, rompu à l’exercice. C’est cette fois-ci à Carpentras et Beaumes-de-Venisequ’Olivier Véran a fait escale dans sa tournée des territoires.
Le ministre des Solidarités et de la Santé a foulé le sol vauclusien ce jeudi 16 décembre. Quelques parlementaires de Vaucluse étaient dans les rangs pour l’accueillir : les sénateurs Alain Milon et Jean-Baptiste Blanc, les députés Adrien Morenas et Julien Aubert. Ce dernier, qui « comme le veut le protocole républicain » a également tenu à être présent. Au programme, visite du centre de vaccination et de la clinique Synergia de l’hôpital Pôle santé à Carpentras. « Au-delà de la caravane médiatique », formulation empruntée à Serge Andrieu, édile de Carpentras, la visite a permis d’acter définitivement la subvention pour la rénovation et l’amélioration de la qualité des urgences de l’hôpital. Des travaux « d’une absolue nécessité » de l’aveu du maire.
La Région Sud avec le soutien de Renaud Muselier en qualité de président, et de Jacqueline Bouyac, présidente de la Cove et vice-présidente de la Région, a abondé pour un montant de 2,7 millions d’euros. L’Etat apporte pour sa part une aide de 2,8 millions d’euros dans le cadre du Segur de la Santé. Une enveloppe totale presque salvatrice au regard du million d’euros dépensé depuis un an en raison de la Covid. Le maire ajoutera avec le pragmatisme qui le caractérise : « chaque personne qui a fréquenté les urgences sait qu’il faut les agrandir. »
Egalement au programme de cette journée, l’inauguration et la visite des locaux de la nouvelle maison de santé pluriprofessionnelle de Beaumes-de-Venise. Le ministre et Renaud Muselier ont signé un contrat État-Région de plus d’1,4 milliard d’euros en vue de la rénovation du service de santé régional. Une plaque a été dévoilée à l’issue de la visite.
Olivier Véran à Carpentras : « caravane médiatique » et subvention étatique
A l’occasion de l’anniversaire du lancement du Ségur de la Santé, le ministre de la Santé, Olivier Véran, s’est rendu ce mardi 25 mai au Centre hospitalier d’Avignon. Objectif ? Soutenir les projets immobiliers de l’établissement et échanger avec les équipes soignantes mobilisées contre la Covid-19.
« Cette journée est symbolique puisqu’elle marque l’anniversaire du Ségur de la santé qui fête ses un an aujourd’hui. Nous nous étions lancés un défi, celui de redonner vie à l’hôpital. La façon dont Avignon a procédé est remarquable, je fais notamment référence au doublement des lits, à l’entraide entre les soignants ou à la réorganisation interne pour une meilleure efficacité », déclare Olivier Véran face à un auditoire de blouses blanches.
Accompagné d’un aréopage d’élus, dont la maire d’Avignon Cécile Helle, le président du Conseil départemental Maurice Chabert, de parlementaires, de cadres de l’ARS, du directeur de l’hôpital Jean-Noël Jacques, le voilà arpentant les couloirs, traversant à vitesse grand V le service de réanimation et celui des urgences. Une opération séduction plus que naturelle pour un ministre rompu à l’exercice, mais toutefois nerveux à la vue de quelques brassards syndicalistes (son arrivée a eu lieu à l’arrière de l’établissement pour ne croiser aucun trouble-fête).
10 lits supplémentaires et revalorisation salariale
9 milliards d’euros ont été engagés dans le cadre du 1er volet du Ségur de la santé, destinés à revaloriser les salaires de l’ensemble du personnel, infirmiers et aide-soignants inclus. Une revalorisation qui représente 183€ net supplémentaires par mois. « L’objectif est de relancer les investissements, de financer les projets et d’aller vite. Je peux vous annoncer que le projet de modernisation du Centre hospitalier d’Avignon sera l’investissement phare du Ségur de la santé pour la Région sud », rassure-t-il.
Le projet d’extension du Centre hospitalier d’Avignon a été rude, entre incertitudes et manque de moyens financiers. Le ministre a pourtant confirmé le calendrier : la première phase sera validée avant la rentrée scolaire. « Je demande à ce que l’on puisse accélérer cet été. Cette première phase portera notamment sur les lits de réanimations supplémentaires, la capacité totale passera de 18 à 30 lits », précise-t-il.
Après un regard appuyé à destination du personnel des urgences, Olivier Véran exprime son soutien : « les urgences sont débordées, j’en suis conscient. Pour la seule journée d’hier, pas moins de 200 passages ont été comptabilisés. Je vous annonce que 100M€ seront validés d’ici la fin du premier semestre 2022. » La décision définitive sera adoptée par l’ARS (Agence régionale de santé) avant septembre 2022. « Il vous reste un an pour faire tous les plans et avancer les constructions. Je souhaite qu’en 2026, le Centre hospitalier d’Avignon dispose de bâtiments modernes, fonctionnels et au service du personnel et des patients », appelle-t-il de ses vœux.
Au niveau régional, plus de 7 000 médecins et 10 000 étudiants ont été revalorisés. Les investissements dans la région sont de l’ordre de 1,2 milliards d’euros. Selon le ministre, « c’est beaucoup et cela va permettre de redonner du souffle au parc hospitalier. » Il se félicite d’avoir ‘topé’ avec les syndicats de tous les corps de métier. « Je veux que ça aille vite, que l’on n’attende pas 10 ou 15 ans pour les voir les projets naître », poursuit-il.
‘Avignon hôpital 2030’ : 10M€ sur la table
Dans le cadre du pilier 2 du Ségur de la santé, le projet ‘Avignon : hôpital 2030’ prévoit un investissement de 10M€ financé par l’ARS Paca, pour étendre et restructurer le service de réanimation, portant ses capacités futures à 20 lits de soins critiques et 10 lits de surveillance continue. Ce projet s’accompagne d’un programme de formation du personnels à ces prises en charge, de façon à disposer de ressources compétentes mobilisables rapidement.
Le projet prévoit aussi l’extension et la restructuration des urgences adultes et de l’hémodialyse, dont la configuration actuelle a révélé ses limites durant la crise. Egalement inclus dans le projet : la rénovation des tours de médecine et de chirurgie érigées il y a 40 ans et qui nécessitent un investissement important pour répondre aux exigences des technologies et de confort, en élargissant au maximum la capacité en chambre individuelle.
Par ailleurs, des travaux sont déjà programmés et assumés financièrement par le centre hospitalier. Ils concernent l’extension et la restructuration des urgences pédiatriques (4M€) et la relocalisation et l’extension des consultations d’ophtalmologie (1M€).
Un centre hospitalier à cheval sur deux régions
« Le Centre hospitalier comporte une spécificité, c’est un bassin à cheval sur deux régions. Nous accueillons beaucoup de patients du Gard Rhodanien. C’est une réalité que l’on a souvent du mal à faire entendre. Nous dépendons in fine des deux ARS, explique Cécile Helle, maire d’Avignon. Le centre hospitalier a été fortement impacté par le mouvement des urgentistes, et notre service des urgences a subit de fortes pressions. La 2e et 3e vague a été très difficile et nous sommes dans l’attente de la solidarité de l’Etat. » L’édile souligne une mobilisation forte du personnel et une réorganisation interne ayant permis une meilleure réactivité pendant la crise sanitaire.
Concernant le pilier 4 du Ségur de la santé, le Centre hospitalier élabore un nouveau projet médico-soignant pour la période de 2021-2026 qui inscrit l’établissement dans une démarche de travail et de collaboration avec le Groupement hospitalier de territoire de Vaucluse. Cette approche a permis d’ouvrir en 2019 le Centre public de Sénologie du Vaucluse. De plus, le Centre hospitalier d’Avignon est le premier établissement support de Groupement hospitalier du territoire de la région Paca à mener un travail d’intégration de la démarche palliative au sein de l’ensemble des filières de soin, en mobilisant les acteurs sanitaires mais également médico-sociaux (formation des Ehpad du Vaucluse) et du domicile.
Le ministre de la Sante a également profité de l’assemblée pour annoncer une augmentation de dotation de 40% du vaccin Pfizer en Vaucluse, à compter de juin prochain. Il a par ailleurs souhaité réagir suite à la dernière controverse qui fait les grands titres. En effet, des Youtubeurs français ont été incités à dénigrer le vaccin de Pfizer. Une agence de communication aurait contacté ces vidéastes français, leur proposant une rémunération pour produire une vidéo trompeuse sur le vaccin. « Je ne sais pas de quel pays provient cette tentative. C’est minable, dangereux, irresponsable et ça ne marche pas parce que les français sont des gens intelligents qui ont tout compris du fonctionnement de la crise et de la bonne manière de s’en prémunir », tranche le ministre.
Manque de moyens et de reconnaissance pour les syndicats
Plusieurs syndicats ont tenu a être présent aujourd’hui afin d’exprimer leur soutien à la grève nationale menée par les Infirmier de bloc opératoire (Ibode). La déception se lisait sur les visages, aucune prise de parole à leur égard, le ministre s’est engouffré dans son véhicule de fonction à l’issue de la visite express pour repartir à vitesse grand V.
« Nous sommes tous solidaires afin de faire entendre nos revendications. Notre objectif est la convergence des luttes pour aboutir à un vrai système de santé, et non une armée de précaires. Les moyens sont bien au dessous des espérances et nous le dénoncions avant même que le covid ne se manifeste. Il est grand temps d’obtenir la reconnaissance de la pénibilité de cet exercice, et cesser de pallier un manque de personnel au détriment des agents et des patients », explique Yves Couston, représentant CGT Vaucluse.
Olivier Véran à Carpentras : « caravane médiatique » et subvention étatique
A l’occasion de l’anniversaire du lancement du Ségur de la Santé, le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, se rendra au centre hospitalier d’Avignon le mardi 25 mai. Ce déplacement permettra au ministre d’annoncer un soutien aux projets d’immobiliers du centre hospitalier ainsi qu’un échange avec les équipes soignantes mobilisées contre la Covid-19.
Au programme : passage au centre de vaccination, visite du service de réanimation et visite des services des urgences. Après la signature des accords du Ségur de la santé qui consacrent 8,2 milliards d’euros à la revalorisation des métiers des établissements de santé et des Ehpad et à l’attractivité de l’hôpital public, Olivier Véran présentait les orientations le 21 juillet 2020. Le ministre s’était alors appuyé sur le rapport remis par Nicole Notat, afin de poursuivre la modernisation du système de santé en France et d’améliorer le quotidien des soignants ainsi que la prise en charge des patients.
Les conclusions présentées dans le rapport final constituent les bases d’un plan d’action concret construit autour de 4 ‘piliers’ : transformer les métiers et revaloriser ceux qui soignent, définir une nouvelle politique d’investissement et de financement au service des soins, simplifier les organisations et le quotidien des équipes, et fédérer les acteurs de la santé dans les territoires au service des usagers.